Aux délices de la Torah

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"Voici comment vous devez le manger : votre ceinture à la taille, les chaussures aux pieds et le bâton à la main. Mangez-le à la hâte ; c'est le sacrifice de Pessa'h pour Hachem" (Bo 12,11)

-> Les juifs devaient garder "les chaussures aux pieds" pour se rappeler la faute de la vente de Yaakov lorsque ses frères utilisèrent l'argent de la vente pou s'acheter des chaussures.
A cause de cela, les juifs avaient dû pétrir de l'argile de leurs pieds nus [en tant qu'esclaves].
Pour montrer que ce péché était à présent expié, Hachem instruisit les juifs de garder leurs chaussures aux pieds pour consommer le sacrifice.

Ils devaient garder leur bâton à la main pour symboliser leur indépendance.
Jusqu'à présent, les bâtons se trouvaient dans les mains des égyptiens pour les battre chaque fois qu'il manquait une seule brique à leur quota.
A présent, ils pouvaient avoir leur bâton en main, pour montrer qu'ils étaient leurs propres maîtres.

Le sacrifice devait être consommé rapidement afin que les juifs ne jouissent pas de son goût.
S'ils avaient pu le manger lentement, ils en auraient savouré la viande et auraient davantage pensé à leur satisfaction qu'au commandement Divin. La mitsva aurait été alors imparfaite.
Hachem dit donc : "Mangez-le à la hâte ; c'est un sacrifice Pessa'h pour Hachem" = en le mangeant à la hâte, ils ne dériveraient pas de plaisir physique de la viande et n'auraient pour objectif que l'offrande à Hachem.
[...]

"Mangez-le à la hâte" = il y avait un raison mystique à leur empressement. Les juifs avaient déjà franchi 49 des 50 portes d'impureté. S'ils avaient passé la 50e, ils n'auraient jamais pu quitter l'Egypte.

La sortie d'Egypte se produisit par l'intermédiaire de Moché qui ne pouvait lutter contre les Forces du mal existant au-delà de la 50e porte.
Moché lui-même avait pu franchir 49 portes de sainteté. Chaque porte qu'il avait passée lui avait donné le pouvoir de dominer les Forces de la porte d'impureté correspondante.
Or, puisqu'il n'avait eu accès qu'à 49 portes, il ne pouvait faire sortir son peuple que par la 49e porte d'impureté.
Si les juifs avaient traversé la 50e porte, aucun être humain n'aurait pu les en faire revenir.
Hachem avait donné à Avraham le choix que ses descendants connaissent l'exil ou le Guéhinam (purgatoire).
Avraham choisit l'exil afin que s'ils fautaient, ils ne soient pas éternellement condamnés au Guéhinam.

C'est pour cette raison que les juifs devaient être libérés par Moché, et non par D. Lui-même.
Si Hachem en personne avait libéré les juifs aucune nation n'aurait jamais plus été capable de les asservir.
Le choix que fit Avraham, l'exil plutôt que le Guéhinam, n'aurait donc pas pu prendre effet.

Par contre, la rédemption finale se produira par l'intermédiaire de Hachem seul.
A ce sujet, le prophète prédit : "Vous ne partirez pas à la hâte ('hipazon) ; vous ne vous enfuirez pas, car Hachem ira devant vous" (Yéchayahou 52,12).
La rédemption finale aura lieu par Hachem seul et non par un mortel.
Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, ils durent le faire rapidement parce que s'ils avaient franchi la 50e porte d'impureté, Moché n'aurait pas pu les en faire revenir.
Par contre, la rédemption finale sera accomplie par Hachem Lui-même ; de la 50e porte d'impureté, D. pourra les racheter.
Il n'y aurait plus d'exil par la suite puisque personne n'oserait plus jamais asservir les juifs.

[Méam Loez - Bo 12,11]

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+ "Les chaussures aux pieds et le bâton à la main"

-> Selon certains, les Nuées de Gloire conduisirent les juifs au mont Moriah à Jérusalem afin qu'ils puissent offrir le sacrifice de Pessa'h à l'endroit où serait, plus tard, construit le Temple.
Ensuite, les Nuées les ramenèrent à Ramsès d'où ils commencèrent leur périple dans le désert.

C'est en allusion à ce phénomène que Hachem dit, plus tard, aux juifs : "Vous avez vu ce que J'ai fait aux égyptiens, que Je vous ai portés sur des ailes d'aigle et vous ai amenés à Moi" (Chémot 19,4).
Hachem a précisé aux juifs qu'ils pourraient consommer le sacrifice Pessa'h "les chaussures aux pieds et le bâton à la main".
En effet, puisqu'il est interdit de marcher sur le Mont du Temple chaussé ou muni d'un bâton, les juifs avaient besoin d'une dispense particulière de D.
[Méam Loez - Bo 12,37]

Hachem écoute nos cris du coeur

"Maintenant, voici que le cri des enfants d'Israël est venu à Moi" (Chémot 3,9)

Ce verset au complet dit : "Maintenant, voici que le cri des enfants d'Israël est venu à Moi, et également J'ai vu l'oppression que les Egyptiens leur imposent".
=> On peut s'interroger. Puisque tout le cri des enfants d'Israël n'est venu que du fait de l'oppression. Alors pourquoi la Torah présente cette oppression comme une chose indépendante des cris?

-> En fait, le Yisma'h Israël explique que parfois un homme peut se retrouver dans une situation tellement difficile, une oppression tellement lourde, qu'il n'a même plus la force de prier et se tourner vers Hachem. Parfois la vie fait qu'on se sent découragé voire même abandonné, et qu'on n'a même plus la force et la clarté d'esprit de formuler des mots et de s'adresser à Hachem pour Lui demander de l'aide. L'homme se trouve alors entouré de ténèbres et il est accablé par les difficultés.
Parfois, ce ne sont pas des épreuves matérielles qui l'accablent, mais des épreuves spirituelles. Il se sent envahi par son mauvais penchant (yétser ara), empli de doutes dans sa foi, enfoncé dans l'impureté des fautes et se sent si loin d'Hachem. Alors, il commence à ressentir sa détresse spirituelle et cherche désespérément à revenir vers son Père qui est aux Cieux. Mais il se sent si loin qu'il n'arrive même pas à parler à Hachem, il ne trouve pas les mots dans son désarroi. Et dans sa détresse, matérielle ou spirituelle, la seule chose qu'il puisse arriver à faire, c'est de crier, de lever la voix et dire : "Ah! Ah!"
Mais du fait de sa difficulté, il n'a pas l'esprit assez clair et la confiance en Hachem assez forte pour se motiver et s'adresser à Lui avec lucidité et clarté, par une prière bien formulée ...

Bien que de façon générale, Hachem attend de l'homme qu'il Lui parle, qu'il prie, qu'il prononce des phrases, des demandes explicites. En général, Hachem écoute les prières, il faut Lui adresser des prières. Malgré tout, Hachem connaît le cœur de l'homme et Il sait que sa situation et sa détresse l'empêche de prier. Il sait qu'il aimerait bien Lui parler, mais se trouve dépourvu, sans mot, et que la seule chose qu'il puisse faire, c'est crier vers Lui.
Ainsi, Hachem écoutera ses cris et trouvera le moyen de lui répondre et lui envoyer Sa Lumière et Son secours.

Tel est le sens de ce verset : "Maintenant, voici que le cri des enfants d'Israël est venu à Moi", des cris sans mots, sans prières, de simples gémissements. Bien qu'en général, Hachem attende qu'on lui parle mais "maintenant", la situation est arrivée au point de tellement les submerger qu'ils ne sont plus capables de prier. Alors à présent, leurs cris peuvent venir vers Lui.
"Et également J'ai vu l'oppression que les Egyptiens leur imposent", parallèlement à ces cris, Hachem a également vu l'oppression que leur imposent les égyptiens. Compte tenu de cette situation, Il a accepté de se contenter de simples cris des enfants d'Israël et les a exaucé.

Le peuple juif sera sauvé de l’exil uniquement en se séparant de l'impureté et en s'attachant à la sainteté.

[Haggada midrach Téhilim 1,20]

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-> Dans notre génération, ceux qui font face et garde leur brit, sont ceux qui amène la guéoula.
[Zohar Béréchit 94a ; Noa'h 72b ; Tikounim 48a]

-> Rabbi Ouri de Stralisk explique qu'une personne qui parle faussement d'une autre peut être jugée au Ciel comme si elle avait témoigné en tant que faux témoin.
Il ajoute également que lorsque le peuple juif évite de se calomnier les uns les autres et fait attention à la manière dont il parle, il sanctifie le nom d'Hachem parmi les nations.

-> Le Baal Chem Tov dit que lorsqu'une personne n'a pas d'autre choix que de parler d'une autre personne (c'est-à-dire pour éviter à quelqu'un d'autre d'être blessé par cette personne), elle doit être explicite sur le fait qu'elle ne parle pas de l'essence de la personne, mais seulement d'un trait négatif qu'elle possède.

-> Le rabbi d'Apt conseille de ne pas parler négativement même des personnes qui sont complètement réchaïm car, après tout, ce sont des juifs et lorsque l'on parle d'eux de manière négative, cela cause de la douleur à la Chékhina, la source de toutes les âmes.

"Ils (les Egyptiens) leur rendirent la vie amère par de rudes travaux, par l’argile et par les briques, et par tous les ouvrages des champs, toutes ces charges qu’ils leur imposèrent avec cruauté" (Chémot 1,14)

Sur ce verset, le Zohar (III, 153a) enseigne :
"- "par de rudes travaux" (bavoda kacha) = c’est le questionnement [de la Guémara] (קושיא – Kouchia) ;
- "par l’argile" (bé'homer), c’est le raisonnement à fortiori (קל וחומר – Kal Va’Homer) ;
- "et par les briques des champs" = c’est l’éclaircissement de la Halakha (לבון הלכה – Liboun Halakha) ;
-" et par les ouvrages des champs" = c’est la Baraïta (ברייתא) [l’enseignement des Tanaïm non-inclus dans la Michna – resté ‘à l’extérieur’ comme le champ] ;
- "toutes ces charges qu’ils leur imposèrent avec cruauté" = c’est Tikou (תיק״ו) [les questions non résolues. תיק״ו est formé des initiales de la phrase: ובעיות קושיות יתרץ תשבי – Tichbi (Eliahou Hanavi) viendra résoudre des questions et des problèmes de Torah]
(selon une autre version, ‘Toutes ces charges qu’ils leur imposèrent avec cruauté’, c’est la Michna)."

=> A première vue, cet enseignement du Zohar est difficile à comprendre, comment pouvons-nous dire que les Egyptiens ont fait souffrir les Hébreux avec les différents aspects de la Loi Orale, alors que la Torah n’avait pas été donnée, et que d’autant plus et de manière littérale, les Egyptiens ont fait souffrir les Hébreux physiquement et non au niveau de l’étude de la Loi.

-> A propos de la promesse faite à Avraham, lors de "l’Alliance entre les morceaux" : "Et Hachem dit à Avram : Sache que ta postérité sera étrangère dans un pays qui ne lui appartiendra point, et qu’elle en servira les habitants, et qu’ils l’opprimeront pendant 400 ans. Mais je jugerai aussi la nation à laquelle tes descendants seront asservis ; et ensuite ils sortiront avec de grandes richesses" (Lé'h Lé'ha 15,13-14) ...

Selon le Alchikh haKadoch : les "richesses" dont il est question dans la promesse divine : ‘Et ensuite ils sortiront avec de grandes richesses’, sont les richesses de la Loi Ecrite et de la Loi Orale qu’ils mériteront de recevoir grâce à la purification égyptienne.

-> Le Chlah haKadoch (Lé'h Lé'ha) nous explique que la raison de l’esclavage d’Egypte, rendant la vie amère aux Bné Israël, par le mortier et les briques, était d’inscrire dans le cœur des Hébreux le principe même de la servitude, afin que celle-ci leur procure l’aptitude au Service divin (c’est-à-dire, opérer le transfert du statut d’esclave [éved - עבד] à celui de Serviteur d’Hachem [éved Hachem - עבד ה׳]).

Plus encore, la guémara (Béra'hot 63b) nous enseigne : D’où apprenons-nous que la Torah ne persiste que dans une personne qui est prête à mourir pour elle? Car il est écrit : ‘Voici la Torah – un homme qui meurt dans la tente [de l’étude]’ ('Houkat 19,14)."
Ainsi, Hachem a fait en sorte que les Egyptiens rendent amère la vie des hébreux par le mortier et les briques, afin d’inscrire dans leur essence la force de se sacrifier dans la "Tente" de la Torah.

C’est également le sens du verset : "Quand tu auras fait sortir ce Peuple de l’Égypte [une fois épurés], vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même [ils mériteront le Don de la Torah]" (Chémot 3,13) [ils recevront la Torah sur cette Montage, trois mois après leur sortie d’Egypte – Rachi]
(A noter que le mot : ַּTaavdoun (vous adorerez - תעבדון), se décompose en ת עבדון (Tav Avadoun – 400 ans vous serez esclaves).
Bien qu’Hachem ait décrété, dans l’Alliance avec Avraham, un Exil de 400 ans, sa descendance n’a séjourné que 210 ans en Egypte, car ce nombre d’années suffit pour réaliser "l’épuration de la morsure du Serpent", condition nécessaire et suffisante pour recevoir la Torah. Quant à savoir comment devons-nous compléter les 190 années manquantes (400-210) ; du fait que "la Torah ne peut subsister que dans une personne qui est prête à mourir pour elle" - ainsi, grâce à la "servitude" de l’étude de la Torah [l’étude avec fatigue jusqu’à "mourir"], nous complétons le décret de servitude des 400 ans.

Plus encore, enseigne le Torah Ohr (sur Chémot), de même que nos ancêtres ont mérité le Don de la Torah "Niglé" (dévoilée), "grâce" à la servitude des "travaux rudes, de l’argile et des briques" (comme nous le révèle le Zohar), de même, par l’étude assidue durant le dernier Exil, nous mériterons le dévoilement de la partie profonde de la Torah (Nistar).

Nous pouvons aussi rappeler l’enseignement de la guémara (Erouvin 54b) selon lequel, Rabbi Pereida avait un élève pour qui, il se devait de répéter 400 fois son enseignement, et la guémara de conclure que Rabbi Pereida mérita en récompense de vivre 400 années de plus.
Le parallèle [enseigné par le Zohar] entre les 400 ans de servitude égyptienne et le labeur de l’étude de la Torah, fut pour Rabbi Pereida, une source d’inspiration pour sa méthode de répétitions de l’enseignement de la Loi, ce qui lui valut un ajout de 400 années de vie, à l’instar de l’étude assidue qui a la capacité de compléter les années manquantes du décret divin.

Le Temple

+ "[Yossef] tomba au cou de Binyamin et pleura" (Vayigach 45,14).

-> "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)
Comme le cou, situé au haut du corps, le Temple est la couronne de gloire du peuple juif.
Tout comme c'est dans le cou que passent les artères indispensables pour la vie dans le corps, c'est par le Temple que passent les artères apportant la vie au peuple d'Israël.
De même que c'est autour du cou qu'on porte des bijoux, le Temple est paré par les Cohanim et les Lévi'im qui sont "les ornements" du peuple d'Israël.
De même que les ornements sont suspendus au cou, la réussite du monde est suspendue au Temple.
De même que le cou est plus belle partie du corps, le Temple est le lieu le plus beau du monde.
[rabbi Yossef Deutsch]

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-> Le Temple est appelé "cou", ainsi qu'il est écrit : "Ton cou est comme une tour d'ivoire" (Chir haChirim 7,5).
Tant que le Temple existait, Israël fut prospère et libre, et pouvait marcher la tête haute et la nuque raide.
Dès la destruction du Temple, Israël commença à subir des humiliations et des persécutions.
Les nuques des juifs se courbèrent, ils ne purent plus jamais relever la tête au sein des nations.

Le Temple est désigné de cette façon pour une autre raison. A la différence des autres parties du corps, si le cou d'une personne est tranché, celle-ci meurt. Il en va de même du Temple sans lequel Israël ne peut vivre.

Lorsque le Temple existait, si un homme péchait par inadvertance, il offrait un sacrifice pour expier sa faute.
Nos Sages enseignent que personne, à Jérusalem, n'allait dormir avant d'avoir expié un péché.
Deux sacrifices quotidiens étaient offerts dans le Temple : un le matin et un autre le soir (Bamidbar 28,4).
Le sacrifice du matin servait à expier les péchés commis durant la nuit, tandis que celui du soir annulait les fautes de la journée.
Les gens étaient ainsi purifiés de tout péché. Aujourd'hui, malheureusement, nous ne sommes plus en mesure d'effacer nos péchés.
[Méam Loez - Vayigach 45,14]

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-> Le cœur de tous les juifs doit être dirigé vers un seul et même endroit : le Temple.
Le cou est ce qui relie la tête avec le restant du corps, et cela symbolique la liaison entre la spiritualité (la tête) et la matérialité (le restant du corps).
Il en est de même avec la fonction du Temple, qui est de relier ensemble : la spiritualité avec la matérialité, le Ciel avec la terre.
La guémara (Béra'hot 30a) affirme que le Temple est le conduit qui nous connecte avec le Ciel (chamayim).
La prière de chaque juif s'élève au Ciel par le biais du Temple, et Hachem nous comble de bénédictions d'En-Haut jusqu'à ce monde par le biais du Temple.
[Avné Nézer]

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-> b'h, provenant du divré Torah : https://todahm.com/2015/12/27/4266

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+ "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)

-> Comme le cou est dans la partie haute de l'homme (juste sous sa tête), et représente sa splendeur, le Temple est dans la partie haute de la terre d'Israël (à Jérusalem) et représente sa splendeur.
[Maharcha]

-> C'est à travers la trachée artère du cou que s'effectue la respiration (néchima) qui assure la vitalité de l'âme (néfech) et c'est à travers l’œsophage du cou que s'effectue le transit de la nourriture et de la boisson qui assurent la vitalité du corps.
De même, c'est à travers le Temple que se déverse dans le monde l'abondance sur le plan spirituel et sur le plan matériel.
[Sifté 'Hakhamim]

-> De même que c'est sur le cou d'une femme que sont placées la majorité de ses bijoux et parures, c'est pour le Temple qu'Israël a prélevé son or, son argent et ses parures.
[Torah Témima]

-> Durant la période d'existence du Temple, le cou d'Israël est levée et dressé.
Cependant, durant la période où le Temple est détruit, Israël marche la tête basse et son cou est courbé.
[Méam Loez]

-> Les lettres du mot : "tsavar" (cou - צואר) peuvent se réarranger pour former le mot : "otsar" (trésor - אוצר) qui désigne le Temple selon le verset : "Apportez toutes les dîmes dans Mon "otsar" (trésor) afin qu'il y ait des provisions dans Ma maison" (Mala'hi 3,10).
Ainsi, le cou (צואר) et le Temple (אוצר) sont formés des mêmes lettres hébraïques.
[Ben Ich 'Haï]

Faire les 100 bénédictions avec humilité

La guémara (Ména'hot 43b) dit que l'on a l'obligation de faire 100 bénédictions chaque jour, et apprend cela du verset (Devarim 10:12) du verset : "Et maintenant, Israël, qu'est-ce que (ma - מָה) Hachem, ton D., demande de toi" (Ekev 10,12).
Il est dit que le mot "ma" doit être lu comme "méa"(100), ce qui fait allusion aux 100 bénédictitons quotidiennes.

Les 100 bénédictions quotidiennes sont représentatives des 100 adanim (socles) qui soutenaient le Temple. Ainsi, lorsque la guémara dit que le mot "ma" (מה) doit être lu comme "méa", cela peut être compris comme signifiant que si quelqu'un se rend semblable à rien ("ma" - ma ani = que suis-je?), il peut accomplir de grandes choses avec ses 100 bénédictions, car ses actions sont aussi aussi puissantes que le Temple lui-même.
Ceci est dû au fait qu'une personne qui est humble a la capacité de créer de grandes influences, tout comme le Temple.
[Noam Elimélé'h - 'Hayé Sarah 23,1 ]

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[grâce à notre humilité et l'annulation de notre égo, nous accomplissions des actes aussi grands que les fondations/bases du Temple (100 adanim), et ce même de nos jours en son absence. ]

La Torah est comme des briques.
Les traits de caractère (midot) sont comme le mortier qui va permettre à ces briques de devenir un [bel] édifice.
[rabbi Avraham Twerski]

"Le 7e mois, le 27e jour du mois, l’arche s’arrêta sur les monts Ararat" (Noa'h 8,4)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle jugé nécessaire de préciser le nom de la montagne sur laquelle l’arche s’est arrêtée?
Comme nous le savons, chaque mot de la Torah vient nous enseigner une leçon, ou nous apporter un conseil ; aussi, quel enseignement peut-on tirer de cette précision?

-> Rabbi David Pinto répond :
Il est intéressant de noter que le nom Ararat a la même valeur numérique que le terme kadoch (saint), notion s’opposant directement à celle de l’impureté propre aux unions illicites, conformément au verset : "Soyez saints! Car Je suis saint, Moi, Hachem votre D." (Vayikra 19,2), que Rachi interprète dans le sens suivant : "Eloignez-vous de la débauche".
Autrement dit, D. a envoyé le déluge car les hommes avaient porté atteinte à Sa sainteté et à Son Nom en péchant dans le domaine des unions illicites. Suite au déluge, le monde s’est retrouvé purifié des réchaïm, ne laissant comme survivants que les justes (tsadikim), Noa’h et sa famille.
Ainsi donc, le monde a été purifié à "Ararat", c’est-à-dire qu’il a retrouvé sa sainteté. Simultanément, le Nom divin, auquel la génération du déluge avait porté atteinte, a été restauré.

En s’appuyant sur cette idée, le Kli Yakar explique pourquoi la Torah a jugé nécessaire de détailler les mesures de l’arche. En effet, il est écrit : "Et voici comment tu la feras : 300 coudées seront la longueur de l’arche ; 50 coudées sa largeur, et 30 coudées sa hauteur" (Noa'h 6,15).

=> Si la Torah a rapporté ces mesures, quelle leçon doit-on en tirer ?

Le Kli Yakar explique, comme nous l’avons mentionné précédemment, que la génération du déluge a fauté dans le domaine des unions prohibées, portant ainsi atteinte au Nom Ya (יה).
Le détail des mesures de l’arche est une allusion à cet enseignement. La longueur de l’arche était de 300 cents coudées, et sa largeur de 50, ce qui fait une superficie de 15 000 coudées. On retrouve donc le chiffre 15 dans chaque espace de mille coudées de superficie.
La hauteur de l’arche était de 30 coudées, ainsi chacun des 3 étages était-il haut de 10 coudées. La superficie de l’arche étant de 15 000 coudées, la contenance d’un étage haut de dix coudées était par conséquent de 150 000 coudées. Nous obtenons donc le chiffre 150, qui est également un multiple de 15 (dix fois quinze).
Le nombre 15, qui revient comme un fil rouge dans les mesures de l’arche, fait allusion au Nom Ya (יה), de valeur numérique 15, et nous enseigne que l’arche avait pour but de restaurer ce Nom divin, auquel la génération du déluge avait porté atteinte.
[selon la guémara (Ména'hot 29b) : "Avec le nom [Youd-Hé - יָהּ], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres le monde fut créé".]

Nous pouvons ajouter que le mot téva (arche - תיבה) lui-même fait allusion au Nom Ya (יה), que l’on retrouve dans ses 2e et 4e lettres (respectivement, Youd, et Hé). Cela nous enseigne, à nouveau, que l’arche venait réparer l’atteinte portée au Nom divin, en même temps que la corruption de la terre.

Shofar – La force des sanglots, des larmes

+ Shofar - La force des sanglots, des larmes :

=> Pourquoi sonne-t-on 100 sonneries de Shofar à Roch Hachana?

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 33b) nous enseignent que les 100 sonneries du Shofar font le pendant des cent sanglots de la mère de Sissera.

-> Rabbi Chabtaï Youdélévitz (Drachot Hamaguid) demande si c'est parce que la mère de Sissera a pleuré que l'on sonne 100 sonneries.
Sissera était un homme valeureux. Il sortait victorieux de ses combats très rapidement. Aucune bataille ne se prolongeait plus de 6 heures.

Lorsqu'il sortit contre Barak ben Avino'am, il se munit de 900 chars et 40 000 chefs de légion. Il était sûr d'arriver à bout de l'armée d'Israël.
Mais cela ne se déroula pas ainsi. La mère de Sissera attendit son retour du champ de bataille.
Très inquiète, elle se mit à pleurer, comme il est écrit : "Elle a regardé par la fenêtre. À travers le grillage, elle a jeté sa plainte". Elle émit 100 sanglots.

À la 6e heure, voyant qu'il ne revenait pas, elle craignit pour la vie de son fils. Elle se demanda : "Où est mon fils?", "Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Qui retient donc la course de ses chariots?" (Choftim 5,28)

D'où nos Sages déduisent-ils qu'elle a émis 100 sanglots? Si nos Sages le savent, c'est que le Ciel le leur a dévoilé.
Hachem envoie un ange pour compter les larmes et les sanglots de l'homme. Un ange a décompté les sanglots de la mère de Sissera, qui souffrait de ne pas voir son fils de retour. Une larme s'est ajoutée à l'autre, jusqu'à ce qu'elle en ait versé cent.

Ces pleurs ont grandement impressionné les cieux. C'est pourquoi la coutume de sonner 100 fois du Shofar a été instituée afin d'amoindrir la puissance de ces sanglots. Un sanglot de notre initiative permet de nous épargner de nombreux sanglots.

=> Sissera était un impie incirconcis et malgré tout, si sa mère le pleure, la force de ses sanglots est incommensurable. Et si les larmes de la mère de Sissera ont un tel impact, à plus forte raison les larmes d'une mère juive, qui se soucie de l'éducation sainte et pure de ses enfants et qui pleure des tréfonds de son âme.
[de même pour tout juif, qui sera toujours l'enfant adoré de papa Hachem. ]

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-> Les sons du Chofar reflètent les 3 états d'âme de l'homme.
La première Tékiya est un son simple et direct qui s'apparente à l'état sain de l'individu. Hachem a créé l'individu droit et c'est lui qui s'est détérioré et est devenu un homme têtu et pervers.
Chévarim ressemble à des gémissements. Ils font allusion à la maladie (spirituelle) de l'homme.
La Téroua, ces sons saccadés représentent la situation où l'individu a tellement fauté que son âme est perdue et retranchée du peuple juif.

Le Chlah haKadoch ajoute : l'homme doit gémir et émettre de longs sanglots, verser des larmes à plus soif et se repentir, car Hachem accepte ceux qui reviennent vers Lui.
Grâce à la téchouva, l'être humain redevient droit comme il était à sa création.
C'est la dernière Tékiya, qui est un son simple et direct, car Hachem est bon et droit et c'est pourquoi, Il indique les fautes en chemin.

-> Le Tiféret Chmouël reprend les propos du Chlah haKadoch et ajoute un aspect : le son du Shofar fait trembler l'homme, comme il est écrit : "Le Chofar sonnera-t-il dans une ville sans mettre le peuple en émoi?" (Amos 3,6). La peur, la honte et la frayeur incitent l'individu à faire téchouva. Ce dernier est littéralement ressuscité et devient comme un nouveau-né.

-> C'est ce qu'explique le rabbi de Pchiss'ha, de souvenir de juste béni, que les lettres du mot Shofar forment "Shorech - Poré - Roch Véla'ana".
Le Shofar lave le cerveau de tout faute, la lumière de la Téchouva et de la pureté pénètre alors l'homme. Il est appelé shofar, car il est "Mé'haper" améliore l'individu comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Sota 11b) : que la sage-femme embellit le nourrisson.

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+ Le Shofar - message qu'il n'ait jamais trop tard pour revenir vers Hachem, que rien n'est perdu, que tout le monde peut mériter le meilleur d'Hachem :

-> Les fils de Kora'h se sont ravisés à la dernière minute

-> Dans le livre Divré Haggada, est rapportée la question suivante du rav Elyachiv : pourquoi dit-on 7 fois : "Lamnatséa'h Livné Kora'h" avant les sonneries du Shofar et quel mérite a eu Kora'h pour qu'on mentionne ses enfants (qui plus est en ce jour si important de Roch Hachana, au moment crucial de la sonnerie du Shofar!).

Le rav Elyachiv nous dit que Rachi dans le Téhilim (42,1) nous enseigne :
"Livné Kora'h" ce sont Assir, Elkana et Aviassaf, qui étaient au début du même avis que leur père (Kora'h), et qui ont abandonné ensuite la dispute. Quand leur entourage a été englouti, la terre a ouvert sa bouche et ils y avaient leur place, comme il est écrit : "Les fils de Kora'h ne sont pas morts".
Ils ont alors chanté et institué des psaumes (téhilim). Puis ils sont remontés des entrailles de la terre et ils ont prophétisé sur les exils, la destruction du Temple et la royauté de David.

Les enfants de Kora'h ont eu le mérite de chanter devant Hachem, car ils se sont ravisés à la dernière minute. (il n'est jamais trop tard, même pour quelqu'un qui a fait une faute grave comme celle de Kora'h!)

Dans le livre Emounat Ité'ha, il est dit : "Et tous les Bné Israël qui étaient autour d'eux s'enfuirent à leurs cris" (Kora'h 16,34). Pourquoi se sont-ils enfuis?
"À leurs voix" (lékolam), car ils ont entendu les fils de Kora'h dire "Lamnatséa'h Livné Kora'h Mizmor", qui sont les initiales de Lékolam.
Les fils de Kora'h se sont ravisés et de leur chant, ceux qui étaient autour d'eux (dans le cadre de la révolte de Kora'h) se sont enfuis.

=> Nous rappelons cela au moment du Shofar car : de la même façon, nous sommes à même de profiter de ces saints instants avant la sonnerie du Chofar, d'atteindre des sommets inégalés et de mériter une récompense éternelle.
[même si notre vie était une chute vers les bassesses de la terre, à l'image des fils de Kora'h en un instant on peut en sortir et mériter le meilleur pour l'éternité (Hachem étant plein de miséricorde à ce moment, mais à nous de Lui faire ce trou pour commencer à briser notre cœur pour Lui). ]