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La Chékhina souffre en exil

+ La Chékhina souffre en exil :

-> L'exil a été décrété pour nous en tant qu'expiation de nos fautes, en tant que substitut au Guéhinam.
Nos Sages commentent le verset : "Et voici qu'une sombre et grande frayeur tomba sur lui [Avraham]" (Lé'h Lé'ha 15,12) : "frayeur" fait référence à l'exil de Babylone, "sombre" fait référence à celui de Grèce, "grande" fait référence à celui de Médée-Perse, et "tomba sur lui" fait référence à Edom.

Dans cette vision, Hachem informe Avraham que le Temple sera un jour détruit et qu'il n'y aura plus de korbanot (sacrifices) pour expier pour ses descendants. Ils devraient alors endurer soit l'exil, soit le Guéhinam. Avraham choisit l'exil.
Il dit : "Mieux vaut que mes enfants soient soumis aux royaumes [des autres nations] et non à Guéhinam".

La souffrance que nous endurons en exil n'est pas seulement la nôtre. La Présence Divine (Chékhina) partage notre douleur et pleure chaque nuit sur les épreuves de l'exil.
Le Zohar (midrach Eikha 112a) précise :
"Au milieu de la nuit, la Chékhina monte à Tsion, le lieu où se trouvaient le Kodech Kodachim. Elle voit que l'endroit où elle reposait autrefois n'est plus que ruines désolées. Elle éclate en larmes et en sanglots, et dans Sa douleur, elle monte en haut et descend en bas. Elle regarde l'endroit où se trouvaient les Chérubins et pousse des cris amers, élevant la voix et disant : "Mon lit! Mon lit! Le lieu de ma demeure!
Il est écrit à ce sujet : "Sur mon lit, la nuit" (al michkavi balélot - Chir haChirim 3,1) = il s'agit du lit sur lequel reposait autrefois la Chékhina.
"Mon lit! Mon sanctuaire! La place des bijoux précieux qui se trouvaient autrefois derrière le rideau et à la place des kaporét" = il s'agit du lieu sur lequel 600 000 anges saints se sont penchés, qui sont appelés "joyaux précieux"."

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-> Notre exil actuel aurait dû prendre fin il y a longtemps (le Abir Yaakov rapporte que la guéoula aurait due avoir lieu au début de l'année 5000, soit plus de 780 ans!), mais il se poursuit puisque nous n'avons pas réussi à faire pleinement téchouva sur nos fautes qui l'ont causé en premier lieu.
L'exil est un fardeau non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour la Chékhina, qui souffre terriblement de la situation du peuple juif en exil.

C'est ainsi que le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Nitsavim) explique le verset : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem, votre D. : les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers, tout le peuple d'Israël ... pour conclure une alliance avec Hachem" (Nitsvaim 29,9-11).
Moché a fait entrer toute la nation juive dans une alliance avec Hachem. Toutes les âmes des générations futures sont descendues du Ciel pour y prendre part, comme nous l'apprend le verset suivant : "Ceux qui sont ici avec nous aujourd'hui devant Hachem notre Dieu, et ceux qui ne sont pas ici avec nous aujourd'hui" (Nitsavim 29,14 ; midrach Tan'houma Nitsavim 3 ; Kli Yakar).

Lorsque Moché a prévu la durée de l'exil final, il ressentit une terrible douleur pour le sort de la Chékhina, comprenant que cette douleur de la Présence Divine en exil est infinie.
C'est pour cette raison que Moché était si bouleversé par la durée de l'exil. Il avertit les Bnei Israël que cette durée dépendrait entièrement de leurs actes. S'ils continuaient à fauter, l'exil durerait bien plus longtemps que nécessaire.

C'est le sens du verset :
- "Vous êtes tous debout aujourd'hui" = Il s'adresse à l'ensemble de la nation juive, y compris à toutes les âmes qui naîtront à partir de ce moment jusqu'à la dernière génération. Il leur expliqua que la Chékhina souffrirait de terribles douleurs tout au long du l'exil, un chagrin sans nom ni mesure.
- "Les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers" = Il s'agit de nos Patriarches, de nos Matriarches, des prophètes, des tsadikim et des dirigeants de la Torah à travers les générations. Ils crient et plaident tous devant Hachem : "Où est la sainte Chékhina? Elle a été chassée de sa maison et souffre tant dans son exil!"
- "Tout le peuple de Israël" = De qui tout dépend-il? Qui a le pouvoir de mettre fin à l'exil? Cela dépend de "tout le peuple de Israël". Chaque juif peut hâter la guéoula. Chacun d'entre nous doit comprendre que la douleur du peuple juif en exil, et la douleur que la Chékhina endure avec nous, sont dues à nos propres mauvaises actions. Si nous faisons sincèrement téchouva, nous mériterons l'accomplissement du verset "Tsion sera racheté par la justice, et ses pénitents par la charité" (Yéchayahou 1,27).

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-> Le Zohar ('Hadach - midrach Eikha 112a) explique que pendant toute la durée de l'exil, la Chékhina pleure chaque soir à minuit et déplore son triste sort dans l'exil. À ce moment-là, tous les mondes du Ciel frémissent et pleurent avec elle. Les ancêtres, les mères, les 12 tribus, Moché et toute sa génération, ainsi que tous les juifs du monde entier, tous pleurent et implorent Hachem pour la douleur de la Chékhina, demandant combien de temps la souffrance de la Chékhina doit durer.

"Pendant [les 3 semaines], il faut éradiquer la sinat 'hinam (haine gratuite) et tous les aspects d'un mauvais œil.
Même si on ne regarde personne de haut, mais si on ne se concentre pas sur le bien [qui est en eux], cela peut être considéré comme une sinat 'hinam.
Nos Sages nous disent : "Une génération où le Temple n'est pas reconstruit, c'est comme s'il avait été détruit dans cette génération".
Avec un bon œil [sur chaque autre juif], le Temple sera reconstruit".
['Hidouché haRim]

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-> " L'attribut d'avoir un bon œil peut purifier une personne [de toutes ses fautes] "
[Chem miChmouël - Béaaloté'ha]

-> Le Tana d'Eliyahou (Rabba 28) écrit :
"Hachem dit aux Bné Israël : 'Mes enfants bien-aimés ... qu'est-ce que je vous demande ? Seulement que vous vous aimiez les uns les autres et que vous vous honoriez les uns les autres".

+ La émouna consiste à croire en Hachem même lorsque nous ne voyons pas Sa bonté, même lorsque les choses sont difficiles, et à croire que tout est pour le bien.
Il est important de discuter de la émouna à cette période de l'année, car la destruction du Temple est le résultat d'un manque d'émouna en Hachem.

Rabbi Ména'hem Mendel de Patilch (petit-fils de rabbi Ouri de Strelisk) évoque les dates des 4 jours de jeûne (liés au Temple) fixés par le calendrier juif. Il s'agit du 17 (de Tamouz), du 9 (d'Av), du 10 (de Tévét) et du 3 (de Tichri).
Ces dates sont : 17+9 = 26 soit : יהוה (Hachem = Nom Divin de miséricorde/bonté) et : 3 + 10 = 13 soit la valeur de : אחד (un - é'had).
Les jours de jeûne ont pour but de rétablir notre émouna dans le fait que : Hachem est Un (יהוה אחד)
Par le mérite de notre émouna, même dans ces moments difficiles (destruction de Jérusalem, avec toutes nos souffrances ensuite en exil), alors le Temple sera reconstruit.

[il en est de même dans notre vie, si nous gardons émouna, que nous restons convaincus que tout est pour notre bien même dans nos moments difficiles/obscurs, alors grâce à ce mérite on s'amène notre délivrance personnelle. ]

"Depuis le jour où le Temple a été détruit, Hachem n'accorde pas de bonté aux juifs sans prière".
[Rokéa'h]

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-> La haftara du 9 Av décrit la destruction du Temple.
Parmi les descriptions, on peut lire : "Il n'y a pas de raisins sur les vignes, il n'y a pas de figues sur le figuier" (Yirmiyahou 8,13). Pourquoi cela est-il mentionné?
Le manque de fruits semble banal et insignifiant lorsque nous discutons d'un fait aussi grave que la destruction du Temple.

[Un survivant de l'Holocauste a raconté l'histoire de sa survie. Il a notamment sauté d'un train en marche en direction des camps. Quelqu'un qui écoutait l'histoire lui a demandé : "Était-ce un jour chaud ou un jour froid?".
Le survivant a répondu : "Je vois que vous ne comprenez pas. Ma vie a été sauvée! Quelle différence cela fait-il qu'il ait fait chaud ou froid ce jour-là? Ma vie a été sauvée!"
Le sujet de la météo, alors que la vie d'une personne était en jeu, ne semble pas pertinent. De même, lorsque nous discutons de la destruction du Temple, il semble hors de propos de mentionner qu'il n'y avait pas de fruits sur les arbres. ]

En fait, le verset dit qu'après la destruction du Temple, même les fruits ne pousseront pas sans prière.
Lorsque Shlomo était roi, il est décrit que : "chacun sous sa vigne et sous son figuier" (I Méla'him 5,5) = grâce aux korbanot offerts au Temple, il y avait [naturellement] beaucoup de bénédictions/bontés, et tout le monde avait du raisin, des figues, et tout ce dont il avait besoin.
Mais maintenant, après la destruction du Temple, tout ne vient que suite à nos prières.
[rav Elimélé'h Biderman]

9 Av – Le Temple = notre source de vie

+ 9 Av - Le Temple = notre source de vie :

-> Le Temple est appelé "Beit 'hayénou" (la maison de notre vie).
Par exemple, tous les lundis et jeudis, nous disons à cha'harit : "Que Sa volonté soit de rétablir la maison de notre vie".
Dans les bénédictions de la haftara, nous demandons à Hachem : "Aie pitié de Tsion, car c'est la maison de notre vie."
Quelle est la signification de cette expression?

"Beit 'hayénou" signifie que notre nation est vivante lorsque nous nous attachons à Hachem.
Il est écrit : "Vous qui vous attachez à Hachem, êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
[ "J'ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, choisis la vie!" (Nitsavim 30,19) = qui va choisir de la mort et la malédiction? On voit encore que seul celui qui choisit de s'attacher à Hachem est considéré comme vivant (le reste étant tellement vide, éphémère en comparaison). ]

Nos âmes sont vivantes lorsque nous nous attachons à Hachem. Plus nous nous éloignons de notre attachement à Lui, moins nous sommes vivants.
Et plus nous nous éloignons de Tsion et de Jésuralem, plus nous nous éloignons du Beit 'hayénou, moins nous sommes vivants.

Chaque 9 Av, nous faisons le constat que nous avons perdu encore une mesure de vie dans le dynamisme spirituel du peuple juif [de part l'absence du beit 'hayénou - Temple].
Chaque 9 Av, nous sommes moins vivant que le 9 Av précédent, et en prenant conscience de ce que pourrait être l'état du peuple juif, d'à quel point D. ne peut pas se révéler dans le monde, et d'à quel point notre relation de proximité avec papa Hachem est actuellement faible/dissiumlé, nous prenons le deuil de cette énorme perte (qui chaque année s'accroît, d'où une dose de deuil supplémentaire!).
[assez, cela ne peut pas durer plus longtemps! ]
[d'après rav Eliya Brundy]

9 Av – Que la Torah soit importante à nos yeux !

+ 9 Av - Que la Torah soit importante à nos yeux !

-> Le premier Temple a été détruit à cause des 3 péchés capitaux : l'idolâtrie, le meurtre et l'adultère. [guémara Yoma 9b]
-> Ils ne récitaient pas la bénédiction de la Torah avant de l'étudier. [guémara Nédarim 81a] = le Temple a été détruit car bien qu'ils étudiaient la Torah, il ne récitaient par les bénédictions sur la Torah.
Le Ran explique que la racine de ce comportement était qu'ils n'appréciaient pas la grandeur de la Torah, et ainsi ils ne pensaient pas qu'il était nécessaire de dire une bénédiction.
Selon le Ba’h (Choul’han Aroukh - OH 47:2), ils étudiaient bien la Torah, mais pour eux cette étude était comme tout autre savoir, et en ce sens à leurs yeux il n’était pas vraiment utile qu’on y récite une bénédiction dessus.
[est-ce que nous sommes vraiment mieux qu’eux?
Par exemple : est-ce que nous recitons dans les bénédictions du matin celles sur la Torah avec une joie et fierté d’avoir le mérite de pouvoir l’étudier? ]

=> Comment concilier ces 2 raisons (les 3 fautes cardinales et le manque de valorisation de la Torah)?

-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah". [guémara Kidouchin 30b]

-> Si l'étude de la Torah protège une personne du péché, comment la génération de la destruction du Temple, qui a étudié la Torah, a-t-elle pu violer les 3 péchés capitaux? Comment ont-ils pu tomber si bas alors qu'ils étudiaient la Torah?

La guémara répond : "Parce qu'ils n'ont pas fait les bénédictions sur la Torah" = ils n'ont pas apprécié leur étude.
Hachem leur a fait ce merveilleux cadeau (la Torah) et ils n'ont pas ressenti le besoin de Le remercier. Et sans une juste appréciation de la Torah, ils ne pouvaient pas en profiter.
La Torah ne pouvait pas les protéger de leur yétser ara parce qu'ils n'appréciaient pas la Torah à sa juste valeur.
Le Temple a ainsi été détruit parce qu'il n'accorder pas assez d'importance, de valeur, au fait de pouvoir étudier la Torah. [on ne l'étudie pas comme on le ferait avec la philosophie, l'histoire, la médecine, ... car étudier la Torah c'est se lier avec Hachem! ]

C'est le message de la destruction du Temple = la Torah est l'outil le plus puissant dont dispose le peuple juif pour se connecter à Hachem.
Cependant, elle ne nous relie à Lui que si nous apprécions pleinement la grandeur de la Torah.
Nous devons nous efforcer de l'apprécier à sa juste valeur, afin qu'elle nous protège et nous relie à Hachem.

[Prendre le deuil de Jérusalem, c'est également prendre le deuil du fait que nous n'avons pas assez en estime la grandeur de la Torah, que nous ne lui accordons pas de temps et d'importance à nos yeux. (ex: qu'en nous avons du temps libre est-ce que nous préférons un bon film ou bien de la Torah? )]

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-> Le rav Elya Ben Wachtfogel enseigne :
Lorsque le peuple juif a une véritable appréciation de la Torah et que certaines personnes fautent à cause de leurs tentations, les valeurs fondamentales de la Torah sont toujours intactes. Dans ce cas, il suffit de punir les fauteurs et il n'est pas nécessaire de faire un 'hourban (destruction).
Cependant, si la source du péché est leur sens corrompu des valeurs, si la faute vient d'un manque d'importance de la Torah à nos yeux, alors il faut un 'hourban.
Cela n'aidera en rien de punir les fauteurs individuels. Si, en tant que peuple, ils sont tombés si bas qu'ils n'accorde pas de valeur à la Torah, c'est déjà un 'hourban.
La maison s'écroule déjà. C'est comme une maison pleine de termites. Elle ne peut pas être réparée ; elle doit être démolie et reconstruite à partir de zéro.
[...]
Chaque personne vit avec un ensemble de valeurs. Celui qui perd l'importance de la Torah à ses yeux, alors il la remplacera par une valeur différente.
[...]

Le midrach (Eikha rabba 16,5) enseigne : les juifs ont fauté doublement, comme il est dit : "Fauté, Jérusalem a fauté (‘hété ‘hétéa), aussi est-elle devenue impure" (Eikha 1,8). Et ils ont été punis doublement : "elle a reçu de la main du Seigneur double peine pour toutes ses fautes" (Yéchayahou 40,2). Et ils seront réconfortés doublement, comme il est dit : "Consolez, consolez, Mon peuple" (na'hamou, na'hamou, ami - Yéchayahou 40,1).

1°/ Double faute :
Lorsqu'il est dit que les juifs ont doublement fauté, cela ne signifie pas qu'ils ont beaucoup fauté. Cela signifie qu'ils ont fauté, non pas à cause de leurs mauvaises tentations et non pas parce qu'ils avaient un yétser ara si grand.
L'importance de la Torah à leurs yeux était si faible qu'ils étaient capables de l'échanger contre des choses totalement futiles, au final vide. La "double faute" comprenait la faute proprement dite, ainsi que l'insulte à Hachem qui leur avait donné des ordres. [il y a insulte parce que Hachem nous donne ce qu'Il a de plus précieux = Sa Torah (nous permettant de Le connaître et de se lier avec Lui), et nous on préfère s'occuper par des choses éphémères de ce monde matériel. Quel honte pour Hachem! ]

2°/ La double peine :
Lorsqu'il est dit qu'ils ont été doublement punis, cela signifie qu'en plus de la punition principale, il y a eu une punition secondaire.
Le verset dit : "Le converti parmi vous s'élèvera de plus en plus au-dessus de vous, et vous descendrez de plus en plus bas" (Ki Tavo 28,43).
Si le peuple juif n'observe pas les mitsvot, alors, en plus de la punition, il y aura aussi l'embarras de voir les non-juifs nous dominer.
La guémara (Guittin 56b) dit que quiconque fait souffrir les juifs s'élève au sommet. Même une nation modeste qui afflige les juifs s'élèvera au sommet.
Les juifs souffrent donc doublement : non seulement les non-juifs leur causent des souffrances physiques, mais les non-juifs s'élèvent également dans le processus. La douleur émotionnelle causée par ce spectacle a déchiré les non-juifs.
C'était mesure pour mesure. Ils ont doublement fauté parce qu'ils ont exalté ce qui était dégradé et dégradé ce qui était exalté. [dégradant la valeur de la Torah au profit des choses de ce monde]
C'est exactement ce qu'ils ont reçu en retour : ils ont été abaissés et les ceux qui sont bas ont été exaltés.

3°/ La double consolation :
Le midrach conclut en disant que le peuple juif sera doublement réconforté. Qu'est-ce que cette double consolation?
Bien sûr, la bonté que nous recevrons à l'époque du machia'h ne connaîtra aucune limite. Comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Shabbath 32b), nos lèvres s'useront à force de dire "daï" (nous en avons assez!).
Mais il y aura un deuxième aspect. Outre la bonté, il y aura aussi une inversion des rôles. Nous serons au sommet et les non-juifs seront en dessous de nous. Et nous ne serons pas seulement au-dessus des non-juifs de la classe inférieure. Le prophète a prophétisé (Yéchayahou 49,23) : "Les rois seront vos nourriciers et les femmes nobles vos infirmières" = lorsque machia'h viendra, les rois les plus puissants des nations païennes seront au service des plus jeunes juifs. Et ceux qui ont causé le plus de souffrances aux juifs seront les plus honorés d'être autorisés à servir les enfants juifs.
C'est la double consolation qui viendra dans le futur.

=> La racine de la destruction du Temple est le manque de valorisation de la Torah à nos yeux.
Lorsque le peuple juif voit la Torah comme étant insignifiante à ses yeux (ex: l'étudiant parce que nos parents/entourage le fait, l'étudiant comme on étudie une autre matière comme la philosophie, la médecine, ... ), alors il devient lui-même insignifiant, plus bas que le plus bas des non-juifs.
Mais lorsque Machia'h viendra, le chashivus haTorah reviendra.
Avec le véritable système de valeurs restauré, une fois de plus, les exaltés seront exaltés ; le peuple juif sera exalté, et les non-juifs les plus éminents seront à notre service.
Tout cela est lié à l'importance qu'a la Torah nos yeux, et c'est sur cela que nous devons travailler.
Chaque individu doit travailler à améliorer sa valorisation de la Torah (ex: lorsque nos Sages disent qu'elle leur était plus chère que tous l'or du monde, ils le pensaient réellement car ils avaient travaillé la valeur de la Torah à leurs yeux!).
Nous devrions donc mériter alors la construction du Temple rapidement de nos jours et nous serons doublement consolés.

"Chaque année, pendant ces jours-ci, qui sont ceux de Ben Hametsarim (entre le 17 Tamouz et le 9 Av), a lieu un dévoilement immense de la bonté Divine, car on sait que tout se déroula pour le bien d’Israël lorsque D. jeta sa colère sur du bois et des pierres et évita par là l’anéantissement du peuple juif. Et cela eut lieu parce qu’un immense amour se réveilla à ce moment, dans les mondes supérieurs.
C’est pour cette raison que, chaque année lorsque cette période arrive, la même influence se reproduit, cet amour à notre égard se réveille à nouveau, et une grande bonté et une grande miséricorde se déversent alors sur nous et sur tout le peuple d’Israël."
[rabbi Its'hak de Nach'hiz]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
"Ben Hametsarim est un temps de deuil et de peine en raison de la destruction du Temple qui fut le joyau de notre splendeur.
Néanmoins, nos Sages nous enseignent (Eikha rabba 4,14) que cette destruction contenait un immense bienfait et fut une source de salut pour le peuple d’Israël. En effet, "Hachem jeta alors sa colère sur du bois et des pierres, et non sur son peuple!

Le Imré Noam (paracha Massé) rapporte à ce sujet un enseignement du Arizal selon lequel les mois de Tamouz et de Av sont à mettre en relation avec les yeux.
Et il explique que c’est "pour nous faire savoir que le Créateur ne retire jamais Sa protection ni Sa miséricorde de Son attention, même durant cette période.
Car la source de tout cela demeure la miséricorde Divine, à ceci près qu’elle est dissimulée et non révélée aux yeux de tous."

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[d'un côté, on doit s'attrister que nos fautes ont entraîné la destruction du Temple et un éloignement avec Hachem, mais dans la souffrance Hachem est encore plus proche de chaque juif (ressentant leur douleur), et ainsi cette période difficile est également une source de réconfort car nous voyons "yeux dans les yeux" (Tamouz et Av renvoyant à l'œil), que Hachem nous aime, qu'Il sera toujours notre Père aimant (ménah'em av = on se réconforte à l'idée d'avoir un tel papa!).
Particulièrement durant cette période (ben hamétsarim), on doit obscurcir notre monde (le Temple n'étant plus là), et de là on voit à quel point Hachem est une lumière dans notre vie, à quel point Il compte sur nous, Il nous aime et veut notre ultime bien, Il peut tout faire, ... ]

Le 9 Av = un jour de joie

+ Le 9 Av = un jour de joie :

-> Le midrach (Bamidbar rabba 13,5) dit que le 9 Av n'est pas un jour tragique et douloureux, mais plutôt un jour de joie, un jour où nous devrions être plein de joie.

-> Le 'Hatam Sofer rapporte que Ruth s'est marié et a consommé son mariage avec Boaz le soir du 17 Tamouz. Boaz est ensuite mort.
Ainsi, le 17 Tamouz est l'initiation de la descendance de la dynastie de David, commençant avec la naissance de Oved (grand-père de David), et qui comprend le machia'h.
Le 'Hatam Sofer dit que cela illustre le fait que Hachem fournit le remède avant le malheur.

-> L'après-midi du neuf Av, est né le machia’h (guémara Yérouchalmi Bérakhot 2,4).

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 2e partie - amoud.104) ajoute l'idée que le machia'h, qui célèbre son anniversaire le 9 Av, a été en réalité conçu le 10 Tévét, le jour où le siège de Jérusalem a commencé.
[cela illustre que dans nos tragédies, réside déjà le remède qui nous amènera la joie de la Délivrance.]

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+ L'incroyable enseignement du 'Hatam Sofer :

-> Le ‘Hatam Sofer (Drouch du 7 Adar 5587) écrit que lors de la destruction du Temple, les fautes des Bné Israël furent expiées, comme l’écrit Rachi (sur Yé'hezkiel 20,5 inspiré du midrach Vayikra rabba 7,1) : "Cette haine (suscitée par les Bné Israël lors du veau d’or) était réprimée par Hachem depuis près de 900 ans, depuis la sortie d’Egypte" (jusqu’à la destruction du Temple).
Il est également rapporté
dans un autre midrach (Esther Rabba Péti’ha 11) à propos du verset : "Et voici que lorsque Jérusalem fut assiégée" (Yirmiyahou 38) que "même ce verset n’est pas un malheur mais une joie", car en ce jour, Ména’hem (le Machia’h) est né et Israël a payé sa dette pour ses fautes.
C’est ce qu’enseigne Rabbi Chmouël : Israël a payé une grande dette pour ses fautes au moment où le Temple a été détruit, comme il est dit (Eikha 4,22) : "Ta faute est expiée, fille de Sion".

Le ‘Hatam Sofer poursuit : "C’est pourquoi, si je ne craignais pas (de l’innover), je dirais que le jour du 9 Av en lui-même est un jour de joie et d’allégresse puisqu’il est dit à son sujet : "Ta faute est expiée, fille de Sion, Il ne continuera pas à t’exiler". Mais le deuil et les pleurs de chaque année portent sur la nouvelle destruction, par nos grandes fautes. Car chaque jour, la malédiction est plus grande que la veille et c’est comme si chaque année, le Temple était à nouveau détruit.
Cela signifie qu’il conviendrait en réalité de se réjouir en ce jour sur la destruction passée, mais, comme nos fautes ont retardé le terme de notre délivrance et ajoutent de l’affliction à nos péchés, le deuil actuel repousse la joie passée".

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-> Rabbi Pin’has de Koritz (Imré Pin’has, Ticha béAv 388 ) explique pourquoi le 9 Av est appelé un Moed. Il explique que pour créer, il faut d’abord qu’il y ait destruction. Il en va de même pour le ‘hourban (destruction) où la grande lumière de machia’h (voir midrach Tan’houma, Nasso 11) est précédée par la destruction du Temple.
La destruction du Temple qui s’est réellement produite ce jour-là est donc en fait une partie cruciale de la rédemption. Le but ultime de ce jour spécial est de devenir un Moed, destiné à être le jour où Hachem révèlera Sa lumière. C’est donc intrinsèquement un jour où la célébration est de mise.

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+ La joie au milieu de la douleur :

-> Se souvenir de la destruction de Jérusalem est un cause de chagrin. Pourtant, nous prions pour la reconstruction de Jérusalem à Moussaf de Shabbath, lorsque la tristesse est interdite et que la joie est obligatoire.
=> Comment concilier ces 2 émotions contradictions?

Le visage du 'Hazon Ich rayonnait de joie même lorsqu'il parlait de sujets tristes.
Interrogé à ce sujet, il expliquait : dans Eikha, le prophète Yirmiyahou se lamente de la destruction de Jérusalem, qu'il a pu vivre. Sans aucun doute, lorsqu'il écrit : "[Jérusalem] pleure amèrement dans la nuit et sa larme est sur sa joue" (Eikha 1,2), ainsi Yirmiyahou lui-même pleurait sur cette tragédie.
Pourtant, il a écrit ces mots avec l'inspiration Divine, qui ne peut venir que lorsque le prophète est dans un état de joie.
Nous voyons de là qu'il est possible d'avoir simultanément 2 émotions contradictoires : une personne peut pleurer amèrement sur la destruction de Jérusalem, et en même temps être dans un état de joie.

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+ La lecture de la méguilat Eikha après la venue du machia'h :

-> Des 'hassidim ont un jour demandé à Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, le défenseur du peuple juif : "Rabbi, lirons-nous encore le livre d’Eikha lorsque la Délivrance complète aura eu lieu?"
Il leur a répondu : "Bien sûr, et nous ferons même, pour sa lecture, la bénédiction de Chée'héyanou!"
Ils se sont étonnés : "Comment cela sera-t-il possible?".
Il a alors expliqué : "Après la Délivrance, nous le lirons d’une autre manière ... Ainsi, nous lirons toute cette Méguila avec une nouvelle signification et ce sera un réel bonheur".

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-> Après la rédemption finale, le livre des Lamentations (Eikha) sera réinterprété comme un livre de la rédemption.
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion]

-> Le jour du 9 Av, nous lisons le livre d'Eikha, qui pleure la destruction du Temple, la chute de Jérusalem et l'exil du peuple juif, tout cela au niveau de pschat (sens simple).
Pourtant, en utilisant le niveau d'interprétation drouch, le Ben Ich 'Haï transforme les versets d'Eikha en une description joyeuse de la future rédemption.
En fait, son commentaire d'Eikha s'intitule : "Né'hamat Tsion" (Réconforter Sion).

-> ainsi selon le Ben Ich 'Haï (introduction à son commentaire sur Eikha - Né'hamat Tsion), à l'époque du machia'h, la méguilat Eikha changera, prenant un sens optimiste et joyeux. Elle sera remplie de bénédictions et de réconfort.

De même, Rabbi Binyamin haCohen Vital (dans son commentaire Alon bakhout) présente une approche où il explique les versets de la méguilat Eikha avec un message positif, optimiste et réconfortant.

On a pu voir que Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Likoutim 'hadachim sur le 9 Av) écrit que lorsque le machia’h arrivera, notre lecture de la méguilat Eikha justifiera une bénédiction de Chéhé’hiyanou, réservée aux mitsvot accomplies avec joie.
Eikha n’aura plus de tonalité triste ; au contraire, ce sera une source de réconfort et de joie. De toutes les Méguilot, Eikha sera la plus heureuse. Elle sera lue comme une déclaration de la gloire et de la grandeur qui imprégneront Jérusalem.
Eikha sera comprise comme une comparaison de Jérusalem en temps de ruine avec son état reconstruit.

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Par exemple :

-> Le Ben Ich ‘hai (Né’hamas Tsion, Eikha 1,1) explique comment le 1er passouk d’Eikha sera compris à l’avenir. Il dit que tout comme le peuple juif atteindra une importance spirituelle indépendante et inhérente, il en sera de même pour Jérusalem.
Généralement, indépendamment de la taille et de la population d’une ville, elle dépend presque toujours des ressources des autres villes. Aucune ville ne cultive tous les types de produits ou ne possède toutes les ressources naturelles pour répondre aux besoins de ses habitants. La prophétie de Yirmiya sur Yerouchalayim est une vision de son autosuffisance future.

Ainsi, nous devons comprendre les premiers mots d’Eikha : "eikha yachva badad" (איכה ישבה בדד - le sens simple est : "Hélas! Elle est assise dans la solitude") = Comment se fait-il que Jérusalem soit seule, c’est-à-dire complètement autonome. Toutes les matières premières, les produits nécessaires seront disponibles dans la ville!
Dans le passé, Jérusalem, comme toutes les autres villes, devait compter sur les importations, mais lorsque le machia’h viendra, les gens se demanderont comment Jérusalem échappe aux limitations affectant les autres villes du monde.
Peut-être qu’on avancera la faiblesse démographique de Jérusalem comme tentative d’explication. Mais la suite du verset d’ouverture (1,1) le dément : "a'ir rabatu am" (העיר רבתי עם - la ville sera populeuse) mais cela n’impactera pas son autosuffisance.
Combien de personnes y aura-t-il? Les mots suivants répondent à ceci : "ayéta kéalmana (היתה כאלמנה - le sens simple est qu’ "elle est devenue comme une veuve") le mot "almana" (אלמנה) peut être vu comme la contraction de אל מנה (qui ne peut pas être comptée). C’est-à-dire qu’il y aura tellement de gens dans la future Jérusalem que l’on ne pourra les compter.
Les juifs seront aussi abondants que les grains de sable. (voir Ochéa 2,1)

-> Un autre exemple de la façon dont un verset de Eikha sera compris à l’époque du machia’h est : "La fille de Tsion a vu partir toute sa splendeur ; ses princes, tels des cerfs qui ne trouvent pas de pâturage, s'avancent à bout de forces devant qui les pourchasse" (Eikha 1,6)
[ויצא מבת ציון כל הדרה היו שריה כאילים לא מצאו מרעה]
Ses chefs étaient comme des cerfs qui ne trouvaient pas de pâturage. Ce verset déplore la gloire ayant quitté Tsion.
Le Ben Ich ‘hai (Né'hamat Tsion Eikha 1,6) explique ces mots concernant l’avenir. La Torah est présente dans le monde entier, mais idéalement, doit émaner de Jérusalem : la Torah sortira de Tsion et la parole d’Hachem de Jérusalem (ki mi tsion tétsé Torah ... - Yéchayahou 2,3)
Quand le machia’h viendra, le centre de l’étude de la Torah sera à Jérusalem et c’est de là que la Torah se diffusera du monde entier.
on a : ויצא מבת ציון כל הדר ה =Toute la gloire et la majesté de la Torah émaneront de Tsion et de là, la Torah se répandra au reste du monde.
et : היו שריה כאילים לא מצאו מרעה = (les dirigeants des juifs seront perdus et erreront sans but) : de nos jours, pendant que nous sommes en exil, nous avons besoin d’érudits de la Torah pour être guidés. Cependant, à l’avenir, chaque juif sera un éminent érudit de la Torah.
Les dirigeants juifs (שריה ) seront des bergers à la recherche d’un troupeau à soigner, mais ils n’en trouveront aucun parce que personne n’aura plus besoin de leur instruction.
Les dirigeants de la Torah seront sans pâturage ( לא מצאו מרעה ), mais pour de bonnes raisons.

Un dernier exemple est le verset : "Aux jours de misère et de souffrance, Jérusalem se souvient de tous les biens qu'elle possédait dans les temps passés. Quand son peuple tomba entre les mains du vainqueur et que personne ne vint la secourir, les ennemis, en la voyant, se sont divertis de ses ruines. " (Eikha 1,7).
[ זכרה ירושלים ימ י עניה ומרודי ה בנפל עמה ביד צר ואין עוזר לה ראוה צרים שחקו על משבת הכל מחמדיה אשר היו מימי קדם]
Le Ben Ich ‘haï (Né'hamat Tsion Eikha 1,7) explique que nous allons reprendre une comptabilité avec laquelle générer une facture à présenter à Hachem. Les 2 Temples ont duré 830 ans, tandis que l’exil dure depuis près de 2 000 ans. Pour rééquilibrer les choses, Hachem nous "doit" de bons moments.
on a : זכרה ירושלים ימי עניה ומרודיה כל מחמדיה אשר היו מימי קדם = Jérusalem se souviendra des jours de souffrance ainsi que des bons moments, rééquilibrant le bon et le mauvais. Jérusalem fera alors une comptabilité pour déterminer la récompense qu’Hachem fournira en compensation de toute la détresse et la misère.
et : בנפל עמה ביד צר ואין עוזר לה = pour élucider cela, fournissons une illustration contemporaine en utilisant l’Holocauste comme exemple. Tout au long de cette période, des millions de juifs ont été assassinés par les Allemands avec l’aide des Ukrainiens et les Polonais. En plus de ceux qui ont personnellement infligé de la douleur et causé la mort, il y avait aussi ceux qui étaient au courant de ce qui se passait mais choisirent de garder le silence bien qu’ils aient la capacité d’intervenir. Dans notre "facture", nous demandons à Hachem que les indifférents et les complices passifs ne soient pas considérés comme innocents.
et : ראוה צרים שחקו על משבתה = il y avait des nations qui ont vu notre sort et non seulement, ont fermé les yeux, mais se sont même réjouies. Dans notre appel à Hachem, nous implorons que ces personnes malveillantes soient incluses dans le compte.

Le 9 Av : jour de célébration de l’immense amour d’Hachem envers Ses enfants (les juifs)

+ Le 9 Av : jour de célébration de l'immense amour d'Hachem envers Ses enfants (les juifs) :

-> Le frère du Maharal de Prague, Rabbi 'Haïm (dans son Iguéret haTioul), fait remarquer que dans toute la Méguilat Eikha, il n'apparaît à aucun endroit le nom Elokim qui suggère l'attribut Divin de rigueur mais seulement celui d'Hachem, la Source de toute miséricorde.
Cela, dit-il, afin de nous faire savoir que "dans Sa colère, D. se souvient de Sa miséricorde", et qu'Il ne juge pas son peuple en déversant sur lui tout Son courroux. Car même les souffrances qui doivent être infligées ne le sont qu'avec miséricorde et non avec rigueur et colère.

-> Bien au contraire, c'est précisément au moment où Hachem inflige à un homme des épreuves qui le plongent dans une totale déchéance, que se révèlent la plus grande proximité et l'amour le plus intense.
Voici ce que le 'Ohev Israël' écrit à ce propos (Shabbat 'Hazon) :
"On m'a demandé une fois d'expliquer le midrach selon lequel il n'y eut jamais d'autre jour de Moèd (de solennité) pour Israël comme celui où le Temple fut détruit, ce qui est à priori très étonnant.
Cependant, une intuition me pousse à dire à ce sujet, qu'au moment d'une séparation, l'amour entre 2 êtres se dévoile à son paroxysme. Et, c'est pourquoi, au moment de la destruction du Temple, lorsque les Bné Israël s'apprêtèrent à partir pour un long et dur exil, Hachem se sépara (si l'on peut dire) de Ses enfants et se réveilla alors l'amour profond et intense existant entre Hachem et Ses enfants''.

-> Le Nétivot Shalom explique que l'amour d'un père pour son fils a 3 aspects différents :
- le niveau le plus ordinaire se traduit lorsque le fils se trouve à proximité de son père, que ce dernier s'amuse avec lui et lui offre un cadeau pour lui exprimer l'intensité de son amour.
- Un deuxième niveau est lorsque, le fils étant loin de son père et qu'ils ne peuvent se voir, ce dernier ne cesse de le languir.
- Il écrit : "Mais l'amour qui dépasse tout est celui d’un père, rempli de compassion, qui
doit étreindre son fils de toutes ses forces pour l’empêcher de se débattre lorsque le médecin va l’opérer pour lui sauver la vie. Ou encore lorsque le père n’a d'autre choix que d'opérer lui-même son fils et de le faire saigner abondamment.
On ne peut décrire par des mots, l'amour qui brûle alors dans le cœur du père pour son fils! Et paradoxalement, quelqu'un qui observerait cette scène de l'extérieur qualifierait un tel acte de cruel de la part du père".

Et le Nétivot Shalom conclut alors par ces mots :
"Chez notre Père céleste, la miséricorde est au-dessus de tout ce que nous sommes capables de concevoir. Et lorsqu'Il est obligé de se conduire avec rigueur envers l'individu ou envers la communauté, on ne peut imaginer l'intensité de l'amour qui s'exprime précisément à cet instant où la mesure de rigueur prend le dessus."

[il explique grâce à cela le midrach selon lequel il n'y eut jamais d'autre jour de Moèd (de solennité) pour Israël comme celui où le Temple fut détruit, à savoir au moment-même où le Maître du monde fut forcé de "les opérer" ].

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-> b'h, également de nombreux éléments dans le divré Torah : http://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

Av = 2 mois ?

+ Av = 2 mois ?

Dès le début du mois d'Av, il faut restreindre les activités joyeuses et éviter des litiges judiciaires avec des non-juifs. [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 551,1]
Cependant, il y a un débat parmi les décisionnaires pour savoir si ces interdictions s'étendent sur tout le mois d'Av ou se terminent avec le jeûne du 9 Av.

-> Selon le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 551,2), il faut maintenir un état de joie diminuée jusqu'à la fin du mois d'Av. La raison de cela peut être dérivée de la déclaration de la michna : "lorsque le mois de Av commence, nous réduisons notre joie" (guémara Taanit 26b).
La formulation de cette déclaration est parallèle à la déclaration opposée : "quand le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémra Taanit 29a).
Tout comme nous savons que la joie d'Adar se répand dans le mois entier (voir Rachi Taanit 29a), de même la joie est réduite en Av pour la durée du mois.

-> Le 'Hatam Sofer n'est pas d'accord. Selon lui, le mois d'Av est en fait composé de 2 mois.
Le mois d'Av triste, qui est un signe de mauvais augure pour les juifs, qui commence au début du mois et termine avec le 9 Av.
Celui-ci est suivi du mois de "ména'hem Av" (litt. le réconfort d'Av), qui commence le 10 Av et qui se poursuit jusqu'à roch 'Hodech Elloul. C'est une période de réconfort et de consolation Divine (Av signifiant aussi : père = papa Hachem qui nous réconforte), et aucune restriction sur les activités joyeuses ne s'applique pendant cette période.
[ainsi, selon le 'Hatam Sofer il y a un mois qui s'appelle Av, et un autre mois qui s'appelle "ména'hem Av".
On peut noter que le fils aîné du 'Hatam Sofer, le Ktav Sofer s'est renseigné pour savoir comment son père noter sur les documents légaux (comme un guét), et il a découvert que le 'Hatam Sofer écrivait "Av" tout le long du mois (et non "ména'hem Av" à partir du 10). ]

Le 'Hatam Sofer présente une source pour étayer son affirmation.
Avec la destruction du Temple, les péchés d'Israël ont été effacés.
[le midrach Eika 4,25 enseigne : "le livre d'Eikha de Yirmiyahou a profité davantage au peuple juif que les 40 années durant lesquelles il prophétisait pour que les juifs améliorent leurs voies. Car à la suite de la destruction du Temple, le compte des péchés d'Israël a été effacé, comme il est dit : "Tu as été entièrement puni pour tous tes péchés, il n'y a donc pas besoin d'un exil supplémentaire" (Eikha 4,22 - traduction basée sur le Rachi de ce même verset)."]
La guémara (Yérouchalmi Taanit 26b) écrit que cela a également activé un "bouton de réinitialisation" dans la dimension du temps, ce qui a entraîné que le lendemain de la destruction du Temple devienne un nouveau mois : un mois de réconfort et de bonheur.

De même, concernant le fait d'éviter les litiges avec les non-juifs pendant le mois d'Av, le Zohar écrit que cela ne s'applique qu'à partir du début du mois jusqu'après le 9 Av.
Le Zohar (Yitro 78b) enseigne : "Essav a pris 2 mois [de l'année sous sa domination] : Tamouz et Av. Mais concernant le mois d'Av, seuls les 9 premiers jours sont à lui".

[on voit là que le 9 Av est un jour qui nous lave de nos fautes, et qui a la force d'être un moment de réinitialisation transformant la tristesse en joie, un état de destruction morale à celui rempli d'espérances positives. Et oui, nous avons un papa Hachem dont le réconfort dépasse toute tristesse possible ... ]