Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

De nombreuses personnes attendent la venue du machia'h et les "jours meilleurs" que cela amènera.
Cependant, en réalité [déjà actuellement] ce sont les meilleurs jours qui soient.
Ce que fera le machia'h c'est dévoiler les bontés cachées dans notre existence actuelle.

[Rachab - rav Shalom Dov Ber de Loubavitch]

Comment pouvons-nous comprendre la Shoa, alors que nous ne savons pas encore la globalité des choses?

C'est comme étudier un morceau de guémara sans Rachi, Tossefot, et autres commentateurs.
Est-ce que l'on peut dire que cette guémara est difficile, au-delà de notre compréhension?
Ce qu'on peut dire c'est que nous avons vu bien trop peu pour la comprendre.
L'Histoire n'est pas différente!

['Hazon Ich]

La prière

+ La prière - Divers :

-> Les anges, les êtres célestes, et toutes les créatures de ce monde servent Hachem par le chant.
[Pélé Yoets]

-> Pourquoi est-ce que les enfants aiment-ils écouter de la musique?
Selon le Livnat Sapir, c'est parce que les âmes des enfants se souviennent d'avoir entendues les chants des anges et des êtres célestes.
La musique les ramène à ce bonheur vécu avant leur naissance.

-> "Les mots sont le stylo du cœur, et la musique est le stylo de l'âme"
[Baal Chem Tov]

En ce sens, le 'Hatam Sofer dit qu'à partir du moment où nous commençons à mettre de la mélodie dans notre prière, alors Hachem commence à écouter.

-> Le 'Hovot haLévavot (2,5) écrit que la langue est le stylo du cœur, puisqu'elle exprime l'essence d'une personne.
En ce sens, le Chla haKadoch (chaar haOtiyot - Shin) dit : "Les paroles d'une personne témoigne d'elle et de ses racines".

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+ S'y préparer :

-> Les 1ers 'hassididim demeuraient (ayou cho'him) pendant 1 heure avant la prière afin de diriger leur cœur vers Hachem.
[guémara Béra'hot 30]

Le Noam Elimélé'h fait remarquer que le terme "cho'him" peut également se comprendre : s'émerveiller (au lieu de demeurer).
En effet, ils passaient une heure à s'émerveiller de la grandeur de Hachem.

Le rabbi de Slonim compare la prière au fait de planter.
En effet, lorsque l'on prie il faut d'abord creuser pour faire un trou dans notre cœur, puis on y plante les graines des mots de la prière, et au final on y verse les larmes de notre cœur, pour permettre à notre délivrance d'émerger.

-> Le rav 'Haïm Soloveitchik dit qu'il y a 2 types de kavana (intention) : celle de comprendre la signification des mots, et celle d'avoir conscience de se tenir devant Hachem en prière.
Une personne qui ne se visualise pas comme étant en train de communiquer avec D., ne fait que bouger ses lèvres sans objectif.

[Il faut s'imaginer entouré de la présence Divine, avec le Créateur du monde écoutant personnellement chacun de nos mots avec un amour infini]

-> "Glorifiez-vous (hit'alélou) de son saint nom ; Que le cœur de ceux qui recherchent Hachem soit en joie!" (Divré haYamim I 16,10)

Selon le rav David Pinkous (Ché'arim baTéfila), plus on se rend compte de la chance que l'on a de pouvoir parler directement à l'Unique qui peut résoudre absolument tous mes problèmes, alors plus on doit avoir une joie immense pour cette opportunité.
[d'où le temps de préparation des 1ers 'hassidim!]

En ce sens, le Séfer 'Hassidim dit que la base d'une prière repose sur notre joie en Hachem.

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-> Les premiers 'hassidim attendaient une heure avant de commencer leurs prières.
Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.17), ils utilisaient cette heure pour se préparer, repoussant les pensées étrangères et se remplissant de la crainte et de l'amour d'Hachem.

-> "Prépare-toi, ô Israël, à te présenter à ton D." (Amos 4,9) = la prière est notre face à face avec Hachem, et nous devons nous y préparer (ex: devant qui nous nous présentons, avoir la tête libre, ...).

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - Béra'hot 31) écrit : "Idéalement, essayez de ne pas parler, écouter ou penser à quoi que ce soit avant la prière. Ne commencez pas votre journée en discutant de vos affaires. Avant de prier, ne discutez pas des nouvelles du jour, car tout cela vous distraira de vos prières. Si vous vous sentez triste ou troublé, changez de sujet avant de prier."
[ainsi par exemple, il peut être bien le matin avant de prier de ne pas regarder son téléphone, laissant les prémices de notre tête à Hachem. ]

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-> Le 'Hidouché haRim suggère qu'avant de prier, chacun prenne quelques instants pour faire un bilan spirituel. Réfléchissez à la bonté d'Hachem à votre égard et au peu que vous faites en retour. Sentez-vous redevable à Hachem de vous permettre de devenir intime avec Lui par la prière. [Toldot Yaakov Yossef - Ki Tavo]

-> Dans la prière préliminaire du siddour Yéchouat Israël, il est dit : "Qui suis-je pour mériter de prier le formidable et majestueux D.? Je suis un pécheur qui a mis en colère le Grand Nom par mes mauvaises actions. Je ne suis que chair et sang, cendres et poussière, et je suis indigne de prononcer Son nom exalté et grandiose."
Notre insignifiance même fait qu'il nous est difficile de continuer. C'est à ce moment-là que nous devons nous rappeler que "la prière est une mitsva qu'il nous a été ordonné d'accomplir avec enthousiasme et joie".
Une fois que nous sentons cette joie monter en nous, nous sommes prêts à prier.

-> Le Séfer Ramatayim Tsofim (51 ) utilise ce concept pour réconcilier 2 versets contradictoires des Téhillim.
Le roi David nous conseille d'abord de servir Hachem avec crainte (Téhilim 2,11) et ailleurs il nous conseille de Le servir avec joie (Téhilim 100,2).
Le premier verset fait référence à la préparation émotionnelle nécessaire avant la prière, le second à notre préparation de nos sentiments pendant la prière.

-> Une personne qui ne se réjouit pas de la possibilité de communiquer avec Hachem ne comprend pas la somme et la substance du don de la prière. Il est comme une personne qui trouve un trésor de pièces d'or et qui compte ses nouvelles richesses avec des larmes de tristesse. Il est clair qu'il ne comprend pas la valeur de ce qu'il a découvert. [rav David Pinkous - Ché'arim baTéfila]

-> L'auteur du Déguel Ma'hané Efraïm écrit que le renforcement de notre foi et de notre confiance est la base de tout notre service Divin. L'homme de foi reconnaît qu'Hachem renouvelle constamment l'univers et l'homme, et il veut naturellement chanter Ses louanges.

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+ Aimer chaque juif = préalable à la prière :

-> Si vous n'êtes pas en paix avec le monde, votre prière ne sera pas entendue. [Séfer haMidot]
Le Arizal recommande vivement de ressentir consciemment de l'amour pour nos compatriotes juifs avant de commencer nos prières quotidiennes. [Pri Ets 'Haïm - chaar olam aassiya chap.1]

-> Nous devons remplir nos cœurs de compassion, pardonner à toute personne qui nous a fait du mal avant de commencer à prier. Nous devons faire un effort pour juger les gens favorablement, et éliminer de nos cœurs la haine, la jalousie et le désir d'honneur. Comment pouvons-nous nous présenter devant D. avec un vêtement souillé par de mauvaises intentions?
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach - drouch 5]

-> Chaque âme contient en elle toutes les autres âmes. La haine d'un autre juif provoque une division au sein de l'âme, laissant une tache. Seules les prières d'une âme saine qui est en paix avec toutes les autres âmes sont les bienvenues.
[dans le Siddour du rabbi Chnéour Zalman de Liadi - le Baal haTanya]

-> En conséquence de l'ahavat Israël (amour de chaque juif) sincère, D. accomplit les demandes formulées dans les prières. Avant de prier, le Baal Ha'Tanya nous recommande de réciter : "J'accepte sur moi la responsabilité d'accomplir le commandement positif : 'Aime ton prochain comme toi-même'."
Les sentiments d'amour envers notre prochain juif émergeront ainsi du domaine de la pensée vers le monde de l'action.
[dans de nombreux siddour shépharade, il y a au tout début de la prière de cha'harit, un texte du Arizal où l'on reconnaît aimer chaque juif comme soi-même. ]

-> Dans sa prière d'introduction, R' Elimelech de Lizhensk a inclus une demande pour qu'Hachem nous aide à surmonter la jalousie des autres et à nous débarrasser de la haine, afin que nous ne voyions que les vertus des autres.

[on peut ajouter que lorsque papa Hachem voit que règne l'amour en Ses enfants, alors Il est tellement heureux qu'Il distribue Ses bénédictions avec largesse. (à l'image de parents dont le plus beau cadeau est de voir la bonne entente, l'amour, entre leurs enfants)]

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+ La tsédaka vient aider nos prières :

-> Accomplir une mitsva avant de prier, c'est comme planter une graine. La germination de notre graine spirituelle améliorera la qualité de nos prières.
[rav Yérouh'am Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMoussar]

-> Tout comme les épices font ressortir la vraie saveur d'un aliment, la charité assaisonne nos prières.
[Kav haYachar]

-> Les portes du Ciel s'ouvrent lorsqu'une personne accomplit une mitsva.
Rabbi Eliezer faisait la charité avant de prier pour ouvrir les portes du Ciel. (guémara Baba Batra 10 ; Chéarim biTéfila).
La charité que l'on donne avant de prier sert d'avocat entre l'homme et son Père céleste, préparant la voie pour qu'Hachem accepte favorablement nos prières. [Méïri - Baba Batra 10]

-> Dans les camps de concentration, le Rav Tsadka rompait une portion de son maigre pain et le donnait à un autre prisonnier pour remplir l'obligation de faire la charité avant de prier.

-> Quiconque est charitable est assuré que ses prières seront exaucées.
[midrach Socher Tov 65]

-> Lorsque nous sommes généreux, nous éveillons l'attribut divin de miséricorde d'Hachem. De manière appropriée, nous faisons la charité avant de nous approcher d'Hachem [en prière], Lui permettant ainsi de faire reposer sa miséricorde sur nous.
[Ollélot Efraïm - 502]

-> Avant de réciter ses prières, rabbi Aharon de Karlin faisait la charité aux pauvres de la terre d'Israël dans une caisse prévue à cet effet. Il explique que les prières d'une personne, où qu'elle se trouve dans le monde, seront canalisées par l'intermédiaire de la terre d'Israël en donnant la tsédaka à ses pauvres, et la tsédaka sera beaucoup plus efficace. [Tiféret Banim 2,104]

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-> L'étude de la Torah rapproche l'homme d'Hachem. Une personne qui étudie avant de prier a plus de facilité à se concentrer et à s'adresser à Hachem. [rabbi Ména'hem de Lunzano]

-> Le 'Hazon Ich (Kovets Igrot 1,2) écrit que faire des efforts dans l'étude de la Torah revigore la prière, et inversement, la prière aide à l'étude de la Torah.

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+ Les larmes :

-> Les larmes n'ont de sens que si elles sont l'expression sincère de notre cœur.
En effet, le mot : les larmes (bé'hi) a la même guématria que : le cœur (lev), soit : 32.
[Rav Yonathan Eibeshitz - Yaarot Dvach]

=> Ce n'est pas des larmes de tristesse ou de colère, mais plutôt des larmes provenant de l'humilité, d'une soumission totale à Hachem. De telles larmes brisent toutes les barrières qui peuvent exister entre nous et Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer avait en rotation 3 talith, qui étaient tous nettoyés une fois par mois afin de retirer les saletés qui s'accumulaient en raison des larmes copieuses qu'il versait lorsqu'il priait.

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+ Prières des tsadikim :

-> Pour quelle raison (généralement) une personne souffre-t-elle?
C'est parce qu'elle a fait une mauvaise action avec une partie de son corps.
Lorsque le tsadik va l'envelopper par la prière, les membres de cette personne deviennent un avec ceux du tsadik. Il guérit ainsi la négativité qu'il s'est amené sur lui-même.

Maintenant que ses actions négatives ont été corrigées, la nécessité de devoir les nettoyer par le biais de souffrances en a été éliminée.
[le Noam Elimélé'h]

[le risque est de mettre plus de confiance dans la force du tsadik, qu'en celle de Hachem!
De ne pas se changer soi-même et avoir plutôt recours uniquement à un tsadik ou à des ségoulot, plutôt que de traiter le problème à sa source : notre mauvais comportement! ]

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+ Prières en communauté :

-> Dans le désert, la tribu de Dan voyageait à l'arrière de tout le peuple juif, et ce pas uniquement afin de récupérer tout objet manquant qui aurait pu être oublié, mais également afin de "ramasser" toutes les prières négligées qui n'ont pas été récitées avec de bonnes intentions.

De la même manière, j'essaie de prendre exemple sur la tribu de Dan, et je prie plus longtemps que les autres afin de récupérer et retourner toutes les prières "perdues" au Maître du monde.
[rav Yéh'iel Michel de Zlotchov]

-> Seul un nombre très limité de personnes peuvent prononcer l’intégralité de leur prière d’une façon parfaite et avec des intentions pures (kavana).
Lorsque les juifs s’unissent dans un minyan, l’un va apporter à l’autre la kavana qu’il n’a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> b'h, divré Torah sur l'importance de prier en communauté : https://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

La guématria de "ich" (un être humain - איש) est de 311, qui est la même que le mot : lérééou (à notre prochain / pour autrui - לרעהו).
Nous voyons de là que c'est uniquement celui qui voit les besoins d'un autre juif et qui agit comme si c'était quelqu'un de proche de lui, qui mérite d'être considéré comme un homme honorable (un ich).

[rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld]

Les juifs par nature s'aiment les uns les autres, mais lorsque nous permettons à l'influence et aux mentalités du monde non-juif d'entrer dans le nôtre, alors nous commençons à agir comme eux, et cela va entraîner des sentiments de haine envers nos frères bien-aimés.

Ainsi, ce n'est pas le juif qui déteste un autre juif, mais plutôt le "non-juif" à l'intérieur d'un juif qui va haïr un autre juif.
[Divré Chaaré 'Haïm]

[en effet : "C’est une halakha qu’Essav (les non-juifs) hait Yaakov (les juifs)" (midrach Yalkout Chimoni Bamidbar 722)
Ainsi, plus on laisse les influences non-juives s'installer en nous, plus on aura un partie importante de nous qui haïra les autres juifs!]

Chaque faute que nous faisons nous ajoute une couche d'impureté, une barrière de séparation plus épaisse avec notre essence interne (âme), ce qui nous rend alors plus éloignés de Hachem.

La Téchouva est le retour d'un juif à son essence (ce qu'il est vraiment), et à casser ces barrières qui le séparent d'Hachem.
Ainsi, Hachem ne quitte pas un juif lorsqu'il faute, mais c'est plutôt le juif qui perd contact avec Hachem, qui réside toujours en lui dans l'essence de son âme.

[Maharcha - Dracha léShabbath Shouva]

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-> D'une façon similaire, le 'Hida (guémara Kidouchin 59a) enseigne :
Lorsque nous réalisons une faute (avéra), cela va créer des barrières de fer entre nous et Hachem.
Lorsque nous faisons téchouva, nous démolissons ces barrières.

"Tu observeras les commandements de Hachem, ton D., en suivant Ses voies et en Le craignant" (Ekev 8,6)

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devora) commente :
La Torah nous ordonne d'aimer Hachem et de "suivre Ses voies", de L'imiter.
A chaque fois que quelqu'un transgresse (la volonté de D.), c'est comme s'il insultait Hachem.
Cependant, Hachem continue à lui donner la vie et de la vitalité.

Nous aussi nous devons travailler sur nous-même afin de témoigner à autrui de la patience et de la tolérance.
Même s'il nous a insulté ou blessé sans nous demander pardon, nous ne devons pas s'abstenir d'agir avec lui avec bonté.

Kaddich de l’endeuillé – 3 explications

+ Kaddich de l'endeuillé - 3 explications :

-> Bien que nous puissions ne pas comprendre pourquoi la mort du défunt a été aussi rapide ou sa vie si difficile, nous reconnaissons que D. est juste.
En effet, nous disons dans le kaddich : "Que Son grand Nom soit exalté et sanctifié ... Que Son grand Nom soit béni à tout jamais".

Ainsi, en réalité nous disons : "J'éprouve du réconfort de la perte de mon parent terrestre parce que son destin est une manifestation de la volonté de mon Père céleste, et cette volonté est juste ; par conséquent, la disparition de mon parent et mon acceptation de ce fait sont une sanctification du Nom".

Ainsi, les morts trouvent le pardon à travers leurs héritiers vivants.

[rav 'Haïm ben Bétsalel - Séfer ha'Haïm]

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-> Dans une armée humaine, la perte d'un seul soldat passe complètement inaperçue.
Quant des centaines de milliers de soldats disparaissent, on ressent un vide et il faut enrôler de nouvelles recrues, autrement il serait impossible de poursuivre la stratégie élaborée par l'Etat, mais enfin on peut se permettre de perdre un soldat individuel.

Hachem a lui aussi Ses plans. Son Nom doit être sanctifié et chaque juif est un soldat dans l'armée qui lutte pour atteindre ce but.
La perte d'un seul soldat n'est pas négligeable pour D., et nous non plus n'avons pas le droit de la considérer comme telle, car Son royaume s'en est trouvé pour ainsi dire diminué.
C'est pourquoi ses héritiers doivent combler le vide en annonçant à une communauté juive que le Nom de D. doit être sanctifié (yéhé chémé raba mévara'h).

Les Sages enseignent : "Les enfants d'Israël sont aimés parce qu'ils sont appelés enfants de D." (Pirké Avot 3,14).
Un juif est mort. Ses enfants ont perdu un parent ; Hachem a perdu un fils.
Il y a un vide dans Son armée. Comblons-le.

[rabbi Sim'ha Bounam de Pschischa]

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-> Le frère du Maharal (dans son Séfer ha'Haïm - partie 'Haïm Tovim) enseigne :
On ne meurt pas sans faute et la plupart des gens meurent à cause de la profanation du nom de D. (qui avec tous ses dérivés est une faute très vaste), pour la quelle, seule la mort permet d'être pardonné.
Lorsque Hachem fait payer le fauteur (au moment de sa mort), le nom de D. est sanctifié.
C'est pour cela que le fils du fauteur se met (à la synagogue) devant la Téva et récite : "Yitgadal véyitkadach ...", à savoir, je me console de la mort de mon père par le fait que le nom de D. est grandi et sanctifié par sa mort, et aussitôt la faute de la profanation du nom de D. qu'il a commise est pardonnée.

Cela correspondrait à l'image d'un accusé qui a été jugé dans un tribunal. Les proches de ce dernier doivent se présenter à la salle d'audience et proclamer : "Le jugement que vous avez fait est juste!"
Ceci, afin de faire savoir qu'ils n'ont rien contre le tribunal.
Cela concorde aussi avec la fin d'une phrase du kaddich où l'on dit : "De notre vivant et de nos jours", à savoir : vous êtes le peuple juif, faîtes attention à vos actions pour ne pas causer la mort de vos âmes, vivez donc avec la crainte de D.

[ Le mot : "yécharim" (יְשָׁרִים - les justes) est l'acronyme de : Yéhé Chémé rabba mévara'h.]

Etudier la Torah est semblable à manger la manne.
La manne avait le goût de toute délicatesse qu'une personne pouvait souhaiter, mais si l'on ne pensait à rien, alors elle n'avait pas de goût.
La Torah est d'une telle douceur, mais seulement si on y pense. Sinon, on peut être assis à côté de sa guémara et n'en ressentir aucun goût.

['Hafets 'Haïm]

"Il ne profanera pas sa parole" (Matot 30,3)

Le mot : ya'hél (יַחֵל - profanera) est lié au mot : 'haloul (vide, creux).
Une personne doit réaliser que ses mots ne sont pas vides et creux, mais plutôt qu'ils vont générer une certaine réalité spirituelle.

Si nous parlons de mots de Torah et de sainteté, nous créons des anges qui intercèdent pour nous au Ciel.
Cependant, si nous disons des mots futiles/frivoles, voir pire du lachon ara et des commérages, alors nous créons des anges Destructeurs qui vont agir contre nous, que D. nous en préserve.

[le Ari zal]

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"Il ne profanera pas sa parole" (Matot 30,3)

-> Le Ben Ich 'Haï commente ce verset :
La parole de l’homme peut revêtir 2 aspects : le premier, dans la sainteté, quand il parle de Torah et de mitsvot, et le 2e dans le matériel, quand il s’occupe de sa subsistance et de ses besoins de tous les jours.
La Torah est appelé "Sam ‘Haim" (une potion de vie), et le matériel est appelé "‘Hol" (profane).
Quand un homme accomplit ses obligations profanes dans le but d’être en capacité d’atteindre son but spirituel, alors il élève la matérialité au niveau de la spiritualité et ces actions lui sont comptées aussi comme des mitsvot.
Comme le disait le Baal Chem Tov : "là ou est la tête de l’homme, là il se trouve" : quand on travaille pour étudier, on étudie déjà.
Il en est de même au niveau de la parole, car la parole se dit "Dibour" et la valeur numérique de "Dibour" est celle de "Sam ‘Haim" plus celle de "‘Hol", c’est-à-dire que lorsque l’homme sait associer les paroles qu’il doit prononcer dans les actions matérielles, le ‘Hol, avec leur but qui est la Torah, le Sam ‘Haim, alors son Dibour (sa parole) est complètement sainte.

C’est sur quoi notre passouk veut attirer notre attention en utilisant le terme : "lo ya'hel dévaro" (Il ne profanera pas sa parole - לֹא יַחֵל דְּבָרוֹ) = il ne profanera pas sa parole, pour dire : "Il respectera sa parole", c’est pour que nous fassions attention à ne pas séparer les 2 éléments, saints et profanes, car le profane n’a de raison d’être que pour le saint.

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-> Sur ce verset, le Ben Ich 'Haï enseigne également :

[Ce verset met en avant 2 bontés d'Hachem : ]

1°/ Quand un homme demande des choses qui ne sont pas bonnes pour lui, par exemple, celui qui demande une nouvelle voiture sans savoir qu’elle le mènera à l’accident ou celui qui demande une place de travail particulière sans savoir qu’on va l’y faire souffrir, dans ces cas là, Hachem dans sa bonté, peut refuser la demande afin de ne pas apporter ce mal caché.

2°/ Quand la personne demande en se trompant dans les mots, [par exemple] parce qu’il ne parle pas l’hébreu ou ne sait pas prier et qu’à la place de demander du bien, elle demande du mal.
Le verset explique :
- "lo ya'hel dévaro" (לֹא יַחֵל דְּבָרוֹ) = l’homme qui ne profane jamais sa parole, et qui fait toujours ce qu’il dit
- "ké'hol ayotsé mipiv" (כְּכָל הַיֹּצֵא מִפִּיו) = tout ce qu’il bénira ou demandera, même s’il se trompe et demande du mal
- "yaassé" (יַעֲשֶׂה) = Hashem le réparera et l’accomplira en bien, car le mot yaassé veut dire : il fera, dans le sens de faire quelque chose de bon et bien, comme Vayéra (18:8) : "ouven abakar acher assa (עָשָׂה)" (et le veau qu’il avait préparé), ou dans Shmouel (II 19,25) : וְלֹא-עָשָׂה שְׂפָמוֹ – Et il n’avait pas soigné sa barbe (lit. moustache).

=> Donc, Hachem peut transformer les paroles de mal dans la prière, faites par erreur, pour celui qui fait toujours attention à ne pas profaner sa parole.