Le verset dit : "Tu aimeras Hachem ton D. de toutet ton âme" (Vaét'hanan 6,5), et nos Sages expliquent : "Même s'il prend ton âme".
Cela fait allusion au fait que même si le yétser ara te dit qu'il a déjà complètement pris ton âme et que tu n'as plus d'espoir, que tu as définitivement perdu le monde futur, malgré tout ne l'écoute pas et malgré cela, "tu aimeras Hachem ton D."[Rabbi de Slonim - Torat Avot]
"Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes lois ou non" (Béchala'h 16,4)
-> Le Malbim trouve dans ce passage 7 principes que Hachem a enseignés au peuple :
1°/ La clef de la subsistance est uniquement aux mains de D., ainsi qu’il est dit : "Je vais faire pleuvoir".
2°/ Le pain vient du ciel, pas de la terre. L’essentiel de la nourriture parfaite est la nourriture spirituelle, qui est celle de l’âme. C’est l’essentiel de l’homme, au point qu’il ne vit pas par la nourriture matérielle mais uniquement par ce qui sort de la bouche de Hachem.
3°/ L’homme ne doit pas se fatiguer à amasser une fortune en se mettant en danger par la traversée des mers, des déserts et des îles lointaines, car Celui qui donne la vie donne la subsistance.
Il est vrai qu’on doit faire un petit quelque chose, ainsi qu’il est dit : "le peuple ira en ramasser", mais la subsistance lui est assurée tout près et il la trouvera tout de suite en sortant de chez lui.
4°/ Quiconque a de quoi manger aujourd’hui et dit : "Que mangerons-nous demain?" n’a pas beaucoup de émouna (guémara Sotah 48b).
Il est dit à ce propos "en ramasser chaque jour sa provision, pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes voies ou non", car alors Hachem lui donnera sa subsistance chaque jour, de la même façon qu’Il a préparé la subsistance des lévi'im et de quiconque s’écarte des préoccupations de ce monde pour étudier la Torah, auquel cas il obtiendra sa subsistance facilement par la Providence de Hachem.
5°/ Dans la sainteté il faut une préparation, ainsi qu’il est écrit "ils prépareront."
6°/ Toute la subsistance est fixée, sauf les dépenses pour le Shabbat, qu’on obtiendra en fonction de sa préparation et de son désir de se réjouir de Hachem.
7°/ Par le respect du Chabbat, on gagnera sa vie tous les jours de la semaine, ainsi qu’il est dit "ce qu’ils auront ramassé chaque jour."
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-> "Tout ce qui s'est passé à l'époque de la manne [la subsistance], se passe encore aujourd'hui, seulement la Providence d'Hachem était révélée à leurs yeux alors qu'aujourd'hui elle est cachée, quand bien même elle est similaire."
[rav Yérou'ham de Mir]
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-> "Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel" (Béchala'h 16,4)
-> Concernant le verset qui traite de l'autorisation de cuisiner pendant Yom Tov (un jour de fête), il est dit : "Cela uniquement sera fait pour vous", et nos Sages d'expliquer : "Pour vous et pas pour l'étranger".
[De là on déduit qu'on ne peut pas cuisiner pour un non-juif à Yom Tov]
Si on applique la même explication des termes "pour vous" à notre verset, cela signifiera qu'Hachem va faire pleuvoir du pain du Ciel "pour vous" et pas pour l'étranger.
Il s'agit de l'étranger qui est en nous, à savoir toutes les forces négatives et mauvaises de notre personne.
Le verset vient ici dire que la manne ne nourrissait et ne renforçait que le bon côté de l'homme, mais n'apportait aucune énergie et aucune force aux parties étrangères, c'est à dire au mal qui est en l'homme.
['Hidouché haRim]
"Remplis d’effroi, les Israélites jetèrent des cris" (Béchala'h 14,10)
=> Pourquoi les Bné Israël crièrent-ils?
Le Maor vaChémech explique qu’en réalité, ils crièrent d’avoir eu peur des égyptiens.
Ils éprouvèrent du chagrin d’avoir craint des êtres de chair et de sang. Car, un homme animé d’une authentique crainte de D. a honte d’avoir peur d’une créature matérielle, conscient que seul Hachem doit lui inspirer de la crainte.
"Et elles (les sauterelles) mangeront tous les arbres qui poussent pour vous dans les champs" (Bo 10,5)
-> La plaie des premiers-nés eut lieu le 15 du mois de Nissan.
Il y avait un intervalle d'un mois entre chaque plaie. Il se trouve donc que la plaie de l'obscurité eut lieu le 15 du mois d'Adar tandis que la plaie des sauterelles eut lieu le 15 du mois de Chevat.
=> Les sauterelles mangèrent tous les arbres et tous les fruits d'Egypte, ainsi mangeons-nous toutes sortes de fruits le 15 Chevat pour célébrer la fête de Tou biChevat.
=> Le 15 Adar, eut lieu la plaie de l'obscurité en Egypte. Ainsi à cette même date, le peuple d'Israël célèbre la fête de Pourim, comme il est écrit : "Pour les juifs ce n'était que lumière et joie" (Méguilat Esther 8,16).
Le mot "lumière" (or - אור) a la même valeur numérique que le mot : "Adar" (באדר), soit 207.
Puisque les Bné Israël bénéficièrent de la lumière le 15 Adar en Egypte tandis que les égyptiens restèrent dans l'obscurité totale, il en fut de même pour la chute d'Haman.
"Ce n'était que lumière" = la méguilat Esther s'exprime au passé, faisant référence à la plaie de l'obscurité en Egypte : partout où le peuple d'Israël se tenait, la lumière rayonnait.
[Source : להתעדן באהבתך]
"Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)
-> Le Ohev Chalom interprète ainsi les propos de Hachem :
"Je libérerai Mon peuple "qu’il soit Mon peuple" (ben ami), c’est-à-dire qu'il se conduise en tant que tel, ou "ton peuple" (ben amé'ha), c’est-à-dire qu'il adopte le comportement des égyptiens.
Dans tous les cas, Je le libérerai."
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=> En quoi le peuple juif et le peuple égyptien sont-ils différents?
Dans la suite de ce verset, il est écrit : "[c'est] demain qu'aura lieu ce signe" (léma'har yiyé aot azé).
Le rav de Branov ('Hamra Tava) explique : lorsqu'un problème arrive à un juif, il pense que "demain" sera meilleur.
Il a confiance en Hachem, et il est persuadé que D. peut lui retirer tous ses soucis en un clin d'œil.
De son côté, un non-juif n'a nulle part où se mettre, où se réfugier dans de la confiance, et c'est pourquoi il reste constamment avec ses problèmes.
[chez un juif : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)]
Une autre différence entre un juif et un non-juif est dans la façon dont ils perçoivent le présent.
Un juif pense que son présent est bon, car tout ce qui lui arrive est ultimement pour le meilleur.
Un non-juif n'a pas un tel soutien, une telle lumière de positivité.
-> Le 'Hamra Tava enseigne :
La séparation "entre mon peuple et le tien", entre un juif et un non-juif, c'est "demain".
Le non-juif n'a pas de lendemain, le juif : oui!
Lorsqu'un non-juif réussit, il devient ivre de fierté et de gloire, et quand il échoue, il est déprimé et inconsolable.
Chez le juif confiant, ces 2 réactions n'existent pas, car il a un "demain".
Lorsqu'il réussit, il remercie Hachem et se souvient qu'il y a un lendemain, que la roue peut tourner, et qu'il est donc inutile de se pavaner.
Et lorsqu'il échoue, il n'est pas brisé, car il sait que demain, Hachem pourra faire tourner la roue en sa faveur.
Les non-juifs ne s'intéressent donc pas au lendemain, alors que les juifs l'ont toujours à l'esprit.
[on peut ajouter qu'un juif voit ce monde comme un bref passage éphémère, afin d'arriver "demain" (tellement la vie passe vite!) dans le monde éternel de Vérité. En ce sens, d'un côté ce monde est vital car il nous permet de construire le monde à venir, d'un autre côté toutes les souffrances, les richesses, honneurs, ... n'ont que peu de valeur car ça va passer vite (ce n'est qu'un aujourd'hui, par rapport à l'éternité du monde à venir, donc pourquoi y accorder beaucoup d'attention, pourquoi se prendre la tête et le prendre trop au sérieux!). Un juif doit avoir sa tête déjà aujourd'hui, dans son demain!
A l'inverse, les non-juifs (sauf ceux respectant les lois noa'hides), n'ont qu'un aujourd'hui, et pas de demain, et donc ils pensent qu'à profiter à fond avant la fin de la journée!]
-> gam zé yaavor = cela passera également = un juif dans chaque situation où il se trouve doit se rappeler : il y a un lendemain, la situation actuelle ne durera pas éternellement. Elle passera!
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-> Une autre différence entre un juif et un non-juif, est que lorsqu'un juif prie pour être sauvé, alors Hachem répond à ses prières et il est délivré de tous ses soucis.
Comme il est écrit : "Quelle est la grande nation qui a un D. proche d’elle comme Hachem, notre D., à chaque fois que nous L’appelons" (Vaét’hanan 4,7).
Le rav Elimélé'h Biderman commente : "Bien que les non-juifs peuvent aussi prier, ils n'ont pas une telle relation de proximité avec Hachem".
Le Baal Chem Tov enseigne : "Lorsque quelqu'un essaie de fuir les souffrances, les souffrances le pourchassent ... Le conseil est de prier à Hachem, et alors il sera sauvé de ses difficultés".
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-> "Je vous ferai sortir de sous les souffrances de l’Egypte et vous délivrerai de sa servitude" (Vaéra 6,6)
=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle le terme : "Sivlot" (סבלות) pour désigner "les souffrances", et non pas le terme plus courant : "avoda kassa" (un travail difficile)?
Le terme : "Sivlot" (סבלות), que l’on traduit par : "les souffrances", peut aussi être rapproché du terme "Sovel" (סובל) qui signifie “supporter, tolérer”, mais également de : savlanout (סבלנות - patience).
Le Tiférét Shlomo explique :
La Torah nous enseigne la raison principale pour laquelle les juifs ont été libérés d'Egypte.
C'est parce que les juifs, même réduits à l'esclavage et sous la douleur, ils n'ont jamais remis en question l'intervention d'Hachem.
Ils n'ont jamais questionné : "Pourquoi souffrons-nous plus que les autres nations du monde?" ...
Pendant toute la durée de leur séjour en Egypte, les juifs ont accepté le décret d'Hachem avec amour, car si c'est bon à Ses yeux, alors c'est bon à nos yeux.
C'est le sens du verset : "Moché alla parmi ses frères et fut témoin de leurs souffrances (בְּסִבְלֹתָם - bésivlotam)" (Chémot 2,11).
Moché a vu par son esprit saint (roua'h akodech) que les juifs avaient la qualité de : savlanout (סבלנות - patience), le fait d'accepter le décret d'Hachem.
Ils acceptaient tout avec amour.
Grâce au fait de ne pas remettre en question Hachem (même sous d'atroces souffrances), ils ont mérité d'être libérés d'Egypte.
=> C'est cette émouna en Hachem quelques soient les situations qui amènera notre guéoula.
Vivre en tant que juif c'est avoir le bon regard sur notre présent, et notre demain.
C'est être confiant et joyeux car tout est sous contrôle pour notre bien par papa Hachem.
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-> La guémara (Taanit 25a) rapporte que rabbi 'Hanina ben Dossa était dans une pauvreté extrême.
Sa femme lui a demandé : "Pendant combien de temps allons-nous souffrir dans ce monde?"
Il a demandé : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a répondu : "Prie le Ciel de nous donner quelque chose!"
Rabbi 'Hanina ben Dossa a prié et une main est apparue et lui a donné un pied en or d'une table en or.
Il a dit à sa femme : "j'ai vu dans mes rêves que dans le futur les tsadikim auront 4 pieds à leur table, mais notre table n'en aura que 3" [en raison du fait qu'un des pieds de leur récompense future leur a déjà été donné dans ce monde].
Sa femme lui a demandé : "Est-ce que tu veux que tout le monde aura un table complète, tandis que nous mangerons à une table manquante [d'un pied]?"
Il a répondu : "Que pouvons-nous faire?"
Elle lui a dit : "Prie Hachem pour qu'il reprenne le pied".
Il pria, et le Ciel reprit le pied en or.
[la reprise du pied est un miracle plus grand que son don]
Le 'Hatam Sofer explique que les 4 pieds de la table en or du monde à venir font allusion à la récompense pour les 4 actions principales que les juifs font pendant leur vie.
Il s'agit de : la Torah, la prière, la bonté ('hessed) et de la "savlanout" (le fait d'accepter les difficultés de la vie avec la croyance que tout est pour le bien).
Puisqu'ils voulaient être libérés de la pauvreté, c'est qu'ils n'acceptaient pas les difficultés de la vie, ils ont alors perdu un pied : celui qui symbolise la "savlanout".
Lorsqu'ils ont réalisé cela, ils sont revenus à un état de "sovél", d'acceptation du décret d'Hachem et ils ont rendu le pied pour leur monde à venir.
-> Le 'Hatam Sofer enseigne également qu'à l'époque de Mordé'haï et Esther, Mordé'haï a cherché à sauver le peuple juif par la prière, et Esther a cherché à le sauver par un optimisme joyeux : par la croyance que tout ce que fait Hachem est pour le bien.
Et il s'est avéré que l'approche d'Esther a été le facteur principal du sauvetage des juifs, car : "une acceptation de sa situation vaut plus que de nombreuses prières".
=> L'acceptation des difficultés de notre vie est la clé pour en obtenir une libération personnelle par Hachem, mais c'est également un pied en or qui nous accompagnera éternellement dans notre monde à venir.
[si nous souhaitons l'avoir en bon état, nous devons y accorder autant d'importance, d'attentions, que les 3 autres "connus" : la Torah, la prière, la bonté.]
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-> "Je ferai une distinction (pédout - פדת) entre Mon peuple et ton peuple" (Vaéra 8,19)
-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le mot "pédout" (פְדֻת - distinction, séparation), aurait du s’écrire פדות avec un Vav. Il est composé de 4 lettres qui forment quatre mot qui marquent la différence entre le Peuple d’Israel et les nations :
- Pé, la bouche, seul Israel qui a reçu la Torah peut sanctifier sa bouche grâce aux Divrei Torah,
- Dalet, c’est le Dalet de E’had, seul Israel est appelé "Goy E’had" (le peuple unique) tandis que les nations sont appelées "Goy A’her" (le peuple autre), car les âmes d’Israel viennent du monde de l’Atsilout qui est le monde de l’unité. Tandis que celle des nations viennent du monde de la séparation où elles sont "autre" l’une à l’autre.
- le Vav, c’est l’arbre de la vie (la Tiféret), source de la Torah et de la pluie de la résurrection des morts,
- enfin le Tav, comme le dit le Zohar, qui est la Torah. C’est pour ça qu’on dessine sur le front des Tsadikim un Vav avant le jugement céleste.
On comprend ainsi pourquoi le Vav est lu mais non écrit, c’est parce qu’il ne sera visible qu’à la résurrection des morts.
Une autre raison pour laquelle le mot Pédout est écrit sans son Vav (juste פדת), est pour montrer que la Guéoula d’Egypte ne peut être complète tant que le décret des autres exils perdure.
Comme Hashem l’a dit à Moché : "Je suis qui je suis" = Je suis avec eux dans cet exil comme je suis avec eux dans les exils à venir. Et c’est seulement avec Machia’h quand Hachem nous délivrera définitivement que la délivrance, Pédout sera complète.
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-> "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, [c'est] demain (לְמָחָר - léma'har) qu'aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)
-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h (valeur numérique 248 des mitsvot positives) et que Ra’hem (miséricorde en hébreu et amour en araméen, voir Dévarim 10:18). C’est parce que les Béné Israel ont l’obligation d’accomplir ces 248 mitsvot mais ne peuvent pas toutes les faire chacun séparément, et c’est grâce à l’amour qu’ils ont les uns pour les autres qu’ils peuvent profiter les uns des mitsvot des autres pour se parfaire.
C’est ce que Moché voulait dire, la guéoula viendra des mitsvot qu’ils allaient bientôt recevoir au mont Sinai et de l’amour qu’ils avaient entre eux.
Le mot "ma'har" (demain - מָחָר) a les même lettres que réma’h qui est valeur numérique 248 des mitsvot positives, mais qui veut aussi dire "une lance", c’est la lance que Pin’has a pris dans sa main pour tuer Zimri et Kozbi.
Le Zohar nous enseigne que c’est justement le mérite de ces 248 mots du Shéma Israël qu’il a pris avec lui pour sanctifier le nom d’Hachem.
L’importance des mots du Shéma nous est aussi enseigné à propos du Kriat Shéma Al Hamita (le Shéma Israël d’avant d’aller dormir), au moment ou l’âme va connaitre 1/60e de la mort est s’exploser aux forces du mal, ce Kriat Shéma est appelé un glaive pour les tuer.
C’est encore un aspect de ce Moshé veut dire aux Béné Israel, qu’ils doivent avoir ce mérite des 248 mots du Shéma pour mériter la Guéoula.
-> Le Ben Ich 'Haï (Halakhot - chana 1) écrit également sur le Shéma Israël :
Même si de par la Torah la mitsva du Kriat Shéma est d’une fois le matin et une fois le soir. Nos Sages en ont instaurées 2 autres. Celle d’avant d’aller dormir et celle du début de la Téfila du matin pendant les korbanot.
Et leur ordre d’importance croissante est celui-ci : d’abord le Shéma d’avant aller dormir, puis celui du soir, puis celui des korbanot et le plus important celui du matin.
Ils sont liés tous les quatre et servent tous au même but qui est l’union des sphères supérieures.
Et n’allez pas croire que celui avant d’aller dormir ne sert qu’à se protéger des forces du mal. Il permet d’entretenir la lumière pendant la 2e partie de la nuit (c’est pour cela qu’il faut le faire avant ‘Hatsot, même si on va dormir plus tard).
Celui des korbanot sert à préparer la descente des lumières si grandes que le Shéma du matin ne peut les descendre en une seule fois.
Il faut donc faire attention à bien faire les quatre, en prononçant très clairement chacun des 248 mots.
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-> A propos de la Plaie des «Bêtes Sauvages» (Arov עָרבֹ ), Hachem s’adressa à Pharaon, par l’intermédiaire de Moché, dans les termes suivants : "Je ferai une séparation salutaire פְדֻת (Pédout) entre Mon Peuple et le tien; c’est à demain לְמָחָר qu’est réservé ce prodige הָאֹת הַזהֶּ " (Vaéra 8,19).
=> Quel est le sens du terme פְדֻת (Pédout)?
D’après Rachi, il a le sens de séparation : "Qui opérera une distinction שֶׁיבַּדְ יִּל ‘entre Mon Peuple et ton peuple’".
[Outre la séparation qu’opéra Hachem entre la terre de Gochen et le reste de l’Egypte, Hachem fit une seconde distinction en dehors de la terre de Gochen : lorsqu’un Hébreu et un égyptien se tenaient côte à côte, les bêtes sauvages s’attaquaient au non Juif et épargnaient le Juif - Ohr ha'Haïm haKadoch].
Plusieurs allusions sont contenues dans le terme פְדֻת (Pédout). On peut en citer deux :
1°/ Chaque Plaie avait un double effet : celui de frapper les égyptiens et celui de soigner les
souffrances des Béné Israël.
Ainsi, le terme פְדֻת (Pédout) signifie-t-il "délivrance" pour les Juifs, mais lu de gauche à droite תדף (Tadaf), il signifie "chasser" pour les Egyptiens, comme il ressort du verset : "Lorsqu’Il chassera (לַהֲדֹף - lahadof) tous tes ennemis de devant toi" (Vaét'hanan 6,19).
C’est là le sens de la distinction : "Je ferai une séparation (פְדֻת - Pédout) entre Mon Peuple (une délivrance) et le tien (une désintégration)".
[Déguel Ma’hané Efraïm]
2°/ Le terme פְדֻת (Pédout), écrit tel qu’on le lit פְּדוּת, se décompose en : פת דו (Do Pat – deux "Pains"), en allusion à la Torah Ecrite et à la Torah Orale, comparées toutes deux au "pain", car elles rassasient les âmes de ceux qui les étudient.
C’est la distinction qu’opéra Hachem entre Israël et les Nations, au lendemain de la Sortie d’Egypte, lors du don de la Torah : "C’est à demain (léma'har - לְמָחָר) qu’est réservé ce prodige (aot azé - הָאֹת הַזהֶּ)".
[Ben Ich 'Haï]
-> Le Baal Hatourim relève que le terme פְדֻת (Pédout) n’est employé que 3 fois dans le Tana'h : une première fois dans notre verset, une seconde fois dans le Téhilim (111,9) : "Il envoya une Délivrance (פְּדוּת) à Son Peuple, promulgua pour toujours Son Alliance ; Son Nom est Saint et Redoutable" et une troisième fois dans le Téhilim (130,7) : "Qu’Israël mette Son attente en Hachem, car chez Hachem domine la Bonté et abonde la Délivrance (véarbé imo pédout - וְהַרְבֵּה עִמּוֹ פְדוּת)".
Ainsi, note-t-il que le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset est écrit sans la lettre "Vav" (ו), car la délivrance qu’il désigne n’est relative qu’à la Plaie des "Bêtes Sauvages" [cette "séparation salutaire" n’ayant pas conduit à mettre fin à l’Exil d’Egypte, est imparfaite à l’image de l’imperfection du mot פְדֻת ].
Le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité fait référence à la Délivrance d’Egypte qui fut une Délivrance parfaite (d’où la présence du "Vav" - ו), car elle permit aux Bné Israël de quitter franchement leur Terre d’Exil et de se libérer du joug de leurs ennemis.
Cependant, étant une Délivrance non définitive, car elle fut suivie d’autres Exils (Babel, Perse, Grèce et Edom), ce n’est que le troisième terme פְדֻת , du second verset de Téhilim cité, qui fait allusion à la Délivrance finale.
C’est pour cela que celui-ci est précédé du terme הַרְבֵּה (arbé - beaucoup) pour indiquer une supériorité de la Délivrance messianique sur la Délivrance d’Egypte.
-> Rabbénou Bé’hayé élabore un commentaire similaire à celui du Baal Hatourim, mais quelque peu différent :
Le terme פְדֻת (Pédout) de notre verset désigne la Délivrance d’Egypte qui fut incomplète car suivie d’autres Exils (d’où l’absence de la lettre "Vav" - ו), tandis que le terme פְּדוּת du premier verset de Téhilim cité ("Il enverra une Délivrance פְּדוּת à Son Peuple") fait référence à la Délivrance finale qui ne sera suivant d’aucun autre Exil (d’où la présence du "Vav" - ו).
=> Pourquoi la présence de la lettre "Vav" (ו) indique-t-elle la Délivrance messianique?
Rachi enseigne sur le verset : "Et Je me souviendrai de Mon Alliance avec Yaakov (יעֲַקובֹ)" (Bé'houkotaï 26,42) : "[Le nom Yaakov] est écrit [dans tout le Tanakh] cinq fois avec un ‘Vav’ et Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) [est écrit cinq fois] sans cette Lettre [soit Eliya אֵלִיָּה ].
Yaakov a reçu en gage d’Eliyahou une des Lettres de son nom, comme garantie qu’il viendra annoncer la Délivrance de ses enfants». Ainsi, la "Vav" (ו) est bien celle qui désigne la Délivrance finale (à noter que "cinq Vav" fait allusion aux dernières lettres ו־ה du Nom de D. (יהוה), qui seront élevées au rang des premières lettres י־ה, lors de la guéoula).
[selon la guémara (Ména'hot 29b) : "Avec le nom [Youd-Hé], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres notre monde fut créé" => les 2 autres (ו־ה) renvoient au monde à Venir. ]
=> La lettre "Vav" (ו) sera donc dévoilée à la venue du machia’h, comme semble l’indiquer notre verset : "Je ferai [pour l’instant] une Délivrance (פְדֻת) ; [mais] c’est demain (léma'har - לְמָחָר) [lors de la Guéoula] qu’est réservée cette lettre [aot azé - הָאֹת הַזהֶּ] (la lettre Vav)".
[Chla haKadoch]
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-> "Je placerai une distinction entre Mon peuple et ton peuple. Demain il y aura ce signe" (Vaéra 8,19)
Le terme Pédout (distinction - פדות) signifie aussi "délivrance". Dans ce verset, il est écrit פדת ,en écriture manquante, sans la lettre Vav (ו).
Les lettres פת qui se trouvent aux extrémités de ce mot et font la valeur numérique de 480, évoquent l'aspect des forces du mal qui se nomme (Li-lit - לילית) de valeur numérique 480.
Mais la lettre ד de פדת vient les disloquer . En effet, tant que le mal est présent, la Royauté Divine est voilée. Mais lorsque la Royauté Divine se dévoile, le mal disparaît. Or, la Royauté Divine est indiquée par la lettre ה, dernière lettre du Nom Divin. Cette lettre est formée d'un ד et d'un petit ו. A présent, la Royauté Divine ne s'était pas encore manifestée en Egypte et ne pouvait être représentée qu'en partie, uniquement par le ד.
Mais par la délivrance finale d'Egypte (qui se dit פדות), la Royauté Divine sera alors complète. La lettre ו pourra alors s'ajouter au ד pour former la totalité du ה. Alors, les forces du mal (פת) pourront être totalement disloquées.
Même si à présent, "Je placerai une distinction (פדת)", est écrit sans ו ,car la Royauté Divine n'est pas encore complète. Malgré tout, "demain il y aura ce signe (ot - אות)", qui peut aussi se traduire par "cette lettre (אות)".
=> Cette lettre ו qui manque encore pour compléter la lettre ה apparaîtra demain, c'est à dire prochainement, quand la délivrance (פדות) sera complète. Seulement alors, la Royauté Divine (la lettre ה) se révélera de façon complète (composée du ד et du ו de פדות),ce qui mènera à la dislocation totale du mal (en allusion par les lettres פת aux extrémités de פדות).
[Dvach Lefi]
"Plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent et plus ils se renforcèrent" (Chémot 1,12)
-> Rachi explique : dans tout ce qu'ils s'ingénièrent à les persécuter, Hachem s'ingénia en retour à les faire proliférer et se renforcer.
-> Le Chem miChmouël commente :
Cela signifie que dès qu'ils décidèrent de les persécuter, cela leur fut compté comme s'ils avaient déjà exécuté leurs mauvaises intentions.
Car chez un idolâtre, Hachem compte la mauvaise résolution comme un fait accompli (guémara Yérouchalmi Péa 1,1).
C'est pour cela qu'immédiatement après avoir pris leurs cruels décrets, Hachem transforma le cours naturel des choses et créa des Bné Israël avec un corps nouveau qui leur permettait d'engendrer 6 enfants à chaque grossesse, ce qui n'avait jamais eu lieu jusqu'alors, et "plus ils les persécutèrent, plus ils se multiplièrent".
Le Chem miChmouël conclut :
"Chacun pourra faire un raisonnement a fortiori pour lui-même : si déjà à cause des mauvaises pensées des égyptiens, Hachem modifia le corps des juifs, à plus forte raison lorsqu'un juif prend sur lui une bonne résolution qui l'incite à mieux étudier et à servir Hachem, il est certain qu'Hachem le transformera sur le champ en un autre homme tant dans le domaine spirituel que matériel."
"Pharaon parla à Moché et à Aharon afin qu'ils ordonnent aux Bné Israël et à Pharaon, roi d'Egypte" (Vaéra 6,13)
-> Rachi explique : "Il leur ordonna de s'adresser à lui (Pharaon) avec respect".
-> Le 'Hatam Sofer commente :
"Il semble que Hachem voulait les mettre en garde (Moché et Aharon), afin qu'ils ne fassent pas un affront à Pharaon qui aurait permis à ses fautes d'être expiées, ce qui aurait compromis l'accomplissement des plaies qu'il méritait."
La rav Elimélé'h Biderman enseigne :
On peut déduire des paroles du 'Hatam Sofer que si Pharaon, qui était responsable de l'asservissement de 600 000 juifs, leur faisant subir des souffrances incommensurables, et qui méritait de fait d'être châtié comme il se doit, aurait pu être exempté de toutes les plaies grâce à un léger manque de respect à son égard, combien bien plus peut-il en être nous concernant.
En effet, il est certain que même le plus misérable des juifs est loin d'être aussi racha que Pharaon.
Il est dès lors, certain que même un tel homme peut être sûr que les affronts, les humiliations, qu'il subit le dispensent des très nombreuses épreuves qu'il aurait dû traverser.
C'est d'ailleurs pour cela que la guémara (Baba Batra 9a) enseigne au sujet de la tsédaka que celui incite les autres à donner a plus de mérite que celui qui donne
Le Yaavets en explique la raison du fait qu'il s'astreint davantage parce qu'il subit les affronts de ceux qui lui donnent.
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-> "Ce sont Aharon et Moché ... ce sont eux qui parlèrent à Pharaon, le roi d'Egypte, pour faire sortir les Bné Israël d'Egypte. Ce sont Moché et Aharon." (Vaéra 6,26-28)
Rachi explique : "dans certains endroits, on fait passer Aharon avant Moché et dans d'autres, on fait passer Moché avant Aharon pour te dire qu'ils se valent."
=> Cela est étonnant car la Torah affirme explicitement : "Il ne se leva pas d'autre Prophète comme Moché", et qu'Hachem dit à Aharon lui-même : "Il n'en est pas de même comme Moché mon serviteur"? Comment dès lors peut-on dire qu'ils se valaient?
Le Ktav Sofer répond ainsi :
Certes, Moché était plus grand que son frère Aharon. Néanmoins, au moment où ils se tinrent tous deux devant Pharaon, Aharon s'éleva au même niveau que Moché.
Il le mérita grâce à ce que la Torah témoigne à son sujet : "Il (Aharon) te verra (toi, Moché) et il sera joyeux dans son cœur."
Ce qui signifie qu'Aharon n'éprouva aucune jalousie envers son frère bien que celui-ci fût plus jeune que lui.
De plus, il l'accompagna pour être son porte-parole devant Pharaon avec tout ce que cela avait d'humiliant pour lui, puisque Pharaon les connaissait et savait qui était l'aîné des deux.
Et du fait qu'Aharon sacrifia alors de sa propre personne, il mérita ainsi d'être élevé à ce moment au même niveau que Moché. Car la valeur de celui qui brise ses tendances naturelles en faveur d'autrui ne cesse ensuite d'augmenter sans limite."
[de plus Aharon se focalisait sur une joie totale de voir la réussite de son frère, plutôt que de se morfondre négativement (c'est moi l'aîné! c'est moi qui m'occupait des juifs en Egypte avant le retour de Moché, il me prend ma place! ...).]
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-> Le rabbi Ména'hem de Prémichlan organisa un jour un repas en guise de reconnaissance.
Lorsqu'on lui en demanda la raison sachant qu'il n'avait bénéficié d'aucun miracle particulier, ni d'aucune guérison.
Il expliqua selon un enseignement familial qu'une humiliation et un affront ont le pouvoir de se substituer à une maladie grave d'une personne possédant des mérites (personnels ou de ses ancêtres).
Il raconta : "Aujourd'hui quelqu'un m'a humilié d'une manière terrible ce qui m'a touché jusqu'au plus profond de mon âme.
Il s'avère dès lors, que grâce à cela, j'ai été épargné des affres de la maladie.
Je suis donc tenu de rendre grâce par ce festin au même titre que l'aurait fait un malade qui aurait guéri, et bien plus encore que lui. Car je n'ai pas seulement été guéri, mais j'ai été épargné de tomber malade."
[imaginez de combien d'inquiétudes et de souffrances cela m'a dispensé pendant peut-être des mois. J'aurai dû voir des médecins, ... Ne dois-je pas faire un repas de remerciement à D.]
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-> Le 'Hafets 'Haïm dit que si quelqu'un savait d'avance qu'il allait être humilié plus tard dans la journée, il devrait aller au mikvé le matin, comme préparation pour ce moment si spécial où il se ferai humilié, et où cette honte aura pour conséquence de le purifier énormément.
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-> Rabbi Avraham haLévi dit qu'il a appris l'humilité à partir de la terre.
Il est impossible de faire un ustensile en terre cuite avec de la terre brute.
Il faut d'abord broyer la terre, et le plus elle sera broyée, écrasée, le mieux cela sera.
Il en est de même avec un individu : le plus de déshonneur et d'humiliation il reçoit, le mieux c'est pour lui.
[Réchit 'Hokhma - Chaar haAnava 3,39]
-> A la fin de la Amida, nous disons : "vénafchi kéafar tiyé" (que mon âme soit comme la terre).
Cette grande humilité est atteinte lorsqu'après avoir été humilié, qu'on nous a fait honte, nous ne répondons pas.
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-> "Le meilleur des médecins est digne du guéhinam" (tov chébérofim léGuéhinam - guémara Kidouchin 82a)
Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Lorsque quelqu'un humilie et fait honte à son prochain, alors c'est le meilleur des médecins, car il sauve son prochain de maladies, de souffrances futures tellement plus graves, douloureuses.
Néanmoins, il ira au guéhinam, car il a fait honte à autrui, même si cela était nécessaire et dans un but de le guérir.
En ce sens, nous devenons tous le meilleur médecin lorsque nous humilions autrui, et pour cela on va au guéhinam.
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-> Lorsqu'une personne nous dérange, nous insulte, ... il ne faut pas se mettre en colère.
Nous devons reconnaître l'origine d'où tout vient (un décret Divin).
Certes nous devons nous protéger de mauvaises personnes, environnements, ... mais nous devons savoir que personne ne peut nous nuire sans que Hachem lui en donne la permission, et qu'une fois que nous avons subi une humiliation en l'acceptant nous gagnons énormément.
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-> "Quiconque fait honte à son prochain en présence de tiers n’a pas de part au monde à venir."
[guémara Baba Métsia 59a]
=> Pour un sentiment d'égo très bref, nous risquons d'en venir à perdre notre éternité.
Bien que la téchouva existe, cela témoigne d'à quel point "l'autre c'est du feu", dans le sens où à chaque moment on peur risquer beaucoup de dégâts, de se brûler avec le guéhinam si on en vient à l'humilier.
Est-on prêt à payer pour l'éternité le prix d'avoir pris le dessus l'espace d'un court instant sur notre prochain?
Humilier autrui : bien qu'amusant sur le moment, celui qui en souffrira le plus au final, c'est nous!
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-> Si quelque honte vient à saisir un homme, qu'il s'attende à une délivrance.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Si un homme t'insulte et te fait honte, bien qu'il ne soit pas ton ennemi, tolère et supporte cette honte, car ce sera du Ciel [qu'on a voulu] qu'il t'insulte.
Et, par cette humiliation, tu seras dissimulé et soustrait aux yeux du Satan, qui te hait et s'élève constamment contre toi, te poursuivant de ses accusations.
Ainsi, grâce à cette honte que tu supportes, provenant de quelqu'un qui ne te hait pas, ton ennemi le Satan ne se dressera pas contre toi.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
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-> Parfois, grâce au rabaissement qu'un homme s'impose ou que d'autre lui infligent, on annulera un décret de mort qui pesait sur lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - anava]
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-> La honte surgira, si tu te réjouis du malheur d'autrui.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Il vaudra mieux négliger une étude de Torah, plutôt que de faire honte à un juif.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Si quelque honte vient saisir un homme, ce sera de toute évidence parce qu'il n'a pas confiance en D.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Grâce à la confiance qu'un individu éprouve envers D., nulle honte ne viendra le saisir.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Lorsqu'on t'humilie, donne la charité (tsédaka).
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Si une honte te saisit, ce ne sera que pour t'amener au repentir sur les fautes que tu négliges de réparer [littéralement : que tu foules du talon].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
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-> [Depuis la destruction du Temple,] toutes les portes du Ciel ont été verrouillées, exceptées de celles [recevant les plaintes] contre un préjudice par la parole.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Tout châtiment céleste sera exécuté par un émissaire, hormis pour un préjudice par la parole [péché que D. punit Lui-même] ; et le rideau céleste ne se refermera pas devant le coupable [car D. l'observe sans cesse, jusqu'à sa punition].
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Il est préférable pour l'homme de se jeter dans une fournaise ardente, plutôt que d'humilier son prochain en public.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
-> Celui qui humilie son prochain publiquement, sera considéré comme un assassin, il descendra en enfer et n'en remontera pas.
[Séfer haMidot - Honte (boucha)]
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b'h, également :
-> faire honte à autrui : https://todahm.com/2014/05/18/faire-honte-a-autrui
-> L'importance de ne pas répondre aux disputes : https://todahm.com/2018/12/25/limportance-de-ne-pas-repondre-aux-disputes
Les misvot : moyens de s’attacher avec Hachem
+ Les misvot : moyens de s'attacher avec Hachem
-> Le Maharal (dans son Guévourot Hachem) écrit :
"Les Bné Israël ont été libérés par des miracles et des prodiges.
Or, un homme matériel n’est pas apte à recevoir des miracles immatériels. Les miracles sont l’apparat de ceux qui sont attachés à Hachem : de même que Lui-même est séparé de la nature et au-dessus d’elle, de même ceux qui sont collés à lui méritent des miracles.
C’est pourquoi Hachem a donné aux Bné Israël des mitsvot en particulier le sang du sacrifice Pessa’h et le sang de la circoncision, afin qu’ils s’en occupent et qu’ils puissent par ces mitsvot Divines mériter une sortie d’Egypte dDivine et miraculeuse.
[...]
Celui qui pratique les mitsvot Divines acquiert un niveau Divin ; il acquiert un aspect du Divin totalement au-dessus et séparé de la matière.
[...]
La mitsva, c’est le Tov (bien absolu). C’est le point de jonction entre Hachem et l’homme.
L’homme ne peut pas se tenir devant Hachem alors que la mitsva qui est le bien absolu peut se tenir devant Lui. C’est seulement grâce à la mitsva que l’homme peut arriver à une telle position : se tenir auprès d’Hachem."
[- selon le Chla haKadoch : mitsva vient du mot : "Tsavta" (un regroupement), car nous nous regroupons avec Hachem lors de la mitsva.
- d'après le Arizal (Tikouné Zohar) : en utilisant le procédé at-bach (la 1ere lettre de l'alphabet devient la dernière (aléph -> tav, la 2e lettre devient l'avant dernière, ...), les 2 premières lettres (מצ) du mot mitsva (מצוה) deviennent : יה, et le terme : "mitsva" se transforme alors en : Hachem (יהוה).
La mitsva est le moyen de se lier avec Hachem.]
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-> Le Maharal (dans son Tiféret Israël) enseigne :
"Le chemin de la réussite : ce sont les mitsvot de la Torah car sans elles : toute force chez l’homme resterait en potentiel.
Elles ressemblent à une corde qui permet à l’homme de se sortir lui-même du puits profond dans lequel il se trouve.
Ce puits profond, c’est le monde matériel et s’il arrive à sortir du puits, il pourra pénétrer dans le "olam élione" (monde supérieur) : un monde élevé dans lequel il sera directement assis à côté du Roi : Hachem, qu’il pourra contempler et dont il profitera de la proximité.
La mitsva contient la force de purification de l’homme : de sa tendance matérielle.
Certes l’homme contient en lui une âme mais elle tend vers la nature car elle se trouve dans le corps, quand bien même cette âme est divine.
C’est grâce aux mitsvot que l’homme se purifie et s’élève vers Hachem ; la mitsva extirpe l’âme de son embourbement dans la nature afin de lui donner un attachement (dvékout) à Hachem ...
C’est pour cette raison que des personnes envoyées pour faire une mitsva ne peuvent pas être endommagées. En effet, lorsque l’homme veut faire une mitsva, il acquiert un lien puissant avec Hachem de façon totale, car la mitsva c’est le chemin d’Hachem.
Lorsqu’il bouge vers la mitsva, il bouge vers Hachem et chacun de ses mouvements pour la mitsva lui donne une adhésion au Divin, ce qui le protège de tout mal.
(sauf dans le cas d'un danger courant ou évident dans lequel on ne doit pas s’aventurer même pour une mitsva qui alors ne nous protégera pas).
C’est pour cette raison que Rabbi Yossi a dit dans la guémara (Shabbat 118b) : "j’espère que je pourrai mourir lorsque je serai en chemin pour une mitsva", car le but de l'âme à la fin de la vie d’un homme, est d’arriver à revenir vers sa source et de s’attacher à Hachem de la façon la plus totale. Or, c’est là la situation de celui qui marche pour aller faire une mitsva."
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-> "Hachem a dit aux juifs : Respectez Mes mitsvot car elles sont sur terre Mes envoyées ; or l’envoyé de quelqu’un, c’est comme Lui-même (chlouh’o chel adam kamoto).
Si tu les respectes, c’est comme si tu Me respectais. Si tu leur manques de respect, c’est comme si tu Me manquais de respect à Moi-même".
[midrach Tan'houma - Vayigach 6]
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+ Les mitsvot changent notre nature et notre destinée :
-> Le Ramban (Vaéra) explique que les mitsvot ont une force Divine qui transcende la nature et le Mazal (destin).
Il écrit :
"Si Hachem laissait l’homme être conduit par sa nature (qu’il a fixée et qu’il renouvelle) ou par son Mazal (destin ; qu’il a également fixé à sa naissance), alors rien ne pourrait changer ou interférer dans les événements de la vie d’un homme, et en aucun cas ses actions ne pourraient intervenir sur ce qu’Hachem a fixé pour lui.
Cependant, Hachem a décidé d’interférer sur ce Mazal et cette nature de l’Homme en envoyant des récompenses aux mitsvot ou des punitions aux fautes d’un homme, de façon miraculeuse et en dépassant tout ce qui avait été fixé au sujet de cet homme ...
On comprend mieux pourquoi la Torah s’allonge sur les récompenses liées aux mitsvot dans ce monde-ci alors qu’elle ne parle pas explicitement des récompenses aux mitsvot dans le monde futur pour l'âme qui les a accomplies.
En effet, les récompenses terrestres sont des miracles et ne sont pas évidentes car elles vont contre la nature (et contre le destin qui avait été fixé pour cet homme) ; c’est pourquoi la Torah a besoin d’en parler car c’est un vrai 'hidouch (nouveauté).
Inversement, le retour de l’âme vers sa source : Hachem et la satisfaction éternelle de cette âme-là, de la perfection qu’elle aura acquise ici-bas est une chose naturelle et normale pour l’âme, et de ce fait le monde à Venir (olam aba) n’a pas besoin d’être mentionné explicitement dans la Torah."
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-> "Si tu mérites de faire des mitsvot, chacune d’entre elles sera pour toi un ange défenseur qui t’aidera.
Si tu mérites d’étudier la Torah, chaque mot sera pour toi un ange défenseur qui t’aidera."
[Zohar - Ruth 75]
-> "Celui qui accomplit une mitsva s’acquiert un [ange] défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un [ange] accusateur."
[Pirké Avot 4,11]
[Pourquoi un homme peut-il créer des anges par de simples actions matérielles?
C'est parce qu'elles sont des injonctions Divines.]
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+ L'origine de la force des mitsvot :
-> Le Ram'hal (Daat Tévounot - siman 158) enseigne :
La force et l’effet du service Divin des juifs n’ont été donnés que par Hachem Lui-même.
Quand cela?
Au moment du don de la Torah au Mont Sinaï.
Sache que cette force qu’il y a dans nos mitsvot provient de la différence qu’il y a entre un homme qui a reçu un ordre (métsouvé véossé) et celui qui n’a pas reçu un ordre (én lo métsouvé véossé) ; car l’homme qui a reçu un ordre/injonction d’Hachem reçoit également une force dans sa main et dans son action.
En effet, maintenant qu’Hachem a ordonné à un homme cette action-là, elle aura un effet infini : réparateur et profitable, pour toute la création à un niveau Divin.
Ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait réalisé cette action sans en avoir reçu une injonction Divine ...
Regarde combien un Cohen qui sert dans le Temple entraîne des flux de bénédictions dans le monde entier et des réparations très élevées.
Pourtant, quelqu’un qui n’est pas Cohen ou même un Cohen qui n’est pas revêtu des vêtements qu’Hachem lui a ordonnés de mettre, est passible de mort s’il réalise un quelconque service Divin (avoda) dans le Temple, car l’effet de la mitsva dépend du décret suprême d’Hachem ; selon les détails de l’injonction, ainsi seront les conséquences de cette action pour le bien comme pour le mal."
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-> La 1ere mitsva donnée au peuple juif est celle de la sanctification du mois, qu'ils ont reçu au moment de la sortie d'Egypte (naissance du peuple juif).
Est-ce que cela signifie qu’avant cette 1ere mitsva de la Torah, les tsadikim qui faisaient le Bien tels que Noa’h, Chem, ou même les Patriarches : Avraham, Itsh’ak et Yaakov ... n’avaient pas la possibilité d’entraîner de grandes conséquences positives par leurs actions?
Leurs actions étaient-elles stériles?
Nous savons par exemple que toutes les bontés du peuple juif nous les devons chaque année, au sacrifice d’Its'hak par Avraham, que nous rappelons à Roch Hachana ; ce qui montre la portée infinie de cette action.
[ainsi comment comprendre que ces actions ont de la valeur alors qu'elles sont antérieures au don de la Torah? ]
Le Sifté 'Haïm explique (à partir du Nefech haH’aïm 1,21 et du Derekh Hachem 1.4,7) que lorsqu’une action n’est pas obligatoire (lorsqu’il s’agit par exemple d’une action facultative) ou d’une mitsva qui n’a pas encore été ordonnée par Hachem, sa portée dépend alors de l’intention du cœur et de la compréhension intellectuelle de l’effet de l’action.
Nos Patriarches, par esprit prophétique, connaissaient très bien le fonctionnement des mondes supérieurs et inférieur et l’effet positif de chacune de leurs mitsvot.
De plus, leur cœur était entier et pur pour Hachem, et même leur yétser ara s’était transformé en yétser hatov, nous disent nos Sages (au début de la guémara Avoda Zara).
C’est pourquoi leurs mitsvot avaient un effet immense quand bien même, elles n’étaient pas des injonctions, et ce à cause de la qualité de leurs mitsvot.
Cependant, après le don de la Torah, une fois que l’action a été ordonnée par Hachem, son effet sera alors immense, Divin, et surpuissant quelle que soit l'intention (kavana) de celui qui l’a fait.
Comme le dit la guémara dans Baba Batra : si un juif fait tomber une pièce et qu’un pauvre la ramasse, le juif sera alors béni (de plusieurs bénédictions) pour la tsédaka qu’il a fait (malgré lui) ; ce qui prouve la portée des mitsvot une fois qu’elles ont été ordonnées par Hachem.
Le Sifté H’aïm ajoute qu'il n’en reste pas moins, que dans toutes nos actions facultatives : dormir, manger, boire, ... les effets positifs de ces actions dépendront de la pureté de notre cœur et de la compréhension du but de ces actions qui ne sont rien d’autre que des moyens pour servir Hachem dans les meilleures conditions.
=> Ainsi, il en ressort que pendant les premières générations où il n’y avait aucun ordre Divin : l’essentiel des Flux et influences se faisait du Haut en bas, d’Hachem jusqu’à l’Homme, car l’homme n’avait pas encore la possibilité d’influer vers le haut positivement ou négativement par des mitsvot (si ce n’est quelques tsadikim dont le cœur était parfaitement pur).
C’est ce que dit la guémara (Pessa'him 118a) : "Pourquoi est-il écrit 26 fois "ki léolam 'hasdo" (sa bonté est éternelle) dans le Tehilim (n°136)?
C'est afin de faire allusion aux 26 générations depuis Adam Harichone jusqu’à la sortie d’Egypte qui n’ont vécu qu’en s’appuyant sur le bonté ('hessed) d’Hachem."
Cette guémara montre que c’est seulement à partir de la sortie d'Egypte, avec les premières mitsvot [données par Hachem au peuple juif] que nous découvrons dans la paracha Bo, que le monde a pu commencer à tenir par son propre mérite et en l’occurrence par le mérite de ces mitsvot Divines.
Hachem a créé le monde dans le but que l’homme soit associé au maintien de ce monde et l’associé d’Hachem lui-même.
Tant que le monde se maintenait par pure bonté, sans l’intervention de la mesure de Rigueur et sans l’ordonnance de mitsvot, il n’était pas du tout à sa situation idéale.
C’est seulement à partir de la parachat Bo (nuit précédent la sortie d'Egypte) que le monde commence à revêtir la facette qu’Hachem voulait lui donner et en particulier lors de cette première mitsva : de sanctification du mois, qui aurait même dû être le début de toute la Torah car c’est elle qui donne son sens à la création du monde.
[cette première mitsva montre qu'un acte en apparence basique, voir inutile (déclarer le nouveau mois), a en réalité une capacité de sanctifier. Cela nous éclaire sur le fait que toute action prend toute sa valeur à partir du moment où elle est réalisée selon la Volonté d'Hachem.
Que l'on comprenne ou pas, que l'on trouve cela utile ou pas, si cela provient de D. alors cela a une valeur et un impact infinis.]
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-> "Comme mon cheval, dans le char de Pharaon, ainsi je t’ai comparé ma bien-aimée" (Chir haChirim1,9)
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,9) explique :
"Les chevaux de Pharaon, lors de l'ouverture de la mer Rouge, se sont comportés à l’inverse de leur nature.
En effet, d’habitude c’est le cavalier qui dirige le cheval alors que là Pharaon et ses soldats ont été conduits par leurs chevaux vers le fond de la mer Rouge.
Ainsi Hachem a comparé le peuple juif au cheval de Pharaon. En effet, bien qu’Hachem chevauche les cieux (rokhev aravot), Il accepte d’être conduit selon les actions des Bné Israël qui sont pourtant bien en-dessous des cieux.
Hachem dit au peuple juif : Tu ressembles au cheval de Pharaon qui dirige son cavalier, ainsi toi, par tes actions tu diriges et influences le monde que Je chevauche."
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-> La 1ere mitsva du peuple juif est la sanctification du mois, et elle a eu lieu au mois de Nissan.
Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.35) explique que la particularité du mois de Nissan est qu’il est le premier mois de l’année.
Or, il convient pour les Bné Israël d’être libérés, d’être bénis et de recevoir les mitsvot dans le mois qui est le 1er, le numéro Un.
En effet, chaque chiffre a une certaine dépendance du chiffre qui le précède ; il n’apparaît qu’après celui qui l’a devancé. Seul le chiffre 1 est celui qui ne dépend d’aucun autre.
C’est également l’une des intentions que nous devons avoir lorsque nous proclamons Hachem : éh’ad - Hachem est Un ; ce qui veut dire qu’Il ne dépend de personne et que tout autre élément dépend de Lui.
[c’est dans ce mois, le premier de l’année, qu’Hachem a choisi un peuple : qui sera premier, et leur a donné cette première mitsva de sanctification du mois qui incarne parfaitement la forte influence des Bné Israël par leurs actions et à quel point ils sont indépendants et plus élevés que la nature ; telle que l’incarne ce 1er mois de Nissan.]
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+ C'est en faveur des mitsvot!
-> "Des matsot seront mangées pendant les 7 jours et il ne sera pas vu de 'hamets ... et tu raconteras à ton fils en ce jour : c’est pour ceci qu’Hachem m’a fait sortir d’Egypte" (Bo 13,8)
=> Nos Sages s’étonnent de cet enseignement qu’un père doit transmettre à son fils à chaque Pessa’h : "baavour zé" (c’est pour ceci [qu’Hachem m’a sorti d’Egypte]).
En effet, à priori, ce n’est pas pour la matsa qu’Hachem nous a fait sortir d’Egypte mais c’est plutôt à cause de la sortie d’Egypte que nous mangeons de la matsa, en souvenir.
-> Le Ibn Ezra écrit :
"Sache que nous ne mangeons pas de matsa pour nous souvenir de la sortie d’Egypte mais c’est l’inverse tel que le texte le dit : Hachem nous a fait sortir d’Egypte pour que nous Le servions et notamment en mangeant la matsa, et en ne consommant pas le 'hamets.
"Baavour zé" (c’est pour ceci) = car c’est pour les misvot que nous avons reçues au départ qu’Hachem nous a fait des miracles et nous a sortis d’Egypte."
-> Le Beth Halévi (Bo) enseigne :
"La racine des mitsvot de Pessa’h, telle que la matsa par exemple, n’est pas de rappeler la sortie d’Egypte elle-même, car voici que la Torah et les mitsvot, telle que la matsa, ont précédé le monde.
La mitsva de la matsa a toujours existé et même les Patriarches l’accomplissaient telle que la Torah le décrit pour Avraham ou au sujet de Loth.
Avraham consommait donc la matsa et le maror avant même que ses enfants soient exilés en Egypte car ces mitsvot n’ont pas germé de l’Egypte mais c’est le contraire : c’est par le mérite de ces mitsvot : le sacrifice de Pessa’h, matsa ou maror, que la guéoula a germé en Egypte le 15 Nissan.
C’est pourquoi la Torah dit juste après le verset : " tu raconteras à ton fils en ce jour" (véigadéta lébiné'ha), les mots : "tu garderas ce 'houka en son temps de génération en génération’’.
Pourquoi appeler les mitsvot de Pessa’h "'hok" (loi irrationnelle), alors qu’elles sont tout à fait logiques : la matsa vient parce que nous sommes sortis rapidement, le maror en souvenir de l’amertume, le sacrifice Pessa’h : car Hachem Passa’h (est passé) au-dessus des maisons, ... ?
Cette expression de la Torah : 'houka, s’explique par le fait que les mitsvot en question ne sont pas venues à cause de la sortie d’Egypte, mais au contraire c’est la sortie d’Egypte qui est arrivée "baavour zé" (à cause de ces mitsvot) ; ce qui leur confère donc, du coup, un caractère irrationnel car elles dépendent finalement de raisons qui nous échappent totalement. [volonté d'Hachem]
C’est pourquoi la Torah dit : Tu garderas ce 'hok, loi dont la raison t’échappe, et qui a existé bien avant la sortie d’Egypte et d'ajouter : "de génération en génération", car vu que ce sont des décrets d’Hachem dont la raison est très élevée, cela implique que même lorsqu’arrivera une génération où la raison logique des mitsvot ne sera plus valable, tu devras toujours les appliquer."
[adapté d’après le Néféch Yéhoudi – Bo (5778)]
"Tu dois savoir qu'au Ciel, les fautes envers ton prochain (ben adam la'havéro), sont considérées avec plus de sévérité et elles sont punies d'abord, avant les fautes envers Hachem (ben adam lamakom)"
[rabbi Shlomo de Zvhil]
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-> "Lorsqu’un homme voit que des souffrances viennent sur lui, qu’il examine ses actes.
S’il a examiné et qu’il n’a pas trouvé de faute, qu’il fasse dépendre ses souffrances de son manque d’étude de Torah.
[guémara Béra’hot 5a]
Le rabbi Moché Mordé'haï de Lelov demande : "Pourquoi ne peut-on pas immédiatement penser que nos souffrances proviennent de la perte de temps d'étude de Torah (bitoul Torah)?
La réponse est : qu'il n'y a pas de comparaison entre les 2 types de fautes, puisque celles envers notre prochain sont plus sévères que celles envers Hachem.
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-> "Voici les choses dont l'homme jouit des fruits dans ce monde et dont le capital demeure entier dans le monde futur : le respect des parents, la bienfaisance, ramener l'entente entre l'homme et son prochain" (guémara Yérouchalmi Péa 1,1)
Selon le Roch, la raison est qu'Hachem préfère les mitsvot entre l'homme et son prochain aux mitsvot entre l'homme et son Créateur.
C'est pourquoi leur capital demeure dans le monde futur et il bénéficie de leurs fruits dans ce monde.
La raison des vacances à la mer ou à la montagne
+ La raison des vacances à la mer ou à la montagne :
-> Pourquoi est-ce que les gens prennent-ils des vacances à proximité de la mer ou à la montagne?
C'est parce qu'ils veulent voir le monde tel qu'il est apparu lorsque Hachem l'a créé.
Lorsqu'ils sont dans la ville, ils voient beaucoup de choses qui ont été fabriquées par l'homme, et cela pousse les gens à penser que les choses se produisent en fonction des personnes, du hasard, par des choix [d'humains].
La vision de la création d'Hachem rappelle aux gens qu'Il est le Créateur de tout ce qui se passe.
Cette réalisation les calme [souvent inconsciemment, et la mer ou la montagne est comme un bol d'air frais] que si tout provient d'Hachem, alors c'est certainement pour le bien.
[Baal haTanya]
[le rabbi de Kotzk dit que dans les villes, l'homme construit des immeubles qui tendent à obscurcir le Ciel. On ne voit plus que le résultat de l'homme, et on n'observe presque plus le Ciel (Hachem).
(d'où le besoin de se reconnecter à notre Source!)]