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La Torah est la révélation de la volonté Divine et le moyen de nous attacher à D.
Hachem l'a prise de sa source spirituelle et l'a mise sous une forme que l'homme peut comprendre.
Du fait qu'elle a été mise à la portée de l'être humain, il est tout à fait possible de l'étudier sans prendre conscience de sa dimension Divine.
C'est cette étude qui peut être décrite comme un "abandon de la Torah".

[Méam Loez - Eikha 2,9]

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[A une époque où l'étude de la Torah était largement répandue, Hachem a détruit le royaume de Yéhouda pour cette raison : "ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9,12)]

=> Il ne faut pas étudier la Torah comme une simple discipline intellectuel, mais il faut être conscient que chaque mot/lettre est une expression de la volonté Divine, et qu'il nous permet de se lier davantage avec D.
[une des raisons de notre exil, et de la destruction du Temple, est notre manque de conscience de cette réalité!]

"[Le 2e Temple a été détruit] parce qu’il y avait une haine gratuite entre les juifs (sinat ‘hinam).
Ceci nous montre que la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
[guémara Yoma 9b]

-> Sous la haine gratuite, se loge un manque de foi en Hachem. En effet, si celle-ci était plus ferme en nous, nous n’en arriverions pas à haïr, éprouver de la jalousie, médire et nous quereller.

Le Gaon de Vilna s’interroge sur le sens de l’expression "haine gratuite" (sim'at 'hinam).
A priori, lorsqu'on hait son prochain, ce n’est pas pour rien (gratuitement), mais pour une raison bien précise, à cause d’un certain tort qu’il nous a causé.
Pourtant, Hachem qualifie cette attitude de "haine gratuite". Pourquoi cela : s'il y a une raison à la haine, c'est qu'elle n'est pas pour rien (gratuite)?

C'est parce qu'en réalité, cet individu n’est pas responsable de ce tort, mais D. Lui-même, qui l’a chargé de nous le causer. Il n’est qu’un envoyé d'Hachem, exécutant fidèlement Ses ordres. S’il ne l’avait pas fait, D. aurait confié à quelqu’un d’autre cette mission.
Ainsi, haïr son prochain en raison de sa mauvaise conduite à notre égard traduit un manque de foi en D.

Si l’on demande à n’importe qui s’il croit en D., il répondra, sans hésiter : "Bien-sûr, quelle question!"
Si on l’interroge ainsi : "Crois-tu que tout vient du Ciel?", il nous l’assurera avec la même certitude.

Voilà de belles paroles. Mais, si tout vient du Ciel comme nous l’affirmons si bien, alors pourquoi nous mettons-nous en colère contre notre prochain?
Si cette croyance était fermement implantée en nous, nous querellerions-nous avec notre ami?
Pourquoi nous plaignons-nous, tout au long de la journée, de ce que nous ont fait ou pris des gens?

[il est assez facile d'avoir théoriquement confiance que rien ne peut se passer dans le monde sans que Hachem ne le décide, que tout est pour notre bien, ... mais dans la pratique pensons-nous toujours la même chose? ]

[on parle de "haine gratuite" car aucune personne au monde ne peut faire du mal à l'autre. Seul Hachem envoie la difficulté à qui doit la recevoir.
L'agresseur n'est qu'un envoyé du Ciel et si le coup n'était pas venu par son intermédiaire, il serait venu par l'intermédiaire d'un autre.
La haine que cultive l'homme envers celui qui l'a blessé est donc appelé une "haine gratuite"!
]

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-> Ainsi :
Le 2e Temple a été détruit à cause de la haine gratuite. Le Gaon de Vilna explique ce qu'on entend par "haine gratuite" = "Si quelqu'un nous cause une peine, une souffrance, sans qu'on ne lui ait rien fait, nous le détestons. Mais alors D. nous dit : "Sachez que celui qui vous pourchasse et vous oppresse, ce n'est pas votre voisin, mais c'est bien Moi. Ainsi, cette haine que vous éprouvez envers lui est gratuite. Si celui-ci ne vous avait pas causé d'ennuis, c'est un autre qui s'en serait chargé. C'est donc pour rien que vous le haïssez."

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-> "Poursuis-les de Ton courroux et anéantis-les sous le Ciel" (Eikha 3,66)

Le Imré Emet explique qu'il faut s'appliquer à repousser la pensée selon laquelle un événement peut se passer ici-bas, "sous le Ciel", sans qu'Hachem ne l'ait voulu.
"Détruis le souvenir d'Amalek sous le Ciel" signifie : "Détruis l'influence d'Amalek qui se trouve dans ton cœur et qui te dit qu'un événement peut se produire "sous le Ciel", derrière le dos d'Hachem! Tout ce qui se passe dans le monde a sa source au-dessus du Ciel!"

[haine gratuite = rien ne nous arrive gratuitement, sans raison, par hasard, mais uniquement par un décret d'Hachem pour notre bien ultime. ]

-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)
Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de Dieu. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de Dieu que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

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-> "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction." [guémara Yérouchalmi Yoma 1,1]

-> Rabbi Eliyahou Lopian explique l'intention de nos Sages : si le Temple était présent de nos jours, nos fautes auraient engendré sa destruction.

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
La seule raison pour laquelle nous sommes encore en exil, c'est à cause de la haine gratuite ...
La dégradation des traits de caractère débute lorsque chacun commence à penser : "Qui suis-je? Rien! Où est mon honneur?". Lorsqu'un homme pense à lui et ne se préoccupe que de lui, il ne peut que se valoriser.
Un homme ne doit pas penser à lui-même, mais il doit se soucier des autres, et se dévouer pour leur faire du bien.
[de même qu'on est tenté par la haine gratuite, on doit réparer cela par de l'amour gratuit (qui ne se base pas sur quelque chose de précis en retour des choses, mais parce que c'est mon frère juif, le fils adoré de notre papa commun : Hahem. Et que D. m'a demandé d'aimer mon prochain)] ...

"Hachem vit qu'il se détournait" (Chémot 3,4), c'est-à-dire que Moché s'est détourné de sa propre personne, de son individualité, il cessa de se concentrer sur lui-même pour se préoccuper des ennuis des autres, les aider, c'est pourquoi "alors D. l'appela" (suite du verset), Hachem s'est ainsi dévoilé à lui.

Selon rav Yéhouda bar Idi qui cite rabbi Yo'hanan, la Présence Divine s'est déplacée à 10 reprises (à l'époque du 1er Temple) ...

Voici, selon la tradition, les 10 déplacements de la Présence Divine : du propitiatoire (kaporét) au chérubin (kérouv), du chérubin au seuil du Temple, du seuil à la cour ('hatser) du Temple, de la cour à l'autel (mizbéa'h), de l'autel au toit du tabernacle (hékhal), du toit au mur d'enceinte du parvis ('azara) du Temple, du mur d'enceinte à la ville (de Jérusalem), de la ville vers le mont des Oliviers, du mont des Oliviers au désert.
Du désert, la Présence Divine remonta vers Sa résidence (dans les cieux), selon le verset : "Je m'en irai et Je reviendrai dans Ma résidence" (Ochéa 5,15) ...

Rabbi Yo'hanan dit : La Présence Divine attendit 6 mois dans le désert qu'Israël se repente, mais Israël ne se repentit pas.
Hachem dit alors : "Que leur âme expire!"

[guémara Roch Hachana 31a]

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-> Après qu'Israël ait fauté et jusqu'à la destruction du 1er Temple, la Présence Divine s'est retirée peu à peu et non pas brusquement en une seule fois.
Hachem espérait, à chaque étape de la Présence Divine, que le peuple d'Israël fasse téchouva afin d'arrêter le processus d'exil de la Présence Divine (ché'hina).
[Rachi]

[d'après le Sifté 'Hakhamim, de la même façon que la Présence Divine s'est éloignée du Temple où elle résidait initialement en 10 étapes, de même le Grand Sanhédrin (le Tribunal de 71 sages) s'est exilé et s'est éloigné progressivement du Temple, d'où il siégeait initialement en 10 étapes.

D'après le Ben Ich 'Haï, c'est parce que ce monde-ci a été créé par 10 Paroles, donc en 10 étapes, qu'Hachem a retiré progressivement Sa Présence Divine de ce monde en 10 étapes.]

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=> A quoi correspond cette période d'attente de 6 mois?

-> Le Maharcha explique :
Les 6 mois d'attente de la Présence Divine dans le désert, dans l'espoir d'une téchouva d'Israël, ont eu lieu durant les 6 mois du siège de Jérusalem par le roi de Bavél Névoukhanétsar et ses troupes.
D'après le chapitre 52 du prophète Yirmiyahou, ces 6 mois ont commencé le 10 tévét (début du siège de Jérusalem) et se sont terminés le 9 tamouz (1ere brèches dans les murailles).

En conséquence du non repentir des enfants d'Israël, la Présence Divine est remontée au Ciel le 9 tamouz, et c'est pourquoi depuis ce jour, nous ne pouvions plus offrir l'offrande quotidienne (korban tamid).

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
"Le Sage a les yeux et le sot marche dans les ténèbres" (Kohélet 2,14)
La durée de 6 mois peut être justifiée par le fait que cette période dure environ 180 jours, qui fait allusion à la valeur numérique du mot : "énaïm" (les yeux - עינים), de guématria : 180.
Ainsi, la durée de 6 mois leur a été accordée afin que leurs yeux se dessillent et qu'ils se repentent.

[par amour infini, pour ainsi dire, Hachem avait les yeux constamment tournés vers nous, scrutant et espérant la moindre miette de téchouva pour pouvoir revenir étreindre Son peuple chéri!
Rempli de patience, Papa Hachem était comme nous suppliant : "s'il vous plaît, mes enfants adorés, ne M'obligez pas à m'éloigner de vous! J'ai tellement envie d'être au plus proche de vous, vous comblant des meilleures bénédictions!!" ]

10 mesures de beauté sont descendues sur le monde : 9 mesures sur Jérusalem et une mesure sur le reste du monde.

[guémara Kidouchin 49b]

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=> De quelle beauté, attribuée essentiellement à Jérusalem, s'agit-il?

-> Il s'agit de la beauté physique des habitants de Jérusalem.
C'est ainsi que dans la guémara (Baba Métsia 84a), rabbi Yo'hanan, qui était d'une beauté remarquable, a dit : "Je suis un survivant des splendeurs de Jérusalem".

Le verset : "Les enfants de Tsion, tant estimés, comparables à l'or fin" (Eikha 4,2).
La guémara (Guittin 58a) le commente ainsi : La beauté des enfants de Tsion (Jérusalem) était telle qu'elle faisait paraître terne le plus bel or fin.

Le Méam Loez (Eikha 4,2) rapporte que les non-juifs pensaient que les traits d'un nouveau-né dépendaient de l'objet que sa mère regardaient au moment de sa conception. Ainsi, avant que Jérusalem n'ait été vaincue, ils plaçaient de fines statuettes et de belles images dans leur chambre à coucher.
Après la chute de la ville sainte, ils enchaînaient un juif (les habitants de Jérusalem étant célèbres pour leur beauté!) au montant de leur lit et s'accouplaient en le regardant (guémara Guittin 58a).

-> Il s'agit de la beauté de la ville de Jérusalem.
En effet, selon la guémara (Soucca 51b), nos Sages enseignent : Qui n'a pas vu Jérusalem dans sa splendeur n'a jamais vu de sa vie une belle cité.

Cette beauté parfaite est confirmée dans le verset : "Est-ce là la ville qu'on appelait "beauté parfaite"" (Eikha 2,15), où l'expression : "kélilat yofi" (כְּלִילַת יֹפִי) a été traduite par "beauté parfaite", car elle comprend toutes les formes de beauté, du fait que le mot כְּלִילַת (kélilat) dérive du mot כלל (kollel - qui inclut).

On retrouve également cette expression dans le verset : "Depuis Tsion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2), où Tsion (surnom de Jérusalem) est désigné : "centre de beauté" (miklal yofi - מִכְלַל יֹפִי), car le mot מִכְלַל désigne un "centre" inclusif.

-> Pour le Maharal ('Hiddouché Aggadot), il s'agit de la beauté sur le plan spirituel de la ville de Jérusalem où règne l'éclat de la lumière Divine.
C'est le pays d'Israël, et spécialement Jérusalem, qui est dotée d'une grande sainteté, donc qui est digne de cette beauté "spirituelle".

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, la répartition des 10 mesures ne s'est pas maintenue au cours des générations, et c'est pourquoi à notre époque, on ne constate pas toujours la beauté de la ville de Jérusalem.

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-> La guémara (Béra'hot 5a) nous raconte que Rabbi Eliezer était malade et que Rabbi Yo'hanan vint lui rendre visite. La pièce étant sombre, Rabbi Yo'hanan dévoila son bras, apportant ainsi de la lumière dans la pièce.
Rachi explique que la peau de Rabbi Yo'hanan brillait parce qu'il était beau.
Rabbi Yo'hanan vit que Reb Eliezer pleurait. Rabbi Yo'hanan lui demanda : Pourquoi pleures-tu? Si c'est parce que tu [penses que tu] n'as pas assez étudié la Torah, regarde nos Sages nous disent : "une personne qui fait peu est égale à celle qui fait beaucoup, tant que son intention est pour le ciel". Si c'est parce que vous n'êtes pas riche, tous les gens ne méritent pas les deux tables [richesse et Torah]. Et si c'est parce que tu n'as pas d'enfants, voici l'os de mon 10e enfant.
Selon le Rachbam : Rabbi Yo'hanan gardait un petit os de son dixième enfant pour montrer aux gens sa souffrance afin qu'ils ne se sentent pas si mal à propos de leur propre souffrance.
[Rachi dit qu'il a gardé l'os à cause de sa détresse]

Rabbi Eliézer lui a répondu : Je pleure à cause de ta beauté qui [un jour] sera décomposée dans la terre."
Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est certainement une raison valable de pleurer", et ils pleurèrent ensemble.

Le Maharcha explique que la guémara (Baba Métsia 84a) affirme que la beauté de Rabbi Yo'hanan était le dernier vestige de la beauté qui existait à Jérusalem à l'époque glorieuse du Temple.
Lorsque Rabbi Yo'hanan serait décédé, ce dernier souvenir du Temple prendrait fin, c'est pourquoi Rabbi Yo'hanan a reconnu qu'il s'agissait là d'une raison de pleurer.

+ "[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J’établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là : le 9 Av] pour les générations à venir."
[guémara Taanit 29a]

-> L'essentiel de la réparation (tikoun) de la destruction du Temple consiste à raffermir notre émouna qu'Hachem est notre Père miséricordieux et qu'Il agit à chaque instant pour notre bien, en nous abstenant de pleurer en vain sur notre propre sort.

Certes, ils s'agit d'un travail sur soi-même de toute une vie, et il n'est pas un seul instant où nous sommes exempts d'enraciner en nous-mêmes cette foi.
Cependant, cette obligation devient davantage pressante durant cette période de deuil sur la destruction du Temple qui trouve sa source dans les larmes vaines versées par nos pères.
[rabbi Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, le 9 av nous pleurons d'être arrivés à un niveau où durant toute l'année nous pleurons (apitoyons) sans réelle raison.
Cette prise de conscience doit nous permettre de planter, de déployer de la émouna pour illuminer notre année à venir de joie. ]

"La voix, c'est la voix de Yaakov et les mains sont les mains de Essav" (Toldot 27,22)

Le midrach (Béréchit rabba 65) interprète : Lorsque la voix de Yaakov est entendue, celle de la prière et celle de l'étude de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucun pouvoir sur les descendants de Yaakov.

C'est pourquoi, se basant sur cette bénédiction d'Its'hak, les opposants aux sages de l'époque de la destruction du 2e Temple, étaient assurés que par le mérite de l'étude de la Torah de leur génération, les juifs pourraient vaincre les romains par la guerre.

Cependant, les sages (rabbanan) ont prévenu les opposants qu'ils ne réussiraient pas à vaincre militairement les romains qui assiégeaient Jérusalem, car la voix de Torah de Yaakov n'a plus de pouvoir dans une génération qui pratique le lachon ara qui vient réduire à néant la voix de la Torah.

La guémara (Guitin 56a) dit : "L'empereur envoya Vespassien (en remplacement de Néron) qui assiégea Jérusalem durant 3 ans."
Pourquoi cela?
A part l'exil, les juifs ont dû subir un siège de 3 ans, avec les souffrances de la famine, parce la faute de la génération était la haine "gratuite" ou lachon ara qui est compté au moins autant que [la réunion] des 3 transgressions (idolâtrie, inceste et meurtre) qui ont conduit eux à la destruction du 1er Temple [alors que le lachon ara seul a suffit à provoquer la destruction du 2e Temple, avec un exil très long qui dure encore!].

[d'après le Ben Ich 'Haï - guémara Guitin 56a]

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+ Contexte :

[Avant la destruction du 2e Temple, cette guémara rapporte que 3 hommes très riches avaient les moyens de nourrir tous les habitants de Jérusalem pendant 21 ans, permettant au rabbanim de négocier la paix (car en raison du lachon ara les juifs ne pouvaient pas gagner militairement).

Cependant, ceux qui voulaient combattre empêchaient les sages de sortir de la ville pour négocier, et ils ont mis le feu aux réserves de blé et d'orge (et autres ressources) et se fut la famine. En effet, ils désiraient obliger le peuple à prendre les armes.

Selon le Sforno, si les opposants avaient obéi à rabbi Yo'hanan ben Zakaï et aux Sages de leur génération, le 2e Temple n'aurait pas été détruit par les romains, et il n'y auraient pas eu l'exil du peuple d'Israël.]

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-> "La voix est la voix de Vaakov, mais les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22)

-> Les Sages (midrach rabba Toldot 65) font une remarque sur ce verset : "Puisque la voix est celle de Yaakov, il est alors évident que les mains ne sont pas celles d'Essav"
Et d'expliquer : lorsque la voix de Yaakov est audible, c'est-à-dire la voix de la Torah, les mains d'Essav n'ont aucune emprise sur Yaakov. Par contre, lorsque la voix de la Torah s'affaiblit, les mains d'Essav se renforcent et nous dominent.

-> Le Rabbi de Loubavitch disait à ce sujet :
"Pour notre grande souffrance, la moitié du proverbe s'est déjà réalisée par la destruction de Jérusalem, puisque ce sont par les mains d'Essav (l'Occident) que le Temple fut détruit, comme l'explique le prophète Jérémie : "Pourquoi ce pays est-il dévasté? C'est parce qu'ils ont abandonné Ma Torah et Mes lois" (Yirmiyahou 9,11-12).

Le Rabbi de Loubavitch continue et explique :
"A notre époque, il nous faut accentuer l'étude de la Torah "la voix de Yaakov" car en ajoutant de l'étude dans le monde, nous créons une force qui permet d'annuler la raison de la destruction du Temple "les mains d'Essav", et par conséquent, précipite l'avènement de sa reconstruction".

Considérer le Temple comme vital à notre vie

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du témoignage (haédout), établis sur l'ordre de Moché par les Lévi'im, sous la responsabilité d'Itamar, fils de Aharon haCohen" (Pékoudé 38,21)

-> Le Michkan est appelé ici : "le Michkan du témoignage", car il témoigne du fait que Hachem s'est réconcilié avec les juifs et leur a pardonné la faute du veau d'or.
La preuve en est qu'Il laissa Sa Présence reposer parmi eux.

Les nations du monde croyaient la faute du veau d'or irréparable.
Après tous les bienfaits et les miracles que Hachem avait accomplis pour les juifs, ceux-ci avaient eu l'audace de se rebeller contre Lui!
Les nations dirent : "Les juifs ont commis un délit extrêmement grave. Comment D. leur pardonnera-t-Il jamais?"
Mais elles constatèrent que Hachem leur ordonna de fabriquer le Michkan, une résidence sainte qui indiquait que Hachem désirait faire résider Sa Présence parmi les juifs.

Il est écrit : "Ils Me feront un Michkan et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8).
Les nations constatèrent que la Présence était descendue sur le Michkan et elle virent le feu qui l'entourait.
Elles comprirent que Hachem s'était réconcilié avec Israël et lui avait pardonné la faute du veau d'or.
[...]

Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.

Le Michkan porte le nom de "Michkan du témoignage" pour une raison supplémentaire : il tenait lieu de témoin et d'avertissement que si les juifs fautaient à nouveau, il leur serait enlevé et détruit.
Le mot hébreu : "michkan" a la même racine que le terme "machon" : un gage.
En effet, si l'on ne rembourse pas un prêt, le gage est gardé.

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan (Machkon) du Témoignage" = C'est comme si la Torah disait : "Voici les comptes du Michkan, le "gage" du témoignage".
Si un homme prête de l'argent en contrepartie d'un gage et que l'emprunteur ne peut s'acquitter de sa dette, le créancier garde le gage jusqu'au remboursement.
De même, lorsque les juifs fautent, Hachem envoie les nations prendre le Michkan (ou plus tard le Temple) comme gage.
Le Temple est détruit jusqu'à ce que les juifs se repentent totalement. [Yeffé Toar - Térouma]

La section commence par les mots : "Voici (élé) les comptes du Michkan".
Hachem dit aux juifs : "C'était par les mots "élé" que : 'Voici (élé) tes dieux, Israël'" (Ki Tissa 32,4).
En employant le mot : "élé", ils provoquèrent Mon courroux, c'est donc par le mot "élé" que vous vous réconcilierez avec Moi afin d'expier votre faute."

"Voici (élé) les comptes du Michkan" = les juifs reçurent à présent le pardon par le terme "élé" qui désignait leur faute.

[on apprend de là que toute faute, même la pire à l'image du veau d'or, peut être pardonnée si l'on fait une téchouva sincère et totale!]
[...]

Les juifs offrirent 13 matériaux, prouvant ainsi que Hachem est Un dans le monde
En effet, le mot hébreu voulant dire : Un ("é'had" - אחד), a une valeur numérique de 13.

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-> Lorsque la Présence Divine reposait parmi les juifs, dans le Michkan, dans le 1er et 2e Temple, la situation était semblable à une union conjugale.
Le jour où la Présence Divine pénétra dans le Michkan était comparable à un jour de noces.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

-> "Voyez combien Hahem aime Israël! Il nous a donné Sa Présence et Sa couronne [faite par le peuple juif] ...
Sa couronne représente le Michkan : de même qu'un diadème est orné de nombreuses pierres précieuses aux splendides couleurs, ainsi le Michkan était décoré de laine bleu ciel, pourpre, carmin et de lin blanc.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

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+ Le Sanctuaire (michkan) est un gage (machkon) :

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan du Témoignage" (élé pékoudé aMichkan, Michkan aEdout - אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת).

-> Rachi commente : Il est écrit 2 fois Sanctuaire (michkan), c’est une allusion au fait que le Sanctuaire a été pris en gage (machkon) en étant détruit 2 fois à cause des fautes des Bnei Israël.

-> Selon le Béer Moché, la destruction du Temple est considérée comme la prise d’un gage.
Le Béer Moché enseigne :
Quand on observe les lois concernant le gage, cela nous enseigne que nous avons la possibilité d’affronter la destruction et de provoquer la reconstruction du Temple.
En effet, les halakhot du gage comportent la notion que "celui à qui on doit acquiert un gage" (guémara Baba Metsia 84).
Cette acquisition signifie que le prêteur, qui est celui à qui l’on doit, a le droit de vendre le gage pour récupérer son argent, si l’emprunteur ne paye pas.
Mais malgré tout, la halakha décide également que si l’emprunteur est pauvre et n’a pas d’autre vêtement que le gage, un vêtement de jour pour la journée et un vêtement de nuit pour la nuit, l’emprunteur n’a pas le droit de le vendre, car "c’est son manteau, c’est son vêtement pour son corps, dans quoi dormirait-il?"

Ce qui caractérise le fait de prendre un "gage", et la différence entre le gage et le remboursement final, réside donc en ce que tant qu’il ne constitue pas un remboursement total mais un gage, le prêteur a le devoir de prendre en considération le fait que l’emprunteur pauvre reste démuni de tout, et dans un tel cas il doit lui rendre le gage, même si en réalité il lui appartient déjà.

Quelle en est la raison? Il a acquis le gage, alors pourquoi prendre en considération la misère de l’emprunteur?
La réponse est écrite dans la Torah : "S’il arrive qu’il crie vers Moi, Je l’entendrai, car Je suis miséricordieux".
Tossefot (guémara Roch Hachana 17b) expliquent : "Même si en toute justice le gage t’appartient car tu lui as prêté de l’argent, tu dois pourtant le lui rendre, car s’Il crie vers Moi, J’entendrai son cri, Je suis miséricordieux et Je ne peux pas voir sa détresse.

La Torah nous enseigne que lorsque le pauvre crie dans sa misère, ce n’est pas la justice qui prévaut.
Certes, la justice te permet de conserver le gage, c’est lui-même qui te l’a donné à cette fin. Mais malgré tout, on ne peut pas faire abstraction du cri de l’indigent.
Hachem est miséricordieux, c’est l’une des 13 midot. Cette mida signifie: "Je ne peux pas voir sa misère".
Pour ainsi dire, la miséricorde du Hachem ne Lui permet pas de voir la détresse de l’indigent qui crie.
C’est pourquoi "s’il crie vers Moi, Je l’écouterai, car Je suis miséricordieux!"

Le Beer Moché en conclut que si les Sages appellent la destruction du Temple un "gage", c’est une façon d’affirmer que la destruction du Temple n’est pas définitive.
Certes, il est détruit, mais si nous ressentons son absence avec une telle intensité que nous soyons comme un pauvre à qui il manque un vêtement pour se couvrir, si nous crions, si nous supplions comme un pauvre qui implore pour sa vie, la mida de Hachem implique qu’Il doit nous le rendre!

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+ L'importance de voir le Temple comme un élément indispensable à notre vie au quotidien :

-> Le midrach (Tan'houma Pékoudé 2) nous dit que le mot "Michkan" est une expression de "Machkon" (une gage).
Cela est une allusion au fait que Hachem a pris le Temple (également connu comme Michkan) comme d'un gage pour les fautes des juifs.
Comme le rapporte le Méam Loez (Eikha 1,14) : "Le poids des péchés d'Israël a été placé sur le Temple.
Au lieu d'exterminer le peuple juif, Hachem a déversé Sa colère sur le bois et les pierres.
Certes, le Temple a été détruit mais le Temple spirituel existant dans le cœur de chaque juif est resté intact."

Selon la loi juive si quelqu'un nous doit de l'argent nous n'avons pas le droit de lui prendre de l'argent qui est essentiel pour sa subsistance, de même nous n'avons pas le droit de prendre ses habits dont il a besoin pour la journée, idem pour ses vêtements de nuit, ...
=> Comment Hachem a-t-il pu nous prendre le Temple comme gage pour nos fautes? N'est-ce pas quelque chose qui est constamment vital pour notre bien-être spirituel?

-> Le Toldat Adam (Pékoudé) explique :
"Si nous ressentons que le Temple est vital pour notre survie, qu'il nous est indispensable pour notre vie quotidienne, et que nous crions à Hachem des profondeurs de notre cœur, alors Hachem va certainement écouter notre cri et nous retourner le Temple à notre cœur. Il va permettre à Sa Chékhina (Présence Divine) de résider en nous et par ce biais une personne va acquérir un goût dans son service d'Hachem, doux comme le monde à Venir ...

Lorsque le peuple d'Israël se sentira ainsi et va développer une passion pour le Temple et ressentir qu'il ne peut pas vivre sans lui, alors Hachem va certainement retourner le Temple à tout le monde, ici sur terre."

-> Le Mékhilta déRabbi (Michpatim 22,22) dit explicitement qu'une personne ne doit jamais dire qu'elle n'est pas méritante de demander le Temple, car Hachem a promis : "assurément j'entendrai ce cri" (Michpatim 22,22).

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+ Notre Temple intérieur (en nous) & notre Temple collectif :

=> Comment comprendre qu'au travers le temps autant de juifs, dont d'énormes tsadikim, ont crié et supplié pour la venue du machia'h au plus vite, et qu'actuellement nous sommes toujours en exil. Qu'est-il devenu de leurs prières?

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
A un niveau individuel, ils ont eu leurs prières qui ont été répondues, et ils ont reçu les influences du Temple, en eux.
Cela explique pourquoi nous trouvons des tsadikim à toutes les époques qui ont atteint des hauteurs inimaginables, bien au-delà des limites de la génération dans laquelle ils vivent.
Il y a eu des tsadikim avec des forces surhumaines, qui pouvaient voir d'un bout à l'autre du monde.
Ils se sont totalement branchés à leur Temple intérieur, et ainsi ils ont les influences et les ségoulot que le Temple accorde.

Cela va de pair avec l'explication du Ran dans une dracha (drouch achémini בא"ד) :
"De même que le Temple était la source de la sagesse et de la prophétie pour le monde entier, il en est de même à chaque génération pour nos Sages dont le cœur est la source des fontaines de sagesse et de prophétie pour la génération toute entière, car le Sage lui-même est le Temple (mikdach)".

Ainsi, les grandes Sages en Torah de chaque génération, qui arrivent à se connecter totalement au Temple qui est en eux, deviennent eux-mêmes un Mikdach. Ils sont alors capables de transmettre à d'autres ces énormes influences.

=> Bien que le Ran mentionne : "les Sages de chaque génération", en réalité cela s'applique à chaque juif qui peut davantage se rattacher à son Temple interne, chacun à son niveau, et ainsi profiter des apports énormes d'un tel lien à notre niveau.

-> A Yom Kippour 5560, en s'adressant à toute la communauté, le 'Hatam Sofer a cité le verset : "Nos pieds s’arrêtent dans Tes portes, ô Jérusalem" (om'dot hayou raglénou bich'arayich Yérouchalayim - Téhilim 122,2).
[ce verset fait référence à une époque avant que Jérusalem ne soit construite et habitée.]
Le 'Hatam Sofer explique que cela signifie que quelqu'un peut se tenir à Jérusalem tout en étant en exil.
Comment cela?
En se connectant spirituellement à Jérusalem. Lorsqu'une personne s'attache elle-même avec Jérusalem par son approche et ses valeurs, elle sera alors capable d'accéder aux bénéfices qu'un individu se tenant à Jérusalem peut recueillir.

=> Ainsi, absolument tout juif, peu importe ce qu'il a pu faire dans sa vie, peut en travaillant son appréciation pour le Temple, et en se focalisant et en priant pour le Temple, avoir la capacité de se forger un lien authentique et effectif avec le Temple, même en restant en exil.

[d'une certaine façon, plus une personne aspire à la construction du Temple, plus elle contribue à accélérer la construction du Temple collectif à Jérusalem, mais également elle s'attache davantage avec son Temple intérieur.
Ainsi, tout juif à son échelle peut suivre l'exemple des Sages de la génération, qui par leur aspiration et leur comportement, ont développé un magnifique Temple personnel intérieur, et alors ils bénéficient de cette influence (et par ricochet en font profiter les autres juifs).
Tout juif où qu'il soit dans le monde, peut avoir un Temple qui est pleinement reconstruit en lui, et même en exil il est comme étant à Jérusalem.
Pour une sanctification d'Hachem qui soit maximale, et pour que tout juif en bénéficie dans l'union, nous souhaitons que le Temple collectif à Jérusalem soit également reconstruit au plus vite.]

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-> Il est écrit : "Ils Me feront un Mikdach (Temple/Sanctuaire), et je résiderai parmi d’eux" (Térouma 25,8)
Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 1,4) explique :
Hachem n’a pas dit : "fais-moi un Michkan et Je résiderai en lui", mais "fais-moi un Mikdach (Temple) et Je résiderai en eux (dans les bné Israël)" ... car tout l'essentiel du Temple, de la résidence de la Présence Divine, du Kodech Hakodachim est centralisé autour de l’homme qui, s’il se sanctifie et s’élève par les mitsvot, deviendra lui-même un Temple (beit midrach) et Hachem sera en lui."

-> En ce sens, nos Sages (guémara Roch Hachnaa 18b) disent que : la mort d’un tsadik est aussi grave que la destruction du Temple aux yeux d’Hachem.

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+ "Qu'ils Me fassent un Mikdach (Temple/Sanctuaire) et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8-9)

-> Le Méam Loez (Térouma 25,8-9) nous enseigne :
La Présence Divine allait résider essentiellement à l'intérieur des juifs, et non dans le bois et le métal du Michkan.
Certes, un édifice tangible devait être construit mais sa seule fonction était de stimuler spirituellement le peuple.

Entrer dans le Michkan, le Temple ou une synagogue n'est pas suffisant en soi. Un bâtiment n'est fait que de bois et de pierre. Le principal, ce sont les personnes qui s'y trouvent et qui doivent s'imprégner de la sainteté de la Présence Divine, sanctifier leur cœur et se tenir avec crainte devant D. pour ne pas agir contrairement à Sa volonté.

Un tel édifice peut alors être appelé "un Sanctuaire", un Michkan, une congrégation sainte ou un Temple.
Ce n'est pas le bois dont il est fait qui est important mais le cœur des fidèles qui s'y rassemblent.

L'édifice physique a pour seul but de tirer ceux qui le fréquentent de leur torpeur spirituelle et de diriger leur conscience vers Hachem.
Ainsi chacun se dira : "Si je me trouve dans ce lieu saint où réside la Présence Divine, je dois me comporter avec crainte et ne pas prendre part à des conversations futiles". [Alchikh haKadoch]

Ce sont donc les personnes elles-mêmes qui constituent le "vrai" Michkan. C'est pourquoi après avoir dit : "Qu'ils me fassent un Michkan", Hachem ajouta : "ainsi ils feront".
Les hommes doivent travailler sur eux-mêmes pour faire le Michkan en purifiant leur cœur.

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-> La guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux.

-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)

Le Ohr ha’Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité.
C’est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).

De plus, lorsqu’un couple ajoute leur "lèv" (cœur – לב – valeur : 32) à leur "bayit" (maison – בית – valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu’elle devienne un : mikdach (Sanctuaire – מקדש – valeur : 444), où la présence Divine réside.

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-> "Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit], tandis que celui qui ne s'en attriste pas, n'en profitera pas."
[guémara Taanit 30b]

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-> Le le mot "Sanctuaire" (michkan - משכן) est formé des mêmes lettres que "nimchakh" (continuité) : ceci nous enseigne qu’il incombe à chaque juif de toujours maintenir une continuité sur 3 générations et d’adhérer à la tradition de ses pères.
Chacun de nous est comparable à un Sanctuaire : de même que D. installe Sa présence dans celui-ci, de même Il réside au sein de chaque juif qui adopte une conduite adéquate et qui respecte la Torah et les mitsvot.
Puisque la Présence Divine se trouve en chaque homme, celui-ci doit se sentir responsable et poursuivre la tradition des Patriarches en accomplissant les mitsvot.
Lorsque les hommes dédaignent les commandements de Hachem et abandonnent le chemin de leurs pères, alors la Présence Divine se détache d’eux et donc du Temple, précipitant ainsi sa destruction.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°666]

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-> Le Pardes Yossef enseigne : La plus grande sagesse pour l’homme est de ne pas se montrer trop malin, mais de faire exactement ce que Hachem demande de lui, ni plus ni moins.
C’est ce à quoi fait allusion le verset : "ceux qui ont la sagesse du cœur parmi vous viendront faire ce que Hachem a ordonné" (Vayakel 35,10), sans rien rajouter.

Le sens d’un jeûne

+ Le sens d'un jeûne :

1°/ La tsédaka :

-> "Taanit" (jeûne - תענית) est formé des mêmes lettres que : "tat ani" (donner aux pauvres - תת עני).
"Taanit" a la même valeur numérique que : "kématnat yado" (comme il donne), cela nous enseigne qu'il faut donner de la tsédaka pendant les jeûnes.
[Chla haKadoch]

-> Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d’un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra’hot 6b).

- Le Ba'h en donne la raison : nos Sages ont dit que certaines personnes aiment leur argent plus que leur corps, et le jeûne ne leur est ainsi pas tellement difficile.
C'est pourquoi, si on jeûne est qu'on donne en même temps de la tsédaka, alors l'expiation est complète.

- Le Guilioné haShass donne une autre raison : c'est afin que le jeûne soit totalement pour l'amour du Ciel, et qu'il n'y ait pas un profit du fait qu'on a gagné l'argent des repas de ce jour-là.
C'est pourquoi, on donne aux pauvres l'argent qu'il aurait fallu dépenser pour les repas, ainsi le jeûne est entièrement pour l'amour du Ciel.

- Le Maté Moché enseigne : Par le fait qu’il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture en jeûnant, nous pouvons nous rendre compte de la souffrance de nos frères pauvres qui sont dans cette situation au quotidien.
En effet, aimer son prochain comme soi-même, c’est vivre son vécu (ex: ne pas avoir forcément de quoi manger tous les jours!), pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
=> Ainsi : comment alors ne pas donner à la tsédaka, à destination de nos frères qui sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

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2°/ La téchouva

-> Au sujet des jeûnes d’une manière générale, il est écrit dans la michna Béroura (549:1) :
"C’est pourquoi chacun doit faire son introspection lors des jours de jeûne, évaluer ses actions, et faire téchouva [corriger ses actions et ses traits de caractère].
Parce que l’essence de ce jour n’est pas le jeûne. […]
Parce que le jeûne n’est qu’un prélude à la téchouva.
C’est pourquoi ces personnes qui vont se promener et perdent leur temps les jours où ils jeûnent ont placé ce qui est secondaire [jeûner] avant ce qui est primordial [la téchouva]."

-> Le rav Shlomo Ganzfried (Kitsour Shoul’han Arou’h 121,1) enseigne que le but d’un jeûne est d’éveiller notre cœur à la téchouva.
En un tel jour, l’essentiel n’est pas le jeûne, mais c’est la téchouva.

Pour preuve, dans le livre de Yona, il est écrit : "Hachem considéra leur conduite, voyant qu’ils avaient abandonné leur mauvaise voie" (Yona 3,10).
Nos Sages commentent qu’il n’est pas dit que Hachem a vu qu’ils jeûnaient, mais qu’Il a vu "leur conduite", le fait qu’ils ont "abandonné leur mauvaise voie".

=> Ainsi, le jeûne n’est qu’une mise en condition préalable à la téchouva, et ne se focaliser que sur la partie jeûne s’est : "se saisir de l’accessoire, et abandonner l’essentiel".

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-> A chaque jeûne, il faut éveiller son cœur aux larmes ... c'est un grand devoir pour l'homme de se lamenter et de regretter amèrement tous ces événements qui ont pour ainsi dire provoqué une grande douleur au Créateur [Hachem], et un grand malheur à Ses enfants [les juifs].
[Yessod véChorech haaVoda]

-> [L'essentiel d'un jeûne du calendrier juif] est d'éveiller les cœurs à s'ouvrir au repentir (téchouva), et que ce soit un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui ressemblent à nos actions actuelles, au point qu'elles leur ont causé, à eux et à nous, ces malheurs, pour que par le souvenir de ces choses nous revenions à une meilleure conduite.
[Rambam]

[Cela peut éventuellement s'expliquer par le parallèle suivant :
-> Selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu'une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites ;
-> "Ainsi dit D. : [Les 4 jours de jeûne] seront pour la maison de Yéhouda pour la joie et le bonheur, et pour des fêtes joyeuses." (Zé’haria 8,19).
Nos 4 jours de jeûne actuels, deviendront des jours de joie lorsque le Temple sera reconstruit
=> Ainsi, notre téchouva par amour, en ces jours de jeûnes actuels, va nous générer tellement de mérites que ces jours deviendront éternellement des moments de joie, de bonheur, ...]

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b'h, à ce sujet :
-> http://todahm.com/2020/03/11/13316
-> http://todahm.com/2017/03/10/5535

"Si les nations savaient quel bénéfice le Michkan (plus tard le Temple) leur apporte, elle l'entoureraient de gardes et le protégeraient pour qu'il dure à jamais."

[rabbi Yéhochoua ben Lévi - midrach]

Le Temple

+ "[Yossef] tomba au cou de Binyamin et pleura" (Vayigach 45,14).

-> "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)
Comme le cou, situé au haut du corps, le Temple est la couronne de gloire du peuple juif.
Tout comme c'est dans le cou que passent les artères indispensables pour la vie dans le corps, c'est par le Temple que passent les artères apportant la vie au peuple d'Israël.
De même que c'est autour du cou qu'on porte des bijoux, le Temple est paré par les Cohanim et les Lévi'im qui sont "les ornements" du peuple d'Israël.
De même que les ornements sont suspendus au cou, la réussite du monde est suspendue au Temple.
De même que le cou est plus belle partie du corps, le Temple est le lieu le plus beau du monde.
[rabbi Yossef Deutsch]

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-> Le Temple est appelé "cou", ainsi qu'il est écrit : "Ton cou est comme une tour d'ivoire" (Chir haChirim 7,5).
Tant que le Temple existait, Israël fut prospère et libre, et pouvait marcher la tête haute et la nuque raide.
Dès la destruction du Temple, Israël commença à subir des humiliations et des persécutions.
Les nuques des juifs se courbèrent, ils ne purent plus jamais relever la tête au sein des nations.

Le Temple est désigné de cette façon pour une autre raison. A la différence des autres parties du corps, si le cou d'une personne est tranché, celle-ci meurt. Il en va de même du Temple sans lequel Israël ne peut vivre.

Lorsque le Temple existait, si un homme péchait par inadvertance, il offrait un sacrifice pour expier sa faute.
Nos Sages enseignent que personne, à Jérusalem, n'allait dormir avant d'avoir expié un péché.
Deux sacrifices quotidiens étaient offerts dans le Temple : un le matin et un autre le soir (Bamidbar 28,4).
Le sacrifice du matin servait à expier les péchés commis durant la nuit, tandis que celui du soir annulait les fautes de la journée.
Les gens étaient ainsi purifiés de tout péché. Aujourd'hui, malheureusement, nous ne sommes plus en mesure d'effacer nos péchés.
[Méam Loez - Vayigach 45,14]

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-> Le cœur de tous les juifs doit être dirigé vers un seul et même endroit : le Temple.
Le cou est ce qui relie la tête avec le restant du corps, et cela symbolique la liaison entre la spiritualité (la tête) et la matérialité (le restant du corps).
Il en est de même avec la fonction du Temple, qui est de relier ensemble : la spiritualité avec la matérialité, le Ciel avec la terre.
La guémara (Béra'hot 30a) affirme que le Temple est le conduit qui nous connecte avec le Ciel (chamayim).
La prière de chaque juif s'élève au Ciel par le biais du Temple, et Hachem nous comble de bénédictions d'En-Haut jusqu'à ce monde par le biais du Temple.
[Avné Nézer]

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-> b'h, provenant du divré Torah : http://todahm.com/2015/12/27/4266

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+ "Ton cou est comme la tour de David" (Chir haChirim 4,4)

-> Comme le cou est dans la partie haute de l'homme (juste sous sa tête), et représente sa splendeur, le Temple est dans la partie haute de la terre d'Israël (à Jérusalem) et représente sa splendeur.
[Maharcha]

-> C'est à travers la trachée artère du cou que s'effectue la respiration (néchima) qui assure la vitalité de l'âme (néfech) et c'est à travers l’œsophage du cou que s'effectue le transit de la nourriture et de la boisson qui assurent la vitalité du corps.
De même, c'est à travers le Temple que se déverse dans le monde l'abondance sur le plan spirituel et sur le plan matériel.
[Sifté 'Hakhamim]

-> De même que c'est sur le cou d'une femme que sont placées la majorité de ses bijoux et parures, c'est pour le Temple qu'Israël a prélevé son or, son argent et ses parures.
[Torah Témima]

-> Durant la période d'existence du Temple, le cou d'Israël est levée et dressé.
Cependant, durant la période où le Temple est détruit, Israël marche la tête basse et son cou est courbé.
[Méam Loez]

-> Les lettres du mot : "tsavar" (cou - צואר) peuvent se réarranger pour former le mot : "otsar" (trésor - אוצר) qui désigne le Temple selon le verset : "Apportez toutes les dîmes dans Mon "otsar" (trésor) afin qu'il y ait des provisions dans Ma maison" (Mala'hi 3,10).
Ainsi, le cou (צואר) et le Temple (אוצר) sont formés des mêmes lettres hébraïques.
[Ben Ich 'Haï]