Qui est puissant? Celui qui sait transformer son ennemi en ami.
[Avot déRabbi Nathan - chap.23 ]
Hachem dit à Israël : "Mes chers enfants, qu'est-ce que Je vous demande? Uniquement de vous aimer, de vous respecter et de vous craindre mutuellement."
[Tana débé Eliyahou raba 28 ]
Paracha Tazria & Métsora
-> Les parachiot de Tazria et de Métsora énumèrent 3 forment de tsara'at.
La paracha Tazria aborde les négaïm, des afflictions, qui se trouvent sur le corps et sur les vêtements d'une personne, et la paracha Métsora traite de celles qui s'abattent sur la maison.
-> Le midrach (Vayikra rabba 17,4) et le Rambam (fin Hilkhot Toumat Tsaraat) affirment que les tsaraat apparaissent en fait dans l'ordre inverse : d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps.
-> Le Daat Zékénim (Métsora 14,34) note que cet ordre est lui-même à l'opposé de la manière dont Hachem a puni Pharaon à l'époque d'Avraham : d'abord le corps de Pharaon, puis les murs de sa maison et ses ustensiles. Pourquoi cette différence?
Le Daat Zékénim explique qu'Hachem voulait affliger Pharaon parce qu'il était mauvais.
Mais lorsqu'il s'agit des juifs, Hachem frappe d'abord la maison d'un individu, en espérant qu'il tirera des leçons de l'expérience et s'amendera sans avoir besoin d'une punition plus sévère. S'il ne s'amende pas, la tsaraat s'attaque à ses vêtements. Ce n'est que s'il ne comprend toujours pas le message qu'Hachem frappe finalement son corps.
Il est clair que la tsaraat a pour but d'inciter le pécheur à la réflexion et au repentir.
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+ Progression de la punition :
=> Si, en fait, les possessions sont touchées en premier, pourquoi la Torah énumère-t-elle les néga'im (dégâts) dans l'ordre inverse, en commençant par le corps?
-> Le Kli Yakar (Tazria 13,47) souligne que lorsque Hachem nous exhorte à ne pas fauter, Il mentionne d'abord la punition la plus sévère possible.
Même lorsqu'il avertit Pharaon des 10 plaies, Hachem commence par la dernière et la plus sévère, la makat bé'horot (Rachi Chémot 4,23).
De même, dans ce contexte, Hachem met d'abord en garde contre la tsaraat du corps, puisqu'il s'agit de la punition la plus sévère.
-> Le Maharzou cite un midrach (Vayikra rabba 17,4) qui offre une réponse purement technique. Étant donné que les juifs n'avaient pas de maisons dans le désert, et que leurs vêtements étaient totalement miraculeux, ne nécessitant aucune lessive, les seules néga'im (dégâts) applicables au moment où la Torah a été donnée étaient celles qui se trouvaient sur le corps. C'est pourquoi la Torah les mentionne en premier.
-> De même, le Ramban (Tazria 13,47) écrit que les tSaraat ne frappent les maisons et les vêtements qu'en terre d'Israël.
Par conséquent, suggère le Shirat David (Tazria 13,12), la Torah s'adresse d'abord aux néga'im corporels, puisqu'ils ont toujours constitué une menace.
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+ La source de l'affliction :
-> La guémara (Arakin 16a) énumère 7 f àautes l'origine de tsaraat : le lachon ara, le meurtre, le serment en vain, les relations illicites, l'orgueil, le vol et le tsarous ayin (l'avarice).
Alors que le Rambam (Hilkhot Toumat Tsaraat 16:10) écrit que le lachon ara génère les 3 types de tsaraat (maison, vêtements, corps), d'autres commentateurs comprennent que des fautes spécifiques de la liste ci-dessus provoquent des néga'im spécifiques.
Par exemple, le Kli Yakar (Tazria 13,37) affirme que si le lachon ara provoque des tsara'at sur le corps, les tsara'at dans la maison résultent de l'avarice.
Ainsi, la guémara (Yoma 11b) nous dit que si l'on demande à quelqu'un de prêter un ustensile et qu'il fait semblant d'en manquer, Hachem l'expose par le biais de tsara'at sur sa maison, ce qui nécessite le retrait de ses possessions à la vue de tous (Métsora 14,36).
De même, ces commentaires expliquent que la tsara'at trouvée sur un vêtement provient de l'orgueil, puisque les beaux vêtements engendrent souvent le snobisme.
De son côté, le Maharal (Arakin 16a) n'est pas d'accord et soutient que la tsara'at sur les vêtements d'une personne est le résultat du vol.
[en fait, le Maharal propose 7 catégories de tsara'as, chacune causée par l'une des 7 fautes mentionnées ci-dessus. Il note également que dans chaque source que la guémara cite pour ces faute, une forme différente de tsara'at est décrite]
-> Le concept selon lequel la tsara'at sur une maison est punitive semble contredire le commentaire de Rachi (Métsora 14,34 ; voir Horayot 10a) sur la promesse de la Torah selon laquelle lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, Hachem affligera leurs maisons de tsara'at.
Rachi explique que pendant les 40 années où les Bné Israel ont traversé le désert les Emoriyim ont caché des trésors d'or dans les murs de leurs maisons. Lorsque sa maison est touchée par la tsara'at, le juif est obligé de briser les murs, révélant ainsi les trésors enfouis.
Où est la punition si grâce à à la tsara'at ils découvrent de magnifiques trésors?
Le rav Moché Feinstein (Darach Moshe 14,34) explique que si les Bné Israel ont mérité cette récompense, et s'ils n'avaient pas fauté, alors Hachem leur aurait donné ce cadeau sans les obliger à détruire leurs maisons.
Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sicha - vol.2) dit quant à lui qu'Hachem n'a promis des trésors qu'à la génération qui a traversé le désert et est entrée en terre d'Israël. Pour les générations suivantes, le tsara'at sur une maison était une pure punition.
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=> Le rav Its'hak Sorotzkin (Rinat Its'hak - tinyana Métsora 14,34) décèle ici une contradiction.
Si la tsara'at apparaît d'abord sur la maison, puis sur les vêtements, et seulement ensuite sur le corps, comment des fautes différents peuvent-ils causer des néga'im différents?
Comment quelqu'un qui parle du lachon ara peut-il développer la tsara'at sur son corps sans qu'elle n'apparaisse d'abord sur sa maison et ses vêtements?
La réponse se trouve dans la spirale descendante qui mène au lachon ara. Tout d'abord, on succombe à l'avarice, ce qui entraîne l'apparition de tsara'at sur sa maison. S'il ne retient pas la leçon, son égoïsme s'intensifiera et deviendra de l'arrogance. Ses vêtements seront alors affectés.
S'il ne tient toujours pas compte de l'avertissement, son arrogance/orgueil le rendra jaloux, convaincu que les autres l'empêchent de recevoir l'honneur qu'il mérite. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parlera lachon ara, et contractera sur lui-même la tsara'at.
-> Le rav Avraham Pam disait que l'étude des lois de lachon ara était un "traitement des symptômes", tandis que l'étude des lois de 'hessed (ex: séfer Ahavat 'hessed du 'Hafets 'Haïm) revient à "traiter la maladie".
-> Cette approche fait partie intégrante de la période de Séfirat haOmer. Au cours de ces semaines, nous pleurons les 24 000 étudiants de Rabbi Akiva, qui sont morts à cette époque. Il semble y avoir é raisons contradictoires à cela.
D'une part, la guémara (Yébamot 62b) rapporte qu'ils ont péri parce qu'ils ne s'honoraient pas l'un l'autre. Pourtant, le midrash (Béréchit rabba61,3) affirme qu'ils sont morts parce qu'ils se jalousaient les uns les autres.
=> Alors, qu'est-ce qui était en cause?
Il s'agit des deux Le manque de respect est simplement une manifestation de l'avarice. Parce que ces disciples s'en voulaient mutuellement de leur réussite, ils ne pouvaient pas se respecter les uns les autres, ce qui a conduit à une calamité dont nous portons le deuil jusqu'à aujourd'hui.
Ainsi, efforçons-nous d'aimer chaque juif et de nous réjouir de sa bonne fortune.
Israël, les pierres sont lourdes
+ Israël, les pierres sont lourdes :
-> La guémara (Kétoubot 112a) relate les pratiques auxquelles se livraient les grands Amoraïm pour démontrer leur amour pour la terre d'Israël.
Par exemple, Rabbi 'Hanina réparait les routes de la terre d'Israël. Rachi explique qu'il s'assurait que les routes étaient lisses et sans obstacles.
Tossafot, cependant, a une version différente du texte. Selon cette version, chaque fois que Rabbi 'Hanina se rendait en terre d'Israël, il soulevait les pierres le long de la route pour déterminer s'il était encore en dehors d'Israël ('hous laarets) ou s'il était déjà arrivé en terre d'Israël.
Si les pierres étaient légères, il savait qu'il n'était pas encore en terre d'Israël, mais si les pierres étaient lourdes, il considérait que c'était le signe qu'il était enfin arrivé en terre d'Israël.
-> Le Maharal (dans 'Hidouché Aggadot) offre une explication légèrement obscure à cette curieuse méthode de navigation. Il écrit qu'étant donné que le niveau de matérialité (gachmiout) en terre d'Israël est faible, les objets y sont plus lourds que des objets similaires en dehors d'Israël.
Le Maharal écrit que c'est la raison pour laquelle la Torah appelle les pierres de la terre d'Israël "pierres de fer" (avanéa barzel - Ekev 8,9).
La guémara (Taanit 4a) explique que ce verset fait référence aux érudits de la Torah de la terre d'Israël, qui sont "aussi durs que le fer".
Le Maharal explique que ce n'est pas parce qu'ils ont de mauvais traits de caractère. C'est plutôt parce qu'ils sont éloignés du matérialisme et qu'ils sont aussi lourds que le fer. Le Maharal dit que c'est l'un des effets de la sainteté de la terre d'Israël.
-> Le rav 'Haïm David Saperstein (auteur de Yadav Emouna et élève du rav Moché Shapira) apporte des éclaircissements supplémentaires aux propos du Maharal.
Dans la langue hébraïque, le mot pour "honneur" (כבד - kavod) et celui pour "lourd" (כבד - kavéd) ont la même racine.
Le lien entre ces deux mots est que quelque chose qui est respecté et chargé de valeur peut être décrit comme "lourd", ce qui signifie qu'il ne peut pas être facilement mis de côté.
En revanche, lorsqu'une chose n'est pas importante et n'a pas de grande valeur, elle ne "pèse pas lourd" et peut être facilement piétinée ou rejetée.
C'est pourquoi les érudits de la Torah sont considérés comme aussi "lourds" que des "pierres de fer". Ils ont une grande valeur et un grand mérite, ils ont donc un grand poids.
Rabbi 'Hanina était à un niveau si élevé qu'il était capable de sentir, en soulevant une pierre, s'il s'agissait ou non d'une pierre de grand poids. Il pouvait sentir si elle était remplie de la sainteté de la terre d'Israël et donc précieuse et "lourde", ou si elle était "légère", c'est-à-dire vide de toute sainteté ou valeur.
Partager les peines et les joies du peuple, de la Terre sainte et de Jérusalem
+ Partager les peines et les joies du peuple, de la Terre sainte et de Jérusalem :
-> Lors de la destruction du Temple, quand le peuple d'Israël fut exilé de son pays à cause de ses fautes, Hachem se retira dans les hauteurs, pour ne pas voir le Temple détruit et Son peuple en exil.
A ce moment-là, la Chékhina partit en exil avec les Bné Israël.
Lorsque Hachem redescendit, Il vit le Temple brûlé et le peuple en exil. Il demanda des nouvelles de la "reine", la Chékhina (présence de D. dans ce monde), et voilà qu'elle était partie en exil.
Alors, "Hachem, le D. des armées, invita en ce jour à pleurer, à se lamenter, à se raser la tête et à ceindre un cilice" (Yécha'ya 22,12).
Et à propos de la Chékhina aussi, il est dit : "Pleure, comme une vierge ceinte d'un cilice pleure l'époux de sa jeunesse" (Yoel 1,8) qui n'est plus là, car il s'est éloigné et séparé d'elle.
Même le ciel et la terre se sont affligés, puisqu'il est écrit : "Je revêts les cieux d'un crêpe et Je les drape d'un sombre cilice" (Yéchayahou 50,3).
Les anges en firent autant, car il est dit : "Voilà les braves guerriers qui se lamentent dans les rues, les anges de paix qui pleurent amèrement" (Yéchayahou 33,7).
De même, pour le soleil et la lune, dont la lumière fut assombrie, comme il est dit : "Le soleil sera obscurci dès son lever, la lune ne jettera plus de clarté" (Yéchayahou 13,10).
Tous les êtres Supérieurs et inférieurs pleurèrent. Pourquoi?
Parce que les forces du mal régnaient sur les Bné Israël et sur la Terre sainte. Puisque la royauté céleste a été rabaissée tandis que la royauté scélérate s'est renforcée, chacun doit prendre le deuil et se sentir rabaissé avec elle.
Celui qui le fait se réjouira avec elle lorsque la royauté céleste se relèvera et que le monde entier sera en liesse, comme il est dit : "Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l'allégresse à cause d'elle, vous qui l'aimez! Prenez part à sa joie, vous tous qui étiez en deuil à son sujet! (Yéchayahou 66,10).
[Zohar - Vayigach 210a ]
Dans la guémara (Yoma 86b), Rabbi Yossé bar Yéhouda déclare : Quand un homme commet une faute une, deux ou trois fois, on lui pardonne ; mais pas la quatrième fois.
En effet, il y a trois séparations devant la Chékhina. Des anges se trouvant dans chacune d'elle "bloquent" la faute et obtiennent son absolution avant qu'elle ne parvienne à Hachem.
Mais la quatrième fois, la faute arrive jusqu'à Lui et il est impardonnable, comme il ressort du verset dénonçant "le peuple qui M'irrite toujours (à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la faute parvienne), devant Ma face" (Yéchayahou 65,3).
[Daat Zékénim Baalé haTossafot - Nitsavim 30,2 ]
La prière ne dépend que des efforts qui y sont mis afin d'attacher profondément les pensées du cœur aux mots de la prière.
Et cela pour que son cœur soit proche des paroles prononcées.
Grâce à cette concentration, la Royauté divine se dévoilera en anéantissant le pouvoir des réchaïm.
Cela apportera l'abondance et une richesse infinie.
[rabbi Na'hman de Breslev]
-> Selon l'Admour haZaken, on est tenu de prier avec feu afin de brûler et nettoyer le mal qui se trouve en nous, mal provenant des fautes que nous commettons et qui font séparation avec Hachem.
-> En s'efforçant de prier avec ferveur, l'homme refroidit son yétser ara et se purifie par chaque lettre et mot prononcés avec concentration.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]
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-> "Ce moment [de la prière] sera pour lui le cœur de son temps et son fruit".
De même que le cœur fait circuler le sang vers tous les membres du corps et le fait vivre, la prière doit insuffler une vitalité spirituelle au temps, à la journée de l'homme.
Elle est aussi son fruit, c'est-à-dire qu'elle est le fruit de sa préparation.
[d'après le Kouzari]
Selon Rabbi 'Hiya, tous les membres du calomniateur (motsi chem ra) deviennent impurs. Il est mis en quarantaine parce que les paroles qu'il a prononcées s'élèvent et font descendre sur lui un vent d'impureté ; s'il se rend impur par sa conduite, il reçoit aussi une impureté d'en Haut.
[Zohar - Métsora 53a]
Le regret
+ L'une des principales étapes de la téchouva : le regret
-> L'essentiel du repentir, c'est le regret d'avoir commis des méfaits.
Le repenti se demande comment il a pu souiller son âme en idolâtrant son mauvais penchant, en échangeant le monde éternel contre un monde éphémère et en se conduisant comme un animal, comme un insensé. Il sent avoir perdu tout droit à l'existence, après avoir utilisé à mauvais escient la sagesse que le Créateur lui avait accordée pour Le connaître, Le craindre et dominer ses instincts.
Puisqu'il a agi sans réfléchir et en faisant totalement abstraction du Maître de l'univers, il se considère encore moins qu'un animal, car "un bœuf connaît son possesseur, un âne la crèche de son maître" (Yéchayahou 1,4).
[...]
L'une des principales composantes du repentir, c'est la profonde affliction d'avoir désobéi au Créateur et au Bienfaiteur, et non un simple sentiment de tristesse, comme celui que l'on éprouve lors de la perte d'une petite somme d'argent.
Un tel repentir atteint un très haut niveau.
[...]
Provenant de la pureté de l'âme, qui émane des mondes supérieurs, la tristesse d'avoir commis une faute est agréée autant que de lourdes souffrances physiques, car un roi accorde plus facilement la grâce à ses gens, proches de lui, qu'à ceux qui sont vils et éloignés.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 2,4]
"Quand tu feras le dénombrement (כִּי תִשָּׂא אֶת-רֹאש Ki Tissa Et Roch) [littéralement : "Quand tu lèveras la tête»] des Bné Israël ... pour racheter leur âme" (Ki Tissa 30,12-15)
=> Pourquoi ‘compter’ (les Bné Israël) se dit-il littéralement ‘lever la tête’?
1°/ Le mot תִשָּׂא (Tissa) a ici le sens de ‘recevoir’… Quand tu voudras ‘recevoir’ le total de leur compte, pour savoir combien ils sont, ne les dénombre pas ‘par tête’, mais chacun donnera un demi-Shékel.
2°/ Lorsqu’on compte des individus et qu’on les organise en un groupe uni, ils s’élèvent et deviennent plus importants. Le particulier qui n’est pas dénombré manque de valeur et n’a pas d’influence sur la vie communautaire.
En revanche, le particulier compté et organisé devient un membre à part entière de la communauté à un impact sur le groupe. C’est la raison pour laquelle la Thora désigne le dénombrement par l’expression : "élever la tête".
[Avné Azel]
3°/ "Moché a dit à Hachem : ‘Souverain du Monde, comment élever le front d’Israël?’
‘Quand tu feras le dénombrement’ (Quand tu lèveras la tête) [l’argent de la tsédaka], lui répondit le Seigneur"
[Baba Bathra 10b – voir Baal Hatourim].
4°/ Le verset vient nous enseigner qu’Hachem demanda à Moché d’élever la "tête" des Bné Israël, c’est-à-dire d’élever leur niveau spirituel. Il fallait réorienter leurs priorités: les préoccupations matérielles ne devaient plus être le centre de leurs attentions.
[Mayan Hachavoua]
5°/ Il y a dans ce verset l’allusion que le tsadik doit parfois quitter ce Monde avant son terme ("Quand tu lèveras la tête" signifie : "Quand Tu feras mourir [le tsadik]", comme il est dit à propos du maître-panetier : "Trois jours encore et Pharaon te fera trancher la têteָ יִשָּׂא פַרְעֹה אֶת- ראשְׁך (Issa Paro Et Rochékha) et attacher à un gibet… -Béréchit 40,19), afin de racheter de la faute sa génération (Pour racheter leur âme). [Ohr ha’haïm haKadoch]
Aussi, le Alchikh enseigne-t-il : "Quand tu voudras nommer un dirigeant pour les Bné Israël, nomme celui qui est prêt à se donner entièrement et à sacrifier sa vie pour le peuple juif".
6°/ Chaque juif doit constamment se rappeler ses défauts, savoir qu’il n’a pas atteint la perfection et n’a encore rien accompli. Cette pensée le conduira à s’élever de plus en plus. "Quand tu feras le dénombrement כִּי תִשָּׂא אֶת-ראֹש [littéralement : "Quand tu lèveras la tête"] des Bné Israël" = si tu veux élever les Enfants d’Israël dans la voie du judaïsme, apprends-leur à «dénombrer (Lifkoudéhem לִפְקֻדֵיהֶם )» leurs défauts et ce qui leur manque (Nifkad נִפקָד).
[Ohr Pné Moché]
7°/ Compter les Béné Israël c’est leur donner une importance, comme l’enseigne la guémara (Bétsa 3b) : "Une chose qui se compte ne s’annule pas".
Puisque le Peuple Juif constitue un seul corps dont la tête est Moché (ceci est vrai dans chaque génération), le compte des Béné Israël confère alors une élévation à leur "tête" (Moché).
Aussi, le midrach (Tan’houma Ki Tissa 3) enseigne-t-il : "Moché enseigna la Torah à tous les membres d’Israël et les éduqua aux mitsvot. Il leur donna l’ordre des sections hebdomadaires de la Torah qu’ils liront chaque Shabbath, chaque premiers jours du mois et à chacune des fêtes. Eux mentionneront Moché à l’occasion de chaque paracha.
Au sujet de la paracha de Shékalim (début de Ki Tissa), Moché dit : ‘Maître du monde, quand je décèderai, on ne me mentionnera plus’. Hachem lui répondit: ‘Par ta vie! De même que tu es bien là aujourd’hui, que tu leur donnes la Paracha de Chékalim et que tu relèves (Zokef) leurs têtes, il en sera ainsi chaque année quand les Enfants d’Israël liront devant Moi la paracha de Shékalim, comme si tu te tenais toi-même à ce moment et que tu relevais leurs têtes’. D’où le savons-nous? Du fait qu’il est écrit: ‘Ki Tissa Et Roch Béné Israël’ [Quand tu procèderas au dénombrement des Enfants d’Israël]. Il n’est pas dit ‘Tissa’ [Dénombre], mais ‘Ki Tissa’ [sous-entendu au futur]."