+ La colère (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Il y en a trois que Hachem aime : celui qui ne se met pas en colère ... [guémara Pessa'him 113b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Celui qui ne se met pas en colère attire sur lui 12 variations de l'amour divin. Le nom à 4 lettres (יהוה) a 12 permutations, chacune d'entre elles régissant un mois différent, et il est inondé de l'amour divin de la part de chacun [des mois].
C'est ce que laisse entendre la guématria. En effet, numériquement, le terme : כועס (koés - colère - 156) a 12 fois la valeur de : אהבה (aava - amour - 13).
Si une personne ne se met pas en colère, le mot כועס est transformé du mal au bien, et l'amour d'Hachem est canalisé vers elle à partir des 12 permutations de Son nom (יהוה).
Pourquoi devrait-il être récompensé si généreusement? Éviter la colère n'est pas un acte de grande piété, c'est simplement s'abstenir d'une faute terrible qui est proche de l'idolâtrie!
La colère s'apparente à l'idolâtrie lorsqu'elle est utilisée pour des raisons matérielles, et non pour l'accomplissement d'une mitsva, par exemple montrer de la colère pour décourager la transgression ou pour inciter un disciple à de plus grandes réalisations spirituelles. Néanmoins, les pieux l'évitent.
Une personne qui prend soin de ne pas se mettre en colère, même dans de telles situations, mérite certainement d'être comblée par l'amour d'Hachem.
-> Dans son Bénayahou sur cette guémara, le Ben Ich 'Haï enseigne :
Celui qui ne se met pas en colère canalise l'amour d'Hachem des 12 permutations du Nom à 4 lettres sur les 12 Tribus d'Israël. Selon le principe de la mesure pour la mesure, D. l'aimera en retour.
<--->
-> Une personne en colère se retrouve avec rien d'autre que de la colère dans les mains, alors qu'une bonne personne peut goûter aux fruits de ses actes. [guémara Kidouchin 41a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique :
Une personne en colère est perdante à bien des égards.
Chaque nuit, notre âme monte au ciel et signe le compte rendu quotidien de nos actes, comme il est écrit : "Il signe [un jugement] de la main de chaque homme" (Iyov 37,7).
Une personne qui a accompli une mitsva dans la colère signera de sa main uniquement sur sa colère, et non sur la mitsva.
Celui qui est insulté et ne répond pas est accrédité des mitsvot de l'insulteur (voir le 'Hovot haLévavot - chaar hakeni'ah 7), à moins qu'il ne s'enflamme intérieurement. Dans ce cas, il ne gagnera aucune des mitsvot de son insulteur, mais restera avec le péché de la colère. Car la colère s'apparente à de l'idolâtrie, qui est une faute même si elle n'est commise que dans le cœur.
La souffrance est bénéfique ; elle expie le péché.
Mais une personne qui est toujours en colère et qui est amère à propos de ses problèmes semble se plaindre de D. et mettre en doute son équité. Cette personne est vraiment malheureuse. Non seulement elle subit la souffrance, mais elle perd son expiation bénéfique et ajoute la colère à sa collection de péchés.
Dans tous ces cas, "une personne en colère finit par n'avoir rien d'autre dans sa main que de la colère".
<--->
-> "Chasse la colère de ton cœur, et retire le mal de ta chair" (assér kaas milibé'ha, véaaver raa mibéssaré'ha - Kohélét 11,10)
-> Voulez-vous améliorer votre mémoire?
La colère provoque l'oubli (guémara Nédarim 22b).
Si vous retirez le "mal" (רעה - raa - 275) de la "chair" (בשר - bassar - 502), en déduisant les valeurs numériques nous obtenons : la "mémoire" (זכר - zé'her - 227).
Notre verset enseigne : En supprimant la colère de notre cœur, nous améliorerons notre mémoire.
[ Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
<--->
-> "Quand une personne est en colère, si c'est un érudit, sa sagesse la quitte. Si c'est un prophète, sa prophétie le quitte" [guémara Pessa'him 66b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Nos Sages ont interdit de regarder le visage d'une personne en colère (voir guémara Méguila 28a).
Les kabbalistes expliquent pourquoi : La faute de la colère crée des forces du mal qui s'attachent à son visage.
La lumière de la sagesse se concentre également sur le visage ; "la sagesse d'un homme illumine son visage" (Kohélet 8,1). Le bien et le mal ne peuvent coexister. Ainsi, si les forces du mal sont sur son visage, la lumière de la sagesse quittera son visage, et son esprit.
L'inverse est également vrai. "La crainte d'Hachem est sagesse" (voir Iyov 28,28), et Moïse a dit : "La crainte de Lui [Hachem] sera sur vos visages, et vous ne pécherez pas" (Yitro 20,17).
Lorsque vous vous abstiendrez du péché de colère, la lumière de la sagesse sera sur votre visage.
La déclaration de Moché peut également être comprise comme suit : "La crainte de Lui sera sur vos visages, et vous ne manquerez pas". Car le mot "péché/faute" ('hét - חטא), signifie aussi un "manque".
Une personne en colère manquera des parties supérieures de son âme, car elles s'en vont. À leur place vient un esprit d'impureté, à propos duquel il nous est commandé : "Il n'y aura pas de dieu étranger en toi" (voir Zohar - Tétsavé 182:1).
<--->
-> Le prophète Eliyahou a dit à rav Yéhouda ... "Ne te mets pas en colère, et tu ne fauteras pas" [guémara Béra'hot 29b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Se mettre en colère est naturel. Si une personne surmonte sa nature et contrôle son tempérament, alors D. la protégera des fautes qui sont dues à ses défaillances naturelles.
-> Dans son livre Bénayahou, le Ben Ich 'Haï commente cette guémara :
Rabbi Yéhouda n'avait guère besoin d'un avertissement sur l'idolâtrie. Pourquoi, alors, a-t-il été mis en garde contre la colère, qui est comparée à l'idolâtrie (Zohar - Bereishit 27b)?
L'avertissement d'Eliyahou haNavi concernait la colère pendant l'enseignement de la Torah. Un enseignant peut avoir besoin de montrer de la colère afin de corriger ses disciples et de les inciter à de plus grandes réalisations. Même cette colère, au nom d'une mitsva, est indésirable.
Rabbi Haïm Vital (Chaar Roua'h haKodech 11:1) note que parce qu'il s'est mis en colère contre son neveu alors qu'il lui enseignait la Torah, il en est venu à manger involontairement une partie d'une fourmi.
-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - Taanit 10b) dit que nous devons même nous abstenir de faire des choses qui nous font apparaître comme étant en colère.
<--->
-> La colère nuit à la santé et crée une distance entre les êtres chers. Détruire des choses dans la colère équivaut à fabriquer une idole et à l'adorer.
Bien que la colère fasse partie de la nature de l'homme, le Satan ajoute du carburant au feu qui brûle dans son cœur, l'intensifiant au centuple.
Si vous rassemblez toute votre sagesse pour surmonter votre nature, Hachem vous aidera à briser le pouvoir de Satan.
[Ben Ich 'Haïm - Houké haNachim 31]
<--->
-> Ses élèves demandèrent à rabbi Zéra : Comment as-tu mérité une longue vie?
Il répondit : "Toute ma vie, je ne me suis pas mis en colère dans ma maison". [guémara Méguila 28a]
<--->
-> "Si une personne se met en colère, tous les types de Guéhinam ont un pouvoir sur elle." [guémara Nédarim 22a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Quels sont les "types de Guéhinam" ?
Il y a le Guéhinam du feu, de la grêle et de la fumée. Les personnes en colère présentent les caractéristiques de ces 3 types. Certains ont le visage rouge feu, d'autres deviennent pâles comme la grêle, d'autres encore s'enflamment.
Le Guéhinam existe aussi dans ce monde. Une pauvreté atroce, des maladies intestinales, la traque des créanciers et un mauvais conjoint rendent la vie semblable au Guéhinam au point d'exempter une personne du Guéhinam après la mort (guémara Erouvin 41b).
Tous ces problèmes ont potentiellement un pouvoir sur la personne en colère.