Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tout celui qui peut étudier la Torah et qui ne l'étudie pas, qui pouvait accomplir un commandement positif de la Torah et s'en abstient, qui transgresse une interdiction de la Torah, est appelé : voleur."

[Paroles de Rabbi Chimon Bar Yo'haï - Zohar haKadoch]

Rabbi Shlomo Falache nous explique qu'en fait, chaque fois qu'un homme s'abstient d'étudier la Torah et de faire des mitsvot, il empêche D. de déverser la lumière, les bienfaits et les bénédictions dans le monde.

Nous savons que la nature de D., à l'inverse de celle de l'homme, est de donner, comme nous le voyons dans le Téhilim (145,16) : "Ouvres ta main et rassasies toutes les créatures selon leur volonté." (potéa'h ét yadé'ha oumachbia lé'hol 'haï ratson).

Le Midrach Rabba de commenter :
-> lorsqu'un homme a une éponge en main, et qu'il veut en libérer l'eau qui y est contenue, il doit la presser, et donc faire un effort.

-> en revanche, D. doit faire un effort pour retenir la bénédiction, puisqu'il lui suffit d'ouvrir Sa main pour que l'abondance soit prodiguée à l'humanité.

=> Quelqu'un qui ne fait pas la volonté de D. l'empêche de gratifier le monde de bien, et c'est pourquoi il est appelé voleur.

 

Source (b"h) : rav Yankel Abergel : "Une goutte de lumière pour illuminer la journée" (goutte n°167)

"Et quand un homme infligera un défaut à son semblable, comme il a fait, ainsi lui sera-t-il fait." (Emor 24,19)

Il est rapporté dans le Marpé laNéfech que le Maguid ("inspirateur céleste") de Rabbi Yossef Karo lui dit un jour :

"Ne te soucie pas de la médisance émise à ton encontre.
Ces paroles ne te porteront pas préjudice.

Bien au contraire, elles te seront bénéfiques, car les mérites de celui qui médit de son prochain sont transférés au profit de ce dernier.
Les gens devraient être très heureux d'apprendre que l'on a médit d'eux, car cela vient à leur offrir de l'or et de l'argent! "

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

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-> "Un homme qui provoque un défaut chez son prochain, comme il lui a fait, ainsi il lui sera fait" (Emor 24,19)

-> Ce verset pose la loi du talion : "oeil pour oeil, dent pour dent". Que la tradition orale éclaire en expliquant qu'il s'agit d'une rémunération financière. Celui qui cause un dommage chez son prochain, devra lui rembourser en valeur monétaire. Mais, le verset précité peut recevoir une explication d'ordre morale. Littéralement, le Texte dit : "Un homme qui donne un défaut à son prochain", met en lumière une faille dans son comportement.

La Torah révèle : "Comme il lui a fait, ainsi, il lui sera fait", c'est-à-dire qu'en réalité, la même faille qu'il a remarqué chez l'autre, cette faille lui sera imputée. C'est que ce défaut révélé, il le porte en fait en lui-même. L'homme ne remarque jamais chez les autres, si ce n'est les défauts qu'il a en lui. Le fait d'avoir révélé ce défaut chez son prochain, devrait donc en fait le mener à une prise de conscience sur sa propre personne, sur ses propres défauts, en vue de chercher à corriger cette faille en lui.. Cela lui sera encore plus profitable.
[Amira Yafa]

+ "La lumière et la joie profonde se déploient sur celui qui observe le Shabbath dès son commencement, sa nuit est toute lumière et allégresse.
...
Cela est particulièrement visible parmi les membres de notre génération qui, amers et fatigués des tribulations de l'exil, trouvent répit et sérénité de l'âme en ce saint jour.

Le Shabbath est la preuve positive tangible que notre Torah est vérité."

[Rabbi 'Haïm, le frère du Maharal]

+ "Et lorsque vous moissonnerez la moisson de votre terre, tu ne termineras pas le coin de ton champ en moissonnant et tu ne ramasseras pas la glanure de ta récolte ; au pauvre et au converti tu les abandonneras ; Je suis Hachem, votre D." (Emor 23,22)

-> Rachi d'écrire :
"Rabbi Avdimi ben Rabbi Yossé a dit : Pourquoi la Torah rapporte-t-elle ce précepte dans le chapitre concernant les fêtes?

Pour enseigner que lorsque quelqu'un laisse aux pauvres ce qui leur revient, c'est comme s'il construisait le Temple et y apportait ses offrandes."

-> Le 'Hatam Sofer nous dit que cet enseignement nous aide à comprendre pourquoi la fête de Shavouot ne dure qu'un seul jour tandis que Pessa'h et Souccot ont une durée de 7 jours.

Les jours qui suivent Shavouot, fête de la moisson, doivent être consacrés à partager l'abondance des récoltes avec le pauvre, une activité empreinte d'une sainteté aussi grande que les fêtes elles-mêmes.

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+ Supplément :

Notre verset parle des lois de Péa et de Léket, c'est-à-dire l'obligation de laisser certaines parties de notre champ et de notre récolte pour les pauvres afin qu'ils puissent venir les ramasser librement.

Rachi commente les termes de notre verset : "tu les abandonneras", en disant :
"Laisse-(les) devant eux, et c'est à eux de glaner ; et tu n'as à aider aucun d'eux (à glaner)."

Comment comprendre cette instruction?
Pourquoi la Torah interdit-elle d'aller plus loin que de donner la possibilité aux pauvres de se servir?

La réponse est qu'en permettant à un pauvre de rassembler par lui même la récolte, il va se sentir moins dégradé par rapport au fait de la recevoir directement de la main d'une personne par pure charité.
De plus, le pauvre va faire des efforts pour amasser sa part de la récolte, et va se sentir moins humilié, car il aura le sentiment d'avoir payé un peu de sa personne pour les acquérir.

 

Source (b"h) : compilation personnelle issue du 'houmach Artscroll + dvar Torah du rabbi Moshé Kormornick

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"Lorsque vous récolterez les produits de votre terre" (Emor 23,22)

-> Ce verset, qui impose à l'agriculteur de renoncer à une partie de sa récolte pour les pauvres, se trouve au milieu du passage qui traite des fêtes, juste après avoir parlé de Pessa'h et de Shavouot.
=> Quel en est le lien? (Voir Rachi)

En fait, juste avant, la Torah parle de Pessa'h avec le sacrifice du Omer, et de Shavouot, avec le sacrifice des 2 pains.
De plus, la guémara enseigne que par le Omer, Hachem bénira les céréales du champ, et par les 2 pains, Il bénira les fruits des arbres.
D'autre part, nos Sages enseignent que celui qui accomplit la tsédaka et qui donne de ses biens aux pauvres, recevra la Bénédiction Divine et s'enrichira.
Ainsi, l'agriculteur risquerait de se dire que puisque les sacrifices du Omer (à Pessa'h) et des 2 pains (à Shavouot) ont été offerts, Hachem bénira donc ses récoltes, et il n'a donc pas besoin d'en réserver pour les pauvres pour être béni et s'enrichir. C'est pourquoi, la Torah trouve alors bon de lui préciser qu'il ne doit pas penser de la sorte et que malgré tout, il devra accomplir ces dons et réserver de sa récolte pour les pauvres.
[Kli Yakar]

+ "Un souvenir de sonnerie." (Emor 23,24)

Nos Sages (guémara Roch Hachana 16a) demandent : Pourquoi sonne-t-on du chofar avant et pendant la amida?
Et de répondre : "Pour troubler le Satan."

Le rav Yits'hak Blazer explique qu'en entendant les sonneries du chofar, Satan est bouleversé et effrayé, pensant qu'elles annoncent la venue du Machi'a'h.
Cela est surprenant, dans la mesure où il a entendu chaque année les mêmes sonneries, sans qu'elles aient été suivies de l'arrivée du Machia'h.

Néanmoins, elles suscitent régulièrement son émotion, comme s'il se disait : "Peut-être les choses seront-elles différentes cette année? Peut-être Israël s'est-il réellement repenti et mérite-t-il la Délivrance ..."

=> Qu'en est-il alors de l'homme qui, pris de découragement, en vient à se dire : "J'ai vécu de nombreuses années et ai déjà passé tant de Roch Hachana avec leurs sonneries du chofar sans faire téchouva ... C'est donc sans espoir!"

==> Un tel homme est pire encore que Satan!!

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+ Supplément :
La Torah définit Rocha Hachana comme un "jour de sonnerie du Chofar" (cf. notre verset : "un souvenir par la sonnerie du chofar").

Le son du Chofar est un appel au repentir et comme l'explique le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4), ce son signifie également :
"Sortez de votre torpeur, vous qui somnolez!
Repentez-vous avec contrition!
Souvenez-vous de votre Créateur! ...
Sondez vos âmes et améliorez votre comportement et vos actes."

 

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

 

+ "[Celles-ci] sont les époques de D. que vous appellerez des convocations saintes, celles-ci sont Mes époques." (Emor 23,2)

Pourquoi cette apparente répétition : "... les époques de D. ... celles-ci sont Mes époques"?

Le Sforno répond : Si, véritablement, "vous les appelez des convocations saintes", autrement dit, si vous vous y rassemblez afin de vous occuper de mitsvot et de considération sacrées (vos actes "appelant"/témoignant, que pour vous ce temps est consacré à D. : "c'est des époques de D."!), alors [D. dit] : "celles-ci sont Mes époques", et trouvent grâce à Mes yeux.

Mais si, la 1ere condition n'est pas remplie, et que pendant ces périodes, les enfants d'Israël s'intéressent à des sujets profanes et aux plaisirs matériels, elles ne seront plus "Mes époques".

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[Est-ce que les jours de fêtes sont des occasions de se retrouver calmement avec D. afin de développer une relation d'amour, ou est-ce que c'est des jours durant lesquels il faut "tuer le temps" en faisant ce que j'ai envie (personne ne me dictera quoi faire!)?

Il est important de noter que l'important est l'atmosphère, l'état d'esprit, car on peut respecter la loi juive à la lettre, et avoir malheureusement son cœur totalement déconnecté de D., centré sur ses plaisirs/désirs personnels. ]

+ "Car j'ai fait asseoir (ochavti) les enfants d'Israël dans les Souccot." (Emor 23,43)

Nos Sages demandent : De quelle sorte de Souccot s'agit-il?
Rabbi Eliézer a enseigné : "C'étaient les nuées de Gloire." (guémara Soucca 11b)

Le 'Hida fait remarquer : Dans ces conditions, pourquoi n'est-il pas écrit : "J'ai conduit les enfants d'Israël", plutôt que : "Je les ai fait asseoir" ?

Nos Sages rapportent que les Hébreux étaient véritablement assis entre les nuées de Gloire, à l'instar d'un homme installé sur un bateau qui le mène à destination pendant qu'il vaque normalement à ses occupations.

De la même manière, nos ancêtres étaient installés dans leur maison pendant que les nuées de Gloire les transportaient.

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+ Supplément :
Concernant le verset : "Et la nuée de D. était sur eux le jour quand ils partaient du camp." (Bamidbar - Béa'aloté'ha 10,34), Rachi nous enseigne que la nuée :
"... aplatissait ce qui était haut, surélevait ce qui était bas et tuait les serpents et les scorpions."

 

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

"De tous les fruits des arbres du jardin (d'Eden) tu peux manger, mais de l'arbre de la Connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas."  (Béréchit 2,16-17)

Le Maharal de Prague s'interroge : "Comment est-ce possible que l'homme ait pu acquérir la capacité inestimable de faire la distinction entre le bien et le mal comme prix de sa transgression du commandement de D.?

Le Maharal explique qu'avant d'avoir désobéi à D., l'homme pouvait éviter le mal, non pas parce qu'il le connaissait intellectuellement, mais parce qu'il éprouvait instinctivement de la répulsion pour le mal, tout comme ces animaux qui s'abstiennent instinctivement de manger des plantes vénéneuses.

Agir par instinct est bien plus efficace qu'analyser les choses de manière intellectuelle.

L'homme n'a rien gagné en désobéissant à D., il a, au contraire, perdu une compétence précieuse.

==> Parfois, nous pensons que transgresser un commandement Divin peut nous être bénéfique.

Ce n'est qu'une illusion.

Ce qui nous paraît être un gain est en réalité une perte.

"Voyez, je mets devant vous en ce jour une bénédiction et une malédiction ... La bénédiction si vous obéissez ... et la malédiction si vous désobéissez."   (Dévarim - Réé -   11,26-28)

Le texte de Dévarim est consacré pour l'essentiel à la réprimande que Moché a adressé aux juifs.

En quoi ces versets constituent-ils une remontrance?

Le Rabbi de Lelov expliquait qu'afin d'inculquer une bonne conduite à ses enfants, il peut être nécessaire d'avoir recours au système de récompense et de punition car l'enfant ne peut percevoir les valeurs respectives des notions de bien et de mal.

Un adulte doit comprendre que privilégier le bien au détriment du mal ne doit pas dépendre d'un rétribution ou d'un châtiment extérieurs.

Voilà précisément en quoi consiste la réprimande de Moché.

"Pendant 40 ans, je vous ai enseigné l'essence du bien et du mal et je dois encore avoir recours au système de récompense et de punition.

N'avez-vous pas honte d'en être resté au stade où cette motivation puérile est un moteur?"

=> Nous avons atteint la maturité lorsque nous n'avons plus besoin d'une récompense ou d'une punition extérieures pour nous comporter avec droiture.

Enseigner la Torah dans ce monde permettra même d’enseigner la Torah dans le monde à Venir.
[guémara Sanhédrin 92a ]