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La joie dans les mitsvot

+ La joie dans les mitsvot :

-> "La joie qu'une personne doit avoir lorsqu'elle réalise une mitsva, et l'amour qu'elle doit ressentir vis-à-vis de D., qui lui a donné ces mitsvot, est un très grand avoda (service divin)"
[Rambam - Hilkhot Loulav - chap.8]

-> Rabbeinou Bachyé nous enseigne que la joie n'est pas uniquement la façon appropriée d'accomplir les mitsvot, c'est aussi une mitsva à part entière.
Ainsi, quelque soit la mitsva que nous réalisons, nous ne faisons pas, en réalité une, mais 2 mitsvot : la mitsva en elle-même, et en plus : la mitsva d'accomplir une mitsva dans la joie.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has) va plus loin en nous disant :
"Il est connu que la joie qu'une personne a, lorsqu'elle accomplit une mitsva, est plus importante que la mitsva elle-même.
De plus, la récompense qu'une personne aura, pour avoir eu une telle joie, est plus importante que la récompense pour avoir fait cette mitsva"

-> "La joie est une mitsva de la Torah qu'une personne est obligée d'accomplir pleinement, car c'est une part essentielle dans le service divin, et en vérité, elle (la joie) est plus importante que la mitsva elle-même"
[Rabbeinou Bachaye - Kad aKéma'h]

-> Rabbi Eleazar ben Moché Azikri a écrit dans son Séfer 'Harédim, que le niveau de connaissance et d'inspiration divine qu'a pu atteindre son maître, le Ari Zal, a été possible par le fait qu'il réalisait chaque mitsva avec une joie sans limite.

Dans ce livre, juste à la suite de cela, Rabbi Eleazar Azikri (se basant sur le verset Dévarim 28,47) a écrit :
"[la joie d'accomplir une mitsva est supérieure] à toutes les autres formes de plaisir du monde, et au bonheur d'acquérir tout l'or, les trésors inestimables, les pierres précieuses et les perles"

-> "La présence divine ne repose pas sur une personne que se soit par la tristesse, la paresse, ...mais plutôt par la joie d'une mitsva"
[guémara Shabbath 30b]

-> "Celui qui accomplit les mitsvot avec joie reçoit une récompense 1 000 fois supérieure à celui qui réalise les mitsvot avec le sentiment qu'elles sont un fardeau"

[le Or'hot Tsadikim - Chaar aSim'ha]

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-> "L'essentiel de l'accomplissement de toute la Torah est contenu dans un concept bref : L'homme doit réaliser les mitsvot avec joie."
[Rabbi Yonathan Eibschitz - Yaarot Dvach]

-> "Lorsque le cœur d'une personne déborde de joie dans sa confiance et sa foi en D., au plus au niveau de joie ... grâce à cette force et cette énergie, son âme va monter de plus en plus haut, [dépassant] tous les obstacles empêchant la réalisation des 613 mitsvot."
[le Tanya - chap.33]

-> Le Rabbi Aharon Roth (dans son Taharat haKodech) rapporte que selon le Baal Chem Tov la joie est un raccourci mis en place par D.
Ainsi, pour atteindre un objectif, une personne devrait normalement souffrir douloureusement et cela prendrait une longue période sur des années, pour y parvenir.
Ce même objectif pourrait être atteint beaucoup plus facilement et rapidement par le fait de servir D. dans la joie.

Le Rabbi de conclure : "La joie est un formidable raccourci qui permet à une personne d'atteindre beaucoup, avec peu d'efforts, dans un temps court".

-> "Les 613 mitsvot sont en réalité 613 façons de nous aider à nous lier à D.
La joie est un raccourci avantageux car il nous amène directement à atteindre cette proximité [avec D.]."
[le Zohar]

=> Par notre joie, nous témoignons de notre chance, de notre envie d'accomplir la volonté de notre Père Céleste, D., et nous permettons alors à chacun de nos actes de nous lier au maximum avec le Roi du monde.
D. je T'aime, comme le prouve ma fougue lorsque j'accomplis Ta volonté ...

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+ Bonus :

-> Le Chem miChmouel a fait un dvar Torah montrant le caractère fondamental d'être joyeux d'accomplir une mitsva.

On apprend dans la guémara (Moéd Katan 15b) qu'un "onèn" (une personne ayant perdu un parent proche), ne peut pas amener des korbanot (sacrifices) en son nom, au Temple.
En effet, la Torah utilise au sujet des korbanot le mot : chélamim (שלמים), qui est dérivé du mot : chalèm (שלם), qui signifie : entier ou complet, indiquant que le sacrifice ne peut être apporter que si la personne est dans un état de complétude, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il a perdu un proche parent.

Pourquoi un onèn n'est pas considéré comme "complet/entier"?

Ce ne peut pas être en raison de la perte d'un proche parent, car sinon cela signifierait qu'il ne pourrait plus jamais amener de sacrifices.
Cependant la halakha est qu'il peut en amener une fois sa période de onèn terminée ...

On peut l'expliquer par le fait que le bon état d'une personne doit être celui de la joie, de l'allégresse et du bonheur, comme il est écrit dans les Téhilim (100,2) : "Servez D. avec joie, présentez-vous devant Lui avec des chants d’allégresse".

Lorsqu'une personne est onèn (elle a perdu un proche parent), que D. nous en préserve, elle est dans un état de mélancolie et de tristesse, et il lui manque la joie.
Il lui manque ainsi l'essence même d'une personne "complète" (שלם).

=> Seule une personne qui est pleinement dans la joie peut être caractérisée d'entière, de complète.

é’had mi yodéa?

+ é'had mi yodéa?

Ce poème, composé sur un format de questions réponses, donne 13 raisons nous ayant permis de sortir d'Egypte.
Le nom de son auteur n'est pas connu, mais dans un Siddour datant de 1406, il est dit que ce poème et celui de 'hag gadya, ont été trouvés sur un parchemin dans la synagogue de Rabbi Eliézer Rokéach de Worms (1176-1238).

-> Au sujet de 'hag gadiya, le 'Hida (Shu"t 'Haïm Sha'al 1,28) écrit que celui qui se moque de ce chant (piyout) impliquant que ce n'est qu'un chant pour les petits enfants et qu'il n'est pas rempli d'une profonde sagesse, mérite l'excommunication (nidouï), et de plus il doit payer une amende au profit des pauvres.
[En réalité, nous trouvons de nombreuses explications sur ce chant, comme par exemple : l'exil et la délivrance d'Egypte, la survie du peuple juif parmi les nations du monde, la bataille de l'âme pour rester pure dans ce monde rempli de tentations, ... ]

-> Le Rabbi de Belz, Rabbi Yissakhar Ber a expliqué la raison de ce poème :
"Un homme très riche ne révèle jamais combien d'argent il possède, sauf s'il lui arrive de boire quelques verres de vin.
A ce moment-là, le vin délie sa langue et il révèle tous ses secrets : "Quand le vin entre, le secret sort" (guémara Erouvin 62a).
Nous non plus ne parlons pas de nos trésors pendant toute l'année.
Mais après avoir bu 4 coupes de vin, nous nous mettons à parler et nous dévoilons tous nos trésors : Un, notre D., 2 Tables de l'Alliance, 3 Patriarches, ...

-> Pourquoi est-ce qu'on ne dit pas plus que 13 questions-réponses?
Le mot : é'had (Un - אחד), a une valeur numérique de 13.
Ainsi, en commençant par : é'had (un), et en finissant par 13 (allusion au Un en guématria), nous proclamons que D. est l'Unique du début à la fin.

-> Dans chaque strophe, on répète ce qui a été dit avant.
Dans ce poème, on a arrive ainsi à un total d'éléments de : 91.
Le nombre 91 est la combinaison des 2 noms de D. :
-> le Tétragramme (יהוה) = insistant sur le fait que D. est, a été, et sera (il est au-dessus du temps) ;
-> le nom A-donaï (אדני) = insistant sur le fait que D. est le Maître de l'univers (au-delà du temps, de la nature, ...).

Le nombre 91 est aussi la valeur numérique du mot : amèn (אמן), qui est l'acronyme de : El Mélé'h Nééman (Roi puissant et digne de confiance).

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+ 7 = les 7 jours de la semaine :
Quel est ce mérite?

Le peuple juif a mérité d'être délivré non seulement parce qu'il a observé le Shabbath, mais aussi parce durant chacun des 6 autres jours de la semaine, il attendait avec impatience et désirait ardemment le jour du Shabbath.

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+ 8 = les 8 jours de circoncision (mila) :
Ne réalise-t-on pas la mila le 8e jour, et non pas durant 8 jour?

Bien que transgressant le décret de Pharaon de tuer les nouveaux-nés juifs (mâles), les parents les gardaient pendant 8 jours afin de pouvoir les circoncire avant qu'ils ne soient tués.
Pour le dévouement et l'ardeur qu'ils ont démontré pendant 8 jours afin de pouvoir réaliser la mitsva de la mila, ils ont mérité d'être libérés.

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+ 9 = les 9 mois de grossesse :
Ne sont-ils pas une loi de la nature, qui est identique chez les juifs et les non-juifs?

-> "C'est par le mérite des femmes vertueuses, que nos ancêtres ont été sauvés [d'Egypte]" (guémara Sota 11b)

Alors que les Egyptiens faisaient tout pour empêcher une vie familiale chez les juifs, et alors que les hommes ne voulaient pas concevoir des enfants qui seraient tués juste après leur naissance, les femmes ont insufflé de l'espoir, de la confiance chez leur mari.
Elles les "poupounaient", les encourageaient à avoir des enfants, et pendant les 9 mois de grossesse, elles allégeaient leurs souffrances/blessures morales en leur disant que la guéoula est proche, que D. est toujours avec nous (Tenez-bon! C'est imminent!).

Les femmes juives, sont de grandes, de très très grandes personnes, ... mais vêtues dans leur discrétion légendaire, on ne s'en rend jamais assez compte ...

D'ailleurs, il est écrit : "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d’alors, et il en sera de même pour la rédemption future." (Guémara Sota 2b).

 

Au moment de construire le Michkan, les hommes ont volontairement donné de l'argent, de l'or et des pierres précieuses. Les femmes en avaient mal au cœur : "Quelle contribution pouvons-nous faire au Michkan? Tout ce que nous avons, c'est nos miroirs".

Bien que Moché a rejeté leur modeste apport, Hachem a dit : "Moché! Ne méprise pas ces miroirs. Car c'est avec eux que les femmes ont encouragé leur mari (se faisant belles et leur remontant le moral). C'est grâce à elles, que nous avons un nombre important d'enfants pour cette génération. Accepte ces miroirs et confectionne-en le bassin dans lequel les prêtes se laveront les mains et les pieds"

[midrach Tan'houma - Pékoudé]

 

Le Pirké déRabbi Eliezer rapporte le fait suivant.

Rachel, sœur de Shouséla'h, était enceinte. Malgré cela, elle était debout, aidant son mari à mélanger le mortier. D'une façon très soudaine, elle a donné naissance. Son enfant est alors tombé dans le mortier et est rapidement mort.

Les cris déchirants de Rachel sont montés jusqu'au Trône divin, et une année plus tard, exactement à la même date, Hachem s'est révélé Lui-même, tuant tous les 1ers nés égyptiens.

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+ 11 = les 11 étoiles :
En quoi les étoiles amènent la guéoula?

Yossef raconta son 2e rêve à ses frères : "J'ai fait encore un songe où j'ai vu le soleil, la lune et 11 étoiles se prosterner devant moi." (Bérécht 37,9)
Cela fait allusion à ses frères descendant en Egypte.

Au sujet des étoiles, il est écrit : "D. détermine le nombre des étoiles, à elles toutes il attribue des noms." (Téhilim 147,4).

Le midrach (Chir haChirim 4,12) nous enseigne que les 11 étoiles (les frères de Yossef) sont descendues en Egypte avec des noms juifs, et elles en sont reparties également avec des noms juifs.

Ainsi, par le fait d'avoir maintenu leur identité juive et d'avoir refusé d'adopter les noms égyptiens, les juifs ont mérité la délivrance.

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+ 13 = les 13 attributs de miséricorde divin :

En conclusion, on dit que la délivrance d'Egypte a eu lieu grâce aux 13 attributs de miséricorde de D., et nous espérons que très prochainement, ils vont s'appliquer de même en permettant la venue du Machia'h, qui va nous délivrer de notre exil actuel, nous rassembler en Israël, et reconstruire le Temple.

La sortie d'Egypte = un magnifique message d'espoir, montrant qu'en tant que fils de D., absolument tout est possible (le désespoir n'a pas sa place), et notre futur n'est que pour le meilleur et ... le meilleur.
D. on T'aime!!
Permet-nous d'être libres pour être encore plus proches de Toi!

 

Source (b"h) : en partie traduction et compilation personnelle de dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

La recherche du ‘Hamets

+ La recherche du 'Hamets :

La coutume est de mettre 10 morceaux de pain dans les pièces de la maison, afin que la personne s'occupant de la recherche du 'hamets s'investisse pleinement dans sa mission.

Mais pourquoi 10 morceaux?

Puisque la recherche du 'hamets renvoie également au fait que chaque personne doit chercher à dénicher et à se débarrasser au fond d'elle-même (sa "maison", son intériorité) de toute impureté spirituelle, nous plaçons 10 morceaux de 'hamets symbolisant les 10 agents de la faute, qui sont énumérés par nos Sages (guémara Nédarim 32b) : les 2 mains, les 2 jambes, les 2 yeux, les 2 oreilles, l'organe sexuel et la bouche.

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"Il est évident et connu devant Toi [D.] que notre volonté est d’accomplir la Tienne.
Mais qui m’en empêche?
Le levain de la pâte [le yétser ara] et l’asservissement aux nations."

[guémara Béra’hot 17a]

De même que le levain amène la pâte à lever, de même le yétser ara incite l'homme à fauter.
De même que le levain fait lever la pâte, de même une faute laisse un impact négatif dans l'âme d'une personne.

-> Le Alshich fait remarquer que le mot : péguima (imperfection - פגימה) a une valeur numérique de 138, qui est la même que celle du mot : 'hamets (levain - חמץ), car la faute amène des imperfections, des défauts à l'âme.

-> Le Nétivos Shalom disait que chaque personne a ses propres zones d'obscurité spirituelle, qu'elle doit combattre et éradiquer.

Il est écrit : "L'âme de l'homme est un flambeau divin, qui promène ses lueurs dans les replis du cœur" (michlé 20,27).
=> Utilisons, en toute sincérité, l'âme divine qui est en nous, afin d'y voir plus clair, d'illuminer notre vie, d'éviter et de retirer les mensonges, impuretés environnants, ...

-> Le 'Hida faisait la prière suivante, après avoir cherché et brûlé le 'hamets :
"Puisses-Tu nous permettre de rechercher et de trouver les maladies spirituelles que nous avons contracté suite aux conseils trompeurs de notre yétser ara.
De la même façon dont nous venons de retirer et de brûler le 'hamets de nos maisons, de même, D., permet nous de toujours éradiquer le yétser ara qui est en nous, durant tous les jours de notre vie.
Que nous puissions nous attacher fortement à notre yétser atov ..."

-> Après avoir brûler le 'hamets certains récitent la prière du Ari Zal :
"De même que je viens d'enlever le 'hamets de ma maison et de mes possessions, Toi-aussi, Hachem, enlève l'esprit d'impureté de la terre, et notre yétser ara qui est en nous ..."

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-> Selon nos Sages, une mitsva est plus grande lorsqu'on la réalise personnellement plutôt que par un intermédiaire (guémara Kidouchin 41a - mitsva bo yoter mibichlou'hou).
Cependant cela est particulièrement vrai pour la recherche du 'hamets, et les préparatifs de Pessa'h : il est préférable de les faire soi-même.
Pourquoi cela?

Le Michtav Sofer répond au nom de son père le 'Hatam Sofer, que Hachem est venu Lui-même nous délivrer, et non par le biais d'un ange, ou autre intermédiaire. C'est pourquoi nous devons faire nous-même les efforts pour ces mitsvot, et non par le biais d'un intermédiaire.

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-> "Durant une période de 7 jours, vous mangerez des matsot, mais le jour précédent, vous annulerez le levain de vos demeures" (Bo 12,15)

Selon la guémara (Béra'hot 17a), la levure dans la pâte représente le yétser ara.
Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) explique que les 7 jours de Pessa'h représentent les 70 années de vie d'une personne.
- "le jour précédent vous annulerez le levain de vos demeures" = cela fait référence à : "Donne au jeune homme de bonnes habitudes dès le début de sa carrière; même avancé en âge, il ne s'en écartera point" (Michlé 22,6).
Tout particulièrement pendant sa jeunesse, une personne doit investir tous ses efforts pour annuler le yétser ara (le levain) de son corps (sa demeure), car ainsi il lui sera beaucoup plus facile par la suite de se développer et de servir Hachem comme il le faut.
[il ne faut pas se dire : j'ai le temps (ma vie devant moi)! Plutôt profiter un peu et on verra ensuite!, car cela n'en sera que plus difficile, à l'image d'une maison immense à cachériser avec du 'hamets partout, plutôt qu'une petite pièce avec très peu de 'hamets!]

- la matsa représente la vérité : ce que tu vois, c'est ce que tu auras. [avant et après cuisson, c'est pareil!]
[lorsque la vie chauffe une personne (honneur, argent, colère, jalousie, ...), elle doit rester identique, et ne va pas fermenter comme la pâte avec du levain, devenant alors un autre être.]
=> pendant les 7 jours, soit les 70 années d'une vie, nous devons vivre dans la vérité et pas dans le mensonge (ex: e, laissant fermenter des illusions, de l'égo, ...).
[en recherchant le 'hamets nous cherchons à nous débarrasser de tout ce que nous avons en nous qui nous éloigne de la Vérité]

De plus, la pâte va fermenter en raison du temps qui passe = cela représente la paresse, et nos Sages affirment que le fait d'avoir des activités nous éloignent de la faute (Pirké Avot 2,2).
[rechercher le 'hamets, c'est faire le point sur notre vie et voir toutes ces pertes de temps que nous avons pu avoir, qui ont contribué à faire fermenter de mauvaises choses en nous.]

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-> La guémara (Pessa'him 7b) tire la mitsva de rechercher le 'hamets du verset : "Pendant 7 jours, aucun levain ne se trouvera (lo yimatsé) dans vos maisons" (Bo 12,19).
Il est écrit : "il fouilla, commença par le plus grand et termina par le plus jeune, et la coupe fut trouvée (vayimatsé) dans le sac de Binyamin" (Mikets 12,19)
Selon la guémara, puisque ces 2 versets utilisent le même mot : "yimatsé" (trouvé), il y a un lien entre eux.
Yossef a envoyé son fils Ménaché après ses autres frères, et Ménaché a trouvé la coupe de Yossef dans le sac de Binyamin.
La guémara découle de la qu'afin de trouver quelque chose, comme le 'hamets, il est nécessaire de le rechercher.

Le Maharcha demande pourquoi la guémara n'apporte pas un verset plus ancien comme preuve de cela, où : [Lavan] chercha et ne trouva pas les térafim (placés sous Rachel)" (Vayétsé 31,35).

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) dit que la réponse est simple : Lavan n'a pas mené de bonnes recherches, comme en témoigne le fait qu'il ne les a pas retrouvés.
En ce qui concerne le 'hamets, nous devons le chercher comme il le faut, d'une telle façon que s'il y a du 'hamets alors nous devons le trouver!
[Lavan n'est pas un exemple de recherche à suivre]

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+ Différence : Matsa et 'hamets :

-> La différence entre חמץ ('hamets - 138) et מצה (matsa - 135), se trouve entre la lettre ח et ה (les autres étant identiques).
La guématria du ח est de 8, celle du ה est de 5. La différence entre ces 2 lettres est de : 3.

Les 3 de plus que possède le 'hamets sont : "la jalousie, la concupiscence et les honneurs excluent l’homme du monde" (Pirké Avot 4,21 - Rabbi El’azar haKappar), et nous devons tout faire pour nous en débarrasser.
En effet, de même que nous ne devons pas posséder une miette de 'hamets, de même nous ne devons pas laisser se développer en nous ces 3 traits, même un petit peu, car ils sont très nuisibles.
['Hatam Sofer]

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-> Les mots : חמץ et מצה sont pratiquement identiques, à l'exception des lettres : ח et ה.
La différence entre ces 2 lettres est un tout petit trait, à l'image de la différence entre le 'hamets et la matsa qui se joue à quelques instants de trop où la pâte a pu lever.

Nous utilisons la même farine et la même eau pour les 2, la différence se joue ensuite lorsque le levain va se développer.
La levée du levain symbolise l'orgueil (Je sais mieux que Hachem!), et lorsque l'on élimine le 'hamets à Pessa'h, on doit également retirer l'orgueil qui est en nous.
['Hida]

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-> b'h, voir également - partie sur Bo 12,20 : https://todahm.com/2014/02/01/bo-les-matsot

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-> La différence entre les mots : חמץ (‘hamets) et מצה (matsa), est dans une minuscule ouverture dans le coin gauche des lettres : ח et ה.
Cela sert de symbole au fait que le plus infime manque de précision dans la cuisson de la matsa peut rapidement la transformer en 'hamets.
[le Alshich haKadoch]

[notre yétser ara profite de notre inattention, notre manque de surveillance, pour s'introduire en nous.
D'abord, il va nous faire fauter sur de toutes petites choses, et ensuite un peu plus grandes, jusqu'à nous faire tomber sur de grosses fautes!]

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-> "La différence entre la matsa et le 'hamets, c'est que pour le 'hamets l'artisan doit laisser reposer la pâte. Tandis que pour la matsa, l'artisan doit travailler la pâte du début jusqu'à la fin et ne jamais la laisser reposer, [même un seul instant].

On peut comparer cela à Hachem et nous. En effet, l'objectif de la matsa est de nous faire comprendre qu'Hachem ne s'arrête pas une seconde de s'occuper de nous, Il se préoccupe de nous à chaque instant.

C'est le but de la matsa : nous donner la émouna, [la certitude] qu'à chaque seconde, Hachem est à nos côtés et pourvoit à nos besoins.
Si tu sens que tu t'éloignes de D., sache que ce n'est pas Lui qui s'éloigne, mais plutôt c'est toi qui t'éloigne de Lui, car en réalité, Il est toujours proche de toi."

[Bné Yissa'har]

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-> Le Maharcha explique alors que le levain qui est dans la pâte symbolise le yétser ara incarné par l’ange d’Essav qui sera détruit lors de la Délivrance finale. C’est pour cela, que la destruction du ‘Hamets (qui contient du levain) préfigure la destruction de la descendance d’Essav (incluant Amalek), et de ce fait, nous comprenons l’enseignement de nos Sages (guémara Roch Hachana 11a) : "Au mois de Nissan (mois de Pessa’h où l’on détruit le ‘Hamets), nos ancêtres furent libérés d’Egypte et au mois de Nissan, nous serons libérés (d’Essav – de notre Exil d’Edom et du Yétser Hara)"
[à noter : le Chlah haKadoch fait remarquer que la destruction du ‘Hamets, au début de la 6e heure du 14 Nissan, correspond à la destruction d’Amalek au 6e millénaire par l’intermédiaire du Machia’h appelé Tséma’h (צמח), nom formé des même lettres que ‘Hamets (חמץ) (son antithèse)]

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-> La guémara (Soucca 52a) enseigne : "Le yétser ara possède 7 noms. Hachem l’appela רַע (Ra’a – mauvais) ... Moché l’a appelé עָרֵל (Arel – incirconcis) ... David l’a appelé טָמֵא (Tamé – impur) ... Shlomo l’appelait שוֹׂנאֵ (Soné – ennemi) ... Yéchayahou l’a appelé מכִשְׁוֹל (Mikhchol – obstacle) ... Yé'hezkiel l’appela אֶבֶן (Even – pierre) ... Yoël l’a appelé צְפוֹניִ (Tséfoni – caché)".

Le Maharcha commente que ces 7 noms correspondent aux 7 forces du Mal qui sévissent durant les 7 jours de la semaine, conformément à l’enseignement de nos Sages (guémara Soucca 52a) : "Le Yétser Hara surmonte l’homme chaque jour (en employant différents stratagèmes)".

A ce propos, le ‘Hida écrit (Sim’hat Réguel 1) : "le ‘Hamets pendant Pessa’h fait allusion au yétser ara et au levain dans la pâte ... c’est pour cela que nos Sages ont fixé 7 mitsvot pour le ‘Biour ‘Hamets’ (destruction du ‘Hamets) afin d’annuler les 7 forces du Mal du yétser ara :
-> [Quatre actions: ] 1. Le nettoyage dans tous les coins de la maison. 2. La recherche du ‘Hamets. 3. L’annulation du ‘Hamets. 4. La destruction par le feu du ‘Hamets.
-> [ Trois interdictions: ] 5. L’interdiction de profiter du ‘Hamets pendant Pessa’h. 6. L’interdit de ‘Bal Yéraé’ (‘aucun ‘Hamets ne sera vu ... chez toi’). 7. L’interdiction de ‘Bal Ymatsé’ (‘aucun ‘Hamets ne sera trouvé ...chez toi’).

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-> "La recherche du 'hamets est une exigence rabbinique car, selon la loi biblique, une simple annulation est suffisante" [guémara Pessa'him 4b]

-> Le 'Hidouché haRim voit également une autre idée dans ces mots.
Le 'hamets représente le yétser ara, et en vérité, le "bitoul", l'annulation du yétser ara par le pouvoir de l'étude de la Torah, est suffisant.
Mais nos Sages ont suggéré qu'une personne fasse d'abord une bédika, qu'elle regarde à l'intérieur d'elle-même et s'examine pour s'assurer que sa Torah est pure.
Alors son bitoul n'en sera que plus efficace.

"La sortie d'Egypte a transformé les juifs, d'esclaves de Pharaon, à serviteurs d'Hachem."

[Rav Yechezkel Levenstein]

Les 4 verres du Séder

+ Les 4 verres du Séder ...

La valeur numérique des mots : kos yayin (un verre de vin - כוס יין) est de : 156.
La valeur numérique du mot : 'hérout (liberté - חירות) est de : 624, ce qui correspond à : 156 * 4.

=> Nous buvons ainsi 4 verres de vin afin de nous souvenir de notre libération d'Egypte.

[Rabbi Aharon de Karlin]

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-> "Les 4 verres, nos Sages, les ont prescrits en tant qu'attitude de noblesse des hommes libres (dérekh 'hérout)"

[guémara Pessa'him 109b]

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-> Celui qui va se forcer à boire les 4 verres avec du vin, qui va manger la matsa et l'afikoman, même s'il trouve cela difficile, il sera épargné de devoir prendre des médicaments amers tout au long de l'année.
[Or'hot 'Haïm 472,12 - qui cite le Sefer Yafé léLev]

Le nom de Moché et la Haggada

+ Pourquoi le nom de Moché ne figure-t-il pas dans la Haggada? (*)

Qui est le 1er homme à raconter la Haggada?
Moché lui-même, comme il est écrit : "Moché raconta à Yitro tout ce que D. fit à Pharaon et aux Egyptiens" (Chémot - Yitro 18,8).

Or notre maître n'a certainement rien raconté sur lui-même en raison de son extrême humilité.
Voilà pourquoi son nom ne figure pas dans le récit de la sortie d'Egypte.

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(*) certes, le verset : "Ils crurent en D. et en Moché Son serviteur" est cité, mais ce passage ne fait pas partie du récit de la sortie d'Egypte.

"L’épouse que D. nous a donnée, celle avec laquelle nous sommes allés sous la 'Houpa pour fonder un foyer casher, est la meilleure épouse du monde.
Elle a été choisie par la Providence pour nous aider à accomplir notre mission sur terre.
 
Nous n'avons pas le droit de penser qu'une autre nous aurait mieux convenu. Ce serait se révolter contre Dieu en insinuant qu'Il nous a lésés."
 
[Rav Yits'hak Besançon]

Les racines obscures du machia’h

+ Les racines obscures du machia'h :

-> En regardant de près les origines du machia'h, nous constatons qu'il est issu de racines obscures.
Parmi les exemples de ces racines, citons Loth et ses filles (relation incestueuse), Yéhouda et Tamar, Ruth et Boaz. (voir Sotah 10b)
Pourquoi en est-il ainsi?

Le Brit Avram (Taamé haMinhaguin) dit qu'étant donné que nous vivons dans un monde de mensonge (alma d'shikra), nous ne pouvons pas avoir de la vérité seule sans donner une part au Satan, et ce pour l'apaiser. [une sorte de pot-de-vin, qui lui faire croire qu'on lui accorde de l'importance, faisant qu'il baisse la garde, et davantage tolérant pour que l'on fasse du bien. ]
Ainsi, nous avons le sé'ir laazazel qui se retrouve dans les poils [de veau] des tefillin de la tête, et la 'helbéna (l'épice nauséabonde dans les kétoret).
C'est pourquoi, avant d'enseigner à ses élèves, Rabba disait quelque chose d'humoristique (guémara Shabbath 30b).
[d'autres exemples : les premières Lou'hot qui ont été brisées, mayim a'haronim (cette eau est donnée et alimente les forces du mal), et le verre que l'on casse lors d'une 'houpa. ]

Cela peut se comprendre par la métaphore de quelqu’un qui veut se rendre à un certain endroit où des chiens lui barrent la route. Il leur jette de la nourriture à une certaine distance afin qu'ils courent vers la nourriture et qu'il puisse arriver à destination.
De la même manière, dit le Zohar, nous donnons une portion au Satan.

Le Satan fait des efforts supplémentaires dans les poursuites concernant le machia'h, parce qu'il sait qu'il sera abattu dans le futur. Nous voyons donc que le machia'h provient de racines obscures puisque nous devons faire passer le machia'h à travers le Satan.

Nous savons que celui qui vole n'aurait pas l'idée de chercher des bijoux dans les poubelles. C'est pour cette raison que le machia'h naît le jour du 9 Av (Pessikta Esther Rabbati 11), car la perle du machia'h est cachée dans les ordures.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Il y a 2 endroits dans le Tana'h où il est mentionné : "admoni", c'est en référence d'Essav et du roi David ('Hayé Sarah 25,12 ; Chmouël I 16,12).
Le Satan ne s'est pas plaint de la naissance de Moav, car il n'avait jamais imaginé qu'une telle sainteté puisse naître de l'union des filles de Loth. Il en va de même pour Ruth et Boaz, dont l'union a donné naissance à David. Le Satan pensait que c'était si bas : admoni.
Cependant, en ce qui concerne David, il était également : "yéfé énayim" (Chmouël I 16,12). Cela fait référence au Sanhédrin (éné ha'éda), car il tue avec la permission du Sanhedrin (contrairement à Essav).

De même, avec Avraham, le Satan ne pensait pas qu'une telle sainteté sortirait d'une nida (la mère d'Avraham était alors une nida). Parallèlement, le Arizal dit que la mère d'Avraham s'est réincarnée en Dina. En fait, Dina et nida sont composés des mêmes lettres. Elle a dû passer par la douleur d'être violée par Sechem pour se rectifier.

[l'idée est que pour amener beaucoup de sainteté dans le monde, il faut donner un peu l'impression au Satan qu'il va y gagner. ]

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-> Le Taamé haMinhaguin dit que l'on doit juger autrui favorablement (dan lékaf zé'hout) parce que peut-être cette personne veut faire une grande mitsva, et elle est juste en train de donner une part au Satan, actuellement dans ce qu'elle fait. [mais en réalité c'est une petite dose impureté pour beaucoup de bonnes choses! ]

Une ouverture des eaux

+ Une ouverture des eaux :

Nous connaissons le miracle étonnant où les eaux de la mer Rouge se sont fendues et ont permis aux Bné Israël de marcher sur la terre ferme. On peut rapporter différentes fois où un tel évenement a eu lieu :
- Moché et les Bné Israël à travers la mer Rouge. [Béchala'h 14]
- Dathan et Aviram à travers la mer Rouge (ils sont venus après le peuple, et la mer s'est de nouveau réouverte pour eux). [Béer Mayim 'Haïm - Béchala'h]
- Yaakov et le Yarden. [Tan'houma Yachan - Vayétsé 3]
- Yéhochoua et les Bné Israël et le Yarden. [Yéhochoua 3,16]
- les puissants guerriers qui ont aidé le roi David et le Yarden. [Divré Hayamim I 12,16]
- Un hérétique près de Rabbi Yehochoua par l'eau. [Yérouchalmi Sanhédrin 7,13]
- Rabbi Pin'has ben Yaïr et la rivière Genaï à trois reprises. ['Houlin 7a]
- Eliyahou et l'eau. [Méla'him II 2,8]
- Elicha et l'eau. [Méla'him II 2,14]
- Rabbbi 'Hanina et les eaux de Tiveria. [Yérouchalmi Avoda Zara 3,1]
- Un 'hassid et de l'eau. [Psikta déRabbi Kahana 18,5]

Réjouir les mariés

Une fois, le ‘Hozé de Lublin était allé réjouir un jeune marié le jour de ses noces.
L’un des convives l’aborda alors et lui demanda : "Est-ce bien une priorité que de réjouir un ‘hatan? Pourtant, il est déjà joyeux puisque le bonheur lui a souri. Ne vaut-il pas mieux aller réjouir les gens démoralisés et ceux qui sont dans l’affliction?

Le 'Hozé de Lublin lui répondit : "Vois-tu, nos Sages enseignent que "toutes les fautes d’un ‘hatan sont pardonnées" (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3). Dès lors, il est plus que probable qu’en ces instants, ce dernier craigne énormément de retourner à sa situation antérieure.
C’est pourquoi il est nécessaire de lui rappeler que grâce à cette vertu qu’est la joie, il méritera de continuer dans la même voie. Car la joie constitue une muraille fortifiée empêchant de fauter."