+ Le Maror :
Le maror est amer, mais il témoigne que de nos moments de la vie amers de belles choses peuvent en sortir.
-> Selon le Sfat Emet :
Si les égyptiens n'avaient pas éprouvé une haine intense à l'égard du peuple juif et s'ils ne l'avaient pas traité si mal, alors le peuple juif aurait pu s'intégrer quelque peu à la vie des égyptiens.
Cependant, en raison de la haine intense et de la douleur inimaginable que les égyptiens ont infligées au peuple juif, ils sont restés éloignés des égyptiens et ont conservé leur identité.
La cruauté des égyptiens était une bénédiction déguisée.
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-> Selon le Mahari Shteif :
Nous mangeons du maror, comme le dit le verset : "ils leur rendirent la vie amère" (Chémot 1,14).
Il faut savoir que cette amertume a été bénéfique pour le peuple juif, car elle a accéléré la guéoula, et Hachem a sorti le peuple juif plus tôt, c'est-à-dire avant que l'exil ne soit censé prendre fin.
C'est la dureté du travail qui leur a permis de partir plus tôt.
[...]
Il y a là une grande leçon à tirer. Nous ne devons pas remettre en question les actions d'Hachem, car tout est pour le bien. Tout ce que fait Hachem est pour le bien (guémara Béra'hot 60b).
Il ne faut jamais perdre son bita'hon, même lorsque le soleil ne brille pas sur nous ; nous devons garder l'espoir et avoir de la émouna.
Nous devons savoir qu'Hachem n'abandonne pas ceux qui ont confiance en Lui.
Ce qui semble mauvais est en réalité bon, comme [nous l'avons vu] en Egypte.
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+ Koré'h :
-> Le koré'h est le moment du Séder où nous mangeons un sandwich de matsa et de maror.
Nous le faisons pour nous rappeler que même après avoir été libérés de l'esclavage d'Egypte, nous devons toujours nous souvenir de la terrible situation dont Hachem nous a sauvés.
[l'amer doit nous pousser a davantage apprécier et remercier Hachem lorsque tout semble aller mieux.]
Une autre raison de manger le Koré'h est que la matsa est une allusion pour le yétser hatov, alors que le maror est une allusion pour le yétser hara. Nous prenons deux morceaux de matsa et couvrons le maror entre les deux pour montrer que nous devons nous assurer que notre yétser hatov a le contrôle total et couvre complètement le maror.
Le yétser hara est relégué à l'arrière-plan, tandis que le yétser hatov occupe le devant de la scène pour servir Hachem de manière optimale.
[Alchikh Hakadoch ]
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-> La matsa représente la Présence Divine (Chékhina).
Nous mangeons lors du Koré'h, la matsa et le maror ensemble, pour nous enseigner que même avec le maror, dans la plus grande amertume, la Chéhina est toujours présente.
[ Je suis avec lui (chaque juif) dans sa douleur" - Téhilim 91,15 ]
[Damések Eliezer ]
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Le terme "מרור" (maror) a la même guématria que "מות" (mavét - la mort).
Selon Rech Lakich (Baba Batra 16a) : "le Satan, le mauvais penchant et l'ange de la mort ne font qu'un".
Ils sont trois aspects de la même essence. La guémara dit qu'au début [la faute] est douce (le Satan nous la rend attirante), cependant, à la fin c'est amer, car le Satan monte au Ciel pour nous accuser, et à la fin prendre notre âme (Pessa'him 39a).
[à Koré'h nous visualisons d'abord de la matsa, à l'image du yétser ara qui nous vend une faute comme une mitsva, comme quelque chose d'agréable, et à l'intérieur nous avons du maror, car le yétser ara ensuite monte au Ciel nous accuser et demander des punitions, des choses amères dans notre vie. Le yétser ara va également nous faire culpabiliser sur la faute, en nous rendant triste, déprimé, nous dévalorisant spirituellement parlant, ... ]
Il existe une mitsva de manger ensemble : "פסח מצה מרור" (Pessa'h, matsa, maror), car la guématria de ces mots ensemble est la même que celle des mots "kra Satan" (déchirer le Satan - קרע שטן), ce qui signifie que (pendant) cette nuit, le Satan est déchiré [et] ne peut pas entrer dans nos maisons.
[ 'Hatam Sofer ]
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-> Le Béra'h Moché rapporte que c'est Hillel qui a institué cette coutume, et qu'elle nous enseigne qu'il n'y a pas de différence entre ce qui semble mauvais (maror) et ce qui semble bon (matsa) dans notre vie.
En effet, selon nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait Hachem est pour le bien".