Aux délices de la Torah

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Le repentir et la croyance en une recréation permanente du monde

+++ Le repentir et la croyance en une recréation permanente du monde :

"Restaure nous à Toi, Hachem, pour que nous soyons restaurés. Renouvelle nos jours comme autrefois" (achivénou Hachem élé'ha vénachouva, 'hadech yaménou kékédem - Eikha 5,21)

-> Nous devons comprendre la signification de l'expression "autrefois" (kékédem).
Cela sera clarifié par ce que dit le midrach (Béréchit rabba 21,6) sur le verset : "Maintenant, Israël, qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande, si ce n'est de Le craindre" (Ekev 10,12).
Le midrach dit : "le terme 'maintenant' (véata) désigne toujours le repentir (téchouva)."

La signification de ce midrach est la suivante :
Chaque juif doit croire avec une foi inébranlable qu'il reçoit, à chaque instant, la vitalité de D.
Comme nos Sages (midrach Béréchit rabba 14,91) l'ont expliqué à propos du verset "Que chaque âme loue Dieu" (Téhilim 150,6) : "À chaque respiration, une personne doit louer D.".

Il incombe à une personne de louer Hachem à chaque respiration parce qu'à chaque instant, l'énergie vitale d'une personne cherche à s'éloigner d'elle, mais Hachem renouvelle la vitalité à chaque instant.
C'est pour cette raison que le repentir (téchouva) est efficace. Lorsqu'une personne se repent, elle croit qu'elle est une nouvelle création, qu'elle vient de recevoir une nouvelle vitalité de la part de D. [voir Miché Torah - Téchouva 2,4]
C'est pourquoi Hachem, dans son abondante compassion, ne fait pas mention des anciennes fautes d'une personne.
Cependant, si, à D. ne plaise, une personne ne croit pas en ce concept de renouvellement continu, qu'à chaque instant elle est comme une nouvelle création, le repentir n'est d'aucune utilité.

Telle est donc l'interprétation du midrach qui dit : "Le terme 'maintenant' dénote toujours le repentir".
Puisqu'une personne croit qu'elle est actuellement un être tout nouveau, le repentir est efficace.

Telle est donc la signification profonde du verset "Restaure-nous à Toi, Hachem, pour que nous soyons restaurés".
Comment pouvons-nous nous assurer que notre repentir sera accepté?
Le verset explique : "Renouvelle nos jours comme autrefois" ('hadech yaménou kékédem). En d'autres termes, nous déclarons à Hachem que nous reconnaissons qu'Il nous renouvelle chaque jour, que nous sommes des êtres nouvellement nés ('hadech = 'hadach = nouveau).

Sur cette base, nous pouvons expliquer le passage de la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Yéhochoua ben Lévi a demandé au machia'h : "Quand le maître [c'est-à-dire le machia'h] viendra-t-il? Le machia'h répondit : 'Aujourd'hui!'
Eliyahu HaNavi explique que cela signifie : "Aujourd'hui, si vous écoutez Sa voix [c'est-à-dire celle de D.]".
[Cela signifie : ] Lorsque le peuple juif atteindra ce niveau spirituel, percevant qu'il devient chaque jour un être nouveau, alors le machia'h viendra.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha 5,21 ]

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=> En reconnaissant qu'Hachem nous procure constamment une vitalité renouvelée, il est possible pour un pénitent (baal téchouva) d'affirmer avec confiance : "Je ne suis pas la même personne que celle qui a fauté ; je suis une personne toute nouvelle" (voir Rambam - Michné Torah - Téchouva 2,4)

L’espoir de toute âme juive

+++ L'espoir de toute âme juive :

"Hachem est ma portion, dit mon âme ; c'est pourquoi j'espère en Lui" (Eikha 3,24)

-> Bien que nous [les juifs] soyons actuellement en exil, il y a néanmoins un réveil d'En-Haut parce que nous sommes une portion de D., possédant une âme Divine (Zohar 3,259b), comme il est écrit : "Hachem est ma portion, dit mon âme" ('helki Hachem amra nafchi - Eikha 3,24).
L'âme est le conduit par lequel nous recevons l'éveil d'En-Haut, rappelant à une personne qu'elle est une portion d'Hachem.
"C'est pourquoi j'espère en Lui" (al ken o'hil lo) = en raison de cela, "j'attends la compassion de D. pour nous".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha 3,24 ]

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=> L'âme d'un juif est toujours sensible aux vibrations d'Hachem ; elle ressent la distance qui la sépare de Lui et perçoit la compassion divine.
Cette perception permet à l'âme de servir de médium pour se rappeler qu'en tant que portion de D., nous attendons Sa compassion.

Les pensées étrangères pendant nos prières

+ Les pensées étrangères pendant nos prières :

-> Il est assez étonnant que des pensées étrangères s'imposent à une personne lorsqu'elle prie ou lorsqu'elle prépare son cœur à la prière.

L'explication est la suivante :
Ce qu'une personne dégrade en fautant et en transgressant, elle désire inconsciemment l'élever lorsqu'elle est engagée dans le service de la prière.

Ainsi, nos pensées étrangères sont maintenant au premier plan dans notre esprit ... car la parole, en tant que récepteur des pensées, est considérée comme féminine, et les pensées étrangères ont affligé les paroles qui sont saintes.
... Les étincelles [de sainteté] qui ont été emmenées en captivité [dans l'impureté à cause de nos fautes], vont être libérés des griffes de l'ennemi en prononçant les mots divins de la prière.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha 1,5 ]

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-> Selon le Zohar (Zohar 1,240b ; 3,243a) : "le temps de la prière est le temps de la bataille", et "c'est la manière des combattants ... que lorsque l'un prend le dessus, l'autre s'efforce également de toutes ses forces" (Tanya - début chap.28).
Le vaste éventail de pensées errantes et étrangères qui pénètrent dans l'esprit d'une personne pendant la prière doit avoir un but intérieur. Il s'agit en fait d'élever le banal vers le sacré.
[Likouté Torah - début Ki Tétsé]

=> A chaque prière nous menons un combat contre des pensées étrangères. En maintenant une kavana et une ferveur dans notre prière, par cela nous réparons les dégâts de nos fautes.

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-> sur ce sujet, le rabbi de Berditechev enseigne également : Tester la pureté de nos pensées par la prière : https://todahm.com/2024/08/13/tester-la-purete-de-nos-pensees-par-la-priere

Le pouvoir d’une parole pure

+ Le pouvoir d'une parole pure :

-> Une personne, en sanctifiant son pouvoir de parole, peut faire s'incliner le jugement sévère/strict d'Hachem en celui de bonté.
[...]

Une personne peut influencer positivement la réalité en respectant l'alliance de la parole.
[ "il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sort de sa bouche il fera" (Mattot 30,3) = si une personne prend soin de ne pas profaner son pouvoir de parole, Hachem accomplira les paroles qui sortiront de sa bouche. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Mattot 30,3 ]

Juger à l’odeur

+++ Juger à l'odeur :

"J'ai ordonné à vos juges, en ce temps-là (ba'ét ahi), en disant : Ecoutez vos frères et jugez équitablement entre un homme et son frère ou son adversaire" (Dévarim 1,16)

-> A l'époque ("en ce temps-là"), il était nécessaire d'entendre les plaintes des plaignants pour parvenir à un jugement juste.
Mais dans l'avenir, à l'ère messianique, il est dit : "Le machia'h sentira et rendra le jugement" (guémara Sanhédrin 93b).
Il n'aura pas besoin d'écouter les plaintes des plaignants. En sentant seulement, sans écouter les plaignants, le machia'h sera capable de rendre un jugement. Il saura quel plaideur dit la vérité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> Ce n'est qu'à l'époque actuelle que la justice doit être rendue en écoutant les plaignants.
Dans les temps à venir, le machia'h sentira la vérité.

Lorsqu'une personne pleure la destruction du Temple, ses larmes ont [toujours] un véritable impact au Ciel.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha 1,2 ]

"Et elle pleurera son père et sa mère pendant un mois de jours" (Ki Tétsé 21,13).

Ce "mois" se réfère au mois d'Elloul.
Le verset ne dit rien sur les fautes, car ce n'est pas pour cela que nous pleurons. Au contraire, nous pleurons parce que Hachem nous manque et que nous voulons être proches de Lui ; nous pleurons parce que nous aspirons à la sainteté et à la Chékhina.
C'est ainsi que nous nous préparons au Yom haDin, en pleurant parce que nous voulons être proches d'Hachem, et non pas en pleurant parce que nous sommes tristes.
[rabbi Nathan Watchfogel]

Honorer nos parents même après leur mort

+ Honorer nos parents même après leur mort :

-> Le Min'hat Elazar disait dans le Birkat haMazon : "qu'Hachem, le compatissant, bénisse mon père, mon maître, et ma mère, mon enseignante (hara'haman hou yévaré'h ét avi mori véét imi morati). même après le décès de ses parents. [c'est aussi la coutume des 'habad]

Le rav Shlomo Shapiro explique que nos Sages (Kidouchin 31b) demandent d’honorer nos parents de leur vivant et après leur mort, car ils ont besoin de mérites posthumes, même quand ils sont déjà au paradis.

[ c'est également une notion réconfortante de se dire que notre parent décédé, n'est juste plus présent dans ce monde actuel, mais il existe toujours, et l'on sera réuni pour l'éternité avec la résurrection des morts.
En attendant, tant que l'on vit on a la possibilité de leur envoyer des paquets de mérites pour embellir toujours davantage leur monde à Venir. ]

Israël – le pays de la résurrection des morts

+ Israël - le pays de la résurrection des morts :

-> La guémara (Yérouchalmi Kilayim 9,3) et le midrach (Béréchit rabba 96,5) nous disent que les morts en terre d'Israël ressusciteront les premiers à l’ère messianique.

-> De combien la résurrection des personnes inhumées là-bas précèdera celle des autres reposant en dehors ('houts la'arets)?

Le ‘Hessed léAvraham écrit que nous avons une tradition selon laquelle la résurrection des morts reposant en terre sainte précèdera de 40 ans celle de ceux de diaspora.
Il écrit également : "Quiconque meurt en dehors d'Israël et qui a un membre de sa famille en terre d'Israël pour lequel il devrait éventuellement faire chiva (prendre le deuil), ce parent en terre d'Israël aura le pouvoir de le faire revivre en dehors d'Israël à la même période que lui (en Israël)". (mayan haChlichi - nahar 23)

Notre émouna reconstruira le Temple

+++ Notre émouna reconstruira le Temple :

"Jérusalem ne fut détruite que parce que les gens de foi disparurent d’elle" [guémara Shabbath 119b]

=> Ainsi le manque de foi fut la raison qui provoqua la destruction du Temple et de Jérusalem.
Dès lors, on en déduit que le renforcement de notre foi (émouna) permet de hâter la reconstruction du Temple dans toute sa splendeur et d'amener la guéoula, comme nos Sages (midrach Tan'houma Béchala'h 10) l’enseignent : "Et les exilés ne seront amenés à être délivrés à l’avenir que comme récompense de la foi".

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-> La guémara (Yoma 9b) enseigne : "Le premier Temple, pourquoi fut-il détruit? A cause des 3 choses qui y régnaient : l’idolâtrie, la débauche et le meurtre … Ils étaient fauteurs, mais ils plaçaient leur confiance en Hachem.
Mais le deuxième Temple, où ils étudiaient la Torah, pratiquaient les mitsvot et la bienfaisance, pourquoi fut-il détruit? Parce qu’il y régnait la haine gratuite."
[il est enseigné également au même endroit : "les premiers, leur faute était dévoilée, dès lors, la fin (de leur exil) leur fut dévoilée ; les derniers dont la faute n’était pas dévoilée, la fin (de l’exil) ne leur fut pas dévoilée"].

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,3) : "Nous avons trouvé que le Temple ne fut détruit une première fois que parce qu’ils étaient idolâtres, qu’ils se débauchaient et commettaient le meurtre ; mais dans le deuxième, nous savons qu’ils étudiaient avec effort la Torah, et qu’ils veillaient à accomplir les mitsvot et à prélever la dîme, et qu’ils possédaient toutes les bonnes habitudes.
Cependant, ils aimaient l’argent et se vouaient les uns aux autres une haine gratuite. Or, la haine gratuite est aussi grave que l’idolâtrie, la débauche et le meurtre."

Le Gaon de Vilna explique que la racine de la haine gratuite réside dans un manque d’émouna.

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
qui hait son prochain gratuitement? En général, il le hait parce qu’il lui a causé un préjudice ou l’a humilié, volé ou pour beaucoup d’autres raisons possibles. Pourquoi, dès lors, cette haine est-elle considérée comme "gratuite" puisqu’elle a une cause qui a entraîné que son cœur soit rempli de haine?

On est forcé de dire que s’il avait eu la émouna que ce n’est pas son prochain qui lui a causé du tort, mais Hachem (dans les moindres détails), un homme n’étant pas en mesure de provoquer la moindre perte à son prochain même d’un demi centime ou la moindre peine/douleur si cela n’a pas été décrété dans le Ciel auparavant, sa haine aurait disparu sur le champ.
Il en résulte que s’il en éprouve, c’est le signe indéniable qu’il a perdu de sa émouna, et donc que sa haine est gratuite puisqu’en vérité, ce n’est pas son prochain qui est coupable.

C’est pourquoi, à l’époque du 1er Temple, ils étaient certes très fauteurs et leurs actes étaient très mauvais, puisqu’ils transgressaient des interdits pour lesquels un homme est tenu de donner sa vie plutôt que de les enfreindre, néanmoins, leur cœur était très bon. Ils plaçaient leur confiance en Hachem, et la valeur de cette confiance surpasse tout. Aussi, la fin de leur exil leur fut dévoilée.
En revanche, à l’époque du 2e temple, leur faute n’était pas dévoilée, car extérieurement, ils étaient justes, bons, pieux et érudits en Torah. Cependant, dans leur cœur (dissimulé du regard d’autrui), régnait entre eux la haine gratuite qui provenait d’un manque de émouna. Pour cette raison, la fin de leur exil ne leur fut pas dévoilée, car l’absence de émouna est pire que tout, et entraîne jalousie et haine. Cette attitude fut si grave que la fin de leur exil ne leur fut pas dévoilée.

Le meilleur moyen pour un homme de s’éloigner de la haine gratuite est donc de se renforcer dans la émouna que tout ce qui lui arrive est le fruit d’un décret Divin et que son prochain n’est qu’un émissaire qui accomplit sa mission ; pourquoi dès lors, s’en prendre à lui puisque c’est Hachem qui l’a envoyé?

Et c’est selon ce principe que certains tsadikim (rapporté par exemple au nom du Yisma’h Moché) expliquent la guémara (Béra'hot 33a) : "Rabbi Eliézer dit : ‘Tout homme qui possède de l’intelligence est digne que le Temple soit reconstruit de ses jours’." [kol adam chéyech bo déa ké'ilou nivra haMikdach béyamav]
A priori, quel rapport existe-t-il entre l’intelligence et la reconstruction du Temple? Quelle grandeur et quelle qualité si importante en rapport avec ce sujet possède celui qui est doté d’intelligence?
C’est qu’en fait, puisque le Temple fut détruit à cause de la haine gratuite, et que l’amour gratuit est la clé de sa reconstruction, celui qui possède l’intelligence sait discerner la racine des choses.
Il sait que si l’on a bafoué son honneur, c’est parce que cela a été décrété dans le Ciel. Il n’en viendra donc pas à la haine gratuite. Dès lors, c’est comme si le Temple était reconstruit de son temps.