+ La birkat Cohanim (Nasso 6,22-27) :
-> Le Zohar Hakadoch (Vayikra 8a) explique que le Cohen Gadol doit accomplir la bénédiction dans l'allégresse et de tout son cœur. Il doit être dans un état de joie, de propreté et de pureté supérieur à tous les autres membres de la communauté.
-> Si le Cohen ressent que ses mains sont lourdes ou engourdies au moment de la bénédiction, c'est un signe que des fautes ont été commises au sein de la communauté qu'il s'apprête à bénir ou bien qu'il a lui-même fauté.
[Yalkout Réouvéni Béchala'h]
-> Au moment de la bénédiction des Cohanim, les portes de la miséricorde et de la bonté s'ouvrent sur la totalité de l'univers et tout celui qui prie pour annuler ses souffrances sera recouvert de miséricorde.
[Zohar - Nasso 147b]
-> Il est rapporté dans la guémara (Sota 48a) : "Depuis la destruction du Temple il n'y a pas un seul jour où il n'y a pas de malédiction".
Il est également rapporté dans la guémara (Yérouchalmi Sota 9,14) : "D. fait ressentir Sa colère chaque jour" (Téhilim 7,12). La guémara demande : comment annule-t-on cette colère? Rabbi Avine répond au nom de Rabbi A'ha que la bénédiction des Cohanim annule toutes ses malédictions.
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-> Rabbi Éliézer Papo (dans son 'Hessed laAlafim) écrit que le Cohen doit avoir la kavana (intention) de bénir Israël par les sept bontés qu'il y a dans le monde.
Ces bontés sont mentionnées dans le séfer Yétsira (chap.4) : la vie, la paix, la sagesse, le bonheur, la grâce, la descendance, le gouvernement.
-> Rabbi Avraham Azoulaï (dans son 'Hessed léAvraham) écrit que les sept bontés du monde sont contenues en allusion dans la bénédiction des Cohanim et que chaque Cohen doit avoir la kavana de déverser ces sept bontés sur Israël.
Les Cohanim doivent connaître parfaitement les lois qui régissent leur service divin afin de l'accomplir au mieux, encore de nos jours. Ils devront étudier le sens des explications des bénédictions des Cohanim et réciteront les bénédictions avec sincérité et amour de leur prochain.
Il ajoute que même lorsqu'il n'y a pas de Cohen, l'officiant devra avoir cette intention lorsqu'il mentionnera la bénédiction des Cohanim.
-> Il est rapporté dans la halakha (Michna Broura siman 128;146) que la bénédiction des Cohanim est considérée comme étant la bénédiction de Hachem lui-même.
-> En effet, le Rambam écrit : Ne viens pas suspecter l'intérêt de la bénédiction d'un simple mortel car cette dernière ne dépend pas des hommes qui la récitent mais d'Hachem lui-même, comme il est écrit : "Ils placeront Mon Nom sur les Bné Israël et Moi Je les bénirai" (Nasso 6,22).
Les Cohanim accomplissent la mitsva qui leur a été donnée par le Maître du monde, et c'est Lui, dans Sa grande miséricorde, qui bénira Israël selon Son désir.
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-> Rabbi Éliézer Papo (dans son 'Hessed laAlafim) rapporte également que le peuple juif qui se trouve en exil encore de nos jours est sous l'emprise de l'attribut de rigueur. Toutefois, le Maître de l'univers qui est un Père miséricordieux nous a donné la bénédiction des Cohanim pour nous protéger de l'attribut de rigueur et de la colère divine journalière.
Il a même ordonné aux Cohanim de bénir Ses enfants. Le Créateur désire ardemment la bénédiction des Cohanim pour pouvoir annuler la rigueur car Il est miséricordieux dans toutes Ses œuvres.
Ainsi, les 60 lettres que contiennent les bénédictions des Cohanim représentent 60 anges protecteurs qui annulent la colère et la pleine mesure de rigueur qui empêche l'abondance de descendre des mondes supérieurs, qui affecte la subsistance et la paix dans les foyers, qui génère des souffrances corporelles comme spirituelles pour chaque homme et chaque femme.
C'est la raison pour laquelle nos Sages ont conseillé à tout celui qui se sent sous l'emprise de la rigueur de venir recevoir la bénédiction des Cohanim qui le préservera de toute mauvaise chose. Le mal deviendra du bien, la vie, la paix, la subsistance et le bonheur pourront en découler.
-> Le Zohar haKadoch (Nasso 147a) rapporte qu'au moment de la bénédiction des Cohanim, le peuple doit ressentir de la crainte car ce moment solennel est important non seulement dans ce monde ici-bas mais également dans les mondes supérieurs car chacun sera béni et aucune rigueur n'a d'emprise dans les mondes supérieurs à ce moment.
Par conséquent, l'homme devrait être très attentif à ne pas perdre ses précieuses bénédictions et ce moment solennel où il pourrait trouver la paix, comme il est écrit : "et mette sur toi la paix" (Nasso 6,22).
-> Il est également écrit dans le Zohar haKadoch (Nasso 145a) que lorsque le Cohen étend ses mains et ses doigts pour bénir le peuple, la Ché'hina (Présence Divine) réside sur ses 10 doigts qui représentent les 10 séfirot par lesquelles le Maître de l'univers fait émaner Sa lumière et par lesquelles la totalité des mondes ont été créés.
Par conséquent, les 60 lettres des 3 versets de la bénédiction des Cohanim qui sortent de leur bouche s'envole dans les mondes supérieurs.
-> Rabbi Moché Cordovéro ainsi que le Gaon de Vilna expliquent ce passage du Zohar en disant qu'il existe 60 anges préposés à la bénédiction des Cohanim. Chacun d'entre eux est spécifique à une lettre de la bénédiction et chacun d'entre eux est associé à un Nom Saint avec lesquels Hachem bénit Israël.
Il est également rapporté dans le Zohar (Nasso 146a) que le Nom divin qui est relié à la bénédiction des Cohanim monte jusqu'à Son trône de gloire et la Présence divine qui s'y trouve est en accord avec la bénédiction. Ainsi, lorsque les Cohanim retirent leurs mains, une bonté céleste éclaire l'intériorité d'Israël et annule par conséquent la rigueur. C'est le sens du verset : "et ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" = c'est-à-dire que c'est précisément les enfants d'Israël qui en bénéficieront car il s'agit de leur l'héritage et non de celui des autres peuples qui n'ont pas de part dans la sainteté (kédoucha).
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-> Le roi Chlomo lui-même avait inscrit les 3 versets de la bénédiction des Cohanim (Nasso 6,22-27) autour de son lit pour se protéger des mazikim (créatures spirituelles malfaisantes) et de toute sorte de rigueur et c'est le sens du verset : "Voici le lit de Chlomo, 60 guerriers parmi les guerriers d'Israël l'entouraient. Ils tenaient tous un glaive, habitués à la guerre, chacun avait son épée à son flanc en raison du danger de la nuit" (Chir haChirim המור נשה).
Ainsi, lorsque les Cohanim récitent leur bénédiction, 60 lettres s'élèvent dans les hauteurs célestes et au même moment 60 anges préposés à chaque lettre les apportent et les présentent devant le Trône céleste.
Et le Maître de l'univers déclare : "Ils placeront Mon Nom sur les enfants d'Israël et Moi Je les bénirai" (Nasso 6,22).
Nous apprenons de tous ces enseignements que les Cohanim endossent une responsabilité immense au sein du peuple car leur bénédiction est comme un bouclier protégeant les bné Israël.
Ainsi, le Maître de l'univers a transmis les clés de la miséricorde aux Cohanim, et à chaque fois qu'ils bénissent les bné Israël, les portes du Ciel s'ouvrent pour éveiller la miséricorde des mondes supérieurs.
[rav Beniahou - roch yéchiva de Ner Shalom]