Aux délices de la Torah

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"Quand au Cohen supérieur à ses frères, sur la tête duquel aura coulé l'huile d'onction ... il ne doit pas découvrir sa tête ni déchirer ses vêtements" (Emor 21,10)

-> Pourquoi l'appelle-t-on Cohen Gadol?

Car il se différencie des autres Cohanim sur 5 points : en sagesse, en force, en beauté, en richesse (selon le Torat Cohanim, s'il ne l'était pas les autres Cohanim devront se cotiser pour qu'il devienne le plus riche d'entre eux!) et en âge ...

En ce qui concerne la force, il était fort physiquement car, lorsqu'Aharon balança les 22 000 Lévi'im [pour les consacrer] en une seule journée, il les soulevait chacun d'eux et les balançait en avant puis en arrière, vers le haut et puis vers le bas.
Il devait donc posséder une force physique colossale.
[midrach Vayikra rabba 26,9]

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-> D. ne fait régner [en permanence] sa Présence que sur l'homme fort, riche, sage et humble.
[guémara Nédarim 38a]

Rabbi Yo'hanan y cite l'exemple de Moché rabbénou qui avait une force exceptionnelle [par exemple, il portait les Tables de la Loi, qui avaient un poids total d'environ 500kg, ou bien pendant la semaine d'inauguration du Michkan chaque jour il montait et démontait tout seul les lourds éléments le composant!].

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 7,1) va commenter ce passage de la guémara :
"La prophétie ne peut se poser que sur un homme doué d'une grande sagesse, fort dans ses vertus qui ne laisse pas son yétser ara se renforcer dans les choses de ce monde, mais qui domine ses passions en permanence."

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-> On a pu voir que : "il était fort physiquement car, lorsque Aharon balança les 22 000 Lévi'im en une seule journée"

Le rav Chmoulévitch fait remarquer que durant une journée (de 24h) sans interruption, Aharon avait alors 4 secondes environ pour opérer le soulèvement et également les 4 balancements de chacun des 22 000 Cohanim, ce qui est naturellement impossible pour tout homme.
Le 'Hizkouni affirme d'ailleurs que cet exploit relevait du miracle.

=> Si cela est miraculeux, comment peut-on en tirer de là que tout Cohen Gadol doit être fort?

On a pu voir du Rambam l'idée que : "Qui est fort? Celui qui domine ses (mauvaises) tendances" (Pirké Avot 4,1).
Cependant, la réalité est que personne n'est capable de maîtriser son yétser ara uniquement par ses propres forces, comme nos Sages enseignent : "Si ce n'était Hachem qui lui vient en aide, jamais il ne pourrait le vaincre [le yétser ara]" (guémara Kidouchin 30b).

=> On peut répondre à la question par le fait que l'intervention Divine est proportionnelle à l'investissement de l'homme.
Aharon avait d'énormes forces qu'il a utilisé à 100%, et par ce mérite, Hachem lui est venu en aide, réalisant un miracle.

==> A l'image du Cohen Gadol, nous devons chacun à notre niveau exploiter toutes nos forces internes pour réaliser la volonté de D., en se battant pour ne pas céder à notre paresse naturelle.
Par cela nous permettons à l'intervention/l'aide de D. d'être la plus importante possible dans notre vie!

Le rav 'Haïm Chmoulévitch enseigne que nous ne devons pas baisser les bras sous prétexte que "l'on ne peut pas", mais au contraire, on "élèvera son cœur" vers Hachem et on s'apercevra que nous sommes dotés de forces dont nous ignorions l'existence.

[il faut se dire : c'est peut être difficile mais je peux le faire, et j'ai une obligation d'investir toutes mes capacités internes. Le résultat final dépend de D.
"Certes il y a 22 000 Cohanim et uniquement 24h, mais si telle est la volonté Divine alors je dois m'y lancer à fond!"

Et non : c'est possible, mais cela est trop difficile, alors plutôt ne rien faire. En effet, la paresse nous fait tout perdre!
"Pourquoi commencer à soulever et balancer les Cohanim, de toute façon c'est trop dur il y en a trop : 22 000!! Autant ne rien faire!"
=> Aharon nous apprend la bonne vision à avoir dans notre vie!]

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-> Tous les actes des tsadikim sont toujours accomplis avec empressement. [naassé vénichma!]
[...]
Le paresseux viendra à toi avec des discours de nos Sages ... avec des arguments intelligents ... et il ne voit pas que ses arguments ne sont pas engendrés par son appréciation de la situation mais ont pour source sa paresse qui l'entraîne vers ce type d'arguments [et de discours]
[...]
Le roi Chlomo affirme : "Le paresseux se targue de plus de sagesse que 7 conseillers avisés [du roi habitués à répondre à toute question]" (Michlé 26,16)
Car la paresse ne le laisse même pas ressentir les choses pour lesquelles il a des obligations.
Il va donc penser que tout le monde est dans l'erreur ou fou ; lui seul est un sage [puisqu'ayant des raisons pour justifier son oisiveté].

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.7]

Le roi Shaül était très grand de taille, et physiquement imposant.
Lorsque David est devenu le roi d'Israël, et qu'il a été oint par une huile spéciale, nos Sages affirment qu'il a grandi physiquement jusqu'à atteindre la bonne taille/corpulence pour revêtir les habits royaux laissés par son prédécesseur (Shaül), qui lui étaient alors largement surdimensionnés..

Lorsqu'un Cohen Gadol est oint d'une huile spéciale, lui aussi devient une nouvelle personne avec une apparence physique nouvelle.
Pour cette même raison, il ne doit pas devenir impur, même pour son père ou sa mère (à la différence des autres Cohanim), puisqu'il n'est plus physiquement lié à eux [étant une nouvelle personne!].

[Rabbi Yonathan Eibschutz - Tiféret Yonathan]

Tout ce qui existe appartient à Hachem et rien ne peut échapper à Sa Volonté. Même le mal n’existe que du fait de Sa Volonté.
Cependant, si le bien reflète Sa Volonté profonde, le mal n’existe que du fait de Sa Volonté extérieure.
Ainsi, même celui qui a fauté ne s’est pas exclu de la Volonté Divine et Lui appartient toujours. En se repentant, il passera de la Volonté extérieure à la Volonté profonde [de D.].

[Yessod haAvodah - Rabbi Avraham de Slonim]

[Hachem déclare : ] "Soyez bénis, Cieux, Terre et êtres du Char [Divin], si vous révélez à Mes enfants ce que Je fais pendant la prière du matin, lorsqu'ils déclarent devant Moi : "Kadoch! Kadoch! Kadoch!"
[...]
Apprenez-leur à lever les yeux au Ciel, en direction de leurs lieux de prières, à élever les talons et le corps au moment où ils Me sanctifient. Car Je ne connais pas de plus grande satisfaction dans le monde que ce moment où ils lèvent leurs yeux vers les Miens, et où Mes yeux se tournent vers les leurs.

A cet instant, Je saisis Mon trône céleste, gravé à l'effigie de Yaakov, Je l'enlace et l'embrasse, Je Me souviens de leur exil et précipite leur délivrance."

[midrach cité dans le Tanya Rabbati
- cité également dans la Michna Broura 125,5 où le 'Hafets 'Haïm ajoute que si à ce moment de la prière les juifs se repentaient, ils seraient aussitôt délivrés.]

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-> Au moment où les juifs se rassemblent dans les synagogues et les maisons d'étude, et répondent [dans le kaddich] : "yéhé chémé rabba", Hachem hoche la tête et dit : "Heureux le Roi qui est ainsi glorifié dans Sa demeure! Pourquoi ce Père a-t-Il fait exiler Ses enfants? Malheurs aux enfants qui ont été chassés de la table de leur Père!"
[guémara Béra'hot 3a]

Le Rokéa'h (Hilkhot Béra'hot) cite la suite des propos tenus par Hachem à ce moment : "Quand pourrai-Je retourner dans Mon Sanctuaire? Quand pourrai-Je rassembler Mes enfants, les rescapés d'Israël, mêlés aux nations idolâtres, afin qu'ils Me glorifient et proclament la sainteté de Mon grand Nom?"

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-> Le Tana déBé Eliyahou (chap.16) rapporte qu'il y a dans les Cieux près de 5 milliards d'anges, qui se tiennent devant D. et sanctifient chaque jour Son grand Nom, du lever du soleil jusqu'à son coucher en déclarant : "Kadoch! Kadoch! Kadoch!", et du coucher du soleil jusqu'à son lever en clamant : "Barou'h chem kévod mal'houto".

De plus, selon la guémara ('Houlin 91), les anges n'ont pas forcément le mérite de sanctifier ainsi le Créateur continuellement. Certains n'ont ce privilège qu'une fois par mois, d'autres une fois par an, certains n'en ont le mérite qu'une fois par jubilé (yovél => tous les 50ans!).

[nous pouvons le faire 2-3 fois par jour (cha'harit, min'hat et parfois moussaf), en utilisant notre libre arbitre faisant que cela est encore plus précieux aux yeux de D. que les milliards d'anges!]

-> Le rabbi Beifuss affirme que lorsqu'un homme sanctifie ainsi D., alors cela entraîne que son âme s'en trouve elle aussi sanctifiée.

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->"Lorsqu'une personne répond : "Amen yéhé chémé rabba" de toutes ses forces [c'est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre, comme il est dit : "Les décrets furent annulés en Israël quand le peuple s'est dévoué à rendre grâce à Hachem" ...
Même si l'on trouve chez cet homme des soupçons d'idolâtrie, on lui pardonnera"
[Rabbi Yéchoua ben Lévi - guémara Shabbath 119b]

-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'explication suivante :
Lorsque nous faisons des fautes (que D. nous en préserve), les anges Accusateurs parlent contre nous.
Ils déclarent que justice doit être faite, car nous avons déshonoré le Roi.
Si nous disons : "amen yéhé chémé raba", cela révèle que notre désir principal est d'augmenter l'honneur d'Hachem.
Si parfois nous fautons, alors ce n'est pas volontaire. Cela n'est évidemment pas un signe de rébellion.
Ainsi, le "amen yéhé chémé raba" nous protège et nous aide à atteindre le pardon de nos fautes.

"Dès lors qu'un homme méprise même une seule mitsva et se montre un tant soit peu négligent envers l'honneur du Ciel, il profane le Nom de D."

[Rabbi Eliézer de Metz - Séfer Yéreïm 340
- sur le verset : "Ne profanez pas Mon saint Nom, afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël" (Emor 22,32) ]

Il est impossible de séparer les bonnes vertus humanistes de la foi et de la crainte de Hachem.
Il est faux de se dire : "Moi je ne suis pas croyant, mais je respecte les hommes" ...

Car sans crainte du Ciel, l’homme pourra en venir à justifier les pires méfaits et les pires crimes.

[Rabbi Moché Feinstein - Darach Moché - Emor (24,16-17)]

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-> Les réchaïm placent leur propre personne au-dessus d’Hachem, alors que les tsadikim placent Hachem au-dessus de leur personne.
Lorsque les réchaïm servent Hachem, ils L'utilisent pour qu'Il fasse leur volonté à eux!
[selon le midrach]

[A tout moment : "Est-ce que je fais la volonté de Hachem ou bien la mienne?"
En tuant mes désirs personnels, pour ceux de D., je contribue chaque fois davantage à développer mon amour, mon attachement pour Lui. ]

"La Présence Divine ne quitte jamais un juif pendant Shabbath, un Yom Tov, et même pendant un Shabbath de la semaine"
[Zohar]

=> Shabbath est notre jour d'intimité totale avec Hachem.
Comment peut-on ne pas en être fou de joie?
Comment peut-on se comporter comme le restant de la semaine sans honorer et profiter de Sa présence permanente à nos côtés?

[le rav Pinkous enseigne que nous terminons le chant de : "Shalom Alé'hem" (vendredi soir avant le repas), par : "bétsété'hem léShalom (allez en paix!)" = nous demandons aux 2 anges qui nous ont raccompagné de la synagogue, de nous laisser seul en tête à tête avec notre papa Hachem! ]

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[Selon nos Sages, le "Shabbath de la semaine" fait référence au cas d'une personne dans une situation extrême ou en voyage, qui a perdu toute notion du temps (comptant alors 7 jours, et faisant Shabbath même si ce n'est pas la bonne date en réalité).
Ainsi, quelque soit le moment où cette personne pourra réaliser Shabbath, Hachem ne la quittera pas en ce jour!]

"Hachem est droit et ne supporte pas les tsadikim qui se comportent de manière impropre ou tordue envers les autres.
Et même s’ils estiment agir au nom du Ciel, cela entraîne la destruction de la Création et la remise en cause de notre droit à la terre d’Israël."

[le Netsiv – Haémek Davar – Introduction au Séfer Béréchit]

En effet :
"De même que nous attendons davantage de ceux qui sont bénis par des richesses matérielles, de même nous attendons davantage de ceux qui sont riches en connaissances/spiritualité."
['Hafets 'Haïm]

"L’air de la terre d’Israël rend sage" (guémara Baba Batra 158b)

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-> "Nous devons nous rappeler que bien que l'on puisse devenir plus sage [en Israël], notre yétser ara [y] devient également plus sage."
[Rabbi de Satmar - Rabbi Yoël Teitelbaum]

[puisque la terre d'Israël nous donne les capacités d'être spirituellement beaucoup plus élevés qu'ailleurs, par respect du principe de libre arbitre, le yétser ara reçoit également davantage de forces pour nous faire chuter.]

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-> Le rav Avraham Azoulai (grand-père du 'Hida) écrit ('Hessed léAvraham) que l'air de la terre d'Israël est préparé pour la sainteté et le service d'Hachem, c'est pourquoi la Présence Divine (Ché'hina) réside dans l'air de la terre d'Israël.

En hébreu, le mot : "air" se dit "avir" (אויר). Et en réarrangeant les lettres, on a : "or Hachem" (la lumière d'Hachem - אור י) = le message est que l'air de la terre d'Israël contient la lumière d'Hachem.
En effet, la guémara enseigne : "L’air de la terre d’Israël rend sage".

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-> Rabbi Yéhouda haLévi écrit : "Revigorant pour les âmes est l'air de Ta Terre" ('hayé néchamot, avir artsé'h).
Le simple fait de respirer l'air de la terre d'Israël imprègne l'âme de propriétés vivifiantes.
L'air d'Israël infuse de la sainteté, permettant à une personne de vivre une existence spirituelle.

Dans son Séfer Kouzari, rabbi Yéhouda haLévi développe beaucoup le concept que l'air de la terre d'Israël soutient l'âme.
Tout comme le corps a besoin d'oxygène, l'âme a besoin d'un air spirituel délicat et raffiné.
En terre d'Israël, lorsqu'une personne inhale une bouffée d'air, elle respire une substance spirituellement puissante. L'atmosphère d'Israël est imprégnée de roua'h haKodech (esprit saint).

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-> D’où lui vient cette faculté unique (que l'air de la terre d’Israël rend sage)?

D’après le Gaon de Rogotcheve (Tsafnat Panéa’h, Téroumot chap. 3), c’est à Moché lui-même qu’on le doit.
Il explique que peu avant son décès, Moché fut invité à : "monter sur la hauteur des Avarim pour contempler le pays" (Bamidbar 27, 12).
En contemplant la Terre d’Israël, Moché y insuffla un apport de sainteté.

Et comme toutes les œuvres du prophète perdurèrent à jamais (comme le disent nos Sages, guémara Sota 9), son regard persista en cela que l’air de la terre octroie à jamais une sagesse supplémentaires à ses habitants.

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-> Moché a supplié Hachem de pouvoir rentrer en terre d'Israël, et le midrach (Dévarim rabba 11,1) nous enseigne que Moché a même demandé à Hachem que s'il ne pouvait pas entrer en tant qu'humain alors qu'il puisse au moins entrer en Israël en tant qu'un animal ou un oiseau qui peut manger l'herbe et boire l'eau d'Israël.

Selon la guémara (Sota 14b), Moché voulait entrer en terre d'Israël afin d'y réaliser les mitsvot que l'on ne peut accomplir que sur cette terre.
=> En quoi le fait d'être un animal ou un oiseau aurait permis cela?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Vaét'hanan) explique que le désire de Moché nous enseigne quelque chose de fondamental. Il y a un énorme avantage spirituel à simplement exister en terre d'Israël, même sans avoir la possibilité de réaliser des mitsvot.

-> "Laisse-moi traverser, je T'en prie (é'ébéra na - אֶעְבְּרָה נָּא), que je voie le bon pays qui est de l'autre côté du Jourdain, cette bonne montagne du Lévanon" (Vaét'hanan 3,25)
Le Panéa'h Raza écrit que le Jourdain (Yarden) faisait 50 coudées (amot) de largeur.
Moché a demandé : "Laisse-moi traverser, je T'en prie (é'ébéra na - אֶעְבְּרָה נָּא). On a "na" (נָּא) qui peut dire "je T'en prie", mais aussi sa guématria soit : 51, ce qui rend le verset ainsi : "laisse-moi traverser [une distance de] 51 [amot]".
Ainsi, Moché suppliait Hachem de pouvoir entrer en Israël même d'une distance de 1 seule coudée (ama).
[en allusion dans le mot נָּא (soit : 51) moins la largeur de 50 du Jourdain]

+ "Calcule le coût d'une mitsva au regard de sa récompense"
[Rabbi Yéhouda haNassi - Pirké Avot 2,1]

-> Imagine que quelqu'un en vienne à t'offrir 1 000 000 d'euros pour tu te retiennes [durant un seul jour] de porter les téfilin. Tu refuseras très certainement.
S'il en est ainsi, toi dois réaliser la mitsva avec autant de joie que si tu venais réellement de recevoir 1 000 000 d'euros!

[Imré Emet]