Aux délices de la Torah

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"Qui est l’homme craintif, au cœur sensible, qu’il retourne chez lui" (Chotfim 20,8)

Quand le peuple doit aller en guerre, les personnes craintifs doivent retourner chez eux et ne peuvent participer à la guerre.

Cela est également valable concernant la guerre contre le mauvais penchant.
Celui qui est craintif et au moral faible ne peut réussir à vaincre son yétser ara. En effet, la victoire dépend de la joie intérieure.

La raison essentielle qui entraîne de tomber entre les mains du mauvais penchant est la tristesse et le découragement. Celui qui se renforce et a un cœur joyeux et positif réussira.

[Rabbi Na'hman de Breslev]

"Ce sera parce que (Ekev) vous écouterez ces lois" (Ekev 7, 12)

La Torah utilise ici le terme : Ekev (עקב), pour dire "parce que".
Or ce terme, qui signifie aussi : "le talon", fait allusion à l’humilité, car l’homme humble se considère être au talon et non à la tête.

La Torah vient ainsi nous enseigner que c'est par le mérite du "talon", symbole de l’humilité, que "vous écouterez ces lois" et que vous les comprendrez (car dans la tradition, "écouter" c’est "comprendre").
En effet, les lois de la Torah ne peuvent réellement être comprises et intégrées que par une personne humble et modeste.

[le Or ha'Haïm haKadoch]

"Vois, je vous ai enseigné des décrets et des jugements comme me l'a ordonné Hachem mon D. pour agir ainsi au sein du pays" (Vaét'hanan 4,5)

Au moment où la Torah a été donné, il y avait un groupe de personnes qui ont cherché à atteindre un plus haut niveau de pureté en se distanciant de la matérialité, accomplissant leur service divin en totale isolation.

Le verset nous enseigne que ce n'est pas une façon convenable d'agir ainsi.
Nous devons suivre les commandements de D. "au sein du pays", c'est-à-dire en faisant partie de la société, et non en ermite, séparé du monde environnant.

[le Arvé Na'hal ]

Rabbi Yéhochoua ben Lévi déclare : "Celui qui revoit son ami après 12 mois de séparation prononce la formule : Béni ... qui ressuscite les morts" (guémara Béra'hot 58b).

=> Pourquoi les Sages ont-ils institué de prononcer une telle bénédiction? Quel est le rapport avec la résurrection des morts?

-> Le Maharcha répond : chaque année à Roch Hachana, Hachem décide si l'homme va continuer à vivre ou non. Et donc, si quelqu'un est resté 12 mois sans voir son ami, Roch Hachana a forcément eu lieu entre-temps. Or, il constate que son ami est toujours vivant.
Cela est bien la preuve qu'il a été épargné de la sentence de mort à Roch Hachana, et c'est pourquoi il doit réciter la bénédiction sur la résurrection des morts, dès qu'il l'aperçoit.

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-> Cet enseignement nous montre qu'en réalité nous ne vivons pas pleinement Roch Hachana. On se dit : ça va je suis encore jeune, ça va je suis en bonne santé, ça va j'ai un métier sûr avec un salaire mensuel, ça va j'ai un appartement/maison, ça va encore une Roch Hachana par habitude, ça va...
Donc au final, on ne vit pas Roch Hachana comme si notre vie était en jeu, comme si chacun des actifs que nous avons (ressources, capacités, santé, famille, spiritualité, ...), absolument tout va dépendre du jugement du Roi des rois.
Ainsi, nous devons utiliser notre pouvoir d'imagination, pour que cela débouche à un déversement de notre cœur à papa Hachem. A l'aide, je n'ai rien et ne suis rien sans Toi!

En ce sens, le rav Israël Salanter disait : je ne comprends pas comment les gens peuvent se promener une semaine avant Roch Hachana en étant calmes et sereins, en continuant à se comporter comme auparavant. Il y a pourtant la crainte que dans encore quelques jours, Hachem décrète, que l'on nous en préserve, que leur rôle dans ce monde s'arrêtera et qu'll les prendra d'ici ...

"Le mot émouna, généralement traduit par "foi", ne signifie pas du tout cela. Il ne s'agit pas d'un attribut cognitif, c'est-à-dire de quelque chose que l'on croit vrai. Il appartient à une sphère de discours entièrement différente.
Il s'agit d'un attribut moral qui signifie la fidélité, comme dans un mariage. La foi dans la Torah est l'histoire d'un amour, l'amour d'Hachem pour la création, pour l'humanité et pour une famille particulière, les enfants d'Abraham, un amour plein de passion mais qui n'est pas toujours, ni même souvent, réciproque.
Parfois, il est décrit comme la relation entre un parent et un enfant. D'autres fois, notamment dans la littérature prophétique, il est envisagé comme l'amour entre un mari et une femme souvent infidèle.
Mais ce n'est jamais moins que de l'amour."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p.xxvii-xxviii]

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-> "La émouna signifie que je prends votre main et que vous prenez la mienne et que nous marchons ensemble dans ce pays inconnu qu'est l'avenir. C'est ce que j'appelle une relation d'alliance. C'est notre relation avec Hachem. C'est aussi la relation du mariage."
[rav Jonathan Sacks - Celebrating Life p.89]

-> "Parce que la Bible est entrée dans la civilisation occidentale par le biais du grec, et parce que pour les Grecs la vocation la plus élevée était la poursuite de la connaissance, nous avons pendant des siècles pensé à la foi comme une sorte de connaissance, intuitive, visionnaire peut-être, mais cognitive. De ce point de vue, avoir la foi, c'est connaître, ou croire, certains faits concernant le monde.
[Or, ce n'est pas du tout le point de vue juif. La émouna est une question de relation. C'est le lien par lequel deux personnes, chacune respectant la liberté et l'intégrité de l'autre, s'engagent par un serment de loyauté à rester ensemble."
[rav Jonathan Sacks - Marriage is a song for two voices in harmony]

Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu’ils jugent comme principal

+ Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu'ils jugent comme principal :

"Le Rocher, Son oeuvre est parfaite, car toute Ses voies sont justice ; D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" (Haazinou 32,4)

-> Rachi commente : "Hachem récompense les justes dans le monde à Venir. Bien qu'Il retarde leur récompense, Il finira par accomplir Sa parole ; [inversement], Hachem récompense les réchaïm pour toutes les bonnes actions qu'ils accomplissent dans ce monde".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Il est normal qu'Hachem récompense les justes dans le monde à Venir et les fauteurs dans ce monde-ci, car Hachem récompense une personne dans le monde qu'elle considère comme principal.

Les actes d'une personne révèlent ce qu'elle considère comme étant le monde principal.
Ceux qui s'engagent dans des activités spirituelles et négligent leurs besoins matériels considèrent manifestement le monde à Venir comme principal/primordial. Ils n'utilisent ce monde que pour accumuler des mérites en vue du prochain monde.
En revanche, ceux qui ne sont jamais satisfaits de leur situation matérielle dans ce monde et qui ne reculent devant rien pour l'améliorer considèrent manifestement ce monde comme leur monde principal.
Les tsadikim comme les fauteurs méritent d'être récompensés dans le monde qu'ils considère comme principal.

Une autre raison pour laquelle les tsadikim ne sont pas récompensés dans ce monde est qu'un travailleur n'est payé que lorsque son travail est terminé, comme l'enseignent nos Sages (Baba Métsia 65a) : "les salaires ne sont payés qu'à la fin".
Les tsadikim (justes) passent leur vie dans une quête sans fin pour servir Hachem, et leur travail ne s'achève qu'à leur mort. Ainsi, un tsadik n'est récompensé que par le "fruit" de son travail dans ce monde, mais la récompense principale l'attend dans le monde à Venir, une fois son travail achevé.

En revanche, une personne fauteuse passe sa vie à rechercher sans cesse des plaisirs matériels. Lorsqu'elle accomplit une mitsva, elle marque une pause dans ses activités généralement vides de sens.
Pour un fauteur, chaque mitsva est une entité distincte et séparée et ne fait pas partie de la mission de toute une vie. Ainsi, sa récompense est due à la réalisation de chaque mitsva individuelle pendant qu'il est encore dans ce monde.

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=> Un juste est récompensé dans le monde à Venir parce que c'est son monde qu'il considère comme essentiel/principal.
Un fauteur est également récompensé dans son monde principal, ce monde-ci.
De plus, une personne juste (tsadik) est constamment engagée dans des mitsvot, et elle n'achève son travail spirituel qu'à son entrée dans le monde à Venir (où elle recevra son salaire).
Cependant, une mitsva est un acte distinct pour un pécheur et son paiement est dû immédiatement après chaque mitsva.

"Quand il y a un jugement en bas, il n'y a pas de jugement en haut. Et quand il n'y a pas de jugement en bas, il y a un jugement en haut" (midrach Dévarim rabba 5,4)

Si l'homme s'inculpe lui-même (en faisant téchouva), il devient alors son propre juge, et en agissant ainsi, il fait disparaître la nécessité d'être jugé par le Ciel. Puisqu'il s'est lui-même incriminé, Hachem le dispense de tout dédommagement, car il a procédé à son propre procès.

L'homme dispose d'un moyen efficace pour être épargné du Jugement Céleste, ressortir indemne, et être préservé de graves punitions. Il lui suffit d'être convaincu que sa sentence est parfaitement justifiée et de reconnaître sa culpabilité.
Et telle est la grandeur de la justification du jugement. Car grâce au fait que l'homme reconnaisse pleinement la véracité du jugement, prenne conscience de sa petitesse et avoue ses fautes, il écarte de lui toutes les sanctions qu'il était censé recevoir en raison de ses péchés.

La guémara (Baba Kama 64b) se base sur le verset (Michpatim 22,8) : "Celui que le tribunal condamnera paiera le double à son prochain", pour déduire l'enseignement suivant : en général, c'est toujours le Tribunal Rabbinique qui condamne l'homme. Mais si l'homme "se condamne lui-même", en reconnaissant que le jugement est justifié et qu'il est coupable, il devient alors son propre juge.
Et grâce à cela, il sera exempté des remboursements, puisque c'est lui-même qui a fixé son propre jugement.

"L'essentiel du projet divin est de nous éloigner du défaut de l'ingratitude, et de nous conduire vers la qualité de la reconnaissance, car c'est un grand concept parmi tous les fondements de la religion (juive).
Et de lui dépend tout le service divin, permettant de prendre conscience que l'âme Lui appartient, que le corps est Son œuvre, que nous sommes tous Ses serviteurs, et que c'est par ce salaire qu'll nous fait acquérir le pays en héritage."
[Alchikh haKadoch]

+ "L'un des bienfaits que D. a accordés à Ses créatures est celui de leur avoir préparé une voie leur permettant de s'élever au-dessus de l'abîme de leurs actes et d'échapper au piège de leurs fautes ; un chemin par lequel se préserver de la destruction et détourner de soi la colère divine.
Dans Sa grande bonté et Sa droiture, Il a montré à Ses créatures la façon de se tourner vers Lui, et les y a encouragées, dans le cas où elles auraient fauté contre Lui, car Il connaît leur penchant naturel, comme il est dit : 'D. est bon et droit ; Il montre donc aux pécheurs le chemin' (Téhilim 25,8).
Même si Ses créatures ont considérablement fauté et ont fait preuve de révolte, même si elles ont été infidèles, Il ne leur a pas fermé les portes du repentir ...
[...]
Il faut savoir que le châtiment du fauteur tardant à se repentir s'alourdit chaque jour. En effet, le fauteur, conscient d'être l'objet de la colère divine et connaissant l'existence d'un sanctuaire, le repentir, où se réfugier, persiste néanmoins dans sa révolte et ses mauvaises actions.
Alors qu'il a la possibilité d'échapper à la tourmente, il ne craint pas le courroux divin. C'est la raison pour laquelle son méfait est considérable."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva]

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-> Rabbi Nissim Gaon écrit : "La force de Ta miséricorde ne sera dévoilée que lorsque Tu pardonneras les transgressions de ceux qui Te craignent".

=> Nous n'avons pas idée de l'immense bonté contenue dans la notion de téchouva. Nous ne pouvons pas imaginer combien de miséricorde divine est englobée dans le concept de téchouva.
[seul un père aimant peut pardonner à ses enfants et accepter leur repentir. Nous devons réaliser et apprécier la grandeur de ce cadeau qu'est la téchouva. ]

La tsédaka nous sauve de la mort

-> "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche"
Le Radal explique : nos bonnes actions nous précéderont pour que l'on soit jugé favorablement et tenteront de nous sauver de la mort, comme il est écrit 'la tsédaka sauve de la mort' (Michlé 11,4 & 10,2)."

-> Nos commentateurs expliquent, qu'en hébreu, les initiales de la phrase "et la tsédaka sauve de la mort" (וצדקה תציל ממות - Michlé 11,4) forment le mot "mort" (mavét - מות).
Cela permet de déduire que lorsqu'on donne de la tsédaka, on est préservé de la pauvreté, et donc automatiquement, on n'est pas concerné par ce qu'affirment nos Sages (guémara Nédarim 64a), qu'un pauvre est considéré comme mort.

En ce sens, selon le Zohar haKadoch (Ekev 273b) : "Nous disons que la tsédaka sauve de la mort, car le pauvre est considéré comme mort, et donc, celui qui lui donne de l'argent lui redonne vie, et en retour, Hachem lui accordera également la vie".

Il faut comprendre quel est ce système de "mesure pour mesure" dont parle le Zohar : pourquoi le bienfaiteur bénéficie-t-il d'une protection contre la mort?
Le pauvre a un statut de mort, et lorsque quelqu'un lui accorde la charité, il le "ressuscite".
Par conséquent, du fait que le donateur s'est investi dans la résurrection des morts en sauvant le pauvre de la mort, Hachem le récompense en lui accordant la vie à lui aussi.

-> "Il existe deux sortes de tsédaka: celle qui sert à sauver l'homme d'une mort violente, et celle qui sert à sauver l'homme du jugement de l'enfer" [guémara Baba Batra 10a]
[ainsi la tsédaka nous apporte de la 'vie' dans ce monde et dans le monde à Venir. ]

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-> "L'homme ne subira jamais le moindre préjudice en accomplissant la mitsva de tsédaka"
[Rambam - Lois sur les dons aux pauvres 10,2 ]

-> "4 choses déchirent la sentence de l'homme: la charité, les cris d'imploration, le changement de prénom et le changement au niveau des actes."
[guémara Roch Hachana 16b]