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Ne vous découragez pas à cause d’un échec spirituel

"Si Essav vient au camp et le frappe, le reste du camp sera sauvé" (Vayichla'h 32,9)

-> Le séfer Divré Israël cite son grand-père, le rav Yé'hezkel de Kouzmir, qui enseigne sur ce verset :
Si quelqu'un échoue à un défi spirituel et tombe dans sa avodat Hachem, il ne doit pas s'inquiéter outre mesure ou se laisser aller au désespoir. Le yétser ara veut qu'il abandonne afin de le conduire à d'autres échecs. [il est là avant pour nous faire tomber, et ensuite pour nous attrister, faire rester au sol plutôt que de se relever et continuer à avancer de notre mieux (nous ne sommes pas des anges, la téchouva est là). ]
L'important est de s'inquiéter de l'avenir et de veiller à ce que cela ne se reproduise pas. On doit essayer de s'améliorer en matière de Torah, de téchouva et de joie de vivre.

Le yétser ara est comme les voleurs. Il pousse une personne à trébucher et à commettre un petit péché. Il la pousse ensuite à devenir déprimée et à sombrer dans le désespoir à cause de cette seule faute. Puisqu'elle est si déprimée, elle ne peut pas fonctionner et elle est trop faible pour se garder de commettre de plus en plus fautes. (ex: puisque je suis quelqu'un d'aussi mauvais spirituellement, alors autant que je profite! ; le désespoir nous fait avoir peu d'ambition pour notre spiritualité)
C'est la mauvaise chose à faire. Au contraire, après avoir commis une faute, on doit se renforcer dans la Torah et les mitsvot et se protéger contre les mauvaises actions à l'avenir. Si on ne laisse pas le yétser ara nous éloigner du droit chemin, on s'améliorera à l'avenir et rectifiera la faute que l'on a commise.

C'est ce que nous enseigne ce verset. Le Zohar (Toldot 144b) dit qu'Essav représente le yétser ara.
Yaakov dit que si Essav arrive dans un camp et le frappe, c'est-à-dire si le yétser ara fait trébucher une personne et lui fait transgresser une faute, la personne ne doit pas se désespérer.
Au contraire, "le camp restant sera sauvé", ce qui signifie que l'on doit travailler sur soi-même pour l'avenir avec ce que l'on a encore.
De cette façon, on peut à la fois rectifier le passé et s'améliorer pour l'avenir.

-> "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait monter du pays d'Egypte. Ouvre grand ta bouche et je la remplirai" (Téhilim 81,11).

Le Ibn Ezra commente : "Lorsque quelqu'un croit qu'Hachem est Celui qui l'a fait sortir d'Egypte, il pourra alors ouvrir grand la bouche et demander tout ce qu'il veut. Peu importe ce qu'il demande, cela lui sera certainement donné."

[un croyant recevra ce qu'il demande! ]

"Délivre-moi de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (Vayichla'h 32,12)

-> L'expression "la main de mon frère" semble superflue.
Essav symbolise la Sitra Achara (forces du mal) [Zohar 3:185a], l'ange de la mort, et le yétser ara. [Baba Batra 15a]
Ainsi, à un niveau plus profond, Yaakov demandait à Hachem d'empêcher ce que symbolisait Essav de devenir son frère.
Cela explique pourquoi le verset dit : "de la main de mon frère, de la main d'Essav".
Yaakov suppliait D. de faire en sorte que le yétser ara ne devienne pas son "frère". Car parfois, à D. ne plaise, le yétser ara tente d'inciter une personne à fauter en déguisant la faute en une mitsva.
De cette façon, le yétser ara peut se lier d'amitié avec une personne et la piéger rapidement dans la faute.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

=> Notre yétser ara essaie de nous tromper en nous faisant croire qu'il est notre "frère", qu'il agit par souci pour nous, pour notre bien, alors que la vérité est tout autre.

"Lorsqu'une personne regrette ses fautes et qu'elle est remplie d'un sentiment de tremblement et de crainte d'Hachem, elle est immédiatement pardonnée."
[Toldot Yaakov Yosef - Vayichla'h - citant le Baal Shem Tov ]

"Toutes Tes mitsvot sont émouna" (Téhilim 119,86)

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-> Le Dégel Ma'hané Efraïm (Eikev) cite son grand-père, le Baal Chem Tov, selon lequel la émouna est le principe fondamental qui sous-tend tout notre service d'Hachem dans la Torah et la prière, comme l'a dit roi David : "Toutes Tes mitsvot sont émouna" (Téhilim 119,86).
Si une personne croit qu'Hachem renouvelle constamment la création, elle se sent inspirée à prier à nouveau chaque jour, et à remercier et louer la nouvelle création.
Elle reconnaît également qu'elle a été créée à nouveau ce jour-là, afin de prier pour elle-même, sa famille, son gagne-pain et tout ce qui est bon. Si elle ne croit pas qu'Hachem renouvelle la création chaque jour, le simple fait de répéter les mêmes mots chaque jour devient une routine fastidieuse et ennuyeuse.

[de même, chaque mitsva ne doit pas rentrer dans une routine froide, automatique. Puisque nous sommes une nouvelle créature dans un nouveau monde, par gratitude envers Hachem, nous devons nous travailler pour que cette mitsva soit également faite de façon unique et belle. ]

Le Pessouké déZimra

-> "Si quelqu'un récite les Pessouké déZimra d'une voix forte et agréable, même s'il ne connaît pas le sens des mots et fait des erreurs de prononciation, ses prières sont acceptées comme un parfum agréable, et Hachem se réjouit de chaque mot".
[séfer ha'Hassidim - siman 18 ]

=> on voit à quel point point Hachem désire et apprécie nos prières, même si elles sont imparfaites.

[Pessouké déZimra est le passage de la prière du matin, après barou'h chéamar, jusqu'au yichtaba'h (compris). ]

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Pour rappel, au sujet des Pessouké dézimra :
-> Le Kav haYachar (chap.50) ramène au nom du Zohar que celui qui lit les Pessouké déZimra et la Chirat haYam (az yachir Moché) avec ferveur méritera de voir le machia'h portant sa couronne et sa vengeance sur les non-juifs qui ont opprimé les juifs. Il aura alors le niveau de dire cette Chira à ce moment avec lui.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Michna Broura 54,3-5) enseigne, au nom du Maté Moché, que les forces spirituelles négatives (klipot) obstruent les prières de monter [vers D.], mais grâce aux [chants] des Pessouké déZimra nous les coupons".

-> Nous allons voir un enseignement du 'Hessed léAvraham, le grand-père du 'Hida ('Hessed léAvraham 3,3).

Depuis que le Temple a été détruit, il y a un nuage qui empêche nos prières de monter vers le Ciel.
Où que nous soyons, nous devons traverser ce nuage, c'est pour cela par exemple, que dans la prière nous disons les Péssouké déZimra, afin de permettre à nos prières de se frayer un chemin jusqu'au Ciel.

Ce nuage est beaucoup plus fin en Israël, et il est pratiquement inexistant à Jérusalem.
Au Kotel, une prière n'a besoin de traverser aucune barrière, son chemin vers le Ciel est direct et certain.
Le Kotel est un lieu unique dans le monde, où la proximité avec la présence divine est incomparable.

[le 'Hatam Sofer explique que le mot "Zimra" (de Péssouké déZimra) qui signifie communément "chant" ou "louange", a une autre signification, celle de "couper". En effet ces versets ont le pouvoir de briser les forces du mal qui empêchent les prières de monter.
Selon le Aboudraham, ils jouent un second rôle : celui de protecteur. Ils assurent l'acceptation de la prière, c'est pourquoi on s'efforcera de les lire lentement et avec ferveur (kavana)
Selon le Zohar (Térouma 131b), lorsqu'on dit les Pessouké déZimra à la synagogue, 3 groupes d'anges célestes se rassemblent à ce moment pour les dire en même temps que les Bné Israël.]

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-> Le matin, quand les fidèles sont arrivés à la synagogue, ils doivent réciter les Pessouke Dezimra pour éveiller l'amour et la joie dans les mondes supérieurs et sur la terre, à l'instar des Lévites au Temple ...

Au moment où les fidèles chantent des louanges à Hachem, des anges supérieurs se rassemblent. Certains d'entre eux disent, le matin, les Pessouke Dezimra avec le peuple d'Israël, et d'autres assistent à chaque Kédoucha récitée par l'assemblée.
[Zohar - Térouma 131b]

Si quelqu'un ne prie que pour la yirat chamayim (crainte du Ciel), et pas pour la parnassa, c'est un signe que même ses prières pour la yirat chamayim n'ont pas été prononcées avec dévotion et avec des intentions pures. En effet, il est impossible d'avoir l'un et pas l'autre. Pour avoir de la yirat chamayim, il faut avoir une parnassa suffisante.
[ rabbi Sim'ha Bounim de Pshischa - rapporté dans le séfer midrach Sim'ha ]

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-> "Un petit trou dans le corps est un grand trou dans l'âme" (Baal Chem Tov).
Son intention était que si l'estomac de quelqu'un est vide parce qu'il manque d'argent pour acheter de la nourriture, cela affectera grandement sa spiritualité.

-> Le midrach (Béréchit rabba 69,4) explique que lorsque Yaakov a prié pour du pain (Vayétsé 28,20), cela signifie en fait qu'il a prié pour avoir de bons moyens de subsistance en général. Lorsque Yaakov a prié pour la parnassa, il priait pour avoir suffisamment d'argent afin de pouvoir servir Hachem avec toute sa force.

Si quelqu'un prie Hachem de l'empêcher de s'enliser dans le matérialisme et les plaisirs de ce monde, il parviendra à éviter ce piège.
[rabbi de Kobrin ]

Le plus beau cadeau que vous puissiez faire à quelqu'un est votre temps, car vous donnez une partie de votre vie que vous ne récupérerez jamais.
[ rabbi Noa'h Weinberg ]

"Et Its'hak préférait Essav parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche ; mais Rivka préférait Yaakov" (Toldot 25,28)

-> Rachi explique qu'Essav a trompé son père par ses mots. Il dupa Its'hak en lui faisant croire qu'il était un tsadik en lui posant des questions telles que comment prendre le maaser sur le blé et le sel.

-> Le 'Hidouché haRim note que cela est difficile à comprendre. Même si cela était vrai qu'Essav prenait le maaser sur le blé, Its'hak l'aimerait-il plus que Yaakov, qui passait toutes ses journées à étudier la Torah?

Il répond que Its'hak pensait que Yaakov était une personne simple (tamim) qui étudiait la Torah toute la journée, mais qui n'avait aucun lien avec les affaires du monde.
Essav, quant à lui, se décrivait comme un marchand intelligent et mondain, qui avait des relations avec le monde, mais qui restait une personne droite et pieuse.

Yaakov appréciait davantage les mitsvot d'Essav parce qu'il était dans le monde, où il faisait face à de nombreux défis, et qu'il agissait toujours comme s'il restait un tsadik. Il considérait que ses mitsvot avaient plus de valeur que celles de Yaakov parce que ce dernier n'était pas dans le monde et n'avait jamais été confronté à ces défis.

Cependant, après que Yaakov eut donné les bénédictions à Yaakov et qu'il eut appris d'Essav comment Yaakov l'avait piégé, il s'aperçut que même si Yaakov était assis et étudiait dans sa tente toute la journée, il était encore plus intelligent qu'Essav. Il vit qu'il comprenait le monde. Par conséquent, il conclut que Yaakov méritait les bénédictions.

[tamim tiyé im Hachem Eloké'ha = on doit agir avec simplicité (conscient qu'on comprend rien, que tout vient d'Hachem, ...), cela ne veut pas dire être simplet, paresseux, ... Au contraire, on doit faire une hichtadlout pour se défendre d'autrui, pour gagner sa vie, ...

On voit également de ce verset : si 2 personnes (une étudiant à plein temps et une qui doit travailler) font de leur mieux pour tendre vers une vie de tsadik (juste), alors celui qui évolue dans le monde par son travail et reste malgré tout juste, alors il fait quelque chose de sublime, "Its'hak préférait Essav". ]

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-> Le Séfer miZékénim Etbonen demande pourquoi l'étalage de piété d'Essav a incité Its'hak à l'aimer, mais n'a pas fonctionné pour Rivka. Il répond que Its'hak a grandi dans la maison d'Avrahom, qui était imprégnée de témimout et de vérité (émet). Il ne connaissait pas la ruse et pensait qu'Essav était sincère dans ses paroles.
Rivka, en revanche, a grandi dans la maison de Bétouel et de Lavan, qui étaient des menteurs et des tricheurs. Elle savait comment repérer un imposteur et elle était capable de voir qu'Essav n'était pas vraiment juste (tsadik).