Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

A chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence d'Hachem qui est en bas se place devant la punition pour la recevoir à sa place.
L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, ou un échantillon de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit pour nous par cette Présence
(chékhina) qu'Il a laissée en bas.

[Zohar - sur méguilat Eikha]

"[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat ‘hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
[guémara Yoma 9b]

-> Sous la haine gratuite, se loge un manque de foi en Hachem. En effet, si celle-ci était plus ferme en nous, nous n’en arriverions pas à haïr, éprouver de la jalousie, médire et nous quereller.

Le Gaon de Vilna s’interroge sur le sens de l’expression "haine gratuite" (sim'at 'hinam).
A priori, lorsqu'on hait son prochain, ce n’est pas pour rien (gratuitement), mais pour une raison bien précise, à cause d’un certain tort qu’il nous a causé.
Pourtant, Hachem qualifie cette attitude de "haine gratuite". Pourquoi cela : s'il y a une raison à la haine, c'est qu'elle n'est pas pour rien (gratuite)?

C'est parce qu'en réalité, cet individu n’est pas responsable de ce tort, mais D. Lui-même, qui l’a chargé de nous le causer. Il n’est qu’un envoyé d'Hachem, exécutant fidèlement Ses ordres. S’il ne l’avait pas fait, D. aurait confié à quelqu’un d’autre cette mission.
Ainsi, haïr son prochain en raison de sa mauvaise conduite à notre égard traduit un manque de foi en D.

Si l’on demande à n’importe qui s’il croit en D., il répondra, sans hésiter : "Bien-sûr, quelle question!"
Si on l’interroge ainsi : "Crois-tu que tout vient du Ciel?", il nous l’assurera avec la même certitude.

Voilà de belles paroles. Mais, si tout vient du Ciel comme nous l’affirmons si bien, alors pourquoi nous mettons-nous en colère contre notre prochain?
Si cette croyance était fermement implantée en nous, nous querellerions-nous avec notre ami?
Pourquoi nous plaignons-nous, tout au long de la journée, de ce que nous ont fait ou pris des gens?

[il est assez facile d'avoir théoriquement confiance que rien ne peut se passer dans le monde sans que Hachem ne le décide, que tout est pour notre bien, ... mais dans la pratique pensons-nous toujours la même chose? ]

[on parle de "haine gratuite" car aucune personne au monde ne peut faire du mal à l'autre. Seul Hachem envoie la difficulté à qui doit la recevoir.
L'agresseur n'est qu'un envoyé du Ciel et si le coup n'était pas venu par son intermédiaire, il serait venu par l'intermédiaire d'un autre.
La haine que cultive l'homme envers celui qui l'a blessé est donc appelé une "haine gratuite"!
]

<--->

-> Ainsi :
Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

<--->

-> "Poursuis-les de Ton courroux et anéantis-les sous le Ciel" (Eikha 3,66)

Le Imré Emet explique qu'il faut s'appliquer à repousser la pensée selon laquelle un événement peut se passer ici-bas, "sous le Ciel", sans qu'Hachem ne l'ait voulu.
"Détruis le souvenir d'Amalek sous le Ciel" signifie : "Détruis l'influence d'Amalek qui se trouve dans ton cœur et qui te dit qu'un événement peut se produire "sous le Ciel", derrière le dos d'Hachem! Tout ce qui se passe dans le monde a sa source au-dessus du Ciel!"

[haine gratuite = rien ne nous arrive gratuitement, sans raison, par hasard, mais uniquement par un décret d'Hachem pour notre bien ultime. ]

-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)
Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de Dieu. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de Dieu que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

<------->

-> "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." [guémara Yérouchalmi Yoma 1,1]

-> Rabbi Eliyahou Lopian explique l'intention de nos Sages : si le Temple était présent de nos jours, nos fautes auraient engendré sa destruction.

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
La seule raison pour laquelle nous sommes encore en exil, c'est à cause de la haine gratuite ...
La dégradation des traits de caractère débute lorsque chacun commence à penser : "Qui suis-je? Rien! Où est mon honneur?". Lorsqu'un homme pense à lui et ne se préoccupe que de lui, il ne peut que se valoriser.
Un homme ne doit pas penser à lui-même, mais il doit se soucier des autres, et se dévouer pour leur faire du bien.
[de même qu'on est tenté par la haine gratuite, on doit réparer cela par de l'amour gratuit (qui ne se base pas sur quelque chose de précis en retour des choses, mais parce que c'est mon frère juif, le fils adoré de notre papa commun : Hahem. Et que D. m'a demandé d'aimer mon prochain)] ...

"Hachem vit qu'il se détournait" (Chémot 3,4), c'est-à-dire que Moché s'est détourné de sa propre personne, de son individualité, il cessa de se concentrer sur lui-même pour se préoccuper des ennuis des autres, les aider, c'est pourquoi "alors D. l'appela" (suite du verset), Hachem s'est ainsi dévoilé à lui.

A quoi les tsadikim (dont les fautes sont minoritaires) sont-ils comparés dans ce monde-ci?
A un arbre dont le tronc se tient entièrement dans un lieu pur et dont les branches inclinent (en partie) vers un lieu impur.
Après avoir coupé ses branches (qui inclinent vers la zone d'impureté), l'arbre entier se tient alors dans un lieu pur.
De même, Hachem impose des épreuves au tsadik dans ce monde (pour effacer ses rares fautes) afin qu'il hérite du monde à venir ...

A quoi le racha (dont les bonnes actions sont minoritaires) est-il comparé dans ce monde?
A un arbre dont le tronc se tient entièrement dans un lieu impur et dont les branches inclinent (partiellement) vers un lieu pur.
Après avoir coupé ces branches (qui inclinent vers la zone de pureté), l'arbre entier se tient alors dans un lieu impur.
De même, Hachem comble le racha de bien dans ce monde (pour récompenser ses rares mérites) afin de l'exclure du monde à venir et lui faire hériter le niveau le plus profond du Guéhinam, selon le verset : "Le chemin semble droit à cet homme, mais à la fin il le conduit à la mort" (Michlé 14,12).

[guémara Kidouchin 40b]

<--->

=> Comment comprendre la comparaison entre le tsadik et l'arbre élagué?

-> "C'est l'homme même, l'arbre de la campagne" (Choftim 20,19)
De même que l'arbre produit des fruits par ses branches, l'homme produit des "fruits" (des actions) par ses membres.
Ainsi, le tsadik, dont les mitsvot et les bonnes actions sont majoritaires et les fautes (avérot) et mauvaises actions minoritaires, est comparé à un arbre dont le tronc et la majorité des branches sont situés dans un lieu pur et une minorité de ses branches (qui symbolisent les quelques avérot et mauvaises actions) sont inclinées vers un lieu impur.
Hachem coupera les "mauvaises" branches, donc effacera les avérot et les mauvaises actions de ce tsadik par des difficultés et des souffrances qu'il rencontrera dans ce monde-ci, et ainsi ce tsadik sera entièrement pur dans le monde à venir.
[Maharcha]

-> L'âme (néfech) d'une personne ne veut que le bien ; elle est désignée : arbre (ilane) et se tient dans une zone de pureté.
Cependant, cette personne a des désirs, induits par les besoins de son corps, désignés "les branches qui s'inclinent vers une zone d'impureté".
De même qu'en coupant ces branches qui penchent vers un lieu d'impureté, l'arbre se retrouve entièrement dans une zone de pureté, les souffrances du tsadik ont le pouvoir de "couper" ces désirs (peu nombreux) et ainsi l'âme évolue dans une zone pure pour en rechercher que le bien, à l'image d'un arbre dont le tronc et les branches sont tous situés dans un lieu pur.
[Ets Yossef]

<--->

=> "Le chemin semble droit à cet homme, mais à la fin il le conduit à la mort" : comment ce verset prouve-t-il le sort des réchaïm?

-> Lorsque les réchaïm mènent une vie tranquille dans ce monde-ci et voient que tout leur réussit, leur façon de vivre constitue à leurs yeux une voie de droiture (déré'h yachar).
Mais à la fin, dans le monde à venir, la voie qu'ils avaient suivie s’avérera être un chemin de "mort" (déré'h mavet), car ils se retrouveront au Guéhinam.
[Rachi]

-> Selon Rachi, après une vie de tranquillité (chalva - שלוה) du racha ici-bas, une vie difficile l'attend dans le monde à venir.
Après la lettre ש vient ת ; après le ל vient מ ; après le ו vient ז ; et après ה vient ו.
Cela forme le mot : mavét (מות) qui correspond au Guéhinam, et il reste donc la lettre ז de guématria 7.
Il y a donc ici une allusion au fait que le racha, après une période de tranquillité dans ce monde-ci, descendra au 7e niveau de Guéhinam [le plus profond, celui où les souffrances purificatrices sont les plus intenses], associé au mont : mavét (mort - מות).
[Ben Ich 'Haï]

<--->

=> Pourquoi fait-on "payer" les fautes peu nombreuses du tsadik dans ce monde-ci et les nombreuses fautes du racha dans le monde à venir?

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot - guémara Kidouchin 40b) explique :
Le racha est attaché essentiellement à l'impureté et ne désire pas accomplir les mitsvot et les bonnes actions.
Même s'il lui arrive d'accomplir quelques rares mitsvot ou bonnes actions, cela est dû à une légère inclinaison vers le bien et ce n'est que provisoire.
C'est pourquoi, il est normal de "payer" ses nombreuses fautes dans le monde à venir, qui est le monde essentiel, et d'être récompensé de ses rares bonnes actions dans ce monde-ci provisoire.

Au contraire, le tsadik est attaché à la pureté et désire accomplir les mitsvot et les bonnes actions ; c'est l'essentiel pour lui.
Si ce tsadik commet parfois une faute, cela est dû à une légère inclinaison vers le mal et ce n'est que provisoire et il s'en repent aussitôt.
C'est pourquoi, il est normal de "payer" ses rares fautes provisoires, et il s'en repent aussitôt.
C'est pourquoi, il est normal de "payer" ses rares fautes provisoires dans ce monde-ci, qui est un monde provisoire.
Ainsi, il arrivera débarrassé de toute faute dans le monde à venir, qui est le monde essentiel.

"Meurs dans la montagne où tu montes" (Haazinou 32,50)

-> On peut s'interroger : Pourquoi au début du livre de Dévarim (dans la paracha de Vaét'hanan), Moché pria de nombreuses fois et supplia Hachem pour entrer en terre d'Israël, et là, quand Hachem lui dit qu'il va mourir, Moché n'essaya même pas de prier encore une fois pour tenter d'annuler ce décret?
En réalité, cette fois-ci, Hachem lui dit : "Meurs dans la montagne", sous la forme d'un ordre. Ainsi, Moché vit en cela un ordre et une mitsva d'Hachem qui lui recommande de mourir. Et fidèle à lui-même, comme pour toute mitsva, Moché s'empressa de la réaliser avec amour [et zèle] et ne chercha pas à la repousser ultérieurement. En effet, si c'est une mitsva, il faut l'accomplir.
Ainsi, même au moment de sa mort, Moché réalise la mitsva d'Hachem. Il meurt en accomplissant Sa Volonté, avec joie et amour.
[Mimékor haNetsa'h]

[quelle leçon énorme! Toute la finalité de nos actions est d'accomplir la volonté de Hachem. Moché a beau avoir une envie folle d'aller en terre d'Israël [dans une optique spirituelle et pour le bien de tout le peuple juif!], mais à partir du moment où il a un mitsva, alors toutes ses volontés personnelles s'effacent pour laisser place à celle d'Hachem.
De même dans notre vie, est-ce que sous couvert de servir D. nous sommes en réalité au service de notre égo? ou bien sommes-nous à l'image de Moché totalement soumis à la volonté d'Hachem, quoiqu'Il nous demande?!]

"Peuple idiot et pas intelligent" (Haazinou 32,6)

-> Apparemment, le fait d'être idiot est pire que de simplement ne pas être intelligent. Ainsi, le verset aurait dû plutôt dire : "Peuple pas intelligent et idiot ".
En réalité, le terme "idiot" fait référence aux fautes et aux péchés que l'homme commet. ["L'homme ne commet de faute que lorsqu’un vent de folie s’empare de son esprit" (guémara Sotah 3a)]
Tandis que "pas intelligent" fait référence au fait que l'homme ne fasse pas de mitsvot et de bonnes actions.

Quand un homme quitte ce monde après sa vie sur terre, dans l'autre monde, il ne sera plus possible d'acquérir d'autres mérites et d'autres mitsvot. Les seuls mérites qui l'accompagneront sont ceux qu'il a acquis ici-bas.
En revanche, les fautes commises dans ce monde pourront être réparées et expiées, à travers les punitions de l'autre monde.

=> Ainsi, certes si ce peuple commet des fautes, alors c'est un "peuple idiot", mais cela n'est pas encore le plus grave, car cela pourra être corrigé par les sanctions du monde de Vérité dont l'objectif est de nettoyer l'âme des fautes.
En revanche, le plus embêtant, c'est qu'il n'est "pas intelligent", et qu'il n'a pas accompli beaucoup de mitsvot ici-bas, car ce manque-là n'est pas réparable. Une mitsva qui n'a pas été accomplie dans ce monde, ne pourra plus jamais être obtenue après.
[notre richesse éternelle, dépend des bonnes actions qu'on ara pu faire pendant notre court passage dans ce monde éphémère. Ce qu'on aura pas fait, ne pourra plus jamais être obtenu, c'est une perte [un regret] éternelle!]
['Hafets 'Haïm]

<--->

-> Le 'Hafets 'Haïm explique que l'homme "infâme" est celui qui fait du mal et transgresse les interdits de la Torah. Par contre, celui qui ne cherche pas à accomplir les mitsvot est celui qui manque d'intelligence.
Et même s'il est vrai que faire le mal est assurément plus grave que de simplement ne pas faire du bien, malgré tout un homme doit plus s'inquiéter du fait qu'il lui manque des bonnes actions, plus encore que du fait d'avoir commis des fautes. En effet, les bonnes actions ne peuvent être accomplies que dans ce monde. Après cette vie sur terre, quand l'âme remonte auprès d'Hachem, il deviendra alors impossible d'ajouter ne serait-ce qu'une seule bonne action supplémentaire. En revanche, quand un homme a commis des fautes, bien que ce soit très dommageable, malgré tout Hachem a prévu un moyen de nettoyer l'homme de toutes ses fautes : à travers les punitions et les souffrances.
Toutes les difficultés, contrariétés et épreuves qu'un homme endure ici-bas et que l'âme sera amenée à subir en-haut ont pour objectif essentiel de purifier l'homme des tâches et souillures que les fautes ont marquées en lui.

En fin de compte, l'âme finira par se libérer et se nettoyer de l'impact de toutes ses fautes. Par contre, après la vie en ce monde, il sera définitivement impossible d'accomplir la moindre mitsva supplémentaire.
Or, chaque Mitsva relie l'homme à Hachem et lui accorde une lumière spirituelle extraordinaire qui s'exprimera par une récompense et un plaisir infini dans l'autre monde. Ainsi, l'homme doit s'empresser à chercher à accomplir un maximum de mitsvot tant que cela lui est possible. Au regard de la Thora, qui reflète la vérité des choses, un homme doit plus s'inquiéter de ne pas avoir fait assez de mitsvot, car la perte est définitive. Ce qui n'est pas le cas des fautes commises qui, bien que plus grave en soi, mais ont la possibilité d'être entièrement réparées et nettoyées.
C'est pourquoi, quand la Torah fait état du malheur de l'homme, elle déclare : "Peuple infâme et pas intelligent". Non seulement infâme, ce qui peut se réparer, mais en plus qui n'est pas intelligent, dont la perte est définitive. Efforçons-nous de rechercher un maximum de mitsvot. Le gain est inimaginable et le temps pour l'obtenir est limité.

"A Yéhouda, il adressa cette bénédiction" (Vézot haBéra'ha 33,7)

-> La bénédiction de Yéhouda suit celle de Réouven.
Nos Sages expliquent cela en disant que c'est Yéhouda, quand il a reconnu son erreur devant Tamar, qui a entraîné que Réouven aussi reconnaisse sa faute avec Bil'a.
Mais cela est étonnant, car Réouven s'est repenti déjà avant l'histoire de Yéhouda et Tamar. En effet, déjà au moment de la vente de Yosseph, nos Sages disent qu'il était absent car il était occupé à se repentir avec ses hayons et ses jeûnes.
En réalité, au départ Réouven pensait que l'essentiel du repentir était de s'imposer des jeûnes et des mortifications. C'est pourquoi, au moment de la vente de Yossef, il était occupé avec ses hayons et ses jeûnes.
Mais, quand il vit l'attitude de Yéhouda qui reconnut son erreur, il comprit alors que l'essentiel du repentir c'est de reconnaître sa faute et la regretter profondément dans son cœur, et pas tant de se mortifier et de jeûner.
Ainsi, c'est Yéhouda qui permit à Réouven de reconnaître sa faute.
[Imré Emet]

"Avraham se leva le matin, il prit le pain et l’outre d’eau et les donna à Hagar, sur son épaule, ainsi que l’enfant" (Vayéra 21,14)

Rachi comment : L’enfant aussi, il l’a placé sur l’épaule de Hagar, parce que Sarah lui avait jeté le mauvais œil, de sorte qu’il avait attrapé une fièvre et ne pouvait plus marcher.

=> Pourquoi ne pas dire plutôt que s’il ne pouvait pas marcher c’est qu’il était malade?
En fait, nos Sages disent qu’avant Yaakov, la maladie n’existait pas, c’est Yaacov qui a prié pour qu’elle apparaisse.
Ainsi, Yichmaël ne pouvait pas être malade. En revanche, depuis toujours, le mauvais œil pouvait causer des dommages. C’est pourquoi, Rachi était forcé d’expliquer que Yichmaël était affaibli du fait du mauvais œil.

On voit de là l’unité de la Torah. Une information concernant Yichmaël ne peut être expliquée que conformément à une autre information concernant Yaakov.
[Rav Chlomo Wolbe]

<--->

-> b'h, sur le sujet du mauvais œil : https://todahm.com/2018/12/09/jalousie-et-mauvais-oeil

"A l’étranger tu prêteras à intérêt mais à ton frère tu ne prêteras pas à intérêt" (Ki Tétsé 23,21)

-> Le Rambam apprend de là que s’il est interdit de prêter à intérêt à un Juif, il est d’autre part une mitsva de prêter à intérêt à un non juif.

=> Mais cela paraît étonnant. Si l’on peut comprendre qu’il ne soit pas interdit de prendre des intérêts d’un non juif, mais pourquoi cela est même une mitsva?

-> Le Rabbi de Loubavitch explique que tout juif est venu dans ce monde pour effectuer le travail d’élever la matérialité du monde en l’utilisant conformément à la Volonté d’Hachem, d’après les lois de la Torah. Dans cette vision des choses, l’homme doit savoir que tout l’argent qu’il possède lui a été confié par Hachem dans ce but. Aussi, on doit l’utiliser au service de la Torah et des mitsvot. C’est de cette façon qu’on l’élève et qu’on atteint l’objectif voulu. De plus, puisqu’il est généralement admis dans le monde que quand un homme prête de l’argent, l’emprunteur lui rembourse des intérêts, c’est qu’une telle pratique exprime une Volonté Divine. En effet, la marche naturelle du monde est le reflet de la Volonté d’Hachem.

Il en ressort, que quand un homme prête de l’argent, puisqu’il est convenu dans le monde qu’il reçoive des intérêts, aussi l’argent de l’intérêt devrait faire partie des biens qui lui reviennent en vue de l’élever et de Servir Hachem par son intermédiaire. Malgré tout, étant donné qu’Hachem a interdit de prendre des intérêts d’un juif, par cela Hachem a décidé qu’il ne lui soit pas donné la possibilité d’élever cet argent de façon directe, par le fait de l’utiliser activement pour le service d’Hachem.
Ainsi, la Torah a conçu que le prêteur élèvera l’argent de l’intérêt, qui doit normalement lui revenir, justement par le fait qu’il se prive de le percevoir pour respecter l’interdit de la Torah de prendre des intérêts.
Mais quand un juif prête de l’argent à un non Juif, puisque la Torah ne lui interdit pas de recevoir des intérêts, cela indique que l’argent de l’intérêt lui revient en vue de l’élever en l’utilisant au service d’Hachem, et il n’a pas d’autres moyens de l’élever qu’en l’utilisant activement pour le Service d’Hachem.
Ainsi, s’il décide de ne pas percevoir d’intérêt, cela lui créera un manque dans son service Divin. Aussi, il est une mitsva de percevoir des intérêts d’un non Juif, car cela relève de la mission de cet homme dans ce monde que d’utiliser cet argent de l’intérêt dans le cadre du service d’Hachem.

<---->

-> "Ne prends de lui ni usure ni intérêt" (Béhar 25,36) : https://todahm.com/2018/06/13/6598-2

Si un homme [marié] est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c’est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première ...

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n’est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l’ai choisie, la plus belle, c’est elle!

[rav Yossef 'Haïm Sitruk]

<--->
-> Le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu’un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n’en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d’apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu’elle apporte à notre vie, … En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d’elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m’emporter contre elle, alors qu’elle fait tellement pour moi, qu’elle m’apporte tellement dans ma vie, qu’elle a de si belles qualités, …)]

<--->
[b'h, issu du 2°/ du divré Torah : https://todahm.com/2018/10/10/3-questions-reponses-paracha-ki-tetse ]

"Si un prophète ou un visionnaire se lève en ton sein, qu'il te donne un signe ou un prodige, et que se réalise le signe ou le prodige dont il l'a parlé, en disant : "Suivons les dieux des autres que vous n'avez pas connus et servons-les!" N'écoute pas les paroles de ce prophète, car Hachem ton D. vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimer Hachem votre D. de tout votre cœur et de toute votre âme" (Réé 13,2-4)

-> En se basant sur Rachi, on peut expliquer : la Torah nous apprend là qu’Hachem peut permettre à un faux prophète de réaliser des miracles pour attester de ses mensonges et éloigner le peuple du Service d’Hachem. Et tout cela, uniquement pour mettre le peuple juif à l’épreuve : vont-ils rester fidèles à Hachem malgré les miracles, ou vont-ils suivre cet imposteur et croire en ses mensonges, impressionnés par les merveilles qu’il a réalisées.

[ Selon la guémara (Sanhédrin 90a), cela parle en réalité d'un homme connu pour être un prophète authentique mais qui profite ensuite de sa réputation pour prétendre que D. souhaite que Son peuple se livre à un culte idolâtre.]

-> Rabbi Yérou'ham haLévi ajoute que cette attitude d’Hachem ne se limite pas qu’aux faux prophètes à qui Il donne une telle force. Mais cela s’étend à toutes les illusions et l’imaginaire que le mauvais penchant s’évertue à faire croire à chaque homme.
Depuis la faute originelle, l’homme est constamment mis à l’épreuve via le mauvais penchant qui trompe l’homme et lui faire croire à des mensonges, lui donnant l’impression qu’il s’agit réellement de la Vérité. L’ampleur de ces tromperies du penchant dépasse même ce qu’on pourrait imaginer. Et tout le travail de l’homme est de lutter contre les tromperies du mauvais penchant pour clarifier la Vérité.
C’est par une étude sérieuse de la Torah qui présente devant l’homme la vraie Vérité qu’il saura quelle voie devra-t-il suivre. Pour cela, l’homme devra au départ accorder sa confiance en la Vérité de la Torah, même s’il lui semble que cela va à l’encontre de sa vision des choses. Car en fait, sa vision est justement faussée par le penchant. Avec une volonté en acier de ne rien écouter de ce qui s’écarte du chemin de la Torah, l’homme devra tout au long de sa vie faire le tri entre le vrai et le faux et construire son monde intérieur en conformité avec la Vérité que constitue la sagesse de la Torah, qui est une Torah de Vérité.
Nous ne sommes souvent même pas conscients que nous sommes victimes des tromperies du mauvais penchant, car il a reçu le droit de par Hachem de nous convaincre de ses mensonges, sans même qu’on s’en aperçoive. A l’image du faux prophète à qui Hachem laisse le pouvoir de prouver ses mensonges même par de véritables miracles. Nous sommes constamment mis à l’épreuve. Va-t-on se laisser convaincre par ces mensonges? Ou va-t-on lutter pour écarter ces mensonges que le penchant cherche à nous inculquer?
Tel est le dur travail de l’homme dans ce monde : surmonter toutes ces épreuves et tendre le plus possible vers la Vérité, du milieu d’un océan d’imaginaire.

<--->

-> Un prophète reconnu peut, exceptionnellement, si les circonstances l'exigent, outrepasser temporairement un commandement de la Torah. C'est ainsi que le prophète Elie a apporté un sacrifice sur le Mont Carmel, à l'extérieur du Temple de Jérusalem (Méla'him I ch.18). En revanche, tout individu, même s'il s'agit d'un prophète reconnu, doit immédiatement être considéré comme faux prophète s'il prétend avoir été envoyé par D. pour prôner toute forme d'idolâtrie (Rambam, Hilkhot Yessodei HaTorah 9,3 et 5).
Il en est de même s'il affirme qu'un précepte de la Torah doit être définitivement abrogé (Sanhédrin 89a).
Comme le codifie le Rambam dans les 13 principes de foi, aucune partie de la Torah ne peut être révoquée, même pas par un prophète capable de réaliser de nombreux miracles.
Notre foi n'est pas fondée sur les miracles et ils n'ont aucune influence sur elle.