Aux délices de la Torah

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Avant le Déluge

+ Paracha Noa'h - Le saviez-vous (1ere partie) : Avant le Déluge :

-> Noa'h demanda : "Comment pourrai-je avoir la force d'amener tous les animaux du monde?"

Les anges chargés de chaque espèce descendirent alors, et les menèrent vers l'Arche.
[Targoum Yonathan ; Pirké déRabbi Eliézer]

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-> Comme Hachem le lui demanda, Noa'h prit 7 couples d'animaux de chaque espèce pure, et 2 de celles non pures (selon la loi juive).

Le Méam Loez (Noa'h 7,5-7) nous enseigne :
"Quand Noa'h emporta ses biens dans l'Arche, les animaux vinrent ensemble selon leur propre volonté. La sélection se réalisa à ce moment-là.
Si l'Arche laissait passer une bête, elle ne s'était donc jamais accouplée avec une autre espèce. Mais si l'Arche lui refusait l'entrée, on savait qu'elle s'était croisée avec une race différente.
L'Arche détenait le pouvoir d'exclure tout ce que D. ne désirait pas y voir entrer."

-> Les poissons survécurent. En effet, malgré les eaux bouillantes, ils vécurent en s'échappant vers le fond de l'océan, là où les eaux sont froides.

Selon le Maharcha, c'est seulement les pluies qui se sont abattues sur la terre qui étaient brûlantes, mais l'eau de mer a gardé une température normale pour permettre aux poissons de survivre.

Le Déluge ne submergea pas la terre sainte, et les habitants y moururent à cause de la chaleur dégagé par les eaux du Déluge. En effet, ces dernières étaient si bouillantes que le monde devint une terrible fournaise, tuant toute créature vivante. [Méam Loez - Noa'h 7,21-22]

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+ La patience Divine :

-> "Il y eut 10 générations depuis Adam jusqu’à Noa'h : c’est pour montrer combien Il (Hachem) est longanime, car toutes les générations allaient en L’irritant, jusqu’à ce qu’Il amena sur eux les eaux du Déluge." (Pirké Avot 5,2)

Le 'Hida écrit que les hommes de la 10e génération (celle du Déluge) étaient les réincarnations des 9 générations précédentes, et elles devaient être noyés par le Déluge pour leurs fautes sans cesse répétées!

-> L'Arche a mis 120 années à être construite :
- pendant 68 ans = période nécessaire à Noa'h pour planter du cèdre, et pour récupérer les plants prêts à l'emploi, assez grands ;
- puis durant 52 années = la construction à proprement parler de l'Arche par Noa'h, où Hachem lui demande de ne prendre aucune aide extérieure.

[tout cela pour permettre aux hommes de se repentir en voyant l'étrange initiative de Noa'h, et en discutant avec lui.
D'ailleurs, le Sforno (Noa'h 6,10) affirme que Noa'h a mérité d'avoir des enfants parce qu'il a sévèrement réprimandé ses contemporains.]

-> La guémara (Sanhérin 108) rapporte que D. retarda de 7 jours la date de début du Déluge.
En effet, le tsadik Métouchéla'h venait de mourir, et pour ne pas perturber les 7 jours de son deuil, le Déluge fut repoussé de 7 jours (Béréchit 7,4 - Rachi).

-> Pendant une semaine, Hachem va inverser l'ordre du lever et du coucher du soleil, afin d'obliger les hommes à ouvrir les yeux et à changer, tant qu'ils le peuvent.

-> Le Déluge se produisit le 17 'Hechvan 1656 (de la Création), et Noa'h avait alors 600 ans.
D'après Abarbanel, le jour même, la pluie ne fut pas immédiatement torrentielle, elle commença à tomber très doucement [pour laisser encore une chance au repentir].

Selon rabbénou Yéhouda ha'Hassid, il y avait des éclairs, de la foudre et de violents tonnerres [pour réveiller à la téchouva le cœur des gens].

-> De toutes les créatures, l'homme mourut le dernier. Hachem reporta sa condamnation le plus longtemps possible, lui donnant une chance de se repentir.
[Méam Loez - Noa'h 7,21]

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-> Le Na'halat Yaakov (Noa'h 6,17) enseignent que chaque homme est mort en fonction de ses fautes.
Les moins mauvais meurent instantanément, tandis que les plus mauvais ne succombent qu'après de longues souffrances.

[Cela n'est pas sans rappeler la manière dont les égyptiens sont morts lors de la traversée de la mer Rouge (cf. Rachi - Chémot 15,15)]

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 28,7), les hommes sont restés en vie assez longtemps pour voir que tous leurs biens étaient détruits, afin qu'ils ne meurent pas avec l'impression que D. les avait fait périr pour les dépouiller.

Cette pensée absurde montre à quel point cette génération niait Hachem : les hommes se servaient de ce raisonnement illogique pour justifier leur façon de se conduire plutôt que d'admettre leurs fautes.

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+ La nécessité purificatrice de l'Arche :

-> De la même façon que le métsora (le lépreux) obtient le pardon en restant seul à l'écart pour se débarrasser de ses défauts, l'Arche devait purifier Noa'h de ses fautes en le gardant à l'écart, séparé du monde extérieur.
[rabbi Zalman Krohn]

-> On peut comparer la mort des premiers-nés en Egypte avec la nécessité de faire l'Arche.
En effet, l'ange destructeur autorisé à frapper n'allait pas faire de distinction entre les bons et les méchants : lorsqu'il sévirait, il frapperait tous ceux qui se trouveraient sur son chemin.
C'est la raison pour laquelle les juifs [en Egypte] ont reçu l'ordre de rester à l'intérieur de leurs maisons afin de se protéger et de ne pas être mis à mort.

De façon identique, Noa'h avait besoin de la sécurité de l'Arche pour être protégé des forces destructrices qui allaient sévir.
[rabbi Deutsch (se basant sur le Zohar Noa'h 63a)]

-> Le Malbim (Noa'h 8,16) enseigne que Noa'h est resté dans l'Arche une année entière (au jour près!), le temps maximum durant lequel on souffre au guéhinam pour expier les fautes.
Même Noa'h, tout juste qu'il fût, n'avait pas entièrement obtenu le pardon pour ses fautes et portait la responsabilité de n'avoir pas suffisamment prié pour sa génération.

-> D'après le Sifté Cohen, la chaleur représente une forme de purification semblable à celle utilisée pour cachériser des ustensiles.
La terre devait être nettoyée par de l'eau bouillante afin de pouvoir de nouveau servir ensuite à des êtres humains.
[d'où la nécessité de l'Arche]

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-> En principe, quand on dit que le jugement des réchaïm dure 12 mois, il s'agit de mois lunaires, et non solaires.
Or la Torah utilise les mois solaires affirmant que le Déluge s'est terminé le 27 'Hechvan.
[en année lunaire, il se serait terminé le 16 'Hechvan]
=> En se basant sur cela, pour quelle raison le Déluge a-t-il duré 11 jours supplémentaires?

Le Méam Loez (Noa'h 8,14) rapporte la réponse suivante :
En réalité, les hommes, détruits par le Déluge, avaient commis le péché d'orgueil. Ils étaient si confiants dans leurs pouvoirs magiques qu'ils pensaient empêcher le soleil de se lever et la pluie de tomber.
C'est pourquoi, leur châtiment fut mesuré en mois solaires et dura donc une année solaire de 365 jours.

"Ils surent qu'ils étaient nus ; ils cousirent alors une feuille de figuier et se firent des pagnes" (Béréchit 3,7)

-> Rachi commente : C’est de cet arbre qu’ils avaient mangé (du figuier).
Ce qui avait causé leur perte, leur a apporté aussi le remède (Berakhoth 40a, Sanhèdrin 70b). Tandis les autres arbres les ont empêchés de prendre leurs feuilles.

-> D'après la guémara (Erouvin 18b), suite à sa faute, Adam va se séparer pendant 130 années de sa femme pour se consacrer à la téchouva, au jeûne et à la prière, avec une ceinture de figuier passée autour des reins.

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique qu'Adam portait cette ceinture de figuier pour expier sa faute.
Les 130 ans correspondent à la guématria de : "ayin" (œil - עין), montre qu'Adam désirant obtenir l'expiation de ce que son œil avait désiré le fruit de l'arbre ("il était attrayant à la vue" - Béréchit 3,6).

-> Le Chla haKadoch écrit au nom des kabbalistes qu'en réalité, Adam a jeûné durant toute sa vie. En effet, la valeur numérique du mot "taanit" (תענית) est de 930, en correspondance avec le nombre total des années de vie d'Adam.
Ainsi, durant les 130 ans mentionnés dans la guémara, Adam a observé une forme plus sévère de téchouva, puis il est revenu à sa façon habituelle de jeûner (retrouvant alors une vie plus normale).

[c'est ainsi qu'il a pu retrouver sa femme, et suite à cela il a engendré un fils nommé : Chét (qui est né en l'an 130 de la Création). ]

"Votre crainte et votre terreur sera sur tous les animaux de la terre" (Noa'h 9,2)

-> D'après la crainte que vous avez en Hachem, telle sera la crainte que les animaux auront de vous.

C'est ce que dit le verset :
- "Votre crainte et votre terreur" = votre crainte vis-à-vis de Hachem ;
- "sera sur tous les animaux de la terre" = cette même crainte remplira de terreur tous les animaux, pour qu'ils ne puissent pas vous faire de mal.

[Tiféret Chlomo]

"Que ma nourriture soit amère comme l'olive mais de la main de Hachem, et non douce mais en provenance des hommes"

[guémara Erouvin 18b -> paroles de la colombe revenant avec une feuille d'olivier dans la bouche (Noa'h 8,11)]

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=> Pourquoi la colombe demande-t-elle une nourriture amère plutôt que douce?

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Les demandes de la colombe sont en fait celles de l'assemblée d'Israël à laquelle la colombe est comparée :
- la demande de nourriture "amère", comme l'olive, traduit une demande de subsistance avec efforts et difficultés, afin de réparer la faute d'Adam soumis au décret : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19) ;
- le refus de la nourriture "douce", comme le miel, traduit une volonté de ne pas être incité par le yétser ara qui nous entraîne à notre perte vers les choses vaines, au goût illusoire comme le miel.

-> Selon le Iyoun Yaakov :
Le "discours" de la colombe correspond aux propos du roi David à Gad : "Livrons-nous à la Main d'Hachem, plein de miséricorde, plutôt que de tomber dans la main de l'homme" (Chmouel II 24,14), car être sous la dépendance de l'homme rend la vie très difficile à vivre.
[De plus,] L'huile de l'olive est apte aux offrandes sur l'autel du Temple, contrairement au miel interdit sur l'autel.

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=> Quel leçon l'homme peut-il en tirer?

-> L'homme se doit de tirer une leçon de bon comportement à partir de l'attitude de la colombe, en accord avec le verset : "Par les oiseaux du Ciel, D. nous donne de la sagesse" (Iyov 35,11).
Ainsi, bien que la colombe fût nourrie avec largesse dans l'arche, elle ne voulait pas tirer profit d'autrui, quitte à se contenter de feuilles d'olivier amères.
S'il en est ainsi pour la colombe, a fortiori pour l'homme créé à l'image de D. et qui doit avoir confiance en son Créateur.
Ainsi, l'homme devrait avoir pour principe de ne bénéficier que de ses efforts [honnêtes] pour l'obtention de sa subsistance, même si elle est étriquée, afin d'éviter de tirer profit d'autrui, dans toute la mesure du possible.
[Anaf Yossef]

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-> "Si la Torah ne nous avait pas été donnée, nous aurions appris la pudeur à partir du chat, le vol (interdit) à partir de la fourmi, les unions interdites à partir de la colombe et le 'déré’h érets' à partir du coq"
[guémara Erouvin 100b]

-> Alors que la génération du Déluge a fauté essentiellement par l'infidélité et par les accouplements hétérogènes entre espèces différentes, la colombe au contraire est caractérisée par sa fidélité à son partenaire, sa pudeur et son allergie à l'accouplement hétérogène d'après la guémara (Erouvin 100b).
De même, l'olivier est un arbre qui ne supporte pas de greffe, d'après la guémara (Yérouchalmi Kélaïm 1,7), c'est pourquoi tous les arbres ont été déracinés lors du Déluge, sauf l'olivier.
Ainsi, la colombe ne pouvait apporter qu'un produit de l'olivier, les autres arbres ayant disparu.

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-> "L'assemblée d'Israël est comparée à la colombe ...
De même que les ailes de la colombe assurent sa protection, les mitsvot accomplies par l'Assemblée d'Israël assurent sa protection."
[guémara Shabbath 130a]

-> L'homme a été comparé à l'oiseau : il a la force de voir tout de très haut à la condition qu'il ne cesse de battre des ailes ; s'il s'arrête un instant, il tombe. Eh bien, il en va de même de l'homme.
[rabbi Salanter]

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-> Le midrach (Chir haChirim 1,2) note plusieurs ressemblances des juifs avec la colombe :
- la colombe se distingue des autres oiseaux, comme les juifs se distinguent par leur rasage, la circoncision et les tsitsit ;
- la colombe est pudique ; de même les juifs sont pudiques ;
- la colombe tend facilement son cou pour la ché'hita ; de même Israël a des facilités à être prêt à donner sa vie pour le Kiddouch Hachem ;
- la colombe offerte au Temple expie les fautes d'autrui ; de même les juifs ont le pouvoir de faire expiation sur autrui, même sur les fautes des nations ;
- la colombe fait preuve de fidélité avec son "conjoint" ; de même les juifs, après avoir reconnu Hachem, Lui resteront fidèles.

-> Le Ramban (Vayikra 1,14) enseigne :
Selon nos Sages, lorsqu'un homme atteint un nid d'oiseau et s'empare des oisillons ou des œufs, l'oiseau abandonnera ce nid et n'y demeurera plus jamais : il changera de nid.
Cependant, la colombe fait exception à ce comportement et elle n'abandonnera pas ce nid, quoi qu'il en soit. Il en est de même pour tout juif, comparé à la colombe, qui n'abandonnera pas son Créateur et la Torah et ne les échangera jamais.

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-> "Que ma nourriture soit amère comme l'olive mais de la main de Hachem, et non douce mais en provenance des hommes"

=> Comment comprendre que la colombe fit une allusion si ''désagréable'' à Noa'h, lui disant qu'il n'est pas intéressé qu'il le nourrisse, alors que celui-ci s'est occupé d'elle avec dévouement pendant toute une année?

En réalité, lorsque la colombe revint, cela devait prouver à Noa'h que l'eau n'avait pas encore séchée. Ainsi, la colombe n'avait donc pas encore trouvé de lieu pour se poser.
Cependant, Noa'h pouvait répliquer que peut-être que l'eau avait séchée et que la colombe aurait pu se poser sur la terre, mais qu'elle est revenue parce qu'elle apprécie la nourriture de Noa'h. C'est pour éloigner cette possibilité qu'elle lui fit comprendre qu'en fait elle préférerait la nourriture venant d'Hachem même amère, plutôt que celle d'un homme.
Ainsi, si elle est revenue, c'est bien parce qu'elle n'a pas trouvé où se poser, et non pour profiter de Noa'h.
[Michkénot Yaakov]

"Par les actes de bonté et de miséricorde que l'homme fait en ce monde, il provoque en haut dans les mondes supérieurs qu'une grand abondance s'épanche sur lui et sur tout Israël, une abondance de bonté et de miséricorde"

[le 'Hozé de Lublin]

"La grande faute qui est commise dans l'étude de la Torah est qu'on a fait sortir la vie de la Torah, c'est pourquoi la Torah a été renvoyée de la vie"

[rav Shimson Raphaël Hirsch]

"Sachez que les discordes au sein de la communauté [juive] sont une chose extrêmement grave.
Celui qui y prend part, même s'il accomplit de nombreuses mitsvot, place ses mérites dans une bourse percée."

[le 'Hafets 'Haïm - rapporté par le rav Zeitchik dans le Méorot haGuédolim (p.170)]

+ Un homme, conscient de sa petitesse, déclara un jour devant Hachem : "Ta crainte suscite en moi des sanglots qui effacent tous mes autres sanglots ; l'angoisse qui m'étreint en réalisant mon incapacité à Te servir a écarté toutes mes autres angoisses."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva]

-> Le rav Yaakov Neuman (rapporté dans le Yalkout Léka'h Tov Nitsavim 29,9) commente que si l'on se remplit de crainte en sachant que l'on se tient [constamment] devant le Maître du monde, alors toutes nos mesquineries égoïstes partiront en fumée.

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-> Un homme pieux a dit à un homme de foi, qu'il avait trouvé endormi dans le désert : "Ne crains-tu pas le lion, pour dormir en cet endroit?"
L'autre a répondu : "J'aurais honte devant Hachem de craindre autre chose que Lui."
['Hovot haLévavot]

"Cette mitsva que Je vous ordonne ... n'est pas trop difficile pour toi, et elle n'est pas loin de toi : elle n'est pas dans le Ciel pour dire : qui montera pour nous la prendre au Ciel" (Nitsavim 30,11-12)

-> Le Ramban dit qu'il s'agit de la mitsva de la téchouva.

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin enseigne :
- "elle n'est pas dans le Ciel" = bien que le pécheur ait commis une offense en haut dans le Ciel, et que par conséquent, selon la justice le repentir devrait être inutile, à moins qu'il ne monte au Ciel pour réparer ce qu'il a détérioré, malgré tout : "elle n'est pas dans le Ciel", et il n'est point besoin de monter au Ciel, le repentir en ce monde-ci suffit.

- "elle n'est pas au-delà de la mer" = tu n'as pas besoin de te repentir à l'endroit précis où le dommage a été commis.

- "car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire".

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+ "Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel ... car la chose est proche de toi"

=> Pourquoi la Torah a-t-elle besoin d’introduire que la Torah n’est pas dans le Ciel, pour en venir à dire qu’elle est proche?

-> Rachi (rapportant la guémara Erouvin 55a) explique que certes la Torah n’est pas dans le Ciel, mais si elle y était, tu aurais dû monter dans le ciel pour la chercher.
Ainsi, il faut comprendre que quand quelqu’un étudie la Torah avec tant d’efforts qu’il serait même prêt à monter dans le ciel pour aller la chercher si elle s’y trouvait, une telle personne finira par se rendre compte qu’en réalité, la Torah est très proche.
=> Pour prendre conscience que la Torah est vraiment proche de soi, il faut être prêt à y investir le maximum de nos efforts possibles.
['Hidouché haRim]

[La Torah nous est tellement indispensable pour que soyons vivants dans ce monde et celui à venir (à l'image de l'air que nous respirons!), que nous devons nous efforcer de l'acquérir par tous les moyens, et ce même s'il avait fallu monter jusqu'aux cieux, nous n'aurions d'autre choix que d'aller l'y chercher.]

-> Le 'Hidouché haRim enseigne :
"Si elle était dans les cieux, il aurait fallu y monter pour l'étudier" = c'est-à-dire que la Torah n'est pas dans les cieux et est effectivement une chose très facile. Mais pour cela, il faut y investir tous ses efforts au point d'être même prêt à monter au ciel s'il le fallait. Certes, jamais on aurait demandé à l'homme de monter réellement au ciel. C'est impossible. Mais, quelqu'un qui est prêt à tous les efforts pour la Torah, et même de monter au ciel s'il le fallait et si c'était possible, alors pour lui cet étude s'avérera être une chose très facile.
Tel est le secret de l'étude. Toute personne, sans aucune exception, est capable de comprendre les enseignements de la Torah. Le critère n'est pas les aptitudes intellectuelles de compréhension. Le seul critère est la volonté et la détermination. Et cela est entre les mains de chacun. Si quelqu'un est déterminé et recherche de tout son coeur à comprendre son étude, qu'il ne ménage pas ses efforts, alors il comprendra et trouvera après coup que la Torah est réellement très proche, même si ses capacités intellectuelles peuvent être plus limitées. Mais quelqu'un qui étudie sans vraiment s'investir, même s'il a de très grandes capacités mentales, il n'atteindra pas la véritable compréhension, et même s'il pourra avoir l'impression d'avoir compris. Car la Torah n'est prête à révéler ses secrets qu'à celui dont elle voit les efforts qu'il fait pour elle

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-> "Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … elle n’est pas non plus de l’autre côté de la mer" (Nitsavim 30,12-13)

-> Le Méam Loez rapporte les paroles de nos Sages (guémara Erouvin 55a) :
- "elle n’est pas dans le Ciel" = tu ne trouveras pas la Torah chez celui dont l’esprit s’enorgueillit jusqu’au cieux ;

- "elle n’est pas au-delà de la mer" = ni chez celui qui considère ses connaissances aussi vastes que la mer.

[ -> "Tu ne trouveras pas de Torah chez les orgueilleux" (guémara Erouvin 55a)]

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-> Le fait qu'il soit écrit : "la Torah n’est pas dans les Cieux" (Nitsavim 30,12), signifie que depuis le don de la Torah, c’est à la majorité [des Sages] de trancher la loi, et non aux prodiges de la nature.

Par exemple dans la guémara (Baba Métsia 59b), Eliyahou haNavi rapporte que lorsque nos Sages fixent une loi avec un avis différent de celui du Ciel, alors la réaction de Hachem est la suivante : "Il riait en disant : Mes fils M’ont vaincu! Mes fils M’ont vaincu!"
[cf. b'h, plus de détails : https://todahm.com/2018/10/10/7187 ]

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-> Hachem pardonne même si nous nous trompons par erreur ou délibérément dans notre fixation du jour de Yom Kippour.
Par exemple, si le beit Din a sanctifié le mois correctement, mais certains pays éloignés se sont trompés sur la date de Kippour, Hachem leur pardonne tout de même leurs fautes.
[ou bien lorsque le beit Din rajoute délibérément un jour au mois pour diverses raisons]

Le 'Hatam Sofer enseigne :
"La mitsva de téchouva n'est pas au-delà des mers (ceux qui se trompent sur la date parce qu'ils habitent au-delà des mers), et pas non plus dans le Ciel (les constellations ne sont pas en harmonie avec la date réelle au Ciel), mais dans ta bouche (il s'agit du beit Din qui fixe le jour du début du mois) et dans ton cœur (ce sont ceux qui voyagent dans des endroits éloignés, qui se trompent et font Yom Kippour un jour qui n'est pas le vrai)."

[Hachem laisse aux hommes la possibilité de définir la date des fêtes en fonction de la décision du beit Din, qui se base sur le témoignage de témoins ayant vus la nouvelle lune. Même s'il y a une erreur, pour D. la bonne date est celle fixée en ce monde par les juifs!]

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-> "Elle n’est pas dans le ciel" = La Loi est du ressort des hommes :
D'après la guémara (Baba Metsia 59b) : dans la controverse surgie entre Rabbi Elièzer et Rabbi Yéhochoua à propos d’une question de pureté et d’impureté afférente à un "fourneau à serpent"; Rabbi Elièzer le déclarait pur tandis que Rabbi Yéhochoua s’y montrait opposé.
Chacun tentait de convaincre l’autre jusqu’à qu’on entendit une "Voix céleste" déclarer : "Qu’avez-vous donc contre Rabbi Elièzer? C’est lui, qui a toujours raison en matière de droit".
Rabbi Yéhochoua se dressa alors et dit : ‘Elle n’est pas dans le ciel’ ... La Torah nous a été donnée sur le mont Sinaï ... nous n’avons pas à tenir compte d’une ‘Voix céleste’ puisqu’il est écrit : ‘Pour pencher dans le sens de la majorité’ (Michpatim 23,2)" .

-> La Torah est immuable et sans changement possible :
Selon le midrach (Dévarim rabba 8,6), Moché dit aux Bné Israël : "Ne pensez pas qu’un autre Moché va venir nous apporter du haut des cieux une nouvelle Torah ; je vous avertis déjà qu’il n’y aura plus de Torah dans le ciel".
A ce propos, le Rambam (Michné Thora - Hilkhot Yessod haTorah 9,1) écrit : "Il est clair et explicite dans la Torah que cette Loi est immuable : aucune modification, diminution ou ajout ne peut y être fait ... et il est dit : ‘Elle n’est pas dans le ciel’. Tu apprends donc qu’un prophète n’a pas le droit maintenant de faire une innovation (dans la Loi écrite ou orale)."

-> La Torah n’est pas une Science du ciel :
Selon le midrach (Dévarim rabba 8,6), [l’Amora] Chmouel disait : "La Torah ne se trouve pas chez les astrologues, dont le domaine est le ciel".

-> Un devoir sans limite :
Rachi (guémara Erouvin 55a] écrit : "Car si elle était dans le ciel, tu devrais y grimper derrière elle pour l’étudier"

-> Selon Rabbi Yonathan : ‘Elle n’est pas dans le ciel’ = Tu ne la trouveras pas chez les présomptueux; ’Elle n’est pas non plus au-delà des mers’ = Tu ne la trouveras pas chez les marchands (qui traversent les mers) [guémara Erouvin 55a].
Sur ce dernier point, le Rambam ajoute : "C’est pourquoi, les Sages ont dit : ‘Celui qui fait beaucoup d’affaires ne peut pas devenir un sage’. Les Sages nous ont ainsi exhortés: ‘Réduis tes occupations professionnelles, et investis-toi dans la Torah’". [Michné Thora – Loi de l’Etude de la Torah 3,8].

-> L’Exil n’est pas un prétexte :
Le Likouté Si'hot (34) enseigne : L’expression ‘Elle n’est pas dans le ciel’ est à rapprocher du verset situé plus haut (verset 4) : "Tes proscrits, fussent-ils à l’extrémité des cieux, l’Éternel, ton D., te rappellerait de là, et là même Il irait te reprendre".
De même que l’expression ‘A l’extrémité des cieux’ faire référence à un endroit d’Exil très éloigné de la Terre d’Israël, il en est de même de l’expression : ‘Elle n’est pas dans le ciel’. Ainsi, à celui qui, en exil, s’imaginerait que la Torah et les mitsvot ne peuvent être accomplies qu’en Terre d’Israël (considérée pour lui comme le ‘Ciel’), la Torah répond : ‘Elle n’est pas dans le Ciel ..., la chose est tout près de toi’ : même lorsqu’Israël se trouve en exil, la Torah et les mitsvot sont encore en sa possession.

-> Le Torat Moché enseigne :
"Tu ne diras pas, lors du dernier exil : Nous n’avons pas le Temple (‘Elle n’est pas dans le Ciel’ = le 3e Temple descendra du Ciel – Rachi sur guémara Soucca 41a), comment pouvons-nous offrir des sacrifices? Nous sommes en dehors d’Israël (’Elle n’est pas au-delà des mers’), comment pouvons-nous accomplir les mitsvoth liées à la Terre d’Israël?
Car ‘la chose est tout près de toi, dans ta bouche = par l’étude des Lois, et dans ton coeur = par le désir de les accomplir’.
Ainsi de cette façon, tu mériteras de les réaliser concrètement (lors de la guéoula)".

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+ Rav Avdimi bar 'Hama bar Dossa dit : comment interpréter le verset : "Elle (la Torah) n'est pas dans le Ciel ... elle n'est pas au-delà des mers" (Nitsavim 30,12-13)?
Si la Torah était dans le Ciel tu serais obligé d'y monter pour l'atteindre!
Si elle était de l'autre côté de la mer, tu serais obligé de traverser la mer pour l'atteindre.
[guémara Erouvin 55a]

-> Ne crois pas que cette Torah te soit inaccessible et qu'il te soit impossible de comprendre les détails et les précisions de la Torah en raison de la profondeur de ses concepts.
[Haémek Davar]

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Une braïta enseigne qu'un très grand nombre de halakhot et de raisonnements de Torah furent oubliés pendant les 30 jours de deuil qui ont suivi la mort de Moché.
Ces lois et ces raisonnements n'étaient alors connus par aucun homme sur terre, et seuls les être célestes les connaissaient ("la Torah est au Ciel").
Cependant, par son analyse et dialectique (pilpoul), Othniel ben Kénaz a pu retrouver ces éléments oubliés.
Ainsi, si des interprétations de Torah et des halakhot se trouvent être seulement au Ciel une fois, car elles ont été oubliés sur terre, nous avons l'obligation de "monter au Ciel" pour les atteindre, c'est-à-dire de les rechercher et les retrouver par un pilpoul et une étude approfondie des Textes, comme l'avait fait Othniel ben Kénaz.

-> Rachi (guémara Erouvin 55a) dit que si la Torah était au Ciel alors nous aurions l'obligation de faire toutes sortes d'efforts, quitte à se déplacer très loin ("jusqu'au Ciel") s'il le faut pour acquérir la Torah, et à se déranger et se donner de la peine pour elle sans limite.

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-> "La Torah n'est pas dans les cieux" = ta progression spirituelle ne dépend que de ta volonté : si tu désires te purifier et t'élever, alors Hachem t'aidera et tu réussiras avec tes propres forces enfouies en toi quels que soient les maîtres de ta génération.
[rabbi Méïr Roubman]

[on a tendance à justifier ses manques par le fait de ne pas trouver de maître au niveau de Moché ou autre tsadik, pour nous guider et assurer notre réussite spirituelle.
Si nous avions des conditions idéales/parfaites de vie alors nous réussirions ... ainsi, n'attends pas que la Torah soit au Ciel = que tout soit comme tu le souhaites, mais commence dès maintenant à l'étudier du mieux que tu peux!
"Si tu désires te purifier et t'élever, alors Hachem t'aidera" = l'envie de Torah doit venir d'en bas (de notre cœur!), pour qu'ensuite une aide d'en Haut vienne!
Mais si pour toi, la Torah est au Cieux, que tu ne fais pas ce 1er pas/effort, alors tu ne bénéficiras pas de cette aide Divine!]

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-> "Qui montera pour nous au Ciel (nous la chercher)" (מִי יַעֲלֶה לָּנוּ הַשָּׁמַיְמָה - Nitsavim 30,12) est formée de 4 mots dont les 4 lettres initiales : forment le mot : mila (circoncision - מילה) et les 4 lettres finales forment le Nom Divin : יהוה.
Il y a ici une double allusion :
- seul le respect du commandement de la circoncision permet au peuple d'Israël circoncis d'être réceptif à la révélation Divine et d'être prédisposé à une vie empreinte de moralité ; ainsi la compréhension de la Torah est subordonnée à la circoncision qui permet un attachement à Hachem, comme Onkelos l'avait dit à son oncle, l'empereur Adrien.
- la sanctification par la circoncision nous donne le moyen de nous élever ("de monter") et d'accéder au plus haut sommet spirituel ("jusqu'au Ciel").
[rabbénou Bé'hayé]

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-> "Si la Torah est au-delà de la mer" = signifie que si ton maître (ton rav) se trouve de l'autre côté de la mer, tu as l'obligation de te déranger et de te déplacer pour rejoindre ton rav, afin d'apprendre de lui la sagesse de la Torah.
[Chéélot déRav A'haï]

[d'ailleurs, c'est ainsi que rav Dimi se déplaçait souvent depuis le territoire de Bavél vers la terre d'Israël pour y rencontrer son maître rabbi Yo'hanan et y puiser des enseignements de Torah qu'il rapportait ensuite auprès des sages de Bavél.]

-> "Si la Torah est au-delà de la mer", le Ben Ich 'Haï enseigne :
Dans le cas où où les halakhot ont été totalement oubliées par les gens de la région où tu résides, mais que certains sages qui habitent très loin, même au-delà des mers connaissent ces lois, tu as le devoir de te déplacer auprès d'eux pour apprendre ces lois oubliées.
Ne dis pas : "Pourquoi devrais-je me déranger si loin? J'attendrai jusqu'à ce que l'un des sages vienne un jour dans ma région et j'apprendrai de lui", mais traverse les océans pour accéder à ces informations oubliées.

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+ Selon Rava : "Elle n'est pas dans le Ciel" = signifie que tu ne trouveras pas la Torah chez celui (orgueilleux) dont le prétentions sont hautes comme le Ciel ; "elle n'est pas au-delà des mers" = signifie tu ne trouveras pas la Torah chez celui qui est orgueilleux comme la mer.
[guémara Erouvin 55a]

-> Le bord de la mer, limité par le sable, est peu profond par rapport à l'intérieur de la mer très profond.
Les masses d'eau importantes au cœur de la mer auraient pu déverser sur la terre si ce n'est qu'Hachem a fixé une limite infranchissable au bord de la mer.
A l'image de la mer, un homme orgueilleux, désigné par rabbi Yo'hanan, est celui qui a l'esprit hautain dans son cœur, intérieurement, mais se présente extérieurement par ses paroles comme humble et modeste.
[comme la mer, extérieurement il est plat (humble), mais intérieurement il a une profondeur énorme (un grand égo) ; à la différence d'un humble qui n'a que très peu de profondeur (égo).]
Chez un tel homme, la Torah ne peut pas se maintenir, car son humilité n'est qu'apparente.
[Ben Ich 'Haï]

-> Le Maharcha enseigne que l'orgueil est un obstacle à l'acquisition de la Torah.
A part l'orgueilleux classique, Rava distingue 2 autres catégories d'orgueilleux :
- celui qui pense étudier seul, en autodidacte, sans passer par l'enseignement d'un maître : il pense que son esprit est suffisamment élevé (comme le Ciel) et qu'il n'a donc pas besoin d'un rav.
- celui qui même s'il étudie avec un rav, pense que l'enseignement reçu une seule fois est largement suffisant et qu'il n'a pas besoin de révisions.
[à l'image de celui qui voit la mer extérieurement se disant que la profondeur est partout identique, alors qu'en réalité, en avançant on s'enfonce davantage!]

-> Le Rif donne une autre explication :
- celui qui est prétentieux au sujet de l'étude de la Torah.
Il se dit : "il ne convient pas à un homme de mon niveau de m'investir dans l'étude littérale (pchat) de la Torah, mais seulement dans l'étude ésotérique (sod)."
Ce niveau d'orgueil correspond à : "elle n'est pas dans le Ciel", car il a des prétentions spirituelles qui ne se trouvent qu'au Ciel.
- celui qui est orgueilleux envers son prochain, et non pas envers les domaines et les sujets d'étude de la Torah.
[la mer est constituée d'eau, or : "L’eau ne fait référence qu’à la Torah"
(guémara Avoda Zara 5b)
Ainsi : "elle n'est pas au-delà des mers" = arrête de te focaliser avec orgueil sur ce qui n'est pas la Torah (les autres), ce qui est au-delà de la mer! Mais plutôt, développe cette jalousie/orgueil positive dans le cadre de la Torah (mer).]

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"Car cette mitsva que Je te prescris en ce jour, elle n'est pas cachée de toi ni placée trop loin ... elle n'est pas dans le ciel ... car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour être accomplie." (Nitsavim 30,11-14)

-> Le rav Yéhouda Leib 'Hassman (Ohr Yahel) rappelle le grand principe selon lequel l'homme est composé de 2 forces opposées : le spirituel et le matériel, comme le dit le verset (Béréchit 2,7) : "Hachem, le D., forma l'homme poussière de la terre, insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant".
Ainsi, si l'homme fait dominer son esprit (issu du Trône Divin), sa compréhension dépassera même celle des anges.
En revanche, s'il laisse la matérialité prendre le dessus, il s'abaissera au niveau de l'animal.

Et effectivement, la distance entre ces 2 notions correspond à celle qui existe entre le ciel et la terre.
C'est le sens des versets de notre paracha : si l'homme fait dominer la spiritualité, cette mitsva se fixera dans son cœur et dans sa bouche, et il verra clairement devant lui, le chemin de la vie.
Dans le cas contraire, la mitsva restera réellement, hors d'atteinte, dans le ciel.

"Moché alla" (Vayélé'h Moché - Vayélé'h 31,1)

=> Où est-il allé?

-> Selon le Targoum Yonathan, il est parti à la maison d'étude.

-> Selon le Sforno, : "Après avoir terminé tout ce qui concernait l'alliance avec Hachem, il a voulu consoler les bnei Israël de sa mort pour que rien ne se mêle à la joie qui convient à l'alliance, ainsi qu'il est écrit : "Israël se réjouira de Son D.""
[en tant que juif, la joie d'avoir une alliance, une liaison si forte avec le Maître du monde (Hachem) doit nous être tellement énorme, qu'aucun événement ne peut l'altérer (même pas la mort de Moché!)]

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-> Moché était sur le point de quitter ce monde.

Avant de mourir, autant les forces physiques de l'homme faiblissent, autant ses forces morales augmentent et sa perception s'aiguise.

Ainsi, lorsqu'un homme parfait atteint la fin de sa vie, des forces spirituelles immenses naissent en lui. C'est la raison pour laquelle au moment de leur mort, les sages désiraient accorder leurs bénédictions à leur génération, comme Its'hak et Yaakov ont béni leurs fils ...

De même, avant leur mort, les grands Sages transmettaient les secrets de la sagesse et de la Torah à leurs élèves. Par exemple, Rabbi Eliézer a pu répondre avant sa mort à toutes les ambiguïtés que ses élèves avaient rencontrées dans leur étude.
[Méam Loez - Vézot haBéra'ha 33,1]

[ainsi, Moché est allé voir chaque juif individuellement pour lui prodiguer un message unique/personnalisé (conseil, encouragement, ...), capable d'influencer positivement cette personne, ainsi que toute sa descendance!]

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-> Quand un homme est vivant, il s'appelle quelqu'un qui "marche", alors que les anges se tiennent immobiles.

Quand un homme est "mort", il devient immobile, car il ne peut plus accomplir les mitsvot, mais si ses enfants ou ses élèves font des mitsvot, ils le rendront "en marche".

=> "Moché alla" = bien que Moché était sur le point de mourir, il pourra continuer à aller par le mérite de ses élèves, du peuple juif qu'il a laissé.

[d'après le 'Hatam Sofer]

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Selon la guémara (Shabbath 30a), on ne dévoile pas à un homme le nombre de ses jours.
=> Comment Moché a-t-il pu savoir le jour de sa mort?

-> Il est écrit dans le Zohar (I,218) que 40 jours avant le décès d'un homme, son âme le quitte, comme il dit : "et que s'effacent les ombres" (Chir haChirim 4,6), et ce pour visiter le lieu qui lui est destiné dans les mondes supérieurs.

Telle est l'explication du Ohr ha'Haïm haKadoch :
"Moché alla" = son esprit de vie et l'âme qui étaient en lui ont commencé à se préparer pour le monde supérieur.
Moché sentait déjà ce processus, et savait que sa fin était proche.
=> C'est pourquoi, il s'est adressé au peuple d'Israël pour lui adresser ses dernières paroles.

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+ "Moché alla"

-> Le peuple juif a mérité d'avoir une source d'eau dans le désert grâce à Myriam. A sa mort, le puits a cessé de couler.
Les Bné Israël ont mérité de voyager entourés de Nuées de Gloire (anané kavod), qui les protégeaient dans le désert. A la mort de Aharon, les Nuées les ont quittés.
Par le mérite de Moché, à la fois le puits et les Nuées de Gloire sont retournés parmi le peuple juif.
Egalement par le mérite de Moché, les Bné Israël ont bénéficié de la manne dans le désert.
Lorsque Moché est mort, c'est comme si Moché, Aharon et Myriam mourraient tous en même temps. En effet, ils ont perdu le puits, les Nuées et la manne.
[Sifté Cohen]

["Moché alla" = avec le départ de Moché, cette fois-ci le puits et les Nuées sont définitivement partis!]

-> "Il leur dit : Je suis âgé de 120 ans aujourd'hui" (31,2)
Il se peut que les 120 années de vie de Moché correspondent aux 120 jours qu'il a passé sur le mont Sinaï : 40 jours avant les 1er Lou'hot, 40 jours où il a prié pour que le peuple juif soit pardonné de la faute du Veau d'or, et 40 jours avant de recevoir les 2e Lou'hot.
[d'après le rav Yaakov Scechter : selon la guémara (Ména'hot 99b) : La Torah a été donnée en 40 jours et une âme (néchama) est créée en 40 jours. Ainsi, il est probable que Moché a vécu 120 années en correspondance au cumul de sa néchama, de celle d'Aharon et de celle de Myriam (ce qui prolonge le divré Torah précédant!).]
[rabbénou Bé'hayé]

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-> "J’ai 120 ans aujourd’hui" (Vayélé'h 31,1-2)

-> Rachi explique : "Aujourd’hui mes jours et mes années ont été remplis ; en ce jour je suis né et en ce jour je vais mourir."

-> La guémara (Kidouchin 38a) dit : "Cela nous enseigne que D. remplit les jours des Justes jusqu’au jour et au mois, comme il est écrit : "Je remplirai le nombre de tes jours" (אֶת מִסְפַּר יָמֶיךָ אֲמַלֵּא - ét mispar yamé'ha amalé - Michpatim 23,26).

-> Le Zohar enseigne qu’en accomplissant chaque jour une mitsva, le tsadik confectionne une "vêtement" spirituel pour sa Néchama, grâce auquel il peut jouir du "rayon de la Chékhina" dans le Gan Eden. Hachem comble ainsi les "vêtements" du tsadik avec la Lumière Divine (à noter que le mot מִסְפַּר – Mispar [nombre] – s’apparente au mot ספיר Saphir – une pierre lumineuse), afin qu’il puisse recevoir le Dévoilement Divin, la Crainte et l’Amour Supérieurs dans son âme.
[Torah Ohr]

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+ "Moché alla (vayélé'h)"

-> Le midrach Tan'houma enseigne que le langage de "vayélé'h" (alla) signifie : une réprimande (tokhakha).
Moché est allé dans la tente de chaque juif et leur a donné du moussar [personnalisé].
C'était la dernière opportunité de leur parler et d'essayer de s'assurer qu'ils suivraient la volonté de Hachem.
[Pné David]

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-> "J'ai 120 ans aujourd'hui, je ne peux plus entrer et sortir" (Vayélé'h 31,2)

-> Nos Sages expliquent que Moché voulait dire par cette parole qu'il avait atteint ce jour là ses 120 ans. C'était le jour de son anniversaire. Moché précisa cet élément pour faire savoir au peuple que le jour de sa mort était arrivé, car Hachem remplit les jours des Justes au jour près.
D'autre part, Rachi explique que la phrase : "Je ne peux plus entrer et sortir" signifie que les portes de la sagesse se sont refermées devant lui. Il ne pouvait plus encore s'élever dans la sagesse, sortir d'un niveau plus bas pour entrer dans un niveau plus haut.

-> Rabbi Nathan de Breslev explique les 2 éléments de cette parole de Moché sont liés.
Pour que Moché puisse mourir en ce jour, il fallait nécessairement que les portes de la sagesse se referment devant lui. En effet, l'homme a été créé dans ce monde pour évoluer spirituellement. Cette progression s'exprime par l'accomplissement des mitsvot, l'amélioration de ses traits de caractère, l'élévation dans la connaissance d'Hachem ...
Tant qu'il y a de quoi progresser, Hachem donne de la vie. Car la vie n'est donnée que pour pouvoir se parfaire. Et bien qu'il existe des personnes qui n'avancent pas, voire même qui ne cessent de chuter spirituellement, et malgré tout ils continuent d'être en vie.
En réalité, même leur vie ne leur est donnée que pour faire du bien. Hachem peut le laisser en vie du fait qu'Il sait qu'il a un potentiel d'avancer. Hachem attend patiemment qu'un jour il révèle et réalise son potentiel. Il se peut aussi que cet homme accomplisse une bonne action et qu'Hachem le laisse vivre pour cela.

Mais quand un homme n'a plus de possibilité d'évoluer, alors Hachem ne trouve plus justifié de lui donner de la vie, D. Préserve.
Néanmoins, les hommes Justes sont constamment en évolution. Ils ne cessent de progresser et de s'améliorer, de jour en jour. Ainsi, théoriquement ils ne devraient jamais quitter le monde. C'est pourquoi, quand arrive le jour où Hachem a décrété qu'il doit partir, pour les raisons qu'Il connaît, alors Hachem leur ferme les portes de la sagesse pour qu'ils ne puissent plus avoir de quoi évoluer, pour qu'il soit possible de reprendre leur âme.

[ainsi chaque instant où je vis, Hachem m'exprime Sa confiance et Sa certitude que je peux encore faire de belles choses malgré mon libre arbitre.
C'est le yétser ara qui met en nous des pensées négatives remettant en question la confiance et la valeur qu'a papa Hachem de nous, afin de nous faire chuter, de faire que l'on accomplisse le moins possible nos potentialités. ]