Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les enfants d'Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath dans toutes les générations comme une alliance immuable."  (Ki Tissa 31,16)

-> "Rabbi Chimon ben Lakich a dit : "D. accorde une âme supplémentaire à l'homme le soir du Shabbath et à la fin du Shabbath, il l'a lui reprend.
Le Shabbath terminé, nous nous lamentons de l'âme qui nous a quittés." "
[guémara Bétsa 16a]

-> Le Rabbi de Kotsk de commenter :
"Lorsque le Shabbath arrive, le juif s'éveille au repentir et réfléchit à ce qu'il a fait pendant la semaine.
Alors, il s'écrie : "Oh! L'âme nous a quittés!" "
-> "D. a béni [le Shabbath] par la lumière du visage de l'homme, l'a sanctifié par la lumière interne de l'homme, cette lumière du Shabbath n'est pas comparable à celle des jours de la semaine."[midrach Béréchit Rabba 11 - sur : "D. bénit le 7e jour et le sanctifia" (Béréchit 2,3) ]

-> "L’homme relève la tête au moyen du Shabbat, car c’est le Shabat qui l’élève.''
[le 'Hidouché haRim -> en faisant remarquer que les lettres qui composent le mot Roch (ראש  - la tête) sont suivies dans l’alphabet des lettres qui composent le mot Shabbat (שבת)]

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-> Le respect du Shabbath a une très grande force. En effet, la sainteté et l’élévation qu’un juif peut obtenir par le respect même d’un seul Shabbath reste et perdure pour l’éternité.

Quand "les enfants d’Israël garderont le Shabbath", l’effet et la sainteté de ce Shabbath demeureront "dans toutes leurs générations" = pour l’éternité.
['Hidouché Harim]

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-> "Les bnei Israël observeront le Chabbat" (31,16)

Le Kédouchat Lévi enseigne qu’un juif qui observe le Shabbat comme il se doit recevra la vitalité et la force nécessaires pour servir D. durant tous les jours de la semaine. Puis lors du Chabbat suivant, il lui sera beaucoup plus aisé d’atteindre le niveau de ce saint jour et de le respecter, et ainsi de suite.
Alors, dans le cas où l’on mérite d’accomplir : "les bnei Israël observeront le Shabbat", il nous sera plus facile de "faire le Shabbat pour leurs générations" : les jours de Shabbat à venir.

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-> "Les bnei Israël observeront le Chabat, pour faire le Shabbat" (31,16)

=> Comment peut-on "faire le Chabat"?

Le Nézer Yossef (Rabbi Yossef Lalzar) donne la réponse suivante :
Comme on le sait, nous ajoutons du temps profane au sacré la veille du Shabbat et à la sortie du Shabbat, si bien qu’au moins une demi-heure de profane s’ajoute à chaque Shabbat des Shabbat de l’année.
Dans l’année il y a une cinquantaine de Shabbat, si bien que l’homme ajoute en moyenne environ 28 heures
pendant l’année.
C’est par conséquent ce que dit le verset "faire le Chabat", pour toute la série des Shabbat qu’il y a dans l’année, il ajoute un Shabbat qui est devenu de profane – sacré, à cause de ce que l’on ajoute.

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-> "Vous observerez le Chabat (ét haShabbat), car il est saint pour vous, celui qui le profane sera certainement mis à mort" (Tétsavé 31,14).

Il y a un principe connu selon lequel le mot "ét" (את) signifie un ajout de quelque chose.
=> Qu’est-ce que le verset vient ajouter en disant "vous observerez le Shabbat"?

Rabbi Yaakov ‘Haïm Sofer (Yisma’h Israël) écrit qu’on peut expliquer le verset selon ce qui est dit dans la Torah : "Quand J’en aurai fixé l’heure, Je rendrai Mes arrêts avec équité".
Nos Sages ont expliqué que quand l’homme est mis en jugement, on lui dit : "Pourquoi n’as-tu pas étudié la Torah?"
Il répond : "Parce que j’étais occupé à faire du commerce ou à travailler pour gagner ma vie et celle de ma famille."
Alors, on lui dit : "Pourquoi le Shabbat et les jours de fête n’as-tu pas étudié la Torah?"

Et quand il n’a pas de réponse, on lui attribue aussi la gravité de la négligence dans l’étude de la Torah pour les jours de la semaine, car les Shabbat et les jours de fête ont prouvé que la raison de sa négligence de la Torah n’était pas la subsistance, puisque le Shabbat où il n’est pas obligé de travailler pour gagner sa vie, il n’a pas étudié la Torah.

C’est donc la signification du verset :
- "Vous observerez le Shabbat" = on doit observer le Shabbat tout en étudiant la Torah,
- "ét" = ce qui vient inclure l’étude de la Torah, pour qu’on ne soit pas puni des jours de semaine où l’on n’a pas étudié la Torah,
- sinon elle met en garde : "celui qui le profane sera certainement mis à mort", mot youmat, deux morts, c’est-à-dire qu’on le punit aussi pour la négligence de l’étude pendant les jours de semaine.

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-> b'h, voir également le n°5 de : https://todahm.com/2019/10/02/questions-reponses-paracha-ki-tissa

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-> "Les enfants d’Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath"

Il y a une apparente répétition : si nous gardons le Shabbath, c'est que certainement nous l'observons comme il le faut.

Selon le rabbi Its'hak El'hanan Spector, nous apprenons d'ici que nous ne sommes pas considérés comme gardant le Shabbath tant que nous ne nous assurons pas que nos enfants et nos descendants l'observent également.

Si nous souhaitons être considérés parmi les : "véchamérou bnei Israël ét aShabbath" = ces juifs qui observent le Shabbath, alors nous devons : "laassot ét aShabbath lédorotam" = s'assurer que le Shabbath est bien réalisé par nos générations futures, comme : "brit olam" = une alliance immuable pour tous.

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+ "Et le septième jour, Il a cessé tout travail et Il s’est reposé" (Ki Tissa 31,17)

-> La guemara (Beitsa 16a) explique que chaque Shabbath, Hachem accorde une âme supplémentaire à chaque juif, et on la lui enlève à la sortie du Shabbath, comme il est dit : "Il a cessé tout travail et Il s’est reposé", c’est-à-dire qu’une fois qu’il a cessé tout travail et que le Shabbath est achevé, alors malheureusement il perd son âme (supplémentaire).
Le terme : "il s'est reposé" (וינפש - vayinafach) est compris dans le sens de : "malheur, il a perdu son âme (נפש וי).

Pourquoi est-ce que la Torah fait allusion à l’âme supplémentaire accordée, en nous disant qu’elle s’en va après Shabbath ?
En réalité, la Torah vient nous dire ici que dès l’entrée de Shabbath, l’homme doit se réjouir et profiter au maximum de son âme supplémentaire qu’on lui accorde, uniquement en se rappelant que cette grande sainteté ne durera pas un long moment et s’en ira à la sortie du Shabbath.
=> De ce fait, il devra l’exploiter le plus possible.
[le Baal Chem Tov]

[d'une certaine façon on doit tellement apprécier ce supplément de sainteté, de proximité avec Hachem, qu'aucune préoccupation, sujet de ce monde, ne peut venir rivaliser.
A l'image de 2 amoureux qui ne se voient qu'un seul jour par semaine, nous savourons ce moment d'intimité avec D., et puisque notre temps est compté à seulement 25h, alors plus rien d'autre n'a d'importance, ne peut venir troubler ce moment de bonheur infini!]

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-> Nos Sages (guémara méguila 13a) nous rapportent que la reine Esther a donné à chacune de ses 7 plus proches servantes, le nom d'un des 7 jours de la semaine.
Chaque servante devait venir le jour de la semaine correspondant à son nom, afin de permettre à Esther de se rappeler de la venue du Shabbath.[afin que son stratagème reste secret/discret, elle les a appelé de façon allusive, et non pas directement : yom richon, yom chéni, ...
Ainsi :
-> le 1er jour = c'était : 'houlata ( = début des jours 'hol)
-> le 2e jour = rékiyata (de rakiya = allusion à la création du firmament en ce jour)
-> le 3e jour = guénounita ( = les plantes)
-> le 4e jour = néoritou ( = la lumière)
-> le 5e jour = rou'hachita ( = les animaux)
-> le 6e jour = 'hourfita
-> le 7e jour : la servante qui était pour elle le signe que Shabbath allait arriver, avait pour nom : "ragou'ita" (de ragou'a = paisible, car il faut être paisible à Shabbath).=> Esther, malgré ses obligations de reine n'a jamais profané le Shabbath.

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-> "Parle aux bnei Israël et dis-leur: observez Mes Shabbat" (31,13)

Le Méo haOmer donne la raison suivante au fait que "Shabbat" soit au pluriel dans l’expression "Mes Shabbat" (Shabbétotaï - שַׁבְּתֹתַי) :
Il y a de nombreuses régions dans le monde, si bien qu’en un endroit il fait encore jour, alors qu’ailleurs c’est déjà la nuit. Par conséquent quand les uns célèbrent le Shabbat, les autres sont encore dans le monde du travail. Et selon la vérité, chacun est mis en garde selon l’endroit où il se trouve.
C’est pourquoi le verset dit: "observez mes Shabbat" au pluriel, parce que cela comprend plusieurs Shabbat différents, selon l’endroit où se trouvent les gens.

"Et ils me construiront un sanctuaire, et je résiderai au milieu d'eux" (Térouma 25,8)

-> Rabbi Sim’ha Bounem de Psi’ha disait à propos de ce verset :
"L'essentiel de la prière réside dans le fait que l'âme prie.
Le corps doit être entraîné par l'âme ... Il en est de même pour tout le service de D.

Si le corps est porté par son intériorité, il s'affine lui aussi, par le "et je résiderai au milieu d'eux", vraiment à l'intérieur de l'âme.
Le corps devient l'habitat : "Et ils me construiront un sanctuaire".
Sans l'intériorité, il n'y a pas de temple, mais seulement des panneaux de bois reliés ensemble."

-> Le Maguid de Mézéritch ajoutait à ces propos :
" "On voit des hommes qui étudient chaque jour et prient, mais sans chaleur ni ferveur, à la façon d'une leçon apprise" (Yéchayahou 29,13)

Ils n'ont aucun sens du service de D. , parfois, ils sont pires que des pêcheurs.
Il arrive que le pécheur connaisse l'éveil du repentir, et se mette à prier et à implorer D. avec une grande ferveur, qu'il exprime un regret sincère de ses fautes et qu'il décide d'aller dans le droit chemin.
Celui qui accomplit tous les commandements machinalement, est un juste à ses propres yeux.
Comme il lui semble qu'il accomplit son service le mieux possible, il ne s'interroge jamais sur sa manière d'agir.
Il ne pourra jamais parvenir à un niveau élevé.
Il est persuadé que son service est parfait, mais en fait, il est aussi éloigné de D. que l'orient l'est de l'occident ..."

"Aharon la portera pour faire le service, pour que le son s'entende quand il entrera dans le saint lieu devant D."  (Tétsavé 28,35)

La Torah nous indique ici que le Cohen gadol doit porter une robe ornée de clochettes à ses bordures, afin que leur bruit annonce sa venue "lorsqu'il entrera dans le saint lieu devant D."

A propos de ce verset, Rav enseigne à ses élèves : "N'entre pas dans une maison de façon soudaine."

-> "Rabbi Yo'hanan, lorsqu'il allait s'enquérir du bien de rabbi 'Hanina, se mettait à tousser (pour être entendu), parce qu'il est dit (dans notre verset) : "pour que le son s'entende quand il entrera"."
[midrach vayikra rabba 21]

-> "Jamais un homme n'entrera soudainement dans la maison de son prochain, et chaque homme apprendra les règles de savoir-vivre de D. qui se tint devant l'entrée du gan Eden et appela Adam, comme il est dit : "D. appela Adam et lui dit : Où es-tu?". "
[traité Dérekh Erets - chap.5]

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-> La guémara (Pessa'him 112a) rapporte que rabbi Akiva a donné 7 ordres à son fils rabbi Yéhochoua, dont l'un d'eux était : "N'entre pas dans ta maison soudainement [sans toquer préalablement à la porte]".

Dans son commentaire sur la guémara, le Rachbam cite le midrach relatant qu'à chaque qu'il approchait de sa maison, rabbi Yo'hanan faisait intentionnellement du bruit pour alerter toute personne qui pouvait être à l'intérieur, de son arrivée imminente.
Rabbi Yo'hanan expliquait sa manière d'agir en citant notre verset, demandant au Cohen Gadol d'avoir des clochettes sur la bordure inférieure de sa robe (le Mé'il), afin de pouvoir faire du bruit pour annoncer sa venue à chaque fois qu'il entrait dans le Sanctuaire (le kodéch).

=> Comment des personnes aussi grandes que rabbi Yo'hanan ou rabbi Akiva, peuvent-elles déduire une façon de se comporter pour tous au quotidien, à partir de lois spécifiques applicables uniquement au Cohen Gadol, dans son Service Divin, dans l'extrême sainteté du Temple?

-> Le Michméret Ariel répond en se basant sur la guémara (Sotah 17a) enseignant que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux, et leur maison sera remplie d'une atmosphère de sainteté.
=> Il en résulte que tout mariage réussi permet de créer dans sa maison un lieu de résidence de la présence Divine (à l'image du Michkan), et d'une certaine façon la conduite appropriée en ce lieu peut se déduire de celle du Cohen Gadol.

=> La vie d'un couple est pleine de défis, mais n'oublions pas de voir dans nos efforts pour maintenir l'harmonie et la joie dans le foyer, comme le moyen permettant d'amener la présence Divine à résider dans notre foyer (avec toutes les bénédictions et la sainteté que cela engendre).
Est-ce que cela faut-il vraiment la peine de se faire la tête sur une chose si petite/éphémère, par rapport au prix à payer : faire partir de chez nous Hachem!

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-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)

Le Ohr ha'Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité. C'est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).
De plus, lorsqu'un couple ajoute leur "lèv" (cœur - לב - valeur : 32) à leur "bayit" (maison - בית - valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu'elle devienne un : mikdach (Sanctuaire - מקדש - valeur : 444), où la présence Divine réside.

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-> Le Cohen risquait, en étant dans le sanctuaire, de ressentir une telle élévation et un tel attachement qu’il aurait pu en mourir. C’est pourquoi, il avait besoin du bruit des clochettes pour le réveiller de sa dévotion et ne pas en mourir.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz]

"Et tu ordonneras aux enfants d'Israël de te choisir une huile pure d'olives concassées, pour le luminaire, afin d'alimenter une lumière perpétuelle." (Tétsavé 27,20)

Nos Sages disent :
"Hachem leur dit : Ce n'est pas Moi qui ai besoin de votre lumière, c'est pour vous éclairer.
[...]
Les fenêtres du Temple étaient larges à l'extérieur et étroites à l'intérieur.
Pourquoi cela?
Pour que la lumière rayonne du Temple et illumine le monde."

[midrach Tan'houma - Tétsavé]

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-> Le rabbi Sim'ha Sheps (rapportant son maître le rabbi Yérou'ham Lévovitz) explique qu'en demandant d'allumer la Ménorah dans le Michkan, Hachem donnait l'occasion au peuple juif de lui témoigner de la reconnaissance envers entre autre le fait qu'Il illuminait leur vie dans le désert pendant 40 années (nourriture, boisson, pas trop chaud le jour ni trop froid la nuit, protection contre tous ennemis même les bêtes vénéneuse, ...).

Face à toutes les infinies bontés de D., les juifs voulaient faire quelque chose, et Hachem leur a donné le Michkan pour leur permettre de retirer ce sentiment d'être endettés.
D. n'a besoin de rien, et c'est même lui qui nous permet tout (de respirer, de voir, de bouger, ...).
Il amène la lumière sur le monde entier, et nous demande d'en allumer une toute petite.

Pourtant, il en est de même dans notre relation avec autrui.
Lorsque nous aidons une autre personne, nous sommes alors dans une situation de supériorité (au regard de ce que j'ai fait : tu as une dette envers moi!).
-> La tendance humaine est de vouloir conserver ce sentiment, en affirmant : "Ne t’inquiètes pas, tu n'as pas besoin de me remercier!"
-> La vision juive est de donner une opportunité à celui qu'on a aidé, de pouvoir réduire son endettement envers nous. C'est : je préfère perdre ma situation de supériorité, pour permettre à autrui de ne plus être en infériorité.
A l'image de D., c'est accepter une action dont nous n'avons pas véritablement besoin, pour permettre à autrui d'avoir le sentiment de ne plus me devoir quelque chose en retour. La relation redevient d'égale à égale, et autrui ne souffre plus d'infériorité, de redevabilité à mon égard.

"Parfois [dans notre vie], on se sent dépassé par les difficultés qui nous font face.
Le refrain trop commun est : "Je n'y arriverai pas!"

La réponse de D. est : "Je suis là, disponible et capable de t'envoyer l'aide dont tu as besoin.
Tout ce que je te demande, c'est que tu M'appelles à l'aide."

Par le biais de la prière, nous méritons l'aide divine dont nous avons désespérément besoin."

[Rav Pinkous]

"C'est au crédit de ma femme si j'ai pu étudier la Torah durant toute ma vie et que j'ai pu être l'auteur de livres.
Elle était toujours contente de son sort et n'a jamais été attirée par les tentations de ce monde.
Grâce à elle, j'ai toujours pu étudier la Torah entouré de tranquillité."

[le 'Hafets 'Haïm - à propos de sa femme Freida]

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-> b'h, d'autres exemples : https://todahm.com/2014/08/07/la-femme-son-mari-et-letude-de-la-torah

"Une personne doit se demander chaque jour : Qu'est-ce que j'ai fait aujourd'hui afin d'améliorer mon shalom bayit ? "

[Rabbi Yechezkel Levenstein]

Israël : primauté à la religion ou pas?

+ Israël : primauté à la religion ou pas?

A l'automne 1952, Ben Gourion a demandé au 'Hazon Ich :
"[En Israël, ] La majorité de nos concitoyens ne sont pas religieux.
Vous êtes en minorité.
Qui  doit adapter sa façon de vivre à l'autre?"

Le 'Hazon Ich lui a répondu en citant la loi de la guémara (Sanhédrin 32b) disant que lorsque 2 bateaux se croisent : un avec une cargaison pleine et un autre totalement vide, les 2 naviguant vers une même direction dont le passage n'est possible que pour l'un des 2, le bateau vide doit laisser place et permettre au bateau plein de passer.

Le 'Hazon Ich de continuer :
"Notre bateau est plein d'une histoire, d'un héritage et de traditions qui ont 3 000 ans.
Le vôtre, cependant, est vide et dénué de toute véritable substance.

Les confrontations sont inévitables.
Qui doit alors laisser la place à qui?"

"La Torah ne subsiste que chez celui qui se tue pour elle"
[guémara Béra'hot 63a]

-> "L’étude de la Torah dans l’effort inclut à la fois l’effort du corps et l’effort de la réflexion.
L’homme doit s’éloigner des délices de ce monde et se donner beaucoup de mal, y compris physiquement, pour la Torah, et il doit aussi se donner beaucoup de mal pour réfléchir en profondeur et avec précision à ce qu’il étudie, jusqu’au bout de ses capacités."
[le ‘Hazon Ich – Kovets Iggérot vol.1 partie.2]

Le 'Hazon Ich ne pouvait pas finir ses études de Torah sans être totalement vidé de toutes ses forces ...

-> Une fois, alors que le ‘Hazon Ich était couché sur son lit avec un oreiller posé à côté du lit, on lui a proposé de placer l’oreiller sous la tête, ce qui lui serait plus confortable.
Le ‘Hazon Ich a répondu : "Si l’on me donnait un peu de force pour placer l’oreiller sous ma tête, je préférerais étudier encore une page de Guémara …"

-> Une autre fois, un élève a remarqué que le 'Hazon Ich dormait de façon inversée : la tête vers le bas du lit, et les pieds au niveau de l'oreiller.
Le 'Hazon Ich a répondu à l'interrogation de son élève : "Si j'avais assez de force pour faire la différence entre les 2 extrémités du lit, alors je serais encore en train d'étudier."

-> Le 'Hazon Ich a dit une fois au Rabbi Moché Yéhouda Landau (de Jérusalem) :
"Les remarques que l'ont peut trouver dans [mon] livre 'Hazon Ich telles que : "une copie du Rachba n'est actuellement pas à portée de main", ne signifient pas forcément que je n'avais pas un exemplaire du Rachba en ma possession à ce moment ; mais plutôt, que je n'avais tout simplement plus les forces de me lever de ma chaise et d'interroger ma bibliothèque."

"Lorsque D. a émis [le 1er des Dix commandements - Yitro 20,2] : "Je suis Hachem, ton D., Qui t'a fait sortir du pays d'Egypte",  Moché a prononcé la bénédiction : "béni es-Tu ... qui ne m'a pas fait goï" (barou'h chélo assani goï)."

[midrach Abakhir]

-> Le Béra'h Moché commente : "Moché voulait ainsi exprimer sa gratitude de faire partie du peuple juif, qui a été choisi parmi toutes les nations, pour être l'élu d'Hachem."