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"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

-> Nos Sages ont dit : "Juge ton prochain favorablement" (Chevouot 30b).

Rabbi Yéhochoua Leib Diskin enseigne :
Apparemment, comment pouvons-nous nous mentir intérieurement en jugeant les gens favorablement dans tous les cas, même si nos yeux voient qu’ils ont fait le contraire? Quel est donc le sens de cette mitsva?

C’est que les Sages ont dit (au début de la guémara Taanit) : "Celui qui est insolent finit par tomber dans la faute" = Cela signifie que la honte sert de frein et d’obstacle à la faute. Une fois qu’on a franchi les barrières de la pudeur et de la honte, il n’y a plus rien qui nous empêche de transgresser, ainsi qu’il est dit : "C’est un bon signe pour l’homme d’être réservé, il ne fautera pas rapidement".
Il en va de même de l’influence sur les autres. Le premier qui faute brise totalement la barrière de la honte.
Celui qui vient ensuite n’a déjà plus besoin de beaucoup d’insolence comme lui pour fauter, et le troisième encore moins, une fois que la barrière a été brisée devant eux.

C’est la raison de la gravité de la faute de la profanation du Nom de Hachem. Celui qui faute en public affaiblit l’intensité de la crainte et de la honte qui ont été gravées en l’homme en ce qui concerne les fautes, et il pousse donc les autres à les commettre.
=> A présent, on comprend que le conseil que nous ont donné les Sages de juger favorablement a nous-mêmes pour but, afin qu’il n’y ait pas dans notre cœur de possibilité de briser la barrière de la honte. En effet, une fois que nous serons certains que tout le monde est tsadik, comment oserions-nous nous lever les premiers pour fauter?
Alors que si l’homme essaie de trouver des reproches à faire à chacun, alors quand viendra un moment de faiblesse, il risque davantage de trébucher.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

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