Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Ils mettront par dessus une couverture de peau de Ta'hach, et y étendront un tissu tout en bleu azur par dessus" (Bamidbar 4,6)

-> Pendant les déplacements, l'arche sainte devait être couverte d'une couverture en peau de Ta'hach (animal multicolore), et par dessus, avec un tissu en bleu azur. Cela vient nous apprendre une leçon concernant l'étude de la Torah symbolisée par l'arche sainte.
La Thora contient de nombreux sujets difficiles et complexes, qui nous paraissent cachés et loin de notre compréhension. C'est à cela que fait allusion la couverture de Ta'hach qui recouvre et cache l'arche sainte. Mais, cette couverture était elle-même recouverte d'un tissu bleu azur. En effet, nos Sages disent que le bleu azur évoque le ciel et le Trône Divin. Cette couleur représente donc la foi en Hachem. Car, même si la Torah nous semble parfois cachée et inaccessible, celui qui s'arme d'une foi pure en Hachem, Qui nous a donné la Torah, méritera d'arriver à comprendre tous ses enseignements.
Peu importe la couverture qui cache la Torah. Il doit y avoir par dessus le bleu azur, cette foi pure, grâce à laquelle tous les mystères de la Torah pourront être éclaircis.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

"C'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit et notre labeur (efforts) n'y ajoute rien" (Michlé 10,22)

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-> "Tu ouvres la main et rassasies avec bienveillance tout être vivant" (potéa'h ét yadé'ha oumachbia lékhol 'haï ratson - Téhilim 145,16)

En hébreu ce verset est : פּוֹתֵחַ אֶת יָדֶךָ וּמַשְׂבִּיעַ לְכָל חַי רָצוֹן
On constate qu'il y a 24 lettres et 7 mots.
Ainsi, l'allusion est qu'Hachem s'occupe à 100% de chacun d'entre nous 24h/24 et 7j/7.
[d'après le rav David Touitou]

Il en résulte qu'il n'y a pas une seule seconde de notre vie durant laquelle Hachem nous laisse tout seul obtenir notre parnassa!

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-> A l’époque du prophète Yirmiyahou, celui-ci leur demandait : pourquoi n’étudiez-vous pas plus la Torah ?
Ils lui répondaient : et notre travail alors? Comment aurons-nous notre parnassa?
Yirmiyahou leur sortait alors le flacon de manne mis de côté par Aharon et il leur disait : regardez ce que fait la parole d’Hachem et regardez d’où vos pères avaient leur parnassa.
Hachem possède toutes sortes d’envoyés entre Ses mains pour apporter à chacun sa parnassa et en particulier à ceux qui le craignent.
[Rachi - Béchala'h 16,32]

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->"L’homme doit toujours savoir au moment où il fait des efforts que même s’il fait tout ce qu’il faut, il ne doit pas mettre sa confiance dans ses propres efforts [mais en papa Hachem]."
[Méïri - Téhilim 128]

"Lève la tête (compte) des enfants de Guerchon eux aussi" (Nasso 4,22)

-> L'expression "Lève la tête" employé pour désigner le fait de compter connote la notion d'encouragement.
Les enfants de Kehat ont bénéficié en premier lieu de cette expression. Mais pourquoi pour Guerchon, la Torah ajoute les termes : "eux aussi"?

En fait, le travail de Kehat, qui était de porter l'arche sainte et les ustensiles du Michkan était plus noble que le travail de Guerchon de porter les rideaux, couvertures, toiles ... du Michkan.
On aurait pu penser que Kehat est donc plus grand que Guerchon.
La Torah veut nous apprendre ici que l'essentiel est de faire ce qu'Hachem nous demande. Il n'y a aucune différence entre celui qui a un grand rôle et celui dont le travail est plus simple. Tant qu'ils font leur mission comme il se doit, pour l'Honneur d'Hachem et le respect de Ses Ordres, ils sont alors égaux.
Ce qu'Hachem attend de l'homme c'est qu'il fasse ce qu'il doit faire, lui. Quand c'est le cas, il obtient sa perfection, au même titre que celui qui remplit une mission plus haute.
C'est pourquoi, la Torah dit : "Lève la tête des enfants de Guerchon eux aussi" = pour dire qu'ils sont égaux à Kéhat. Ne pensons surtout pas que la grandeur d'une personne dépend du niveau
du travail. Tout dépend du fait de faire son ''job'' comme il se doit, pour réaliser la Volonté Divine et pour Sa Gloire.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

[c'est notre vision humaine qui nous pousse à envier ce que font d'autres personnes en pensant à tord qu'ils réalisent des choses plus appréciées par D.
C'est dommage de se gâcher la vie, car en vérité aux yeux d'Hachem, nous sommes tous autant aimés (les grands rabbanim et les "simples" juifs), pour peu que nous fassions du mieux que nous pouvons.]

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-> "Lève la tête" (nasso ét roch - 4,22)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°369) enseigne :
"Une fois que nous avons reçu la Torah à Shavouot, c’est le moment où chacun doit étudier plus encore.
C’est pourquoi cette parachah est [la plus] longue : pour nous enseigner que si l’on se consacre à la Torah, il ne faut pas choisir le chemin le plus court, mais justement le chemin le plus long.
Et quand nous parlons d’un chemin long, cela signifie prolonger le temps d’étude et ne pas chercher à le raccourcir
en regardant continuellement sa montre ... pour savoir quand il va enfin se terminer.

Nous apprenons cette leçon de la parachat Nasso, qui est la parachah la plus longue de toute la Torah. Elle s’appelle Nasso : c’est un mot qui évoque l’élévation (hitnassout).
En effet, le but de la Torah est d’enseigner à l’homme comment s’élever ...
Nasso désigne l’élévation.
Non pas pour se sentir supérieur aux autres et se dire qu’on est meilleur qu’eux, mais s’élever soi-même, être quelqu’un de moral, savoir se conduire dans la vie, et travailler sur soi-même pour grandir dans le service
de Hachem.
Malheur à l’homme qui lève la tête sans être rempli de qualités pour le service de D.!

Dans la parachat Nasso, la Torah parle à quiconque veut s’élever dans l’étude de la Torah, arriver à des niveaux supérieurs et être enflammé par l’étude. Il doit aspirer à s’élever encore et encore, car la progression dans le service de Hachem n’a aucune limite.
C’est pourquoi la Torah vient nous dire d'élever la tête (nasso ét roch) : l’essentiel de l’aspiration doit commencer par la tête."

"La Torah est porteuse de longévité en sa droite, et de richesse et d'honneur en sa gauche" (Michlé 3,16)

-> L'étude de la Torah prolonge les jours de l'homme et lui assure richesse (au sens d'être satisfait de son sort) et honneur.
[Ets Yossef - guémara Baba Batra 74a]

-> Personne, pas même un prophète, ne peut avoir une idée de l'énorme récompense qui attend les tsadikim dans le monde à Venir.
[Olelot Efraïm - guémara Baba Batra 74a]

"Que Hachem lève Son visage vers toi" (Nasso 6,26)

-> Les anges du service ont demandé à Hachem : Pourquoi manifestes-Tu de la partialité [littéralement: lèves-Tu Ton visage] envers les bnei Israël, alors qu’il est écrit dans Ta Torah de ne pas être partial?
Hachem leur a répondu : "Comment est-ce que Je ne serais pas partial envers eux, alors que J’ai écrit dans Ma Torah "tu mangeras, tu seras rassasié et tu béniras", et eux font déjà attention à partir d’un kazayit" (guémara Béra'hot 20 & Midrach).

=> La question se pose de savoir en quoi le fait de faire attention à partir d’un kazayit est une partialité envers Hachem.
En général, quand quelqu’un reçoit un cadeau d’une personne importante, même si c’est un petit cadeau de peu de valeur, il lui attribue tout de même une grande valeur à cause de l’importance de celui qui l’a donné.
Les juifs sont partiaux envers Hachem en cela que même si ce qu’Il leur a donné est peu, c’est à leurs yeux un cadeau important au point de dire une bénédiction dessus, parce que celui qui donne leur est cher.
C’est pourquoi Hachem Lui aussi est partial envers eux et accepte leur service minime en lui accordant une grande importance, car il a été exécuté par des hommes en dépit de leur peu de possibilité et de leur compréhension limitée. C’est une mesure pour mesure.
[Kol Sim’ha]

[d'une certaine façon en acceptant et en étant heureux de ce que Hachem nous donne (même si c'est peu par rapport à ce que l'on voudrait), alors on donne la possibilité à D. d'accepter nos petites actions en y accordant une importance énorme.]

"Un conseil est qu’il voie son nom" (Mikha 6,9)

-> Rachi commente : "De là celui qui dit chaque jour un verset qui commence et finit de la même façon que son nom, la Torah le sauve du Guéhinam".

-> Le Chla haKadoch (Kitsour HaChla p. 115a) écrit à propos du ‘hibout hakéver [jugement de la tombe - châtiment qui suit la mort], que les réchaïm oublient leur nom dans la tombe, alors que celui qui dit tous les jours un verset qui commence et se termine par les mêmes lettres que son nom, c’est une ségoula qu’il n’oubliera pas son nom.
[en ce sens, à la toute fin de la amida, on a l'habitude de dire un verset qui commence par la 1ere lettre de notre prénom, et qui se termine par la dernière lettre de notre prénom.]

-> Le rav Yossef Kahanman (roch yéchiva de Ponevitch) dit à l'un de ses élèves :
"Dis-moi, mon petit Moïchele, combien de fois par jour est-ce que tu entends ton nom, de tes rabbanim et de tes amis? Des dizaines de fois par jour! Par conséquent, réfléchissons ensemble. Comment est-il possible que ce nom qui est si souvent répété dans la journée, tu risques de l’oublier au jour du jugement, alors que le verset que tu ne dis que 3 fois par jour, tu ne l’oublieras pas?"

Face à l'absence de réponse, le Rav expliqua : "La terreur du jugement est effrayante, et elle fait oublier à l’homme même jusqu’à son nom. La seule chose qui soit gravée dans les profondeurs de son âme, c’est uniquement les paroles de Torah qu’il a étudiées pendant sa vie, car la Torah d’Israël est éternelle!
Et même les versets que vous dites à la fin de la Amida, c’est de la Torah. C’est pourquoi même si vous oubliez votre nom, vous pourrez vous rappeler ce verset que vous avez dit pendant votre vie, et au moyen de ce verset vous vous souviendrez de votre nom même dans la terreur du jugement."

"Et la tribu de Gad, et le chef des enfants de Gad est Elyassaf fils de Réouel" (Bamidbar 2,14)

-> Le ‘Hida (‘Homat Anakh) rapporte les paroles du Imré Noam selon lesquelles Gad mérita que Moché soit enterré dans son territoire, du fait que, lorsque ce dernier désigna Dan comme chef des 3 bannières dont il faisait partie, Gad aurait pu rétorquer : "Je suis l’aîné de Zilpa et Dan est l’aîné de Bilha, aussi, pourquoi ne serais-je pas chef comme lui?"
[Rachi (Badmidbar 2,2) rapporte qu'il y avait un drapeau pour chaque tribu, mais également une bannière pour 3 tribus. (donc le camp avait 12 drapeaux et 4 bannières différents)]

Or, il se tut et ne protesta pas. C’est pourquoi le chef (nassi) de la tribu de Gad est ici appelé "Elyassaf fils de Réouel", bien que son vrai nom fût "fils de Déouel" (cf. Bamidbar 1,14), afin de souligner allusivement qu’il mérita d’être élevé en cela que "réa El", l’ami de D., en l’occurrence Moché, fut enterré dans son territoire.

Le 'Hida ajoute que le nom Réouel figure justement concernant les bannières, alors qu’auparavant, au sujet des sacrifices des princes, il était écrit Déouel, afin de nous enseigner que son renoncement concernant la direction des 3 drapeaux (symbolisé par le fait d'avoir une bannière), lui valut un tel mérite.

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[reformulation du dvar Torah ci-dessus]

-> Dans le passage qui traite de l'emplacement des tribus sous les drapeaux, le chef de la tribu de Gad est appelé Elyassaf fils de Réouël. Mais au début de la Paracha, quand on parle du décompte du peuple, par rapport à la tribu de Gad, la Torah appelle son chef Elyassaf fils de Déouël. Comment comprendre ce changement?

-> Le 'Hida rapporte que les quatre tribus qui étaient chefs de drapeaux, étaient majoritairement les aînées des tribus. Ainsi, Réouven était l'aîné de Léa, Dan l'aîné de Bilhaa, et Efraïm représentait la tribu de Yossef l'aîné de Ra'hel. Par contre, Gad qui était l'aîné de Zilpa n'était pas chef de drapeau. C'était Yéhouda le quatrième et non lui.
Ainsi, Gad aurait humainement pu se sentir lésé au point d'exprimer son mécontentement devant Moché. Mais, par respect pour ce dernier, le maître de tout Israël, il a gardé le silence et a supporté son sentiment désagréable sans rien dire.

Hachem a apprécié ce comportement et a souhaité l'en récompenser.
- Tout d'abord, pour avoir préservé le respect de Moché, la tribu de Gad mérita que celui-ci fut enterré dans son territoire.
- Et pour s'être contenu et ne pas avoir fait de querelles, il mérita le qualificatif de Réouël, l'ami de D., bien que son véritable nom était ''(Elyassaf fils de) Déouël''.

=> Cela montre combien grand est le mérite de celui qui sait garder le silence même quand il sent une injustice.
Si Gad avait parlé, même s'il aurait peut-être obtenu gain de cause et aurait eu dans ce monde l'honneur de voir son nom sur un drapeau. Mais, grâce à son silence et son humilité, combien plus a-t-il gagné!
Moché, le plus grand prophète de toute l'histoire a été enterré dans son territoire et il mérita le qualificatif éternel de Réouël, l'ami de D.
Qu'y a-t-il plus grand que cela ? L'homme qui sait supporter la vexation sans faire de querelle gagne toujours plus que ce qu'il aurait pu peut-être gagné en protestant pour son honneur!

L'essentiel du repentir dépend d'un seul instant, où on décide d'abandonner ses mauvaises actions et ses défauts, au point même de prendre Hachem en Témoin de notre décision de revenir à Lui.
Ce seul instant a la force de réparer toutes les années passées dans les vanités, et de faire remonter des profondeurs du faussée tout ce qu'on a pu y faire tomber.
Sachons juste saisir ce seul instant!
[Arougat haBossem]

Notre jalousie détruit le Temple

+ Notre jalousie détruit le Temple :

-> La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) enseigne :
Rabbi Yo'hanan ben Torta affirme : "On constate que le 1er Temple a été détruit parce que les juifs commettaient l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre [les 3 péchés cardinaux qu'on ne saurait transgresser, fût-ce au prix de la vie].
Quant à l'époque du 2e Temple, nous savons qu'ils étudiaient la Torah avec zèle, ils observaient méticuleusement les mitsvot et possédaient tous les bons traits de caractère.
[Néanmoins, ils furent exilés] parce qu'ils étaient cupides et se détestaient entre eux sans raison ; et la haine sans fondement est une faute aussi grave que ces 3 péchés cardinaux".

-> Le Rama de Pano (Assara Maamarot) explique que leur haine sans fondement provenait de leur cupidité. Chacun était jaloux de la richesse et de la puissance de l'autre.

-> Le rav Yissa'har Teichtal enseigne :
"La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) précise également que le péché de jalousie qui a prévalu à l'époque du 2e Temple, causa plus de destruction que les péchés du 1er Temple.
L'ennemi ne détruisit que le toit du 1er Temple, tandis que les murs demeurèrent debout.
Le 2e Temple en revanche fut entièrement dévasté jusqu'à ses fondations ainsi qu'il est dit : "Rasez-le! Rasez-le! Jusqu'à ses fondations" (Téhilim 137,7).
[le 1er Temple a été "rapidement" reconstruit, tandis que nous attendons toujours la reconstruction du 2e, ce qui témoigne de la gravité des fautes qui ont causé sa destruction]

Cette guémara conclut : "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction".
Autrement dit, puisque Satan danse toujours au milieu de nous sous forme de haine et de jalousie dans fondement, nous faisons perdurer l'exil et le Temple demeure en ruines. C'est donc comme si le Temple avait été détruit à notre époque.

Il faut prendre conscience de ce que nos Sages affirment.
Bien que les juifs du 2e Temple aient étudié la Torah avec assiduité et aient observé les mitsvot de façon méticuleuse, leur jalousie a causé plus de destruction que lors du 1er Temple, au point que même les fondations ont été anéanties.
Il en découle que ceux qui se trouvent des excuses pour encourager la jalousie, la haine et la division détruisent l'édifice d'Israël tout entier, et ce même s'ils étudient la Torah et observent les mitsvot.
Ils sapent les fondements de l'existence d'Israël et font perdurer l'exil.
Le roi David affirme à leur sujet : "Quand les fondations sont détruites, que peut accomplir le juste?" (Téhilim 11,3) = autrement dit de quelle utilité sont sa rectitude et son service de D. si ses actes conduisent à détruire les fondements et l'existence du peuple juif?"

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-> b'h, au sujet de la jalousie, voir par exemple : "La jalousie : c’est se détruire!" : https://todahm.com/2019/01/12/la-jalousie-cest-se-detruire

L’importance de l’unité

+ L'importance de l'unité :

-> Nous disons dans la Haggada de Pessa'h : "Car pas un seulement (chélo é'had bil'vad) se leva pour nous anéantir. C'est à chaque génération qu'ils tentent de nous exterminer".
Autrement dit, c'est uniquement le fait que nous ne soyons "pas un" (lo é'had), le fait que nous ne soyons pas unis, qui cause notre destruction, que D. nous en préserve.
[Pardess Yossef - paracha Kédochim]

-> "Rapproche ces pièces l'une de l'autre, pour n'avoir qu'une pièce unique ; et elles seront réunies dans Ta main" (Yé'hezkiel 37,17)
[lorsque nous sommes un avec autrui, alors Hachem vient rejoindre notre unité!]

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-> "Quand Hachem est-Il établi dans les cieux?
Quand Israël ne forme qu'une seule et unique communauté ici-bas."
[midrach Bamidbar rabba 15,18]

Le rav Yissa'har Teichtal commente : autrement dit, si tout Israël ne forme qu'une seule et même communauté, il ajoutera (pour ainsi dire) à la souveraineté et à la puissance de D., qui ainsi élèvera leur rayonnement vers les sommets.
[plus nous avons de l'unité entre nous, plus nous donnons de la force à Hachem, qui peut alors nous combler du meilleur!]

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-> L'entité d'Israël est intègre (sans le moindre défaut), comme il est dit : "Ton peuple n'est composé que de tsadikim" (Yéchayahou 60,21).
Ainsi, bien que des individus commettent des fautes, l'entité [d'Israël] conserve toujours sa sainteté et il n'y a nul adversaire et nul malheur au sein d'eux, à D. ne plaise.
Leur empreinte est gravée à jamais en haut [devant D.] et les forces du mal n'ont aucune emprise sur eux.
Et l'individu devient partie intégrante de la collectivité.
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) dit également que l'unité d'Israël lui confère toujours une sainteté sans le moindre défaut.

-> La Pessikta rapporte que lorsqu'il y a de l'union parmi les juifs, alors [aux yeux d'Hachem : ] "Tu es toute belle, ma bien-aimée, et tu es sans défaut" (Chir haChirim 4,7).

-> Le Rambam (dans son Epitre aux Yéménites - Iguéret Teiman) écrit :
"Hachem nous renforce en nous signifiant qu'il Lui est impossible de nous rejeter en tant qu'entité collective, et ce même si nous venons à l'irriter et à transgresser Ses mitsvot."
[même si nous sommes mauvais individuellement, l'union du peuple juif gomme tous nos défauts!]

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,7 ; Sifrei Nasso 42) enseigne :
Rabbi Elazar fils de rav Elazar haKappar dit : "Si la paix règne [au sein du peuple d'Israël], alors même s'il adore les idoles, Hachem affirme (pour ainsi dire), qu'aucun adversaire ne lui nuira.
Ainsi qu'il est dit : "Efraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse" (Ochéa 4,17).
Mais, lorsqu'ils sont divisés, il est dit : "Leur cœur est divisé, dès lors il sera reconnu comme coupable" (Ochéa 10,2)."

[lorsque nous sommes unis, Hachem nous considère comme des juifs très pieux et respectueux des commandements.
Le rav Teichtal enseigne : "S'il arrive des malheurs au peuple juif dans son ensemble, le seul remède consiste pour Israël à se réunir pour ne faire qu'une seule et même entité. Alors aucun adversaire ni aucun ennemi ne pourra leur nuire.
C'est ce que les juifs accomplissent à l'époque du décret d'Haman, et il en résulta : "Ce fut pour les juifs, lumières, joie allégresse et faste" (Ether 8,16)."]

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+ Illustration de la force de l'union -> prière en communauté :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 71) écrit qu'une communauté ne se limite pas à la somme des individus qui la compose. Elle est une entité nouvelle, dont les qualités dépassent les mérites et les capacités de ses membres pris séparément.
[une brindille peut être cassée par un petit enfant, tandis qu'un tas de brindilles est extrêmement solide, pratiquement incassable!
Prier en collectivité, c'est propulser, donner une force phénoménale à nos prières, et c'est ainsi se donner les moyens qu'elle soit agréée.]

-> Le terme : צבור (tsibour) a la même guématria que : רחמים (ra'hamim - la miséricorde).
En effet, lorsque nous prions avec un minyan (en tsibour), cela éveille la miséricorde d'Hachem, et cela permet à nos prières d'être exaucées.
[Mégalé Amoukot - Vayétsé 28,12]
[tsibour (צבר) renvoie à : tsadikim, bénonim (les gens ordinaires) et les réchaïm, et c'est bien le cumul de tous qui forme la communauté (tsibour)!]

-> Lorsqu'une personne prie toute seule, ce sont les anges qui collectent ses prières.
Lorsqu'elle prie avec une communauté (minyan), c'est Hachem qui rassemble ses prières.
[michna Broura 101,15]

-> Le Sfat Emet nous offre une autre explication sur l'importance d'une prière avec la communauté.
La guémara (Sanhédrin 39a) enseigne : "Dans tout endroit où il y a 10 hommes, la présence Divine réside".
Le Sfat Emet explique que lorsqu'il y a un minyan, la présence Divine est présente dans la salle de prières, et cela a pour conséquence de nous attirer vers D. (comme un aimant!), et c'est comme si on avait directement accès à Sa présence.

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 88,5) écrit : "La prière d'une collectivité est toujours entendue, même si des fauteurs en font partie. Hachem ne repousse jamais la prière d'un office public".

-> Lorsque les juifs s'unissent dans un minyan, l'un va apporter à l'autre la kavana qu'il n'a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> Le rabbi Yé'hezkel de Shinov dit : "La pire prière [journalière] en communauté est meilleure que la meilleure prière faite individuellement."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> "Si pour construire le Temple, il faut en passer par des dissensions, alors mieux vaut ne pas le construire".
[Téchouva méAava 1,205]

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haShalom 1) enseigne : Hachem est appelé : Shalom (paix) [Vayikra rabba 9,9 ; Bamidbar rabba 11,18] et son sceau est vérité [guémara Shabbat 55a].
Qu'est-ce qui est le plus intimement lié à une personne : le nom qu'elle porte ou bien son sceau?
On conviendra sans doute que le nom d'une personne est plus lié à son essence que son sceau.
Il en va de même de Hachem. Son nom : Shalom, vaut davantage à ses yeux que son sceau, qui est Vérité.
Par conséquent, nous devons souvent renoncer à la vérité, qui n'est que le sceau de D., afin de poursuivre la paix qui est son nom.

-> Le rav Yissa'har Teichtal rapporte l'enseignement suivant :
Le mot "émet" (vérité - אמת) est composée des 2 lettres se trouvant aux extrémités de l'alphabet (א et ת), et le מ se trouve au milieu (lettre médiane).
Certes ils sont à l'opposé, très différents, mais la Vérité les fait se rejoindre.
L'Attribut de Vérité possède la puissance de joindre les extrêmes les plus opposés.
Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 36) rapporte que dans la calligraphie en usage dans un rouleau de Torah, la lettre מ est formée des lettres : כ et ו, qui ont une valeur numérique de 26, comme le Nom Divin (Tétragramme - יהוה).
=> Cela enseigne que lorsque nous nous efforçons de réunir les extrêmes (ce qui apparaît différent), alors Hachem nous vient en aide. En effet, Hachem désire aussi unifier les extrêmes, Son sceau est Vérité.

Il est écrit : "Accorde la vérité (émet) à Yaakov" (Michlé 7,20)
Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit que "vérité" fait référence à l'unité. Telle était la qualité de Yaakov notre Patriarche : faire se rejoindre et relier ceux qui sont les plus éloignés les uns des autres.
Yaakov avait vocation à forger des liens, parce que la sainteté découle de l'unité.
Ceux qui suivent cette voie [faire que les gens se rejoignent, et non se divisent,] appartiennent au camp de Yaakov.

Le rav Teichtal dit également :
"un araméen anéantit mon père et celui-ci descendit en Egypte" (Dévarim 26,5). Lavan conduisit Yaakov à descendre en Egypte et l'anéantit de ce fait, jusqu'à ce jour-même.
Lavan causa notre présent exil en dupant Yaakov et en tentant de se montrer plus pieux que lui.
De même, ceux qui tentent d'être "pieux" et causent la dissension en enrobant leurs procédés de pieuses parures appartiennent au camp de Lavan. Ils causent la ruine et portent préjudice à Israël, tant comme le fit Lavan.

Le roi David dit : "Tu me sauves des nombreuses factions" (Téhilim 18,44)
Le midrach Téhilim (18,34) commente : le roi David dit : "Je préfère régner sur le monde entier que sur des personnes enveloppées dans des draps".
Le rav Its'hak Katz (gendre du Maharal) explique que sont désignés ici ceux "qui sont enveloppés dans le talit et les tsitsit", autrement dit, les "bons juifs".
Cela est étonnant!
En fait, le roi David demanda à Hachem de le sauver des dissensions des "bons juifs". Il alla jusqu'à affirmer qu'il préférait régner sur le monde entier plutôt que sur ceux qui se drapent tout dans le talit et les tsitsit, de pieuses parures. Or, la réalité est que David décela en eux des esprits querelleurs.
=> Nous voyons que le roi David lui aussi tremblait devant de tels individus et il pria pour être sauvé d'eux et de tous leurs adeptes.
Il n'inclut pas tous les "bons juifs" dans sa prière, mais seulement ceux qui suscitent des dissensions au sein d'Israël, en usant des prétextes trompeurs pour justifier leurs actes.
De tels individus amènent la dévastation dans la communauté juive et doivent être ignorés et tenus à distance de la communauté d'Israël.
[...]
[A l'inverse,] Lorsque les juifs sont unis, ils sont immédiatement rappelés au bon souvenir de D., et Il les bénira, comme il est écrit : "Hachem qui s'est souvenu de nous bénira, Il bénira"(Téhilim 115,12)."

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-> "Et il prit des pierres de cet endroit" (Vayétsé 28,11)
Nos Sages (midrach Béréchit rabba 68,11) expliquent qu'il prit 12 pierres qui n'en firent qu'une.
Le rav Yissa'har Teichtal commente qu'à ce moment Yaakov entrevit la destruction et nous enseigna à devenir une seule et même pierre. Aussitôt qu'elles furent une seule et même pierre, "Et voici Hachem se tenait au-dessus de lui" (Vayétsé 28,13), et promit à Yaakov de le protéger.

-> Les disputes entre les juifs conduisent Israël à la ruine financière et font fuir la Présence Divine.
Et lorsque la Présence Divine n'est pas présente en Israël, alors il n'est aucune protection pour Israël.
[rav 'Hisdaï - cité dans le Ohr Zaroua haGadol (Hilkhot Tefila 1,115)]

-> "La paix sur vous, ne craignez rien" (Mikets 43,23)
Le Mégalé Amoukot commente : "Il leur faisait ainsi passer le message suivant : "Tant que vous demeurez ensemble en paix, vous n'avez rien à craindre. Si [Israël] est attaché aux idoles, qu'on le laisse (ex: "Efraïm est collé aux idoles, qu'on le laisse" - Ochéa 4,17), ceci parce que la paix est l'adversaire d'Essav, lequel est appelé : "ennemi de la paix" (Téhilim 120,6)."

[le Mégalé Amoukot explique donc ce verset ainsi : Si les juifs sont attachés (autrement dit, unis), alors même s'ils font une faute aussi grave que servir des idoles, malgré cela D. dit : "Qu'on les laisse!"
Notre unité est comme un joker qui laisse sans force tous les anges Accusateurs, ne laissant alors place qu'aux bénédictions et à la proximité avec Hachem!]

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-> "Tout comme le bain rituel (mikvé) purifie l'impur, ainsi Hachem purifie Israël" (guémara Yoma 85b)
Le rav Amram Blum explique l'identification de la purification d'Israël par D. au bain rituel.
Le mikvé ne purifie que lorsque l'eau est recueillie dans un bassin et y repose paisiblement.
[les eaux sont contenues dans un lieu fermé, par opposition à des eaux jaillissantes]
Il en va de même d'Hachem qui ne saurait purifier Israël que lorsque les cœurs sont proches les uns des autres, lorsqu'ils forment une seule et même entité et vivent ensemble dans la paix et la sérénité.

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-> Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit - Chaar haOtiot 1,42a) enseigne :
"La pire des choses en ce monde est la dissension. Elle est même bien pire que l'idolâtrie.
Nos Sages affirment que la génération du roi A'hav a gagné les guerres en dépit du fait que le peuple se livrait à l'idolâtrie, ceci parce que la paix et l'harmonie régnaient en son sein.
La génération de Shaül en revanche perdit ses guerres en dépit du fait que le peuple était innocent de toute faute, ceci du fait qu'il se trouvait des diffamateurs qui fomentaient des querelles en son sein (Yalkout Chimoni 2,213 ; Bamidbar rabba 2) ...

Ainsi, lorsque des différends apparaissent [ici bas], il se produit une division et une désunion dans les cieux et les "pousses sont arrachées" ...
Par conséquent, quiconque aspire à la Présence Divine se doit de fuir la souillure du serpent et de demeurer loin du moindre soupçon de discorde ...
Nos Sages affirment également : "Hachem pardonna par 3 fois le péché de l'idolâtrie. Mais il ne pardonna pas le péché de la discorde" (midrach lamed bet midot ; michnat Rabbi Eliézer 4)."

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant que nous nous unissions et devenions une seule nation".

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-> Lorsque le peuple d'Israël est uni, les nations les craignent.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Peur (pa'had)]