Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"A l’étranger tu prêteras à intérêt mais à ton frère tu ne prêteras pas à intérêt" (Ki Tétsé 23,21)

-> Le Rambam apprend de là que s’il est interdit de prêter à intérêt à un Juif, il est d’autre part une mitsva de prêter à intérêt à un non juif.

=> Mais cela paraît étonnant. Si l’on peut comprendre qu’il ne soit pas interdit de prendre des intérêts d’un non juif, mais pourquoi cela est même une mitsva?

-> Le Rabbi de Loubavitch explique que tout juif est venu dans ce monde pour effectuer le travail d’élever la matérialité du monde en l’utilisant conformément à la Volonté d’Hachem, d’après les lois de la Torah. Dans cette vision des choses, l’homme doit savoir que tout l’argent qu’il possède lui a été confié par Hachem dans ce but. Aussi, on doit l’utiliser au service de la Torah et des mitsvot. C’est de cette façon qu’on l’élève et qu’on atteint l’objectif voulu. De plus, puisqu’il est généralement admis dans le monde que quand un homme prête de l’argent, l’emprunteur lui rembourse des intérêts, c’est qu’une telle pratique exprime une Volonté Divine. En effet, la marche naturelle du monde est le reflet de la Volonté d’Hachem.

Il en ressort, que quand un homme prête de l’argent, puisqu’il est convenu dans le monde qu’il reçoive des intérêts, aussi l’argent de l’intérêt devrait faire partie des biens qui lui reviennent en vue de l’élever et de Servir Hachem par son intermédiaire. Malgré tout, étant donné qu’Hachem a interdit de prendre des intérêts d’un juif, par cela Hachem a décidé qu’il ne lui soit pas donné la possibilité d’élever cet argent de façon directe, par le fait de l’utiliser activement pour le service d’Hachem.
Ainsi, la Torah a conçu que le prêteur élèvera l’argent de l’intérêt, qui doit normalement lui revenir, justement par le fait qu’il se prive de le percevoir pour respecter l’interdit de la Torah de prendre des intérêts.
Mais quand un juif prête de l’argent à un non Juif, puisque la Torah ne lui interdit pas de recevoir des intérêts, cela indique que l’argent de l’intérêt lui revient en vue de l’élever en l’utilisant au service d’Hachem, et il n’a pas d’autres moyens de l’élever qu’en l’utilisant activement pour le Service d’Hachem.
Ainsi, s’il décide de ne pas percevoir d’intérêt, cela lui créera un manque dans son service Divin. Aussi, il est une mitsva de percevoir des intérêts d’un non Juif, car cela relève de la mission de cet homme dans ce monde que d’utiliser cet argent de l’intérêt dans le cadre du service d’Hachem.

<---->

-> "Ne prends de lui ni usure ni intérêt" (Béhar 25,36) : https://todahm.com/2018/06/13/6598-2

Si un homme [marié] est capable de trouver une femme plus belle que la sienne, c’est qu’il n’a jamais vraiment aimé la première ...

Autrement dit, lorsque je me marie, la problématique n’est pas de prendre la plus belle du monde, mais que, dès lors que je l’ai choisie, la plus belle, c’est elle!

[rav Yossef 'Haïm Sitruk]

<--->
-> Le Séfer ha’Hinoukh (mitsva 572) enseigne que lorsqu’un homme aime sa femme, aucune autre femme au monde ne semble attirante à ses yeux, et il n’en a aucune envie de fauter.

[pour cela par exemple, on essaiera autant que possible d’apprécier les qualités de notre épouse, tout ce qu’elle apporte à notre vie, … En effet, en ne prenant pas cela pour acquis, nous pouvons développer son importance, notre estime d’elle à nos yeux, et ainsi réduire à néant toute autre femme (puisque ne lui arrivant pas à la cheville!), et tout moment de friction (comment puis-je m’emporter contre elle, alors qu’elle fait tellement pour moi, qu’elle m’apporte tellement dans ma vie, qu’elle a de si belles qualités, …)]

<--->
[b'h, issu du 2°/ du divré Torah : https://todahm.com/2018/10/10/3-questions-reponses-paracha-ki-tetse ]

"Si un prophète ou un visionnaire se lève en ton sein, qu'il te donne un signe ou un prodige, et que se réalise le signe ou le prodige dont il l'a parlé, en disant : "Suivons les dieux des autres que vous n'avez pas connus et servons-les!" N'écoute pas les paroles de ce prophète, car Hachem ton D. vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimer Hachem votre D. de tout votre cœur et de toute votre âme" (Réé 13,2-4)

-> En se basant sur Rachi, on peut expliquer : la Torah nous apprend là qu’Hachem peut permettre à un faux prophète de réaliser des miracles pour attester de ses mensonges et éloigner le peuple du Service d’Hachem. Et tout cela, uniquement pour mettre le peuple juif à l’épreuve : vont-ils rester fidèles à Hachem malgré les miracles, ou vont-ils suivre cet imposteur et croire en ses mensonges, impressionnés par les merveilles qu’il a réalisées.

[ Selon la guémara (Sanhédrin 90a), cela parle en réalité d'un homme connu pour être un prophète authentique mais qui profite ensuite de sa réputation pour prétendre que D. souhaite que Son peuple se livre à un culte idolâtre.]

-> Rabbi Yérou'ham haLévi ajoute que cette attitude d’Hachem ne se limite pas qu’aux faux prophètes à qui Il donne une telle force. Mais cela s’étend à toutes les illusions et l’imaginaire que le mauvais penchant s’évertue à faire croire à chaque homme.
Depuis la faute originelle, l’homme est constamment mis à l’épreuve via le mauvais penchant qui trompe l’homme et lui faire croire à des mensonges, lui donnant l’impression qu’il s’agit réellement de la Vérité. L’ampleur de ces tromperies du penchant dépasse même ce qu’on pourrait imaginer. Et tout le travail de l’homme est de lutter contre les tromperies du mauvais penchant pour clarifier la Vérité.
C’est par une étude sérieuse de la Torah qui présente devant l’homme la vraie Vérité qu’il saura quelle voie devra-t-il suivre. Pour cela, l’homme devra au départ accorder sa confiance en la Vérité de la Torah, même s’il lui semble que cela va à l’encontre de sa vision des choses. Car en fait, sa vision est justement faussée par le penchant. Avec une volonté en acier de ne rien écouter de ce qui s’écarte du chemin de la Torah, l’homme devra tout au long de sa vie faire le tri entre le vrai et le faux et construire son monde intérieur en conformité avec la Vérité que constitue la sagesse de la Torah, qui est une Torah de Vérité.
Nous ne sommes souvent même pas conscients que nous sommes victimes des tromperies du mauvais penchant, car il a reçu le droit de par Hachem de nous convaincre de ses mensonges, sans même qu’on s’en aperçoive. A l’image du faux prophète à qui Hachem laisse le pouvoir de prouver ses mensonges même par de véritables miracles. Nous sommes constamment mis à l’épreuve. Va-t-on se laisser convaincre par ces mensonges? Ou va-t-on lutter pour écarter ces mensonges que le penchant cherche à nous inculquer?
Tel est le dur travail de l’homme dans ce monde : surmonter toutes ces épreuves et tendre le plus possible vers la Vérité, du milieu d’un océan d’imaginaire.

<--->

-> Un prophète reconnu peut, exceptionnellement, si les circonstances l'exigent, outrepasser temporairement un commandement de la Torah. C'est ainsi que le prophète Elie a apporté un sacrifice sur le Mont Carmel, à l'extérieur du Temple de Jérusalem (Méla'him I ch.18). En revanche, tout individu, même s'il s'agit d'un prophète reconnu, doit immédiatement être considéré comme faux prophète s'il prétend avoir été envoyé par D. pour prôner toute forme d'idolâtrie (Rambam, Hilkhot Yessodei HaTorah 9,3 et 5).
Il en est de même s'il affirme qu'un précepte de la Torah doit être définitivement abrogé (Sanhédrin 89a).
Comme le codifie le Rambam dans les 13 principes de foi, aucune partie de la Torah ne peut être révoquée, même pas par un prophète capable de réaliser de nombreux miracles.
Notre foi n'est pas fondée sur les miracles et ils n'ont aucune influence sur elle.

-> "Hachem dit [à Avraham : ] "Marche devant Moi et sois intègre (tamim)" (Lé'h Lé'ha 17,1)

-> "Hachem, qui séjournera sous Ta tente? Qui habitera sur Ta montagne sainte?
Celui qui marche intègre (tamim), pratique la justice et dit la vérité de tout son cœur ; qui n’a pas de médisance sur la langue, ne fait aucun mal à son semblable, et ne profère point d’outrage contre son prochain ..." (roi David - Téhilim 15,1-3)

[il est intéressant de noter que dans ce Téhilim 15, le roi David résume les 613 Commandements de la Torah en 11 principes essentiels (guémara Makot 24a). De même Mikha résumera les 613 mitsvot à 3, et 'Habakouk les réduisit à une seule ("le Juste vivra par sa foi [émouna]" - 'Habakouk 2,4)]
<--->

=> Comment comprendre : "Celui qui marche tamim"?

-> Rachi (Choftim 18,13) écrit :
Le terme "tamim" doit être compris au sens d'une parfaite confiance en D. et d'une acceptation confiante de toutes les épreuves avec un cœur entier, sans se poser de questions et sans demander d'explications. Il s'agit de mettre en Lui ton espoir, de ne pas interroger l'avenir et d'accepter tout ce qui t'advient avec une totale innocence.

-> Selon le Rama :
Être tamim, c'est être "maamine", c'est-à-dire avoir foi en Hachem jusqu'à annuler son propre da'at (sa raison) et sa 'hokhma (sagesse) personnelle devant les ordres de Hachem.
De plus, être tamim c'est ne jamais protester contre les décrets d'Hachem, à l'exemple d'Avraham (voir guémara Baba Batra 15a) à qui Hachem avait donné la terre d'Israël et qui, cependant, dut acheter à prix fort un terrain de sépulture pour Sara à Makhpéla, sans murmurer pour cela.

-> Selon le Radak :
L'homme qui marche tamim est celui qui aborde toute ses actions dans ce monde sans s'engager dans des plans réfléchis ou des calculs ('hechbonot) pour s'assurer le succès, car il est confiant que si Hachem le veut, Il fera réussir cette action sans avoir besoin d'aucune machination.

-> Selon le Arou'h Laner :
Avraham marchait tamim, car il pratiquait les mitsvot de façon désintéressée (léChem chamaim) sans attendre de contrepartie dans ce monde-ci.

Kavana dans notre étude de la Torah

Dans son commentaire sur le Ora'h 'Haïm, le Ba'h écrit que "la raison pour laquelle les Bné Israël ont été exilés de leur terre est qu'ils étudiaient la Torah uniquement pour acquérir des connaissances, et qu'ils ne se préoccupaient pas de la richesse spirituelle et de la relation plus étroite avec Hachem que l'étude de la Torah entraîne. Il y avait donc une lacune fondamentale dans leur façon d'étudier".
Nous voyons combien il est important de ne pas ignorer cet aspect fondamental de ce qu'accomplit l'étude de la Torah.

[ainsi on voit l'importance d'avoir de telles pensées pour réparer celles passées, et déclencher la venue du machia'h (avec la réunion des exilés et la construction du 3e Temple). ]

<--->

-> Afin de récolter tous les avantages de la lumière brillante qui provient de l'étude de la Torah, une personne doit toujours en être consciente.
L'étude de la Torah rapproche l'âme d'un juif d'Hachem, et plus une personne est consciente du pouvoir qu'a la Torah d'unir son âme à son Créateur et de récolter les avantages spirituels de Sa lumière élevées, plus elle a de chances d'en tirer profit.
Bien que ces réalités soient présentes, qu'il en soit conscient ou non, le fait de les connaître augmente leur pouvoir.
[rav Yaakov Ades - Ahavat Torah - chap.2 ]

[En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

<--->

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/06/07/42514 ]

Il n'y a qu'un seul Maître de maison (baal habayit) dans ce monde.
Tout ce que nous avons lui appartient.
S'Il nous laisse en vie, c'est forcément qu'Il ne nous abandonne pas, qu'Il ne cesse d'espérer en nous.
C'est pourquoi tu n'as pas le droit de l'abandonner, de désespérer en Lui.

['Hazon Ich]

<--->

[Chaque jour, dans la 1ere phrase prononcée par tout juif : le "modé/moda ani", nous remercions Hachem pour la grande confiance qu'Il a en nous (rabba émounaté'ha), par le fait de nous rendre de nouveau notre âme (qui est allée se régénérer à sa source au Ciel pendant la nuit).
Cela témoigne de l'importance de toujours avoir en tête que tant que l'on vit, c'est que Hachem espère en nous, que nous avons toujours un apport indispensable, unique, à amener à l'Histoire du peuple juif.

D'une façon similaire, nos Sages commentent : "léaguid baboker 'hasdékha, véémounaté'ha balélot" (לְהַגִּיד בַּבֹּקֶר חַסְדֶּךָ וֶאֱמוּנָתְךָ בַּלֵּילוֹת - Téhilim 92,3).
Il est dit : "ta confiance [celle de D.] pendant la nuit". [et non pas "notre confiance" (celle de Hachem + la nôtre)]
La nuit fait référence aux périodes obscures, noires de notre vie (c'est-à-dire à la fois nos moments où l'on a des douleurs/galères, mais aussi nos moments où l'on faute beaucoup [période noire]).
On peut en arriver à désespérer de nous-même, mais Hachem a toujours confiance en nous.
Quoique nous puissions faire (même le pire du pire!), Il espère toujours en nous! ]

Lorsque Hachem a de la miséricorde pour quelqu'un, Il lui envoie un cadeau.
Quel est ce cadeau?

Il lui envoie sur son chemin un pauvre ou une personne dans le besoin, au sujet duquel il pourra éprouver de la compassion afin de l'aider.
A ce même moment, il devient lui-même méritant de la compassion d'Hachem, et Hachem l'aide.
De cette façon, il mérite d'être sauvé même s'il ne le mérite pas.
[Zohar - Béréchit 104a]

<--->

-> "Heureux celui qui s’intéresse au pauvre. Au jour de la calamité, Hachem le sauvera." (Téhilim 41,2)

[même si tout ne va pas dans notre vie, et que malgré tout nous éprouvons de la compassion pour autrui, alors grâce à cela Hachem va très certainement nous aider!
Il est important d'avoir conscience que de nos jours, il y a une très importante pauvreté psychique : besoin d'être valorisé, d'être écouté, ... Nous devons être à l'écoute, se mettre à la place d'autrui pour répondre au mieux à ses besoins.]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que la bonté que nous faisons pour autrui (par de l'écoute, des encouragements, de l'argent, ...) va prendre la place de soucis qui auraient dû nous arriver dans notre vie, et cela permet également que nos prières soient plus facilement acceptées.

-> "Le nom de l'homme que j'ai aidé est Boaz" (Ruth 2,19)
Pourquoi Ruth affirme avoir aidée Boaz, alors qu'en réalité c'est c'est l'inverse?

Rabbi Yéhochoua (midrach Rabba Ruth 5,9) enseigne : "La bonté que les nécessiteux font pour leur bienfaiteur est plus importante que ce que le bienfaiteur fait pour le nécessiteux."

[non seulement un pauvre va nous permettre d'obtenir un bien éternel grâce à un petit bien matériel, mais également il va nous dispenser de souffrances, de difficultés qui auraient du nous arriver!]

<--->

-> "Hachem ne nous doit absolument rien, mais si nous donnons à autrui ce que nous ne leur devons pas, alors Hachem va nous donner ce qu'Il ne nous doit pas.

Tout celui qui témoigne de la miséricorde aux créations de Hachem, va bénéficier de la miséricorde d'en-Haut.
Hachem agit envers chacun, mesure pour mesure."
[rav Shlomo Zalman Auerbach]

<--->

-> "Tout celui qui fait régulièrement du 'hessed (de la bonté) méritera des enfants qui sont sages, riches, et versés dans la Aggada"
[guémara Baba Batra 9b]

Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - vol.2,chap.5) commente : "J'ai été personnellement témoin de nombreuses personnes qui ont essayé cette ségoula, et ça a marché pour eux".

Les gens questionnent Hachem, mais ils sont certains, sûrs d'eux-mêmes.
Ils devraient plutôt être certains d'Hachem, et se remettre en question eux-mêmes.

[rabbi Israël Salanter]

Rabbi Yo'hanan : Assurer la subsistance de l'homme est 2 fois plus difficile que d'enfanter ...

Assurer la subsistance de l'homme est plus difficile que d'opérer sa délivrance (guéoula) ...

Rav Chizvi a dit au nom de rabbi El'azar ben Azaria : Assurer la nourriture de l'homme est aussi difficile que de séparer les eaux de la Mer Rouge.

[guémara Pessa'him 118a]

<----->

=> Pourquoi : Assurer la subsistance de l'homme est-il 2 fois plus difficile que d'enfanter?

-> Lorsque la femme souffre lors de son accouchement, ses douleurs sont temporaires et compensées par la joie d'avoir un nouvel enfant.
Par contre, la peine que se donne un homme pour la recherche de ses besoins matériels (parnassa) est permanente et les soucis de parnassa l'empêchent d'être dans la joie.
C'est pourquoi la recherche de la subsistance est plus difficile que l'enfantement.
[Ets Yossef]

-> Le terme : "2 fois (double)" ne se rapporte pas à l'intensité de la peine, car les souffrances de l'enfantement et de la recherche de la subsistance ne sont pas comparables, mais se rapporte au nombre de personnes concernées par cette souffrance.
En effet, lors de l'enfantement, seule la femme (une seule personne) souffre ; mais dans la difficulté de l'obtention de la nourriture, tous 2 ressentiront la souffrance de la faim ou les manques de parnassa.
[Ben Ich 'Haï]

<----->

"C'est avec grande peine que tu tireras ta nourriture" (Béréchit 3,17)
=> Pourquoi le châtiment d'Adam est-il supérieur à celui de 'Hava (enfanter dans la douleur), alors que tous deux ont commis la même transgression?

-> Hachem a fait preuve de plus de sévérité avec Adam parce que la source de la transgression d'Adam a été l'insatisfaction, ce qui constitue un grave défaut.
En effet, Adam n'a pas su se contenter de la profusion et du grand choix de nourriture mis à sa disposition au Gan Eden par Hachem : "Tous les arbres du Jardin, tu peux t'en mourir" (Béréchit 2,16), et il a ressenti le besoin de manger le seul fruit qui lui était interdit!
Sa sanction a été évaluée mesure pour mesure : même lorsqu'il se nourrira du fruit de ses efforts, il sera préoccupé par ses besoins du lendemain, et ainsi il risquera d'être insatisfait durant toute sa vie.
[Ein Israël]

-> Selon le Ets Yossef, c'est parce Adam a reçu d'Hachem Lui-même l'ordre de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance, et également parce qu'Hachem a doté Adam d'une connaissance (daat) et d'une sagesse supérieures à celles de 'Hava.
Hachem a donc, pour ces 2 raisons, été plus sévère envers l'homme.

<--->

=> Pourquoi : Assurer la subsistance de l'homme est plus difficile que d'opérer sa délivrance (guéoula) ?

-> La guémara (Taanit 2b) affirme que seul Hachem tient les clés de la subsistance (parnassa), et ne les transmet pas dans les mains d'un émissaire.
Par contre, pour la guéoula (délivrance de tout mal ou de tout danger), c'est un ange qui assurera cette délivrance, selon la bénédiction adressée par Yaakov à ses petits-enfants Ménaché et Efraïm, fils de Yossef : "Que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants" (Béréchit 48,16).

Non seulement la guéoula d'un particulier, mais également la délivrance collective du peuple d'Israël, est assurée par un ange, comme il est dit : "Dans toutes les souffrances, Il a souffert avec eux et un ange les a sauvés" (Yéchayahou 63,9).
=> Ainsi, la subsistance, qui ne dépend que d'Hachem, est plus difficile à obtenir que la guéoula qui dépend d'un ange (un envoyé : chalia'h).
[Maharcha]

-> Le fait que la subsistance est plus difficile que la délivrance (guéoula), il ne s'agit pas ici de la difficulté dans les efforts de l'homme pour obtenir sa subsistance (parnassa), mais de la "difficulté" du Ciel à la lui fournir.
En effet, depuis qu'Adam a reçu une malédiction au sujet de sa subsistance pour avoir consommé un aliment interdit, l'obtention de sa parnassa est sortie du cadre naturel et est devenue un miracle quotidien.
C'est en cela que sa subsistance, régie par le Ciel, est plus difficile que la guéoula.
[Rachbam]

<--->

-> 4 clés sont entre les Mains d'Hachem, qu'Il ne confie à aucun émissaire, pas même à un ange : la clef qui commande les naissances ('haya - accouchement), la clef qui commande les pluies (guéchamim), la clef qui commande la résurrection des mots (té'hiat hamétim) et enfin la clef de la subsistance (parnassa).
C'est pourquoi la parnassa n'est pas transmise par l’intermédiaire d'un Ange, contrairement à la guéoula.
[d'après la guémara Taanit 2a et 2b]

On peut noter que la clef se dit en hébreu : maftéa'h (מפתח), et ce mot est composé des 4 lettres initiales des mots : matar (pluies - מתר), parnassa (moyen de subsistance - פרנסה), té'hiat (résurrection - תחית) et 'haya ('haya - donner la vie - חיה).

-> Du fait que les anges ne sont pas soumis à la domination d'autrui, ils ont le pouvoir de libérer l'homme de la tutelle d'autrui ou d'une situation où il est bloqué, donc d'opérer la guéoula.
Cependant, du fait que les anges ont besoin aussi d'une "parnassa" pour eux-même, la parnassa de l'homme ne peut pas passer par eux.
[Maharal - Nétivot Olam - Avoda chap.18]

-> Si la parnassa de l'homme passait par l'intermédiaire d'un ange, ce dernier n'aurait jamais été indulgent envers les réchaïm et aurait pu retenir leur subsistance.
Par contre, Hachem, dans Sa bonté, nourrit toute créature vivante, les bons comme les mauvais.
[Rif - dans Ein Yaakov]

-> On peut noter que "Donner la vie" : c'est Hachem qui accorde Lui-même à la femme la conception de l'enfant, puis Il confie à un Ange l'évolution de la grossesse de cette femme jusqu'à l'accouchement.
[Tossefot haRoch - guémara Nida 16b]

<--->

-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si'ha 69) enseigne :
Certains de nos Sages pensent que tout homme, même animé d'une grande confiance [en Hachem] (bita'hon), doit fournir des efforts (hichtadlout) pour obtenir sa subsistance (parnassa), suite à la malédiction prononcée contre Adam et ses descendants après la faute originelle : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19).

Les efforts à fournir sont inversement proportionnels à notre niveau de confiance [en Hachem] et ne signifient pas pour autant que c'est cet effort qui est à l'origine de notre subsistance ; celle-ci est donc indépendante de nos efforts, puisque Hachem détient seul la clef de la subsistance (parnassa).

<----->

=> Pourquoi : Assurer la nourriture de l'homme est aussi difficile que de séparer les eaux de la Mer Rouge?

-> De même que le changement miraculeux de nature, qui s'est opéré lors de la division de la Mer Rouge, dépendait de la confiance (émouna) du peuple d'Israël, l'obtention des moyens de subsistance d'un homme dépend de sa émouna.
Plus l'homme est convaincu que c'est Hachem qui assure sa nourriture, plus il conférera à Hachem le pouvoir d'augmenter sa parnassa.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 64)]

-> Lors de la création de la Mer Rouge, Hachem avait fait avec elle une condition, celle de s'ouvrir devant les Bné Israël à la sortie d'Egypte. Pourquoi ne s'est-elle pas ouverte immédiatement?

C'est parce que Hachem désirait entendre la prière de Ses enfants.
De même pour la parnassa, bien qu'elle soit fixée pour chacun à Roch Hachana pour l'année à venir, Hachem désire entendre la prière de Ses enfants qui Lui demandent leur parnassa.
[Assara léMéa]

-> A la sortie d'Egypte, la Mer Rouge s'est ouverte pour sauver les Bné Israël et a englouti les égyptiens ; ainsi la même action était un bienfait pour Israël et un mal pour les égyptiens.
De même pour la parnassa, Hachem élève l'un et rabaisse l'autre financièrement, corrélativement, d'après le verset de Téhilim (75,8) : "C’est D. qui est l’arbitre: il abaisse l’un, il élève l’autre".
[Ein Eliyahou]

-> C'est Hachem qui a ressenti la même "difficulté" (si l'on peut dire) pour la parnassa et l'ouverture de la mer Rouge.
En effet, le Prince (sar) de la Mer Rouge a mis Hachem "dans la difficulté" (si l'on peut dire) en portant cette accusation : pourquoi la Mer Rouge s'ouvrirait-elle devant les Bné Israël et se refermerait-elle sur les égyptiens, alors que ces 2 peuple sont au même bas niveau à cet instant?

De même Hachem, qui a prévu dans Son plan de nourrir toute créature, tsadik ou racha, doit faire face à la même "difficulté" sur le plan de la Justice pour ouvrir "Sa Main" afin de nourrir ensemble les tsadikim et les réchaïm.
[Rif - dans le Ein Yaakov)

<--->

-> b'h, également sur ce sujet :
- https://todahm.com/2019/07/08/9701
- https://todahm.com/2019/02/14/8369