Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Lorsqu'une personne atteint l'état de "néant" (ayin) et s'attache ainsi à D., la source de la vie, elle est imprégnée de la vitalité divine.
[ en nous vidant de notre égo, nous nous ouvrons à la vitalité divine. Cette vitalité est la source ultime du bonheur, puisque le bonheur n'est que l'exubérance que nous ressentons d'être en vie. Ainsi, paradoxalement, plus nous sommes concentrés sur D. et moins nous sommes concentrés sur nous-mêmes, plus nous sommes joyeux. ]

À travers la personne, la vitalité divine atteint ce monde, et cette vitalité divine élève alors la conscience du monde jusqu'à D., le Maître de tout, de sorte que tout s'attache à D.
[ ainsi, plus nous nous rapprochons du "néant" (de notre égo, au profit) de la conscience divine totale, plus nous répandons la conscience divine sur tous ceux avec qui nous sommes en contact. ]

L'humilité engendrée par la réflexion sur la grandeur d'Hachem [ex: comme lorsqu'on se prosterne avec kavana devant Hachem dans notre prière], permet de comprendre sa propre bassesse et d'atteindre la conscience du "néant" (ayin). Grâce à cette dynamique, tous les jugements Divins sévères sont "adoucis", c'est-à-dire transformés en faveur Divine.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,6]

"Il (Avraham) leva les yeux et vit 3 personnages debout près de lui. En les voyant, il courut vers eux" (Vayéra 18,2)

-> Le rabbi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique :
Lorsqu'il voit quelqu'un, un tsadik peut discerner si la personne est droite (bonne/juste) ou non.
Cela signifie que lorsqu'un tsadik regarde quelqu'un et qu'il éprouve un état accru de clarté mentale et une grande lumière spirituelle, il sait alors que la personne qu'il voit est droite.
Dans le cas contraire, c'est-à-dire s'il n'éprouve aucune clarté mentale supplémentaire, il sait que la personne n'est pas droite.

C'est le sens allégorique du verset "il leva les yeux et vit" = en voyant les 3 hommes qui attendaient à l'extérieur de sa tente, Avraham fit l'expérience d'une clarté mentale accrue et d'une grande lumière spirituelle. Par conséquent, il fut immédiatement attiré par eux ; "il courut vers eux".

Repousser punition des nations après la venue du machia’h

+ La punition des nations envers Hachem est repoussée après la venue du machia'h :

-> Une fois qu'Avraham est né et a commencé à servir D., Hachem n'a plus puni aucune nation pour s'être rebellée contre Lui ; Il a seulement puni une nation qui a perpétré le mal contre les descendants d'Avraham.
Néanmoins, D. se souvient de la méchanceté des nations à Son égard et les punira dans l'avenir messianique. [voir midrach Béréchit rabba 33,1 ]

En revanche, avant qu'Avraham ne naisse et ne commence à servir D., Hachem punissait les gens qui l'irritaient, comme nous le voyons dans la génération du Déluge et la génération de la Dispersion.
[selon le Séder Olam rabba (1), Avraham avait 48 ans lors de la dispersion de la tour de Bavél. ]
Après l'apparition d'Avraham, cependant, Il n'a puni que les nations qui ont opprimé la progéniture d'Avraham.
[ nous constatons donc que les prophètes ont prophétisé la future rétribution Divine contre les autres nations pour leur méchanceté (racha) en général, en plus de leur méchanceté à l'égard du peuple juif. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Noa'h 6,17]

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=> À l'origine, D. punissait toutes les nations pour leur méchanceté, mais cela a changé lorsqu'Avraham a commencé à servir Hachem. Depuis lors, D. ne punit les nations que pour l'oppression des juifs. Il reporte la punition des nations pour d'autres formes de méchanceté jusqu'à l'ère messianique.

[on peut préciser qu'en se révoltant contre un juif on se révolte aussi contre leur papa Hachem]

Shabbath = retour vers la spiritualité

+ Shabbath = retour vers la spiritualité :

-> Par ses actes, un juif, bien que créature terrestre, peut mériter tout au long de sa vie de voyager dans les mondes supérieurs.
[ "voyager dans les mondes supérieurs" signifie s'accrocher mentalement (dvékout) à D.
Le Ramban (Dévarim 11,22) décrit cet état comme le fait de penser constamment à D., même, par exemple, lors de conversations avec d'autres personnes.]

C'est particulièrement le cas pendant le saint Shabbath. La sainteté du Shabbat étant si grande, un juif qui l'observe s'attache automatiquement ce jour-là à une sainteté très intense.
Ainsi, le juif retourne à sa source le Shabbath.

Le verset continue "de toute Son œuvre que D. a créée pour faire" (mikol méla'hto acher bara Elokim laassot), en insistant sur le verbe "faire" (lasssot), ce qui signifie que même Son œuvre qu'Il a créée dans le monde de Assiya, c'est-à-dire l'être humain, retourne dans ses pensées le Shabbath vers les mondes supérieurs, en raison de l'éclat et de la sainteté extraordinaires du Shabbath.

[la Torah nous informe que même une personne dont la conscience est fermement ancrée dans la matérialité du monde matériel d'Assiya peut s'élever à la conscience spirituelle le Shabbath, afin que personne ne pense que seules les personnes "saintes" (dont la conscience divine peut être décrite comme reflétant les mondes d'Atsilout, de Béria ou de Yétsira) peuvent faire l'expérience de cet attachement le Shabbath.
Ainsi, toute la phrase doit être lue comme suit : "Le [Shabbath], [le juif] retourne [à sa source], même [le juif matériel,] l'œuvre de D., qu'Il a créée [dans le monde d'Assiya]".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,3]

Les 930 ans d’Adam

"Tout le temps qu’Adam vécut (אֲשֶׁר חַי) fut donc de 930 ans ; et il mourut" (Béréchit 5,5).

=> A quoi font allusion les «neuf cent trente ans» de la vie d’Adam haRichone?

On peut citer les 2 réponses suivantes :
1°/ Le mot "vécut" semble superflu. Le verset aurait pu dire : "Tous les jours d’Adam furent de ..."
Nos sages disent qu’en réalité, Adam aurait dû vivre 1000 ans, comme D. lui avait annoncé : "Le jour (בְּיוֹם) où tu en mangeras, tu mourras" (Béréchit 2,17).
Quel est ici le sens du mot "jour" (יוֹם)? Il est écrit : "1000 ans sont à Tes yeux comme un jour (כְיּוֹם - KéYom)" (Téhilim 90,4).
Il avait donc été prévu qu’Adam vive "un jour" de D., soit 1000 ans. Cependant, 70 ans lui ont été pris pour les donner au roi David [Pirké déRabbi Elièzer].
Pour cette raison, le verset dit: "Tous les jours qu’Adam vécut" = réellement, car il était censé vivre soixante-dix ans de plus [Haktav véHakabala].

C’est de cette façon que les Livres expliquent ce verset (à propos du roi David) : "Et moi, je suis un ver et non un homme, un objet de honte pour l’homme (Adam), méprisé par les peuples" (Téhilim 22,7).
Le roi David se lamente de son insignifiance : "un objet de honte pour Adam" qui lui a octroyé 70 années de sa vie afin qu’il réalise quelque chose dans le Monde. En fin de compte, il a honte vis-à-vis d’Adam de n’avoir rien accompli.
A noter que sur le verset du psalmiste : "1000 ans à Tes yeux sont comme la journée d’hier quand elle est passée, plus une veille dans la nuit" (Téhilim 90,4), Rachi explique que puisque une "journée" pour D. est un peu moins de 1000 ans (car il faut ajouter "la veille dans la nuit" pour obtenir 1000 ans), celle-ci correspond à l’âge d’Adam HaRichone, soit 930 ans.

2°/ Adam HaRichone entama un processus de téchouva le jour où il fauta, qui est aussi le jour de sa création. Toute sa vie, son crime fut en permanence face à lui, ce qui eut pour effet qu’il vécut meurtri et brisé.
Ainsi, pouvons-nous remarquer que son âge (930 ans) correspond à la valeur numérique du mot "Taanit" (תענית - le jeûne qui accompagne la téchouva).
Par ailleurs, la faute d’Adam HaRichone eut pour conséquence les souffrances des 4 Exils sensés durer, si ce n’étaient nos nombreuses fautes qui les ont prolongés bien au-delà de ce compte, également une période de "930 ans" (400 ans d’Exil d’Egypte, 88 ans d’Exil de Babel [18 ans de domination babylonienne avant 70 ans de destruction du Premier Temple], 34 ans d’Exil de Perse, 180 d’Exil de Grèce, et le reste [228 ans] réservé à l’Exil d’Edom) [voir Mégalé Amoukot - Chémot].

Par ailleurs, sur le verset: "Le second jour, l’offrant fut Nethanel, fils de Tsouar, Prince d’Issakhar, lequel présenta pour offrande: un plat d’argent (Kaarat Kessef - קַעֲרַת כֶּסֶף)" (Nasso 7,18-19), Rachi commente : "La valeur numérique des lettres des mots, Kaarat Kessef (קַעֲרַת כֶּסֶף) est de 930, soit le nombre d’années de vie d’Adam (voir Béréchit 5,5)".
Le lien entre le nombre d’années d’Adam HaRichone et l’inauguration de l’Autel du Michkan peut être vu comme une allusion à la force de la téchouva et au pouvoir expiatoire des Sacrifices, En effet, en utilisant ces 2 moyens, Adam HaRichone sut transformer une vie éphémère ("Le jour où tu en mangeras, tu mourras"), causée par sa faute, en un vie longue et riche octroyée en conséquence de son repentir et de ses offrandes à D.

Les 4 étapes de la délivrance d’Egypte

La délivrance d’Egypte comporte "4 expressions de guéoula" : "Véhotséti" (וְהוֹצֵאתִי - Je vous sortirai), "Véhitsalti" (וְהִצַּלְתִּי - Je vous sauverai), "Végaalti" (וְגָאַלְתִּי - Je vous affranchirai) et "Vélaka'hti" (וְלָקַחְתִּי - Et Je vous prendrai) (voir Vaéra 6,6-7)

-> Rabbénou Bé'hayé nous apprend (au nom du midrach) que ces 4 expressions correspondent respectivement aux 4 promesses divines concernant la Délivrance d’Egypte :
1°/ Qu’ils sortiront du joug de l’esclavage
[la guémara (Roch Hachana 11a) nous enseigne que 6 mois avant la Sortie d’Egypte, l’esclavage prit fin] [le premier Tichri].
2°/ Qu’ils seront séparés définitivement de l’emprise des égyptiens (du fait qu’ils quitteront l’Egypte à la suite de la mort des premiers-nés) [le 15 Nissan].
3°/ Qu’ils vivront l’ouverture de la Mer (la délivrance complète) [le 21 Nissan].
4°/ Qu’ils connaitront le don de la Torah (la finalité de la sortie d’Egypte) [le 6 Sivan].

-> Le midrach (Chémot rabba 6,4) enseigne que les 4 expressions de Délivrance correspondent aux 4 décrets qu’ordonna Pharaon sur les Bné Israël, et c’est pour cela que les Sages instituèrent les 4 coupes de vin le soir de Pessa’h.
Concernant les 4 décrets de Pharaon, il s’agit :
1°/ "Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur l’argile et la brique" (Chémot 1,14).
2°/ "Si c’est un garçon, faites-le périr" (Chémot 1,16).
3°/ "Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve et toute fille laissez-la vivre" (Chémot 1,22).
4°/ "Qu’il y ait donc surcharge de travail pour eux et qu’ils y soient astreints" (Chémot 5,9).

-> Les 4 expressions de Délivrance conviennent également aux délivrances des 4 Empires ayant asservis Israël durant ses exils : Babel (Babylonie), Paras (Perse), Yavan (Grèce) et Edom (Rome). [voir Béréchit Rabba 88, 5]

La relation avec les 4 décrets de Pharaon est la suivante :
- Babel (où fut construite la Tour de Babel rappelle "l’argile et la brique") ;
- Paras (le décret d’extermination d’Haman rappelle "la mort des garçons") ;
- Yavan (le décret des grecs envers les jeunes filles à marier, rappelle l’ordre de "laisser vivre les filles [pour les épouser]") ;
- Edom (l’exil le plus accablant de l’histoire rappelle "la surcharge de travail").

-> Ces 4 Empires ont tiré leur vitalité respectivement des 4 fautes les plus graves : l’idolâtrie, le meurtre, l’inceste et la médisance (équivalente à elle seule aux 3 autres).
La délivrance de ces 4 exils fut procurée par le mérite, respectivement, d’Its’hak, de Yaakov et d’Avraham et de Moché. [voir Chem MiChmouël].

-> On peut comprendre la raison d’un partage en 4 étapes des exils et des délivrances à travers 3 commentaires :
1°/ Le Arizal enseigne que les 4 Exils découlent des quatre lettres du Tétragramme (יהוה) abimées par les fautes ayant entrainé les existences : Youd – pour Babel, Hé – pour Paras, Vav – pour Yavan et Hé – pour Edom.
L’exil d’Egypte, le premier duquel résultent les 4 autres : "Tous les Empires s’appelle Mitsraïm (Egypte) car ils ont martyrisé (Metsirine) les juifs" (midrach Vayikra rabba 13), correspond à la pointe du Youd (kotso chel youd).
2°/ Le chiffre "Quatre" fait allusion à la dispersion d’Israël aux 4 coins du monde lorsqu’il subit l’Exil (voir Maharal de Prague - Netsa’h Israël)
[à noter que la lettre "Dalet" (ד), de valeur numérique 4, signifie "pauvre" (dal) et fait allusion à la condition de la Chékhina en exil - Likouté Moharan]
3°/ La halakha stipule (Lois de celui qui cause un dommage corporel 1,1) : "Qui blesse autrui est tenu de payer 5 indemnités, qui sont : le dommage, la souffrance, les frais médicaux, le chômage et la honte".
Concernant l’esclave, seuls 4 indemnités lui sont à payer, le "chômage" n’étant pas retenu du fait qu’il soit pleinement au service de son maître ...
Les égyptiens ont opprimé les esclaves juifs plus qu’il ne fallait, plusieurs d’entre eux devinrent boiteux, sourds, aveugles ... ainsi, fallait-ils qu’ils payent ces 4 indemnités qu’Hachem transforma en 4 étapes de Délivrance qui firent souffrir l’oppresseur.
[‘Hida]

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b'h, voir :
-> le passage sur les 4 coupes à Pessa'h : https://todahm.com/2022/05/18/le-seder-quelques-enseignements

-> aussi sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/01/5990-2

"Le peuple se lèvera et se détournera" (Vayélé'h 31,16)

=> Le verset dit que "le peuple se lèvera", mais en quoi est-ce une élévation? Au contraire, c'est une descente, puisqu'il se détournera!

En fait, le verset vient signifier que le peuple se lèvera, c'est-à-dire s’élèvera au dessus de ses chefs. Et quand c'est le peuple qui dirige et que ce ne sont plus les chefs d'Israël qui conduisent le peuple, alors la suite des événements et que ce peuple "se détournera".
Quand c'est le peuple qui prend le pouvoir sur les dirigeants, cela est le début de sa chute.
[Mikra méForach]

"Ce n'est pas avec vous seuls qu'Hachem a contracté cette alliance" (Nitsavim 29,13)

-> Ce verset indique qu'Hachem n'a pas contracté son alliance seulement avec ceux qui étaient présents, mais même avec ceux qui n'étaient pas là, car toutes les âmes étaient alors présents.

Mais ce verset peut aussi suggérer une autre intention.
"Ce n'est pas avec vous seuls" = c'est-à-dire que ce n'est pas avec vous, quand vous êtes seuls, "qu'Hachem a contracté cette alliance". L'alliance d'Hachem n'a pas été conçue pour ceux qui sont seuls et séparés de la communauté, mais elle concerne tout le peuple Juif, quand chacun est rattaché et intégré dans l'ensemble de la collectivité d'Israël.
[rabbi 'Haïm Méir de Viznitz]

"Hével apporta lui aussi [un sacrifice]" (Béréchit 4,4)

-> Puisque personne ne souffre si Hachem ne l’a pas décrété. Quelle était la faute de Hével qui entraîna que Kaïn a pu le tuer?

Il n’apporta une offrande que pour faire aussi comme Caïn, mais il pensa que de par lui- même, il ne méritait pas de s’approcher d’Hachem.

=> Sa faute était d’avoir désespéré de mériter s’approcher d’Hachem.

[Chem miChmouel]

"Voici comment vous devez le manger : votre ceinture à la taille, les chaussures aux pieds et le bâton à la main. Mangez-le à la hâte ; c'est le sacrifice de Pessa'h pour Hachem" (Bo 12,11)

-> Les juifs devaient garder "les chaussures aux pieds" pour se rappeler la faute de la vente de Yaakov lorsque ses frères utilisèrent l'argent de la vente pou s'acheter des chaussures.
A cause de cela, les juifs avaient dû pétrir de l'argile de leurs pieds nus [en tant qu'esclaves].
Pour montrer que ce péché était à présent expié, Hachem instruisit les juifs de garder leurs chaussures aux pieds pour consommer le sacrifice.

Ils devaient garder leur bâton à la main pour symboliser leur indépendance.
Jusqu'à présent, les bâtons se trouvaient dans les mains des égyptiens pour les battre chaque fois qu'il manquait une seule brique à leur quota.
A présent, ils pouvaient avoir leur bâton en main, pour montrer qu'ils étaient leurs propres maîtres.

Le sacrifice devait être consommé rapidement afin que les juifs ne jouissent pas de son goût.
S'ils avaient pu le manger lentement, ils en auraient savouré la viande et auraient davantage pensé à leur satisfaction qu'au commandement Divin. La mitsva aurait été alors imparfaite.
Hachem dit donc : "Mangez-le à la hâte ; c'est un sacrifice Pessa'h pour Hachem" = en le mangeant à la hâte, ils ne dériveraient pas de plaisir physique de la viande et n'auraient pour objectif que l'offrande à Hachem.
[...]

"Mangez-le à la hâte" = il y avait un raison mystique à leur empressement. Les juifs avaient déjà franchi 49 des 50 portes d'impureté. S'ils avaient passé la 50e, ils n'auraient jamais pu quitter l'Egypte.

La sortie d'Egypte se produisit par l'intermédiaire de Moché qui ne pouvait lutter contre les Forces du mal existant au-delà de la 50e porte.
Moché lui-même avait pu franchir 49 portes de sainteté. Chaque porte qu'il avait passée lui avait donné le pouvoir de dominer les Forces de la porte d'impureté correspondante.
Or, puisqu'il n'avait eu accès qu'à 49 portes, il ne pouvait faire sortir son peuple que par la 49e porte d'impureté.
Si les juifs avaient traversé la 50e porte, aucun être humain n'aurait pu les en faire revenir.
Hachem avait donné à Avraham le choix que ses descendants connaissent l'exil ou le Guéhinam (purgatoire).
Avraham choisit l'exil afin que s'ils fautaient, ils ne soient pas éternellement condamnés au Guéhinam.

C'est pour cette raison que les juifs devaient être libérés par Moché, et non par D. Lui-même.
Si Hachem en personne avait libéré les juifs aucune nation n'aurait jamais plus été capable de les asservir.
Le choix que fit Avraham, l'exil plutôt que le Guéhinam, n'aurait donc pas pu prendre effet.

Par contre, la rédemption finale se produira par l'intermédiaire de Hachem seul.
A ce sujet, le prophète prédit : "Vous ne partirez pas à la hâte ('hipazon) ; vous ne vous enfuirez pas, car Hachem ira devant vous" (Yéchayahou 52,12).
La rédemption finale aura lieu par Hachem seul et non par un mortel.
Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, ils durent le faire rapidement parce que s'ils avaient franchi la 50e porte d'impureté, Moché n'aurait pas pu les en faire revenir.
Par contre, la rédemption finale sera accomplie par Hachem Lui-même ; de la 50e porte d'impureté, D. pourra les racheter.
Il n'y aurait plus d'exil par la suite puisque personne n'oserait plus jamais asservir les juifs.

[Méam Loez - Bo 12,11]

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+ "Les chaussures aux pieds et le bâton à la main"

-> Selon certains, les Nuées de Gloire conduisirent les juifs au mont Moriah à Jérusalem afin qu'ils puissent offrir le sacrifice de Pessa'h à l'endroit où serait, plus tard, construit le Temple.
Ensuite, les Nuées les ramenèrent à Ramsès d'où ils commencèrent leur périple dans le désert.

C'est en allusion à ce phénomène que Hachem dit, plus tard, aux juifs : "Vous avez vu ce que J'ai fait aux égyptiens, que Je vous ai portés sur des ailes d'aigle et vous ai amenés à Moi" (Chémot 19,4).
Hachem a précisé aux juifs qu'ils pourraient consommer le sacrifice Pessa'h "les chaussures aux pieds et le bâton à la main".
En effet, puisqu'il est interdit de marcher sur le Mont du Temple chaussé ou muni d'un bâton, les juifs avaient besoin d'une dispense particulière de D.
[Méam Loez - Bo 12,37]