Le midrach affirme que les justes pleurent Jérusalem même dans leur tombe.
[Maharil - Hilkhot Ticha béAv 14]
Catégorie : 12- Les jeûnes + Perte du Temple
Toutes les tragédies qui ont frappé la nation juive à travers l'histoire sont le résultat direct du 9 Av, et sont donc incluses dans le jeûne du 9 Av.
[rav Moché Feinstein - Igrot Moché - Yoré Déa - vol.4, 57:11]
L’importance de désirer la reconstruction du Temple
+ L'importance de désirer la reconstruction du Temple :
"Un héritage ne passera pas d'une tribu à une autre tribu" (Massé 36,9)
-> Le Tiféret Shlomo commente ce verset :
"Cela vient faire allusion à la valeur de la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem, car chaque homme doit désirer ardemment et de tout son coeur la terre d'Israël et sa sainteté, comme il est écrit : "Recherchez la paix de Jérusalem" (Téhilim 122,6), ou encore "Tsion n'a personne qui la recherche" (Yirmiyahou 30,17) = on en déduit qu'elle a besoin qu'on la recherche (guémara Souca 41a).
Et ce désir en lui-même contribue à la délivrance future.
Si le désir d'un juif s'enflamme pour la terre et la reconstruction du Temple, les Bné Israël seront très rapidement exaucés, car le Temple est déjà construit et se tient prêt En-Haut. Il faut seulement demander à ce qu'il descende … C'est d'ailleurs à cela que fait allusion l'expression "Dévir Bété'ha" (le 'parvis de Ta Maison' - employée dans plusieurs de nos prières comme dans celle de 'Rétsé' de la Amida).
Le mot ''dévir'' (דביר) ) est associé au mot "dibour" (la parole - דיבור), afin de suggérer la nécessité de demander à Hachem qu'il soit reconstruit de nos jours, comme l'enseignent nos Sages : "Celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée" (guémara Taanit 30b).
[En ce sens,] chaque juif qui prononce sincèrement dans sa prière les mots "vélirouchalayim ir'ha béra'hamim" tachouv" (et à Jérusalem Ta ville reviens avec miséricorde - Amida dans le rite achkénaze - ולירושלים עירך ברחמים תשוב), agit réellement dans le Ciel pour anticiper la délivrance".
-> Le Tiférète Shlomo ajoute grâce à cela, une explication des versets suivants (Nitsavim 29,21-23) : "Alors, quand viendra la dernière génération, vos descendants qui naîtront plus tard ... et que diront tous ces peuples : 'A quel propos Hachem a-t-Il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère ?' "
On peut en effet se demander pourquoi on précise ici que ce sera seulement "quand viendra la dernière génération", que l'on posera cette question.
Et de répondre que ce sera la génération qui mettra tout son coeur à demander cette question, et qui se lamentera réellement sur la destruction de la terre et de Jérusalem, qui sera la dernière génération de l'exil.
Car ce sera grâce à son désir ardent qu'elle suscitera la délivrance, et "celui qui s'afflige sur la destruction de Jérusalem méritera de la voir consolée".
-> Le ‘Hatam Sofer (dans ses Drachot) affirme que grâce à ce désir intense, l’homme est considéré comme étant déjà présent à l’intérieur du Temple (beit hamikdach) :
""Je me suis réjoui lorsqu’on m’a dit ‘allons à la maison d’Hachem’, nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" (Téhilim 122,1), car même à notre époque, lorsqu’un homme a le coeur joyeux et qu’il désire ardemment la reconstruction du Temple, c’est comme s’il l’avait reconstruit.
C’est ce que le verset : "Nos pieds se trouvaient aux portes de Jérusalem" signifie, c’est-à-dire que c’est comme si nous nous y trouvions déjà. Par notre pensée, nous lui conférons déjà sa sainteté".
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+ Les 4 espèces = en souvenir du Temple :
Il y avait une grande différence entre la réalisation de la mitsva du loulav dans le Temple (beit hamikdach) ou bien ailleurs.
Lorsque l'on prenait le loulav dans le Temple, il y avait une mitsva supplémentaire d'être joyeux, comme il est écrit : "vous vous réjouirez [avec les 4 espèces], en présence d'Hachem [c'est-à-dire au Temple]" (Emor 23,40).
=> Pourquoi peut-on ressentir une joie pure uniquement en tenant les 4 espèces à proximité du Temple?
Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 11,120) explique que cette joie spirituelle est le résultat d'atteindre une unité complète entre les juifs.
Les 4 espèces représentent l'unité des différents groupes de juifs, et l'unique endroit où l'on pouvait arriver à cela à la perfection était à l'intérieur du Temple.
-> Selon la Torah, c'est uniquement dans le Temple que que l'on pouvait prendre le loulav tous les jours de Souccot. Dans tous les autres endroits (en dehors du Temple, ou bien selon une opinion en dehors de Jérusalem), on ne le prenait que le 1er jour.
Après la destruction du Temple, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a institué que le loulav soit pris tous les jours de Souccot (à l'exception de Shabbath), partout dans le monde.
La motivation de cela est basée sur le verset : "cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (Yirmiyahou 30,17) = cela implique qu'il convient de chercher le bien de Sion en commémorant la manière dont le loulav était pris au Temple. [guémara Roch Hachana 30a ; ainsi que guémara Souccot 41a]
=> Comment rabbi Yo'hanan ben Zakaï a pu promulguer que prendre le loulav à Souccot va encourager les gens à "chercher Sion" et à prier pour son bien?
Le Ram’hal (Messilat Yécharim - chap.19) explique que la commémoration de rabbi Yo'hanan n'a pas était établi comme une fin en soi, mais plutôt son but était que les gens se rappellent de la joie qui existait au Temple et qu'ils soient ainsi inspirés à prier pour sa restauration.
-> Le Sfat Emet (5652) commente ce passage de la guémara :
"cette Sion dont personne ne se soucie [de son bien]" (tsion hi dorech én la - Yirmiyahou 30,17)
[litt. "dorech" = rechercher]. Cela signifie qu'en "recherchant" (dorech) le Temple, nous pouvons atteindre le même accomplissement spirituel que le Temple lui-même fournissait.
Le prophète Yirmiyahou écrit ailleurs : "nos danses joyeuses sont changées en deuil" (Eikha 5,15). Le cri plaintif du prophète peut aussi être interprété dans un sens plus positif : notre deuil sur la destruction du Temple a le même effet sur nos âmes que sa réjouissance pendant qu'il existait.
Ainsi prendre le deuil du Temple de nos jours, nous permet de toujours en ressentir les effets!
Les jeûnes
+ Les jeûnes :
-> En plus de Yom Kippour, il y a 4 jeûnes : le 17 Tamouz, le 9 Av, le 3 Tichri (Guédalia) et le 10 Tévet.
Les quatre dates (17, 9, 3 et 10) totalisent 39, valeur numérique de : "Hachem é'had" (D. est Un - יהוה אחד).
Cela fait allusion à :
1°/ [L’aspect négatif] Aux 39 Malédictions que provoqua la faute d’Adam HaRichone [Zohar] (en relation avec les 39 coups de la flagellation [Malkout] et les 39 travaux principaux interdits de Shabbath – Chlah haKadoch).
[à noter que l’expulsion des juifs de leur Terre (l’Exil), suite à leurs fautes, est similaire à l’expulsion d’Adam HaRichone du Gan Eden suite à la sienne – Peti’hata Ekha Rabbati 4].
C’est pourquoi, Adam HaRichone, lorsqu’il regretta sa faute et fit téchouva, pris sur lui de jeûner durant toute sa vie, c’est-à-dire durant 930 ans dont fait allusion la valeur numérique du mot "Taanit" (jeûne - תענית). [Yalkout Réouvéni sur Béréchit 5, 5]
2°/ [L’aspect positif] A la "Résurrection des Morts" qu’Hachem accomplira à l’aide de la "Rosée du ciel", qui se dit en hébreu "tal" (טל) et qui a pour valeur numérique 39.
[les jeûnes sont des jours d'introspection, de téchouva personnelle. Or, la guémara (Sanhédrin 97b) affirme : "C’est seulement par la téchouva qu’Israël sera délivré". Ainsi, les jeûnes sont des jours qui accélèrent la résurrection des morts.]
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-> Le Rambam (Lois des Jeûnes 5,1) nous enseigne : "Il y a des jours où tout le peuple juif jeûne du fait des malheurs qui ont eu lieu, afin d’éveiller les coeurs et d’ouvrir les voies de la téchouva.
Cela sera un souvenir de nos mauvaises actions et des actions de nos pères qui étaient comme les nôtres maintenant, ce qui nous a causé, à eux et à nous, ces malheurs. Et par ce souvenir, nous reviendrons vers le bien".
-> Le Rambam (à la fin des Lois des Jeûnes) : "Tous ces jeûnes seront abrogés à l’époque de machia’h. De plus, ce seront alors des jours de fête et de joie, ainsi qu’il est dit: ‘Ainsi dit le D. des Armées, le 4e jeûne [17 Tamouz – Tamouz étant le 4e mois depuis Nissan], le 5e jeûne [9 Av], le 7e jeûne [3 Tichri], et le 10e jeûne [10 Tévet] seront pour la maison de Yéhouda de la joie et des fêtes. Ils aimeront la Vérité et la Paix’ (Zacharie 8, 19)."
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-> b'h, voir également le divré Torah du Avné Nézer sur les jeûnes, rapporté par le Chem miChmouël : https://todahm.com/2022/08/10/lorsque-le-9-av-tombe-pendant-shabbath
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-> b'h, également sur la notion de jeûne : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune
"On peut dire qu’à chaque génération, l’homme doit se considérer comme s’il sortait lui-même de Jérusalem [suite à la destruction du Temple]"
[‘Hatam Sofer - drouch du 7 Av 5789]
-> "Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causée sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1).
[ainsi, ne pas assister à la construction du Temple, c’est comme assister à sa destruction! ]
La période du 17 Tamouz au 9 Av
+ La période du 17 Tamouz au 9 Av (ben hamétsarim) :
-> La période entre le 17 Tamouz et le 9 Av est appelée : ben amétsarim (entre les barrières étroites, les limitations - בֵּין הַמְּצָרִים), en référence au verset : "Yéhouda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude ; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensemble, l'ont atteint entre les étroites barrières." (Eikha 1,3 - כָּל-רֹדְפֶיהָ הִשִּׂיגוּהָ, בֵּין הַמְּצָרִים).
De même qu'un ennemi faible peut dominer son adversaire fort s'il arrive à le piéger dans un étroit passage, de même les 2 jours du 17 Tamouz et du 9 Av forment des barrières qui empêchent ceux pris entre eux de s'échapper.
=> Pourquoi ces 2 jours sont-ils si prédisposés à la tragédie [pour le peuple juif]?
Le Kli Yakar (Dévarim 1,2) explique qu'il y a 2 moyens par lesquels les juifs peuvent échapper aux griffes de leurs ennemis :
1°/ en méritant une aide Divine spéciale du fait de leur lien étroit avec Hachem. [en faisant les mitsvot, on se lie avec D.]
2°/ d'une manière plus naturelle, leur force augmente en raison de leur amour et de leur amitié avec leur prochain. Lorsque les juifs se tiennent unis et s'aident les uns les autres, alors ils peuvent repousser avec succès leurs ennemis qui se dressent contre eux.
Le 17 Tamouz, si l'on peut dire, les juifs ont tourné le dos à Hachem en réalisant le Veau d'or, et rompant ainsi leur relation spéciale avec Hachem.
Le signe du zodiaque du mois de Tamouz est le scorpion, une créature dont la nature est de marcher fréquemment à reculons, d'une manière similaire avec laquelle les juifs ont tourné le dos à Hachem en faisant le Veau d'or.
Le 9 Av a eu lieu la faute des explorateurs, où les juifs dans le désert ont crié car ils sentaient que Hachem les détestait et qu'Il souhaitait les amener dans la terre d'Israël pour qu'ils y disparaissent.
[ "vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : "C'est par haine pour nous que Hachem nous a fait sortir de l'Egypte! C'est pour nous livrer au pouvoir de l'Amorréen [en Israël], pour nous anéantir!"" - Dévarim 1,27]
La raison pour laquelle ils pensaient que Hachem les détestait, était car ils avaient une vision quelque peu mesquine et paranoïaque envers leur prochain.
Le signe du zodiaque du mois de Av est le lion, car car chacun se comportait comme un lion agressif envers son prochain.
=> Ces 2 fautes montent comme des obélisques et réussissent à piéger les juifs lorsqu'ils sont attirés par les vices qu'ils représentent.
[ainsi de notre côté particulièrement durant cette période nous devons nous renforcer pour tendre à supprimer ces fautes qui nous rendent si vulnérables à nos ennemis. ]
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-> Du 17 Tamouz au 9 Av, il y a 22 jours, soit 528 heures.
Le Bné Yissa'har (maamaré ben hamétsarim - ot 7) fait remarquer que ce nombre est significatif car c'est la guématra du mot : "maftéa'h" (clé - מפתח).
Il n'y a pas de coïncidence : cette période détient la clé de notre délivrance.
-> Le midrach (Vayikra rabba 7,3) nous rapporte le secret suivant : "l'exil dans lequel nous sommes ne prendra fin que par le mérite d'apprendre les michnayot" (én kol hagalouyot hallalou miskansot éla bézé'hout michnayot).
-> Le Bné Yissa'har attire notre attention sur le nombre de chapitres (pérakim) qui sont contenus dans les 6 Ordres (sédarim) de la michna, citant le Mégalé Amoukot.
Le Mégalé Amoukot a été méritant d'avoir la révélation de Eliyahou haNavi, comme cela est inscrit sur sa tombe, qui venait lui rendre visite et ils parlaient en face à face.
Le Mégalé Amoukot (paracha Chémot) note qu'il y a 528 chapitres dans la michna.
De même qu'il y a 528 heures pendant Ben haMétsarim, la période qui symbolise la clé de la guéoula, de même il y a 528 chapitres dans la michna, qui est le véhicule par le biais duquel la guéoula peut venir.
-> Le rav Yéchaya Berlin (1719-1799) à la fin de son commentaire sur massékhet Bikourim, écrit qu'il y a en réalité seulement 253 chapitres dans la michna, 5 de moins que les calculs du Mégalé Amoukot.
Le Bné Yissa'har explique qu'en fait il y a 5 chapitres (pérakim) qui ne sont pas vraiment de la michna, mais plutôt ils sont des braïtot ou de la Tossefta. Ils ont été ajoutés dans le corpus de la michna mais ils ne sont pas de la michna à proprement parler.
Il s'agit : le 4e chapitre de Bikourim, du 6e chapitre (pérek) de Pirké Avot, et de la Tossefta sur Pessa'him, sur Kidouchin, et sur Sota.
Avec ces chapitres, nous arrivons à un total de 528 chapitres.
Les 5 dernières heures de Ben haMétsarim, après 'hatsot du 9 Av, sont celles où nous pouvons nous lever du sol et les rigueurs du deuil (avélout) commencent à être levées.
Ces 5 dernières heures de la période du 17 Tamouz au 9 Av correspondent au moment où le roi David est né.
Symboliquement, il y a 523 heures du début de Ben haMétsarim jusqu'à la naissance du machia'h ben David, après le midi juif ('hatsot) du 9 Av.
Il y a un nombre équivalent de "véritables" chapitres dans la michna.
Il y a ensuite 5 heures dans l'après-midi du 9 Av qui ont un niveau inférieur de deuil, qui commence à être levé, et qui correspondent aux 5 chapitres, qui sont dans le corpus de la michna mais non vraiment sur le fond proprement dit.
=> Ainsi, les heures de Ben haMétsarim correspondent précisément aux chapitres (pérakim) contenus dans la michna.
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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - ot 217) écrit que les lettres du mot : Tamouz (תמז) lorsqu'elles sont réarrangées sont l'acronyme de : "zi'hrou Torat Moché" (souvenez-vous de la Torah de Moché - זכרו תורת משה).
Nous avons pour instruction de se rappeler de la Torah particulièrement à ce moment de l'année, pendant ce mois de Tamouz, en raison du fait que les Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées, ce qui a entraîné l'oubli de la Torah.
[ nos Sages (guémara Erouvin 54a) enseignent : "Si les Tables de la Loi n’auraient pas été brisées, la Torah ne serait jamais oubliée."]
A l'approche de la date anniversaire de cet événement tragique, nous devons être vigilants à se souvenir de la Torah, [par ces efforts à intensifier et à se rappeler de notre étude, nous allons à l'encontre du processus qui à mener à la destruction du Temple et à notre exil. ]
Rabbi Na'hman de Breslev poursuit en expliquant pourquoi le mois de Tamouz (תמז) s'écrit sans un "vav"(entre le mém et le zaïn) qui généralement aurait été présent.
Les dimensions des Lou'hot que Moché a brisée était de 6 téfa'him au carré.
Le "vav", qui a une guématria de 6, a été retiré du nom תמז comme geste symbolique commémorant le fait que les Lou'hot, avec ces dimensions de 6 par 6, ont été brisées.
Rabbi Na'hman de Breslev souligne qu'un autre acronyme de תמז est : "zman matan Toraténou" (זמן מתן תורתנו - le moment du don de notre Torah).
Cependant, cette allusion semble déplacée puisque la Torah a été donnée au peuple juif au mois de Sivan, et non en Tamouz.
Rabbi Na'hman explique que la Torah nous a été donnée à Shavouot, au mois de Sivan, mais les Lou'hot n'ont été apportées physiquement [du Ciel] par Moché pour être transmises au peuple juif que le 17 Tamouz.
Par conséquent, le véritable don de la Torah physiquement a eu lieu en Tamouz.
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-> Le Bné Yissa'har ('hidouché Tamouz Av maamar 2) divise les jours de ben hamétsarim en deux :
- les 13 jours du mois de Tamouz (du 17 au 29) ;
- les 9 jours d'Av (1 au 9).
Les lettres du Nom d'Hachem sont : יהוה.
Dans l'alphabet hébreu, les lettres venant immédiatement avant sont : טדהד, dont la valeur numérique est : 22.
Le ט et ד (de valeur 13) font allusion aux 13 jours de Tamouz, tandis que ה et le ד (de valeur 9) font référence aux 9 jours de Av.
[on voit que actuellement cette période de ben hamétsarim ressemble au fait que Hachem a fait un pas en arrière (lettres précédentes du Nom Divin), et que nous sommes exilés de notre situation de grande proximité avec Hachem au Temple.]
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-> Lorsque Moché a brisé les Lou'hot, il a invoqué les 13 Attributs de miséricorde, lorsqu'il a demandé à Hachem de pardonner le peuple juif pour la faute du Veau d'or :
"Hachem passa devant lui et proclama : Hachem, Hachem, D., compatissant et bienveillant, lent à la colère, et abondant de grâce et de vérité ; préservant la bonté pour des milliers de générations, pardonnant l'iniquité, le péché délibéré et l'erreur, et Qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, Se souvenant de la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants, à la 3e et à la 4e génération" (Ki Tissa 34,6-7)
-> La faute des explorateurs dans le désert a précipité le fait que les juifs sont restés 40 années de plus dans le désert [avant de pouvoir entrer en Israël].
Dans ce verset, Moché a prié à Hachem, L'implorant de pardonner les espions qui ont fauté, de pardonner au peuple juif pour avoir cru à leur rapport négatif sur la terre d’Israël.
Cependant, les prières de Moché diffèrent de celles qu'il a pu faire au moment du Veau d'or.
Après la faute des explorateurs, il n'a utilisé que 9 des 13 Attributs de miséricorde :
"Hachem lent à la colère, prodigue de bonté, qui pardonne l'iniquité et la faute délibérée, et qui nettoie, mais ne nettoie pas complètement, qui se souvient de l'iniquité des parents contre les enfants jusqu'à la 3e génération et la 4e génération" (Chéla'h Lé'ha 14,18).
[Moché ne mentionne que ceux des Attributs qu'il juge de circonstance]
-> Le Bné Yissa'har explique cette divergence dans les prières de Moché, dans ses demandes pour le peuple juif.
Cette période de l'année de ben hamétsarim, est une période où Hachem est caché de nous. En conséquence de nos fautes collectives, nous n'avons pas le Nom יהוה, mais nous devons nous contenter du טדהד. Hachem est caché de nous, et nous employons les lettres précédentes lorsque nous faisons référence au Nom d'Hachem.
Les prières de Moché font allusion à la guématria du ט - ד et du ה - ד, soit le 13 et le 9.
La faute du Veau d'or a eu lieu le 17 Tamouz.
Tamouz contient 13 jours de ben hamétsarim, et les prières de Moché ont ainsi compris tous les 13 Attributs de miséricorde.
La faute des explorateurs a eu lieu le 9 Av.
Il y a 9 jours de ben hamétsarim en Av, et ainsi les prières de Moché ont invoqué seulement 9 Attributs de miséricorde.
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-> b'h, voir également la partie sur ben hamétsarim au sein de : https://todahm.com/2016/08/22/le-mois-de-av
Le Temple
+ Le Temple (selon le Sfat Emet) :
-> La Torah dont les juifs bénéficient, n'est qu'un microcosme de toute sa splendeur.
Cette lumière a été cachée par Hachem pendant la Création. Comme nos Sages l'affirment, Hachem a pris la lumière du première jour et l'a préservée pour les tsadikim dans le monde à venir.
Cependant, dans le Temple et spécialement lorsque Aharon allumait la Ménora, cette lumière [spirituelle originelle] était révélée.
[Sfat Emet - Béaaloté'ha 5647]
-> De même que chaque Shabbath, un juif bénéficie d'une influence spirituelle fournit par l'âme supplémentaire (néchama yétéra), de même dans le Temple chaque juif bénéficiait d'une dose de spiritualité supplémentaire (aara yétéra).
[Sfat Emet - Dévarim 5642]
-> Tandis qu'en diaspora, un juif sert Hachem principalement par la peur/crainte, en terre d'Israël et spécialement au Temple, une spiritualité intense et la joie y règnent.
De même, pendant toute la semaine, un juif sert Hachem en mettant l'accent sur la crainte, tandis qu'à Shabbath c'est la joie qui domine.
[Sfat Emet - Nasso 5661]
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-> Le Temple était un lieu qui comprenait les qualités de tous les autres endroits de la terre.
[Sfat Emet - Nasso 5647]
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-> L'objectif de la Torah est d'enseigner aux juifs d'abandonner les passions physiques de leur corps.
Cependant, la terre d'Israël et le Temple permettent aux juifs de sanctifier le domaine physique/matériel.
Ce n'est qu'en terre d'Israël et par le biais du Temple qu'un corps et une âme d'un juif peuvent vraiment fusionner.
Maintenant, en exil (galout) sans le Temple, notre objectif principal guidé par la Torah est d'éliminer autant que possible le matériel de notre vie. [tout ce qui n'est pas nécessaire]
La fonction précédemment jouée par le Temple à sanctifier le corps des juifs est actuellement accomplie par l'exil lui-même.
Toutes les souffrances endurées par les juifs purifient leur corps.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5634]
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-> Les juifs profitent le plus des bénédictions d'Hachem lorsqu'ils restent isolés du monde extérieur, comme cela se produisait au Temple.
Même de nos jours, certaines mitsvot comme le Talit, permettent aux juifs de "s'envelopper" afin d'être isolés du monde dans son ensemble.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5646]
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+ Reconstruire le Temple :
-> Ce n'est qu'en éradiquant les racines qui ont causé la destruction du Temple que nous pouvons accélérer sa reconstruction.
La haine gratuite (sin'at 'hinam) a mené à la destruction du Temple.
Une atmosphère d'amour maternel et une absence de jalousie sont des prérequis pour rester en terre d'Israël et pour que le Temple puisse continuer d'exister.
[En ce sens,] les juifs ont été comptés et ont reçu leur portion individuelle de la terre d'Israël avant d'y entrer afin de minimiser toute éventuelle jalousie.
[Sfat Emet - Pin'has 5648]
-> Le Temple sera reconstruit par le mérite d'Aharon qui personnifie l'amour.
Dans la mesure où sa destruction a été causée par la faute de la haine gratuite, Aharon sert d'antidote parfait pour cette faute.
[Sfat Emet - Massé 5659]
-> Ce n'est que par l'amour d'un juif envers son prochain (aavat Israël) que le Temple sera reconstruit.
[de même que la haine gratuite l'a détruit, l'amour gratuit entre nous permet de le reconstruire]
[Sfat Emet - Réé 5641]
-> Les actions (mitsvot) et la Torah de chaque génération contribuent à la reconstruction du Temple.
[Sfat Emet - Dévarim 5634]
-> Bien que le Temple a été détruit, une empreinte résiduelle y reste toujours (voir également le fait que la Présence Divine ne quitte jamais le lieu du Temple).
En priant constamment pour la restauration du Temple, cette empreinte résiduelle va être transformée par Hachem en Temple reconstruit.
[Sfat Emet - Réé 5637]
Celui qui étudie les lois relatives au service [dans le Temple], ce sera comme si le Temple était reconstruit de son vivant.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]
+ Le livre de Eikha dans lequel le prophète Yirmiyahou pleure la destruction du Temple, commence par les mots : "Comme la ville reste seule" (eikha yachva badad ha'ir - אֵיכָה יָשְׁבָה בָדָד הָעִיר).
Les initiales de ces mots forment le mot "eiva", qui veut dire la haine. Cela nous enseigne que le Temple a été détruit à cause de la haine.
Si une personne garde de l'inimité en son cœur, elle est anéantie dans ce monde et dans le prochain.
Nous voyons en effet que les habitants de Sodome ont été annihilés à cause de la haine gratuite.
[Méam Loez - Vaét'hanan]
+ Lorsque Hachem a décidé de détruire le Temple, Il a déclaré : "Tant que Ma Présence s'y trouve, les non-juifs n'ont pas de pouvoir contre lui. Je vais détourner les yeux. Je fais le serment de ne pas Me porter à la défense du Temple avant que les non-juifs le détruisent".
Tout de suite après les non-juifs sont entrés au Temple et l'ont détruit.
Hachem a dit aux anges : "Venez, allons voir ce que les non-juifs ont fait à Ma maison".
Quand D. a vu le Temple, Il s'est exclamé : "C'est bien Ma maison! Les non-juifs sont entrés et ont agi à leur guise!"
A ce moment-là, D. s'est mis à pleurer : "Malheur à Moi pour Mon Temple! Où sont Mes enfants? Où sont Mes Cohanim? Où sont Mes bien-aimés? Que pouvais-Je faire? Je les ai mis en garde mais ils ne se sont pas repentis!"
Hachem a appelé Yirmiyahou et lui a dit : "Je me sens comme un père dont le fils unique est mort au jour de son mariage. Va, appelle Avraham, Its'hak, Yaakov et Moché de leur tombe, eux savent comment pleurer.
- Yirmiyahou a répondu : "Je ne sais pas où Moché est enterré".
- "Va sur la rive du Jourdain et appelle : Fils d'Amram! Fils d'Amram! Lève-toi et regarde ce que les non-juifs ont fait à ton troupeau".
Yirmiyahou s'est rendu à la grotte de Makhpéla et a appelé les Patriarches.
- "Levez-vous car D. désire votre présence"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas".
Le prophète a caché la raison pour laquelle D. les appelait de crainte qu'ils ne lui reprochent d'avoir laissé une telle catastrophe arriver à leurs descendants. Les Patriarches n'ont pas répondu.
Alors Yirmiyahou est parti et s'est rendu auprès des rives du Jourdain.
- "Fils d'Amram, fils d'Amram! Lève-toi car D. désire ta présence!"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas"
Moché l'a quitté et a posé cette question aux anges. Ils lui ont répondu : "Ne sais-tu pas que le Temple est détruit et que le peuple juif a été exilé?"
Moché s'est mis à pleurer et à se lamenter. Il est allé trouver les Patriarches qui eux aussi ont déchiré leurs vêtements et se sont lamentés.
Lorsqu'ils se sont approchés des portails du Temple, D. les a vus. "En ce jour, Hachem, le D. des Armées célestes vous appelle à pleurer, à vous lamenter, à vous raser la tête et à vous ceindre de toile de sac" (Yirmiyahou 22,12).
Ils sont passés de porte en porte en pleurant.
Avraham s'est présenté devant D., s'arrachant les cheveux, déchirant ses vêtements, pleurant et se lamentant : "Pourquoi, de toutes les autres nations, Israël a-t-il été choisi pour cette humiliation?"
Les anges du ciel se sont joints à sa lamentation.
Moché a appelé Yirmiyahou : "Allons voir le peuple juif!"
Yirmiyahou a répondu : "Il y a trop de cadavres sur les routes. Il est impossible de marcher!"
- "Je veux y aller malgré tout".
Tous 2 sont partis, Yirmiyahou avançant le premier.
Lorsqu'ils sont arrivés aux rives de l'Euphrate, les exilés les ont aperçus. Ils se sont murmurés l'un l'autre : "Moché s'est levé de sa tombe! Il va nous délivrer de nos oppresseurs!"
Une voix céleste s'est fait entendre : "C'est un décret devant Moi!"
Moché a donc consolé le peuple juif : "Il a été décrété que je ne sois pas celui qui vous délivrerait, mais D. vous délivrera".
A ces mots, les exilés se sont effondrés et se sont mis à pleurer comme il est écrit : "Près des fleuves de Babylonie, là-bas nous étions assis et nous pleurions" (Téhilim 137,1).
[midrach Eikha rabba - Introduction, Section 24]