Toutes les tragédies qui ont frappé la nation juive à travers l'histoire sont le résultat direct du 9 Av, et sont donc incluses dans le jeûne du 9 Av.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa - vol.4, 57:11]
Catégorie : 12- Les jeûnes + Perte du Temple
L’importance de désirer la reconstruction du Temple
+ L'importance de désirer la reconstruction du Temple :
"Un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu" (Massé 36,9)
-> Le Tiféret Shlomo commente ce verset :
"Cela vient faire allusion à la valeur de la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem, car chaque homme doit désirer ardemment et de tout son coeur la terre d'Israël et sa sainteté, comme il est écrit : "Recherchez la paix de Jérusalem" (Téhilim 122,6), ou encore "Tsion n'a personne qui la recherche" (Yirmiyahou 30,17) = on en déduit qu'elle a besoin qu'on la recherche (guémara Souca 41a).
Et ce désir en lui-même contribue à la délivrance future.
Si le désir d'un juif s'enflamme pour la terre et la reconstruction du Temple, les Bné Israël seront très rapidement exaucés, car le Temple est déjà construit et se tient prêt En-Haut. Il faut seulement demander à ce qu'il descende … C'est d'ailleurs à cela que fait allusion l'expression "Dévir Bété'ha" (le 'parvis de Ta Maison' - employée dans plusieurs de nos prières comme dans celle de 'Rétsé' de la Amida).
Le mot ''dévir'' (דביר) ) est associé au mot "dibour" (la parole - דיבור), afin de suggérer la nécessité de demander à Hachem qu'il soit reconstruit de nos jours, comme l'enseignent nos Sages : "Celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée" (guémara Taanit 30b).
[En ce sens,] chaque juif qui prononce sincèrement dans sa prière les mots "vélirouchalayim ir'ha béra'hamim" tachouv" (et à Jérusalem Ta ville reviens avec miséricorde - Amida dans le rite achkénaze - ולירושלים עירך ברחמים תשוב), agit réellement dans le Ciel pour anticiper la délivrance".
-> Le Tiférète Shlomo ajoute grâce à cela, une explication des versets suivants (Nitsavim 29,21-23) : "Alors, quand viendra la dernière génération, vos descendants qui naîtront plus tard ... et que diront tous ces peuples : 'A quel propos Hachem a-t-Il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère ?' "
On peut en effet se demander pourquoi on précise ici que ce sera seulement "quand viendra la dernière génération", que l'on posera cette question.
Et de répondre que ce sera la génération qui mettra tout son coeur à demander cette question, et qui se lamentera réellement sur la destruction de la terre et de Jérusalem, qui sera la dernière génération de l'exil.
Car ce sera grâce à son désir ardent qu'elle suscitera la délivrance, et "celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée".
-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot) affirme que grâce à ce désir intense, l’homme est considéré comme étant déjà présent à l’intérieur du Temple (beit hamikdach) :
""Je me suis réjoui lorsqu’on m’a dit ‘allons à la maison d’Hachem’, nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" (Téhilim 122,1), car même à notre époque, lorsqu’un homme a le coeur joyeux et qu’il désire ardemment la reconstruction du Temple, c’est comme s’il l’avait reconstruit.
C’est ce que le verset : "Nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" signifie, c’est-à-dire que c’est comme si nous nous y trouvions déjà. Par notre pensée, nous lui conférons déjà sa sainteté".
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+ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :
Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).
=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?
Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.
-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits (en dehors du Temple, ou bien selon une opinion en dehors de Jérusalem), on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]
=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?
Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.
-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!
Les jeûnes
+ Les jeûnes :
-> En plus de Yom Kippour, il y a 4 jeûnes : le 17 Tamouz, le 9 Av, le 3 Tichri (Guédalia) et le 10 Tévet.
Les quatre dates (17, 9, 3 et 10) totalisent 39, valeur numérique de : "Hachem é'had" (D. est Un - יהוה אחד).
Cela fait allusion à :
1°/ [L’aspect négatif] Aux 39 Malédictions que provoqua la faute d’Adam HaRichone [Zohar] (en relation avec les 39 coups de la flagellation [Malkout] et les 39 travaux principaux interdits de Shabbath – Chlah haKadoch).
[à noter que l’expulsion des juifs de leur Terre (l’Exil), suite à leurs fautes, est similaire à l’expulsion d’Adam HaRichone du Gan Eden suite à la sienne – Peti’hata Ekha Rabbati 4].
C’est pourquoi, Adam HaRichone, lorsqu’il regretta sa faute et fit téchouva, pris sur lui de jeûner durant toute sa vie, c’est-à-dire durant 930 ans dont fait allusion la valeur numérique du mot "Taanit" (jeûne - תענית). [Yalkout Réouvéni sur Béréchit 5, 5]
2°/ [L’aspect positif] A la "Résurrection des Morts" qu’Hachem accomplira à l’aide de la "Rosée du ciel", qui se dit en hébreu "tal" (טל) et qui a pour valeur numérique 39.
[les jeûnes sont des jours d'introspection, de téchouva personnelle. Or, la guémara (Sanhédrin 97b) affirme : "C’est seulement par la téchouva qu’Israël sera délivré". Ainsi, les jeûnes sont des jours qui accélèrent la résurrection des morts.]
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-> Le Rambam (Lois des Jeûnes 5,1) nous enseigne : "Il y a des jours où tout le peuple juif jeûne du fait des malheurs qui ont eu lieu, afin d’éveiller les coeurs et d’ouvrir les voies de la téchouva.
Cela sera un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui étaient comme les nôtres maintenant, ce qui nous a causé, à eux et à nous, ces malheurs. Et par ce souvenir, nous reviendrons vers le bien".
-> Le Rambam (à la fin des Lois des Jeûnes) : "Tous ces jeûnes seront abrogés à l’époque de machia’h. De plus, ce seront alors des jours de fête et de joie, ainsi qu’il est dit: ‘Ainsi dit le D. des Armées, le 4e jeûne [17 Tamouz – Tamouz étant le 4e mois depuis Nissan], le 5e jeûne [9 Av], le 7e jeûne [3 Tichri], et le 10e jeûne [10 Tévet] seront pour la maison de Yéhouda de la joie et des fêtes. Ils aimeront la Vérité et la Paix’ (Zacharie 8, 19)."
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-> b'h, voir également le divré Torah du Avné Nézer sur les jeûnes, rapporté par le Chem miChmouël : https://todahm.com/2022/08/10/lorsque-le-9-av-tombe-pendant-shabbath
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-> b'h, également sur la notion de jeûne : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune
"On peut dire qu’à chaque génération, l’homme doit se considérer comme s’il sortait lui-même de Jérusalem [suite à la destruction du Temple]"
[‘Hatam Sofer - drouch du 7 Av 5789]
-> "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causée sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1).
[ainsi, ne pas assister à la construction du Temple, c’est comme assister à sa destruction! ]
La période du 17 Tamouz au 9 Av
+ La période du 17 Tamouz au 9 Av (ben hamétsarim) :
-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est appelée : ben amétsarim (entre les barrières étroites, les limitations - בֵּין הַמְּצָרִים), en référence au verset : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières." (Eikha 1,3 - כָּל-רֹדְפֶיהָ הִשִּׂיגוּהָ, בֵּין הַמְּצָרִים).
De même qu'un ennemi faible peut dominer son adversaire fort s'il arrive à le piéger dans un étroit passage, de même les 2 jours du 17 Tamouz et du 9 Av forment des barrières qui empêchent ceux pris entre eux de s'échapper.
=> Pourquoi ces 2 jours sont-ils si prédisposés à la tragédie [pour le peuple juif]?
Le Kli Yakar (Dévarim 1,2) explique qu'il y a 2 moyens par lesquels les juifs peuvent échapper aux griffes de leurs ennemis :
1°/ en méritant une aide Divine spéciale du fait de leur lien étroit avec Hachem. [en faisant les mitsvot, on se lie avec D.]
2°/ d'une manière plus naturelle, leur force augmente en raison de leur amour et de leur amitié avec leur prochain. Lorsque les juifs se tiennent unis et s'aident les uns les autres, alors ils peuvent repousser avec succès leurs ennemis qui se dressent contre eux.
Le 17 Tamouz, si l'on peut dire, les juifs ont tourné le dos à Hachem en réalisant le Veau d'or, et rompant ainsi leur relation spéciale avec Hachem.
Le signe du zodiaque du mois de Tamouz est le scorpion, une créature dont la nature est de marcher fréquemment à reculons, d'une manière similaire avec laquelle les juifs ont tourné le dos à Hachem en faisant le Veau d'or.
Le 9 Av a eu lieu la faute des explorateurs, où les juifs dans le désert ont crié car ils sentaient que Hachem les détestait et qu'Il souhaitait les amener dans la terre d'Israël pour qu'ils y disparaissent.
[ "vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : "C'est par haine pour nous que Hachem nous a fait sortir de l'Egypte! C'est pour nous livrer au pouvoir de l'Amorréen [en Israël], pour nous anéantir!"" - Dévarim 1,27]
La raison pour laquelle ils pensaient que Hachem les détestait, était car ils avaient une vision quelque peu mesquine et paranoïaque envers leur prochain.
Le signe du zodiaque du mois de Av est le lion, car car chacun se comportait comme un lion agressif envers son prochain.
=> Ces 2 fautes montent comme des obélisques et réussissent à piéger les juifs lorsqu'ils sont attirés par les vices qu'ils représentent.
[ainsi de notre côté particulièrement durant cette période nous devons nous renforcer pour tendre à supprimer ces fautes qui nous rendent si vulnérables à nos ennemis. ]
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-> Du 17 Tamouz au 9 Av, il y a 22 jours, soit 528 heures.
Le Bné Yissa'har (maamaré ben hamétsarim - ot 7) fait remarquer que ce nombre est significatif car c'est la guématra du mot : "maftéa'h" (clé - מפתח).
Il n'y a pas de coïncidence : cette période détient la clé de notre délivrance.
-> Le midrach (Vayikra rabba 7,3) nous rapporte le secret suivant : "l'exil dans lequel nous sommes ne prendra fin que par le mérite d'apprendre les michnayot" (én kol hagalouyot hallalou miskansot éla bézé'hout michnayot).
-> Le Bné Yissa'har attire notre attention sur le nombre de chapitres (pérakim) qui sont contenus dans les 6 Ordres (sédarim) de la michna, citant le Mégalé Amoukot.
Le Mégalé Amoukot a été méritant d'avoir la révélation de Eliyahou haNavi, comme cela est inscrit sur sa tombe, qui venait lui rendre visite et ils parlaient en face à face.
Le Mégalé Amoukot (paracha Chémot) note qu'il y a 528 chapitres dans la michna.
De même qu'il y a 528 heures pendant Ben haMétsarim, la période qui symbolise la clé de la guéoula, de même il y a 528 chapitres dans la michna, qui est le véhicule par le biais duquel la guéoula peut venir.
-> Le rav Yéchaya Berlin (1719-1799) à la fin de son commentaire sur massékhet Bikourim, écrit qu'il y a en réalité seulement 253 chapitres dans la michna, 5 de moins que les calculs du Mégalé Amoukot.
Le Bné Yissa'har explique qu'en fait il y a 5 chapitres (pérakim) qui ne sont pas vraiment de la michna, mais plutôt ils sont des braïtot ou de la Tossefta. Ils ont été ajoutés dans le corpus de la michna mais ils ne sont pas de la michna à proprement parler.
Il s'agit : le 4e chapitre de Bikourim, du 6e chapitre (pérek) de Pirké Avot, et de la Tossefta sur Pessa'him, sur Kidouchin, et sur Sota.
Avec ces chapitres, nous arrivons à un total de 528 chapitres.
Les 5 dernières heures de Ben haMétsarim, après 'hatsot du 9 Av, sont celles où nous pouvons nous lever du sol et les rigueurs du deuil (avélout) commencent à être levées.
Ces 5 dernières heures de la période du 17 Tamouz au 9 Av correspondent au moment où le roi David est né.
Symboliquement, il y a 523 heures du début de Ben haMétsarim jusqu'à la naissance du machia'h ben David, après le midi juif ('hatsot) du 9 Av.
Il y a un nombre équivalent de "véritables" chapitres dans la michna.
Il y a ensuite 5 heures dans l'après-midi du 9 Av qui ont un niveau inférieur de deuil, qui commence à être levé, et qui correspondent aux 5 chapitres, qui sont dans le corpus de la michna mais non vraiment sur le fond proprement dit.
=> Ainsi, les heures de Ben haMétsarim correspondent précisément aux chapitres (pérakim) contenus dans la michna.
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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - ot 217) écrit que les lettres du mot : Tamouz (תמז) lorsqu'elles sont réarrangées sont l'acronyme de : "zi'hrou Torat Moché" (souvenez-vous de la Torah de Moché - זכרו תורת משה).
Nous avons pour instruction de se rappeler de la Torah particulièrement à ce moment de l'année, pendant ce mois de Tamouz, en raison du fait que les Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées, ce qui a entraîné l'oubli de la Torah.
[ nos Sages (guémara Erouvin 54a) enseignent : "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée."]
A l'approche de la date anniversaire de cet événement tragique, nous devons être vigilants à se souvenir de la Torah, [par ces efforts à intensifier et à se rappeler de notre étude, nous allons à l'encontre du processus qui à mener à la destruction du Temple et à notre exil. ]
Rabbi Na'hman de Breslev poursuit en expliquant pourquoi le mois de Tamouz (תמז) s'écrit sans un "vav"(entre le mém et le zaïn) qui généralement aurait été présent.
Les dimensions des Lou'hot que Moché a brisée était de 6 téfa'him au carré.
Le "vav", qui a une guématria de 6, a été retiré du nom תמז comme geste symbolique commémorant le fait que les Lou'hot, avec ces dimensions de 6 par 6, ont été brisées.
Rabbi Na'hman de Breslev souligne qu'un autre acronyme de תמז est : "zman matan Toraténou" (זמן מתן תורתנו - le moment du don de notre Torah).
Cependant, cette allusion semble déplacée puisque la Torah a été donnée au peuple juif au mois de Sivan, et non en Tamouz.
Rabbi Na'hman explique que la Torah nous a été donnée à Shavouot, au mois de Sivan, mais les Lou'hot n'ont été apportées physiquement [du Ciel] par Moché pour être transmises au peuple juif que le 17 Tamouz.
Par conséquent, le véritable don de la Torah physiquement a eu lieu en Tamouz.
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-> Le Bné Yissa'har ('hidouché Tamouz Av maamar 2) divise les jours de ben hamétsarim en deux :
- les 13 jours du mois de Tamouz (du 17 au 29) ;
- les 9 jours d'Av (1 au 9).
Les lettres du Nom d'Hachem sont : יהוה.
Dans l'alphabet hébreu, les lettres venant immédiatement avant sont : טדהד, dont la valeur numérique est : 22.
Le ט et ד (de valeur 13) font allusion aux 13 jours de Tamouz, tandis que ה et le ד (de valeur 9) font référence aux 9 jours de Av.
[on voit que actuellement cette période de ben hamétsarim ressemble au fait que Hachem a fait un pas en arrière (lettres précédentes du Nom Divin), et que nous sommes exilés de notre situation de grande proximité avec Hachem au Temple.]
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-> Lorsque Moché a brisé les Lou'hot, il a invoqué les 13 Attributs de miséricorde, lorsqu'il a demandé à Hachem de pardonner le peuple juif pour la faute du Veau d'or :
"Hachem passa devant lui et proclama : Hachem, Hachem, D., compatissant et bienveillant, lent à la colère, et abondant de grâce et de vérité ; préservant la bonté pour des milliers de générations, pardonnant l'iniquité, le péché délibéré et l'erreur, et Qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, Se souvenant de la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants, à la 3e et à la 4e génération" (Ki Tissa 34,6-7)
-> La faute des explorateurs dans le désert a précipité le fait que les juifs sont restés 40 années de plus dans le désert [avant de pouvoir entrer en Israël].
Dans ce verset, Moché a prié à Hachem, L'implorant de pardonner les espions qui ont fauté, de pardonner au peuple juif pour avoir cru à leur rapport négatif sur la terre d’Israël.
Cependant, les prières de Moché diffèrent de celles qu'il a pu faire au moment du Veau d'or.
Après la faute des explorateurs, il n'a utilisé que 9 des 13 Attributs de miséricorde :
"Hachem lent à la colère, prodigue de bonté, qui pardonne l'iniquité et la faute délibérée, et qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, qui se souvient de l'iniquité des parents contre les enfants jusqu'à la 3e génération et la 4e génération" (Chéla'h Lé'ha 14,18).
[Moché ne mentionne que ceux des Attributs qu'il juge de circonstance]
-> Le Bné Yissa'har explique cette divergence dans les prières de Moché, dans ses demandes pour le peuple juif.
Cette période de l'année de ben hamétsarim, est une période où Hachem est caché de nous. En conséquence de nos fautes collectives, nous n'avons pas le Nom יהוה, mais nous devons nous contenter du טדהד. Hachem est caché de nous, et nous employons les lettres précédentes lorsque nous faisons référence au Nom d'Hachem.
Les prières de Moché font allusion à la guématria du ט - ד et du ה - ד, soit le 13 et le 9.
La faute du Veau d'or a eu lieu le 17 Tamouz.
Tamouz contient 13 jours de ben hamétsarim, et les prières de Moché ont ainsi compris tous les 13 Attributs de miséricorde.
La faute des explorateurs a eu lieu le 9 Av.
Il y a 9 jours de ben hamétsarim en Av, et ainsi les prières de Moché ont invoqué seulement 9 Attributs de miséricorde.
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-> b'h, voir également la partie sur ben hamétsarim au sein de : https://todahm.com/2016/08/22/le-mois-de-av
Le Temple
+ Le Temple (selon le Sfat Emet) :
-> La Torah dont les juifs bénéficient, n'est qu'un microcosme de toute sa splendeur.
Cette lumière a été cachée par Hachem pendant la Création. Comme nos Sages l'affirment, Hachem a pris la lumière du première jour et l'a préservée pour les tsadikim dans le monde à venir.
Cependant, dans le Temple et spécialement lorsque Aharon allumait la Ménora, cette lumière [spirituelle originelle] était révélée.
[Sfat Emet - Béaaloté'ha 5647]
-> De même que chaque Shabbath, un juif bénéficie d'une influence spirituelle fournit par l'âme supplémentaire (néchama yétéra), de même dans le Temple chaque juif bénéficiait d'une dose de spiritualité supplémentaire (aara yétéra).
[Sfat Emet - Dévarim 5642]
-> Tandis qu'en diaspora, un juif sert Hachem principalement par la peur/crainte, en terre d'Israël et spécialement au Temple, une spiritualité intense et la joie y règnent.
De même, pendant toute la semaine, un juif sert Hachem en mettant l'accent sur la crainte, tandis qu'à Shabbath c'est la joie qui domine.
[Sfat Emet - Nasso 5661]
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-> Le Temple était un lieu qui comprenait les qualités de tous les autres endroits de la terre.
[Sfat Emet - Nasso 5647]
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-> L'objectif de la Torah est d'enseigner aux juifs d'abandonner les passions physiques de leur corps.
Cependant, la terre d'Israël et le Temple permettent aux juifs de sanctifier le domaine physique/matériel.
Ce n'est qu'en terre d'Israël et par le biais du Temple qu'un corps et une âme d'un juif peuvent vraiment fusionner.
Maintenant, en exil (galout) sans le Temple, notre objectif principal guidé par la Torah est d'éliminer autant que possible le matériel de notre vie. [tout ce qui n'est pas nécessaire]
La fonction précédemment jouée par le Temple à sanctifier le corps des juifs est actuellement accomplie par l'exil lui-même.
Toutes les souffrances endurées par les juifs purifient leur corps.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5634]
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-> Les juifs profitent le plus des bénédictions d'Hachem lorsqu'ils restent isolés du monde extérieur, comme cela se produisait au Temple.
Même de nos jours, certaines mitsvot comme le Talit, permettent aux juifs de "s'envelopper" afin d'être isolés du monde dans son ensemble.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5646]
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+ Reconstruire le Temple :
-> Ce n'est qu'en éradiquant les racines qui ont causé la destruction du Temple que nous pouvons accélérer sa reconstruction.
La haine gratuite (sin'at 'hinam) a mené à la destruction du Temple.
Une atmosphère d'amour maternel et une absence de jalousie sont des prérequis pour rester en terre d'Israël et pour que le Temple puisse continuer d'exister.
[En ce sens,] les juifs ont été comptés et ont reçu leur portion individuelle de la terre d'Israël avant d'y entrer afin de minimiser toute éventuelle jalousie.
[Sfat Emet - Pin'has 5648]
-> Le Temple sera reconstruit par le mérite d'Aharon qui personnifie l'amour.
Dans la mesure où sa destruction a été causée par la faute de la haine gratuite, Aharon sert d'antidote parfait pour cette faute.
[Sfat Emet - Massé 5659]
-> Ce n'est que par l'amour d'un juif envers son prochain (aavat Israël) que le Temple sera reconstruit.
[de même que la haine gratuite l'a détruit, l'amour gratuit entre nous permet de le reconstruire]
[Sfat Emet - Réé 5641]
-> Les actions (mitsvot) et la Torah de chaque génération contribuent à la reconstruction du Temple.
[Sfat Emet - Dévarim 5634]
-> Bien que le Temple a été détruit, une empreinte résiduelle y reste toujours (voir également le fait que la Présence Divine ne quitte jamais le lieu du Temple).
En priant constamment pour la restauration du Temple, cette empreinte résiduelle va être transformée par Hachem en Temple reconstruit.
[Sfat Emet - Réé 5637]
Celui qui étudie les lois relatives au service [dans le Temple], ce sera comme si le Temple était reconstruit de son vivant.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]
+ Le livre de Eikha dans lequel le prophète Yirmiyahou pleure la destruction du Temple, commence par les mots : "Comme la ville reste seule" (eikha yachva badad ha'ir - אֵיכָה יָשְׁבָה בָדָד הָעִיר).
Les initiales de ces mots forment le mot "eiva", qui veut dire la haine. Cela nous enseigne que le Temple a été détruit à cause de la haine.
Si une personne garde de l'inimité en son cœur, elle est anéantie dans ce monde et dans le prochain.
Nous voyons en effet que les habitants de Sodome ont été annihilés à cause de la haine gratuite.
[Méam Loez - Vaét'hanan]
+ Lorsque Hachem a décidé de détruire le Temple, Il a déclaré : "Tant que Ma Présence s'y trouve, les non-juifs n'ont pas de pouvoir contre lui. Je vais détourner les yeux. Je fais le serment de ne pas Me porter à la défense du Temple avant que les non-juifs le détruisent".
Tout de suite après les non-juifs sont entrés au Temple et l'ont détruit.
Hachem a dit aux anges : "Venez, allons voir ce que les non-juifs ont fait à Ma maison".
Quand D. a vu le Temple, Il s'est exclamé : "C'est bien Ma maison! Les non-juifs sont entrés et ont agi à leur guise!"
A ce moment-là, D. s'est mis à pleurer : "Malheur à Moi pour Mon Temple! Où sont Mes enfants? Où sont Mes Cohanim? Où sont Mes bien-aimés? Que pouvais-Je faire? Je les ai mis en garde mais ils ne se sont pas repentis!"
Hachem a appelé Yirmiyahou et lui a dit : "Je me sens comme un père dont le fils unique est mort au jour de son mariage. Va, appelle Avraham, Its'hak, Yaakov et Moché de leur tombe, eux savent comment pleurer.
- Yirmiyahou a répondu : "Je ne sais pas où Moché est enterré".
- "Va sur la rive du Jourdain et appelle : Fils d'Amram! Fils d'Amram! Lève-toi et regarde ce que les non-juifs ont fait à ton troupeau".
Yirmiyahou s'est rendu à la grotte de Makhpéla et a appelé les Patriarches.
- "Levez-vous car D. désire votre présence"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas".
Le prophète a caché la raison pour laquelle D. les appelait de crainte qu'ils ne lui reprochent d'avoir laissé une telle catastrophe arriver à leurs descendants. Les Patriarches n'ont pas répondu.
Alors Yirmiyahou est parti et s'est rendu auprès des rives du Jourdain.
- "Fils d'Amram, fils d'Amram! Lève-toi car D. désire ta présence!"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas"
Moché l'a quitté et a posé cette question aux anges. Ils lui ont répondu : "Ne sais-tu pas que le Temple est détruit et que le peuple juif a été exilé?"
Moché s'est mis à pleurer et à se lamenter. Il est allé trouver les Patriarches qui eux aussi ont déchiré leurs vêtements et se sont lamentés.
Lorsqu'ils se sont approchés des portails du Temple, D. les a vus. "En ce jour, Hachem, le D. des Armées célestes vous appelle à pleurer, à vous lamenter, à vous raser la tête et à vous ceindre de toile de sac" (Yirmiyahou 22,12).
Ils sont passés de porte en porte en pleurant.
Avraham s'est présenté devant D., s'arrachant les cheveux, déchirant ses vêtements, pleurant et se lamentant : "Pourquoi, de toutes les autres nations, Israël a-t-il été choisi pour cette humiliation?"
Les anges du ciel se sont joints à sa lamentation.
Moché a appelé Yirmiyahou : "Allons voir le peuple juif!"
Yirmiyahou a répondu : "Il y a trop de cadavres sur les routes. Il est impossible de marcher!"
- "Je veux y aller malgré tout".
Tous 2 sont partis, Yirmiyahou avançant le premier.
Lorsqu'ils sont arrivés aux rives de l'Euphrate, les exilés les ont aperçus. Ils se sont murmurés l'un l'autre : "Moché s'est levé de sa tombe! Il va nous délivrer de nos oppresseurs!"
Une voix céleste s'est fait entendre : "C'est un décret devant Moi!"
Moché a donc consolé le peuple juif : "Il a été décrété que je ne sois pas celui qui vous délivrerait, mais D. vous délivrera".
A ces mots, les exilés se sont effondrés et se sont mis à pleurer comme il est écrit : "Près des fleuves de Babylonie, là-bas nous étions assis et nous pleurions" (Téhilim 137,1).
[midrach Eikha rabba - Introduction, Section 24]
Le 9 Av
+ Le 9 Av :
Il y a 5 tragédies qui ont eu lieu le 9 Av.
1°/ après la faute des explorateurs, il a été décrété que nos ancêtres n'entreraient pas en terre d'Israël.
La nuit du 9 Av, les Bné Israël se sont mis à pleurer dans leurs tentes [à la suite du compte rendu alarmant des explorateurs.]
Hachem leur a dit : "Aujourd'hui, vous pleurez sans raison mais Je vous fais le serment que cette nuit-ci vous pleurerez pour la destruction du 1er et du 2e Temple!"
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[ Le rav Shimshon Raphaël Hirsch fait remarquer que la génération du désert n'a pas été puni de rester 40 ans dans le désert en raison d'avoir servi le Veau d'or, ni pour les immoralités avec les filles de Moav, mais uniquement pour la faute des explorateurs, dont la racine était une tristesse injustifiée.
(notre exil provient du fait que : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Ki Tavo 28,47), laissant alors la place à la tristesse injustifiée [alors que Hachem peut tout et fait tout pour le bien ultime])
Le rav Hirsch écrit : "Ce n'est pas parce que nous avons trop ri et trop peu pleuré au temps de notre bonheur national, que le triste sort [de l'exil] s'est abattu sur notre peuple, mais plutôt parce que, manquant de confiance en D., nous avons trop peu ri et trop pleuré quand ce n'était pas nécessaire pleurer".
(armé de notre confiance en Hachem, c'est ce message que le 9 Av nous demande de renforcer dans notre vision de la vie)]
[de son côté, le rav Segal dit que les explorateurs et ensuite le peuple, en sont venus à penser que Hachem leur voulait du mal en les menant dans une terre si nuisible (ex: il y avait des géants qui pouvaient les tuer comme s'ils étaient des fourmis, des villes avec des murailles énormes et des soldats surarmés, ...).
Le rav Segal explique que parfois dans notre vie il n'y a aucune explication des difficultés que Hachem nous envoie (on pourrait presque s'écrier : Hachem tu veux ma mort!). Nous devons apprendre de l'épisode des explorateurs, et appliquer les mots du roi David : "j’ai apaisé et fait taire mon âme ; tel un enfant sevré, reposant sur le sein de sa mère, tel un enfant sevré, mon âme est calme en moi. Qu’Israël mette son attente en Hachem, désormais et pour l’éternité" (Téhilim 131,2-3).
Nous devons vivre comme un bébé dans les bras de sa mère, portés par la certitude que tous les obstacles de la vie ne peuvent provenir que d'un décret précis d'Hachem qui est notre Père qui nous aime plus que tout, qui nous envoie que du bien ultime, qui nous regarde et prend soin constamment de nous.
Grâce à cela on se détache de la nature humaine et de la vision non-juive des choses de la vie, et nous nous éloignons d'avoir de la tristesse injustifiée, et par cette réparation grâce à une confiance totale en Hachem nous permettons l'arrivée du machia'h, et que papa Hachem se dévoile pleinement à nous avec tout Son amour pour nous éclatant au grand jour (l'obscurité du monde actuel disparaissant).]
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2°/ La chute de la ville de Bétar.
Cette grande ville a été détruite 52 ans après la chute de Jérusalem. Pourquoi?
Parce que lors de la destruction de la ville sainte, ses habitants de Bétar avaient allumé des lampes en signe de réjouissance.
En effet, les habitants de Bétar avaient l'habitude d'aller prier à Jérusalem.
Là-bas, les hommes riches de Jérusalem avaient l'habitude d'accueillir l'un d'eux en ville et de lui dire : "Je ne manque de rien dans ma ville. Viens donc vivre ici et nous te nommerons à un poste important"
- [L'habitant de Bétar répondait : ] "Cela ne m'intéresse pas".
- "Nous avons appris que tu voulais vendre ton champ dans ta ville. Combien en demandes-tu?"
- "Mais je ne veux absolument pas vendre mon champ!"
- "Tu as déjà accepté de le vendre."
Ils [ces riches de Jérusalem] rédigeaient un contrat de vente et y faisaient signer des témoins. Ensuite, ils envoyaient ce contrat à Bétar et demandaient aux dirigeants de la communauté de ne pas laisser le propriétaire entrer dans son champ.
Lorsque cet homme revenait chez lui [et se retrouvait dépossédé,] il s'écriait : "Il aurait mieux valu que je me sois cassé les jambes et que je ne sois jamais allé à Jérusalem!"
Les habitants de Bétar disaient : "Quand viendra le jour où le Temple sera détruit et où nous serons débarrassés de ces gens-là?"
Lorsque le Temple a été détruit, ils ont allumé des lampes en signe de joie mais la faute de s'être réjouis de la destruction du Temple ne leur a pas profité : Hadrien est venu en armes contre Bétar et y a perpétré un tel massacre que les chevaux des soldats romains avançaient jusqu'aux naseaux dans le sang des victimes juives.
[le midrach (Eikha rabba 2-4) écrit qu'ils assassinaient au point que leurs cheveaux baignaient dans le sang des victimes jusqu'au museau, le flot de sang déplaçait des rochers de 40 séa (autour de 330 litres de volume) et se déversait dans la mer jusqu'à 4 mil (soit environ 4 km).]
Hadrien a interdit d'enterrer les morts de Bétar. Dans sa vigne d'une surface de 18 mil sur 18 mil (soit environ 18-20 km), il a dressé avec les cadavres une barrière aussi haute qu'un homme levant les mains.
[le midrach (Eikha rabba 2-4) dit que sa grande vigne de 18 mil sur 18 mil, comme la distance séparant Tibériade de Tsipori, et ils l'ont entouré d'une clôture composé des cadavres des victimes de la ville de Beitar (ils se sont donc servis des cadavres de Beitar comme muraille pour la ville!) ]
Hachem a accompli un miracle et les corps des victimes de Bétar ne se sont pas décomposés. C'est la raison pour laquelle nos Sages ont décrété d'ajouter la bénédiction : "hatov véhamétiv" (qui est bon et qui fait le bien) dans le birkat hamazon. Il s'agit d'une louange à D. d'avoir été "bon" en ne laissant pas les corps se décomposer et de "faire le bien" en les faisant enterrer plus tard.
L'épisode suivant a précipité la destruction de Bétar :
A Bétar, on avait coutume de planter un cèdre à la naissance de chaque enfant. Avant son mariage, on coupait son cèdre pour faire de ce bois son dais nuptial.
Un jour, la fille du gouverneur passait en voiture par Bétar quand l'essieu de son chariot s'est cassé. Les romains ont voulu couper l'un de ces jeunes cèdres pour remplacer l'essieu.
Les juifs ont riposté en attaquant les romains. L'empereur a envoyé une légion contre eux et a anéanti la ville.
Nos Sages racontent que pendant 7 ans les non-juifs n'ont pas eu besoin d'engrais tant la terre était imbibée de sang juif.
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-> Le Méam Loez (Eikha 3,51) rapporte que selon le midrach, lors de la chute de Bétar, les romains ont cruellement massacré plus de 50 000 enfants qu'ils ont enveloppé dans des rouleaux de Torah et brûlés vifs.
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3°/ Jérusalem est totalement rasée :
C'est la dévastation de Jérusalem. Généralement, lorsqu'un royaume conquiert la capitale d'un autre pays, il ne la détruit pas jusqu'à ses fondations. Pourtant, Jérusalem a été labourée comme un champ et totalement rasée.
Selon certains, Tinnus Rufus a labouré Jérusalem et ses environs car il était jaloux de la sainteté de la ville.
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4°/ La destruction du 1er Temple :
-> 18 ans avant sa destruction, une voix céleste se faisait entendre au palais de Nabuchodonosor : "Méchant serviteur! Va détruire le saint Temple! Ses enfants sont des rebelles et refusent d'écouter Sa voix".
[la guémara (Sanhédrin 86b) dit que chaque jour une voix céleste resonnait dans son palais pour l'encourager à assiéger la ville.]
Cependant, Nabuchodonosor avait peur. Il se dit : "Il me semble que D. veut m'infliger ce qu'Il a fait subir à mes ancêtres" ...
Nabuchodonosor a commencé à pratiquer la divination pour savoir s'il réussirait.
Il a lancé une flèche en direction de Rome mais elle ne s'est pas envolée. Il a lancé une flèche vers Alexandrie mais elle ne s'est pas envolée non plus. Finalement, il a envoyé une flèche vers Jérusalem et elle s'est envolée.
Puis il a pris des graines et les a plantées pour savoir s'il serait victorieux sur Rome mais elles n'ont pas germé. Il les a plantées pour obtenir une indication s'il vaincrait Alexandrie mais elle n'ont pas germé. En fin de compte, il les a plantées pour savoir s'il vaincrait Jérusalem et elles ont germé.
Nabuchodonosor a fait les mêmes expériences avec des lampes : elles ne se sont allumées que lorsqu'il a évoqué Jérusalem.
Pendant ce temps, le prophète disait aux juifs : "Repentez-vous car D. est en colère et va vous exiler!"
Ils lui ont répondu : "Certes! Mais cela n'arrivera que dans très longtemps!"
Nabuchodonosor a finalement décidé d'attaquer Jérusalem.
Il est resté dans les environs d'Antioche et a envoyé au combat son général Nébouzaradan, accompagné de 300 ânes portant des haches faites du métal le plus dur et capables même de couper l'acier.
Nébouzaradan a pris les haches pour abattre les portes de Jérusalem mais toutes les haches se sont cassées sur un seul portail sans que celui-ci ne soit abattu.
Nébouzaradan a mis le siège à Jérusalem pendant 3 ans et demi sans parvenir à la conquérir.
Il était prêt à rentrer chez lui lorsque D. fit germer en son esprit l'idée de mesurer la hauteur de la muraille. En la mesurant, il s'est rendu compte, que chaque jour la muraille s'enfouissait de 2 palmes et demie (plus de 20 cm par jour!).
En fin de compte, elle a totalement disparu dans le sol.
Alors une voix céleste a déclaré : "Va vite conquérir Jérusalem car le moment de son anéantissement est arrivé! Le Temple doit être détruit et le Sanctuaire, brûlé!"
Nébouzaradan avait gardé une de ses haches. Lorsqu'il l'a abattue sur une porte, elle s'est ouverte immédiatement. Les soldats romains ont surgi dans la ville et Nébouzaradan a tué des centaines de milliers de juifs.
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-> Nébuzaradan et ses soldats ont attendu patiemment et bientôt, les murailles se sont complètement enfoncées dans la terre.
=> Comment les murailles sont-elles restées intactes?
La guémara (Sota 9a) explique que comme c'était le roi David qui les avait construites, elles avaient en elles une mesure d'éternité.
Le midrach (Bamidbar rabba 15,13) rapporte que lorsque Salomon a fait entrer l'Arche sainte au Temple, les murailles se sont soulevées pour laisser passer l'Arche.
Comme [les murailles] ont témoigné beaucoup de respect à la Présence Divine, Hachem leur a évité d'assister à l'humiliation du Temple [en ne les détruisant pas et en les faisant se rentrer dans le sol!]
[Méam Loez - Eikha 2,9]
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-> Le Méam Loez (Eikha 2,2) explique que par leurs connaissances mystiques, les défenseurs de Jérusalem était capables d'invoquer l'aide de créatures célestes anges pour protéger la ville sainte.
Les juifs, comptant sur ce stratagème pour être sauvés de la destruction, ne se sont pas repentis.
Pour contrecarrer leur plan, Hachem "a profané ... dignitaires" (sarim = mot désignant aussi les anges - Eikha 2,2).
Bouleversant le rôle des créatures célestes dans les Cieux, Il les a empêchés de venir au secours des juifs.
-> Le Méam Loez (Vaét'hanan) rapporte qu'à Jérusalem de nombreux et puissants guerriers ont combattu contre les troupes de Nabuchodonosor et ont tué un très grand nombre de soldats.
Il y avait un guerrier juif si puissant que lorsque les soldats ennemis catapultaient des pierres pour abattre la muraille de la ville, il les attrapait et les renvoyait sur les soldats qui mouraient en grand nombre.
Lorsque ses mains se fatiguaient, il renvoyait les pierres d'un coup de pied.
Cependant, lorsque la mesure des fautes d'Israël fut comble, le vent a projeté ce guerrier du haut de la muraille et il mourut de sa chute.
[à trop être sûr de nos capacités de défense, on n'a pas peur de notre futur (puisque nous sommes trop forts!), on en oublie qu'elles ne sont là que grâce à D., et on ne ressent alors plus la nécessité de faire téchouva.]
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-> Nébouzaradan est entré au Temple le 7 Av.
Ses soldats y ont mangé, bu et fait la fête jusqu'au 9 Av. Vers le soir, ils ont mis le feu au Temple qui a brûlé jusqu'au 10 Av.
Ainsi, rabbi Yo'hanan a dit que s'il avait compté parmi les Sages de cette époque, il aurait décrété le jeûne le 10 Av [et non le 9 Av].
Alors que le Temple était en flammes, des groupes de Cohanim apprentis (pir'hé kéhouna) sont montés sur le toit du Sanctuaire, les clés du Temple en main.
Ils se sont exclamés : "Maître de l'univers! Nous n'avons plus le mérite d'être les gardiens de Ton Temple. Reprends-en les clés!"
Lorsque les Cohanim ont jeté les clés vers le Ciel, la forme d'une main est descendue et a pris les clés tandis que les jeunes Cohanim se sont jetés dans les flammes.
Comme le Temple allait être détruit, les clés ne servaient plus à rien. Si les jeunes prêtres les ont jetées vers le ciel, c'est qu'ils ont vu les portes s'enfoncer dans le sol pour empêcher l'ennemi de les emporter.
A ce moment-là, les anges ont dit devant Hachem : "Maître du monde! Est-il bon que ce racha se vante et dise que c'est lui qui a brûlé le Sanctuaire de D.?"
D. a donc ordonné qu'un feu descende du ciel et brûle le Sanctuaire.
Hachem a convoqué les anges Michaël et Gavriel et leur a demandé : "Qui aimez-vous le plus?"
- "Israël"
- "Après eux, qui aimez-vous le plus?"
- "Le Temple"
Hachem a contraint les anges par un serment de brûler le Temple.
Michaël a pris 2 torches et les a données à Gavriel qui est descendu mettre le feu au Temple.
Rabbi Yéhochoua disait que les braises ont brûlé pendant 6 mois dans la main de Gavriel car il attendait, pendant qu'Israël se repentirait.
Si les braises n'avaient pas un peu refroidi entre temps, aucun juif n'aurait survécu.
A ce moment-là, le Ciel décréta que Gavriel soit puni. Il fut fouetté 60 fois avec un fouet de feu.
On lui dit : "Si, à l'encontre de l'ordre Divin, tu n'avais pas brûlé le Temple, tu n'aurais pas été puni. Mais pourquoi as-tu accompli la volonté de D. à moitié? Tu as attendu que les braises refroidissent pour les jeter sur le Temple! De plus, tu t'es rendu coupable d'annoncer une mauvaise nouvelle à D. en répondant : 'J'ai fait tout ce que Tu as ordonné'."
Depuis, l'ange Gavriel a perdu de sa grandeur. Sa fonction a été prise par l'ange responsable des Perses qui l'a gardée pendant 21 jours. Cet ange a demandé à D. la permission de lever un impôt sur les juifs, ce qui lui fut accordé. L'ange a ensuite demandé la permission d'imposer un impôt aux érudits de la Torah et le décret était près d'être signé.
Cependant, de sa place, Gavriel a pris la parole : "Est-il bon à vos yeux que l'on prenne un impôt aux érudits alors que leurs épouses se privent de sommeil pour qu'ils étudient la Torah".
On ne prêta pas attention à ses paroles mais Gavriel poursuivit : "Maître de l'univers! Si l'on mettait toutes les nations du monde sur un plateau de la balance et Daniel sur l'autre son mérite serait supérieur aux leurs!"
Hachem a demandé : "Qui dit du bien de Mon peuple?"
On a répondu : "Gavriel".
D. ordonna de rétablir Gavriel à sa position. Lorsqu'il a vu l'ange des Perses émettre le décret de l'impôt sur les érudits, Gavriel a pris le document et l'a avalé pour effacer le sceau et annuler le décret.
Ainsi, dans l'empire perse, certains érudits payaient cet impôt et d'autre non.
Dès lors, la Présence Divine a quitté le Temple et s'est mise à errer d'un lieu à l'autre afin que les juifs la voient partir et se repentent. Finalement, elle a reposé sur le mont des Oliviers.
Tous les jours, une voix céleste disait : "Repentez-vous et Je reviendrai à Ma place!"
Toutefois, les juifs n'ont pas prêté garde à la voix et ne se sont pas amendés.
Nabuchodonosor est alors entré dans Jérusalem, a brûlé le Temple et nous a exilés de notre terre.
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-> La guémara (Guittin 57) rapporte que Nébouzaradan a tué 940 000 personnes sur une seule pierre.
Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) commente : des milliers et des milliers de juifs ont été égorgés, des hommes, des femmes et des enfants, sur la même pierre!
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-> Il est écrit dans la Pessikta (rabbati 26) :
Lorsque le Cohen Gadol a vu le Temple en flammes, il a pris les clés du Sanctuaire et les a lancées vers le ciel. Il s'est écrié : "Voici les clés de Ta maison!"
Il a tenté de fuir mais les ennemis se sont saisis de lui et l'ont assassiné près de l'autel.
Sa fille a couru vers lui en pleurant : "Malheur à moi! Mon père, mon cher père!"
Ils l'ont prise et l'ont tuée au même endroit. Le sang du père s'est mêlé à celui de sa fille.
En voyant le Temple en flammes, les Cohanim et les Lévi'im ont pris leurs harpes et leurs cornes et se sont jetés dans le feu. Les jeunes filles chargées de tisser des étoffes pour le sanctuaire se sont, elles aussi, jetées dans les flammes pour échapper aux conquérants.
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-> En assassinant le prophète Zé'haria fils de Yéhoyada, les juifs ont commis 7 fautes.
Ils ont tué un Cohen, qui était prophète et juge. Ils ont versé du sang innocent, ils ont profané la maison de D. et rendu la Azara impure. Tout ceci s'est produit un Yom Kippour qui coïncidait avec un Shabbath.
En effet, il est écrit: "C’est alors que l’inspiration divine s’empara de Zé'haria fils de Yéhoyada. Se plaçant de façon à dominer le peuple, il s’écria: "Ainsi parle D. : Pourquoi transgressez-vous les préceptes d'Hachem et préparez-vous votre ruine? Puisque vous abandonnez Hachem, il vous abandonnera à votre tour". On se concerta contre lui et on le tua à coups de pierre, sur l’ordre du roi, dans le parvis du temple d'Hachem." (Divré haYamim II 24,20-21).
-> Lorsque Nébouzaradan est entré à Jérusalem, il a vu dans le Temple une flaque de sang qui bouillonnait. On lui a appris que c'était le sang du prophète Zé'haria fils de Yéhoyada.
Le général perse a essayé d'arrêter ce bouillonnement en assassinant des dizaines de milliers de juifs à cet endroit.
Il pensait qu'en diluant le sang, il le calmerait mais il n'y est pas parvenu.
Après avoir fait tout ce mal, Nébouzaradan s'est dit : "Le sang d'un seul homme assassiné, du prophète Zé'haria, bouillonne depuis tant d'années sans être absorbé par la terre! Qu'en sera-t-il de moi qui ai tué tant d'hommes!"
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Le roi Nabuchodonosor a donné 3 ordres à Nébouzaradan [qui emmenait les juifs en exil] :
-> le 1er : était de veiller à ce que rien de mal n'arrive au prophète Yirmiyahou.
Lorsque, plus tard, Yirmiyahou a vu un groupe de jeune gens enchaînés, il [a pleuré] sur les épaules mais Nébouzaradan l'a écarté d'eux.
Ensuite, Yirmiyahou a vu un groupe de vieillards enchaînés et [a pleuré] sur leurs épaules, mais Nébouzaradan l'a écarté de nouveau ...
Hachem dit alors à Yirmiyahou : "Si tu veux aller en exil avec les juifs, Je resterai ici. Si tu restes ici, J'irais avec eux".
Yirmiyahou répondit : "Quel bien puis-je leur faire? Maître du monde! Il vaut mieux que Tu ailles avec eux et que je reste ici."
Lorsque Yirmiyahou est retourné en terre sainte, il a vu des doigts coupés et des membres jetés à terre.
Yirmiyahou les a ramassés, les a embrassés et les a serrés contre lui.
Il leur disait : "Mes enfants, ne vous avais-je pas réprimandés et supplié de vous repentir avant que l'ennemi ne vienne vous exiler de votre terre?"
-> le 2e ordre de Nabuchodonosor à Nébouzaradan était le suivant : "Si ce peuple se repent, s'il prie et pleure devant son Créateur, D. lui répondra et annulera le mauvais décret Dans ce cas, nous reviendrons chez nous humiliés. Je t'ordonne donc de surveiller les exilés de près et de ne pas les laisser pleurer ou prier. Si tu vois l'un d'eux s'arrêter comme pour prier, mets-le en pièces!
Ainsi, les autres prendront peur. Ne les laisse pas s'arrêter jusqu'après les frontières de la terre sainte.
C'est seulement lorsqu'ils auront traversé l'Euphrate que tu pourras les laisser faire une halte et se reposer car une fois qu'ils auront quitté la terre, D. aura détourné d'eux Sa face".
Un verset des Téhilim (137,1) nous l'apprend : "Près des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions".
Les juifs disaient : "Jusqu'à notre arrivée aux fleuves de Babylone, nous n'avions pas eu le temps de nous asseoir et de pleurer. Une fois arrivés là-bas, nous avons enfin pu nous reposer et épancher notre cœur".
Hachem est alors descendu avec les anges et a porté les fardeaux des juifs à leur place.
-> le 3e ordre de Nabuchodonosor à Nébouzaradan est : "Le D. de ce peuple hait l'immoralité. Veille à ce que nos soldats ne touchent pas de femme mariée juive. Donne des ordres stricts en ce sens. Sinon, leur D. cessera d'être en colère contre eux et s'emportera contre eux et s'emportera contre nous".
Dans le Méam Loez (Eikha 5,11), il y écrit :
Lorsque les jeunes filles de Jérusalem ont entendu ces ordres, chacune s'est présentée à n'importe quel juif en le suppliant de l'épouser ; elle lui a promis de pourvoir elle-même à ses besoins en nourriture et en vêtements.
C'est ainsi que s'est réalisée la prophétie de Yéchayahou (4,1) : "Ce jour-là, 7 femmes se saisiront d'un homme en disant : Nous mangerons notre propre pain et porterons nos propres vêtements pourvu que nous portions ton nom".
3 jeunes filles qui ont négligé de prendre cette précaution ont été violentées par les soldats babyloniens.
Les alliés de Nabuchodonosor étaient moins moraux.
La guémara (Yébamot 16b) raconte que 12 000 soldats de Tarmod ont accompagné Nabuchodonosor à son entrée dans le Temple. Tous les soldats perses se sont empressés de piller l'argent et l'or mais ceux de Tarmod ont poursuivi les femmes juives.
Contrairement aux Perses, lors de la destruction du 2e Temple, les conquérants romains n'eurent aucune retenue morale.
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-> Le midrach (Téhilim 137) raconte que lorsque les prisonniers de Judée ont été emportés en Babylonie, Nabuchodonosor et son tribunal ont observé les captifs depuis les bateaux voguant l'Euphrate. Alors que les exilés s'approchaient, les Babyloniens ont constaté que malgré leurs chaînes les juifs marchaient redressés.
Nabuchodonosor rugit : "Pourquoi ne sont-ils pas courbés sous les fardeaux?".
Ses serviteurs ont alors pris des rouleaux de la Torah, les ont cousus pour en faire des sacs, les ont remplis de sable et ont forcé les juifs à les porter. A ce moment-là, les juifs ont crié vers D. et Il a regretté d'avoir détruit le Temple.
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-> "Les adolescents ont dû porter la meule, les jeunes gens ont trébuché sous le fardeau des bûches" (Eikha 5,13)
Le Méam Loez écrit :
Ce verset décrit les travaux forcés imposés aux captifs. Les hommes ont été contraints de moudre du blé et les jeunes gens de porter de lourds fardeaux de bois.
Le midrach (Eikha 5,13) raconte qu'il n'y avait pas de meules en Babylonie parce qu'on n'y trouvait pas d'assez grandes pierres (cf. Béréchit 11,3). Lorsque Nabuchodonosor a emmené les prisonniers juifs, il leur a fait porter des meules jusqu'en Babylonie.
Selon le midrach, l'expression "porter la meule" est un euphémisme employé dans la Torah pour désigner les relations intimes. Les Babyloniens ont forcé les hommes juifs à se soumettre à des actes immoraux pour satisfaire leur plaisir.
"Les jeunes gens ont trébuché sous le fardeau des bûches" peut également être traduit : "les jeunes garçons ont chancelé sur l'arbre". Le midrach raconte qu'on a trouvé 300 enfants pendus sur une branche d'arbre.
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-> Lorsque les juifs ont été exilés à Babylone, les oiseaux et les poissons les accompagnaient.
Pendant 52 ans, on n'a pas vu le moindre oiseau sur toute la terre d'Israël.
Un verset dit en effet : "Les oiseaux du ciel et les animaux (béhéma) erraient" (Yirmiyahou 9,9).
[la guématria du mot "béhéma" est de 52, comme le nombre d'années où les oiseaux ont déserté la terre sainte]
700 variétés de poissons et 800 espèces d'oiseaux sont partis avec les juifs en Babylonie.
De nombreuses années plus tard, lorsque les juifs sont retournés sur leur terre, tous les oiseaux et les poissons sont revenus sauf un certain poisson au squelette souple (koliat haïspanin). Comme la terre sainte se trouve en hauteur, il n'a pas réussi à nager à contre-courant pour y revenir.
Pendant 7 ans, la terre d'Israël est restée brûlée, comme le dit le verset : "le soufre et le sel ont brûlé tout son pays" (Dévarim 29,22).
On distinguait très clairement les frontières de la terre sainte : d'un côté, les nations semaient sans entrave alors que de l'autre, les semences se corrodaient.
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-> Dans l'exil de Babylonie [suite à la destruction du 1er Temple], même les anges en Haut pleuraient pour les juifs, comme il est écrit : "Les anges Ariel crient dehors ; les anges de paix pleurent amèrement" (Yéchayahou 33,7).
En voyant souffrir les juifs, les anges criaient dans les rues et pleuraient. Après avoir été habitués à un grand confort, ils étaient réduits à marcher les mains enchaînées dans le dos. Les juifs pensaient que D. les avait abandonnés et qu'Il leur avait retiré Sa providence.
Cependant, D. a appelé toutes les armées célestes et tous les anges et leur a dit : "Que ferai-je pour Mes enfants bien-aimés? Ils sont en exil et Je suis ici. Allons, descendons en exil avec eux".
Lorsque D. est allé en Babylonie, Il a ouvert les cieux et a fait reposer l'esprit prophétique sur Yé'hezkiel. Ce prophète a vu D. et Ses anges arriver en Babylonie.
Yé'hezkiel dit aux juifs : "Regardez! D. et Ses anges sont arrivés en Babylonie!"
Les juifs ont refusé de croire le prophète jusqu'à ce que D. se soit révélé à eux. Les juifs se sont extrêmement réjouis et ne sentaient plus les souffrances de l'exil.
Chacun d'eux aimait D. d'un amour si intense qu'il était prêt à livrer sa vie pour sanctifier Son Nom.
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5°/ La 4e tragédie du 9 Av : la destruction du 2e Temple :
-> 120 ans avant la destruction du 2e Temple, les juifs furent soumis à l'empire grec.
A tout moment, de nombreuses guerres éclataient et de nombreux massacres étaient perpétrés.
Finalement, Mattatias, fils du Cohen Gadol Yo'hanan, a combattu les grecs, a tué de nombreux soldats et a réussi à les vaincre.
Les 'Hasmonéens ont ensuite régné sur les juifs pendant de nombreuses générations.
Ensuite, Hérode est monté sur le trône. Il a fait réparer le Temple et l'a grandement embelli.
Agrippas lui a succédé et c'est sous son règne que le Temple a été détruit. Ce roi était sous la dépendance des romains.
[la guémara (Sanhédrin 64b) rapporte que le roi Agrippas à l'époque du 2e Temple a estimé la population juive à plus de 12 millions de personnes.]
-> Dès que le gouverneur a appris par Bar Kamtsa que son sacrifice n'avait pas été offert, il a envoyé le général Néron détruire Jérusalem.
[en effet, avant de se rendre au Temple, Bar Kamtsa a fait une petite coupure à la lèvre supérieure de l'animal (selon d'autres sur sa paupière), pour rendre le sacrifice inacceptable]
Lorsque Néron s'est approché de la ville, il a utilisé la divination pour savoir s'il serait victorieux : il a lancé une flèche vers l'est mais elle est retournée vers Jérusalem. Dans quelque direction qu'il lançât la flèche, elle se dirigeait vers Jérusalem.
Néron a rencontré un enfant juif sur la route et lui a demandé : "Quel verset as-tu appris aujourd'hui?"
L'enfant a répondu : "J'infligerai Ma vengeance contre Edom par l'intermédiaire de Mon peuple, Israël" (Yé'hezkiel 25,14).
Néron se dit : "D. veut me faire détruire le Temple puis se venger de moi!"
Il s'est enfui et s'est converti. L'un de ses descendant fut le célèbre Rabbi Méïr.
L'empereur a alors envoyé Vespasien attaquer Jérusalem. Ce général a mis le siège dans les 4 directions et s'est fait accompagner de 4 immenses armées : l'une d'arabes, la 2e de Philistins, la 3e venue d'Alexandrie et la 4e d'Afrique.
Le siège a duré 3 ans.
-> A Jérusalem vivaient 3 hommes très riches surnommés : Nakdimon ben Gourion, Ben Kalba Savoua, et Ben Tsitsit haKesset. Chacun reçut son nom pour une raison particulière.
Nakdimon a été appelé ainsi parce que le soleil a brillé (nakda) par son mérite.
Ben Kalba Savoua a reçu ce nom parce que quiconque entrait chez lui affamé comme un chien (kalba) sortait de sa maison rassasié (savéa).
Ben Tsitsit haKesset signifie : "fils des tsitsit du tapis". On l'appelait ainsi parce que les franges rituelles de ses vêtements traînaient toujours sur les tapis. Ses pieds ne touchaient jamais le sol car partout où il allait, ses serviteurs déployaient des tapis devant lui.
Selon d'autres, ce juif riche s'appelait Ben Tsitsit. On avait ajouté à son nom haKesset (qui veut dire aussi "trône") parce qu'il était allé à Rome rencontrer l'empereur et que son siège avait été placé parmi les aristocrates romains.
L'un de ces riches hommes a dit : "Je pourvoirai la ville [de Jérusalem] en blé et en orge pendant 21 ans".
Le 2e a ajouté : "Je fournirai le vin, le sel et l'huile".
Le 3e a dit : "Je fournirai le bois".
Nos Sages ont fait la louange de ce dernier, car pour cuire une seule mesure de blé, il faut 60 mesures de bois.
-> Il y avait à Jérusalem un groupe de combattants (les Biryonim) qui furent la cause de tous les malheurs qui se sont abattus sur nous. Leur chef s'appelait Ben Bétia'h, et selon d'autres : Abba Sirka.
Il était le neveu de rabbi Yo'hanan ben Zakaï.
Lorsque les Sages ont dit aux Biryonim qu'il fallait pactiser avec les romains, les Biryonim ont répondu : "Nous irons nous battre contre eux!"
Cependant, les Sages les ont avertis : "Le moment n'est pas propice pour faire la guerre. Nous ne serons pas victorieux car nous n'avons pas suffisamment de mérites".
Voyant que les Sages ne leur permettaient pas de livrer bataille, les Biryonim sont allés brûler toutes les réserves de blé des juifs. C'est ainsi qu'a commencé la famine terrible.
[ils ne se sont pas contenté d'attendre que Rome accepte de négocier avec eux. Ils voulaient se battre et voir du sang, même si leur propre sang finirait aussi par être versé.]
-> La famine s'aggravait. Au début, pour se nourrir les habitants de Jérusalem descendaient un panier de pièces d'or le long de la muraille et recevaient en retour un panier de blé. Plus tard, lorsqu'ils descendaient un panier de pièces, ils recevaient un panier d'orge. Par la suite, ils ne recevaient, pour leur panier d'or, qu'un panier de paille.
Ils faisaient cuire la paille et buvaient l'eau de cuisson. A la fin, ils ont descendu un panier de pièces d'or mais n'ont rien reçu en retour.
Lorsque rabbi Yo'hanan ben Zakaï a vu le peuple faire cuire la paille et boire cette eau, il a soupiré : "Aïe! Est-ce que ces hommes vont pouvoir se battre contre Vespasien?"
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-> "Plus heureuses les victimes du glaive que les victimes de la faim dont les intérieurs s'épanchaient de leur ventre fendu sous l'effet de l'odeur du produit des champs" (Eikha 4,9)
Le Méam Loez commente :
Les victimes du glaive mouraient immédiatement mais celles de la famine souffraient longtemps avant d'expirer. Leur ventre s'ouvrait et leurs intérieurs s'écoulaient à cause de la faim.
D'autres commentaires, expliquent que vu le manque de nourriture les juifs mangeaient des chardons et des épines qui fendaient leur estomac et les tuaient en provoquant une hémorragie interne.
Le midrach (Eikha 4,12) attribue aussi la mort des affamés au "produit des champs".
Les chardons que les habitants de Jérusalem étaient forcés de manger produisaient une odeur désagréable qui a tué un grand nombre d'entre eux.
Lors du siège à l'époque du 2e Temple, les juifs n'avaient même pas de chardons à manger.
Pour les torturer davantage, les romains faisaient rôtir de la viande à l'extérieur de la muraille. Son parfum alléchant flottait au-dessus des bastions et les défenseurs de la ville qui respiraient cette odeur défaillaient de faim.
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-> "Dans le désastre de la fille de mon peuple, de tendres femmes ont fait cuire leurs enfants de leurs propres mains pour s'en nourrir" (Eikha 4,10)
Le Méam Loez enseigne :
Lorsqu'un enfant mourait de faim, on cuisait sa chair qu'on servait au repas consommé par les membres de sa famille qui prenaient le deuil pour sa mort.
Bien que ce verset décrive "le désastre de la fille de mon peuple", le peuple juif à son point le plus bas, les commentaires tiennent à préciser que les femmes ne tuaient pas leurs enfants pour les manger. C'est seulement s'ils mouraient qu'elles consommaient leur chair.
Rachi (guémara Sanhédrin 104b) explique que même dans cette situation désespérée, les mères restaient "de tendres femmes" qui lorsqu'elles mangeaient leur enfant mort, invitaient leurs voisines à partager leur repas.
Le midrach (Eikha 4,13) explique ce verset différemment. Quand un enfant mourait, une voisine envoyait une miche de pain à sa famille pour le repas de deuil. Bien qu'elle eût besoin de ce pain pour les siens, sa tendresse lui faisait ignorer ses propres besoins et consoler sa voisine.
Ce faisant, elle "faisait cuire" ses enfants, c'est-à-dire qu'elle les privait de cette nourriture.
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-> "Notre peau est brûlante comme un four, à cause de la fièvre de la faim" (Eikha 5,10)
Selon le Méam Loez : "Le siège de Jérusalem a continué au point qu'il devint impossible de trouver à manger même au péril de sa vie. Le manque de nourriture causait une fièvre brûlante".
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-> Plus que la force armée romaine, c'est la famine qui a fait tomber Jérusalem.
Flavius Jossef raconte :
"Les toits étaient emplis de femmes et de bébés qui mouraient de faim alors que les cadavres de vieillards étaient empilés dans les rues. Des jeunes gens enflés par la famine avançaient comme des ombres dans les marchés avant de s'effondrer. Personne ne prenait le deuil pour les morts parce que la faim avait tué tout sentiment".
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-> Le Méam Loez (Eikha 4,5) rapporte que pendant le siège les vêtements des juifs se sont usés. Forcés de sortir vêtus d'habits qui ne couvraient plus leur nudité, ils se nichaient dans les tas de fumier pour ne pas être vus dans cet état humiliant.
[cela était d'autant plus difficile qu'avant cela ils étaient habillés richement!]
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-> 40 ans avant la destruction du Temple, rabbi Tsadok avait commencé à jeûner pour empêcher la destruction du Temple.
[En effet,] des signes avaient révélé que cette tragédie était proche. Entre autres signes annonciateurs, les portes du Sanctuaire s'ouvraient d'elles-mêmes pour que les romains ne puissent prétendre qu'ils avaient réussi à pénétrer au Temple et à le détruire.
Hachem montrait que si les portes ne s'étaient pas ouvertes d'elles-mêmes, aucune main humaine n'aurait pu les faire céder.
Ces portes s'entrebâillaient sans cesse jusqu'à ce que rabbi Yo'hanan ben Zakaï leur fasse des reproches : "Portes! Je sais que le Temple va être détruit, pourquoi venez-vous ajouter à ma peine?"
Rabbi Tsadok commença donc à jeûner afin d'annuler le décret de destruction. Il avait tant maigri que lorsqu'il mangeait [le soir], on voyait les aliments passer par sa gorge. A la fin de ses journées de jeûne, il prenait une figue pour se restaurer, la suçait [car il ne pouvait rien avaler d'autre] et la jetait.
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-> Le dimanche 9 Av, Titus est pénétré dans le Temple et a blasphémé.
La guémara (Guittin 56b) raconte que lorsqu'il est entré dans le Saint des saints, Titus s'est saisi d'un rouleau de Torah, l'a étendu à terre et s'est couché dessus pour avoir des relations avec une prostituée.
Il a également frappé le rideau du Saint des saints de son épée. Hachem ayant fait un miracle, le rideau s'est mis à saigner. C'était un signe montrant à quel point la destruction du Temple était pénible pour D.
Titus, quant à lui, crut avoir tué le D. des juifs.
Jérusalem abritait 480 synagogues. Chacune disposait d'une salle où l'on enseignait la Torah aux enfants. Dans une autre, on enseignait la michna et la guémara ... Tout cela a été détruit!
Titus a pris le rideau du Saint des saints, y a déposé tous les objets du Temple et l'a rapporté en bateau à Rome pour se vanter de sa victoire. Il a aussi emporté des prisonniers et a tué une partie des captifs de façon horribles à Jérusalem.
Parmi ceux ramenés à Rome, il a jeté certains aux lions et d'autres ont été assassinés dans des tortures effroyables.
-> Alors que Titus était en mer, un orage s'est déclaré, menaçant de faire couler son embarcation.
Titus a dit : "On dirait que le D. des juifs n'a de pouvoir que sur la mer. Il a noyé Pharaon dans la mer et détruit Sisra en mer. Il désire à présent me noyer, moi aussi. S'il veut montrer Sa force, qu'Il vienne se battre contre moi sur la terre ferme".
Alors une voix céleste s'est élevée : "Méchant, fils de méchant! J'ai une minuscule créature. Il s'agit du moustique. Va sur la terre ferme et combats-le!"
Lorsque Titus a débarqué, un moustique a pénétré dans sa narine et a attaqué son cerveau pendant 7 ans ...
Nos Sages disent qu'à la mort de Titus, on lui a ouvert le crâne et on a découvert un moustique aussi gros qu'un oiseau.
Dans son testament, Titus a demandé qu'on l'incinère et qu'on disperse ses cendres sur les 7 mers afin que D. ne le trouve pas et ne puisse pas le condamner au Guéhinam.
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-> Les nations [du monde] ne pouvaient pas croire que Jérusalem avait été détruite et que les juifs étaient partis en exil.
Elles se disaient l'une à l'autre : "Leur D. a fait de nombreux miracles pour eux. Il les a fait sortir d'Egypte, a noyé Pharaon et son armée dans la mer et a fait de même à Sisra".
En effet, le verset dit : "Ils ont profané Mon saint nom en leur disant : C'est le peuple de D. et ils sont sortis de Sa terre" (Yé'hezkel 36,20).
Hachem s'affligeait que les juifs aient causé la destruction du Temple car cela faisait dire aux nations : "Puisque c'est le peuple de D. pour lequel Il accomplissait de nombreux prodiges, pourquoi ont-ils été exilés de Sa terre? Il n'a sûrement pas eu la force de les sauver des mains de l'ennemi!"
Les juifs ont donc causé la profanation du Nom Divin.
-> Titus a emporté à Rome les tribus de Yéhouda et de Binyamin et tous les objets du Temple.
Il a fait bâtir une arche immense pour montrer sa puissance.
Il avait réussi à conquérir Israël. N'était-il pas supérieur à toutes les nations? Sur cette arche, les romains ont gravé la scène d'hommes enchaînés portant les objets du Temple.
Lorsque Titus est passé par la ville de Salonique, il a fait graver son image sur une pierre comme il le fit à Rome mais sans y représenter les objets du Temple.
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-> Aucune des pierres et des fondations du Temple n'a été brûlée ou détruite. Toutes ont été cachées.
Des démons (chédim) ont apporté d'autres pierres qui ont brûlé pour tromper Titus.
Bien que les romains aient cru détruire le Temple, ce n'était qu'une illusion. Lorsque D. le reconstruira, Il utilisera les pierres et les fondations d'origine. Rien n'y manquera.