Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Hachem dit à Moché : Parle à Aharon, ton frère : qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire (aKodéch)" (A'haré Mot 16,2)

-> Kippour est le jour du repentir, durant lequel chaque juif regrette ses fautes et accepte de les supprimer.

Or, selon nos Sages : "A l’endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

=> C'est ainsi qu'uniquement en ce jour de Kippour, il devient possible de pénétrer dans l'endroit le plus Kadoch (le Saint des Saints). En effet, cela symbolise le fait qu'en cet endroit d'une extrême sainteté le repentant peut s'y trouver, alors que le tsadik parfait ne peut pas accéder.

[Sfat Emet]

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-> Selon le midrach (sur v.16,17), lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des Saints, le roua'h aKodech résidait sur lui, et en conséquent il avait son visage illuminé comme une torche.
Le Sifté Cohen ajoute que c'était un moment spécial d'intimité entre le Maître et son serviteur.

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5), pendant le Service du Cohen Gadol à Yom Kippour, même les anges n'avaient pas le droit d'y entrer.
Le Rékanati explique que seulement le Cohen Gadol pouvait y entrer, car la bénédiction ne se trouve que dans l'intimité.

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-> "Avec ceci viendra Aharon dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

Le Gaon de Vilna cite le midrach (Vayikra rabba 21,7), qui enseigne que tous les Cohanim Guédolim n'auront la permission d'entrer dans le Saint des Saints (kodech kodachim) que le jour de Kippour, à l'exception de Aharon qui pouvait y entrer quand il le désirait durant toute l'année, et ce tant qu'il y réalisait le même service qu'à Yom Kippour.

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-> "Il ne viendra pas en tout temps dans le saint" (A'haré mot 16,2)

=> La Torah juxtapose la mort de Nadav et Avihou avec le thème de Kippour. Quel lien entre ces deux passages?

-> Nos Sages discutent pour savoir si le monde a été créé en Nissan ou en Tichri. Tossefot expliquent que les deux avis sont vrais. Hachem a eu le projet de la création en Tichri et la réalisation a eu lieu en Nissan.

Ainsi, de même que le 10 Tichri est un jour de pardon pour Israël, il aurait dû en être ainsi également pour le 10 Nissan. Ainsi, le 10 Nissan, tout comme le 10 Tichri, le Cohen Gadol aurait dû pénétrer dans le saint des saints pour obtenir auprès d'Hachem l'expiation des fautes. Mais après que Nadav et Avihou moururent le 1er Nissan, et nos Sages d'enseigner que la mort des Justes apporte l'expiation pour le peuple, aussi l'expiation de Nissan est obtenu par le mérite de Nadav et Avihou.
C'est leur mort qui apporte l'expiation de Nissan. Il est donc devenu inutile d'y réaliser un autre jour de Kippour. Et de ce fait, le Cohen Gadol ne peut plus entrer dans le saint des saints le 10 Nissan, comme le 10 Tichri. Car puisque cela n'est plus nécessaire, cela lui est donc devenu interdit, car il n'est pas autorisé d'entrer dans le saint des saints, sans nécessité.

Ainsi, le verset dit : "Après la mort des deux enfants d'Aharon", qui moururent en Nissan, apportant ainsi une expiation pour Israël. Aussi, le jour d'expiation prévu le 10 Nissan a donc été supprimé.
Dès lors, Hachem enjoint pour Aharon : "Il ne viendra pas à tout moment dans le saint". Tous les moments prévus pour cela étaient le 10 Tichri et le 10 Nissan. Mais à présent que les deux enfants d'Aharon moururent en Nissan, Aharon reçut l'interdiction d'entrer dans le saint des saints à tous ces moments. Seul le 10 Tichri fut conservé, et pas le 10 Nissan.
[rav Yonathan Eibschutz - Tiferet Yonathan]

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-> "Aharon [le Cohen Gadol] ... ne peut entrer à tout moment dans le Saint des saints [mais uniquement le jour de Kippour]" (A'haré Mot 16,2)

Le Kli Yakar explique : Le Cohen Gadol ne peut pas entrer "à tout moment", qui est lié à une notion de temps. Cependant, il peut y entrer un jour qui est au-dessus du temps, c'est-à-dire à Kippour.
Le Kli Yakar écrit clairement : "Tous les jours de l'année sont une partie du temps, Yom Kippour est le seul jour qui est au-dessus du temps".

De façon intéressante, la guémara (Méguila 10b) rapporte à propos du Aron (objet central du Saint des saints du Temple) : "nous avons reçu la tradition de nos ancêtres que le Aron ne prenait aucune place."
Rachi commente : "Le Aron était au milieu du Saint des saints. La distance entre le Aron et les murs était de chaque côté de 10 amot. La taille entière du Kodech haKodachim était de 20 amot par 20 amot.
Nous voyons que le Aron ne prenait aucune place".

=> La particularité de Yom Kippour est que c'est le seul jour où le Cohen Gadol (représentant tout le peuple juif) pouvait entrer dans le Kodech haKodachim, qui est une réalité en dehors de l'espace (à l'image du Aron qui ne prenait pas de place).

[ b'h, issu de : Kippour - Un jour hors de ce monde : https://todahm.com/2020/10/11/kippour-un-jour-hors-de-ce-monde ]

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-> Le Arizal (séfer haguilgoulim chap.35) : "La meilleure partie de la néchama (âme) de Caïn se trouvait à l'intérieur d'Aharon".
Aharon était la réincarnation de la partie non-entachée par le mal de l'âme de Caïn.
Il est écrit : "Hachem dit à Moché : parle à Aharon ton frère, qu'il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,2).
Pour quelle raison la Torah fait-elle usage des termes "ton frère"? Ne savons-nous pas qu'Aharon est le frère de Moché?
Le Mégalé Amoukot explique : Hachem avertit Moché par allusion de prévenir Aharon d'être vigilant lors de son service au Sanctuaire et de ne pas s'y présenter à tout instant au risque d'y contempler la Présence divine et d'être condamné à mort à son tour comme le fut Hével.

-> On peut ajouter que : "Moché était la réincarnation d'Hével" (Tikouné Zohar 69,100a).
Le Arizal explique que la réincarnation d'Hével en Moché avait pour but de réparer le dommage causé par Hével qui fut condamné à mort pour avoir contemplé la Chekhina lorsque Hachem fit descendre un feu pour accepter son sacrifice.
Ainsi, lorsque Hachem se dévoila à Moché à travers le feu du buisson ardent, il est écrit : "Moché cacha son visage car il craignait de regarder vers D." (Chémot 3,6) = Moché cacha son visage car il eut peur de contempler ce qu'il avait déjà vu autrefois, lors de sa réincarnation (guilgoul) précédente, tel un homme qui a honte de revivre la même situation inconvenante déjà vécue par le passé.

De même, Rabbénou Bé'hayé s'interroge sur le verset suivant: pourquoi est-il écrit : "Moché était berger" (Moché aya roé ét tson Yitro - Chémot 3,1). Pourquoi la Torah ne s'exprime-t-elle pas au présent au sujet de Moché : "Moché est berger"?
La Torah fait allusion au fait que Moché était déjà un berger durant sa vie antérieure, celle d'Hével, comme il est écrit : "Hével était berger" (vayéhi Hével roé tson - Béréchit 4,2).

-> Le Tsor ha'Haïm (Nasso) enseigne à ce sujet :
Ainsi, dans cette réincarnation, Aharon et Moché réussirent à entamer la réparation de l'âme de Caïn grâce à la solidarité extraordinaire dont ils firent preuve. En effet, Aharon ne fut à aucun moment jaloux de la grandeur de son frère cadet.
Au contraire, il s'en réjouit grandement, comme l'explique Rachi au sujet du verset : "Voici, il sort à ta rencontre, il te verra et se réjouira dans son cœur" (Chémot 4,14). Hachem dit à Moché : "Ne crois pas qu'il pourrait t'en vouloir si tu accèdes à la grandeur. Par ce mérite, Aharon héritera des ornements du pectoral qui seront placés sur son cœur. [guémara Shabbath 139a]
Aharon procéda à la réparation de l'attribut de rigueur qu'avait endommagé Caiïn et c'est le sens des paroles d'Hachem : "Si tu t'améliores, il te sera pardonné" (Béréchit 4,7) = en d'autres termes, si tu te renforces pour dominer ta jalousie contre Hével ton frère, tu pourras mériter de t'élever et d'accéder à la prêtrise.
Ainsi, après avoir procédé à la réparation de Cain, Aharon accéda au rang de Cohen Gadol.

Le Arizal (séfer haLikoutim - Haazinou) nous dévoile à quel point Adam Harichon fut affecté par la mort d'Hével. Il donna 70 années de sa vie au roi David qui sera sa réincarnation et qui déclarera : "Qu'il est bon, qu'il est doux pour des frères de résider ensemble!" (Téhilim 133,1) car finalement, après plusieurs réincarnations, les deux frères réussirent à accomplir leur réparation et à s'unir dans la sainteté.

-> Le Ramban (Béréchit 12,6) explique que la tribu de Lévi provient de la néchama de Caïn et en faisant l'ablution des mains aux Cohanim, qui proviennent de l'âme d'Hével, ils se mettent ainsi à leur service dans la paix et c'est grâce à cela qu'ils peuvent bénir tout Israël dans la paix.

"Bien qu'il y ait de l'amour pour les nations, tous Tes saints sont dans Ta main. Ils sont rivés à Tes pas et soutiennent Ta parole" (Vézot haBéra'ha 33,3)

-> "Bien que chaque homme soit aimé de D. et créé à Son image, "Ses saints" les plus aimés de Lui sont les juifs.

Pourquoi sont-ils "dans Ta main"?
De même qu'un homme tient son argent dans sa main car il est attaché à lui, ainsi D. tient précisément Israël dans Sa main, pour ainsi dire.
[...]

Tous les peuples sont remis à la responsabilité des princes célestes tandis que seul le peuple juif est livré à la seule Providence de D."

[à chaque instant, les juifs sont dépendants directement des "mains" de Hachem ("dans Ta main"), tandis que les autres nations dépendent du mazal de leur ange attitré!
Combien cela doit nous remplir de joie d'être juif(ve)!]

[le Méam Loez]

"Ce fut là, dans le pays de Moav, que Moché le serviteur de D. mourut, selon la parole de D." (Vézot haBéra'ha 34,5)

-> Selon Rabbi Yéhouda : les 8 derniers versets de la Torah, depuis "Ce fut là, dans le pays de Moav, que Moché le serviteur de D. mourut ..." jusqu'à : "que Moché accomplit aux yeux de tout Israël" ont été écrits par Yéhochoua.
En effet, comment est-il possible que Moché écrive : "Moché mourut"?

-> Rabbi Chimon dit : Est-il possible que la Torah dise : "Prend ce Séfer Torah", alors qu'il lui manquait des lettres?
En réalité, jusqu'à "Moché mourut", Moché répétait les mots, puis écrivait sous la dictée de D.
Pour la suite (les 8 derniers versets), Moché a écrit sous la dictée de D. avec des larmes (à la place de l'encre).
Il était si peiné qu'il ne répétait pas les paroles de D., mais les écrivait en pleurant.

-> Ainsi, certains [de nos Sages] expliquent que Moché a écrit la Torah avec de l'encre, à l'exception des 8 derniers versets, qu'il a écrit avec des larmes qui disparaissaient, et c'est par la suite Yéhochoua qui a repassé une plume trempée dans l'encre sur les lettres (de larmes).

[le Méam Loez]

"[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" (Haazinou 32,43)

Ci-dessous, une partie du commentaire du Méam Loez sur ce verset :

-> Dans le midrach, nos Sages enseignent : Rabbi Méïr disait : "La terre d'Israël fait expiation pour quiconque y habite comme il est écrit : "Le peuple qui y habite voit sa faute levée" (Yéchayahou 33) ..."
Le verset : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" vient nous préciser que c'est D., Lui-même, qui pardonne les fautes des juifs habitant en terre sainte.

-> Rabbi Méïr disait : Quiconque habite en terre d'Israël, lit le Shéma matin et soir et parle hébreu a une place au monde futur", car la reconnaissance de l'unité de D. se réalise principalement en terre d'Israël.

Nos Sages ajoutent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel ..."
Adam a été formé à partir de la terre prise à l'endroit de l'autel car c'est là qu'il obtiendra l'expiation pour ses fautes.

Lorsque nos Sages disent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel", il s'agit du cas où un homme est mort avant d'avoir eu le temps de se repentir. Dans ce cas, la terre fait expiation pour lui comme s'il était enterré sous l'autel et comme si tous les sacrifices offerts venaient expier ses fautes.

-> Nos Sages disent : "Quiconque parcourt 4 coudées en terre d'Israël, toutes ses fautes lui seront pardonnées" ...

-> Rabbi Yéhouda dit : "Heureux le sort de l'home qui a mérité de s'installer en terre sainte de son vivant! Quiconque a mérité de s'attacher à la terre d'Israël ici-bas méritera de s'attacher la terre d'Israël d'En-Haut après sa mort."

De quiconque n'a pas eu ce mérite mais a été amené en terre sainte après sa mort pour y être enterré ... l'âme de l'homme mort en diaspora le quitte dans le domaine des non-juifs alors que son corps entre dans le domaine de la terre d'Israël. C'est comme s'il profanait les choses saintes et sanctifiait les choses profanes.

-> "Quiconque a mérité que son âme le quitte en terre d'Israël, ses fautes lui sont pardonnées et il mérite de s'attacher à la Présence Divine, comme il est écrit : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple"
Si de plus, il a acquis des mérites pendant sa vie, l'esprit saint reposera sur lui."

-> Le Sifri rapporte que si un juif est assassiné par un non-juif, cela expie ses fautes au monde futur.

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"La terre expiera pour son peuple" (Haazinou 32,43)

-> Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël apporte l'expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l'expliquer d'un point de vue moral.
"La terre" symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d'humilité et de modestie apporte l'expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l'expiation à celui qui l'apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l'homme, c'est l'homme qui aura son cœur brisé par l'humilité et la conscience de ses défauts, c'est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d'Hachem, qui lui apportera l'expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : "Le meilleur sacrifice pour Hachem, c'est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas".
[rabbi Avraham de Slonim - le Yessod véChorech haAvoda]

"Je fais mourir et Je donne la vie" (Haazinou 32,39)

-> "Les hommes qui naissent sont voués à la mort, et les morts sont voués à la résurrection"
[Rabbi El'azar Hakappar]

La résurrection doit nécessairement être précédée de la mort.
Pour la génération qui vivra à l'époque de la résurrection (suite à la venue du machia’h), la séparation de l'âme de leur corps se fera sans aucune souffrance. De plus, cette génération mourra pour un instant seulement : elle ressuscitera immédiatement après la mort.

"Je fais mourir et Je donne la vie" = cela veut donc dire que Hachem opérera ces 2 actes radicalement opposés en un seul.

[compilation personnelle du Méam Loez sur ce verset]

"D. traitera [ces peuples] comme Il a traité les rois amoréens Si'hone et Og. Il les a anéantis, eux et leur pays.
Lorsque D. livrera [ces peuples] en votre pouvoir, vous leur ferez tout ce qui est requis par ce commandement que je vous ai prescrit" (Vayélé'h 31,4-5)

-> "Il les a anéantis" = cela fait allusion aux "représentants célestes" des nations de Si'hone et Og
"D. les livrera en votre pouvoir" = cela rappelle la façon dont D. a livré les gardiens célestes de Si'hone et Og à Moché.

=> Littéralement, le verset dit : "vous leur ferez COMME tout ce qui est requis" = vous les frapperez "pour la forme", vous ferez seulement semblant d'accomplir le commandement de détruire toute la population car D. a déjà anéanti leurs princes en Haut.

[Méam Loez]

[il en est de même dans notre vie quotidienne. Par exemple, nous devons faire un effort nécessaire (le semblant) pour obtenir notre parnassa, mais nous devons avoir à l'esprit qu'en réalité cela provient grâce à Hachem.]

"Lorsque Moché eut fini d'écrire les paroles de cette Torah dans un livre" (Vayélé'h 31,24)

-> Lorsque Moché a terminé d'écrire le livre de la Torah au jour de sa mort, l'ange Gabriel est descendu du Ciel, il a pris le Séfer Torah et l'a emmené au Ciel pour proclamer la grandeur de Moché notre Maître.
Les tsadikim au Ciel lisent dans ce Séfer Torah le Shabbath, les fêtes et les lundis et jeudis.

[rabbi Raphaël Moché Elbaz - dans son Eden miKédem]

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-> Moché a écrit le Livre de la Torah (Séfer Torah) du début à la fin afin que les juifs le voient et reconnaissent que D. l'a écrite toute entière, comme les commandements inscrits par miracle sur les Tables de la Loi (Lou'hot).
Moché a ordonné de déposer le Séfer Torah sur le côté de l'Arche pour enseigner aux générations futures qu'il vaut autant que les Lou'hot ; tous 2 renferment les paroles du D. vivant.
[Méam Loez - Vayélé'h 31,24]

Quand Moché demanda à Hachem de pardonner la faute du Veau d’or, sinon, qu’Il efface son nom de la Torah, Hachem répondit : "Celui qui a fauté envers Moi, Je l’effacerai de Mon livre" (Ki Tissa 32,33).

En plus du sens simple, ce verset fait allusion que "celui qui a fauté", c'est-à-dire celui qui reconnaît sa faute et avoue son péché, alors : "Je l’effacerai de mon livre" = J’effacerai sa faute de Mon livre, où sont inscrites toutes les actions.

[le Divré Méïr]

[toute chose que nous accomplissons au cours de notre vie est consignée dans un livre. Ainsi, en faisant téchouva, nous nous permettons d'en retirer ce que nous avons fait de mal, pour n'y laisser que nos bonnes actions!]

+ "A l'époque dans les petits villages de la diaspora, les gens vivaient dans une immense pauvreté.
Ainsi, ils s'habituaient à ne pas obtenir ce qu'ils désiraient ...
Mais aujourd'hui, l'enfant est habitué depuis son plus jeune âge à recevoir de ses parents tout ce qu'il désire ...
On habille ainsi les enfants presque comme des princes, avec de nouveaux vêtements très régulièrement.
[...]

Puis lorsqu'un enfant a grandi ainsi, s'habituant à tout recevoir et à voir ses désirs satisfaits dans l'immédiat, quand il devient adulte et que tout ne se passe pas comme il le voudrait, cela l'irrite et il s'enfonce dans l’amertume et la dépression.

En effet, les parents peuvent lui fournir la nourriture et les vêtements, mais l'honneur, par exemple, ils ne peuvent pas le lui procurer.
Ainsi quand il n'est pas valorisé à l'école, que d'autres élèves réussissent mieux que lui ou se montrent dotés de meilleures capacités, la jalousie le dévore et la recherche de la considération ne lui laisse aucun répit, car il a été habitué à recevoir tout ce qu'il souhaite!
Mais les parents ne peuvent lui fournir l'honneur auquel il aspire, et ceci entraîne crises, nervosité, déprime et abattement.

Cela n'aurait pas été le cas s'il avait été habitué depuis son enfance à ne pas recevoir tout ce qui le tente, car alors les circonstances de la vie ne l'auraient pas amené à la contrariété et à l'amertume.
Et plus encore, ceux qui ont pris l'habitude de vivre dans la pauvreté et la misère retirent de la joie du moindre avantage inhabituel que la vie leur offre.
Ainsi, ils sont toujours heureux, puisque tout ce qu'ils reçoivent les réjouit."

[le Steïpler - rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

+ Akédat Its'hak = Penser aux pauvres, même au comble de notre joie :

-> Selon le Méam Loez (Vayéra 22,1), une des raisons de l'énorme épreuve d'Avraham de la Akédat Its'hak est la suivante :

A la naissance d'Its'hak, Avraham fit un grand festin et invita 32 rois.
Au cours de ce festin, le Satan vint devant Hachem et accusa Avraham en disant : "Maître de l'univers, Tu as donné à Avraham un fils alors qu'il était âgé de 100 ans. Il a dressé un immense banquet, mais ne t'a pas même offert un pigeon (en sacrifice). J'ai donc raison quand j'affirme qu'il n'y a pas un seul homme de bon sur terre."

Rabbi Chimon bar Yo'haï (dans le Zohar), explique que le Satan vint chez Avraham déguisé en mendiant, en quête d'une aumône (tsédaka) et d'un peu de nourriture du festin.
Comme Avraham était très occupé aux préparatifs de la fête et à accueillir ses invités royaux, il ne prêta aucune attention à ce "mendiant".
Sarah, de son côté, surveillait les enfants.
C'est pourquoi le Satan dénonça Avraham.

=> Lorsque l'on fait un festin, (au comble de notre joie), il ne suffit pas de donner la charité aux pauvres (c'est bon, partez!), on doit également leur faire partager le repas de fête, car c'est cela qu'ils attendent avec impatience.
[la Akédat Its'hak nous apprend qu'une terrible épreuve peut être décrétée sur nous, si nous ne prenons pas garde à cela!]

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-> Le Kav HaYachar (chap 7) écrit :
L’homme doit veiller, lorsqu’il fait une séoudat mitsva comme un repas pour une circoncision, des fiançailles, un mariage ou une bar mitsva, à faire partie de ceux qui invitent des pauvres et des indigents. Il doit être attentif à leur donner des choses agréables, car celui qui fait une fête pour son fils ou sa fille et n’invite pas de pauvres au repas éveille une accusation de Lilith la mauvaise et du Satan, jusqu’à ce qu’ils provoquent des malheurs et des épreuves pour celui qui fait cette fête.

C’est ce qui est arrivé au repas donné par Avraham, ainsi qu’il est dit dans le midrach Raba : "Il arriva après ces choses", après l’accusation du Satan contre Avraham le jour où il a sevré Its'hak.
Avraham a fait un grand festin avec tous les grands de la génération et il n’y avait là aucun pauvre, si bien qu’en fin de compte Hachem a dit à Avraham : "Prends Je te prie ton fils, ton unique, que tu aimes, Its'hak" ...

Nous trouvons la même chose chez Iyov, qui a fait avec ses enfants un festin où il n’y avait pas là de pauvres, et le Satan a accusé jusqu’à finir par tuer les fils et les filles d’Iyov, à lui prendre sa richesse et son bétail, et il ne s’est pas apaisé avant d’amener des souffrances sur Iyov lui-même.

C’est pourquoi celui qui fait une séouda doit prendre garde à inviter des pauvres pour que l’accusateur ne plaide pas contre lui, et de plus, comme il aura cherché des pauvres pour le repas, l’accusateur deviendra un défenseur.