Aux délices de la Torah

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"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Une personne doit toujours avoir ce verset en tête, et s'en cesse se demander : Qu'est ce que Hachem attend de moi en ce moment?
[le 'Hafets 'Haïm]

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-> L'expression : "Si ce n’est que de Le craindre" laisse entendre que la crainte d’Hachem est une chose facile. Or, en réalité cela exige bien sûr de grands efforts pour l'acquérir.

En fait, ce verset commence par le terme "maintenant", comme pour faire référence à la génération à qui Moché s'adresse (la génération de "maintenant"). Or pour cette génération, qui a assisté à de grands miracles et qui a ressenti une grande proximité avec Hachem, effectivement la crainte d’Hachem était chose facile à avoir.

Cependant, pour les générations futures, la crainte d'Hachem sera bien une chose difficile à acquérir.

[Rabbi Yossef Caro]

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-> Rabbi Avraham de Slonim relie ce sujet à l'enseignement de nos Sages sur notre verset selon lequel : "Tout est entre les Mains du Ciel en dehors de la Crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b).

Ainsi, même si on conçoit la crainte du Ciel comme dure à acquérir, malgré tout, elle reste entre les mains de l’homme.
En revanche tout le reste, la richesse, la sagesse, la force, la beauté, …, ne dépendent tous que d'Hachem, et non de l'homme. Étant hors de notre portée, ce sont eux qui sont vraiment durs à acquérir.

=> Moché voyait la crainte d'Hachem comme facile, car sa définition de ce qui est facile est ce que l'on peut obtenir par nos efforts, ce qui dépend de nous, qui nous est accessible.
Et même s’il faut beaucoup d’efforts pour craindre Hachem, malgré tout, cette crainte est ce qui est le plus réellement facile, car c'est la seule chose qui dépend de nous et non du Ciel.
Telle était la vision de la réalité qu'avait Moché.

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-> "Tout est dans les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel [qu'il nous appartient d'acquérir - Rachi]"
[guémara Béra'hot 33b]

Lorsqu'une personne prie pour différentes demandes, Hachem peut ou non les lui accorder, car "tout est dans les mains du Ciel ...
... sauf la crainte du Ciel" = si l'on demande à Hachem de nous donner davantage de crainte du Ciel, cette demande sera forcément acceptée.
[le 'Hidouché haRim]

-> Le Séfer 'Hassidim (131) écrit également en ce sens :
"Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" = cela signifie que tout est remis entre les mains du Ciel, qu'il faut prier et demander, et qu'on vous l'accorde ou non, c'est au Ciel de le décider.
Mais en ce qui concerne la crainte du Ciel, ce n'est pas entre les mains du Ciel : si tu pries pour la demander véritablement, tu l'obtiendras."

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-> Le 'Hidouché haRim enseigne également :
Nous avons tendance à agir à l'inverse, de ce que nous devrions faire.

En effet :
- Quand il s'agit de notre subsistance, laquelle dépend entièrement de la faveur de Hachem, nous nous mettons sens dessus dessous pour nous enrichir toujours plus.
- En revanche, s'agissant de la crainte du Ciel, qui dépend uniquement de nos efforts personnels, nous avons tendance à nous en remettre entièrement à D. et à ne déployer nous-même que peu d'application.

=> Pour nous conformer à la Torah et vivre selon elle, à nous d'intervertir ces 2 tendances naturelles.

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-> Selon le Tanya, chaque juif a en lui une dimension de l'âme de Moché rabbénou, qui consiste à avoir une conscience claire et forte d'Hachem, du fait qu'Il emplit la création, qu'Il est infiniment Grand, Tout-Puissant, …

Certes, dans son quotidien, l’homme ne ressent pas aussi clairement la réalité Divine. Mais, grâce à une profonde réflexion sur la Grandeur Divine, cette conscience enfouie en chaque juif qui émane de l’âme de Moché qui se trouve en lui, en vient à se révéler et à prendre le dessus sur la matérialité corporelle de l’individu.
Et là, lorsque cette dimension de Moché s’éveille, alors craindre Hachem devient chose très facile.

C'est ce que la guémara veut signifier quand elle dit que pour Moché il est simple de craindre Hachem.
["En vérité, pour Moché la crainte du Ciel fut effectivement chose facile" - Béra'hot 33b]
= C'est-à-dire que pour la dimension de Moché présente en chaque juif, quand elle s'éveille alors il devient simple de craindre Hachem. Cela est valable pour chacun, même le juif le plus simple.

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-> Dans l'introduction du Néfech ha'Haïm (du rav 'Haïm de Volozhin), on trouve l'enseignement suivant :
Moché le plus humble de tous les hommes, se considérait comme un orgueilleux, alors que tous les autres juifs étaient humbles et effacés.
C'est pourquoi : "pour Moché" (aux yeux de Moché), qui considérait que les juifs étaient humbles, il voyait la crainte du Ciel pour eux comme une petite chose.

En effet, il est écrit : "La conséquence de l’humilité est la crainte de D." (Mala’him I 8,27).
Moché pensait ainsi que les juifs craignaient très certainement Hachem. Ce qui n'était pas son cas à lui, étant donné qu'à ses yeux il était considéré comme orgueilleux, donc la crainte du Ciel était justement quelque chose de grand.

-> "Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem demande de toi" (Ekev 10,12)
Le terme : "mim'ha" (de toi) avec le mot en lui-même, a la même valeur que le mot : "adam anav" (un homme humble), c'est-à-dire que Hachem te demande l'humilité, et par là tu arriveras à la crainte du Ciel.

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-> "Vois, je mets devant vous aujourd'hui : bénédiction et malédiction (bérakha ouklala - בְּרָכָה וּקְלָלָה)" (Réé 11,26) Le Arizal explique que la lettre de liaison "vav" au début du mot "klala" (malédiction), indique que les 2 mots sont liés, ajoutant au mot précédant. Ce qui signifie que la malédiction sera transformée en bénédiction, comme il est écrit : "Hachem ton D. a inversé pour toi la malédiction en bénédiction" (Ki Tétsé 23,6).

=> Comment transformer une malédiction en bénédiciton? En récitant les 100 bénédictions journalières.

En inversant les lettres du mot "klala" (une malédiction - קללה), on obtient : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100. Cela indique que les 100 bénédictions, qui sont des expressions de louange à Hachem, que nous récitons chaque jour ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.

[le 'Hida rapporte également cette idée du Arizal]

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-> "Et voici la bénédiction que Moché, l'homme de D. a adressée" (vézot abéra'ha acher béra'h Moché ich aElokim - Vézot haBéra'ha 33,1). Le Baal haTourim fait remarquer que les dernières lettres de "Moché ich aElokim" (מֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים) forment : מאה (méa = 100).

Tout comme les bénédictions de Moché, les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont capables de faire descendre une abondance de cadeaux, et celui qui dit la bénédiction est lui-même béni.

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+ Les 100 bénédictions & Shabbath :

-> Le Choul'han Aroukh (46,3) donne la Halakha suivante : "On doit dire tous les jours au moins 100 bénédictions".

En semaine, avec le compte des bénédictions du matins et celles des prières de cha'harit, min'ha et arvit (18 bénédictions dans chaque prière), celles du repas, celles de acher yatsar, on arrive tout juste à 100 bénédictions.

Cependant, le Shabbath, où il manque plusieurs bénédictions (parce que dans la amida des prières il a 7 bénédictions au lieu de 18), les décisionnaires ont écrit qu'on doit les compléter en mangeant des fruits, des friandises, ...
En effet, il est dit dans la guémara (Ména'hot 43b) : "Rav 'Hiya, le fils de rav Oya, le Shabbath et les fêtes, s'efforçait de dire des bénédictions sur des bonnes odeurs et des friandises."

Le 'Hida indique une allusion à cette pratique.
La guémara ('Houlin 87a) explique que chaque bénédiction que l'on dit vaut 10 pièces d'or, et celui qui prend une mitsva à l'autre doit lui payer 10 pièces d'or, le prix de la bénédiction.

Ainsi, d'après cela : 100 bénédictions valent 1 000 pièces d'or, et le Shabbath où il manque une vingtaine de bénédictions, qui valent 200 pièces d'or, on complète en mangeant des fruits.

 

 

=> On trouve cela en allusion dans le Chir haChirim : "à toi, Salomon, les 1 000 pièces d'argent, plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits" (Chir haChirim 8,12)

[en semaine : 3 amida * 18 bénédictions = 54 bénédictions, et à Shabbath : 4 amida&moussaf *7=28 bénédictions, soit 26 de différence.
Le Arou'h haChoul'han cite une opinion selon laquelle en cas de besoin, on est quitte en ayant l'intention d'écouter la bénédiction de la Torah [de ceux qui y montent], et en répondant Amen (dans notre tête).
=> On arrive bien à environ 20 bénédictions d'écart, "obligeant" à : "plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits"!]

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> La guémara (Ména'hot 43b) explique notre verset : "Qu’est-ce qu’Hachem attend de toi ? Seulement de Le craindre", par le fait qu'il est une obligation de réciter chaque jour 100 bénédictions.
En effet, il faut comprendre les mots : "Ma (מה – Qu’est-ce que) Hachem attend de toi", comme : "Méa (מאה – cent) Hachem attend de toi", allusion aux 100 bénédictions quotidiennes.

-> Le baal haTourim note que l'écriture en "At-Bach" (alef permute avec tav, bet avec chin, ...) de : "Ma" (מה) est : יץ qui a une valeur numérique de 100, ce qui fait allusion aux 100 bénédictions.

-> Le Tsror haMor fait remarquer que dans notre verset (v.10,12), il y a 100 lettres.
[(99 lettres, plus le 1 (du א ajouté au מה du verset) pour arriver à : מאה (le chiffre 100).

Il ajoute également que : "Celui qui récite les 100 bénédictions chaque jour, est considéré comme ayant réalisé la mitsva de craindre Hachem."

-> D'après le Yichma’h Moché, c'est en récitant les 100 bénédictions chaque jour que se réalise la 2e partie du verset : "Seulement de Le craindre", car alors la crainte du Ciel devient alors chose facile.

-> L’expression "yirat Hachem" (la crainte d'Hachem) nous fait naturellement penser à la peur d'Hachem, mais elle implique plus que cela ; il s’agit d’être conscient de Son omniprésence et du fait qu’Il nous dirige.
D'ailleurs, le mot "yira" signifie également "voir" = il faut craindre Hachem Qui nous surveille/regarde constamment.

[de plus, le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" - shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8]

Le Divré Yoël continue en disant que presque chaque domaine de la vie est accompagné d’une bénédiction.
Dès notre lever, nous remercions Hachem pour des choses que l’on pourrait facilement considérer comme normales, comme notre capacité à se lever, à voir, à être vêtus, ... puis nous récitons les diverses bénédictions sur la nourriture, ainsi que sur le corps humain.
=> Ainsi, si l’on se concentre sur ce que l’on dit, on sera forcément imprégné d’une profonde révérence et l'on verra Hachem dans chaque domaine, à chaque instant.

-> Un jour, le rav demanda à un de ses élèves pourquoi il faisait les bénédictions.
Celui-ci répondit : "Pour pouvoir manger".
Le Rav lui dit que pour sa part, il "mangeait pour pouvoir faire la bénédiction".
En effet, le bénéfice spirituel de la bénédiction est bien plus important que le profit matériel apporté par la nourriture.

=> Ces 100 bénédictions permettent au juif de louer Hachem à chaque occasion, de reconnaître continuellement qu’Il est le Maître, le Créateur, que tout vient de Lui.
Un juif conscient de ce qu’il dit au moins 100 fois par jour, en l’occurrence ces 100 bénédictions, ne pourra qu’en venir à craindre Hachem.
Pour lui, la crainte du Ciel sera facile à ressentir.

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-> Selon Aboudraham, la guématria du mot : "modim" (nous remercions - מודים) est de 100, en allusion à l’affirmation de la guémara (Ména’hot 43b) selon laquelle un homme doit réciter au moins 100 bénédictions chaque jour.

D’ailleurs, le Téhilim : "mizmor létoda" (le Téhilim de la reconnaissance/remerciement) est le 100e chapitre des Téhilim. [Mégalé Amoukot – 239]

-> "Ma (מה – Qu’est-ce que) Hachem attend de toi" (Ekev 10,12). Le Daat Zékénim enseigne que la guématria du mot : "modim" (מודים) est de 100. Cela fait allusion au fait que si l'on récite le Modim (dans la Amida) avec intention (kavana), alors cela est comme si l'on avait récité 100 bénédictions ce jour. [cela ne veut pas dire que l'on n'a plus la nécessité de réciter 100 bénédictions chaque jour (les substituant au Modim). Plutôt, cela nous illustre l'importance de Modim : on peut grâce à ce passage gagner la récompense de 100 bénédictions! Nous avons juste besoin de nous concentrer quelques secondes dans la Amida, pour remercier Hachem comme il le faut, et cela est alors considéré comme si l'on avait récité 100 bénédictions!]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 18,17) raconte que sous le règne du roi David, une épidémie ravagea le pays, faisant quotidiennement une centaine de victimes.
Elle ne cessa que lorsque le roi David institua l’habitude de réciter 100 bénédictions chaque jour.

=> En quoi cela était-il un antidote à ce fléau?

Le midrach (Tan’houma – fin Vézot haBéra’ha) dit : "Les réchaïm sont considérés comme morts de leur vivant déjà".
Pourquoi cela?

Le rav Avraham Feuer explique :
"Parce qu’ils sont insensibles à tous les bienfaits que Hachem prodigue à l’humanité.
Rien n’inspire à leur âme le désir de louer D., et d’un point de vue spirituel, ils sont morts.

Au contraire, les tsadikim sont constamment vivants, car ils louent et remercient D. pour chacun de Ses bienfaits.

Ainsi, en demandant de dire des bénédictions pour lutter contre l’épidémie, le roi David se conforme au texte de la Amida (modim) : "Tous les vivants te rendront grâce!" "

[chaque prière étant une occasion ["imposée"] nouvelle d’exprimer notre gratitude à Son égard!]

=> Un juif est considéré comme vivant, lorsque tout devient une occasion de remercier Hachem.

-> "Le vivant, oui le vivant, voilà celui qui Te loue" (Yéchayahou 38,19)

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-> "Parole de David, fils de Yichaï, parole de l'homme haut placé, de l'élu du D. de Yaakov al messia'h Eloké Yaakov - עָל מְשִׁיחַ אֱלֹהֵי יַעֲקֹב" (Chmouël II 23,1)

Le midrach (Tan'houma Kora'h - chap.12) souligne que le mot "al" (עָל) a une valeur numérique de 100, correspondant aux 100 bénédictions.

Le Séfer haManhig (Diné Téfila) note que nous avons déjà une tradition de réciter 100 bénédictions par jour datant de Moché au mont Sinaï. Mais apparemment, elle a été négligée le temps passant. Le roi David a institué de nouveau cette pratique, mais une fois que l'épidémie s'est arrêtée cette pratique a été de nouveau négligée, jusqu'à ce que nos Sages la rétablissent. [Responsa Yossef Omets - siman 50]

 

-> Le Rokéa'h (Hilkhot Béra'hot - siman 320) écrit que les 100 bénédictions ont le pouvoir d'inverser les 98 malédictions de la paracha Ki Tavo, qui en ajoutant les 2 avertissements du verset : "Bien d'autres maladies encore, bien d'autres plaies non consignées dans le livre de Torah" (Ki Tavo 28,61), font 100. C'est une raison pour laquelle le Temple a été construit à une hauteur de 100 amot, et pourquoi il y avait 100 socles (adanim), supportant les planches du Michkan, correspondant aux 100 bénédictions qui éloignent les 100 malédictions.

 

-> Le 'Hidouché haRim explique que le mot : "adanim" (socles) vient du mot "adon" (Maître), puisqu'à chaque bénédiction que nous récitons, nous couronnons Hachem comme notre Roi et Maître. De même que les 100 socles (adanim) sont la fondation du Michkan, de même les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont la fondation du michkan personnel qui se trouve en chaque juif.    [le Baal ha'Hérdim dit : "Je vais construire un michkan dans mon coeur".]

 

-> Le Shomer Emounim ajoute que de même que la Présence Divine (chékhina) ne résidait pas dans le michkan s'il manquait un des socles (adanim), de même s'il manque une seule des 100 bénédictions à réciter quotidiennement, alors cette personne manquera d'avoir la Présence Divine qui reposera sur elle, comme le Zohar (Michpatim 118a) qui affirme que la Présence Divine ne réside pas dans un lieu qui est imparfait et défectueux (pagoum).

Une allusion à cette idée que la sainteté (kédoucha) requiert de la complétude, réside dans le fait que le mot "chamayim" (ciel) est mentionné exactement 100 fois dans les Téhilim.   [or c'est le roi David qui a écrit les Téhilim, et c'est le roi David qui a déclaré la nécessité de réciter 100 bénédictions par jour.]

-> Le rav Yéhouda Tsadka dit que la sainteté et l'impureté ne peuvent pas coexister. Le roi David a institué les 100 bénédictions quotidiennes, puisque chaque bénédiction fait descendre de la sainteté (kédoucha) et retire ainsi des forces d'impureté.  Le rav Tsadka ajoute que plus nous récitons une bénédiction avec kavana, plus elle aura du pouvoir de retirer de l'impureté et des malheurs [sur soi et] sur tout le peuple juif. 

-> La guémara ('Houlin 87a) enseigne que chaque bénédiction est valorisé 10 dinars d'or, ce qui équivaut à 250 zouzim. 

C'étaitl'amende prononcée contre celui qui avait arrêté une autre personne de faire une bénédiction. A l'époque de nos Sages, 200 zouzim suffisaient pour faire vivre une personne pendant une année entière, c'était ainsi une importante amende. Si nous multiplions 100 fois, on voit qu'une journée de bénédictions vaut 1 000 dinars d'or (100*10), ou bien 25 000 zouzim. Cela pouvait permettre de subvenir à quelqu'un pendant 125 ans.   [cela nous donne une valeur de l'importance des bénédictions, au point de devoir avoir une amende si élevée]

-> Le 'Hida (Pessa'h Enayim - Ména'hot 43b) écrit que le mot "guéhinam" (גהנם) a une valeur numérique de 98. En récitant 100 bénédictions par jour, qui sont 2 de plus que le mot "guéhinam", une personne adoucit les jugements du guéhinam et également elle mérite le monde à Venir. 

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-> Celui qui manque de réciter 100 bénédictions dans une journée, alors il affecte le flux d'abondance (chéfa), et moins de bénédictions sont envoyées au monde.   

[rav Yossef Giktalia - chaaré Orah (chaar alef - chap.1)]

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-> Le Ba'h (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 46) dit que cela n'est pas valable uniquement pour la génération du roi David, mais pour toutes les époques : "il incombe à chaque personne d'être méticuleux à faire les [100] bénédictions pour éviter le danger de perdre 100 [personnes] du peuple juif en une journée."

-> Le rav Yaakov Meïr Shechter (Hamévaré'h Yitbaré'h) explique le mécanisme suivant : lorsque Hachem ne reçoit pas de satisfaction de nous, l'abondance qu'Il accorde au monde s'arrête, et c'est ce qui entraîne ces [100] morts [quotidien]. Cependant, le roi David par son inspiration Divine a compris que lorsque Hachem entend les bénédictions de Son peuple, cela Le réjouit, et en conséquence l'abondance de vie sur nous et sur tout le peuple juif est de nouveau restaurée.

-> Selon le rav Gamliel Rabinovitch : Réciter les bénédictions avec intention (kavana) amène sur nous de l'abondance. C'est la meilleure ségoula!

Le Maor vaChéméch (Chémot 23,25) explique que lorsqu'une personne récite une bénédiction comme il le faut, alors sa nourriture et sa boisson servent de remède pour toute maladie qu'il peut avoir.

-> Selon le Zohar (Lé'h Lé'ha 76b), avant qu'une personne ne descende dans ce monde, elle doit jurer, façon de parler, à Hachem qu'elle observera toutes les mitsvot de la Torah, et qu'elle accomplira la volonté de Hachem, et on lui donne 100 clés de bénédictions à être récitées chaque jour.

Le rav Yaakov Meïr Schechter explique que toutes ces clés qui ouvrent les trésors du Roi, afin de recevoir tout ce qui est bon et d'obtenir toutes les différentes sortes de libérations, sont dans l'âme de chacun de nous.

-> "De même que l'homme bénit Hachem, de même Hachem le bénit." [midrach Tan'houma Béréchit 4]

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-> Celui qui vigilant à réciter 100 bénédictions par jour, comme il le faut, sera sauvé de l'enfer (guéhinam). ['Hida - Pné David - Nasso]

De plus, tout celui qui récite avec intention (kavana) les bénédictions avant et après manger ne sera pas touché par les vers après son enterrement. [Michpat Tsédek - Tehilim 86]

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-> Le 'Hida écrit que les lettres du 1er mot de la Torah : "Béréchit" (בראשית) renvoient à : "békol ram avaré'h chem Hachem tamid" (à haute voix je bénirai constamment le Nom de Hachem). Cela signifie que c'est pour cela (bé réchit) : le fait que nous récitons les bénédictions convenablement, que Hachem a créé le monde.

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-> D’après le Zohar, Hachem nous dit : "lé’h lé’ha", qui a une guématria de 100, comme les 100 bénédictions qu’un juif doit faire par jour, et dont leur qualité dépend de l’enthousiasme que l’on va y mettre en les récitant.
Va pour toi = il faut les faire avec tout notre cœur, pour notre bien d’en bénéficier au maximum.

-> Selon le Gaon de Vilna (guémara Baba Batra 16b), Avraham était béni : bakol (בַּכֹּל), qui peut se décomposer en : ב fois כל, soit : 2 fois 50 = 100.
Avraham a été béni par l’ensemble des 100 bénédictions qui existent dans ce monde.

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-> "100 socles pour les 100 talents, un talent par socle (adém)" (Pékoudé 38,27)

Le 'Hidouché haRim enseigne :
De même que le sanctuaire reposait sur 100 socles, chaque juif doit réciter 100 bénédictions par jour.
Comme les socles étaient les fondements du Michkan, les bénédictions sont les fondements de la sainteté de chaque juif.

Le mot adém (un socle – אדן) vient du mot adnout (autorité – אדנות).
Grâce aux bénédictions, l’homme témoigne que D. est maître de toute la création.

=> Les 100 bénédictions quotidiennes représentent 100 socles pour le sanctuaire de chaque juif.

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-> Lorsque Yaakov descendit en Egypte, il vit la famine dans ce pays comme une manifestation de la bienveillance de Hachem. En effet, il reconnaissait la bonté de D. dans toute chose qui lui arrivait, même si à première vue cela semblait une événement malheureux.
En conséquence, il bénit et remercia D. avec les 100 bénédictions que doit prononcer un juif quotidienne, et c'est alors que la famine prit fin.

Nous trouvons cela ne allusion :
- le mot hébreu : "raav" (famine - רעב) a une valeur de 272 ;
- et celui : "sava" (abondance - שבע) a une valeur de 372
=> La différence est de : 100.
Ainsi, en disant les 100 bénédictions, Yaakov transforma la famine (raav), en abondance (savaa).

[le rabbi de Slonim - dans son Béér Avraham (Mikets)]

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-> Le 'Hida (Dvach Léfi) donne une autre raison, au nom du Rokéa'h :
Les juifs ont entendu de Moché 98 malédictions (de la paracha Ki Tavo) : "si vous n'écoutez pas la voix de Hachem pour garder et observer toutes Mes mitsvot et toutes Mes lois que Je vous ordonne aujourd'hui" (Ki Tavo 28,15).

Pour adoucir et annuler les 98 malédictions dites par la Torah, l'homme doit dire 99 bénédictions chaque jour, et alors les malédictions seront annulées par les bénédictions.
C'est pourquoi le rabbi Zalman Sorotzkin fait remarquer que dans le verset : "Et maintenant, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12), il y a 99 lettres, en allusion au fait qu'il faut dire 99 bénédictions pour annuler les 98 malédictions.

Cependant, parce qu'il y a encore une autre malédiction : "Toutes les maladies et tous les coups qui ne sont pas écrits dans ce livre de la Torah (Ki Tavo 28,61), et qu'il faut donc dire 100 bénédictions tous les jours.

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-> "Et Its'hak sema dans ce pays, et il récolta au centuple (littéralement : 100 fois) cette année-là" (Toldot 26,12)

Dans le livre Rékanati, il est écrit :
De là, Its'hak bénéficia de 100 sortes de bénédictions (abondance, beauté, qualité, ...) et instaura 100 bénédictions différentes qui amenèrent la bénédiction et l'abondance à toutes les créatures.
C'est pourquoi celui qui dit chaque jour 100 bénédictions bénéficie du même mérite, car chaque bénédiction est un récipient spirituel qui nous permet de recevoir le flux d'abondance qui nous est destiné.

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-> "Vois, je mets devant vous aujourd'hui : bénédiction et malédiction (bérakha ouklala - בְּרָכָה וּקְלָלָה)" (Réé 11,26) Le Arizal explique que la lettre de liaison "vav" au début du mot "klala" (malédiction), indique que les 2 mots sont liés, ajoutant au mot précédant. Ce qui signifie que la malédiction sera transformée en bénédiction, comme il est écrit : "Hachem ton D. a inversé pour toi la malédiction en bénédiction" (Ki Tétsé 23,6).

=> Comment transformer une malédiction en bénédiciton? En récitant les 100 bénédictions journalières.

En inversant les lettres du mot "klala" (une malédiction - קללה), on obtient : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100. Cela indique que les 100 bénédictions, qui sont des expressions de louange à Hachem, que nous récitons chaque jour ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.

[le 'Hida rapporte également cette idée du Arizal]

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-> "Et voici la bénédiction que Moché, l'homme de D. a adressée" (vézot abéra'ha acher béra'h Moché ich aElokim - Vézot haBéra'ha 33,1). Le Baal haTourim fait remarquer que les dernières lettres de "Moché ich aElokim" (מֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים) forment : מאה (méa = 100).

Tout comme les bénédictions de Moché, les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont capables de faire descendre une abondance de cadeaux, et celui qui dit la bénédiction est lui-même béni.

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+ Les 100 bénédictions & Shabbath :

-> Le Choul'han Aroukh (46,3) donne la Halakha suivante : "On doit dire tous les jours au moins 100 bénédictions".

En semaine, avec le compte des bénédictions du matins et celles des prières de cha'harit, min'ha et arvit (18 bénédictions dans chaque prière), celles du repas, celles de acher yatsar, on arrive tout juste à 100 bénédictions.

Cependant, le Shabbath, où il manque plusieurs bénédictions (parce que dans la amida des prières il a 7 bénédictions au lieu de 18), les décisionnaires ont écrit qu'on doit les compléter en mangeant des fruits, des friandises, ...
En effet, il est dit dans la guémara (Ména'hot 43b) : "Rav 'Hiya, le fils de rav Oya, le Shabbath et les fêtes, s'efforçait de dire des bénédictions sur des bonnes odeurs et des friandises."

Le 'Hida indique une allusion à cette pratique.
La guémara ('Houlin 87a) explique que chaque bénédiction que l'on dit vaut 10 pièces d'or, et celui qui prend une mitsva à l'autre doit lui payer 10 pièces d'or, le prix de la bénédiction.

Ainsi, d'après cela : 100 bénédictions valent 1 000 pièces d'or, et le Shabbath où il manque une vingtaine de bénédictions, qui valent 200 pièces d'or, on complète en mangeant des fruits.

 

 

=> On trouve cela en allusion dans le Chir haChirim : "à toi, Salomon, les 1 000 pièces d'argent, plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits" (Chir haChirim 8,12)

[en semaine : 3 amida * 18 bénédictions = 54 bénédictions, et à Shabbath : 4 amida&moussaf *7=28 bénédictions, soit 26 de différence.
Le Arou'h haChoul'han cite une opinion selon laquelle en cas de besoin, on est quitte en ayant l'intention d'écouter la bénédiction de la Torah [de ceux qui y montent], et en répondant Amen (dans notre tête).
=> On arrive bien à environ 20 bénédictions d'écart, "obligeant" à : "plus 200 pour ceux qui en gardent les fruits"!]

Pourquoi est-ce que le Shabbath précédant le 9 Av s'appelle-t-il : 'Hazon (une vision)?

Cela ressemble à un homme qui achète un costume à son enfant, mais au lieu de prendre soin de ce nouveau vêtement, celui-ci va le couvrir de boue.
Le père lui achète alors un 2e costume, mais l'enfant le traite de la même manière.

Le père achète alors un 3e costume à son enfant, mais cette fois-ci, il ne le lui donne pas. Il le cache dans le placard, et de temps en temps, il permet à l'enfant d'y jeter un coup d’œil, lui disant : "Lorsque tu auras appris à [bien] te comporter alors tu auras le costume."

[les 3 costumes sont en allusion aux 3 Temples]
C'est cela la signification de 'Hazon (une vision). Hachem nous donne un aperçu de ce qui doit nous revenir, si seulement nous nous comportions comme il le fallait [surtout en se respectant/s'aimer les uns les autres].

[rav Lévi Its'hak de Berditchev - Likouté Kédouchat Lévi]

[il en résulte que le costume (Temple) est déjà prêt dans le placard, et papa Hachem n'attend plus que nous pour le sortir et nous le donner!]

9 Av : faire le plein d’espoirs pour l’année à venir

+ 9 Av : faire le plein d'espoirs pour l'année à venir :

-> Le rav Yaakov Meïr Schechter écrit que le 9 Av est le jour le plus difficile de l'année juive.
Cependant, malgré ce sentiment de deuil sur la perte des 2 Temples, le 9 Av est véritablement un jour plein d'espoirs.

Tout le monde sait que pleurer sur le passé n'a pas d'intérêt. Si quelque chose de précieux a été perdu, pleurer ne va pas le ramener.
Cependant pour le 9 Av, nos Sages nous demandent de pleurer.

Ainsi, le fait de se lamenter sur le Temple atteste de notre croyance qu'un jour nous serons délivrés.
Ces larmes ne sont pas des larmes de désespoir sur notre perte, mais plutôt des larmes d'espérance positive pour le futur, que notre délivrance arrive.
=> Au cœur de notre peine, il y a en réalité un espoir énorme.

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-> Selon Rabbi Na'hman de Breslev, le terme : "békhia" (pleurer - בכיה) est l'acronyme de : "béshim'ha yéguiloun kol ayom" ("A cause de Ton Nom, sans cesse ils sont en joie" - Téhilim 89,17).

[une situation difficile, nous fait se tourner et vider notre cœur à Hachem, et c'est alors que nous réalisons : "A cause de Ton Nom, sans cesse ils sont en joie" = de même que tout n'est venu que par la Volonté de D., alors de même tout peut partir en une seule seconde par Sa Volonté.
Nous réalisons que : Mon Père c'est le boss de ce monde, Il n'agit que pour mon bien ultime, et Il peut absolument tout faire! Ainsi, pourquoi m'attrister, puisque tout est sous contrôle!

=> C'est alors que du fond de notre douleur, ressort notre amour, notre confiance totale en la toute puissance de D.

C'est en ce sens qu'on parle de : "Ména'hem Av", puisque ce mois est le père (Av) de notre consolation (ména'hém) pour l'année à venir. Et proportionnellement à notre lamentation en jour, s'y développe notre confiance en Hachem pour le restant de l'année.

Symboliquement, toute la journée du 9 Av, nous sommes assis par terre, en allusion au fait que nous avons touché le fond, mais déjà dans l'après-midi nous pouvons nous relever et s'asseoir plus normalement.
=> Cette période de deuil est un moment où l'on se baisse/s'accroupit pour mieux sauter pendant le restant de l'année vers Hachem!]

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-> On raconte sur le saint rabbi Pin'has de Koritz, que dans les profondeurs de ses larmes du 9 Av, ceux qui étaient proches de lui pouvaient discerner un cri de joie.

-> Le rav Mordé'haï de Slonim écrit que lorsque la fille de Pharaon a trouvé Moché bébé flottant sur le Nil, la Torah rapporte : "La fille de Pharaon … vit l’enfant et voici qu’un jeune pleurait" (Chémot 2,6).

Le verset laisse entendre que rien qu'à partir de ses pleurs on pouvait deviner qu'il était un enfant juif.
Pourquoi cela?

C'est parce ses pleurs étaient remplis d'espoirs.

[certes la situation est horrible, mais le fait que le boss est Hachem vient réduire à néant nos inquiétudes, ne laissant place qu'à de l'espérance!
C'est pour cela qu'un pleure juif, est un pleure qui est rempli d'espoir et non pas de désespoir! ]

"Roch Hachana a le Shofar, Souccot a le loulav et l’étrog, Pessa’h a la matsa, ‘Hanoucca a la ménora, et le 9 Av a les larmes.
C’est la principale préoccupation du jour, car ce n’est qu’avec des larmes que la guéoula viendra."

[Rav Yé’hiel Spéro]

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-> Le Maharcha explique que Hachem a lié les âmes des juifs avec la terre d'Israël.
Lorsque les explorateurs sont revenus de leur exploration de la terre en ramenant un mauvais rapport, les juifs se sont assis et ils ont pleuré.
Ces larmes ont alors rompu la relation entre le peuple juif et avec sa terre.
L'unique moyen de restaurer cette connexion est par le biais de larmes de nostalgie et de désir d'y retourner.

Il est écrit : "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J’établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là : le 9 Av] pour les générations à venir." [guémara Taanit 29a]

Ainsi, ce n'est que par le fait de pleurer que nous pouvons nous réunir avec notre maison et véritable source de la sainteté : le Temple.
Nos larmes sont le ciment et la colle qui scellent le lien.

-> Le 'Hatam Sofer écrit que Hachem rassemble toutes nos larmes, et littéralement les utilise afin d'unir les pierres de l'édifice du 3e Temple.
[à l'image du ciment avec des briques!]

-> Le Chla haKadoch continue en expliquant que c'est pour cette raison qu'il est interdit de pleurer sur la destruction du Temple pendant Shabbath.
En effet, la construction du Temple est interdite à Shabbath, et une personne qui pleure transgresse alors l'interdit de construire (la méla'ha de boné).

[chacune de nos larmes compte et permet de générer du ciment nécessaire pour rassembler les pierres nécessaires à la construction du Temple!
Par ailleurs, imaginons notre fierté lorsque l'on se rendra compte dans le futur, de ce que nos larmes auront permis de construire au sein du 3e Temple!!]

[Source : b'h, traduction et adaptation personnelle d'un divré Torah du livre : "Torah Tavlin on 9 Av" du rav David Hoffman ]

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-> Le rav David Hoffman rapporte que nous avons pleuré ne sachant pas apprécier la véritable valeur du magnifique cadeau de Hachem : la terre d'Israël.
C'est pourquoi nous devons apprendre à apprécier Ses cadeaux dans notre vie, même lorsque nous ne les aimons pas particulièrement.

Le rav Avigdor Miller disait : "Hachem m'a donné tellement de bienfaits. Aujourd'hui, Il a fait quelque chose que je n'apprécie pas particulièrement. Mais est-ce que cela signifie que je dois arrêter de l'aimer?"

[le 9 Av, nous pleurons sur tous les malheurs du peuple juif collectivement et personnellement, et au sommet de notre douleur, nous nous rappelons qu'en comparaison Hachem nous a octroyé tellement de bontés que notre amour pour Lui ne peut jamais être entaché.
D'ailleurs, vu comment D. nous comble en permanence de bienfaits/d'amour, nos difficultés ne sont qu'une incompréhension passagère de bontés que D. nous fait!
Nos larmes de douleur se transforment en larmes d'appréciation des bienfaits Divins, expiant alors celles des explorateurs, et grâce à cela notre lien avec Hachem se resserre, entraînant la venue du Temple, très bientôt, b'h!]

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-> b'h, un autre cours sur la notion des larmes & du 9 Av : https://todahm.com/2018/08/08/les-larmes

"Pourquoi le 2e Temple a-t-il été détruit ?
Les juifs n’étaient ils pas versés dans la Torah, les mitsvot et les bonnes actions?

[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat ‘hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
[guémara Yoma 9b]

[on se dit : Ce n'est pas si grave, ce n'est que de simples paroles, ça n'a jamais tué personne! On a le droit de s'amuser un peu! Tout le monde agit ainsi! ...
Pourtant, une simple parole de haine gratuite est plus grave que le cumul des 3 fautes majeures : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre.]

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-> On traduit généralement la "sinat 'hinam" par : la haine gratuite, qui ne se base sur aucune raison.
Mais est-ce qu'on en vient à haïr quelqu'un sans aucune raison?
En effet, il y a forcément quelque chose qui a déclenché ce ressentiment de haine.

=> Ainsi, le rav David Hoffman affirme que nous devons plutôt traduire la "sinat 'hinam" par : "la haine sans bonne raison".

En partant de cela on peut comprendre les paroles du Sfat Emet (Roch Hachana 5641) ainsi : "Puisque le Temple a été détruit à cause de la haine sans raison valable (sinat 'hinam), il sera, si D. le veut, reconstruit par l’amour du prochain sans raison valable (aavat 'hinam)."

[Nous ne devons pas attendre d'avoir une bonne raison pour en venir à exprimer notre amour, respect, bonté à notre prochain juif.]

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-> Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

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-> A propos de la haine, rapportons par exemple que la Torah écrit : "Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17).

Le Baal Chem Tov commente :
"Celui qui haït un juif, même si c’est uniquement en son cœur, même si sa haine n’entraîne aucune nuisance à autrui, et même s’il ne parle pas en mal de lui, et bien par cela (haïr en pensée un juif) il transgresse un commandement négatif [de la Torah]."

=> Combien nous devons empêcher tout sentiment de haine envers un autre juif, de rien que de traverser notre esprit!

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-> Rabi Dov Brezak insiste sur l'importance du rôle des parents qui doivent tellement combler leurs enfants d'amour sincère qu'ils en auront assez pour en donner à autrui.

[En effet :
- Un enfant qui n'a pas assez d'amour va être dans une démarche de le rechercher, de le prendre chez autrui.
Au lieu d'être lui même, il va être un drogué de l'amour donné par son entourage, et il peut être tellement en état de manque que lorsque cela ne se passe pas comme il le désire, il va alors développer de la "sinat 'hinam".

- Un enfant qui a reçu beaucoup d'amour possède un réservoir de "aavat 'hinam", et à l'image de ses parents il souhaite devenir un arrosoir d'amour à autrui. ]

"Pourquoi est-ce que nous attendons le machia'h?

Est-ce parce que nous avons besoin de subsistance (parnassa)? Afin d'être guéri d'une maladie? Pour avoir de la satisfaction chez nos enfants? Afin qu'un membre de notre famille puisse trouver son conjoint(e)? ...

Non!
Hachem connait nos pensées les plus intérieures, et Il nous dit : "Je peux vous amener ces choses sans vous envoyer le machia'h!"

A la place, chacun de nous doit pleurer pour le manque de respect de Hachem (le kévod Chamayim), pour la douleur de la Présence Divine dans notre exil, et alors le machia'h viendra sûrement."

['Hafets 'Haïm - Séfer Méir Einé Israël 1,236]

["Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." (Yérouchalmi Yoma 1,1), et elle fait ainsi que la Présence de Hachem est extrêmement cachée dans ce monde, entraînant un manque de respect énorme à Son honneur!
C'est sur ce constat que nous nous lamentons tout particulièrement le 9 Av.]

"Tu aimeras Hachem, ton D., de tout cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir" (Vaét'hanan 6,5)

-> Le Rambam écrit (Yessodé Torah 2,1)
"Quand l'homme observe Ses actes et Ses Créations [de Hachem], grandes et merveilleuses, et respecte à travers elle Sa sagesse qui n'a aucune limite, immédiatement Il aime, admire et désire profondément connaître ce grand D., comme le dit le roi David : "mon âme a soif de D., du D. vivant".

Et quand il contemple ces choses même, immédiatement il recule, tremble et sait qu'il est une toute petite créature dotée d'une faible intelligence devant Celui qui connaît tout, comme le dit le roi David : "Quand je contemple Ton Nom, qui est l'homme pour que Tu T'en souviennes et le fils de l'homme pour que Tu Te penches sur lui?"."

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+ "Tu aimeras Hachem, ton D., de tout cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir" (Vaét'hanan 6,5)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que la suite de ce verset concernant la mitsva d'aimer Hachem, nous indique comment parvenir à l'accomplir : "Ces choses que Je t'impose aujourd'hui seront gravées dans ton cœur" = nous parviendrons à aimer D. en introduisant constamment dans notre cœur des choses éveillant notre amour pour Lui.
Par ce biais, notre cœur sera animé d'un profond désir de L'aimer.

[d'où également l'importance de rechercher à constamment exprimer notre gratitude à Hachem, même pour ce qui nous semble le plus normal, car se produisant tous les jours.]

Ainsi, cette mitsva d'aimer D. peut se comprendre :
1°/ en réalité, le cœur de tout juif est empli d'amour pour Hachem, mais il est enfoui en lui.
Il doit donc se travailler pour aspirer à éveiller et révéler cet amour qui réside au fond de lui.

Le Sfat Emet ajoute que du fait que Hachem a ordonné "Tu aimeras", il faut conclure qu'il y a dans la nature de chaque juif la force de pouvoir aimer le Créateur. Il ne faut que réveiller cette force naturelle et la déployer.
C'est en cela que consiste la mitsva : fais les actes nécessaires pour éveiller la force latente d'amour qui est cachée en toi.

2°/ il existe un principe selon lequel Hachem se comporte envers Ses Créatures en leur reflétant leur propre conduite, "mesure pour mesure".
Ainsi, lorsqu'un homme aspire à éprouver des sentiments d'amour à Son égard, Il le récompense en introduisant dans son cœur de tels sentiments.

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-> Le Malbim demande : Comment est-il possible d'ordonner l'amour, qui dépend du cœur?

Il répond : Hachem a aimé Israël en premier (comme nous le disons : "Qui choisis Son peuple Israël avec amour"), et automatiquement, l'homme a l'habitude d'aimer celui qui l'aime.

[plus nous prenons conscience d'à quel point D. nous comble en permanence d'amour, de bontés, ... plus nous ne pouvons qu'en venir à l'aimer davantage, et plus nous ne pouvons que décider d'accomplir davantage Sa volonté d'un cœur entier, d'observer Ses commandements au point d'être prêts à nous sacrifier pour Lui.
Ainsi, observer au maximum la bonté dont Hachem fait preuve à notre égard nous permet de L'aimer : "de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre puissance".]

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-> "Tu aimeras Hachem, ton D." (véaavta ét Hachem Eloké'ha - Vaét'hanan 6,5)
Nos Sages (Sifri 32) explique que cela signifie : afin que votre coeur ne soit pas en désaccord avec Hachem (chélo yéé libé'ha 'halouk al aMakom), cela signifie que nous ne devons jamais sentir que Hachem nous maltraite. Il nous a mis dans notre situation actuelle pour notre bénéfice, et nous devons l'aimer pour cela.

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+ "Tu aimeras Hachem ton D."

=> En quoi consiste le fait d’aimer Hachem ?

Aimer Hachem c’est être heureux et se réjouir de faire ce qui peut être agréable à Ses Yeux. L’amour d’Hachem s’exprime par cette recherche constante et insatiable de Lui faire plaisir.
[Sforno]

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-> A chaque fois que nous pensons à une raison pour laquelle nous devons aimer Hachem et que cela nous pousse à avoir davantage d'amour pour Lui, nous accomplissons la mitsva d'aimer Hachem.
[Pélé Yoets - Aava laKadoch Barou'h hou - ot alef]

-> L'amour que nous sommes supposés avoir pour Hachem devrait être si intense que nous en deviendrions malade d'amour pour Lui, au point de penser à Lui à tout moment.
[Rambam - Téchouva 10,3]

[le roi David dit : "Je fixe Hachem constamment en face de moi" - chiviti Hachem lénegdi tamid]

-> Concernant la mitsva d'aimer Hachem : "de tout son cœur, et de toute son âme, et avec toutes ses ressources" (Vaét'hanan 6,5), le Ohr ha'Haïm haKadoch commente : "nous devons aimer Hachem davantage que les 3 choses que nous désirons le plus dans la vie : nos enfants, notre subsistance, et la vie elle-même".

[on peut tout perdre, on peut manquer de tout, mais il doit toujours nous rester le plus grand des amours : celui de Hachem.
Par cela nous accomplissons l'importante mitsva d'aimer Hachem, même quand c'est dur dans notre vie!]

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-> Grâce à son amour pour Hachem, l'individu préservera son âme de tout dommage.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - aava]

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-> Celui qui sert D. par amour, son mérite protègera jusqu'à 2 000 générations.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - aava]

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-> "Tu aimeras Hachem de tout ton cœur, de toute ton âme
et de tous tes moyens".
Comment fait-on pour arriver à l'amour d'Hachem?

Lorsqu'un juif se sacrifie pour l'honneur d'Hachem alors il se rempliera tout naturellement de l'honneur et de kédoucha.
Plus il se mesure à une épreuve difficile plus cela entraînera en lui un renforcement de l'amour pour Hachem qu'il aura développé pour surmonté l'épreuve.
[Messekh ‘Hokhma - Vaét'hanan 6,5]

["l'obscurité dans laquelle il se trouve soit la raison de sa propre lumière" = nos difficultés permettent d'illuminer en nous un amour très fort pour Hachem, ce qui est la plus belle des choses! ]

[issu du divré Torah : https://todahm.com/2020/12/27/29907 ]

"Et vous (véatèm) qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous aujourd'hui en vie" (Vaét'hanan 4,4)

-> Le rabbi Nathan Shapira explique ainsi ce verset :
Dans la lecture du Shéma, il y a 248 mots, comme le total des membres du corps humain.
L'officiant termine le dernier passage du Shéma par les mots : "Hachem votre D. est vérité" (Hachem Elokénou émét).
Le mot "émét" (vérité) complète le compte de 248, et de cette façon il y a de la vie dans la totalité de nos membres.

=> Ainsi quand on relie/attache le mot "véatèm" (et vous - וְאַתֶּם), qui contient les mêmes lettres que "émét" (אמת), à "Hachem Elokénou" (Hachem votre D.), par là : "vous êtes tous aujourd'hui en vie" = tous les membres de l'homme reçoivent une abondance de vie des cieux.

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-> Dans la guémara (Sota 14a), nos Sages demandent comment il est possible que Hachem ordonne aux juifs de Le suivre, alors qu'Il est un feu dévorant.
Ils répondent que cela signifie qu'il faut s'attacher aux midot de Hachem, s'efforcer de se conduire de la même façon que Lui.
S'il est miséricordieux, toi aussi tu dois être miséricordieux.
S'il est patient et longanime, toi aussi tu dois faire preuve des mêmes qualités.

=> Comment cela est-il possible qu'un homme puisse ressembler à D. dans ses actes, alors que par nature, il est une créature limitée das ses possibilités et dans ses actes?

"Et vous (véatèm) qui êtes attachés à Hachem" = le mot "véatem" (וְאַתֶּם) a les mêmes lettres que "véémet" (וְאמת - et la vérité), et cela suggère que la façon d'accomplir ce qui est écrit : "et vous êtes attachés" passe par l'attachement à la Torah, qui n'est que pure Vérité.

Ainsi, plus on s'attache à la Vérité de la Torah, plus grandit en nous de l'attachement envers le Créateur.
Quand on se donne du mal pour les paroles de la Torah, cela donne la force de s'élever dans ses midot et de s'attacher à celle du Créateur.

=> Lorsque : "Et vous (véatèm) qui êtes attachés à Hachem, votre D." = par l'attachement à la vérité de la Torah, il en résulte que : "vous êtes tous aujourd'hui en vie", à la fois dans ce monde-ci et de la vie éternelle dans le monde à venir.

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-> Le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah) écrit :
"Il y a 7 Noms Divins (le Tétragramme, ...)
Quiconque efface fût-ce une seule lettre de ces 7 Noms subit les coups.
Les lettres qui s'attachent au Nom en le précédant, il est permis de les effacer, mais ce qui s'y attache en le suivant, par exemple le "kaf" de "Eloké'ha" ou le "mém" de "Eloké'hém" ou autres choses semblables, on ne peut pas l'effacer, et elles ont le même statut que les autres lettres du Nom Divin."

Le Ohr ha'Haïm haKadoch poursuit :
C'est ce qu'on veut dire dans ce verset : "Vous êtes attachés à Hachem" = cela signifie que comme en ce qui concerne le Tétragramme, aucune lettre ne peut s'attacher à la fin du Nom mais seulement au début, par exemple : "léHachem", "kéHachem", ..., et que ces lettres n'ont pas de sainteté et qu'il est permis de les effacer, l'attachement des juifs à Hachem n'est pas comparable à celui de ces lettres qui viennent avant, mais à celui des lettres qui viennent après, comme le "mém" de "Eloké'hem", et qui sont aussi saintes que les lettres du Nom Divin proprement dit.

[ => notre attachement avec Hachem est tel qu'il ne peut jamais être rompu!]

"Vous les attacherez en signe sur votre bras et ils seront des totafot entre vos yeux" (Vaét'hanan 6,8)

-> Rabbi Yéhouda Tsadka explique cela ainsi :
Les téfilin du bras font allusion aux baalé batim : les gens qui travaillent et sont essentiellement occupés à ce que fabriquent leurs mains (à leur travail).
Les téfilin de la tête, font allusion aux talmidé 'hakhamim, qui étudient la Torah, qui s'occupent essentiellement de choses intellectuelles.

=> C'est pourquoi la loi juive (halakha) tranche qu'il est interdit de s'interrompre entre les téfilin du bras et les téfilin de la tête.
C'est une grande et importante allusion au fait que nous devons respecter la proximité entre eux sans aucune séparation : les sages doivent faire profiter les baalé batim de leur Torah, et ces derniers doivent les soutenir par l'argent qu'ils gagnent par le travail de leurs mains, comme Zévouloun et Yissa'har.

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-> Le Méam Loez enseigne :
Il existe une raison pour laquelle les téfilin de la tête sont composées de 4 compartiments et celles du bras d'un seul.
Il y a 5 organes qui échappent au contrôle de l'homme : ses 2 yeux, ses 2 oreilles et son cœur.
Les oreilles entendent des choses que l'homme ne voudrait pas entendre ; les yeux voient des choses qu'il ne voudrait pas voir ; le cœur peut concevoir de mauvaises pensées qu'il ne voudrait pas concevoir car elles peuvent l'amener à commettre de mauvaises actions.

Afin de soumettre ces 5 parties du corps, Hachem nous a recommandé de porter les téfilin.
Les 4 compartiments des téfilin correspondent aux 4 organes de la tête : les 2 oreilles et les 2 yeux.
Les téfilin de la tête servent donc à assujettir ces organes pour les empêcher de fauter.

Dans les téfilin de bras, portées face au cœur, Hachem a ordonné de mettre les 4 passages de la Torah dans un seul compartiment qui correspond au cœur.
Hachem désire que nous n'entretenions que de bonnes pensées.

Par conséquent, si un homme n'accomplit pas le commandement des téfilin, c'est comme s'il ne voulait pas soumettre ses 5 organes à Hachem.
[issu du Méam Loez - Tétsavé 28,37]