Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tous les plaisirs du monde fondent et sont réduits à néant lorsqu'ils sont comparés à la joie d'être lié à D."

[Or'hot Tsadikim - chapitre sur la Ahava]

[ex: chaque mitsva, chaque fois où l'on fait la volonté de D. plutôt que la nôtre, ...nous devenons davantage liés à Hachem.
Ainsi, certes en choisissant la volonté Divine je peux avoir l'impression de perdre la possibilité de faire quelque chose, mais en réalité je suis ultra-gagnant : j'obtiens davantage de proximité avec papa Hachem!
=> A chaque mitsva que je peux réaliser, c'est la fête!
(et plus le choix est dur, plus je démontre concrètement mon attachement à D. plutôt qu'à mon égo, et plus l'attachement gagné sera important) ]

"N'aie pas confiance en toi-même [en baissant la garde face à ton yétser ara] jusqu'au jour de ta mort, car le Cohen gadol Yo'hanan a occupé sa fonction pendant 80 ans, mais il est devenu Saducéen à la fin de sa vie!"

[guémara Béra'hot 29a]

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-> "Qui est fort? Celui qui domine son yétser ara ... car celui qui vainc son yétser ara est considéré comme ayant conquis une ville emplie de vaillants guerriers."
[Avot déRabbi Nathan 23]

b'h, au sujet du yétser ara :
-> https://todahm.com/2019/02/14/le-yetser-ara
-> https://todahm.com/2016/08/22/notre-cher-yetser-ara
-> https://todahm.com/2014/05/18/guemara-yetser-ara

+ "Mon fils, si ton cœur acquiert la sagesse, mon cœur se réjouira aussi" (Michlé 23,15)

Le Gaon de Vilna écrit :
"Un père et son fils sont liés l'un à l'autre ; ils ont une source spirituelle commune.
Lorsque le fils acquiert la sagesse et s'en réjouit, cela apporte automatiquement de la joie au cœur de son père même si le fils ne parle à personne [pas même à son père] de la sagesse qu'il a acquise.

Ce lien peut être comparé à un aimant aux propriétés magnétiques. On sait que si l'aimant est cassé en deux et qu'une moitié se déplace, la 2e réagira en bougeant aussi, même à une distance considérable.
De la même façon, quand le cœur d'un fils se réjouit, le cœur de son père se réjouit aussi."

=> Etudier la Torah : quelle occasion magnifique de réjouir (indirectement) son père!

-> "Il faut se rapprocher de Hachem de 2 façons : parfois par la crainte et le respect profond, et parfois par l'amour et la joie.
Se soumettre à la volonté de D. en respectant un jeûne ne conduit pas plus près de Lui que la joie d'observer le Shabbath ou les jours de fête, tant que cette joie est pure et dirigée vers Lui.
[...]
Si ta joie intérieure déborde dans le chant et la danse, c'est aussi une façon de servir D. et de s'attacher à Lui."

[Séfer haKouzari 2,50]

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-> La crainte de D., sans l'amour est imparfaite.
De même, l'amour de D., sans la crainte, est imparfait.
[Rabbi Aharon de Karlin]

"Les commandements (mitsvot) ont été donnés dans le seul but de rendre les hommes purs.
Quelle importance à D. après tout qu'on égorge [un animal en lui tranchant] la gorge ou la nuque?

Cela doit être que les commandements n'ont été donnés que pour purifier les hommes"
[midrach Béréchit rabba 44,1]

-> Le Ramban (Dévarim 22,6) explique ce midrach :
"Cela signifie que D. ne tire aucun profit des commandements.
C'est [uniquement] l'homme qui en bénéficie ... [car] quelle différence cela fait pour Lui qu'une personne mange des animaux cashers permis à la consommation ou des animaux impurs interdits à la consommation?

[Le but des mtisvot est] de nous inculquer les bons traits de caractère ... pour purifier notre âme."

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[ce qui fait la valeur d'un commandement n'est pas notre compréhension logique, mais son origine : le fait que ce soit Hachem, le Maître du monde, qui l'a ordonné, et cela suffit à amener de la kédoucha en nous!

D. n'a besoin de rien, mais pour nous éviter le "pain de la honte", Il nous "demande" de réaliser des actions, comme excuses pour nous combler de pureté, de bénédictions.
Nous avons l'impression d'avoir fait quelque chose pour Lui, alors qu'en réalité c'est une bonté de sa part afin de nous retirer toute honte de recevoir tout gratuitement. ]

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-> "Le but de toutes les mitsvot est de purifier l'homme et de le rapprocher de la Vérité, par l'authenticité de ses actes et de ses pensées."
[rav Yéhouda Leib 'Hasman - Or Yahel - tome.III]

"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]

Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."

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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]

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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]

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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]

=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]

"J'installerai Mon Sanctuaire parmi vous" (Bé'houkotaï 26,11)

-> Selon le Sforno : c'est une promesse que la présence Divine demeurera toujours parmi les juifs où qu'ils se trouvent.

-> Le Ohr ha'Haïm commente : "parmi vous = cela veut dire que D. sera toujours plus proche des tsadikim que des anges.

-> Selon le midrach (Tan'houma Bé'houkotaï 3), cela signifie : "Si vous accomplissez Mes commandements, J'abandonnerai [Ma résidence dans] les royaumes supérieurs et Je descendrai résider parmi vous."

Rava explique : "Pendant qu'on l'étudie, la Torah protège [de la punition pour des péchés antérieurs] et sauve [de la tentation].
Au moment où l'on n'est pas engagé dans l'étude de la Torah, [la Torah qu'on a étudiée] protège [de la punition], mais ne sauve pas [de la tentation de fauter]."

[guémara Sota 21a]

-> A l'inverse, on peut rapporter les paroles de Rabbi Chmouel bar Na'hmi, au nom de Rabbi Yonathan :
"Le mauvais penchant incite l’homme à pêcher dans ce monde, et porte témoignage contre lui dans le monde à venir."
[guémara Soucca 52b]

"La joie authentique consiste à se sentir heureux d'avoir le privilège de servir le Maître sans pareil, d'étudier Sa Torah et d'accomplir Ses commandements.
[...]
Plus l'homme avance dans la découverte de la grandeur de D., plus il est joyeux."

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19]

"Et pourtant, même alors, quant ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, Je ne les aurai ni dédaignés ni repoussés au point de les anéantir, de dissoudre Mon alliance avec eux ; car Je suis Hachem leur D." (Bé'houkotaï 26,44)

La guémara (Méguila 11a) de commenter :
- "Et pourtant, même alors [...] Je ne les aurai ni dédaignés" = c'est une allusion à l'exil des Chaldéens (Babylone), où J'ai désigné Daniel, 'Hanania, Michaël et Azarya pour les guider ;

- "ni repoussés" = c'est une allusion à l'invasion grecque, pendant laquelle J'ai désigné Chimon le Juste, 'Hachmonaï et ses fils, et Matitya le Cohen Gadol pour les guider ;

- "au point de les anéantir" = c'est une allusion à l'époque de Haman, pendant laquelle J'ai désigné Mordé'haï et Esther pour les guider ;

- "de dissoudre Mon alliance avec eux" = c'est une allusion à l'époque des Perses, où J'ai désigné la maison de Rabbi et les maîtres des générations pour les guider.

=> Selon le Yalkout Léka'h Tov, au terme du long passage décrivant les malheurs appelés à frapper le peuple juif, ce verset vient nous annoncer qu'une lumière jaillira toujours au sein de l'obscurité.
Au fil de tous nos longs et douloureux exils, la flamme des Maîtres d'Israël accompagnera éternellement le peuple juif.

Cette promesse est un réconfort (Hachem ne nous abandonnant jamais!) et un encouragement, car à la conscience de l'accomplissement des paroles de la Torah, une génération après l'autre, notre foi en D. en est stimulée.

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-> La paracha commence par : "Si vous obéissez à Mes décrets …" (Im bé’houkotaï télé’hou - v.26,3)

Le terme "im" (אִם) fait allusion aux personnages qui ont pour mission de délivrer Israël, lors des exils passés et futurs.
En effet, les 2 lettres du mot "im " sont les initiales de :
- Aharon (אהרן) et Moshé (משה) qui ont sauvé les enfants d’Israël d’Egypte ;
- Esther (אסתר) et Mordé’haï (מרדכי) qui ont délivré le peuple du décret d’Haman ;
- Eliahou (אליהו) et Mashia’h (מש’ח) qui délivreront le peuple dans l’avenir.

Avant de commencer le long passage de la paracha Bé'houkotaï comportant les 45 malédictions, la Torah nous prévient que la délivrance a déjà été préparée.
Si (אִם) nous suivons le chemin de Hachem alors nous aurons le mérite de voir la guéoula.
[Min’ha Béloula]

[à chaque génération, à tout moment, le machia'h est prêt, attendant uniquement que nous en soyons méritants!
Sur un plan individuel et collectif, Hachem crée toujours la solution, avant d'amener une problématique]

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-> Rabbi Its'hak Karo (Toldot Its'hak) nous enseigne :
La paracha commence par la lettre : aleph (אִם - im bé'houkotaï - v.3) et elle termine la partie des bénédictions par la lettre : tav (komémiyout - קוֹמְמִיּוּת - v.13).
Cela signifie que lorsque les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot, et ce de la lettre "aleph à tav" (de A à Z), ils seront bénis.

Le passage des réprimandes commencent par la lettre : vav (vé'im - וְאִם - v.14) et se termine par la lettre : hé (Moché - מֹשֶׁה - v.46).
Ces 2 lettres (וה) composent la moitié du Nom Divin (יהוה), pour nous signifier : "Hachem est parmi nous, lorsque nous souffrons" (imo ano'hi bétsrara).

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-> Le Mechekh 'Hokhma enseigne :
Hachem déclare sur ce verset (v.26,44) à propos de Son peuple : "Si Je les ai rejetés ou les ai dédaignés au point de les forcer à résider dans les pays de leurs ennemis, ce n'est pas parce que Je cherche à les détruire ou à annuler Mon alliance. Au contraire, Je suis leur D.!

Si Je les exile, c'est parce que, souvent, c'est la seule façon d'empêcher une assimilation qui finira par entraîner leur disparition en tant que peuple".

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-> "Et Je Me ressouviendrai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

Le nom de Yaakov est écrit ici avec un Vav supplémentaire (יַעֲקוֹב).
Rachi commente : "Cinq fois, le nom Yaakov est écrit plein (avec un Vav) et cinq fois, le nom Eliahou est écrit défectueux (sans Vav) : Yaakov a reçu une des lettres du nom d’Eliahou comme gage et promesse qu’il annoncerait la délivrance de ses enfants."

Sur le mode allusif, le Avné haChaham fait remarquer que le nom Yaakov correspond aux initiales de l’expression : "OuméEliyahou kibel Yaakov arvon bé’hamicha" (Yaakov reçut par cinq fois un gage d’Eliyahou).

Pourquoi le patriarche prit-il 5 fois un gage du prophète?
Le chiffre 5 renvoie aux cinq livres de la Torah ; en l’observant et en l’étudiant, on rapproche la venue du prophète Eliahou.

Cela étant, pourquoi lui prit-il précisément la lettre Vav?
Car sa valeur numérique complète équivaut à 13 (ואו), allusion à notre devoir de nous attacher aux 13 attributs de Miséricorde du Créateur. De même qu’Il est clément et miséricordieux, nous nous devons de l’être.

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-> "Je Me rappellerai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

-> Le nom Yaakov est écrit d'ordinaire sans la lettre Vav (יעקב). Mais dans ce verset, il est écrit avec un Vav : יעקוב.
Rachi nous explique que dans toute la Torah, le nom Yaakov est écrit à 5 reprises avec le Vav. De même, le nom du prophète Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) est écrit 5 fois sans Vav : Eliah (אליה).
C'est que Yaakov a pris en gage la lettre Vav de Eliyahou et lui a dit : "Je te la rendrais quand tu viendras annoncer la Délivrance", c'était un moyen pour lui d'assurer la Délivrance (guéoula).

=> Mais pourquoi Yaakov a-t-il choisi de prendre en gage particulièrement la lettre Vav (ו) de Eliahou et pas une autre lettre de son nom?

-> En fait, à sa naissance, Essav était déjà bien développé physiquement (avec de la pilosité, des dents, ...). C'est pourquoi, il a été nommé Essav (עשו) qui signifie "il est fait". Néanmoins, le terme "il est fait", se dit plutôt " עשוי", avec la lettre Youd en fin de mot.
De même, Yaakov a été nommé ainsi, car il a saisi le talon de Essav à la naissance. Il aurait dû ainsi s'appeler Ekev (עקב - le talon), sans la lettre Youd. Néanmoins, Yaakov s'est approprié la lettre Youd qui aurait dû apparaître chez Essav. Cette lettre, qui fait partie du Nom de Hachem, est une lettre appartenant à la sainteté.
Yaakov l'a prise du nom de Essav, car son travail est d'élever toute la sainteté capturée dans les forces du Mal.
Dans les temps futurs, Yaakov va encore saisir la lettre Vav, qui finit le mot Essav et qui relève aussi de la sainteté. Son nom deviendra alors יעקוב (avec un Vav) et le nom de son frère deviendra alors עש (Ach), qui signifie la vermine.
Dépossédées de toute la sainteté qui les alimente, les forces du mal représentées par Essav, seront réduites à néant, comme de la vermine.

En attendant que Eliyahou fasse tout en son pouvoir pour que la Délivrance arrive au plus vite, Yaakov lui a pris la lettre Vav de son nom. Comme pour lui dire : pour l'instant, mon nom ne porte pas encore de Vav.
Ce n'est qu'après la Délivrance, qu'il portera le Vav de Essav. Ainsi, pour l'instant, je te prends le Vav de ton nom, pour que mon nom porte dès à présent ce Vav. Viens vite annoncer la Délivrance du peuple d'Israël pour que je puisse te le rendre, car alors je porterai enfin le Vav de Essav et mon nom sera Yaakov (יעקוב), avec le Vav de Essav.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]