Aux délices de la Torah

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En hébreu, le mot : "ami" ('haver - חבר), peut former : "ba'har" (choisir - בחר), mais aussi : "épée" ('hérev - חרב), et également : "s'enfuir" (bara'h - ברח).
Nous devons être un ami à ceux qui choisissent d'être bon.
Mais à ceux dont les actes sont nuisibles comme une épée, nous devons s'enfuir et garder nos distances
En effet, de même qu'un bon ami peut faire des merveilles pour nous aider à grandir spirituellement, un mauvais ami peut faire des ravages.
[d'après le Chla haKadoch]

Hachem ne conduisit pas les Bné Israël de manière naturelle.
D’après les lois de la nature, l’eau tombe du ciel et le pain (la farine) pousse dans la terre. Or, dans le désert, ce fut le contraire : Hachem leur fit tomber le pain du ciel et leur fit monter l’eau de la terre.

[Alé Béer - Béchala'h 13,17]

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+ "Ce fut, lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple, [que] D. ne les conduisit pas par le chemin des Philistins, parce qu’il est proche (ki karov ou), car D. dit : "De peur que le peuple ne se ravise lorsqu’ils verront une guerre et qu’ils ne retournent en Égypte"." (Béchala'h 13,17)

-> Le Daat Zékénim explique que "ki karov ou" (parce qu’il est proche) signifie : "Le peuple [juif] est proche [karov] d’Hachem, comme il est dit : "Israël, le peuple qui est proche de Lui" et c’est pourquoi, Il ne les a pas dirigés selon les voies naturelles du monde."

-> Hachem n’a pas fait passer le peuple juif par la terre des Philistins, bien que ce fût le chemin le plus court pour sortir d’Égypte. La raison avancée est "ki karov ou" et les commentateurs proposent diverses interprétations quant à cette expression.
Rachi explique que la proximité entre l’Égypte et la terre de Canaan (s’ils étaient passés par celle des Philistins) aurait présenté le risque que le peuple juif veuille retourner en Égypte, dès lors que leur périple présenterait des difficultés. C’est pourquoi Hachem les fit passer par un chemin plus tortueux, afin qu’il leur soit plus laborieux de faire demi-tour.

Le Daat Zékénim explique autrement les mots "ki karov ou". "ou" se réfère ici au peuple juif et le verset indique que du fait de la proximité (karov) des Bné Israël avec Hachem, Il ne les fit pas passer par le chemin le plus court.
Rav Sim’ha Zissel Brody (Sam Déré'h - Béchala'h 13,17) souligne que le peuple juif a un lien particulier avec Hachem, que prouve la Providence divine (hachga'ha pratit). Hachem observe et dirige tous les peuples, mais pas comme Il le fait avec nous. Les autres nations sont soumises aux lois de la nature, tandis que la Hachga'ha avec laquelle Il dirige Son peuple (tout au long de l’Histoire) dépasse les lois de la nature.
Le rav Brody compare la Hachga'ha des autres nations à celui qui tire à l’arc ; une fois la flèche lancée, elle suit une trajectoire rectiligne et ne peut plus changer de direction.
En revanche, la Hachga'ha vis-à-vis du peuple juif ressemble à celui qui manie un objet avec sa main ; il peut à tout moment changer de direction. Hachem est constamment lié au peuple juif et dirige les événements d’une façon qui ne cadre pas aux autres nations.

-> En ce sens à la sortie d'Egypte, Hachem avait une raison de faire passer les juifs par un chemin différent. Ainsi, ils se retrouvèrent devant la mer, dans le besoin urgent d’un grand miracle, tandis que les égyptiens se rapprochaient. Cette route bien plus périlleuse leur fit expérimenter l’un des prodiges les plus extraordinaires de l’Histoire. En effet, les autres miracles étaient nécessaires afin d’assujettir les Égyptiens, tandis que celui de l’ouverture de la mer se produisit simplement parce qu’Hachem voulut montrer Son lien étroit avec le peuple juif et qu’Il préféra ne pas les faire passer par la terre des Philistins (chemin le plus court).

=> Parfois, Hachem nous fait dévier et passer par un chemin plus long, plus rempli d’embuches et nous nous en demandons la raison. Ce n’est que plus tard que nous réalisons que c’est par amour, parce qu’Il est proche de nous, qu’Il nous fit prendre ce détour.

[Hachem a ses raisons. N'oublions pas également que dans ce monde éphémère, le chemin peut être un peu plus long, un peu plus dur, mais cela est afin d'avoir une vie éternelle qui sera infiniment meilleure, plus méritante et proche d'Hachem.
Mais surtout n'oublions pas que quoique nous puissions faire dans notre vie : "ki karov ou" = le peuple [juif] est proche [karov] d’Hachem = Hachem nous aimera toujours, et nous serons toujours important (son fils adoré) à Ses yeux!]

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-> "Et D. ne les conduisit pas par le chemin des Philistins, parce qu'il était proche" (Béchala'h 13,17)

-> Le Chla haKadoch écrit :
"Vois et considère, combien un homme doit réfléchir afin de se faire des limites et des barrières pour ne pas en venir à fauter. Hachem Lui-même éloigna le peuple afin qu'il ne se rétracte pas (d'être sorti d'Egypte)."

Cela signifie que, puisque les Bné Israël étaient proches, par leur pensée, de l'Egypte et de son impureté, Hachem dut les faire dévier de leur itinéraire par le désert, afin de les éloigner de l'Egypte, de peur qu'en voyant les égyptiens, ils retournent à leurs mauvaises voies.
D'après cela, le Chla haKadoch explique allusivement le verset du prophète Yéchayhou (57,19) : "Paix, paix, sur l'éloigné et sur le proche, dit Hachem", de la manière qui suit : "Paix, paix, sur l'éloigné" = la paix attend celui qui, à l'aide des barrières et des limites qu'il se fixe, s'éloigne de tout soupçon de faute et de péché car en les respectant, il devient proche d'Hachem puisque celles-ci l'empêchent de trébucher.

[c'est seulement en établissant des barrières que l'on peut espérer conserver l'essentiel et les exigences de la Torah à proprement dite, autrement, même l'essentiel est en péril. ]

"Shamaï dit : ... Reçois tout homme avec le sourire [avec un visage bienveillant]" (béssévèr panim yafot - Pirké Avot 1,15)

-> On peut noter que c'est Shamaï qui a enseigné cette halakha, et non pas Hillel qui [à l'inverse de Shamaï] est connu pour sa nature douce et bienveillante.
Cela représente que même selon l'interprétation la plus stricte, la plus rigoureuse de la Torah [l'attitude de Shamaï], nous devons recevoir/saluer tout le monde avec un visage bienveillant et souriant.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Méïri écrit sur ce passage : Parfois, nous ne sommes pas de bonne humeur, et la visite de l’autre représente une corvée. Pourtant comme celui-ci est venu chez nous, nous devons nous montrer agréable avec lui, afin qu’il ne soit pas blessé par le sérieux de notre visage.
Il suffit que l’invité pense (sovèr) que nous sommes très contents de sa visite.

-> Le rabbi Méïr d'Amshinov dit que cela concerne également nous-même.
Nous devons savoir s'accepter comme nous sommes, avec joie et bonheur.
On ne doit pas se rabâcher du négatif (nos défauts, nos erreurs, ...), et se sentir abattu.

[d'une manière générale toute attitude qui ne nous fait pas devenir meilleur provient du yétser ara.
Certes, on peut apprendre de nos erreurs, avoir conscience de nos défauts (ce que tout le monde a, et qui nous proviennent de D.), mais cela doit être dans une temporalité définie et courte.
La très large majorité du temps nous devons avoir "un visage souriant" avec nous même!
(Il faut toujours sourire à la vie, même si pour cela nous devons se forcer par moment)]

Le fait d'avoir un véritable amour pour Hachem ... est le seul moyen de surmonter les pensées négatives/mauvaises, et d'avoir un désir constant et authentique de Le servir.

[Sfat Emet - Tsav 5634]

"Parfois, une faute se présente à un homme et il la transgresse.
Du Ciel, on a pu engendrer cela uniquement pour qu'il se réveille et décide de se renforcer dans le Service d'Hachem et de Le supplier de lui pardonner. Car sans cette faute, il aurait continuer sa vie dans la monotonie et l'habitude.
Ainsi, au lieu de déprimer du fait de sa faute, il doit saisir le message et encore plus se renforcer.

[l'Avodat Yissa'har]

Hachem attend la téchouva d’absolument tout le monde

+ Hachem attend la téchouva d'absolument tout le monde :

-> Le Divré 'Haïm (début paracha Noa'h) explique qu'Hachem attend impatiemment le repentir des pécheurs, fussent-ils entièrement plongés dans la débauche.

Il écrit :
Rien ne résiste à la force de la téchouva.
La preuve en est que la génération du Déluge était souillée du péché à propos duquel il est enseigné que le repentir n'existe pas ("Toute chair avait perverti sa voie sur la Terre").

Et pourtant, nos Sages disent que Hachem fit travailler Noa'h à la construction de l'Arche pendant 120 ans, dans l'espoir qu'ils se repentissent.
De plus, même lorsque le déluge commença, D. attendit encore avant de les punir, peut-être se repentiraient-ils au dernier moment.

Rachi commente : "La pluie fut sur la terre" (Noa'h 7, 12) ainsi : "plus loin il est écrit : "le déluge fut 40 jours sur la terre" (v.17). C’est parce que, lorsque Hachem a fait tomber la pluie, Il l’a fait tomber avec miséricorde, afin que, dans le cas où ils se seraient repentis, elle devienne une pluie de bénédiction. Et comme ils ne se sont pas repentis, elle est devenue un déluge."

=> Si Hachem attendit le repentir d'une génération aussi coupable que celle du déluge (qui s'était tellement pervertie qu'on a fait un lavage à chaud du monde pour en supprimer toute trace), combien davantage Hachem attend celui de chaque juif!
Il est donc certain que celui-ci sera agréé avec amour.
Et même si le Zohar enseigne que le repentir est inefficace pour ce genre de faute (si grave qu'est : la débauche), néanmoins, nulle faute ne résiste au repentir.

"Etudiez pendant que vous en avez le temps, car il s'envolera rapidement et vous ne pourrez pas le rattraper, vous resterez sans rien.
Qu'un seul instant vous soit aussi cher que de nombreuses heures, et ne vous dites pas en vous-même : Pourquoi commencerais-je l'étude de ce sujet, alors que je ne dispose que de quelques minutes? Ne dites jamais cela, car c'est une illusion et une imagination."

['Hazon Ich - dans ses lettres (3,60)]

Ce n'est pas la situation dans laquelle il vit qui détermine l'homme, mais c'est l'homme qui décide quelle est sa situation.
Car grâce à une confiance en Hachem à toute épreuve, l'homme vit dans la sérénité et s'ouvre les portes de la joie.
[Baal haTanya]

-> Le plus souvent l'homme a une perception déformée de l'existence : il se focalise sur la moindre épreuve au lieu de regarder le bien immense qu'Hachem déverse sur lui à chaque instant.
Un fois, le rav Eliyahou Dessler montra à ses disciples une feuille blanche où se trouvait un point noir en leur demandant de dire ce qu'ils voyaient.
Tous répondirent à l'unanimité : "un point noir".
Il s'exclama alors : "Vous ne voyez qu'un point noir alors que toute la page est blanche!
Sachez que telle est la nature humaine : ne voir que le mal et le noir, même s'il ne représente qu'une infime parcelle au regard de tout le bien qui l'entoure. Mais la bonne voie est à l'opposée de cela!"

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-> Un homme est tenu de prononcer une bénédiction sur une mauvaise nouvelle avec la même intégrité et la même volonté que lorsqu'il prononce une bénédiction avec joie sur une bonne nouvelle.
Car l'adversité pour ceux qui servent D. représente une joie et un bien : en acceptant avec amour ce qu'Hachem a décrété à son encontre, il sert D., ce qui lui procure de la joie.
[Tour - rapporté par le Choul'han Aroukh 222,3]

L’humilité est la plus grande des qualités

-> L'orgueilleux (guéé) repousse, si l'on peut s'exprimer ainsi, les pieds de la Présence divine. Elle quitte le monde en disant : "Moi et lui, nous ne pouvons habiter ensemble dans le monde".
Il se rebelle contre la royauté céleste et s'enveloppe de la parure du Roi des rois, à propos duquel il est dit (Téhilim 93,1): "Hachem est roi, vêtu de majesté"(guéoute).

De quoi l'homme pourrait-il s'enorgueillir? Il vient d'une goutte (de semence) putrescente et de sang menstruel ; durant sa vie, il se souille et se salit et après sa mort, il n'est que ver et vermine, réduit à une motte de terre tandis que son âme descend dans la géhenne.
En revanche, il n'y a pas de plus grande qualité que la modestie et l'humilité. En effet, Moché, le maître de tous les prophètes en Tora, dans les mitsvot et la crainte du Ciel, n'a été loué que pour son humilité, comme il est dit (Bamidbar 12,3) : "Et l'homme, Moché, était fort humble, plus que tout autre homme sur la terre".

Prends exemple d'Hachem qui abandonne les hautes sphères célestes pour résider près des humbles, comme il est dit : "Sublime et saint est Mon trône, mais il est aussi dans les cœurs contrits et humbles" (Yéchayahou 57,15).
Et il est écrit aussi : "Hachem est proche des cœurs brisés" Téhilim 34,19).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ L'inspiration sacrée grâce à l'humilité :

-> Grâce à l'humilité , on peut parvenir à la crainte du Ciel, qui est une sagesse (Iyov 28,28) et un trésor (Yéchayahou 33,6).
Faire preuve d'humilité c'est comme offrir un sacrifice, car il est dit (Téhilim 51,19): "Les sacrifices à Hachem, un cœur brisé".
De plus, la prière de celui qui est humble n'est pas rejetée. En effet, la prière d'un homme n'est agréée que s'il rend son cœur aussi tendre que la chair, comme il est dit (Yéchayahou 66,23): "Il arrivera, chaque mois ... que toute chair viendra se prosterner (prier) devant Moi, dit Hachem".

La Présence divine réside sur l'homme ici-bas grâce à celui qui est humble.

Rabbi Pin'has ben Yaïr dit : "La vigilance mène au zèle, le zèle à l'intégrité, l'intégrité à la pureté, la pureté à l'ascèse, l'ascèse à la sainteté, la sainteté à l'humilité".
L'humilité est la qualité la plus importante, car elle amène à l'inspiration sacrée, comme le prophète (Yéchayahou 61,1) déclare : "L'esprit du Seigneur D. est sur moi, car Il m'a conféré la mission d'apporter des bonnes nouvelles aux humbles".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ Celui qui se rabaisse sera grandi :

-> Qui a droit au monde futur?
"Celui qui est modeste, humble, se courbe avant d'entrer dans sa maison et avant d'en sortir, étudie sans cesse la Torah sans se prendre pour autant pour un grand homme" (guémara Sanhédrin 88b).

Aux temps futurs, Hachem parera la tête de chaque juste, de celui qui se considère comme un reste sans importance (Méguila 15b).

Le Zohar (parachat Chéla'h) enseigne : "Celui qui se fait petit ici-bas aura le mérite d'être grand dans le monde futur ; et celui qui est grand ici sera petit là-bas". Et ailleurs (parachat Térouma), il explique : "Pourquoi le dernier grand prophète est-il appelé Ye'hezkel ben Bouzi? Parce qu'il se rabaissait (mevazé) devant celui qui était plus grand que lui. C'est pourquoi, il fut le seul à être appelé "fils de l'homme"."

Pourquoi la Torah est-elle comparée à l'eau? De même que l'eau va seulement dans un endroit bas, la Torah ne réside que chez celui qui se rabaisse (par humilité).
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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+ La colère = un corollaire de l'orgueil :

-> Heureux celui qui ne se laisse pas aller à la colère et se montre très humble, qui se rend comme de la poussière foulée aux pieds par tous.
La colère est un corollaire de l'orgueil et constitue un défaut aussi grave. Les Sages (Shabbath 105b) disent : "Celui qui déchire ses vêtements, celui qui gaspille son argent ou celui qui casse des objets dans sa colère, qu'il soit considéré comme un idolâtre".
Celui qui se met en colère n'accorde aucune considération à la Présence divine ... Il oublie ce qu'il a appris et s'abêtit.
De plus, on peut être sûr que ses péchés sont plus nombreux que ses mérites.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

Il est écrit : "Le racha ne trouve pas accès auprès de Toi" (Téhilim 5,5).
Le racha, c'est celui qui, en portant atteinte à l'alliance sacrée (par une relation interdite ou une vaine émission de semence) cause une destruction ici-bas et dans les mondes célestes.
Malheur à lui, malheur à son âme! Il aurait mieux valu qu'il ne fût pas créé et qu'il ne fût jamais venu au monde.
Les portes du repentir et du pardon sont presque entièrement fermées devant lui, mais dans Sa grande miséricorde, Hachem étend Sa droite pour accepter ceux qui se repentent sincèrement.

Celui qui persiste à porter atteinte à l'alliance sacrée (par des relations interdites ou de vaines émissions de semence) amènent sur le monde le courroux divin, qui se manifeste par des épidémies mortelles.
Sa faute est d'autant plus grande s'il a profané le nom de D. en agissant devant témoins ou en incitant d'autres personnes à le faire.
[séder Hayom 37b ]