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"Et le Cohen verra la lèpre sur la peau et un poil aura blanchi ... Le Cohen le verra et le déclarera impur" (Tazria 13, 3)

-> A priori, on est en droit de s’interroger : dans toute la Torah, le blanc vient toujours faire allusion à ce qu’il y a de plus pur, comme il est écrit : "Si vos fautes sont écarlates, elles blanchiront comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
[A Yom Kippour, on attachait même un morceau de laine rouge sur les cornes du bouc expiatoire et sur le coin de l’autel et tous attendaient avec impatience qu’il blanchisse car tel était le signe que toutes leurs fautes étaient pardonnées.]

=> Dès lors, pour quelle raison un cheveu blanc constitue-t-il ici un signe d’impureté de la lèpre?

-> Le rav Elimélé'h Biderman explique :
En fait, la Torah nous enseigne ici une notion de morale primordiale : même si toutes les actions d’un homme sont ‘blanches’, saintes et pures et qu’il accomplit la Volonté Divine, mais qu’en s’abstenant de tenir sa langue et en prononçant des propos médisants, il en vient à causer un préjudice à autrui et à lui faire de la peine, alors tout ce ‘blanc’ qu’il possède se transforme en signe d’impureté.
Car le propre de l’homme est justement de reconnaître qu’Hachem a créé une multitude d’âmes ayant chacune des besoins particuliers et qu’il incombe à chacun de se préoccuper également des autres.

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-> On raconte que le Imré Emet était une fois assis à un repas de noces et qu’un des convives lui posa la question suivante :
Nos Sages (guémara Moèd Katan 7b) enseignent : "Certains jours, on vérifie la lèpre et certains jours, on ne la vérifie pas."
De là, on apprend qu’on laisse 7 jours à un jeune marié qui se verrait frappé de la lèpre pendant la période de ses noces ainsi qu’à ses vêtements (on ne statue pas sur la tache de lèpre qui serait apparue sur lui et sur ses vêtements afin de ne pas les déclarer impurs).
=> Comment peut-il se produire qu’une tâche de lèpre apparaisse chez un jeune marié pendant les 7 jours de noces? Nos Sages n’ont-ils pas enseigné (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3) : "On pardonne toutes ses fautes au jeune marié" ?
Par conséquent, comment pourrait-il être encore coupable de médisance (qui provoque la lèpre)?"

Le Imré Emet répondit :
"Néanmoins, le jour du mariage ne peut être supérieur à Yom Kippour.
Et si au sujet de ce saint et grand jour, on enseigne (guémara Yoma 85b) : "Yom Kippour n’efface pas les fautes commises envers autrui tant que l’on n’a pas obtenu le pardon de l’offensé", alors, à plus forte raison, le jour des noces n’efface-t-il que les fautes commises envers D.
Et si le jeune marié a prononcé des paroles médisantes sur quelqu’un, Hachem lui en impute la faute et celle-ci ne lui sera pardonnée qu’après avoir obtenu le pardon de la personne qu’il a dénigrée".

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La mesure de bien est toujours plus grande que celle de mal, et si nous constatons que parler en mal d’un juif est si grave, combien davantage est louable celui qui met un frein à sa langue.
Chaque instant où il se retient de parler en mal de son prochain, de lui répondre par des paroles acerbes alors qu’il a subi un affront, qui lui pardonne facilement et s’abstient de l’humilier en retour lui fait mériter des bénédictions sans limites.

-> Le Beit Aharon fait remarquer que l’on dit dans la prière : "qui ressuscite les morts par sa parole" (dans le rituel ashkénaze).
Cette expression concerne également l’homme qui possède la force ressusciter les morts par ce qu’il dit.
En effet, il arrive qu’une personne se sente comme morte spirituellement et rongée par l’amertume, jusqu’à ce qu’un ami vienne et lui dise un mot gentil qui lui redonne littéralement goût à la vie.

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