+ Avoir conscience de la grandeur des sonneries du Shofar
-> Les livres saints regorgent d’explications concernant les instants précédant les Tékiotes du Shofar. Ces instants, décrivent-ils, sont une véritable sortie en guerre destinée à embrouiller le Satan, à adoucir toutes ses accusations, et à les transformer entièrement en miséricorde. Qui ne serait pas saisi de frayeur et de tremblements à ce moment-là, du fait de la crainte du jugement?
C'est ce que le chantre exprime dans le célèbre passage "Ountané Tokef" (qui a été inclus à la prière de Moussaf de Roch Hachana dans presque toutes les communautés Ashkénazes comme Séfarades) : "Et Il sonnera du grand Shofar, un murmure se fera entendre, et les anges seront pris d'effroi, les tremblements les saisiront, en disant : 'Voici le jour du jugement, pour soumettre l'armée céleste au jugement', car ils ne seront pas trouvés méritants à Tes yeux, et tous les hommes comparaîtront devant Toi comme des brebis devants leur berger''.
-> C'est également ce que le rav Yonathan Eibshitz (dan son Yéarot Dvach - drouch 14) : "De grâce, levez-vous et voyez combien il est terrifiant le jour de D., flambant de feu tout autour! Jusqu'à ce que retentisse le Shofar, des millions de lieues brûlent de braises ardentes", et de cela, même les anges du Ciel sont saisis de tremblements, car on ne peut concevoir l'immensité du feu qui brûle jusqu'à ce que vienne le Chofar.
-> Le Rambam témoigne : "Moi, Moché fils de Maïmone, je suis monté au pupitre au moment de la sonnerie du Shofar, j'ai pris le Shofar en main en songeant à Celui qui l'ordonnait, et sur le champ, mes jambes se sont mises à s'entrechoquer. Puis, j'ai commencé à sonner."
<--->
-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Par conséquent, ce moment doit conduire à un repentir complet. Même celui qui ne se serait pas encore ''réveillé'' jusqu'à présent aura pitié de lui-même et de sa famille, et se hâtera de saisir l'occasion tant qu'il en est encore temps. Chacun prendra alors une bonne résolution pour toute l'année à venir, car c'est elle qui intercédera en sa faveur pour mériter d'être jugé favorablement et de recevoir l'influence extraordinaire du Shofar, comme l'explique le Rachach (dans son Nahar Shalom) :
"C'est un instant propice, celui des Tékiotes (sonneries du Shofar), pour regretter sincèrement tous nos manquements ''en particulier et en général''.
Que chacun prenne alors sur lui de se repentir d'une faute qu'il a coutume de transgresser, et pas moins qu'une faute, qu'elle soit légère ou grave, car grâce à cela, il a le mérite d'être Tsadik et repentant, et il fait pencher sa balance et celle du monde entier, favorablement."
Le Méiri (un Richone du moyen-âge) écrit à ce sujet :
"Bien qu'il convienne qu’un homme examine ses actes chaque jour afin de se repentir de ses mauvaises actions, comme nous l'enseignent nos Sages : "Repens-toi un jour avant ta mort" (Pirké Avot 2,10), cependant, à ce moment là (à Roch Hachana), il doit se réveiller tout particulièrement.
Nos Sages donnent l'image de trois livres ouverts à Roch Hachana : celui des méchants (réchaïm), celui des justes (tsadikim) et celui des moyens (bénonim).
Cela signifie que chacun est jugé selon ses actions, comme nous l'avons expliqué dans la Michna. Il devra donc se réveiller en examinant ses actes, afin de se repentir des fautes qui pèsent sur lui.
Celui qui se montre négligent au sujet de la téchouva à ce moment là, n'a pas de part en Hachem, le D. d'Israël. Car toute l'année, le réveil spirituel est rare chez une personne, et la justice Divine elle-même se décourage en attendant ce moment.
Il me semble d'ailleurs que ce que veulent dire nos Sages lorsqu'ils enseignent que ''le Tribunal céleste ne commence à siéger qu'à partir du moment où le Beth Din d'en bas sanctifie le nouveau mois (c'est-à-dire à Roch Hachana, qui est le début du mois de Tichri)''. "
Et, la mesure de miséricorde étant supérieure à la mesure de rigueur, il est certain que celui qui s'éveille au repentir ces jours-là aura une part dans le D. d'Israël et méritera une année bonne et douce et une abondance sans limite.