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-> "Je susciterai sur vous la panique"(Bé'houkotaï 26,16)
-> "Hachem enverra en ton sein le manque, le désarroi et l'angoisse"
(Ki Tavo 28,20)

Ces 2 parachiot ont de commun de contenir de très nombreuses malédictions.

-> 1°/ Pourquoi est-ce que celles de la paracha Ki Tavo sont à la 3e personne ("Hachem"), tandis que celles de Bé'houkotaï sont à la 1ere personne ("Je")?

Rabbénou Bé'hayé explique que les malédictions mentionnées dans Bé'houkotaï se sont réalisées durant le 1er Temple, où la présence divine y résidait, et c'est pour cela que c'est écrit à la 1ere personne car Hachem infligea lui-même ces punitions.

Les malédictions de Ki Tavo se sont réalisées durant le 2e Temple, où la présence divine était absente du Temple (guémara Yoma 21b), elles sont donc écrites par la voix de Moché (3e personne) relatant ce que Hachem a fait.
[ceci témoigne de la distanciation]

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-> 2°/ Le Ohr ha'Haïm fait remarquer que dans la paracha Bé'houkotaï, il y a l'utilisation du pluriel ("vous"), et dans Ki Tavo c'est le singulier qui est utilisé ("tu").
Pourquoi une telle différence?

- Le singulier renvoie à des malédictions nationales, s'appliquant à l'ensemble du peuple juif, s'il ne se comporte pas comme il le faut.
- Le pluriel s'adresse à chaque individualité, qui même si la nation juive se comporte globalement bien, lorsqu'une personne faute, elle s'expose à des malédictions.

-> 3°/ Cela nous permet de comprendre pourquoi les malédictions de Bé'houkotaï se terminent par des paroles d'encouragement, ce qui n'est pas le cas pour celles de Ki Tavo.

Quelles soient les fautes, la nation juive a une garantie de toujours pouvoir exister, et ce par le mérite de l'alliance de Hachem avec nos Patriarches.
C'est pourquoi le passage se termine par des mots de consolation, car la collectivité est toujours assurée de se maintenir.
Cela n'est pas le cas au niveau individuel, où il n'y a pas une telle assurance.

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Selon l'Alter de Kelm, cela permet d'expliquer une dualité de Roch Hachana :

- en tant que nation, nous sommes plein de confiance dans la miséricorde divine, et nous nous comportons avec plein de joie et d'optimisme (de beaux habits, de beaux repas, ...).

- en tant qu'individualité, nous sommes plein de crainte et d'effroi, par la conscience que nous n'avons pas une telle garantie (nous tremblons à l'idée que l'avenir de notre vie va se jouer en ce jour! Qui peut dire s'il va avoir le droit de continuer à vivre? Rien n'est assuré, tout est remis en question!).

L'Alter de Kelm enseigne qu'on apprend de là l'importance de nous lier, d'être utile à la collectivité juive.
En effet, lorsque nous sommes nécessaire, utile à d'autres personnes, on nous dispensera d'un mauvais jugement pour ne pas handicaper les autres, et au contraire on nous comblera du meilleur afin de continuer dans ce sens.

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-> "Je me souviendrai de mon alliance avec Avraham" (Bé'houkotaï 27,46)

=> Cette promesse de consolation se cache dans un long passage de punitions. Hachem finira par nous prendre en pitié de par l'alliance de nos ancêtres.
La paracha Ki Tavo également contient de nombreuses punitions, on peut même en conter 2 fois plus. Et pourtant, aucune promesse de consolation ne s'y trouve. Comment comprendre cette différence?

-> Le 'Hatam Sofer explique :
L'essentiel de la souffrance face aux difficultés de la vie, vient du fait qu'on n'y voit pas de sens. Un homme est prêt à passer des moments même désagréables, s'il y voit un intérêt et un sens. Il est prêt à suivre des soins douloureux s'il sait que cela lui redonnera sa santé. Mais quand une personne souffre et sent qu'il souffre pour rien, cela lui est bien plus difficile.

- La paracha Bé'houkotaï introduit les punitions par le verset : "Si vous marchez avec moi de façon hasardeuse", c'est-à-dire que vous considérez les événements comme étant le fruit du hasard. Ainsi, les épreuves que vous endurerez dans un tel état d'esprit, en pensant qu'elles viennent par hasard, sans raison, seront insoutenables. Hachem a donc senti le besoin d'introduire un verset de consolation pour apaiser.
- Mais les souffrances évoquées dans la paracha de Ki Tavo, même si elles sont plus dures et bien plus nombreuses, mais vous ne les vivrez pas comme venant par hasard. Vous aurez la conscience qu'elles viennent d'Hachem, que c'est votre Père Qui est aux Cieux, qui vous éprouve. Et quand notre Père Qui nous aime est avec nous, quand on sent Sa Proximité, alors les souffrances deviennent plus supportables. Il n'y a donc plus besoin d'y ajouter une consolation, car le fait même de sentir Hachem à ses côtés est déjà la plus grande des consolations.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2020/09/21/15282-2

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