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Les 4 verres du Séder (arba kossot)

+ Les 4 verres du Séder (arba kossot) :

-> Selon le Bné Yissas'har :
Dans la guémara (Yérouchalmi Pessa'him), Rabbi Lévi dit que les 4 coupes de vin du Séder correspondent aux 4 exils que le peuple juif a subis aux mains de 4 royaumes ...

Tous les exils du peuple juif : Edom (Rome), Bavél (Babylone), Yavan (Grèce), Madaï (Perse), sont enracinés dans le premier, celui d'Egypte.
Il est donc approprié de boire 4 coupes de vin la nuit de la géoula d'Egypte, pour faire allusion à nos 4 exils.

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 88,5) :
Pourquoi nos Sages ont-ils établi la mitsva des 4 coupes la nuit de Pessa'h?
Rabbi Yéhochoua Ben Lévi explique qu'elles ont été instituées pour correspondre aux 4 "coupes de trépidation, de colère" (כוסות של תרעלה) que Hachem donnera à boire aux nations du monde en guise de punition pour leurs mauvaises actions.
De même, à l'avenir, Hachem donnera au peuple juif 4 coupes de salut à boire.

[ainsi, d'une certaine façon même si on est dans un contexte difficile, on s'imagine la réalité du monde très prochaine avec la guéoula, où ces 4 coupes auront une signification opposée. Chez les juifs se sera joie et fierté. ]

-> Selon le Guévourot Hachem :
Le midrach explique que les 4 coupes de vin ont été établies pour représenter la guéoula future. En effet, bien que les juifs ait atteint un niveau élevé de spiritualité lors de sa rédemption d'Egypte, ce niveau était nettement inférieur à celui qu'il atteindra à l'avenir, lorsque les quatre royaumes maléfiques qui s'opposent à sa sainteté seront détruits à l'époque de machia'h.
Lorsque Hachem vaincra ces royaumes, Il les forcera à boire 4 coupes de trépidation, tandis que le peuple juif sera méritant et boira quatre coupes de salut.
En prévision de cette géoula finale, nous buvons quatre coupes de vin au Seder.

[les 4 coupes renvoient au 4 exils (on réalise que malgré toutes les nombreuses tentatives de nous détruire nous sommes toujours là b'h!), et cela pour mieux corroborer la réalité de la guéoula imminente (car avec Hachem, nous aime, Il est à nos côtés tout est possible!). ]

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-> Selon le Chlah haKadoch :
La sortie du peuple juif avait un but, et les souffrances qu'ils ont subi en Egypte étaient des souffrances d'amour (yissourin chel ahava).
Hachem a fait sortir le peuple juif d'Egypte afin qu'ils puissent Le servir et finalement recevoir la Torah et la terre d'Israël.
La guémara (Béra'hot 5a) dit que Hachem a donné au peuple juif 3 cadeaux qui ne peuvent être atteints que par des souffrances : la Torah, la terre d'Israël, et le monde à Venir (olam haba).

La guémara (Baba Batra 158b) explique que le but de la Torah et de la terre d'Israël, dont l'air rend sage, est de permettre à une personne de gagner son monde à Venir (le plus beau et proche d'Hachem possible).
Les 4 coupes de vin du Séder sont une allusion (remez) vers le monde à Venir, en raison des 4 niveaux associés au monde à Venir :
1°/ le but de ce monde-ci (olam hazé), qui signifie se connecter, s'attacher à Hachem [ex: chaque mitsva est une occasion de davantage se lier avec D. ] ;
2°/ le monde à Venir qui vient immédiatement après notre mort dans ce monde, connecté au Gan Eden ici-bas et là-Haut ;
3°/ l'arrivée de machia'h, lorsque toutes les âmes seront méritantes à un niveau élevé et pourront entrer dans le Kodech Hakodachim (Saint des Saints) dans le Jérusalem d'en-Haut ;
4°/ la résurrection des morts, le jour du grand jugement éternel.

Les quatre coupes de rédemption que nous buvons le soir du Séder font allusion à ces quatre niveaux du monde à Venir.
- La 1ere coupe correspond à l'attachement du monde à Venir dans ce monde-ci (vivre dans ce monde en préparant notre éternité à Venir), le lien entre ce monde et l'autre, comme nous le récitons dans le Kiddouch : "acher ba'har banou ... vékidéchanou" = qui fait référence à notre attachement pour la Torah et les mitsvot.

- La 2e coupe est bu pendant le Maggid (du Séder), où nous commençons par rapporter que nous les Bné Israël étions des "Avadim Hayinou" (nous étions des esclaves en Egypte) et finissons par louer Hachem (chéva'h) pour la délivrance d'Egypte.
De même, l'âme résidant dans le corps (gouf) est comparée à un roi retenu en captivité. Lorsque l'âme quitte le corps pour le monde à Venir qui vient immédiatement après la mort, elle est enfin considérée comme libre.
[ le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Ainsi dans ce monde, les 50 niveaux de pureté (l'âme) sont prisonniers de limitations liées à la matérialité, ce qui ne sera plus le cas dans le monde à Venir, une réalité purement spirituelle et de Vérité. ]

- La 3e coupe est bue au Birkat Hamazon, qui fait référence aux jours du machia'h, lorsque la terre d'Israël produira des gâteaux fins directement à partir du sol.
Cela correspond au 3e niveau du monde à Venir, lorsque machia'h viendra.

- La 4e coupe est récitée sur le Hallel Ha'gadol, le grand Hallel, qui fait allusion au monde à Venir éternel et à la résurrection des morts.

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-> Le Chlah haKadoch enseigne également :
Les 4 coupes correspondent aux 4 Matriarches.
- La première à Sarah = nous la buvons lors du kidouch, où l'on dit : "acher ba'har banou mikol aamim" (qui nous as choisi parmi toutes les nations).
De même qu'Avraham a fait des convertis masculins, Sarah a fait des convertis féminins, en amenant beaucoup dans le peuple juif.
- la 2e coupe à Rivka = elle bue à Maggid, où l'on passe d'un état dégradant d'esclaves en Egypte à libérés et loués par Hachem. De même, Rivka a d'abord eu Essav, qui était dégradant, suivi par Yaakov, une source de louanges.
- la 3e coupe à Ra'hel = le birkat hamazon nous rappelle qu'Hachem soutient et nourrit le monde entier, et le fils de Ra'hel, Yossef a nourri toute la maisonnée de Yaakov.
De plus, nos Sages nous disent que la bénédiction ne se trouve dans une maison que grâce à la femme, et Ra'hél était la "akéret habayit", le pilier de la maison de Yaakov.
- la 4e coupe à Léa = elle est bue sur la "birkat hachir", en chantant des louanges (chira) à Hachem.
Or, Léa a dit : "apaam odé ét Hachem". La guémara (Béra'hot 7b) raconte que quand Léa eut son 4e enfant, elle le nomma Yéhouda, déclarant : "Cette fois, je remercierai Hachem" (Vayétsé 29,35), et elle précise que c’est la première fois de l’Histoire qu’une personne exprima sa gratitude à Hachem. [elle a remercié D. pour un miracle caché (naissance), comme si c'était un miracle dévoilé. Tout est miracle d'Hachem. ]
Egalement, de Léa va descendre Moché rabbénou, qui va provoquer de belles louanges à Hachem.

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-> Selon le Chlah haKadoch :
La guémara (Yérouchalmi - Pessa'him) donne plusieurs raisons pour les 4 coupes Pessa'h, mais bien qu'elles abordent la signification du nombre quatre, elles n'expliquent pas l'utilisation du vin plutôt que quatre coupes d'un autre liquide.
Nos Sages disent que 'Hava a pressé le fruit du Eitz HaDaat (l'Arbre de la Connaissance) qui était du raisin, et en a fait du vin, et c'est ainsi qu'Adam a pris part au Eitz HaDaat.
Nous buvons spécifiquement du vin en guise de tikoun (rectification) pour la faute du Eitz HaDaat.

-> A ce sujet, on peut rapporter l'enseignement suivant :

Il est écrit : "Noa'h, l'homme de la terre, se déshonora et planta une vigne. Il but du vin et s'enivra, puis se découvrit dans sa tente" (Noa'h 9,20-21)

Le Maayan Beit haChoéva explique :
Nous savons que la Torah décrit Noa'h comme un tsadik (Béréchit 6,9), et que malgré l'incident peu flatteur avec le vin, il a toujours eu une prophétie par la suite et a prophétisé ce qui arriverait à Shem, Cham et Yéfet (Noa'h 9,25-26). Comment pouvons-nous donc comprendre que Noa'h se soit comporté d'une manière aussi inconvenante, en abusant du vin et en restant dévêtu dans sa tente?

Noa'h pensait que le Déluge (Maboul) avait éradiqué tout le mal du monde, et que le monde était revenu au même état qu'avant la faute d'Adam et de 'Hava.
Noa'h pensait qu'il était comme Adam, un homme directement issu de la terre, un "ich aadama".
Il choisit donc de planter une vigne afin de ne pas commettre la faute d'Adam HaRichon, qui avait fauté avec des raisins (guémara Sanhédrin 70a).
Noa'h ne fut pas vêtu, comme Adam HaRichon avant la faute, parce qu'il pensait avoir atteint ce niveau.

[le Ram'hal dit que chaque Pessa'h on avance davantage vers la guéoula, c'est comparable à un coup de couteau dans un morceau de viande, qui a un moment se coupera (guéoula).
De même, on peut dire que chaque Pessa'h nous rectifions davantage la faute originelle de l'Arbre de la Connaissance, et qu'à un moment cela sera réparé au point que la guéoula viendra. ]

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-> Selon Rabbénou Bé'hayé (Bo 12,23) :
Les 4 coupes font allusion aux 4 lettres du Chem Havayah (le nom d'Hachem : יהוה).

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-> Selon le 'Hatam Sofer :
Nos Sages nous disent que les 4 coupes sont à mettre en parallèle aux 4 termes de géoula.
[ "Je t’enlèverai" (véhotséti), "et Je te sauverai" (véhotsalti), "et Je te rachèterai" (végaalti), "et Je t'emmènerai" (vélaka'hti) pour Mon peuple - Vaéra 6,6).
Pourquoi fait-on cela spécifiquement sur du vin, et pas plutôt sur 4 matsot ou autre produit?

Nos Sages font des louanges d'Hachem pour chacun des 4 langages de délivrance.
La guémara (Béra'hot 35a) dit que la chira (louange) doit être dite sur le vin. Étant donné que le Kidouch, la Havdala, le Birkat Hamazon et les Birkot Erousin et Nisouin sont toutes récités sur du vin, il est normal que le soir du Séder, nous chantions les louanges de Hachem sur du vin.

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-> Selon le Torat Moché (guémara Pessa'him 108a) :
Les femmes sont obligées de boire les 4 coupes à Pessa'h parce que "elles aussi ont participé au miracle qui s'est produit à ce moment-là".
Les Tossafot (Méguila 4a) cite le Rachbam, qui dit à propos des femmes "qu'elles étaient la raison principale du miracle", car c'est grâce au mérite des femmes vertueuses que la génération [les juifs en Egypte] a été Délivrée.

Cependant, ce Tossafot semble contredire la guémara, qui dit : "elles aussi" (af én). Cela impliquerait que les femmes n'étaient pas la partie principale du miracle ; elles en font partie au même titre que les hommes, et sont donc tenues des 4 coupes.
Comment concilier ces 2 avis : les femmes sont la partie principale du miracle, et font "simplement" partie du miracle?

Le midrach dit que le monde a été créé grâce à la Torah, qui est appelée "réchit", et que la continuité du monde dépend de l'acceptation de la Torah.
La nature du monde est donc redevable à la Torah. Cela signifie que lorsque la nature change (de son carde "naturel") pour l'amour de la Torah, ce n'est pas quelque chose de remarquable, car la nature lui est redevable. Plus le niveau d'une personne est bas spirituellement, si un miracle se produit pour elle, plus le miracle est considéré comme grand, car elle ne le mérite pas.

Étant donné que les femmes étaient extrêmement vertueuses et respectaient la Torah, selon le principe ci-dessus, des miracles étaient censés se produire pour elles, car la nature est redevable à la Torah, et elles ont pleinement respecté la Torah.
Par conséquent, les femmes n'ont pas les mêmes obligations que les hommes en matière des 4 coupes, car ce qu'elles ont vécu était une conséquence naturelle de leur droiture.
Les hommes, en revanche, étaient moins vertueux qu'elles, et les événements ont donc constitué pour eux un plus grand miracle.

Lorsqu'il est dit que les femmes ont également participé au miracle, cela signifie qu'elles ont aussi une certaine obligation en matière des 4 coupes de vin à Pessa'h, car il y a eu un certain niveau de miracle pour elles.
Pour les hommes, cependant, il s'agissait d'un miracle majeur, et c'est pourquoi l'obligation concerne principalement les hommes.

-> Le 'Haïm léRoch rapporte :
Peut-être pourrait-on dire que les femmes risquent de se comporter de manière inappropriée du fait d'avoir bues 4 verres de vin.
On peut apporter 2 réponses à cela :
1°/ rien de mal n'arrive de l'accomplissement d'une mitsva. [on ne devra pas pour autant se mettre en danger, et boire beaucoup plus que l'on peut supporter]
2°/ les femmes doivent boire les 4 coupes pour réaliser la réparation (tikoun) de la faute de l'Arbre de la Connaissance (Eitz haDaat), qui a été provoquée par le biais du vin.

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-> Selon le Yissa Béra'ha :
Nous buvons [idéalement] les 4 verres dans une coupe en argent à Pessa'h, car c'était la racine de tous les exils du peuple juif.
C'est la coupe d'argent trouvée dans le sac de Binyamin qui a poussé Yaakov et ses enfants à descendre en Egypte, précipitant l'exil d'Egypte, qui est la racine de tous les exils qui ont suivi pour le peuple juif.
La mida (attribut) de bonté d'Hachem est grande, et nous buvons donc quatre coupes (kossot), confiants que Hachem nous donnera beaucoup de bonté (chaque coupe en rapport avec un des quatre exils).

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