Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Une personne peut, d'une manière extrêmement unique, être méritante de tant de choses grâce à la prière.
Grâce à la prière, des choses qui exigeraient normalement beaucoup d'efforts sur une longue de temps peuvent être méritées immédiatement, tout comme "Il y a ceux qui acquièrent le monde à Venir en une seconde" (yech koné olamo bécha'a a'hat - guémaraAvoda Zara 10).
(selon le Kovets Si'hot (1, si'hot Elloul 9), la différence entre grandir spirituellement par une avoda avec prières, et une avoda sans prière, est comme la différence entre marcher et voler).
[...]

La prière est si étonnante et puissante que tout ce qui existe dans le monde n'existe que grâce à nos prières.
C'est le sens de : "les Patriarches ont établi les prières" (haAvot tiknou téfila - guémara Béra'hot 26b).
Les Patriarches étant la racine même du peuple juif, il leur fallait nous donner une pérennité durable. Ils ont établi les prières, car c'est ce qui établit et soutient chaque création dans le monde avec une durabilité éternelle.
[rabbi Nathan Watchfogel]

"Tu désireras ton mari, mais c'est lui qui dominera" (Béréchit 3,16)

=> En quoi consiste exactement cette malédiction pour 'Hava?

-> Le Nétsiv (haEmek Davar) explique la malédiction d'une manière qui nous éclaire sur la dynamique d'une femme. Les hommes ont le sens de l'indépendance. Ils peuvent continuer à vivre même s'il y a des gens avec qui ils ne peuvent pas s'entendre. Ils peuvent toujours garder leur propre estime de soi.
Ils peuvent être indépendants. Même en ce qui concerne la relation d'un homme avec sa femme, lorsqu'il est insulté, il peut encore rebondir, parce qu'il connaît sa valeur personnelle.

Cependant, Hachem a créé les femmes différemment. Hachem a maudit 'Hava pour qu'elle cherche toujours à trouver grâce aux yeux de son mari. Si elle ne se sent pas valorisée aux yeux de son mari, son estime de soi s'effritera. Elle ne peut pas créer sa propre valeur. Le respect de son mari à son égard est essentiel.
Elle doit se sentir désirée et respectée.
Existe-t-il une plus grande malédiction que celle-là, ne pas avoir de valeur personnelle indépendante, voir sa valeur personnelle dépendre de la façon dont les autres la perçoivent?

-> Le Steipler écrit dans une lettre aux avré'him que les femmes deviennent physiquement malades si elles ne se sentent pas dignes. Certains hommes ne comprennent pas pourquoi leur femme ne semble pas être dans son assiette ou se sent toujours malade. Il est possible qu'il ne s'agisse pas d'une maladie physique, mais d'une maladie émotionnelle.

-> Le rav Don Segal a été interrogé au sujet d'une femme qui ne pouvait pas se lever du lit. Il a dit au mari de commencer à complimenter sa femme sur de petites choses tout au long de la journée. En peu de temps, sa femme est redevenue normale. Quel est le secret? Il n'y a pas de secret. Depuis le début, sa maladie était due à un sentiment d'abattement, et non à une affection physique.

-> Ra'hel a appelé son premier fils Yosef. Rachi explique (Vayétsé 30,23) qu'avant qu'elle n'ait un enfant, son mari la blâmait pour tout incident survenu dans la maison, et que maintenant, avec Yosef à ses côtés, elle pouvait lui reprocher certains incidents.
Est-ce la raison pour laquelle Ra'hel attendait si longtemps un enfant, afin de lui faire porter le chapeau?
En gardant à l'esprit l'explication selon laquelle une femme dépend tellement du respect de son mari que, sans lui, elle a l'impression de ne rien valoir, nous pouvons comprendre Rachi. Elle a besoin de ce respect plus que tout, et si quelque chose venait à le menacer, elle se sentirait inutile.

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[par ailleurs, selon nos Sages, si tu décharges ta femme de sa malédiction : "mais c'est lui qui dominera", elle la respectant et l'honorant comme une reine, alors Hachem te déchargera de ta malédiction : "tu mangeras à la sueur de ton front", en te donnant plus facilement ta subsistance, ainsi que pleins d'autres bénédictions. ]

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+ La compassion :

-> Le fait qu'un homme sache que sa femme dépend de lui devrait lui inspirer de la compassion. Puisqu'elle dépend de son mari, il ne peut pas la laisser tomber. De la même manière, nous disons souvent dans la prière que nous dépendons d'Hachem, et seulement d'Hachem, pour notre salut.
Lorsque nous montrons à Hachem que nous dépendons de Lui, et de Lui seul, Hachem se sent obligé de prendre soin de nous. Un homme devrait ressentir la même chose pour sa femme.

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+ Mauvaises épouses :

-> Le rav Its'hak Sher dit : Nous constatons souvent que certains hommes ont ce que l'on pourrait appeler de "mauvaises" épouses.
Il a demandé : "Qui a fait en sorte que ces femmes soient comme ça? Leurs maris."

Ils ne connaissent pas le Rambam (Hilkhot Ichout 15,19) qui dit qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même et l'aimer comme il s'aime lui-même.
Parfois, un mari peut se sentir victime. Il peut s'apitoyer sur son sort et sa situation, alors qu'en réalité, c'est lui le coupable. Il ne traite pas sa femme comme elle a besoin d'être traitée.

-> En réalité, ce Rambam nécessite des explications supplémentaires.
Qu'un homme aime sa femme comme il s'aime lui-même est compréhensible, surtout si l'on se réfère au fait qu'elle est une partie de son mari ; par conséquent, il doit l'aimer de la même manière qu'il s'aime lui-même. Mais qu'est-ce que cela signifie qu'un mari doit respecter sa femme plus qu'il ne se respecte lui-même?
Le Maharcha (guémara Yébamot 62b) explique que cela signifie qu'il devrait lui acheter des vêtements plus beaux que ceux qu'il s'achèterait à lui-même.
La plupart d'entre nous ont la mentalité suivante : "Ce qui est bon pour moi est bon pour toi". Nous jugeons ce dont les autres ont besoin en fonction de nos propres besoins.
Ce n'est pas le cas dans le mariage. Un mari doit juger ce dont sa femme a besoin en fonction de ses besoins à elle et non en fonction des siens.

"Les Bné Israël se trouvaient dans le désert et découvrirent un homme qui ramassait du bois le jour du Shabbat" (Chéla'h Lé'ha 15,32)

-> Nos Sages (voir Tossafot Baba batra 119b) disent que le ramasseur de bois avait transgressé le Shabbath pour l'amour du Ciel. Son objectif était de faire connaître le fait que, bien que D. ait décrété que le peuple juif mourrait dans le désert, il était toujours obligé d'observer la Torah et les mitsvot.

Cela semble étonnant. Comment cette explication justifie-t-elle la profanation du Shabbath?
Nos Sages (guémara Shabbath 105b) expliquent cependant que celui qui, le Shabbath, effectue un travail dont le résultat n'est pas nécessaire est exempt de punition.
Ici aussi, l'individu n'a pas ramassé le bois parce qu'il en avait besoin, car il n'en avait absolument pas besoin. Au contraire, il avait à l'esprit que le nom de D. devait être sanctifié à travers lui. Par conséquent, le travail n'était pas nécessaire pour son résultat direct. Par conséquent, le ramasseur de bois n'a pas du tout profané le Shabbath.
Néanmoins, il fut tout de même lapidé parce que les observateurs ne pouvaient pas savoir quelles étaient ses intentions (dans son cœur).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

L'homme doit veiller à mettre sa confiance en Hachem, car c'est l'une des mitsvot de la Torah.
Au moment du Jugement, on nous demandera : "As-tu attendu la délivrance?" (guémara Shabbath 31a). En d'autres termes, on nous demandera si nous avons attendu la délivrance sans désespérer, et qu'on s'est renforcé dans sa confiance en Hachem lors des divers évènements de notre vie.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

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-> Selon le rav David Sutton :
Rachi explique que cette question concerne la guéoula finale ...
Le Beit haLévi écrit qu'on demandera à l'homme s'il a perdu espoir en période de difficultés ou bien s'il a mis sa confiance en Hachem et a attendu Son aide.
Nous rencontrons tous des épreuves dans la vie : des difficultés d'argent, des problèmes de santé, la recherche d'un chidoukh pour soi-même ou ses enfants, ...
Nous avons tous besoin d'une yéchoua (délivrance) sous une forme ou une autre. Et telle est la question qu'on nous posera au monde futur, dit le Beit haLévi : avons-nous attendu la délivrance d'Hachem en ayant confiance qu'll nous sauvera des épreuves que nous traversons?

Le Pélé Yoets (citant le Arizal) dit que lorsque nous récitons les mots "ki lichouaté'ha kivinou kol hayom" (car nous espérons Ta délivrance toute la journée) dans l'Amida quotidienne, nous devons penser que nous attendons l'aide d'Hachem pour toutes les épreuves que nous affrontons actuellement.
Selon le Arizal, c'est une ségoula puissante pour obtenir l'aide Divine.

Aimer

+ L'amour véritable :

-> Le Tanya (ch.32) développe l'idée suivante. En vérité, la seule façon d'aimer vraiment quelqu'un d'autre est de l'aimer pour son âme.
L'amour véritable ne peut exister que dans quelque chose qui est une seule entité, où toutes les parties sont essentiellement une. Quelque chose composé de différentes parties qui ont été combinées aura toujours une séparation intrinsèque qui empêche le niveau ultime d'unité.
Au niveau de l'âme, nous sommes tous unis et entièrement connectés, et nous pouvons donc éprouver de véritables sentiments d'amour les uns pour les autres.
Dans le monde physique/matériel, cependant, nous sommes divisés en différents corps, avec des apparences, des idéaux et des possessions différents.
Par définition, notre physique nous différencie les uns des autres, et donc si j'aime quelqu'un pour tout ce qu'il a de physique, il est impossible qu'il s'agisse d'un véritable amour.

-> Le Baal HaTanya ajoute que c'est la raison pour laquelle Hillel a dit au non-juif que toute la Torah est basée sur "tu aimera ton prochain comme toi-même", même s'il semble qu'elle ne concerne que les mitsvot avec son prochain (ben adam la'havéro) mais pas avec D. (ben adam laMakom).
Pour vraiment aimer quelqu'un, il faut comprendre la grandeur de l'âme, et combien elle est plus significative et spéciale que le corps physique qui nous sépare. Dès que l'on contemple cela, on est automatiquement inspiré à suivre les désirs de l'âme d'accomplir les mitsvot et d'ignorer les tentations du yéter ara de s'adonner au plaisir physique.

-> L'Alter de Kelm ('Hokhma Ou'Moussar 1) écrit :
"Il est impossible d'aimer son ami comme soi-même tant que l'on n'a pas éliminé toutes les traces de matérialité (gachmiout) le concernant et que l'on ne se retrouve pas dans une pureté dépourvue de barrières physiques.
Alors, les parties de l'âme peuvent se réunir pour ne faire qu'un, car dans la spiritualité (rou'hniyout), il n'y a pas de séparation ou de division, contrairement à la matérialité dans laquelle il n'y a pas de véritable unisson puisqu'elle est composée de différents matériaux."

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+ Donner, c'est aimer :

-> Le rav Eliyahou Dessler (Kountres ha'Hessed - ch.4)explique qu'il y a 2 types de personnes dans le monde, celles qui donnent et celles qui prennent. Naturellement, les gens sont des preneurs.
Le mot pour l'amour dans la Torah est ahava, dont la racine (hé et bét - הב) signifie "donner".
Contrairement à ce que les gens pensent, on aime quelqu'un à qui l'on donne, et non pas quelqu'un qui nous donne.
C'est la véritable raison pour laquelle les parents aiment leurs enfants plus que ces derniers ne les aiment. Les parents se donnent corps et âme pour tout donner à leurs enfants, et ces années de don constant génèrent un amour profond pour leurs enfants qui ne pourra jamais être égalé.
Le rav Dessler cite nos Sages : "Si tu veux développer l'amour pour ton ami, implique-toi dans des actions qui lui sont bénéfiques".
Pourquoi est-ce vrai

Le rav Dessler nous donne un aperçu de la psychologie humaine :
"Une personne aime les fruits de ses actions parce qu'elle y sent une partie d'elle-même. Qu'il s'agisse d'un enfant qu'il a mis au monde ou recueilli, d'un animal qu'il a élevé, d'un arbre qu'il a planté, ou même de quelque chose d'inanimé comme une maison qu'il a construite. Dans tous ces cas, il est lié par l'amour à l'œuvre de ses mains, car c'est en elle qu'il se retrouve.
En résumé, ce qu'une personne donne à une autre n'est jamais perdu, il s'agit plutôt d'une extension de son propre être. Il peut voir une partie de lui-même dans son prochain à qui il a donné. C'est à cet attachement entre l'homme et son semblable que l'on donne le nom d'amour".

Il est impossible d'aimer quelqu'un d'autre comme soi-même. Mais en donnant aux autres, on peut s'élargir et les intégrer comme une partie de soi.

-> Le rav Shimon Shkop (Intro à Chaaré Yosher) écrit :
"À première vue, l'amour de soi et l'amour des autres semblent être deux concepts différents. Mais nous devons aller plus loin et clarifier ce qu'est le véritable moi d'une personne, car c'est à cette aune que nous pouvons mesurer la grandeur de chacun.
Chez une personne humble et peu raffinée, son "moi" se limite à son moi physique et à son corps. Une personne plus élevée se rend compte qu'elle possède à la fois un corps et une âme.
Plus haut encore, une personne intègre dans son "moi" son foyer et sa famille. Une personne vivant selon la Torah inclut dans son "moi" l'ensemble du peuple juif, puisqu'en vérité chaque Juif est un membre du corps appelé le peuple juif.
Le véritable grand homme réalise que le monde entier fait partie de son "moi" et qu'il n'est qu'une petite partie de l'ensemble de la Création. Dans cet esprit, le sentiment d'amour de soi qu'il éprouve l'aidera à aimer chaque juif et le monde entier."

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+ L'amour véritable :

-> C'est la compréhension profonde du mot ahava. Hav (הב) signifie "donner". La lettre alef au début de ahavah signifie "je". L'amour véritable signifie que nous nous donnons entièrement à l'autre personne, que vous donnez et faites tout ce que vous pouvez pour son bien.

-> La même idée est mentionnée par le rav Shimshon Rafael Hirsch ('Horev - chap.9) à propos de l'amour d'Hachem :
"Aimer signifie ressentir son propre être uniquement à travers et dans l'être d'un autre. Aimer Hachem signifie donc sentir que sa propre existence et sa propre activité ne sont rendues possibles et n'acquièrent de valeur et de signification que par Hachem et en Hachem".

-> Lorsque quelqu'un se donne vraiment et de tout cœur à quelqu'un d'autre, cela crée le plus grand lien et la plus grande connexion possibles. En vous donnant, je m'agrandis et je vous incorpore en moi. Notre âme est absorbée et fusionnée avec la mienne. Le sentiment qui en résulte, celui d'une unité totale et d'un ensemble, celui de faire partie de l'autre et de vivre comme s'il s'agissait d'une seule et même personne, est cette émotion mystérieuse et indescriptible que l'on appelle l'amour.
L'amour est peut-être la plus profonde et la plus intense de toutes les émotions. Il est si puissant que "l'amour couvre toutes les offenses" (Michlé 10,12) et que "de nombreuses eaux ne peuvent éteindre l'amour, ni des rivières le laver" (Chir HaChirim 8,7).

-> Le monde occidental présente l'idéal du "coup de foudre".
Le "coup de foudre" est tout au plus un engouement. Il découle généralement de la convoitise, qui, dans en hébreu, est taava.
Le rav Hirsch (sur Béréchit 3,6) explique que la racine de la taava est d'essayer de prendre pour soi tout ce que l'on n'a pas. C'est l'antithèse exacte de la ahavah, où l'on se donne aux autres.

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/aimer-son-prochain

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+ Le 'hessed dans un couple :

-> Le verset (Michpatim 21,3) écrit qu'à la fin de ses 7 années d'esclavage, l'esclave hébreu (l'éved ivri) est libéré et sa femme l'est également. ["s'il était marié, sa femme sortira avec lui" ]
Cela laisse perplexe, car sa femme n'a jamais été esclave.

Le rav Yonathan Eibshitz (Tiféret Yonathan) donne l'explication suivante :
"La Torah nous enseigne qu'un mari et sa femme sont comme une seule et même personne, et que s'il souffre, elle ressentira également cette douleur. Même si elle n'a pas été vendue et n'a pas servi d'esclave, néanmoins, puisqu'ils sont comme une seule personne, et qu'il souffre d'être esclave, c'est comme si elle était également esclave avec lui.
C'est pourquoi la Torah écrit que sa femme est libérée avec lui, parce qu'elle était aussi esclave"

-> L'expression ultime du 'hessed, qui est le fait de ressentir les sentiments d'une autre personne comme s'il s'agissait des siens, est pleinement possible dans le cadre du mariage. La Torah considère comme acquis qu'une femme est si profondément en contact avec les émotions et les expériences de son mari qu'elle les reflétera exactement et les vivra elle-même.
C'est le modèle que la Torah attend pour toutes les relations ben adam la'havéro (une personne avec son prochain).

-> Un jour, alors que sa femme avait mal à la jambe, le rav Arié Lévine répondit au médecin demandant la raison de leur visite : "Nous avons mal à la jambe".

Prier pour les autres

+ Prier pour les autres :

-> Le 'Hatam Sofer cite la guémara (Béra'hot 12b), qui dit que quelqu'un qui pourrait prier pour les autres [juifs], mais ne le fait pas est considéré comme un fauteur.
Selon le 'Hatam Sofer, la guémara poursuit en disant qu'un talmid 'hacham doit se rendre malade en priant pour les autres. Il explique cette exigence de la manière suivante : Puisque le peuple juif tout entier est comme une seule âme et un seul corps, lorsqu'une personne souffre, l'autre doit également ressentir cette douleur ("se rendre malade").
Puisque les deux personnes souffrent maintenant, il est également capable de prier, car il n'est plus considéré qu'il prie pour quelqu'un d'autre, mais plutôt comme une personne priant avec sa bouche pour qu'il soit guéri de la douleur dans son doigt.
Ceci est vrai pour tout le monde, mais la guémara souligne qu'un talmid 'hakham devrait particulièrement le faire, parce que sa grandeur supplémentaire le rend semblable à la tête du corps, qui est plus importante et plus influente que les autres parties du corps et qui est donc plus apte à prier.

[ex : un conseil est de prendre quelques secondes pour imaginer et ressentir les douleurs du malade, la souffrance de sa famille, ... et alors on pourra prier avec davantage de cœur, et donc avoir une prière qui aura plus d'impact.
Juste quelques secondes où l'autre (pour lequel on prie) devient nous-même! (cela peut être valable également pour les bonnes nouvelles, l'essentiel étant de vivre ce qu'il vit autant que possible, même quelques secondes) ]

-> Cette idée nous conduit à la compréhension la plus simple du Arizal, qui écrit [dans sa courte prière que nous disons] avant de commencer chaque prière, il faut avoir à l'esprit d'accomplir la mitsva de "aimer son prochain comme soi-même". En effet, on ne peut vraiment prier pour un autre juif que lorsqu'on réalise que nous sommes tous une seule entité et que sa douleur est la mienne.
Nos prières sont très souvent à la forme plurielle car elles ont un impact et le pouvoir de sauver notre prochain juif de ses difficultés.
[de même, certains ont l'habitude de donner des pièces à la tsédaka avant de prier. On peut voir cela comme une façon de s'ouvrir concrètement à l'amour d'autrui, à la conscience que nous sommes liés. ]

-> Nombreux sont ceux qui s'inquiètent de ne pas voir leurs prières porter leurs fruits. Il leur semble qu'Hachem ne répond pas aux prières et souvent, par frustration, ils cessent de prier.
Pourtant, la tradition transmise par de nombreux grands tsadikim veut qu'Hachem réponde à chaque prière qu'un juif Lui adresse.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous ne voyons pas nos prières exaucés, mais nous mentionnerons ici le principe expliqué par le Déguel Ma'hané Efraïm (Ki Tétsé).
Il écrit que parfois, Hachem prend une prière dite par quelqu'un dans une partie du monde et l'utilise pour aider un autre juif ailleurs. Un juif de Paris peut prier pour une aide financière et Hachem répondra à sa prière en permettant à un juif d'Australie d'avoir de l'aide pour avoir une bonne parnassa.

[il est intéressant de noter que tous les juifs sont liés peut importe l'espace (le lieu où ils se trouvent) et le temps, puisque par nos actions nous influençons les juifs décédés, ainsi que ceux à venir.]

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-> issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/08/22/aimer-son-prochain

Couteaux & birkat hamazon

+++ Couteaux & birkat hamazon :

+ "Si Tu construiras là un autel pour Hachem ton D., un autel de pierres; tu ne lèveras pas le fer sur elles" (Ki Tavo 27,5)

-> Il existe une coutume (Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11) : "Nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux au moment du birkat hamazon mais nous n'avons pas l'habitude de les recouvrir durant le Shabbat et les jours de fête."

-> La source de cette coutume est rapportée dans le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) qui en donne 2 raisons :
1°/ la premier est rapportée au nom du Rokéa'h qui s'appuie sur un verset au sujet du Mizbea'h : "Tu construiras là-bas un autel pour Hachem ton D., un autel de pierre. Tu ne lèveras pas sur lui le fer." (Ki Tavo 27,5)
Rachi (Yitro 20,22) explique que l'autel fut créé pour prolonger la vie de l'homme alors que le fer le fut pour l'abréger. Il ne convient donc pas à ce qui raccourcit la vie d'être aiguisé sur ce qui la rallonge.
A notre propos, il est rapporté dans la guémara ('Haguiga 27a) : "A l'époque du Temple, l'autel réparait la faute de l'homme. A présent que le Temple est détruit, c'est la table d'une personne qui répare ses fautes".
Ainsi, il ne convient pas de laisser des couteaux sur la table au moment du birkat hamazon.

2°/ La 2e raison est rapportée par Rabbi Sim'ha : "J'ai entendu une autre raison : une fois, une personne faisait les bénédictions du birkat hamazon et lorsqu'il arriva à la bénédiction de la reconstruction de Jérusalem où est mentionnée la destruction du Temple, il saisit le couteau et se tua. Depuis ce tragique incident, nous avons l'habitude de retirer les couteaux au moment de faire le birkat hamazon".

A ce propos, le Beit Yossef écrit : "Ces 2 raisons sont rapportées dans le Or'hot 'Haïm (Hilkot Birkat haMazon 8) et nous avons l'habitude de ne pas recouvrir les couteaux durant les Shabbat et les jours de fête.
Cependant, d'après la raison rapportée par Rabbi Sim'ha, il n'existe aucune différence entre les jours profanes et le jour de Shabbat.

-> Le Maguen Avraham (fin siman 180) écrit que la raison pour laquelle nous ne recouvrons pas les couteaux ces jours-là est que la construction du Temple est interrompue durant ces jours. Par conséquent, même le Mizbeah (Autel) qui est comparable à la table ne peut être construit durant Shabbat. Ainsi, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux.

[d'autres commentateurs expliquent que même la nuit, durant la semaine, nous n'avons pas besoin de recouvrir les couteaux car nous ne construisons pas le Temple durant la nuit.]

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-> Rabbi 'Haim Vital ajoute une précision sur cette coutume suivant le sens ésotérique, qu'il rapporte au nom de son Maître le Arizal (chaar roua'h hakadoch 9B) :
"Mon Maître m'a enseigné que tout homme dont la racine de son âme provient de Caïn, devra être très attentif à retirer complètement les couteaux de la table au moment du birkat hamazon car tous les ustensiles qui s'apparentent à une arme sont directement en lien avec Cain, le premier meurtrier de l'humanité. Un tel homme ne devra jamais verser le sang, même le sang de la brit mila. Il devra également être attentif à ne pas tuer ne serait-ce qu'une punaise ou des poux."

Cependant, le Arizal (chaar haguilgoulim hakdama 30) explique qu'aujourd'hui nous ne connaissons plus réellement la provenance de nos âmes car depuis la faute d'Adam le premier homme, les étincelles d'âmes se sont mélangées les unes aux autres.
Par conséquent, nous retirerons les couteaux de la table avant de procéder au birkat hamazon même le Shabat.

-> Le Kaf ha'Haïm (OH 180;15) s'appuie sur les propos du Arizal et explique : "Puisque les âmes se sont mélangées, on devra retirer les couteaux de la table au moment du birkat hamazon même durant les jours de Shabbat et les jours de fête qui sont des jours de repos car l'origine de la néchama (âme) ne change pas le jour de Shabbat ou de yom tov."

=> Pour conclure, d'après la halakha, nous pouvons laisser les couteaux sur la table découverts pendant le birkat hamazon les jours de Chabbat et de fête. Cependant, d'après le sod, nous les couvrirons ces jours-là.

"La nation juive n'a pas de mazal" [én (אין) mazal léIsraël - guémara Shabbath 156a]

-> Lorsqu'une personne possède un effacement de soi total, se considérant comme rien (ayin - אין), alors "la nation juive a du mazal".
Mazal (מזל) désigne un écoulement, comme dans le verset : "Comme l'eau coulera (yizal - יִזַּל) de ses sources".
En effet, lorsqu'une personne est indifférente à la nature (puisque pour elle tout vient de D.), Hachem peut lui donner une abondance généreuse, puisque Hachem transcende la nature.
Mais si une personne se limite à la nature, alors D. ne peut pas lui donner de manière surnaturelle. En effet, puisqu'elle prend elle-même acte de la nature, elle est mauvaise (ra), et si elle est mauvaise, alors selon l'ordre naturel des choses, une telle personne ne reçoit rien.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

Moché le maître de tous les prophètes et le canal de la prophétie

+ Moché le maître de tous les prophètes et le canal de la prophétie :

"Myriam et Aharon ont parlé contre Moché ... "S'il y a des prophètes parmi vous, Moi, D., Je me ferai connaître à eux ... par une vision et non par des énigmes" (Béahaloté'ha 12,1 & 6 & 8)

-> Selon le midrach (Bamidbar rabba 14,18) et la Mékhilta (Bo 12,1), chaque fois que la Torah écrit "D. a parlé à Moché et à Aharon", la prophétie ne s'adressait qu'à Moché, et Aharon a reçu la prophétie par l'intermédiaire de Moché.
De même, tous les autres prophètes n'ont pas reçu leur prophétie directement de D., mais par l'intermédiaire de Moché. En d'autres termes, tous les prophètes ultérieurs ont reçu leur prophétie par l'intermédiaire de la Torah de Moché.
Ce concept est également évoqué dans la guémara (Yébamot 49b) : "Moché a vu à travers une lentille luminescente", car sa lentille a illuminé tous les prophètes en leur fournissant les moyens de recevoir leur prophétie.
C'est donc le sens profond de la phrase : "S'il y a des prophètes parmi vous, Moi, D., Je me ferai connaître à lui dans une vision". Les mots "à lui" (élav) se réfèrent en fait à Moché.

Le verset doit donc être lu comme suit : "Je me ferai connaître [au prophète] par une vision à lui [c'est-à-dire à Moché]".
Cela implique que c'est par la prophétie de Moché, par sa vision, que D. "fera connaître" sa prophétie à tous les autres prophètes.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - ]

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=> Moché n'était pas seulement le maître des prophètes et le maître de tous les prophètes (Séfer haMitsvot 362), mais aussi le canal de la prophétie pour tous les autres prophètes.

Il dit : "Mon maître Moché, emprisonne-les!". Moché répondit : "Si seulement tout le peuple d'Hachem pouvait être prophète!" (Béahaloté'ha 11,28-29)

-> Les tsadikim sont capables d'annuler les décrets de D. et de les transformer de quelque chose de nuisible en quelque chose de bénéfique. [guémara Moed Katan16b]
La vérité, cependant, est qu'ils ne peuvent annuler un décret qu'avant qu'il n'ait été communiqué sous la forme d'une prophétie écrite, mais une fois que la prophétie a été écrite, elle ne peut pas être annulée, afin de ne pas jeter l'opprobre sur la vérité d'une prophétie écrite.

Dans ce cas, comment les tsadikim peuvent-ils empêcher, par leurs prières, les souffrances qui doivent précéder la venue de machia'h, comme cela est écrit dans les Néviim (Prophètes)?
La réponse est la suivante : le Rambam écrit dans le Michné Torah (Téchouva 8,7) et dans le Michné Torah (Méla'him 12,2) que nous ne savons pas précisément comment se déroulera la guéla. Or, puisqu'il est impossible de déterminer avec précision comment se dérouleront les épreuves de la naissance messianique, il est toujours possible de prier pour que toute souffrance soit annulée, puisqu'elle n'est pas explicite dans les paroles des prophètes.
En effet, quel que soit le point de vue, l'annulation des souffrances imminentes devrait être possible : si ces souffrances ne sont pas prévues dans la Torah, elles peuvent certainement être annulées. Et si elles sont annoncées dans les paroles des prophètes, nous pouvons supposer que nous sommes actuellement incapables de comprendre clairement la prophétie ; ce n'est que lorsque le machia'h viendra qu'il nous éclairera sur la manière d'interpréter les paroles des prophètes.

De plus, même si nous supposons que les tribulations précédant l'arrivée du machia'h sont explicitement annoncées dans la Torah, nous savons qu'après l'arrivée du machia'h, tout le peuple juif deviendra prophète. Comme il est dit : "Vos fils et vos filles prophétiseront" (Yoel 3,1), "ils sauront tous"(Yirmiyahou 31,33).
Il est donc possible d'implorer Hachem d'annuler la prophétie prédisant les souffrances avant l'ère messianique. Puisque tout le peuple juif deviendra prophète, il n'y a aucun risque que nous pensions que ce qui a été écrit par les prophètes précédents était faux.
Puisque tout le peuple juif lui-même sera prophète, il se rendra compte que les prophéties des prophètes antérieurs étaient vraies, mais que les tsadikim de la génération précédant l'arrivée du machia'h ont annulé ce décret.

Or, lorsque Yéhochoua dit à Moché d'emprisonner Eldad et Médad, c'est parce qu'ils avaient prophétisé que Moché mourrait et que Yéhochoua conduirait le peuple juif en terre d'Israël.(guémara Sanhédrin 17a).
Il était impossible d'annuler ce décret car il avait été écrit dans la Torah. C'est pourquoi Moché a répondu : "Si seulement tout le peuple de D. était prophète", c'est-à-dire que si tout le peuple juif devenait prophète, il serait possible d'annuler le décret, même s'il était écrit.
Si le peuple juif était prophète, il comprendrait que les tsadikim sont capables d'annuler un décret même s'il a été communiqué au prophète par D., puisque les justes ont le pouvoir de l'annuler.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béahaloté'ha 11,28-29 ]

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=> Selon le Rambam (Michné Torah - Yessodé haTorah 10,4), une prophétie bénéfique, même conditionnelle, ne peut être annulée, alors qu'une prophétie de mauvais augure peut être annulée par le repentir. (voir Drachot haRan 2)
Il reste cependant à craindre que l'annulation d'une prophétie de mauvais augure n'incite les gens à jeter le discrédit sur la véracité des prophéties en général. C'est pourquoi Moché a dit : "Si seulement tout le peuple de Dieu était prophète" ; il savait qu'ils seraient alors sensibles au fait que les tsadikim peuvent annuler un décret céleste.