Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Il a témoigné à faux contre son frère. Vous lui ferez comme il a projeté de faire à son frère et tu détruiras le mal de ton sein" (Choftim 19,18-19)

-> On appliquera aux faux témoins (édim zomémim) la peine qu’ils ont voulu imposer à la tierce personne.
Ainsi, par exemple, si leur témoignage avait entraîné que l'on condamne à mort une autre personne, alors les faux témoins seront exécutés.
Cependant, nos Sages expliquent que l'on exécute les faux témoins que si la tierce personne a uniquement été condamnée à mort, mais n’a pas encore été tuée du fait de leur témoignage.
Mais, si le tribunal a déjà mis à mort l’accusé, alors les faux témoins ne seront pas exécutés. En effet, la Torah dit : "On lui fera (au témoin) comme il a voulu faire à son frère", et la Torah orale explique : "Comme il a voulu faire mais pas comme il a fait."

Cette loi paraît très étonnante. Si déjà quand l'accusé a simplement été condamné à mort, alors les témoins seront tués, quand il a été effectivement mis à mort suite au témoignage, la logique voudrait qu'à fortiori les témoins soient tués!
=> Comment comprendre cela?

Nous allons voir b'h quelques réponses de nos Sages.

-> Le Ramban explique que Hachem siège avec les Sages dans le tribunal rabbinique.
Ainsi, si un homme a été exécuté par le tribunal suite au témoignage de 2 témoins, et qu’il s’avère par la suite que les témoins ont été confondus, si le Juge Suprême (Hachem) a laissé faire une telle chose que le tribunal mette à mort un individu, c’est qu’Il a trouvé bon que l’accusé soit tué.

En effet, ce dernier avait certainement commis des actions qui le condamnaient par le Tribunal d’En-Haut. Hachem a donc entraîné que celui-ci soit exécuté.
Ainsi, si le tribunal rabbinique exécute un homme c'est que cela a été décidé par Hachem.

C'est pourquoi, les témoins, même s'ils ont été confondus, ont permis de réaliser la Décision Divine, et ne seront donc pas exécutés.
En revanche, si l'accusé a été condamné à mort, puis les témoins ont été démentis avant l’exécution de l’accusé, alors on mettra à mort les témoins, car le Ciel n’a pas décidé que l’accusé mérite la mort.
En effet, les témoins ont donc réellement mis en place un plan pour tuer un véritable innocent, c'est pourquoi ils seront exécutés.

<--->

-> Le Maguid de Doubno apporte une parabole pour expliquer ce sujet.

Réouven fait convoquer Chimon au tribunal parce que ce dernier l’a giflé.
Le juge tranche alors que Réouven doit rendre une gifle à Chimon, et Réouven proteste : "Voilà que Chimon m'a giflé alors que je ne lui avais rien fait. En revanche, moi je vais lui donner un coup alors qu’il le mérite. La punition ne correspond donc pas à la faute !"

Si les faux témoins ont simplement cherché à entraîner la mort de quelqu'un d'innocent sans être parvenus à leur fin, alors quand on les met à mort, cette punition est équitable. En effet, ils seront tués sans avoir non plus réussi à commettre de faute concrètement.

Mais, si l’accusé est exécuté suite à leur témoignage, alors le fait de tuer les témoins n’est pas une punition équitable. En effet, ils ont entraîné la mort d’un innocent alors qu'eux seront tués suite à un réel crime.
Ainsi, cette punition n’est pas suffisante par rapport à leur si grave faute et ne pourra donc pas réparer cette faute. Or, puisque les peines de la Torah ne viennent que afin de réparer la faute commise (et non pas en tant que vengeance, que D. préserve), quel est donc l’intérêt de tuer ces faux témoins si cette peine ne suffit pas pour compenser et réparer leur faute.

<--->

-> Le Maharal de Prague explique que tant que le mauvais projet des faux témoins n'a pas encore été réalisé et que l’accusé n’a pas encore été exécuté, alors cette volonté sinistre de tuer leur prochain continue toujours a être "collée" à leur âme. Ils restent toujours attachés à cette idée et cherchent encore éperdument à réaliser leur plan.
=> C’est pourquoi, la Thora décrète qu’il faudra tuer les témoins, pour supprimer le mal du sein du peuple juif. En effet, ce mal brûle dans le cœur des témoins et il faut le supprimer.

Mais, si leur mauvais dessein a été réalisé et que l’accusé a été mis à mort, alors le mal et le désir du crime se trouvent séparés du cœur des témoins.
En effet, quand quelqu'un désire commettre une faute, tant que la faute n'est pas réalisée, cette personne "brûle" pour celle-ci. Mais une fois que la transgression a été commise, la personne se "refroidie", se calme, et son mauvais penchant le laisse seul avec sa conscience.

C’est pourquoi, nos Sages enseignent que "les réchaïm sont remplis de regrets", car une fois la faute commise, le mal se détache de leur cœur et les regrets commencent à prendre la place.
=> De ce fait, si les témoins ont entraîné la mort de l’accusé, la Torah tranche qu’on ne les tue pas, étant donné que le mal s’est détaché de leur personne, les tuer ne reviendrait donc pas à supprimer ce mal.

<--->

-> Rabbénou Bé’hayé rapporte une réponse plutôt technique. Il dit que si l’accusé a été exécuté, il se trouve que les 2 témoins confondus s'opposent aux 2 autres témoins qui les ont démentis.
Ainsi, il n’y a que 2 personnes (à savoir les 2 autres témoins) qui s’opposent aux dires des 2 témoins confondus. C’est la parole de 2 personnes contre 2 autres personnes.
Puisqu’il n’y a pas de majorité contre les témoins confondus, on ne peut donc pas les exécuter.

En revanche, si l’accusé n’a pas été exécuté, alors lui aussi s’ajoute aux deux autres témoins pour s’opposer aux témoins confondus et dire qu’ils ont menti.
Ainsi, il y a 3 personnes (les 2 autres témoins et l’accusé) qui s’opposent aux 2 témoins confondus. Du fait d’une majorité qui s’opposent à eux, on peut donc mettre à mort les 2 faux témoins.

[Source : issu d'un dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

<--->

-> Le châtiment infligé par le beth din fournit une expiation pour le fauteur même dans l'au-delà.
Par conséquent, lorsque les Edim zomémim (faux témoins) ont comploté la mort d'un innocent, ils sont condamnés à mort, et cette sentence suffit à expier leur faute.
Cependant, si les faux témoins ont réussi à faire exécuter l'accusé, leur crime est trop grave pour être pardonné.
Nous attendons donc que le beth din céleste administre un châtiment approprié pour le crime effroyable d'avoir calomnié un innocent et d'avoir causé sa mort.
[Méam Loez]

"Toutes les paroles de Torah que l'homme prononce avec ses lèvres et tous les souffles de paroles de Torah émanant de la bouche de l'homme qui étudie dans ce monde fusionnent avec l'air du monde pour se transformer en saintes formes spirituelles, qui déjà dans ce monde-ci, habillent l'homme, car elles sont vraiment une réalité spirituelle.

Après cela, lorsque l'homme quitte ce monde, elles le mènent aux racines des lettres de la Torah d'En-Haut, qui est la vie du monde futur.
Alors ses paroles et ses souffles se tiennent devant Hachem, et Lui demandent de juger favorablement cet homme.
Elles élèvent leurs voix et ne se taisent point, sans arrêt, elles implorent de juger favorablement cet homme afin qu'il soit épargné du jugement du guéhinam (enfer), tel qu'il est dit : "à ton coucher, elle te protégera".

De plus lors de la résurrection des morts, la Torah parlera et dira le mérite de l'homme, selon le degré qu'il s'est attaché et investi en elle, tel qu'il est dit : "et tu en parleras à ton réveil".
Et grâce à la Torah, ces hommes se lèveront entiers pour la vie éternelle."

[Zohar (paracha Vayichla'h 175) - rapporté dans le "Matok Midvach" de rabbi Daniel Frisch]

<--->

-> b'h, par exemple, également à ce sujet : https://todahm.com/2019/07/08/une-torah-de-vie

"Celui qui est doté de sagesse et sort de sa pesanteur pour s'adonner à l'étude de la Torah mérite que la voix de sa Torah se fasse entendre dans le Gand Eden.
Hachem l'écoute et les tsadikim lui demandent : "Maître du monde! De qui vient cette voix?"

Hachem leur répond alors : "C'est celle du tsadik Untel, c'est l'âme sainte qui repose en lui qui s'adonne à la Torah. Ecoutez-le donc, car sa voix m'est plus chère que tous les chants et les louanges que les anges M'adressent."

C'est à ce propos qu'il est écrit dans Chir haChirim (8,13) : "Celle qui est assise dans les jardins".
Hachem dit : "Tu es une âme sainte résidant dans ce bas monde, entre les déshonneurs et les souillures du corps, et si malgré cela tu t'adonnes à la Torah au milieu de la nuit, alors les âmes du Gan Eden écouteront ta douce et agréable voix.
C'est pourquoi, fais résonner la voix de Ma Torah, car Moi aussi J'aime la voix de ta Torah, et ainsi par le mérite de l'étude de la Torah, Je te donnerai une grande récompense dans le monde futur"."

[Zohar 'Hadach (Béréchit 17) - rapporté dans le "Matok Midvach" de rabbi Daniel Frisch]

"Il y a des gens qui ne réalisent pas qu'ils mourront un jour et qu'ils doivent préparer des provisions dans ce monde pour le monde futur et amender leurs actes.
Ce sont des gens qui ne réalisent la mort qu'à leur dernier jour et ils sont pour cela comparés à des animaux, qui ne prennent conscience de la mort qu'au moment où ils sont abattus, comme il est écrit : "Comme un troupeau, ils s'avancent vers le Chéol" (Téhilim 49,15)."

[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.2]

<------>

-> "L’homme ressemble à un souffle, ses jours sont comme une ombre qui passe" (Téhilim 144,4)

Le midrach nous explique que le roi David ne faisait pas allusion à l'ombre d'un mur ou celle d'un arbre, qui sont des ombres "fixes", mais à l'ombre qui passe comme celle laissée par des abeilles.

-> Alors que reste-t-il de notre vie qui passe si vite?
Le fils de David, le roi Salomon, considéré comme le plus sage parmi les hommes, commence son livre de Kohélét par : "Vanité des vanités, vanité des vanités; tout est vanité! Quel profit tire l'homme de tout le mal qu'il se donne sous le soleil?"

Il le termine ainsi : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe ses commandements (mitsvot) ; car c'est là tout l'homme. En effet, toutes les actions, D. les appellera devant son tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises."

<------>

-> La guémara (Yoma 20b) nous apprend qu'au moment où l'âme quitte le corps, elle hurle et ce hurlement se fait entendre d'un bout à l'autre du monde.

Les commentateurs expliquent que si l'âme hurle lorsqu'elle quitte le corps c'est parce qu'une cruelle réalité s'impose alors à elle, puisqu'elle découvre la réalité : elle a tronqué sa vie éternelle pour des plaisirs futiles. [la douleur est proportionnelle aux regrets, à l'ampleur du gâchis!]
Comment a-t-elle pu gaspiller autant de temps et de ressources si bêtement?
Sa détresse devient si grande qu'elle hurle de frayeur et son cri se fait entendre d'un bout à l'autre du monde.

-> "Au moment où l'homme s'apprête à quitter ce monde, Hachem Se dévoile à lui"
[midrach Yalkout Chimoni Iyov - 932]
=> Tâchons de faire que cette rencontre éternelle soit pleine de joie/fierté du travail accompli, plutôt que d'une terrible honte d'avoir mal agit!

<------>

-> "Imaginez-vous qu'un jour, il soit décidé au Ciel de permettre à tous les morts de sortir de leurs tombes pendant une heure, et que durant ce laps de temps, on les laisse faire ce qu'ils veulent!

Lorsque cette nouvelle extraordinaire se répandrait, tous les vivants se précipiteraient dans les cimetières pour revoir leurs proches défunts.
Et voici qu'arriverait le grand moment : les tombes s'ouvriraient et tous les défunts en sortiraient!

En voyant leurs chers proches sortir de leurs tombes, les gens courraient probablement vers eux pour leur parler, après cette si douloureuse séparation.
Mais les morts, eux, s'empresseraient de se frayer un chemin parmi la foule et se rueraient au lieu d'étude de Torah (beth midrach) le plus proche.
Là-bas, ils étudieraient assidûment la Torah jusqu'au moment où ils seraient appelés à retourner sous la terre."

[rabbi 'Haïm de Brisk]

[pourquoi attendre le monde de Vérité, pour en venir à donner sa juste valeur au temps, à la Torah, ... ]

"Caïn dit à Hachem : "Ma faute est trop grande pour être supportée!"" (Béréchit 4,13)

-> Le Baal Chem Tov (Béréchit 167) enseigne :
Les étincelles de sainteté sont dispersées à travers l'univers. Rien ne peut exister sans la force vitale de ces étincelles saintes, pas même les objets inanimés comme le bois ou la pierre.
Dans chaque action qu'un homme accomplit, oui, même dans ses fautes, il subsiste une étincelle de sainteté.
Or, quelle étincelle peut être contenue dans une faute?
C'est l'étincelle de la téchouva.

Lorsqu'une personne se repent de son péché, elle libère l'étincelle sainte qui était prisonnière de ce péché, l'élevant vers les Cieux.
C'est la signification la plus profonde de la clameur de Caïn : "Ma faute est trop grande! Je ne peux pas l'élever vers les Mondes Supérieurs!"

<------------>

-> "Ma faute est trop lourde à supporter" (Béréchit 4,13)

Cette parole a été prononcée par Caïn suite au meurtre de Hevel. Le midrach explique cette phrase sous forme interrogative : "Toi qui supportes le monde entier, est-ce que moi, Tu ne pourrais pas me supporter?!"
=> Ce midrash nous apprend que la manière comment Hachem maintient le monde est comparée à un poids qu'on doit supporter. Mais pour Hachem, rien est difficile. Comment comprendre cette image?

-> Le rav Yerou'ham haévi Lévovitch explique que ce midrach veut nous enseigner une leçon pour nous. Le monde est une charge et un poids. Si on est prêt à tendre les épaules pour supporter les événements qui nous arrivent, alors on pourra traverser les événements de la vie. Mais si on cherche à les fuir et on ne se prépare pas à porter, alors il y a un grand risque de crouler sous le poids.
Cette idée nous éveille à ne pas se plaindre ou s'affliger ni se défiler devant les situations qui nous arrivent, mais au contraire à être prêt à porter et à vivre ce qui nous arrive avec courage et bravoure. C'est comme cela que l'on réussit.
Mais pour pouvoir le faire, il faut placer sa confiance en Hachem et savoir qu'Il ne donne pas de poids que l'homme ne peut supporter. Cette idée lui donnera confiance et conviction qu'il pourra tout traverser. Mais sans cette conviction qu'il sera capable de supporter les situations qu’Hachem lui envoie, l'homme risque de tomber dans l'inquiétude et le découragement, envahi par la peur qu'il n'a pas les forces pour surmonter son existence.
Confiance et courage, voici les 2 principes que l'on doit intégrer pour réussir à traverser les événements de sa vie.

" Avraham l'Hébreu (a'ivri - הָעִבְרִי)" (Lé'h Lé'ha 14,13)

-> "ha'Ivri" = celui qui se tient de l'autre côté (de : évér - cf. Rachi).
Même si l'ensemble du monde se tient avec une vision de ce qu'il faut faire dans la vie, les juifs (a'ivri) se tiennent solidement de l'autre côté, fidèles à la Volonté de D.

-> Le Divré Yé'hezkel (le rabbi de Shiniava) commente ce verset :
"Le mot "Ivrim" (hébreux) est dérivé du verbe : "avar" (passer).
Pourquoi les juifs sont-ils appelés : "Ivrim" (Hébreux)?

Un juif doit savoir que ce monde n'est rien d'autre qu'un passage vers le monde futur.
Nous ne sommes que des gens en transit, nous déplaçant d'un monde [éphémère] à l'autre [éternel].
Rappelez-vous, la chose principale est le monde futur."

<--->

-> Pourquoi Hachem s’appelle-t-Il "le D. des Hébreux"?
Le mot "ivri" (hébreu) vient de avar (le passé). Israël ne ressemble pas aux autres nations du monde.
Les autres nations ne rêvent que de progrès et de science, alors que les juifs restent toujours en arrière, ils portent la barbe, mettent un chapeau et ne vivent pas en conformité avec l’époque moderne.
Les juifs n’ont mérité d’être délivrés de l’Egypte que parce qu’ils n’imitaient pas les égyptiens, et n’avaient changé ni leurs noms ni leur langue ni leurs vêtements (Leka’h Tov Chemot 6, 6).

[en se rattachant à nos ancêtres, nous bénéficions alors de leurs mérites énormes!]

"Aime ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Les lettres hébraïques qui suivent celles de : "réa'ha" (ton prochain - רֵעֲךָ), sont :
- le : ר suivi par :ש ;
- et ע par : פ ;
- et ך par : ל.
Ces lettres forment le mot : "chafal" (שפל) : modeste, humble.

=> Ainsi, nous pouvons traduire : "vé'aavta léréa'ha" = "aimer", c'est-à-dire "choisir", le mot qui est le "prochain" de "réa'ha" dans l'alphabet hébraïque.
Il s'agit de : "chafal" (humble) = "choisissez l'humilité", car ainsi vous aimerez votre prochain comme vous-même.

[rabbi Shalom de Belz - Dover Shalom]

[une personne humble n'est pas remplie par son égo, et a donc de la place pour autrui en elle-même!]

<--->

-> Comment pouvons-nous aimer un prochain qui nous traite mal?

Rabbi Shmelke de Nikolsbourg (Imré Chmouël) répond :
Toutes les âmes individuelles d'Israël sont une partie de l'âme globale d'Adam, le 1er homme.
L'âme de chaque juif constitue une étincelle découlant de cette âme d'Adam.

Considérons les implications de cette idée.
Il arrive parfois qu'une personne se donne un coup à la tête involontairement. Si de rage, elle prend un bâton et frappe sa main pour avoir blessé sa tête, vous allez penser qu'elle a perdu l'esprit.
Pourquoi devrait-elle s'infliger encore plus de douleur?

Il en est de même si un juif blesse volontairement son prochain juif.
Si la personne blessé se venge, elle s'inflige un dommage contre elle-même.

=> Considérons plutôt que tout est décrété par D., et que Hachem possède plusieurs moyens d'administrer la justice.

<--->

-> "Comment pouvons-nous aimer un méchant (racha)?

Pensez de la façon suivante : l'âme de chaque personne est une part du D. Tout-Puissant.
Par conséquent, ayez pitié de l'étincelle Divine qui est emprisonnée à l'intérieur de l'homme méchant, et aimez cette étincelle."
[Rabbi Shmelke de Nikolsbourg - Chémen haTov]

-> "J'espère pouvoir aimer un bon juif autant que D. aime un racha"
[rabbi Aharon de Karlin - Birkat Aharon]

<--->

-> Lorsque vous voyez votre ami commettre une faute, ne l'incriminez pas.
A la place, pensez : "Quelles excuses pourrais-je imaginer pour m'exonérer si j'avais été dans sa situation?"

Appliquez la même excuse à votre ami et faites de votre mieux pour l'exempter de toute faute.
C'est le sens du passage : "Aime ton prochain comme toi-même".
[rabbi Ména'hem Mendel Haguer de Kossov - Even Chtia'h]

<--->

-> "Aime Hachem ton D." et "Aime ton prochain" sont effectivement 2 commandements distincts, mais par essence, aimer D. et aimer son prochain forment un seul et même commandement.
C'est la tâche du tsadik de transformer les 2 amours en un seul.
[le Ohev Israël - Esser Orot]

<--->

-> Le Noam Elimélé'h enseigne :
Le Zohar nous enseigne que l'âme habille le corps comme un vêtement, imprégnant les membres et les organes.
L'âme désire aimer Hachem, mais notre matérialité est un obstacle.

Au sens figuré, la Torah nous instruit par le verset ci-dessus d'aimer notre voisin, c'est-à-dire D. (comme dans le verset de Michlé (27,10) : "N'abandonne ni ton ami, ni l'ami de ton père"), comme nous-mêmes.
De la même façon que votre âme aime Hachem d'un amour entier, ainsi vous, le double corporel, devez aimer D. d'un amour véritable, afin que le corps et l'âme se complètent harmonieusement.

"Ils diront tour à tour : Nos mains n'ont pas versé ce sang-là, et nos yeux ne l'ont pas vu se répandre." (Choftim 21,7)

-> Rachi : Est-il envisageable que les Anciens de la ville soient des meurtriers?
Les Anciens sous-entendent : "Nous ne l'avons pas vu ni laissé repartir sans provisions et sans escorte".
=> S'ils avaient effectivement laissé partir cet homme sans provisions et sans l'avoir raccompagné, ils auraient été responsable de ce meurtre.

-> Le Saba de Kelm explique que si ce voyageur a quitté la ville dans l'indifférence générale de ses habitants, il a certainement éprouvé un abattement moral.
Cette tristesse n'aura pas manqué de l'affecter profondément, et l'aura assurément empêché de pouvoir se défendre contre un éventuel agresseur.

En revanche, s'ils avaient fait preuve de considération à son égard, cette marque d'attention l'aurait renforcé et il aurait pu tenir tête à son meurtrier.
C'est pourquoi les Anciens doivent témoigner, lors de cette confession qu'ils ne sont pas responsables de la mort de cet homme.

=> Cette réalité attribue une immense responsabilité à toute personne représentant D., et qui a la possibilité de réchauffer le cœur, de témoigner de l'amour et de l'estime à autrui.

[Nous pouvons transposer cela dans la vie de tous les jours.
En effet, si nous ne réchauffons pas le cœur de notre entourage, alors ils auront moins de forces pour faire face à leur yétser ara, et risqueront par notre faute de tomber morts sous les attaque du yétser ara.
N'oublions jamais les paroles du Zohar (Tazria 46,2) : "De même qu’un juif est puni pour avoir dit du lachon ara, de même il est puni s’il avait une opportunité de dire quelque chose de positif à autrui, et qu’il ne l’a pas fait."]

<-------->

-> Le Divré Yoël (rabbi Yoël Teitelbaum de Satmar) enseigne sur ce verset :
La guémara (Sotah 45b) demande pourquoi les Anciens doivent déclarer leur innocence. Il est certain que personne ne les suspecte d'avoir commis ce crime.
La guémara répond qu'en lavant leurs mains, ils déclarent qu'ils n'ont pas envoyé cet homme consciemment sans lui donner de provisions et de protection pour son voyage.
=> Pourquoi les Anciens doivent-ils demander pardon en disant : "Pardonne à Ton peuple Israël que Tu as racheté, Hachem!" (Choftim 21,8)?

Il est tout à fait vrai que les Anciens sont innocents du crime, car ils ont fourni au voyageur des aliments et une protection, mais ils sont coupables d'avoir permis qu'une atmosphère de manque de respect de la loi s'installe dans la cité.
Ils auraient dû faire plus attention à l'attitude morale générale de la population.
C'est ce manque qu'ils doivent expier.

En effet, lorsqu'ils déclarent : "Nos mains n'ont pas versé ce sang-là, et nos yeux ne l'ont pas vu se répandre", ils veulent dire : "Nous n'avons pas été attentifs. Nous n'avons pas pris de mesures préventives pour renforcer la stricte obéissance à la loi. Si nous avions créé un esprit de respect de la loi, ce meurtre ne se serait pas produit."

"Quand tu t’approcheras d’une ville pour lui faire la guerre, tu déclareras pour elle la paix" (Choftim 20,18)

-> La ville fait référence à l’homme qui ressemble à une ville dont tous les membres sont les rues.
De plus, la guerre en question représente la guerre que l’homme doit mener contre son mauvais penchant.

On peut remarquer que les termes : "Tu t’approcheras", qui se disent ici dans la Torah : "תקרב "(tikrav), ont la valeur numérique de 702, la même que celle du mot "שבת" (Shabbat).
Ainsi, la Torah vient faire allusion au fait que si une personne souhaite s’approcher de cette ville, c'est-à-dire de son corps, et vaincre le mauvais penchant qui la hante, il doit essentiellement s'attacher au respect du Shabbat.

De la sorte, il vaincra son penchant et atteindra même la paix avec lui.
D'ailleurs, c'est pourquoi, on se souhaite "Shabbat shalom", c'est-à-dire : "Shabbat de paix", car par le respect, la joie et la délectation du Shabbat, on en vient à obtenir la paix avec son mauvais penchant.

[Rabbi Mendel de Vizhnitz]

"La justice la justice (צֶדֶק צֶדֶק) tu rechercheras" (Chotim 16,20)

-> Pourquoi la Thora répète-t-elle le terme "justice" (tsédek) ?

Un homme doit poursuivre la justice [mais uniquement par] la justice.
La fin ne justifie pas les moyens : on ne doit rechercher la droiture que par des moyens honorables.

Pour la Torah, la finalité, aussi sacrée soit-elle, ne justifie pas de recourir à des procédés malhonnêtes.

[Rabbi Bounim de Pchis'ha]

<--->

-> Le Sfat Emet émet la même idée que la justice doit être poursuivie par la justice.
En effet, à de nombreuses reprises, les gens vont se battre pour une cause juste, mais ils ne choisissent pas les bons moyens pour cette cause.

Ils passent alors d'un état de victime à celui d'impitoyable poursuivant.
[or, il existe la règle suivante : Hachem prend toujours la défense de ceux qui sont poursuivis!]

Ceci est une perversion de la justice, plutôt qu'un accomplissement de la justice.

-> Le rav Israël Salanter a une fois dit à une personne voulant se battre pour une cause juste : "Souviens-toi, si ton motif est convenable (au début), tâche qu'il le reste par la suite!"

<-------------------------------->

-> Selon Rachi : La nomination de juges intègres suffit à garantir la vie d’Israël et la continuité de son maintien sur sa terre.

-> Une explication de la répétition du mot : tsédek (justice) est pour nous enseigner que nous devons rechercher la justice dans tout les cas : qu'on y gagne ou qu'on y perde.

Une autre explication est que nous devons la rechercher continuellement, à chaque fois (tsédek après tsédek " tu rechercheras").
[Ibn Ezra]

-> Dans un monde de mensonges, la vérité et la justice sont des biens rares.
Nous pouvons atteindre la vérité et la justice uniquement si nous les poursuivons sans cesse.

En recherchant la vérité dans ce monde (1er tsédek), une personne se créée sa propre part dans le monde à venir (2e tsédek) : le monde de Vérité.
[le Sfat Emet]

-> La double expression de "justice" nous enseigne que nous devons être juste avec Hachem, et également avec notre prochain.
[le 'Hida - חדרי בטן]

-> La double expression de "tsédek" fait allusion à la nécessité d'avoir les deux : la crainte et l'amour de Hachem.
[Rabbi Zvi Hirsch Friedman - Akh Pri Tévoua]

-> Cette double expression nous enseigne que nous devons être juste dans nos actions, et également dans nos mots.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> La signification de cette redondance du mot : "tsédék" (justice) est : ne pensez pas que vous avez atteint la justice parfaite, et qu'il ne vous reste plus rien à améliorer. La justice et la droiture sont atteintes seulement en les poursuivant constamment.
Ne vous reposez pas sur vos lauriers, ne soyez pas satisfait de votre propre piété.
La justice est atteinte en la poursuivant, jour et nuit.
[le 'Hozé de Lublin - Or ha'Hokhma]

<------------------>

-> Selon le midrach (Dévarim rabba 5,7), par le mérite du peuple juif rendant des jugements justes, Hachem va accomplir de la justice pour le peuple juif, et Il fera reposer Sa présence divine parmi eux.

Un autre midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim 889) dit qu'à chaque fois qu'une personne prend sa respiration, son âme souhaite quitter son corps et retourner au Ciel.
Cependant, l'âme voit que Hachem repose sur une personne, et elle fait le raisonnement que si Hachem peut être sur une personne alors elle peut en faire de même.

C'est ce que nous enseigne le verset : le peuple juif doit se comporter avec "justice/droiture", car ainsi Hachem fera reposer sa présence parmi nous, et c'est ainsi que nous pourrons vivre : puisque notre âme à la vision de la présence Divine choisira de rester également avec nous.
[Rabbi Yaakov Tenenbaum - שמן אפרסמון]

<------------------>

-> La téchouva est grande, puisqu'elle atteint le Trône de D. (kissé hakavod). [guémara Yoma 86a]

Faire téchouva implique de pleurer, de s'inquiéter, et d'être triste de nos fautes.

Nous savons que la présence Divine ne peut résider sur une personne que lorsqu'elle est joyeuse.
=> Comment la téchouva peut-elle dans ce cas permettre d'amener une personne auprès de Hachem, du Trône de D.?

Le midrach (Dévarim rabba 2,2) dit que le mot "tsédek" (צֶדֶק) dans ce verset fait allusion à la téchouva.
En le répétant 2 fois, le verset nous enseigne comment accomplir une bonne téchouva.

Nous devons réaliser notre téchouva de 2 manières :
- Tout d'abord, il faut pleurer et être plein de chagrin sur nos fautes ;
- Ensuite, il faut faire une autre téchouva, où l'on cherchera à se lier soi-même avec Hachem, tout en restant au même moment à distance des fautes.
Cette téchouva est faite avec énormément de joie, et c'est cette forme de téchouva qui va atteindre le Trône de D.

[le ידי ישראל]

<------------------>

-> Selon la guémara (Baba Métsia 30a), Jérusalem a été détruite car le peuple juif a suivi la stricte justice, et qu'il n'est pas allé au-delà de la loi.

La guémara (Sanhédrin 32b) dit que le verset contient 2 fois "tsédék" (צֶדֶק) : un concernant la justice, et le 2e concernant la nécessité de savoir faire des compromis (arrangements pour éviter d'être trop strict).

Lorsque la Torah fait référence aux juges, elle dit : "ils devront juger le peuple selon la justice (michpat tsédék - Choftim 16,18).
Ce verset ne contient qu'une seule mention de "justice", car les juges doivent se conformer à la loi, qui est transmise de génération en génération.

Cependant, lorsque la Torah parle à tout le peuple juif, il est dit : "tsédek" à 2 reprises, pour enseigner que nous devons rechercher le compromis afin de préserver la paix.

[Rabbi Eliezer David Gruenwald - Kéren léDavid]

<------------------>

+ "La justice, la justice, tu poursuivras, afin que tu vives"

Le Ramban écrit, au nom de rabbi Né'hounia ben Akana : le secret de ce verset est le suivant : tsédek (la justice) signifie : la rigueur Divine : poursuis donc la rigueur Divine et grâce à cela tu vivras. En effet, celui qui agit ainsi vivra par le mérite qu'Hachem ne le jugera pas et n'utilisera pas de rigueur envers lui. Il se l'est déjà appliquée personnellement.

[avec soi-même on doit être exigeant, souhaitant exploiter le maximum de notre potentiel/capacités ; par contre, concernant autrui, nous devons être plus conciliant, le jugeant favorablement.]

<---------->

+ "La justice la justice tu poursuivras"

Pourquoi la Thora répète-t-elle les termes "la justice" (tsédek)?
On peut expliquer que cela fait allusion à l'enseignement de nos Sages selon lequel une mitsva entraîne une autre mitsva.
Quand quelqu'un accomplit une mitsva, Hachem lui en présente une autre à accomplir. Cela est comme une sorte de récompense pour la première mitsva réalisée.
Ainsi, si quelqu'un poursuit la justice, c'est à dire qu'il recherche ce qui est juste et droit en s'efforçant d'accomplir une mitsva, alors Hachem lui présentera une autre occasion de poursuivre la justice et une autre mitsva se présentera à lui.
La recherche de la justice appelle la recherche de la justice.
['Hatam Sofer]

<---------->

-> Rabbi Chimon ben Gamliel dit : "Ne jouez pas avec la justice : elle est un des 3 pieds sur lesquels repose le monde. Nos Sages ont dit : "Le monde subsiste grâce à la justice, la vérité et la paix".
Si vous tordez la justice, vous faites trembler le monde sur ses bases."

<--->

-> Le 1er verset de la méguilat Ruth est généralement traduit ainsi : "A l'époque du jugement des juges, il y eut une famine dans le pays".
Rabbi Shmouël de Ozéda considère cependant qu'il y a, entre les 2 parties du verset, une relation de cause à effet.
Il le traduit donc ainsi : "A l'époque où on jugeait les juges, il y eut une famine dans le pays".