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Réflexions sur Amalek

+++ Réflexions sur Amalek :

+ Qui est Amalek?

-> La Torah (Ki Tétsé 25,17-19) donne 3 ordres concernant Amalek :
"za'hor" = Souvenez-vous de ce qu'ils vous ont fait, racontez verbalement l'histoire de leur attaque en la lisant dans un séfer Torah casher ;
"tim'hé ét zé'her Amalek" = tuez tous les membres de la nation Amalécite jusqu'au dernier ;
et "tichka'h" = souvenez-vous dans votre cœur.

Nous n'avons jamais accompli la mitsva de tuer tous les membres d'Amalek. Yéhochoua et le roi Shaul n'ont pas totalement détruit Amalek ; ils n'ont fait que l'affaiblir. Et nous ne pouvons plus les anéantir, car ils se sont mélangés à d'autres nations et nous ne savons pas qui ils sont.
Ce qui nous amène à nous demander de quel genre de mitsva il s'agit, puisque nous n'avons jamais été capables de le faire et nous ne le pouvons toujours pas.

Tout ce qui est matériel a une essence spirituelle, une âme invisible qui lui donne vie et existence.
Les nations, elles aussi, ont une force vitale, un ange dans le ciel qui les imprègne de vitalité.
C'est pourquoi, lorsqu'Hachem veut détruire une nation, Il massacre d'abord son ange dans le ciel.
Par exemple, à la mer Rouge, l'ange égyptien a été tué avant que les égyptiens eux-mêmes ne soient noyés (voir midrach Chémot rabba 21,5).

Si Amalek doit être complètement éradiqué, son ange doit disparaître.
Mais tuer l'ange d'Amalek n'est pas possible, car l'ange d'Amalek est le Satan lui-même. Et il n'est pas simplement situé dans sa chambre au ciel, dirigeant les affaires de sa nation comme tous les autres anges, il envahit le cœurs des juifs, générant les mauvaises impulsions que nous devons traiter.

Par conséquent, alors qu'Hachem tue d'abord l'ange d'une nation que nous devons conquérir, et que nous la vainquons ensuite sur terre, avec Amalek, les choses se passent exactement à l'opposé.
Nous devons d'abord éradiquer l'ange d'Amalek en éliminant le mal en nous-mêmes et dans le monde. On doit : "éradiquer les traces d'Amalek de sous le ciel" = à la différence des autres anges des nations qu'on peut éradique au Ciel, pour Amalek c'est "sous le Ciel", et plus précisément dans nos cœurs.
Alors ensuite, Hachem accomplira sa promesse, Il "éradiquera complètement le souvenir d'Amalek". Il abattra le Satan dans le ciel.

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+ Amalek nous cache Hachem :

-> Pour comprendre comment Amalek s'y prend pour engendrer le mal, nous devons d'abord comprendre ce qu'est le mal. Mais avant de comprendre ce qu'est le mal, nous devons comprendre ce qu'est le bien.

Le bien, c'est Hachem. Partout où la Présence d'Hachem (Chékhina) est révélée, il y a du bien. Tout ce qui cache Hachem est mauvais.

La nation qui soutient la Chékhina est le peuple juif.
La nation qui manifeste le Satan, la force qui cache Hachem, est Amalek.
Comment cela se passe-t-il?

Dans son examen de l'attaque d'Amalek, la Torah énumère son premier grief contre eux comme "achèr kar'ha badéré'h" (qui a eu lieu sur le chemin - Ki Tétsé 25,18). La signification simple de "kar'ha" (קָרְךָ) vient de la racine "mikré" (מקרה - le hasard).
Rachi donne une autre signification dérive de la racine קר (kar - froid).
Une troisième interprétation vient du mot קרי (kéri), qui est une forme d'impureté (touma).

Avec les merveilles de la sortie d'Egypte, Hachem s'est révélé. Toutes les nations du monde étaient terrifiées à l'idée d'approcher Son peuple, à l'exception d'Amalek. Il a dissimulé Hachem en expliquant que "mikré", c'est arrivé comme ça, par hasard (par exemple l'ouverture de la mer Rouge c'était en raison du fort vent qui soufflait à ce moment).
En fait, en ce qui concerne Amalek, tout se passe comme par enchantement. Il n'y a pas de Main Divine qui guide toute la réalité. Ils ne voient pas Hachem, ne Le connaissent pas et n'ont pas peur d'attaquer ceux qui se considèrent comme Sa nation.

Tout est si clair avant qu'Amalek n'entre en scène. Même sans les merveilles de la sortie d'Egypte, les merveilles de la nature ne témoignent-elles pas d'un Créateur divin et infini?
Mais Amalek a des théories qui expliquent comment tout a pu émerger.
Comme le soulignent nos Sages עמלק (Amalek) a la même guématria que ספק (safék - le doute - 240).
Amalek n'a pas pour but d'amener des preuves, d'apporter des choses qui ont un sens, mais plutôt il rationalise et obscurcit jusqu'à ce que nous soyons confus.
[il refroidit notre émouna. Si par exemple, l'on passe de 95% d'émouna en D., à plus que 85%, alors il réussit son coup, car il développe du doute en nous. (le "c'est vrai, mais peut être que ...") ]

Le résultat de la dissimulation d'Hachem est toujours une froideur spirituelle. Au lieu de la ferveur de la crainte et de l'amour du Ciel, un état spirituel comateux s'installe.

Et comment Amalek s'en sort-il avec un tel scandale ? En introduisant de l'impureté, car l'impureté isole le corps de l'âme, nous empêchant de discerner Hachem et nous refroidissant d'une connexion chaleureuse.

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+ Qui Amalek attaque-t-il?
Ceux qui se sentent en bas de l'échelle spirituelle.

-> Suite aux incroyables miracles de la sortie d'Egypte, les étaient dans le désert totalement protégés par les Nuées de Gloire (anané kavod).
Cependant, à l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles (ané'héchalim - הַנֶּחֱשָׁלִים) qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Rachi sur "néhéchalim" commente : "les faibles", les juifs affaiblis à cause de leurs fautes, qui étaient en conséquence repoussées des Nuées [délimitant et protégeant le peuple juif].

Le Targum Onkelos traduit "né'héchalim" par "mit'akharin", les retardataires.
Hachem n'expulserait ou ne rejetterait jamais un juif.
Que se passe-t-il si une personne n'est pas digne d'être dans le camp de la sainteté avec tous les autres juifs? La personne indigne se rejette elle-même.

Lorsque la Nuée de la Présence divine s'est détaché du Michkan, les trompettes ont sonné : Il est temps pour le premier camp, celui de Yéhouda (première tribu à lever le camp), de faire ses bagages et de se préparer à voyager. Tous les juifs commencèrent à rassembler leurs affaires pour être prêts lorsque la trompette annoncerait (le tour de prendre) le départ du camp.

Mais les "né'héchalim" ne se pressèrent pas : "Pourquoi se presser? Nous sommes de la tribu de Dan, la dernière des quatre camps [du peuple juif à devoir quitter le lieu de campement actuel]".
Ils ne partagent pas l'excitation du reste du peuple juif : "ils voyagent selon les instructions d'Hachem" (al pi Hachem yisséou - Béaaloté'ha 9,18).
Ils se prélassent paresseusement jusqu'à attendre le dernier moment. Alors qu'ils se démènent encore pour se réunir, le camp part et ils sont laissés en arrière, en dehors des Nuées protectrices.
Ainsi, Amalek n'a pu obtenir que les "né'héchalim" (les retardataires), tandis que le peuple juif était "badéré'h", en train de voyager sur le chemin du prochain arrêt dans le désert.

=> Et c'est vraiment ainsi qu'Amalek procède.
Amalek, "acher kar'ha", qui nous refroidit spirituellement, il nous convainc que l'amour d'Hachem pour nous est froid (qui suis-je pour intéressé Hachem, surtout avec mon comportement pas toujours top, ...).

En s'attaquant aux juifs qui subissent une forme de désespoir spirituel, qui ne sentent pas dignes d'être aimés/importants par Hachem, , Amalek s'en prend à l'essence même de ce que signifie être un juif : un enfant d'Hachem.
Amalek refuse de reconnaître qu'un juif n'est pas simplement un serviteur d'Hachem, apprécié en fonction de sa loyauté et de ses états de service Divin, mais qu'il fait partie intégrante d'Hachem lui-même, qu'il est l'enfant d'Hachem.
Amalek est d'avis qu'Hachem oublie ses juifs qui ne sont pas très haut spirituellement.

Ainsi, Amalek nous trouble : est-ce que Hachem nous aime?
Or, un juif ne perdra jamais son statut d'enfant d'Hachem, qui quoiqu'il puisse faire restera important, précieux et aimé aux yeux d'Hachem.

[en ce sens si nous avions conscience d'à quel point nous sommes constamment appréciés, aimés de D., alors nous n'en viendrons jamais à fauter, nous aurions de la joie, de la fierté et du zèle à faire les mitsvot.
Amalek endort cette réalité, et donc anesthésie notre relation de proximité avec papa Hachem.
La meilleure réponse à Amalek est : Hachem aime et est constamment avec chaque juif, pour lui octroyer le bien ultime. [chaque mitsva n'est pas une "punition", mais c'est un moyen à notre disposition d'être encore plus proche, encore plus lié avec D. pour l'éternité du monde à Venir, car Hachem désire que nous soyons le plus proche de Lui. Il nous aime! ]
A partir du moment où l'on sent que l'on a la chance de faire partie du cercle de proximité du Maître du monde, de la famille très proche du Roi des rois, alors on n'est plus en dehors des Nuées de Gloire du campement familial juif, et Amalek ne peut pas nous attaquer.
Nous devons être vigilants à cela, surtout dans nos périodes plus difficiles/basses spirituellement.]

[d'après le rav Moché Wolfson]

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