Aux délices de la Torah

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Les racines obscures du machia’h

+ Les racines obscures du machia'h :

-> En regardant de près les origines du machia'h, nous constatons qu'il est issu de racines obscures.
Parmi les exemples de ces racines, citons Loth et ses filles (relation incestueuse), Yéhouda et Tamar, Ruth et Boaz. (voir Sotah 10b)
Pourquoi en est-il ainsi?

Le Brit Avram (Taamé haMinhaguin) dit qu'étant donné que nous vivons dans un monde de mensonge (alma d'shikra), nous ne pouvons pas avoir de la vérité seule sans donner une part au Satan, et ce pour l'apaiser. [une sorte de pot-de-vin, qui lui faire croire qu'on lui accorde de l'importance, faisant qu'il baisse la garde, et davantage tolérant pour que l'on fasse du bien. ]
Ainsi, nous avons le sé'ir laazazel qui se retrouve dans les poils [de veau] des tefillin de la tête, et la 'helbéna (l'épice nauséabonde dans les kétoret).
C'est pourquoi, avant d'enseigner à ses élèves, Rabba disait quelque chose d'humoristique (guémara Shabbath 30b).
[d'autres exemples : les premières Lou'hot qui ont été brisées, mayim a'haronim (cette eau est donnée et alimente les forces du mal), et le verre que l'on casse lors d'une 'houpa. ]

Cela peut se comprendre par la métaphore de quelqu’un qui veut se rendre à un certain endroit où des chiens lui barrent la route. Il leur jette de la nourriture à une certaine distance afin qu'ils courent vers la nourriture et qu'il puisse arriver à destination.
De la même manière, dit le Zohar, nous donnons une portion au Satan.

Le Satan fait des efforts supplémentaires dans les poursuites concernant le machia'h, parce qu'il sait qu'il sera abattu dans le futur. Nous voyons donc que le machia'h provient de racines obscures puisque nous devons faire passer le machia'h à travers le Satan.

Nous savons que celui qui vole n'aurait pas l'idée de chercher des bijoux dans les poubelles. C'est pour cette raison que le machia'h naît le jour du 9 Av (Pessikta Esther Rabbati 11), car la perle du machia'h est cachée dans les ordures.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Il y a 2 endroits dans le Tana'h où il est mentionné : "admoni", c'est en référence d'Essav et du roi David ('Hayé Sarah 25,12 ; Chmouël I 16,12).
Le Satan ne s'est pas plaint de la naissance de Moav, car il n'avait jamais imaginé qu'une telle sainteté puisse naître de l'union des filles de Loth. Il en va de même pour Ruth et Boaz, dont l'union a donné naissance à David. Le Satan pensait que c'était si bas : admoni.
Cependant, en ce qui concerne David, il était également : "yéfé énayim" (Chmouël I 16,12). Cela fait référence au Sanhédrin (éné ha'éda), car il tue avec la permission du Sanhedrin (contrairement à Essav).

De même, avec Avraham, le Satan ne pensait pas qu'une telle sainteté sortirait d'une nida (la mère d'Avraham était alors une nida). Parallèlement, le Arizal dit que la mère d'Avraham s'est réincarnée en Dina. En fait, Dina et nida sont composés des mêmes lettres. Elle a dû passer par la douleur d'être violée par Sechem pour se rectifier.

[l'idée est que pour amener beaucoup de sainteté dans le monde, il faut donner un peu l'impression au Satan qu'il va y gagner. ]

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-> Le Taamé haMinhaguin dit que l'on doit juger autrui favorablement (dan lékaf zé'hout) parce que peut-être cette personne veut faire une grande mitsva, et elle est juste en train de donner une part au Satan, actuellement dans ce qu'elle fait. [mais en réalité c'est une petite dose impureté pour beaucoup de bonnes choses! ]

Une ouverture des eaux

+ Une ouverture des eaux :

Nous connaissons le miracle étonnant où les eaux de la mer Rouge se sont fendues et ont permis aux Bné Israël de marcher sur la terre ferme. On peut rapporter différentes fois où un tel évenement a eu lieu :
- Moché et les Bné Israël à travers la mer Rouge. [Béchala'h 14]
- Dathan et Aviram à travers la mer Rouge (ils sont venus après le peuple, et la mer s'est de nouveau réouverte pour eux). [Béer Mayim 'Haïm - Béchala'h]
- Yaakov et le Yarden. [Tan'houma Yachan - Vayétsé 3]
- Yéhochoua et les Bné Israël et le Yarden. [Yéhochoua 3,16]
- les puissants guerriers qui ont aidé le roi David et le Yarden. [Divré Hayamim I 12,16]
- Un hérétique près de Rabbi Yehochoua par l'eau. [Yérouchalmi Sanhédrin 7,13]
- Rabbi Pin'has ben Yaïr et la rivière Genaï à trois reprises. ['Houlin 7a]
- Eliyahou et l'eau. [Méla'him II 2,8]
- Elicha et l'eau. [Méla'him II 2,14]
- Rabbbi 'Hanina et les eaux de Tiveria. [Yérouchalmi Avoda Zara 3,1]
- Un 'hassid et de l'eau. [Psikta déRabbi Kahana 18,5]

Réjouir les mariés

Une fois, le ‘Hozé de Lublin était allé réjouir un jeune marié le jour de ses noces.
L’un des convives l’aborda alors et lui demanda : "Est-ce bien une priorité que de réjouir un ‘hatan? Pourtant, il est déjà joyeux puisque le bonheur lui a souri. Ne vaut-il pas mieux aller réjouir les gens démoralisés et ceux qui sont dans l’affliction?

Le 'Hozé de Lublin lui répondit : "Vois-tu, nos Sages enseignent que "toutes les fautes d’un ‘hatan sont pardonnées" (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3). Dès lors, il est plus que probable qu’en ces instants, ce dernier craigne énormément de retourner à sa situation antérieure.
C’est pourquoi il est nécessaire de lui rappeler que grâce à cette vertu qu’est la joie, il méritera de continuer dans la même voie. Car la joie constitue une muraille fortifiée empêchant de fauter."

La joie nous préserve des difficultés

+ La joie nous préserve des difficultés :

-> Le "Saraf" de Magalintsa enseigne :
Le Créateur désire que les juifs soient dans la joie. Si l’homme manque de joie, que fait Hachem?
Il lui envoie des épreuves et des souffrances, et les lui enlève ensuite ; le mieux-être qui s’ensuit est alors une raison en soi de le réjouir.

C’est ce que le roi David exprime dans le Téhilim (32,7) :
- "ata sétèr li" (אַתָּה סֵתֶר לִי) = "Maître du monde, sois mon abri et protège-moi" ;
- de tout "mitsar" (מצר) = de toute adversité : "Tu n’as pas besoin de m’infliger des épreuves et des souffrances et de me les enlever ensuite pour que je sois dans la joie"
- car "roné falét téssovévéni" (תסובבני פלט רני) = car "je réside constamment dans la joie".

Date propice venue du machia’h = danger le Satan accuse

+ Date propice venue du machia'h = danger le Satan accuse :

"Dans cette année de Yovel, chaque homme reviendra à sa possession" (Béhar 25,13)

-> Le Zohar nous explique que les mots : "bichnat aYovél azot" (בשנת היובל הזאת - dans cette année de Yovel), traduits aussi par : "dans l'année de Yovel (béchana aYovél) הזאת (azot)" = le terme : הזאת (cette) fait allusion à l'année 5408.
En effet, la lettre ה , de valeur numérique 5, évoque le 5e millénaire. Ajouté au terme זאת de valeur numérique 408, on obtient l'année 5408, correspondant à l'année 1648 de l'ère vulgaire.

Le Zohar (qui a été écrit il y a 2 000 ans), nous dit que cette année 5408 sera l'année de la Délivrance. C'est alors que "chaque homme reviendra à sa possession".
Historiquement, l'année 1648 fut l'année où débuta les pogroms atroces des cosaques sous le commandement de Bogdan Chelminski. Durant 6 mois, plus de 100.000 juifs ont été assassinés.

Comme l'a annoncé le Zohar, cette année était prévue pour être l'année de la Délivrance. Mais étant donné que le peuple juif n'a pas été méritant, le Satan a pu accuser et obtenir que cette année soit transformée en année de terreur.
A chaque période particulièrement propice à la Délivrance, le Satan, qui voit sa fin approcher et se sent menacé, déchaîne alors des accusations.
C'est ainsi que le Imré Emet explique la parole des Sages : "Le Satan accuse dans un temps de danger" = c'est-à-dire quand il se sent lui-même en danger.

Mais le Ohr 'Hadach explique qu'à travers l'évocation de cette date, la Torah veut faire allusion ici à une leçon importante et éternelle. En effet, le terme זאת de valeur numérique 408, correspond à 3 fois 136, allusion à 3 termes de valeur numérique 136 : צום קול ממון (le jeûne (tsom), la voix (kol) et l'argent (mamon)). Cela évoque les 3 grands principes de téchouva : le Repentir en soi (le jeûne et l'éloignement d'une vie de plaisirs), la Téfila (la prière - la voix) et la Tsédaka (par le don d'argent).
Lorsque Israël se renforcera dans ces 3 domaines, lorsqu'il reviendra au Service de Hachem, qu'il se tournera vers Lui pour Lui adresser ses demandes, et multipliera les actes de bonté et de Tsédaka, alors la Délivrance arrivera.

Tichri, le mois de la nouvelle année, est béni par D. Lui-même, lors du Shabbat de Bénédiction, le dernier Shabbat du mois d’Elloul qui le précède. Ceci donne la force au peuple d’Israël de bénir les autres mois, onze fois dans l’année.
[Baal Chem Tov]

"Hachem parla à Moché après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle la mort de Nadav et Avihou à propos de Yom Kippour?

On peut rapporter les explications suivantes :

1°/ Rachi (A'haré Mot 16,1) commente : "Rabbi Eléazar Ben Azaria a comparé cela à un malade au chevet duquel se rend un médecin. Celui-ci lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide!’ Vient un autre médecin qui lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide, afin que tu ne meures pas comme est mort Untel!’ Le second l’a mis plus efficacement en garde que le premier. C’est pourquoi il est écrit: ‘après la mort des deux fils de Aharon’."
Ainsi, fallait-il signifier à Aharon "qu’Il ne peut entrer à toute heure dans le sanctuaire" = dans le "Saint des Saints", un autre jour que Yom Kippour – ... "afin de ne pas mourir", comme sont morts ses deux fils.

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2°/ C’est parce que "la mort des Justes possède un pouvoir expiatoire tout comme le service de Yom Kippour" (Yérouchalmi Yoma 2a - Vayikra Rabba 20).
Ce pouvoir repose sur le fait que la disparition des Justes suscite le recueillement et la Téchouva. [Anaf Yossef]

C’est en ce sens que le Zohar précise : "Quiconque verse des larmes lorsqu’on lit dans la Torah (le matin de Yom Kippour) la mort des enfants d’Aharon, est assuré de ne pas voir mourir ses enfants de son vivant".

=> Comment comprendre cette idée qu’un Juste meurt pour expier les pêchers des autres? N’est-ce-pas une forme de sacrifice humain, rejeté totalement par le judaïsme?
Selon un midrach (Bamidbar Rabba 8,4), à la mort du roi Chaoul, Hachem fut rempli de pitié pour les Bné Israël et mit fin à la sècheresse qui régnait dans le Pays, après avoir vu les grands honneurs rendus au défunt par le Peuple au passage du cercueil dans les différentes villes.
On peut donc en conclure que ce n’est pas la mort du Juste en elle-même qui expie les pêchés, mais les marques de deuil à son égard.

Cependant, la question subsiste : comment cet acte de générosité suffit-il à obtenir le pardon, qui requiert normalement la téchouva?
En fait, explique le Chlah haKadoch, la mort bouleversante d’un Tsadik crée chez le Peuple un choc salutaire. Ainsi, face à la fragilité de l’existence humaine, ils en viennent à réfléchir sur le but de leur présence ici-bas, à améliorer leur conduite et à faire Téchouva.

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3°/ Yom Kippour est un jour où chaque juif "se rapproche de D." au point d’être, ce jour-là, à l’image des anges.
Néanmoins, cette expérience ne doit pas se suffire à elle-même. Il faut, en outre, se concentrer sur ce qui arrive après. La manière dont nous nous sommes rapprochés de D. doit influer sur les jours et les semaines qui suivent.
Les plus profondes aspirations de notre âme et les moments spirituels les plus élevés de notre expérience religieuse doivent être rattachés aux réalités de notre existence matérielle.

En faisant la fusion entre notre réalité matérielle et notre réalité spirituelle, nous raffinons le monde, l’imprégnons de sainteté et le transformons en résidence pour la Présence Divine (dira béta’htonim).
C’est la raison pour laquelle la Torah juxtapose le Service de Yom Kippour au rappel de la mort des enfants d’Aharon, dont la faute, comme l’explique le Ohr Ha’haïm (sur A'haré Mot 16,1), était de s’être "rapproché trop près" d’Hachem, cherchant par amour pour l’Eternel le "Baiser de D.", leur procurant certes, leur mort physique, mais surtout une adhésion parfaite au divin.
Cette expérience des enfants d’Aharon rappelle (sans commune mesure) celle que nous vivons le jour de Kippour dont la finalité est "le Jour d’après" = faire de ce monde physique une Demeure pour Hachem.
[Likouté Si’hot]

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-> Une question se pose : dans les cieux, le Yétser Hara n'a pas de place, comment les anges peuvent-ils donc fauter?

-> Le rav Yonathan Eibshitz explique un principe fondamental : il existe deux sortes de fautes.
Il y a un mauvais penchant de convoitise et d'envie, qui concerne les hommes et non les anges, mais il y a aussi "la faute des anges".

Il nous explique que leur profonde aspiration est de percevoir Hachem et l'endroit de Sa gloire. Ils acquièrent de temps à autre un degré et ils s'empressent de l'atteindre. Ils doivent se retenir de ne pas monter trop vite de degré et d'aller à leur rythme, qui convient à leur état actuel.

S'ils n'y parviennent pas, cela est considéré comme une faute. Ils sont punis de cette attitude !
Les cieux contiennent plusieurs genres d'anges : les anges, les Sérafim, les Ofanim, les 'Hayot Hakodech. Chacun d'eux a une mission particulière, chacun aspire à avancer et à s'élever spirituellement.
L'ange désire être comme le Saraf, à côté du trône céleste. Le Saraf veut accéder au degré des Hayot Hakodech et ainsi de suite... Ils ne recherchent pas les honneurs, mais uniquement la proximité avec Hachem.
L'aspiration des anges diffère totalement de celle des êtres humains.
Leur yétser ara est d'escalader plus vite des échelons spirituels, qu'il leur est interdit de gravir.

Selon ce principe, le rav Yonathan Eibshitz explique la faute de Nadav et Avihou. Ils voulurent se rapprocher d'Hachem, plus qu'ils ne le pouvaient ...
Il en est de même pour les saouls, ils boivent plus que de raison et éprouvent alors une forte sensation de chaleur jusqu'à s'endormir et se nuire. S'ils avaient bu lentement, gorgée après gorgée, le vin aurait été d'une grande utilité pour leur santé et leur intelligence.

-> Le Or Ha'haim Hakadoch écrit dans la Paracha de A'haré Mot : "En s'approchant devant D." : ils se rapprochèrent de la lumière Supérieure, au cœur de la sainteté et ils moururent. C'est le baiser par lequel les justes meurent. La différence est qu'eux vinrent vers Hachem pour recevoir cette mort alors que Hachem embrasse les justes pour les faire venir à Lui.

"Ils moururent" est écrit "Vayamoutou" avec l'ajout de "Vav", pour nous enseigner l'affection exacerbée des justes, qui sont prêts à sacrifier leur vie pour accéder à un rapprochement avec Hachem plus grand, doux, plaisant et important.

Le Or Ha'Haim continue : il est impossible d'atteindre ce niveau, par transmission d'un enseignement oral ou écrit de son maître. Il est impossible de décrire ce degré si élevé, à travers la compréhension si terre à terre de l'homme.

Nadav et Avihou savaient qu'ils périraient et malgré tout, ils préférèrent se rapprocher de la lumière céleste, au cœur de la sainteté.

-> D'autres se sacrifièrent aussi volontairement, dans l'unique but d'obtenir la proximité avec Dieu et ils apportèrent de l'encens (guémara Yoma 9a).
Qu'est-ce que signifie (Pro. 10; 27) : « La crainte de l'Éternel prolonge les jours, mais les années des méchants sont courtes » ? La première partie du verset s'apparente au Premier Temple, qui dura quatre cent dix ans et dix-huit Cohanim y servirent. La deuxième partie du verset concerne le Deuxième Temple, qui dura quatre cent vingt ans et plus de trois cents Cohanim y servirent... Chacun occupa sa place, moins d'un an.

En deux cent soixante-dix-neuf ans, trois cents Cohanim furent en service ! Chacun moins d'un an ! Ils consacrèrent quelques mois à rendre un nouveau Cohen apte au service, puis ils payèrent pour devenir des Cohanim Guédolim ... Ils entrèrent en service et moururent.

Quand périrent-ils? À Yom Kippour. Ils rentrèrent dans le Saint des Saints, en sachant qu'à la fin de Yom Kippour aurait lieu leur enterrement.
Pourquoi entraient-ils? Ils savaient pertinemment qu'ils allaient mourir. En outre, ils versaient de l'argent pour leur propre décès. Quel était leur motif ?
Nous ne savons pas ce que c'est de pénétrer dans le Saint des Saints avec l'encens. C'est un secret spirituel que nos sens ne peuvent pas saisir. Certaines personnes sont prêtes à mourir pour cela.

[ issu des anges & fauter : https://todahm.com/2024/10/07/placer-hachem-devant-nous-notre-protection-devant-la-faute-pour-vaincre-notre-yetser-ara ]

Iyov a connu d'atroces souffrances.
Selon le midrach (Yalkout Chimoni – rémez 908), si Iyov ne s’était pas plaint des malheurs qui lui sont arrivés, et s’il avait à la place pris conscience qu’ils lui étaient nécessaires et pour son bien, alors nous aurions ajoutés son nom au début de la amida : "D. d’Avraham, D. de Yits’hak, D. de Yaakov et D. de Iyov".

=> De là, on peut se rendre compte de la grandeur d’accepter tout ce qui nous arrive (volonté de D.) avec amour.

Une fois, je [Eliyahou HaNavi] passais d'un endroit à l'autre, quand quelqu'un m'a trouvé ... et il m'a dit : "Ô maître, il y a deux choses dans le monde que j'aime complètement, de tout mon cœur, c'est : la Torah et Israël (les juifs). Mais je ne sais pas laquelle vient en premier."
Je lui ai dit : "Mon fils, les gens ont l'habitude de dire que la Torah vient en premier ... Mais moi, je dis que c'est Israël (les juifs) qui vient en premier.
[ Eliyahou rabba 14 ]

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-> Nous pouvons en apporter la preuve dans la bénédiction que nous récitons avant d'étudier la Torah.
Nous disons d'abord : "Qui nous a choisis parmi toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim), et ensuite seulement : "Et nous a donné Sa Torah" (vénatan lanou ét haTorah).
Ainsi, la distinction et l'unicité du peuple juif n'est pas le fruit d'une acceptation de la Torah, mais les qualités très élevés de chaque juif précède la Torah.

Bénéficier du jugement collectif

+ Bénéficier du jugement communautaire (klal) :

-> Le Tour écrit que nous devons nous couper les cheveux et nous baigner le jour de Roch Hachana parce que nous avons foi en la bonté d'Hachem qu'il nous jugera favorablement.
D'autre part, le Choul'han Aroukh dit que nous devrions jeûner la veille de Roch Hachana.

=> Il semble y avoir une incohérence évidente dans la manière dont on nous enseigne à aborder le jour du jugement. Devrions-nous être confiants dans le fait que nous serons jugés méritants, ou devrions-nous être effrayés par l'issue du jugement?

-> Le rav Eliyahou Lopian (Maaré'hét haTéchouva) cite l'Alter de Kelm qui dit que nous sommes confiants en ce qui concerne le jugement communautaire (du klal), mais nous devons jeûner et craindre le jugement de l'individu.
Si les individus qui composent le peuple juif (klal Israël) ont des raisons de craindre leur jugement personnel, pourquoi le jugement communautaire devrait-il donner à chaque personne une meilleure chance d'en sortir victorieuse?
La somme totale n'est-elle pas aussi grande que le cumul de ses parties? En quoi cela aide-t-il les individus à être jugés ensemble en tant que nation?

Le rav Lopian répond que le'Alter de Kelm voulait dire que le jugement concernant le grand public n'est pas simplement un jugement de plusieurs individus en tant que groupe ; il s'agit plutôt d'un jugement qui est qualitativement différent. La compassion d'Hachem se manifeste plus facilement lorsqu'il s'agit de juger la communauté.

Le rav Lopian explique que le Tour susmentionné parle du jugement communautaire. Nous devrions nous sentir confiants à l'égard de ce jugement, car il est moins rigoureux.
Le jeûne avant Rosh Hachana concerne le jugement individuel.

[Le Tour susmentionné cite un midrach qui affirme que la joie que nous devons ressentir avant Roch Hachana découle de la confiance du peuple juif dans le fait que "Hachem yaassé la'hem ness" (Hachem fera pour eux un miracle).
Le mot "la'hem" semble indiquer que le jugement qui permet d'être méritant de manière miraculeuse est le jugement communautaire. Lorsque nous sommes jugés en tant que membres d'un klal, nous pouvons mériter un jugement miraculeux.
(on trouve un exemple à cela dans le fait de prier avec la communauté (minyan), où nos prières montent facilement (noyées dans la masse), tandis que pour une prière individuelle on va examiner si la personne a de la kavana, si elle est méritante, ...). Hachem est tellement content de voir ses enfants unis qu'Il est beaucoup plus large, miraculeux, dans sa façon de déverser ses bénédictions, de juger, ... ]

=> Comment pouvons-nous mériter de faire partie de ce jugement communautaire?
Le rav Lopian dit que nous devons nous concentrer sur les autres, penser et agir comme des membres d'une même famille. Plus une personne aide les autres, plus elle fait partie du klal, suscitant ainsi la compassion du Ciel et donnant lieu à un jugement complètement différent.

-> Cette explication du rav Eliyahou Lopian sur les paroles du Alter de Kelm peut être mieux comprise grâce à la réflexion supplémentaire suivante de rav Lopian (Lev Eliyahou - Haazinou).
Nous savons qu'Hachem est un "Kel émouna" (un D. de vérité) (Haazinou 32,4). Pourquoi, alors, la Torah doit-elle ajouter juste après qu'Hachem est "én avel" (jamais inique)?
S'Il est totalement vrai, cela ne signifie-t-il pas qu'Il n'est pas injuste?

Le rav Lopian répond qu'Hachem ne juge pas comme le fait un tribunal classique, en infligeant une punition strictement basée sur les actions de la personne.
Le jugement d'Hachem est une décision globale qui est prise en tenant compte de tous les résultats possibles du verdict. L'expression "Il ne fait rien d'injuste" laisse présager qu'Hachem n'appliquera pas un décret s'il affecte injustement quelqu'un d'autre par la suite.

-> En gardant cela à l'esprit, nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le fait de tendre la main et d'aider les autres peut inclure quelqu'un dans le jugement communautaire miséricordieux.
En étant une personne sur laquelle les autres comptent, de nombreuses personnes sont affectées si cette personne n'est plus là. Hachem ne causera pas d'inconfort ni de douleur aux autres en les privant de cette personne.

Le jour de Yom Kippour, le rav 'Haïm Chmoulévitz parlait de la nécessité de tendre la main aux juifs non religieux et de prier pour leur bien-être spirituel.

Avant la prière de Neïla, le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Divré Aggada - Yamim Noraïm) s'adressait à sa communauté, disant qu'ils devaient tous prier pour tous les juifs en captivité qui n'ont pas la capacité de prier, ainsi que de prier pour ceux qui sont capturés au sens spirituel, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas observants de la Torah.

[le rav Chmoulévitz et le rav Eliyachiv appelaient les gens à devenir plus communautaires et plus attentionnés en aidant spirituellement les autres (ex: en priant pour le bien être spirituel et matériel), en ce jour de Kippour.
Puisque l'on devient plus nécessaire autour de soi, alors Hachem nous juge donc plus favorablement dans le cadre du jugement collectif, et l'on peut prétendre à obtenir davantage de belles choses d'Hachem.]

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-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,11) se lamente sur sa vie et sur le jour du jugement qui approche.
Il dit que peut-être, en raison du mérite qu'il a toujours eu de dire aux gens qu'ils devraient se repentir, Hachem aura de la compassion pour lui.

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-> L'Alter de Kelm dit : "Même les plus grand des anges (mala'him) ne peuvent résister au jugement d'Hachem, comme nous le disons : "à Tes yeux, ils ne sont pas jugés comme étant dignes" (ki lo yizkou béné'ha badin).
Si cela est vrai pour les anges, que pouvons-nous dire de nous-mêmes ?

L'Alter de Kelm répond : "Chaque personne en soi est en effet en grand danger. Mais le tsibour (communauté juive) a une garantie. Le tsibour survivra toujours. Si une personne fait partie du tsibour, elle a aussi cette garantie".
À Kelm, pour sensibiliser tout le monde à cette idée, un panneau a été accroché au mur qui disait : "Il n'y a pas de roi sans sujets". Si vous faites partie du tsibour, vous faites partie du royaume d'Hachem, et le royaume d'Hachem est assuré de survivre.
[...]

S'il y a un énorme beit midrach avec un millier de personnes à l'intérieur, ce n'est toujours pas un tsibour. Le simple fait d'avoir beaucoup de gens ensemble, mais sans s'aimer les uns les autres et sans être liés les uns aux autres, n'est pas un tsibour.
Par nature, une personne est occupée, toute la journée et toute la nuit, à ne penser qu'à elle-même. Un millier de personnes, dont chacune ne pense qu'à elle-même, n'est pas considéré comme un tsibour !
[...]

Même le plus haut ange ne peut pas accepter la Royauté d'Hachem tout seul.
Les anges doivent le faire en tant que groupe, comme nous le disons dans notre prière (Birkot Kriat Shéma) : "Tous avec amour, tous avec clarté ... avec sainteté ... tous, comme un seul homme, répondent et disent" (koulam ahouvim, koulam bérourim ... koulam kéé'had onim véomrim).
Ils sont tous ensemble, avec amour les uns pour les autres. S'il n'y a pas d'unité, s'il n'y a pas de lien et d'amour, il n'est pas possible d'accepter la Royauté d'Hachem.
[...]

Lorsqu'une personne vit dans son propre petit monde (autour de son nombril), il n'y a pas d'autres personnes dans sa vie ...
Une personne peut vivre toute sa vie, 70 ans, et ne jamais rencontrer quelqu'un d'autre, ne serait-ce qu'une fois.
Si une personne ne travaille pas sur le 'hessed, en remarquant les autres personnes, en pensant à elles et en cherchant à les aider, alors elle est toujours dans son propre petit monde et ne fait pas partie du tsibour.
[...]

Il est impossible de passer à travers le jugement (le din), sans un tsibour et sans le mérite de la communauté.
Mais une personne ne pense pas naturellement aux autres [mais plutôt à elle-même], ni ne se sent pas concernée et se soucie des autres ...
Ce n'est que lorsqu'une personne commence à penser aux autres et à les aider qu'elle est "vient se purifier" (ba létaher). Et alors, du Ciel on l'aide (messayin oto).
[...]

On a demandé à l'Alter de Kelm : "Comment pouvons-nous nous éloigner de l'égocentrisme?"
Il a répondu : "Occupez-vous du tsibour et pensez à eux. Lorsque vous faites cela, lorsque vous vous préoccupez du tsibour, que vous vous occupez d'eux et que vous pensez à eux, vous devenez une partie des tsibour."
[...]

L'Alter de Kelm dit que lorsqu'une personne s'occupe du tsibour mais pense à elle-même, c'est comme si elle adorait l'avoda zara.
[...]

L'Alter de Kelm dit également qu'être utile pour le bien du tsibour (commuantué) présente 2 avantages : cela nous empêchera d'être occupé à penser à soi-même, et le mérite du tsibour sera un mérite et une délivrance (yéchoua) pour nous.

[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot]