Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La naissance : un sublime cadeau quelque soit le sexe de l’enfant …

+ La naissance : un sublime cadeau quelque soit le sexe de l'enfant ...

La naissance se dit en hébreu : léda (לידה), et c'est une grande bénédiction de D.

Elle ajoute à un mari et à sa femme, un nouveau membre dans la famille.
Le terme en hébreu renvoyant à cet ajout est : végam = et aussi ... (וגם), mot ayant la même valeur numérique que le mot : naissance : 49 (לידה).

Il est intéressant de noter que les lettres de ce mot (לידה) permettent de former les mots :
-> ayéléd (הילד) = un garçon ;
-> yalda (ילדה) = une fille
=> Quelque soit le sexe de l'enfant les parents doivent être pleinement conscients que : "zé aya tov" = c'était une bonne chose! (זה היה טוב), dont la guématria est aussi de 49 ...

Parabole de notre état sans le Machia’h …

+ Parabole de notre état sans le Machia’h …
(Objectif Machia'h)

Rabbi Chimon Schwab donne une belle parabole de notre état sans le Machia’h, ainsi que de notre inconscience de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

"Imaginez que vous êtes à un mariage.
Tout le monde est bien habillé, l’orchestre joue, les photographes n’arrêtent pas, le buffet est merveilleux.
Tout le monde passe un moment grandiose.

Une seule chose manque : la jeune mariée n’a pas montré le bout de son nez.
Qu’importe l’attractivité du cadre, la plupart d’entre nous réalise qu’un mariage sans mariée n’en n’est pas un.

Et bien, un monde sans le Machia’h est comme un mariage sans mariée.
Il n’y a qu’une différence : nous ne réalisons même pas l’absence de la jeune mariée ... "

"Le véritable service de D. est d’atteindre l’humilité dans la joie.

Comment peut-on se réjouir tout en se sentant humble ?

En sachant que de cette manière, on accomplit la volonté de D.
Ce seul argument est déjà une raison suffisante pour être joyeux. "

[Rabbi Meïr de Apta]

Humilité n’est pas synonyme de mésestime de soi.
Je dois être pleinement conscient des talents que D. m’a donné pour les utiliser dans le cadre du service de D.
L’amour propre consiste à avoir conscience de ce que je suis capable de faire.
=> Cette connaissance doit me conduire à une manière d’agir constructive.

La vanité, c’est d’attendre des louanges pour les actes accomplis avec les dons que D. nous a confié.
Cette attente génère une attitude suffisante et arrogante, en particulier si les compliments ne sont pas à la hauteur de ce que j’estime mériter.
=> Celui qui est orgueilleux cherche probablement les acclamations pour compenser un sentiment profond d’inutilité.

==> Si je parviens à prendre conscience de mes capacités et à ressentir de l’humilité en sachant que j’ai encore beaucoup à accomplir avec elles, je gagnerai le respect de moi-même et la joie d’investir mon potentiel à accomplir la volonté divine.

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Avraham Twerski

"Vous vous attachez à D. et vous êtes tous vivants en ce jour. " (Dévarim - Vaét'hanan - 4 ;4)

Le Rabbi Elimélé’h  de Lizhensk (le Noam Elimélé'h) demande : "Quelle est la signification des mots : "en ce jour" ?

Et de répondre : "Ils sont là pour nous enseigner que bien que nous soyons convaincus d’avoir vécu correctement cette journée d’aujourd’hui, nous ne devons pas être trop sûrs d’en faire de même demain.
Chaque jour a ses propres défis.
Nous devons, chaque jour, renouveler notre effort pour bien faire."

Les êtres humains s’inscrivent dans une routine et nous avons tendance à penser qu’une situation de statu quo va durer.

Rabbi Elimélé’h nous enseigne que la répétition des séquences de notre vie peut induire un sentiment de sécurité dangereux et trompeur.
Il faut être constamment en alerte, être reconnaissant envers D. pour la journée passée, et prier pour qu’Il continue à nous guider le jour suivant.

Chaque jour est une nouvelle opportunité, mais également un nouveau défi.

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-> Le 'Hafets 'Haïm nous dit :
" "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur". Comment feras-tu pour y parvenir?

"Ces paroles que Je te prescris aujourd'hui seront sur ton cœur" = aie toujours présent dans ton cœur "ces paroles" que tu étudies, sans penser à tout le reste ; considère que D. te les prescrit à toi seul et à aucun autre juif, et apprends-les "aujourd'hui" comme si c'était le dernier jour de ta vie.

-> "Ces paroles que Je te prescris aujourd'hui seront sur ton cœur".
Pourquoi doivent-elles être sur notre cœur?
Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk répond pour qu'au moment où ton cœur va être grand ouvert elles puisent y pénétrer!

 

"Un juif doit voir plus de valeur dans un non-juif qu’aucun non-juif n'en verrait jamais dans les non-juifs."

[Rav Chimon Schwab]

=> D. nous a distingué des nations : ce doit être une responsabilité et non un titre dont on profite au détriment des autres.

-> Le Sforno d'écrire : "Et vous, vous serez pour Moi une dynastie de prêtres et une nation sainte." (chémot 19,6) ; et en cela vous serez un trésor parmi eux tous, car il faut être une dynastie de prêtres pour comprendre [pour faire comprendre] et pour instruire toute l’humanité d’appeler à l’unisson au Nom de D. "

-> Le Nétsiv (sur Béréchit 17,5) : "Le peuple d’Israël a ainsi été créé pour être une lumière pour les nations, pour corriger chaque nation avec foi, c’est le but de toute la Création : "Afin que toutes les nations du monde sachent que la main de D. est forte ; afin que tu craignes D." "

[ -> "Nos Sages disaient à propos de Rabban Yo’hanan ben Zakaï que personne, même pas un non-Juif au marché, ne lui a jamais dit "Shalom" en premier. " ]

Les actes de bonté …

+ Les actes de bonté = un excellent moyen permettant d’accélérer la venue du Machia’h …
(Objectif Machia'h)

"Si vous demandez : "Qu’avons-nous gagné à être libéré de l’Egypte, nous sommes de retour en exil ! "

Seulement, la différence est que lorsque nous étions asservis en Egypte nous n’avions pas la capacité d’accélérer notre rédemption ; cependant, dans cet exil nous pouvons l’achever à travers les actes de bonté.

C’est pourquoi [au début du Séder de Pessa’h nous convions des invités à notre table en disant] : "Que celui qui a faim vienne et joigne le Séder."

Par ce mérite [nous pouvons reconstruire le Temple] et être : "L’année prochaine à Jérusalem !" "

[le 'Hatam Sofer - commentant le : "A La’hma Anya" de la Haggada de Pessa'h]

"Le lachon hara et la calomnie proviennent de la jalousie et de la colère."

[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik - Mikets]

"Aharon jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs et il devint un serpent. Pharaon aussi fit appeler les sages et les sorciers et eux aussi, les devins d'Egypte, firent de même avec leurs sortilèges. Ils jetèrent chacun son bâton et ils se transformèrent en serpent et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons." (Vaéra 7,10-12)

Dans la paracha Lé'h Lé'ha (15,13), D. dit à Avraham : "Sache bien que ta descendance sera étrangère dans un pays qui n'est pas le leur ; ils les asserviront et opprimeront 400 ans".

Si c'est ainsi, pourquoi les Égyptiens ont-ils été punis pour avoir accomplis ce que D. avait décrété qu'il arrive?

Le Rambam ('Hilkot Téchouva 6,5) de nous expliquer que D. avait décrété l'esclavage des juifs, mais Il n'a pas forcé chaque Égyptien individuellement d'y prendre part, chacun ayant gardé son libre arbitre de choisir que faire.
Ainsi, chaque Égyptien qui a opprimé un juif a été puni pour cela.

Le Ramban n'est pas d'accord avec cette explication.
Pour lui, du fait que c'était un décret de D., chaque Égyptien qui applique ce décret réalise une mitsva!

Le Ramban de conclure qu'ils ont été punis car ils sont allés très au-delà du décret (asservir et opprimer), et que s'ils n'avaient agi ainsi, ils n'auraient certainement jamais été punis.

[verset suivant (Lé'h Lé'ha 15,14) : "Le peuple qu'ils serviront, Je [le] jugerai ensuite"
=> c'est leur attitude qui a conduit à leur punition]

Le Bé'er Yossef utilise cette approche du Ramban pour expliquer un Midrach concernant la 1ere rencontre entre Moché, Aharon et Pharaon.
Lorsque D. a demandé à Aharon de jeter le bâton de Moché au sol, il s'est transformé en serpent.
Nullement impressionné par ce tour, Pharaon a demandé à ses sorciers, à sa femme et même à des enfants de 4-5 ans de jeter leur bâton au sol, et tous les bâtons se sont aussi transformés en serpent.

=> Pourquoi D. a-t-il demandé à Aharon de réaliser un miracle que l'on pouvait reproduire si facilement?
Quel message D. souhaite-Il transmettre?

En se basant sur les mots du Ramban (ci-dessus), D. est en train de signifier que si les Égyptiens n'avaient été que comme un bâton dans les mains de son maître, alors ils n'auraient pas été punis, car un bâton est inanimé, et ne fait de mal qu'en fonction de la force avec laquelle son maître souhaite frapper, et ce, sans ajouter aucune force supplémentaire.

Si les Égyptiens n'avaient agi que selon ce que D. souhaitait, ne frappant exactement que selon le décret (asservir et opprimer), alors ils auraient reçu une récompense pour cela.

Cependant, ils se sont comportés comme des serpents vicieux, utilisant leur propre venin pour faire mal aux juifs largement au-delà de ce que D. avait dit à Avraham (le décret).

=> C'est pour cela que D. a demandé à Aharon de transformer le bâton en serpent, afin de montrer avec exactitude aux Égyptiens pourquoi ils étaient sur le point de se faire punir.

[ Rabbénou Bé'hayé de dire que ce miracle présage de l'ouverture de la Mer Rouge, où D. "engloutira" Pharaon et ses troupes dans la mer. ]

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du Rabbi Moché Kormornick

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/03/04/6277

La venue du Machia’h : c’est entre nos mains !

+ La venue du Machia’h : c’est entre nos mains !
(Objectif Machia'h)

"Et si vous vous demandiez, que devrions-nous changer, comment pourrions-nous nous préparer pour la venue du Machia'h ?

Je répondrais et je dirais que D. n’attend pas de nous de grandes réalisations et de grandes choses que nous ne pouvons atteindre.

Chaque personne doit plutôt aspirer à accomplir ce qui est dans ses capacités.
[…]

Nous devons nous préparer de toutes les manières possibles pour la venue du Machia'h ; chacun d’entre nous doit renforcer sa résolution de s’analyser et d’améliorer complètement ses actions devant D., afin que nous méritions de révéler l’honneur de D. dans le monde selon Sa volonté, rapidement, de nos jours."

[le 'Hafetz 'Haïm - Za’hor LéMyriam - Chapitre 18]

"La fille de Pharaon … vit l’enfant et voici qu’un jeune pleurait. Elle eut pitié de lui et dit : "C’est un des enfants hébreux. " " (Chémot 2,6)

+ Prier en silence pour se faire entendre par D. ...

Nous confondons parfois décibels et profondeur du contenu, et nous pensons que plus notre propos sera énoncé à voix forte, plus il aura d'impact.

La réalité se situe exactement à l'opposé.
Un argument recevable peut être dit à voix basse.
Crier n'est utile que lorsque le raisonnement est faible.

La Torah dit que lorsque la fille de Pharaon a trouvé le bébé Moché dans les joncs, elle a ouvert le panier dans lequel il se situait et elle a vu l'enfant qui pleurait.
Elle a alors affirmé : "Ce doit être un enfant des juifs" (Chémot 2,6)

Il aurait été plus approprié de dire qu'elle a entendu l'enfant pleurer?

Rabbi Bounim d'Otwoczk de dire : "Un juif peut pleurer silencieusement.
Elle a vu l'enfant pleurer mais ne l'a pas entendu et, par conséquent, elle en a déduit qu'il s'agissait d'un enfant juif."

=> Notre prière silencieuse, à l'image de la Amida, est parfaitement perceptible par D..
Bien que nous semblons extérieurement "normal", nous pouvons hurler à pleins poumons sans pour autant être entendus par autrui.

Nous juifs, Moché Rabbénou nous montre à quel point D. entend nos voix silencieuses qui viennent du cœur, alors profitons-en! 🙂

Source (b"h) : issu d'un dvar Torah du rav Avraham Twerski

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"Elle dit : "C'est un des enfants hébreux"." (Chémot 2,6)
La fille de Pharaon (Batya) n'aurait-elle pas du dire simplement : "c'est un enfant Hébreu", au lieu de : "c'est un des enfants Hébreux"?
Rabbi Bogomilsky rapporte qu'une fois un roi d'Autriche a émis un décret très dur envers la communauté juive.
Après de nombreuses demandes, le roi a été d'accord pour recevoir une délégation de rabbins.
Durant cette rencontre, un des rabbins a commencé à crier.
Le roi le regarda sévèrement et dit : "Ne sais-tu pas qu'en présence du roi, une personne doit parler calmement et ne pas crier?"
Le rabbin s'excusa en répondant : "Votre Majesté, ce n'est pas moi qui crie. La forte voix que vous avez entendu est celle des milliers de juifs qui sont en grand danger à cause de votre décret."
Lorsque la fille de Pharaon a ouvert le panier du bébé, elle a été surprise de constater que ce tout petit bébé (3 mois!), avait une voix aussi puissante et forte, comme celle d'un jeune homme.
Connaissant le décret de son père, dont le but était de tuer les enfants juifs, elle réalisa que la voix qu'elle entendait, n'était pas uniquement celle de Moché, mais aussi celle de tous les autres enfants juifs criant par son intermédiaire.
[Malgré le fait que le cri de Moché était celui de tous les enfants juifs, elle dit en le voyant : "C'est un des enfants hébreux" ... ]

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+ "La fille de Pharaon ... vit l'enfant et voici qu'un jeune pleurait. Elle eut pitié de lui et dit : "C'est un des enfants hébreux." " (Chémot 2,6)

-> Rav Méïr Schwartzman (Méïr Einei Yécharim) dit que Myriam a été surprise par l'intensité des pleurs de ce bébé (Moché), et Myriam lui est venue en aide en expliquant que c'est : "un des enfants hébreux" (v.2,6) = ce n'est pas une voix individuelle, mais le pleur collectif de tous les bébés juifs qui ont été condamnés à la noyade.

[La guémara (Méguila 14a) compte Myriam parmi les 7 prophétesses, et ainsi (guémara Sotah 12b-13a) elle savait par prophétie que sa mère allait donner naissance au libérateur du peuple juif.
C'est pourquoi elle était certaine que Moché sera sauvé, et elle voulait uniquement savoir : comment?, comme il est écrit : "sa sœur se tint à distance pour savoir ce qui lui arriverait" (v.2,4) ]

-> Rabbi Mordé'haï de Slonim enseigne :
"Comment la fille de Pharaon a-t-elle pu savoir que l'enfant qu'elle a retiré du fleuve était juif, et ce rien qu'en l'entendant?
C'est parce qu'un pleur juif est unique : c'est un mélange de détresse avec de l'espoir.
En effet un juif est toujours optimiste, même lorsqu'il pleure."

-> "voici qu'un jeune pleurait" : le Baal haTourim écrit qu'en réalité il s'agit de Aharon qui pleurait se préoccupant du bien être du bébé, son frère.
En effet, la guématria de : "un jeune pleurait" (naar bo'hé - נער בכה) est la même que : "c'est Aharon le Cohen" (zé Aharon haCohen - זה אהרן הכהן).

-> "Elle l'ouvrit, elle y vit l'enfant" (v.2,6)
Rachi commente : Qui a-t-elle vu ? L’enfant, tel est le sens littéral. Selon le midrach, elle a vu la présence divine auprès de lui.

-> "La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve et ses demoiselles allaient le long du fleuve" (v.2,5)
La guémara (Sotah 12b) enseigne : "Ses demoiselles de compagnie lui dirent : "Majesté, l'usage du monde veut que lorsqu'un roi promulgue un décret, même si personne ne lui obéit, tout au moins ses enfants et les gens de sa maisons s'y conforment. Et vous, vous transgresseriez le décret de votre propre père (Pharaon)?"
L'ange Gavriel apparut et les fit s’effondrer (les tuant en les frappant à la tête)."

Selon le midrach (Chémot rabba) : "Au moment où la princesse passait, l'ange Gavriel pinça l'enfant pour le faire crier. La princesse entendit le son et vit alors la boîte flottant sur l'eau...
Lorsque la fille de Pharaon vit l'enfant, elle sentit qu'il rayonnait d'un éclat Divin, c'était l'émanation de la Présence Divine qui accompagnait Moché."

[c'est également l'ange Gavriel qui va plus tard pousser la main de l'enfant Moché (qui avait ôté la couronne de Pharaon) vers les braises et non le monceau d'or, pour le sauver de la cruauté de Pharaon.]

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-> Il est écrit : "Cette femme (Yo'héved) conçut et enfanta un fils (Moché). Elle vit qu’il était Bon טוֹב (Tov) et le tint caché pendant 3 mois" (Chémot 2,2).
Que signifie "qu’il était Bon טוֹב (Tov)"?
Au sens le plus simple cela signifie qu’il était "beau et même agréable".
Cependant, puisqu’il est écrit littéralement : "Elle vit qu’il était Bon, Lui הוּא (Hou)", cela signifie plus profondément que la Présence Divine était visible avec Moché (le mot הוּא - Hou désigne D., comme il est dit : "C’est Lui (הוּא) qui nous a faits ; nous sommes à Lui" - Téhilim 100,3) [voir rabbénou Bé’hayé].

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"La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve ... et voici qu'un jeune (naar - נַעַר) pleurait" (Chémot 2,5-6)

-> 1er explication : Rachi : Sa voix était celle d’un jeune garçon (naar).
Le rav Méïr Shapiro explique que les bébés et les jeunes garçons pleurent, mais la différence entre les 2, est qu'un petit enfant ne pleure que sur sa propre peine (pour des raisons égoïstes - ex: il a faim, il veut être changé, ...), tandis qu'un enfant plus âgé peut également verser des larmes sur la souffrances d'autrui.
La fille de Pharaon a pris le bébé et l'a réconforté (comblant sa douleur d'être laissé tout seul), et malgré cela il a continué à pleurer, révélant qu'en réalité il ne pleurait par pour lui mais pour ses frères juifs. [il ressentait la douleur de ses frères dans l'esclavage, et c'est pourquoi il pleurait!]
Moché a alors prouvé qu'il était émotionnellement beaucoup plus développé que son âge, partageant la souffrance des autres comme un jeune garçon (naar).

[en entendant la douleur de l’un de ses ‘Hassidim, le Rabbi dit : "Quelle grande tragédie. Je n’ai pas de réponses pour toi mais je peux pleurer avec toi." ]

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-> 2e explication : Rachi : Sa voix était celle d’un jeune garçon (naar).
Le roi Salomon écrit : "Éduque ton jeune garçon (naar) selon son chemin" (Michlé 22,6).
A partir de quel âge un enfant est-il considéré comme : un naar?

Le Rambam (Hilkhot Chévissat Assor 2,10) fixe que la mitsva d'éduquer un enfant, au moins en ce qui concerne le jeûne de Kippour, commence à l'âge de 9 ans.
Ainsi, on peut considérer qu'un enfant est considéré comme "naar" à partir de ses 9 ans.

=> Sachant que Moché était âgé de 3 mois au moment de sa rencontre avec Batya (v.2,2), en quoi sa voix était celle d'un garçon de 9 ans?

Le Yi'houd béChidoud apporte la réponse suivante.

La guémara (Béra'hot 54b) enseigne que Moché était beaucoup plus grand que la moyenne, et qu'il avait une taille de 10 coudées (équivalent à environ 5 mètres).

Dans la guémara (Yoma 31a), en abordant l'immersion dans l'eau du mikvé, nos Sages parlent d'une profondeur de 3 coudées, comme suffisante pour recouvrir la totalité d'une personne.
=> Il en découle que Moché était : 3,333 fois plus grand que la moyenne (10/3).

La guémara (Nédarim 38a) ajoute que Moché n'était pas uniquement plus grand, mais qu'il était également proportionnellement plus large et plus épais que la moyenne dans les mêmes dimensions.
=> D'un point de vue volumétrique, Moché avait : 3,333 d'hauteur en plus * 3,333 de largeur en plus * 3,333 d'épaisseur en plus = soit un total de : 37 fois plus volumineux que la moyenne.

-> Le midrach Tan'houma (9) explique que Moché n'a pas acquis une taille imposante d'en seul coup, mais qu'au contraire il a grandi proportionnellement (en gardant ce ratio le différenciant par rapport à la moyenne).

Ceci explique pourquoi : "elle [la mère de Moché] le cacha pendant 3 mois, mais elle ne put le cacher plus longtemps" (Chémot 2,2-3), parce qu'il avait une taille globale 37 fois plus importante qu'un autre bébé de 3 mois!

-> Si l'on multiplie : 3 mois par ce facteur 37, on arrive à un équivalent en âge de : 111 mois. Ainsi, à 3 mois, Moché avait l'apparence d'un enfant de 9 ans et 3 mois.
Cependant, puisqu'il y a 7 années dans lesquelles nous rajoutons un mois supplémentaire (Adar 2) dans chaque cycle du calendrier de 19 années, il en découle que sur une période de 9 ans, il y a 3 années dans lesquelles nous devons rajouter un mois d'Adar.

=> Nous devons retirer ces 3 mois afin d'arriver au véritable âge qui prend en compte ces mois supplémentaires. On arrive alors à la conclusion que Moché était âgé tout juste de 9 ans, justifiant son appellation de "naar" (jeune garçon) par Batya.

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"La fille de Pharaon … vit l’enfant et voici qu’un jeune pleurait. Elle eut pitié de lui et dit : "C’est un des enfants hébreux. " " (Chémot 2,6)

-> Comment est-il concevable que Pharaon, le dirigeant sans cœur qui tua impitoyablement des milliers d'enfants juifs pour se baigner dans leur sang, ait pu avoir une fille vertueuse dont la compassion est née avec les pleurs d'un bébé juif?

Le rabbi Shalom Rokéa'h de Belz (Dover Shalom) répond à cette question :
Lorsqu'elle ouvrit le panier et fit face à Moché, elle fit l'expérience d'une transformation spirituelle qui alluma dans son cœur le sens de la compassion.
En effet, la simple vue du comportement d'un Tsadik insipire celui qui aspire à faire le bien.

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-> Le Zohar rapporte :
Rabbi Yéhouda a dit que toutes les choses de ce monde dépendent du repentir et des prières que nous adressons à D.
A plus forte raison, aucune porte ne reste fermée face aux larmes qu'une personne verse en priant Hachem, comme il est dit : "Elle l'ouvrit, elle y vit l'enfant : c'était un garçon qui pleurait" (v.2,6).

"Elle l'ouvrit" = il s'agit de la Présence Divine, qui est pour Israël ce qu'une mère est pour ses enfants et qui se positionne en faveur d'Israël. Puisqu'elle a ouvert ses portes, "elle y vit l'enfant" = qui représente le peuple d'Israël, nomme "enfant choyé".
En effet, les juifs fautent devant leur Maître puis se repentent en suppliant et en implorant Hachem tel un fils qui pleure devant son père.
Dès lors, tous les mauvais décrets du monde disparaissent, comme il est dit : "Elle eut pitié de lui" = l'attribut de miséricorde [de la Présence Divine] s'est éveillé et elle a eu pitié de lui.

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-> "Voici qu'un jeune garçon pleurait" (Chémot 2,6)

Selon le midrach Aggada, elle s'est exprimée de manière prophétique.
Le mot : "naar" (jeune garçon - נַעַר) est l’acrostiche de :
- noun pour "nééman" (fidèle), comme il est dit : "Il est fidèle dans toute Ma résidence" ;
- ayin pour "anav (humble), comme il est dit : "Moché était un homme très humble" ;
- et réch pour "roé" (berger), comme il est dit : "Moché était berger."

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-> "Voici un jeune homme qui pleurait" (Chémot 2,6)

-> Quand la fille de Pharaon descendit dans le Nil pour faire sa toilette, elle entendit les pleurs d'un bébé et le sauva. Le midrach s'interroge de savoir pourquoi le Texte dit : "Voici un jeune homme qui pleurait", alors qu'il s'agissait d'un nouveau-né.
L'une des réponses consiste à dire qu'Hachem envoya un ange qui vint frapper Moché dans le panier pour qu'il se mette à pleurer afin que la fille de Pharaon puisse entendre ses cris et vienne le sauver. Seulement, pour que les cris puissent être entendus, l'ange frappa un peu fort. C'est pourquoi, le bébé se mit à crier particulièrement fort, plus fort que les cris habituels d'un bébé.
C'est pourquoi, il est dit qu'elle entendit les cris d'un ''jeune homme''. Il criait fort, comme un jeune homme, non comme un bébé. Ce Midrash nous apprend une leçon importante dans nos vies. Parfois, il peut arriver des événements éprouvants, comme si on avait l'impression que la vie nous donnait des claques. On sent des difficultés et cela peut paraître douloureux. Alors, on peut s'interroger sur le sens de tout cela.
=> Pourquoi Hachem nous envoie t-Il ces épreuves? Pourquoi frappe-t-Il ainsi? N'est-Il pas Bon et Clément!

Ce midrach vient apporter un certain éclairage, qui pourra servir de soutien dans ce genre de situation. Hachem a envoyé un ange frapper Moché ... Celui-ci n'a rien demandé, il était tranquillement en train de se reposer dans son panier, sur les flots du Nil. Et voilà que soudain, il reçoit un coup particulièrement fort et douloureux.
Et là, il se met à crier très fort, comme un jeune-homme. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, pourquoi on l'a frappé. Mais après coup, il s'est avéré que cela a été la plus belle chose qui ait pu lui arriver. Car c'est par ces cris que la fille de Pharaon, a pu l'entendre et est venue le sauver.
Ce bébé a ensuite était élevé dans le palais du roi et a pu grandir, sous la Protection Divine, jusqu'à devenir le libérateur d'Israël. Tout cela, lui et le peuple tout entier le doivent à cette claque qu'il a reçu dans ce panier.

=> Cela doit servir de message d'espoir dans des moments où on peut sentir qu'Hachem est en train de donner des "claques". Peut-être est-Il en train de préparer notre plus grand bien. On ne le sait pas encore ni on peut le comprendre. Mais Hachem sait ce qu'Il fait. Et peut-être que l'avenir montrera que notre réussite future n'aura été possible que parce que l'on est passé par là.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]