Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction"
[guémara Yérouchalmi Yoma 1,1]

-> [De même qu'à Pessa'h on doit s'imaginer réellement en train de sortir d'Egypte, de même] on doit se considérer comme si l'on était personnellement exilé de Jérusalem, [prendre conscience des massacres atroces de Jérusalem, de la vision du Temple en feu ... ].
Le deuil de cette année ne doit pas être le même que celui de l'année dernière et des années précédentes.
Chaque année a son propre lot de détresse et de défis, pour lesquels nous devons nous lamenter.
['Hatam Sofer - 7 Av 5559]

Notre jalousie détruit le Temple

+ Notre jalousie détruit le Temple :

-> La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) enseigne :
Rabbi Yo'hanan ben Torta affirme : "On constate que le 1er Temple a été détruit parce que les juifs commettaient l'idolâtrie, l'adultère et le meurtre [les 3 péchés cardinaux qu'on ne saurait transgresser, fût-ce au prix de la vie].
Quant à l'époque du 2e Temple, nous savons qu'ils étudiaient la Torah avec zèle, ils observaient méticuleusement les mitsvot et possédaient tous les bons traits de caractère.
[Néanmoins, ils furent exilés] parce qu'ils étaient cupides et se détestaient entre eux sans raison ; et la haine sans fondement est une faute aussi grave que ces 3 péchés cardinaux".

-> Le Rama de Pano (Assara Maamarot) explique que leur haine sans fondement provenait de leur cupidité. Chacun était jaloux de la richesse et de la puissance de l'autre.

-> Le rav Yissa'har Teichtal enseigne :
"La guémara Yérouchalmi (Yoma 1,1) précise également que le péché de jalousie qui a prévalu à l'époque du 2e Temple, causa plus de destruction que les péchés du 1er Temple.
L'ennemi ne détruisit que le toit du 1er Temple, tandis que les murs demeurèrent debout.
Le 2e Temple en revanche fut entièrement dévasté jusqu'à ses fondations ainsi qu'il est dit : "Rasez-le! Rasez-le! Jusqu'à ses fondations" (Téhilim 137,7).
[le 1er Temple a été "rapidement" reconstruit, tandis que nous attendons toujours la reconstruction du 2e, ce qui témoigne de la gravité des fautes qui ont causé sa destruction]

Cette guémara conclut : "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction".
Autrement dit, puisque Satan danse toujours au milieu de nous sous forme de haine et de jalousie dans fondement, nous faisons perdurer l'exil et le Temple demeure en ruines. C'est donc comme si le Temple avait été détruit à notre époque.

Il faut prendre conscience de ce que nos Sages affirment.
Bien que les juifs du 2e Temple aient étudié la Torah avec assiduité et aient observé les mitsvot de façon méticuleuse, leur jalousie a causé plus de destruction que lors du 1er Temple, au point que même les fondations ont été anéanties.
Il en découle que ceux qui se trouvent des excuses pour encourager la jalousie, la haine et la division détruisent l'édifice d'Israël tout entier, et ce même s'ils étudient la Torah et observent les mitsvot.
Ils sapent les fondements de l'existence d'Israël et font perdurer l'exil.
Le roi David affirme à leur sujet : "Quand les fondations sont détruites, que peut accomplir le juste?" (Téhilim 11,3) = autrement dit de quelle utilité sont sa rectitude et son service de D. si ses actes conduisent à détruire les fondements et l'existence du peuple juif?"

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-> b'h, au sujet de la jalousie, voir par exemple : "La jalousie : c’est se détruire!" : http://todahm.com/2019/01/12/la-jalousie-cest-se-detruire

Du jour où le Temple fut détruit, il fut décrété que les érudits de la Torah étudieraient dans la souffrance, la pauvreté et le désarroi afin qu'ils prient pour la venue du machia'h.

[cf. Tana déBé Eliyahou 4,4 ; Yalkout Chimoni 1,1391.
Ce midrach est cité dans le Kol Yaakov, et rapporté par le rav Yissa'har Teichtal]

Rabbi Yo'hanan ben Zakaï dit : "Ne pleurez pas sur le Temple, j'ai une meilleure réparation (kappara) que les sacrifices, c'est de faire de la bonté (guémilout 'hassadim), comme il est écrit : "C'est que Je prends plaisir à la bonté et non au sacrifice" (ki 'hessed 'hafatsti - Ochéa 6,6).
[Avot déRabbi Nathan (chap.4)]

Lorsque le Temple existait et que nous habitions sur notre terre, la bénédiction et l'abondance nous parvenaient directement de la main de D.
Les autres nations se partageaient les restes comme un esclave qui dépend de son maître.
A présent, à cause de nos fautes, la situation a changé : D. donne toute l'abondance aux nations et nous ne pouvons espérer que les restes.
Pourtant, aujourd'hui encore, bien que le Temple soit détruit et que la terre sainte soit désolée, le monde entier est nourri par le mérite de la terre d'Israël.

[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

Le 10 tévét – un jour déterminant

+ Le 10 tévét - un jour déterminant :

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses drachot sur la fin du livre de Dévarim) explique que le 10 tévét est un vrai jour de jugement (yom hadin).
De même qu'en bas les ennemis du peuple juif ont assiégé Jérusalem et ont initié les tristes événements qui ont duré 2 ans et demi avant la destruction du Temple (Hachem attendant la téchouva de son peuple), de même dans le Ciel il y a un jugement céleste (le 10 tévét).

La guémara (Yérouchalmi Yoma 5) affirme : "Toute génération qui n'a pas vu le Temple reconstruit c'est comme si elle -même l'avait détruit" = cela signifie que chaque année en ce jour du 10 tévét, Hachem juge à nouveau : est-ce que le Temple sera détruit cette année ou bien reconstruit? Est-ce que le machia'h pourra se révéler et sera annoncé par Eliyahou haNavi qui le devancera ou non?

[Selon nos Sages si le jeûne du 10 tévét tombait un samedi alors on devrait jeûner pendant Shabbath (à l'image de Yom Kippour), ce qui n'est pas le cas pour le 9 av, qui lui est décalé.
Cela souligne la particularité du 10 tévét : c'est un jour de jugement (alors que le 9 av est un jour désigné où l'on s'attriste sur la perte du Temple, et en ce sens il peut être décalé)]

=> Le 'Hatam Sofer conclut : Le jeûne du 10 tévét n'est pas seulement un deuil sur le passé, mais il concerne bel et bien l'avenir car c'est en ce jour que chaque année est décidé l'avenir de Jérusalem et du Temple, pour notre génération (d'où le : "c'est comme si elle -même l'avait détruit"!).
[le 9 av n'est que la constatation de la triste décision qu'il y a eu en ce jour, par notre faute!]

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Le 8, 9 et 10 tévét constituent 3 jours de détresse :
- le 8 tévét commémore la traduction de la Torah en langue grecque (Septante), considérée comme une catastrophe analogue à celle de la confection du Veau d’Or (Massékhet Traité Soferim 1,7).
- le 9 tévét commémore la disparition d’Ezra Hasofer et de Né’hamya, les fondateurs du Second Temple [Sidour du Rav Yabets].
- le 10 tévét commémore le début du siège de Jérusalem par les armées de Nabuchodonosor (voir Yé’hezkel 24,1-2).
[au 10 du mois de tévet, Névou'hadnétsar (Nabukodonozor), roi de Babylonie, assiégea la ville de Jérusalem, dans le but de la détruire, comme il est dit dans le livre de Yéh’ézkel (chap.24) : "La parole d’Hachem s’adressa à moi la 9e année, au 10e mois (tévet), au 10e jour du mois, en ces termes : Toi, fils de l’homme, prends note de cette date, c’est en ce jour-ci que le roi de Babylonie a assiégé Jérusalem". ]

=> Bien que ces 3 jours présentent des significations différentes, ils ne sont pas moins étroitement liés : pendant les 3 jours qui suivirent la traduction de la Torah dans la langue grecque (c’est-à-dire les 8, 9 et 10 tévét), une obscurité épaisse recouvrit le Monde [méguilat Taanit].
Cette obscurité s’explique par le fait que la traduction de la Torah dans une langue étrangère occulte la profondeur sans fin contenue dans les lettres hébraïques qui composent la Torah. Ce drame est donc en rapport avec la disparition des "luminaires" qu’étaient Ezra et Né’hamya (dont le premier est d’ailleurs comparé à Moché Rabbénou), ainsi qu’avec le siège de Jérusalem, venu obscurcir la splendeur du Temple.

Concernant le 10 tévét, seul jour [des trois] retenu comme jeûne collectif, il est dit : "Fils de l’homme, note-toi le nom de ce jour, du jour-même où nous sommes : le roi de Babylone assiégea Jérusalem aujourd’hui même (בעצם היום הזה)" (Yé’hezkel 24,2).
Le fait de ne pas mentionner la date du jour dans ce verset, suggère que l’on veuille plutôt indiquer ici la place du jour dans l’année ; une position faisant allusion au malheur. Ainsi, le Prophète a voulu viser le 98e jour de l’année depuis le premier Tichri (qui est une allusion aux 98 Malédictions de Dévarim) qui est aussi le 275e jour depuis le premier Nissan (valeur numérique du mot רעה - ra’a - mauvaise).
Ainsi, lorsque ‘Hechvan et Kislev sont défaillants (mois de 29 jours), le jour "prédestiné au malheur" (le 98e jour depuis Tichri ou 275e jour depuis Nissan) coïncide avec le 10 tévét.
Lorsque ‘Hechvan est défaillant et Kislev entier (mois de 30 jours), ce jour coïncide avec le 9 tévét. Lorsque les mois de ‘Hechvan et Kislev sont tous d’eux entiers, il coïncide avec le 8 tévét.
Le 10 tévét tombe alors le 100 jour de l’année depuis Roch Hachana (en allusion dans l’expression de Yé’hezkel (24,1) : "le 10e jour du 10 mois" : 10x10 = 100).
[Drachot ‘Hatam Sofer - 8 tévét p.78].

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-> Le 10 tévét est le jour où la destruction du Temple a été décidée, et son exécution fut scellée dans le Ciel pour le 9 Av, deux ans et demi plus tard [c’est en fait le 10 tévét qu’aurait dû avoir lieu l'exil des Bné Israël et le non le 9 Av. Mais Hachem eut pitié d’eux et ne les exila pas en plein hiver, ce qui aurait causé leur mort certaine. Il attendit donc jusqu’à l’été - midrache Tan’houma Tazria 9].
Et de même chaque année en ce jour du 10 tévét, on décide au Tribunal céleste si le Temple sera ou non reconstruit.
[‘Hatam Sofer]

=> C’est la raison du jeûne, non seulement en tant que jour de deuil et de téchouva, mais surtout pour annuler un mauvais décret qui pourrait être promulgué en ce jour.
(à noter que "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction" - guémara Yérouchalmi Yoma 1, 1)

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Plusieurs évènements sont arrivés le 10 Téveth. On peut citer :
1°/ Les 3 Prophètes ’Hagaï, Zékharya et Malakhi décédèrent le 10 tévét. [Chalchélet haKabala]

2°/ En ce jour Hachem décréta sur Caïn d’être errant et de parcourir le monde pour obtenir le pardon d’avoir tué Abel. [rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Devach]

3°/ Yaakov Avinou fut enterré en ce jour. [‘Hatam Sofer]

4°/ Yossef haTsadik fut vendu en ce jour. Et de même que la vente de Yossef fut la cause de la descente des Béné Israël en Egypte et de leur asservissement [et d’après le Zohar ‘Hadach Vayéchev, la cause de tous les exils], de même le siège de Jérusalem déclencha le processus de la destruction du Temple.

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+ Le 10 tévet = le seul jeûne pouvant potentiellement tomber à Shabbath :

-> "La parole de D. me parvint ... le 10e mois, le 10e jour du mois, en disant : 'Fils de l'homme, écris pour toi le jour [de la semaine], ce jour même' ; le roi de Bavel mit le siège à Jérusalem ce jour même" (Ye'hezkel 24,1-2)

-> "Ces 4 jeûnes sont parfois repoussés lorsqu'ils tombent un Shabat, à l'exception du 10 Tévèt qui ne tombe jamais un Shabbat ... et même s'il tombait un Shabbat, il n'aurait pas été permis de le repousser à un autre jour, car il est écrit : 'ce jour même', comme pour Yom Kippour"
[Aboudraham - Séder Tefilat Hataaniot]

-> Cette déclaration d'Aboudraham est citée dans Beth Yossef (Ora'h 'Haïm 550) qui ajoute : "Je ne connais pas sa source".
Certaines autorités affirment que l'opinion d'Aboudraham se retrouve dans les Techouvot Haguéonim. Cependant, Rachi (Meguila 5a) et Rambam (Hilkhot Taaniot 5.5) affirment que, si le 10 Tévèt était tombé un Shabbat, le jeune serait repoussé au lendemain. [Minhagué Maharil (Hilkhot Chiva Assar BéTamouz VéTicha BéAv 1) fait la même remarque. ]

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Devach - Vol.2 ; drouch 12) calcule que l'année où le roi de Bavél a commencé le siège de Jérusalem, le 10 Tévèt tombait un Shabbat. Il explique que c'est la raison pour laquelle D. dit au prophète Yé'hezkel (24,1-2) d'écrire le jour de la semaine : le prophète reçut l'ordre d'inscrire le fait que le malheur commémoré par le jeûne d'Assara BéTévèt a eu lieu un Shabat, et le jeûne lui-même devrait donc être observé même si la date coïncidait avec un Shabat.

-> Le rav 'Haïm Soloveitchik de Brisk écrit : "Telle est la différence entre tous les autres jeûnes et le 10 Tévèt : tous les autres jeûnes sont basés sur des événements et doivent être observés le mois [où ils se sont produits], comme le disent les versets, et peuvent être reportés. Mais à propos du 10 Tévèt, il est écrit : 'ce jour même' Yé'hezkel (24,1-2). Par conséquent, c'est une halakha qui s'applique spécifiquement à ce jour, et il ne peut pas être reporté au lendemain". [il est donc maintenu même s'il était amené à tomber un Shabbath]

-> Le rav David Hofstedter (Darach David) aborde ce sujet que le 10 Tévet n’est pas contre-indiqué pour tomber pendant le Shabbath. Il explique :
La dégradation spirituelle du peuple juif depuis son entrée en terre d’Israël jusqu'au la destruction du Temple ('hourban) provenait de la grande abondance matérielle dont il jouissait et de sa poursuite de la richesse.
La Torah nous met en garde : "Garde-toi d'oublier Hachem, ton D. ... Peut-être que, lorsque tu auras mangé et que tu seras rassasié, que tu auras bâti de belles maisons où tu vivras, que ton gros et menu bétail aura prospéré, que tu auras amassé une abondance d'argent et d'or et que tes biens se seront multipliés, ton cœur s'enorgueillira et tu oublieras Hachem ton D. qui t'a fait sortir de la maison d'esclavage qu'était l'Egypte." (Ekev 8,11-14).
Avant la destruction du Temple, les prophètes avaient déjà mis le peuple en garde contre la poursuite excessive des biens matériels à cette époque et qui a fait négliger le service divin.
[voir Yéchayahou 22.13 qui condamne : "la réjouissance et la joie, l'abattage de gros et menu bétail, la consommation de viande et de vin - 'mangez et buvez car demain nous mourrons'." ]

Cette faute doit être rectifiée en réduisant l'abondance matérielle, ce qui incite les Bné Israël à revenir au service de leur Créateur. C'est pourquoi la richesse matérielle du peuple juif cessa à la destruction du Temple, comme le dit la guémara (Sota 48a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, il n'est pas de jour sans malédiction, la rosée ne tombe pas pour amener la bénédiction et le goût [délicieux] des fruits s'est perdu". Lorsque le peuple juif souffre d'une perte de prospérité, cela l'encourage à se tourner vers D. et à L'appeler ; cela corrige la faute que la Torah décrit comme "oublier Hachem".

La perte de l'abondance matérielle débuta le Dix Tévet, lorsque Névou'hadnetsar commença le siège de Jérusalem (II Méla'him 25.1). A cette époque, une terrible famine se répandit dans la ville, comme le raconte la Meguilat Eikha (4,4) : "De soif, la langue du nourrisson se collait à son palais. Les enfants demandaient du pain, mais personne ne pouvait leur en donner".
Cette faim et cette soif étaient la conséquence de la poursuite de la richesse et de l'oubli de D., comme le dit le prophète Yéchayahou (5,11-13) : "ceux qui se lèvent tôt le matin et recherchent le vin alcoolisé, qui restent tard la nuit lorsque le vin brûle en eux. La harpe et la lyre, le tambourin et la flute, et le vin, sont leurs festivités, et ils n'observent pas les actes de D. ni ne voient l'œuvre de Ses mains. C'est pourquoi Mon peuple fut exilé par manque de connaissance, ses hommes vénérables mourront de faim et ses masses seront assoiffées."
=> Non seulement la faim était une punition pour les fautes des Bné Israël, mais c'était aussi le début du processus de réparation de leurs fautes. La perte de l'abondance matérielle conduisit en effet le peuple à cesser sa recherche du matériel, à se repentir et à revenir vers D.

Il semble donc que le jeûne du 10 Tévèt ne soit pas seulement un commandement destiné à encourager la téchouva, comme c'est le cas des autres jeûnes. Il est également le moyen, pour le peuple juif, de se détacher de la poursuite des plaisirs physiques, ce qui était à l'origine de leurs fautes.
En utilisant le 10 Tévèt pour couper cet attachement par le jeûne, nous réparons l'oubli de D. qu'ont causé les excès matériels.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons comprendre pourquoi jeûner le jour d'Assara BéTévèt ne présente aucune contradiction avec le respect du Shabbat. Shabbat est la source de toute bénédiction matérielle pure et convenable, et le jeûne du 10 Tévèt complète le Shabbat en mettant toute cette abondance à sa bonne place, comme un moyen de servir Hachem. En observant le jeûne du 10 Tévèt, nous prenons conscience du but fondamental du Shabbat. Ainsi, ses bénédictions pourront-elles se réaliser de façon optimale.'

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b'h, sur la notion de jeûnes :
- Les jeûnes : http://todahm.com/2022/08/07/les-jeunes
- Le sens d'un jeûne : http://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

Le Temple a été détruit du fait que les juifs ne récitaient pas la bénédiction [consacrée] avant l'étude de la Torah.
[guémara Nédarim 81a]

-> Rabbénou Yona note : "autrement dit, la Torah n'était pas assez importante à leurs yeux pour qu'ils jugent qu'elle méritait une bénédiction".

-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) commente :
Il leur paraissait logique de réciter la bénédiction sur de la nourriture, sur le pain, de réciter la bénédiction : "Qui étend la terre sur les eaux" (roka aarets al hamayim), de réciter une bénédiction sur chaque respiration.
Car ils étaient conscients que dès l'instant où ils sortiraient leur tête de l'eau après l'y avoir plongée un moment, ils apprécieraient d'autant plus une bouffée d'air frais.
Mais ils ne ressentaient pas que la Torah était au sens simple du terme, leur oxygène, leur pain, en plus de toutes les profondeurs qu'elle recèle.
Le reproche qui leur est fait se situe à ce niveau, et c'est pourquoi le Temple fut détruit.

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+ Se rappeler de notre étude de la Torah :

-> C'est une erreur de dire que c'est grâce à sa brillante intelligence qu'untel est meilleur en Torah qu'un autre.
C'est un cadeau de Hachem qui peut revenir à tout un chacun, lui offrant la possibilité d'analyser et de comprendre dans leur profondeur des choses compliquées, s'il implore son Créateur avec des larmes.
[rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 1)]

-> Dans la guémara (Nida 70a), il est aussi écrit que pour devenir un sage en Torah, il faut faire 2 choses : étudier beaucoup (yarbé béyéchiva), et supplier Hachem (yévakéch ra'hamim), Lui qui détient la 'hokhma, de nous donner le mérite de comprendre.

-> Réciter les bénédictions sur la Torah mot à mot avec ferveur et joie est une ségoula très propice pour se souvenir de ce qu'on étudie et ne pas l'oublier.
[Noda biYéhouda - Tsaal'h (guémara Béra'hot 64a)]

A l'inverse, celui qui néglige ces bénédictions, et étudie sans les dire ou les prononce sans la kavana appropriée, ne pourra pas mériter que ses enfants deviennent des Talmidé 'Hakhamim, car cela montrerait que la Torah n'est pas assez importante à ses yeux (Tour chap.47, Ran Nédarim 81a).

-> Rachi (guémara Avoda Zara 8a) écrit : Celui qui oublie ce qu'il étudie devra, dans la 4e bénédiction de la Amida ('honen hadaat), prolonger sa prière et supplier Hachem de lui accorder de la mémoire.

[le fait de s'allonger sur la prononciation du mot "zikaron" du kidouch du vendredi soir, est une aussi ségoula pour la mémoire]

-> Celui qui demande une chose qui fait la Gloire de Hachem, par exemple de mériter de comprendre la Torah et supplie D., alors Hachem écoutera sa supplique même si cette personne n'a pas assez de bonnes actions.
[Séfer 'Hassidim - chap.131]

[Lors de la destruction du Temple,] Hachem était seulement "comme un ennemi" (Eikha 2,4).
Dans Sa colère se cachait un amour profond pour Israël.

[midrach Eikha 2,8]

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-> D'une part, l'exil semble être un châtiment, une expression de la colère de Hachem à cause des méfaits d'Israël.
C'est une vérité ... car il existe une relation entre D. et Israël qui dépend de sa conduite : si Israël est méritant, il sera récompensé et s'il faute, il sera puni.

Mais au-delà de ce lien, il existe une relation plus profonde, un niveau auquel les juifs sont "les enfants de Hachem, votre D." (Dévarim 14,1).
Un père n'aime pas son fils parce qu'il est intelligent ou parce qu'il lui obéit, mais parce qu'il est son fils.
Cet amour est essentiel, fondamental et permanent. Même lorsqu'un fils n'a aucune qualité, son père l'aime de tout son cœur.
C'est de cette façon que Hachem aime Israël. Quelle que soit notre conduite, nous sommes Ses enfants.

Ainsi, les manifestations externes de la destruction du Temple reflètent la colère. Pourtant, lorsque les non-juifs sont entrés dans le Saint des saints du Temple, l'amour de D. envers les juifs y était flagrant par l'image des chérubins enlacés ...
D'une manière subtile, que seule Sa sagesse fondamentale envisage, Hachem guide le processus de développement de Son fils.
En effet, bien que la destruction du Temple et l'exil semblent être une descente pour le peuple juif, le but de D. était d'élever le peuple juif à un niveau encore supérieur.

Nos Sages (midrach Abba Gourion) déclarent que le jour où le Temple a été détruit, le machia'h est né ...
La destruction du Temple a entamé la préparation à la Délivrance.
Caché derrière la chute du peuple juif était le désir de Hachem de faire venir le machia'h et d'élever Israël, et l'humanité à un état de plénitude.

D'après la guémara (Pessa'him 87b), l'exil est la graine de laquelle poussera la Délivrance.
Une graine doit se décomposer totalement dans la terre avant de pouvoir germer et produire une plante.
De même, la destruction du Temple et notre exil ont pour but de débarrasser Israël de tous ses aspects superficiels, et de lui permettre de fleurir dans la Délivrance.

De plus, de même que lorsque l'on récolte des plantes, la quantité dépasse très largement celle des graines plantées. La plantation d'Israël à travers l'exil poursuit le même but. Notre peuple a erré d'un pays à l'autre pour accomplir une mission Divine unique.
[Méam Loez - Eikha (Appendice)]

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-> Le poids des péchés d'Israël a été placé sur le Temple.
Au lieu d'exterminer le peuple juif, Hachem a déversé Sa colère sur le bois et les pierres.
Certes, le Temple a été détruit mais le Temple spirituel existant dans le cœur de chaque juif est resté intact.
[Méam Loez - Eikha 1,14]

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-> Rabbi Yo'hanan a déclaré : "Cette nuit-là [de la destruction du Temple], aucun cantique n'a été récité dans les sphères célestes ni sur terre. La lumière n'a pas été révélée dans le monde".
[Méam Loez - Eikha 1,2]

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-> Les nations attendaient avec impatience la chute de Jérusalem. Elles savaient que le 9 Av était un jour néfaste pour le peuple juif et avaient toujours espérées réaliser leur désir de détruire le Temple en ce jour.

Cependant, lorsque le jour de la destruction arriva ... du ciel, Hachem a envoyé 4 anges, tenant une torche, venus incendier le Sanctuaire.
L'envahisseur a passivement assisté à la mise au feu sans intervenir.
[Méam Loez - Eikha 2,16]

-> Lorsque D. décréta la chute de Jérusalem, tous les moyens de protection humains s'avérèrent impuissants à l'empêcher ...
Comme la Torah interdit de compter les hommes un par un, le roi Agrippas à l'époque du 2e Temple, a demandé que les Cohanim mettent de côté un rein de chaque agneau pascal offert par chaque groupe cette année-là.
Le total de reins a été de : 1 200 000.

Etant donné que chaque agneau pascal était mangé par un minimum de 10 personnes, Agrippas a estimé la population juive à plus de 12 millions de personnes. [guémara Pessa'him 64b]
[...]

Le midrach (Eikha 1,4) rapporte [qu'avant la destruction du Temple,] chaque fois qu'un habitant de Jérusalem visitait une ville, on lui préparait un fauteuil pour qu'il puisse s'allonger [et les gens se rassemblaient autour de lui] pour écouter sa sagesse.
[Méam Loez - Eikha 1,1]

-> "Les portes [de Sion] se sont enfoncées dans le sol" (Eikha 2,9)
Nébuzaradan, le général envoyé par Nabuchodonosor pour conquérir Jérusalem, a assiégé la ville.
Pendant 3 ans et demi, il s'est évertué à pratiquer une brèche dans les murailles. Il était sur le point de donner ordre à ses troupes de faire demi-tour lorsque Hachem a fait germer une idée dans son esprit.
En mesurant les murailles de Jérusalem, il a remarqué qu'elles s'enfonçaient chaque jour de 2 palmes et demi dans le sol (plus de 20 cm par jour!).
Nébuzaradan et ses soldats ont attendu patiemment et bientôt, les murailles se sont complètement enfoncées dans la terre.

Comment les murailles sont-elles restées intactes?

La guémara (Sota 9a) explique que comme c'était le roi David qui les avait construites, elles avaient en elles une mesure d'éternité.
Le midrach (Bamidbar rabba 15,13) rapporte que lorsque Salomon a fait entrer l'Arche sainte au Temple, les murailles se sont soulevées pour laisser passer l'Arche.
Comme [les murailles] ont témoigné beaucoup de respect à la Présence Divine, Hachem leur a évité d'assister à l'humiliation du Temple [en ne les détruisant pas et en les faisant se rentrer dans le sol!]
[Méam Loez - Eikha 2,9]

Pour le peuple juif, Jérusalem n'est pas seulement une ville mais un "être vivant" : ses pierres ont un cœur et ses murailles versent des larmes.

Après la destruction de la ville, les routes de Sion ont pris le deuil.
De même qu'un endeuillé se laisse pousser les cheveux, les routes de Sion ont été envahies par des herbes folles, une manifestation physique de son chagrin.

[Méam Loez - Eikha 1,4 : "Les routes de Sion sont en deuil"]

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+ "Jérusalem : Est-ce là la ville qu'on appelait le summum de la beauté, la joie de toute la terre" (Eikha 2,15)

-> "De Sion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2)

-> "Comme elle se dresse magnifique, joie de toute la terre, la montagne de Sion (Jérusalem)" (Téhilim 48,3)

-> "10 mesures de beauté sont descendues dans le monde. Jérusalem en a pris 9 et le reste du monde, une" (guémara Kidouchin 49b)

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-> Jérusalem n'avait aucun besoin de se flatter, elle était "la joie de toute la terre", et toutes les nations reconnaissaient sa beauté, sans éprouver la moindre trace de jalousie.
D'ailleurs, les rois des pays lointains construisaient des palais en terre sainte pour jouir de sa beauté.

Les mots : kélilat yofi (le summum de la beauté - כלילת יפי) ont la même valeur numérique (596) que le nom : "Jérusalem" (ירושלים) ...

La [forte] présence de la Présence Divine (chékhina) elle-même [à Jérusalem] ajoutait à la joie et la beauté de la ville sainte.
[Méam Loez - Eikha 1,15]

Sale juif!

+ Sale juif! :

-> A l'époque de la destruction du Temple, le terme "juif" était devenu un qualificatif injurieux, au point que lorsque 2 prostituées se sont lancées des insultes et des railleries dans les rues d'Achkelon, l'une s'est moquée de l'autre en lui disant : "Ton visage ressemble à celui d'un juif!"

Lorsque par la suite, elles se sont réconciliées et se sont demandé pardon, l'une a dit à l'autre : "Je peux tout te pardonner sauf d'avoir dit que je ressemblais à un juif!"

[midrach Eikha 1,39]