"Rabbi Akiva, à l'âge de 40 ans, n'avait jamais étudié la Torah.
Un jour, il remarqua que l'eau qui coulait sur un rocher y avait creusé une profonde crevasse.Il tint le raisonnement suivant : "De même que l’eau a usé la pierre et y a laissé son empreinte, de même l’eau de la Torah peut faire son chemin dans mon cœur de pierre et y laisser l’empreinte d’une Torah d’eau vive."
[Avot déRabbi Nathan 6,2]
Shabbath : mon amour!!
+ Shabbath : mon amour!!
-> Il est écrit dans le Midrach Rabba (11,8) :
"Le Shabbat affirma devant D. : "Maître de l’Univers! Chaque créature du monde a un compagnon, mais moi je n’en ai pas !"
D. lui répondit : "Le peuple d’Israël est ton compagnon." "
-> Nous trouvons dans la guémara Shabbath (119a) :
"Rabbi 'Hanina se vêtit et se tint devant le coucher de soleil la veille de Shabbat [et] il s’exclama : "Venez et allons accueillir la reine de Shabbat."
Rabbi Yanaï mit ses vêtements et s’exclama : "Viens, fiancée, viens, fiancée ! " " (bo'i kala, bo'i kala!)
C'est d'ailleurs cette guémara qui est à l'origine de la conclusion du magnifique chant de : "Lé'ha Dodi", qui lance véritablement le Shabbath de la communauté juive, et dont le refrain se traduit par :
"Allons mon bien aimé (D.) saluer la fiancée (Shabbath).
Accueillons l'entrée du Shabbath!"
A propos de ce chant, le Rav Barou'h Leff nous explique :
Le Shabbath est appelé : notre fiancée (kala), et non : notre femme, car après une semaine de séparation, on a des désirs, des sentiments tellement forts, que nous le voyons comme une nouvelle épouse.
Cette longue séparation d'une semaine de Shabbath à Shabbath, nous contraint à le regarder chaque semaine comme une fiancée, bien que nous soyons mariés depuis des milliers d'années.
-> Par ailleurs, le rav Barou'h Leff nous dit également :
"Pourquoi le peuple juif est-il l’époux du Shabbat ?
D. désigna le Shabbat pour être un jour plein de sainteté et avec un potentiel spirituel, mais il fallait trouver quelqu’un pour réaliser ce potentiel.
C’est pour cette raison qu’il est écrit que Shabbat se plaint à D. qu’il n’avait pas d’époux, il n’avait pas de partenaire pour remplir sa fonction.
D. répondit que le peuple Juif est l’époux du Shabbat.
C'est pour le peuple Juif un jour d’élévation spirituelle, un jour où il a la possibilité de se rapprocher de D. en passant plus de temps à prier, à étudier la Torah et à être en famille.
Ce jour là, les juifs ont l’opportunité de se réorienter et de se concentrer sur ce pour quoi ils doivent lutter dans ce monde."
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+ Quelques idées supplémentaires :
1°/ Le Béth Yossef (citant le Kol Bo) insiste sur le fait qu'à Shabbath tout est doublé (tout va par couple!) en nous disant :
"Dans le Midrach Tan'houma, j’ai trouvé que tout ce qui est lié au Shabbat est doublé : deux béliers (offerts en sacrifice de ce jour), "mizmor (un chant) chir (un second chant) pour le jour du Shabbat", deux tresses de pain, za'hor et chamor (deux mitsvot : s'en souvenir et le garder).
Il semble que l’allumage des bougies soit en accord avec cette idée."
2°/ A propos des bougies de Shabbath, la Rabbanite Dinah Weinberg de dire admirablement :
"Des bougies sont allumées lors de repas romantiques.
Qu’est-ce qui fait qu’une pièce peu éclairée soit romantique ?
Les bougies, elles unissent les personnes au niveau de l’âme.
C’est plus profond qu’un simple repas partagé ensemble, qui est un acte matériel, physique. Cela unit les hommes à un niveau spirituel, profond. C’est exaltant, c’est romantique ! Les bougies ont ce pouvoir.
C’est cela aussi, le Shabbat. Les bougies nous unissent entre nous et avec D.
Notre âme est élevée vers Lui et vice-versa.
Shabbat est une chanson d’amour, une romance. C’est un rendez-vous romantique entre D. et nous. "
3°/Honorer Shabbath, c'est créer une atmosphère unique de beauté et de dignité dans la maison.
C'est ainsi, que le Rav Bérel Wein nous enseigne à propos de la table du Shabbath :
"Shabbat elle-même est une "invitée" d’honneur, comparée à une reine, dans tous les foyers juifs.
Par conséquent, la table dressée pour une invitée si importante et aimée devra refléter l’honneur, la joie et la satisfaction que les membres de la famille ressentent en recevant une telle convive dans leur maison.
De par sa beauté et sa dignité, la table soigneusement posée nous fait comprendre la grandeur et la sainteté du jour de Shabbat."
4°/On peut aussi rappeler l'explication du rav Pinkous sur le fait que le vendredi soir, au retour de la synagogue, on est accompagné de 2 anges.
On chante alors le : shalom alé'hém = bienvenue à vous les anges!
On va finir ce chant par : boa'hèm léchalom = laissez-nous en paix!
Et oui, on dit aux anges : laissez-nous en intimité avec notre chérie : cette journée du Shabbath!!
5°/ Le Sfat Emet (paracha Ekev) de dire :
"Le monde entier est rattaché et lié à la sainteté.
Le Shabbat, la lumière intérieure de chaque chose est dévoilée et la seule condition pour la voir est d’avoir la volonté de recevoir cette lumière."
=> A nous de jouer pour donner à notre Shabbath toute sa splendeur ...
"Je suis Hachem, ton D." (Yitro 20,2)
Ce verset est exprimé au singulier.
La relation qu'entretient chaque personne avec D. est extrêmement personnelle.
Le service consacré à D. réclame un engagement et une conviction personnelle.
Même si ce que l'on fait est correct, il ne faut pas l'accomplir par souci de conformité ou pour imiter les autres.
"La téchouva a précédé la création."
[guémara Pessa'him 54a]
On traduit généralement le terme téchouva par : repentir.
Le Rabbi de Pchis'ha insiste sur le fait que la traduction littérale du mot téchouva est : "retour".
Le Rabbi de dire que la téchouva = "Je dois retourner à ma place parce que je ne coïncide pas avec l'endroit où je me trouve actuellement.
Je dois regagner la place qui m'a été désignée au cours des 6 jours de la Création."
L'être humain est unique en ce sens qu'il a reçu un libre arbitre et la capacité à effectuer des choix moraux.
Contrairement à tout autre élément de la création, l'homme est libre de dévier de l'ordre qui convient à l'univers.
Lorsqu'il le fait, il n'est plus à sa place, ce qui entraîne un désordre dans tout l'univers.
Lorsque les humains transgressent la volonté Divine, ils bouleversent l'harmonie de la création.
=> La téchouva, c'est plus que du repentir.
C'est retourner à l'endroit qui nous correspond, c'est restaurer l'harmonie de l'univers.
Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Avraham Twerski
La ‘Halla & la manne …
+ La 'Halla & la manne ...
A propos de la manne, il est écrit dans la Torah :
-> "Lorsque la rosée tombait sur le camp, la nuit, la manne y tombait avec elle." (Bamidbar 11,9)
-> "Le matin, une couche de rosée s’étendait autour du camp." (Chémot 16,13)
Rachi de commenter :
"La rosée descendait sur terre, puis descendait sur elle la manne, puis descendait une [nouvelle] couche de rosée sur la manne, si bien qu’elle [la manne] était comme déposée dans un écrin."
Le Rav Berel Wein (dans son Living Jewish) de nous dire :
"La manne qui descendait dans le désert était entourée de deux couches de rosée qui la protégeaient du sable en-dessous et de la poussière au-dessus d’elle.
C’est pourquoi nous avons la coutume de placer les deux tresses de ‘halla entre une nappe et un tissu spécial.
Ce tissu est généralement orné d’une broderie de "Shabbat".
Ainsi, la nappe elle-même devient un souvenir et un symbole de l’histoire du peuple juif."
"L'homme doit aimer sa femme comme elle est, et aller dans le sens de sa nature en restant patient, doux et plein de sim'ha, car la joie est ce qui est nécessaire à la dynamique de la femme."
[Rav Friedlander]
Tou biChevat & le mot : arbre …
+ Tou biChevat & le mot : arbre ...
En hébreu, l'arbre se traduit soit par le mot : "ilan" (אילן) ; soit par celui de : "éts" (עיץ).
-> Concernant le mot : אילן :
1°/ Se dressant verticalement, l'arbre s'élance vers le ciel, de la même manière que l'homme lève les yeux vers D. et lance son cœur en Sa direction.
D. est le fondement même de ce lien et de cette unité mystique qui existe ente l'humain et l'arbre.
On peut le trouver dans la valeur numérique du mot : אילן , qui est de : 91, la même que celle du nom de D. dans sa forme écrite (אדני) ajoutée à sa forme lue (יהוה).
[65+26=91]
Nous pouvons aussi remarquer que la fête tombe le 15 du mois de Chevat, qui correspond à : יה, soit les deux 1eres lettres du nom de D. (יהוה).
La renaissance de la vie des arbres, c'est-à-dire du bourgeonnement des fruits, permet aux 1eres lettres du nom de D. de "bourgeonner" à leur tour (si l'on peut s'exprimer ainsi).
[d'ailleurs, la 3e lettre du nom divin est le vav : ו ; et est de la même forme qu'un arbre ... ]
A Tou biChevat peut commencer le renouvellement de la force de la vie!
2°/ Lorsque nous écrivons le mot : אילן de façon pleine ( = lorsque chacune de ses lettres est mise à part et écrite selon sa propre prononciation), nous obtenons la chose suivant : אלף יוד למד נון (aléph - youd - lamèd - noun).
L'ensemble de toutes ces lettres donne la valeur numérique : 311, qui est celle de Chevat : שבט
-> Concernant le mot : עיץ :
L'arbre est comparé à l'homme, comme il est écrit : "ki adam éts (עיץ) assadé" (l'homme est l'arbre des champs).
L'homme se traduit aussi par le mot : "ich" (איש), qui a également une valeur numérique de : 311
Ceci confirme parfaitement l'idée qu'il existe bien un lien entre l'homme et l'arbre.
Discuter politique …
+ Discuter politique ...
Le rav Chraya Déblizki commenta un jour le verset : "Leur langue est comme une épée tranchante" (Yirméyahou 9,7 - 'héts cha'hout léchonam) en disant :
"Savez-vous de qui parle ce verset?
Des journalistes!
Chaque matin, avant même que nous ne passions le seuil de la synagogue, leur épée nous transperce déjà.
Les journaux sont remplis du venin du lachon ara et avant même que l'homme ne commence sa journée, le venin pénètre dans sa tête."
Pendant une période des élections, le rav allait l'air grave et la tête baissée tant il était affligé de l'air empoisonné par le lachon ara.
Il disait : "Il est impossible de discuter politique sans faire de lachon ara."
Source (b"h) : le rav David Chaoul Greenfeld rapporte ces paroles de son maître : le rav Chraya Déblizki (dans son : Binéot Déché)
Réflexion sur notre désir de la venue du Machia’h …
+ Réflexion sur notre désir de la venue du Machia'h ...
Le Ramban (Dévarim 30,6) écrit :
"Au temps du Machia’h une personne n’aura pas de désir [pour le mal] ; mais elle fera naturellement ce qui est juste.
Il n’y aura donc ni mérite ni démérite [pour ses actions], car le mérite et le démérite sont fonction du désir."
=> Pourquoi vouloir la venue du Machia'h s'il ne sera plus possible alors de recevoir de "récompense" pour nos actes?
Le Rabbi Yitzchak Berkovits a dit à ce sujet :
"Après la rédemption, la clarté sera tellement grande qu’il n’y aura plus de défi.
Il semble que demander la rédemption est l’opposé du but de la vie. Il semble qu’on se dérobe complètement, comme si nous disions : "Assez de faire ces choix difficiles !"
Nous ne demandons pas le Machia'h pour rembourser nos dettes, ou régler tous nos dilemmes.
La réponse est que lorsque nous demandons la rédemption, nous la demandons pour "la rédemption pour la gloire de Ton Nom, גאולה למען שמך" (comme nous le disons dans les prières de Roch Hachana).
Afin que tout le monde Te reconnaisse, et se débarrasse de la plus grande profanation de la Divinité qu’il y ait : le manque de conscience qu’a l’homme de son Créateur.
Demander Machia’h contient en fait un élément de sacrifice pour nous : nous abandonnerons toute la joie du choix, du challenge et du développement personnel pour que la rédemption Le révèle."
Le but ultime de l’ère messianique est que le monde entier reconnaisse que c’est D. qui a créé, qui supervise et dirige le monde et que notre existence dépend de lui.
=> En souhaitant la venue du Machia'h, nous exprimons à D. qu'on est prêt à sacrifier notre situation actuelle (avec toutes les récompenses qu'on pourrait potentiellement avoir), par amour pour Lui, pour que la grandeur de Son nom resplendisse comme elle devrait.
[Ayons (b"h), chacun à son niveau, une attitude en adéquation avec cette envie de venue dès que possible du Machia'h, selon le principe que l'acte le plus simple vaut plus que la pensée la plus élaborée ...
Montrons à D. par nos actes que nous souhaitons la guéoula au plus vite!!]
"Toute la Torah que vous étudierez dans ce monde n’est rien comparé à la Torah du Monde à Venir."
[Midrach Kohélet Rabba 2,1]