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Tout juif a une part dans la Torah

+ Tout juif a une part dans la Torah :

-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot Shavouot 5562) écrit :
"La Torah n'a pas été donnée à des individus en particulier, elle a été donnée à tout le peuple juif, à la fois la 'helbéna (les personnes les plus bas) ensemble avec les béssamim (les tsadikim).
Cela a été fait de façon intentionnelle pour permettre à chaque juif d'obtenir une part dans la Torah ...
C'est la raison pour laquelle nous avons reçu la Torah peu après la sortie d'Egypte, bien que nous n'étions pas encore méritant du don de la Torah.
Cela nous enseigne qu'on ne doit jamais perdre espoir d'acquérir une part dans la Torah.
Et même si nous sommes à un niveau très bas, nous sommes équivalent au plus grand".

-> A la sortie d'Egypte, les juifs étaient arrivés au 49e niveau d'impureté (sur 50), les anges ont même dit à la mer Rouge : "Pourquoi les juifs doivent-ils être sauvés alors que les égyptiens se noient? Les juifs ont également vénéré des idoles!"
Si la Torah a pu leur être donnée, il est évident que la Torah peut également nous être donnée. Chaque juif a un droit à l'étude et à l'observation de la Torah.
[rav Elimélé'h Biderman]
[c'est notre yétser ara qui nous pousse à penser que Hachem ne nous désire pas tant que ça, qu'Il n'accorde pas d'importance à notre étude de la Torah, comme cela on ne s'y investit pas pleinement. Or, la réalité est totalement opposé à cela!
On peut l'illustrer avec les paroles du Steïpler : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Yitro 19,17)
Le Beit Aharon (roch 'hodech Sivan) dit que ce verset fait allusion au faible niveau de la nation juive lorsqu'ils ont reçu la Torah.
Il écrit : "Tout le monde peut recevoir la Torah, peut importe ce qu'il est. Même ceux au niveau le plus bas peuvent recevoir la Torah.
C'est le sens du fait que la Torah a été donné aux juifs alors que "ils se tinrent debout au bas de la montagne".

-> Le Zohar (vol.2, 68) écrit : "Yitro était un prêtre respecté de premier rang. [A l'époque, ] il était comme "le pape" pour tous les types de cultes d'idoles.
Lorsqu'il loua Hachem en disant : "maintenant je sais que Hachem est plus grand que tous les autres dieux" (ata yadati ki gadol Hachem mikol élokim), alors l'honneur d'Hachem a été augmenté dans tous les mondes, en-haut et en-bas".

Nos Sages rapportent que de nombreux prêtres d'idolâtries attendaient de voir la réaction de Yitro face aux miracles de la mer Rouge. En effet, Yitro était le responsable spirituel des non-juifs de cette époque, et ils agiraient en fonction de ce qu'il ferait.
C'est pourquoi lorsque Yitro loua Hachem pour les miracles de l'ouverture de la mer Rouge, ils ont suivi son exemple, et ils ont également loué Hachem.
Cela a créé un énorme kidouch Hachem.

=> Dans la Torah, le don de la Torah suit le récit de Yitro qui rejoint le peuple juif.
Quelle est la signification de cet enchaînement des choses?

Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet - Yitro) explique que la Torah veut encourager chaque juif à accepter la Torah. Personne ne doit ressentir qu'il n'est pas assez méritant, car peu importe à quel point il a pu chuté [spirituellement], il n'est pas tombé plus bas que Yitro. [qui avait essayé toutes les adorations d'idoles possibles, et était la référence, le chef mondial des idolâtres]
Si Yitro a pu recevoir la Torah, alors nous aussi.
[quoiqu'il puisse faire, un juif sera toujours appelé : "fils adoré d'Hachem", et par ce lien (à l'inverse des non-juifs) nous avons toujours énormément de valeur aux yeux d'Hachem!]

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-> Le midrach (Tan'houma - Dévarim) écrit :
"Hachem a proposé la Torah à toutes les nations du monde, mais elles l'ont refusée.
Alors, Hachem a proposé la Torah aux Bné Israël, qui l'ont acceptée."

-> Le Imré Emet (5667) souligne que Hachem aurait véritablement donné la Torah aux non-juifs s'ils l'avaient acceptée.
Ainsi, si même un non-juif peut potentiellement étudier et observer la Torah, alors à combien plus forte raison un juif, qui a en lui une partie d'Hachem [beaucoup plus élevée que les non-juifs] et qui est un descendant des Patriarches [et Matriarches], peut lui étudier la Torah et observer les mitsvot.

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-> Il est écrit : "Je vous ai portés sur l'aile des aigles, Je vous ai rapprochés de Moi" (Yitro 19,4)

L'aigle est un animal non cashère, impur.
Le Sfat Emet (rapporté par son fils le Imré Emet - Yitro 5691) explique que Hachem nous a porté sur un oiseau non casher afin de nous enseigner que même celui qui a beaucoup fauté (et qui est à l'image d'un animal impur, non casher), s'il étudie la Torah alors il sera rapproché d'Hachem.
En effet, peu importe le niveau où l'on est, l'étude de la Torah a la faculté de nous élever à de très hauts niveaux.
C'est ce qui s'est passé en Egypte : les Bné Israël étaient au 49e niveau d'impureté, et Hachem les a amené très proche de Lui jusqu'à ce qu'ils soient aptes à recevoir la Torah, qu'Il leur parle directement.

De plus, la nature d'un aigle est de muer/renouveler ses plumes chaque année, et il devient alors comme un tout nouvel oiseau (voir Rachi - Téhilim 103,5).
Ainsi, Hachem nous a pris sur les ailes d'un aigle pour nous apprendre à être comme l'aigle, qui recommence toujours à nouveau.
[à l'image de l'aigle qui perd ses plumes pour de nouvelles, de même nous devons savoir se renouveler (avoir un regard neuf, frais), toujours s'améliorer, faire téchouva (en quittant nos mauvaises habitudes, comportements - à l'image de l'aigle qui perd ses plumes et devient comme un nouvel oiseau), ... ]

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-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

Les Richonim expliquent que la sortie d'Egypte est en réalité une meilleure source pour renforcer notre émouna que la Création du monde, car en plus de la émouna, la sortie d'Egypte nous renforce dans la Providence divine (hachga'ha pratit) constante et également à quel point Hachem aime le peuple juif.

La lecture des 10 Commandements

+ La lecture des 10 Commandements :

1°/ Prendre conscience de l'importance de toute lecture de la Torah :

-> Le Shévet Moussar (34,19) décrit ce à quoi nous devons penser lorsque nous entendons une lecture de la Torah :
"Imagine que la bima est le mont Sinaï et que tu reçois la Torah du mont Sinaï.
Pense que Hachem et Ses anges sont présents, comme cela l'a été au don de la Torah.
Visualise que c'est Moché Rabbénou qui lit la Torah et que toute la nation [juive] se tient autour du mont Sinaï pour écouter la Torah de sa bouche".

-> La Michna Broura (146,19) écrit :
"Selon la halakha, il est permis de s'asseoir lorsque l'on écoute la lecture de la Torah, mais le Maharam de Rothenbourg dit qu'il est bien d'être debout. La raison est que lorsque nous écoutons la lecture du Séfer Torah, on doit s'imaginer comme si l'on écoutait la lecture de la Torah au mont Sinaï, et au mont Sinaï tous les juifs étaient debout."

=> Il en découle de cela qu'à chaque fois que la Torah est lue, c'est réellement et concrètement un petit don de la Torah.

-> Avant de se rendre à la synagogue le matin de Shavouot pour réciter la prière de Cha'harit, le rabbi de Berditchev s'écria : "Je vais rencontrer Hachem!"

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2°/ La lecture des passages relatifs au don de la Torah :

-> Le midrach (Psikta 12 ; Yalkout Chimoni Yitro 271) enseigne :
"Hachem dit à la nation juive : 'Mes enfants lisent cette paracha [du don de la Torah] chaque année, et Je considérerai cela comme s'ils se tenaient devant Moi au mont Sinaï et qu'ils recevaient la Torah".

-> Nous lisons 3 fois par an les 10 Commandements : à Shavouot, le Shabbath de la paracha Yitro, et celui de Vaét'hanan.
[ainsi, le don de la Torah au Sinaï n'est pas un événement lointain, il se reproduit réellement 3 fois par an!]

-> Le Beit Avraham en explique la raison :
Les patients très malades ont besoin de médicaments puissants, mais leur corps est trop faible pour les supporter.
C'est pourquoi, le médecin va administrer les médicaments en 2 ou 3 doses. [plutôt qu'en une seule]
De la même façon, nous acquérons de fortes doses de émouna lorsque nous lisons les 10 Commandements. Mais l'expérience spirituelle qui vient de la lecture de ce passage de la Torah est très intense et peut être trop puissante pour nous qui sommes faibles [spirituellement parlant].
C'est pour cela que l'impact est divisé en 3 portions (à Shavout, à Yitro, à Vaét'hanan), pour qu'ainsi nous puissions absorber son message.

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-> Le rabbi de Satmar explique "Naassé véNichma" comme signifiant : si une personne se prépare elle-même en faisant de bonnes actions (naassé), alors elle va mériter d'entendre (nichma) Hachem qui dit "ani Hachem Eloké'ha" (c'est le début des 10 Commandements - Yitro 20,2).
[plus nous agissons de notre mieux pour Hachem, plus nous nous permettons de pouvoir entendre et internaliser l'énorme message d'émouna des 10 Commandements]

-> En ce sens également, un vendredi soir de Shabbath Yitro, rabbi Lévi Its'hak de Berditchev a dit : "Demain lorsque les 10 Commandements seront lus, les gens avec des oreilles saintes entendront Hachem dire les 10 Commandements".

-> A ce sujet que la perception du don de la Torah est propre à chacun, on peut citer le Méam Loez (Yitro 20,1) :
"Chaque personne entendit la voix de D. selon sa capacité personnelle.
Par exemple, les femmes enceintes perçurent une voix très douce afin que la frayeur ne provoque pas de fausse couche ...
Au Sinaï, la voix de D. était si puissante qu'elle fit trembler toute la terre. Cependant, les personnes faibles l'entendirent comme une voix douce et délicate pour pouvoir la supporter et la comprendre.

Chaque personne présente au Sinaï saisit la Torah selon sa connaissance préalable.
Certains la comprirent au niveau de la guémara (analyse logique), d'autres au niveau de la michna (les lois), tandis que d'autres ne la comprirent qu'au niveau de la Torah (selon son sens littéral).
Certains saisirent la signification externe des mots tandis que d'autres en perçurent les mystères kabbalistiques plus profonds.

Le jour où la Torah fut donnée, tout dépendait de la préparation spirituelle individuelle de chacun".

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-> Le 'Hidouché haRim (Shavouot) enseigne :
"Hachem nous a donné a Torah comme un cadeau, et nos Sages (guémara Baba Batra 65a) nous disent que lorsque quelqu'un donne un cadeau, il doit le donner avec un bon œil (généreusement)".
De même, lorsque Hachem nous a donné la Torah, Il nous l'a donnée avec un bon œil. Cela signifie qu'Il nous a donné les forces et la sagesse nécessaires pour comprendre la Torah."

"Et Hachem descendit sur le mont Sinaï" (Yitro 19,20)

-> Le midrach (Bamidbar rabba Nasso 13) enseigne :
Rabbi Chmouël bar Na'hmani enseigne que lors de la création du monde, Hachem désira avoir une demeure pour résider parmi les créatures du monde d'en-bas.
Lorsqu'Adam et 'Hava fautèrent, la Présence divine se retira du monde d'en-bas pour remonter dans le premier firmament. Puis, lorsque Caïn tua Hével, la Présence divine quitta le premier firmament pour remonter au second.
A l'époque d'Enoch, Hachem s'éloigna jusqu'au 3e firmament.
La génération du Déluge quant à elle, éloigna la Présence divine au 4e firmament.
La génération de la tour de Bavél l'éloigna jusqu'au 5e.
Les habitants de Sodome l'éloignèrent jusqu'au 6e.
Enfin, arrivèrent Amrafel et ses proches qui éloignèrent le Maître du monde jusqu'au 7e firmament.

Que fit Hachem?
Il "replia" les générations jusqu'à Avraham qui accomplit la volonté du Créateur et rapprocha Sa Présence divine jusqu'au 6e firmament.
Its'hak, par son service divin irréprochable, rapprocha Hachem jusqu'au 5e firmament.
Yaakov jusqu'au 4e et la tribu de Lévi jusqu'au 3e firmament.
Amram la rapprocha jusqu'au 2e firmament, tandis que Moché replaça la Présence divine au 1er firmament.
Enfin, lorsque tout le peuple reçut la Torah d'un cœur entier, la Présence divine descendit dans notre monde et Se rapprocha jusqu'à une hauteur de 10 téfa'him de notre monde.

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-> "Hachem descendit sur le mont Sinaï, sur la cime de la montagne ; Hachem appela Moché sur la cime de la montagne ; Moché monta" (Yitro 19,20)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot montagne en hébreu se dit Har (הַר), il s’écrit Hé et Rech, si on prend les lettres qui précèdent Hé et Rech dans l’alphabet, on obtient Kouf et Dalet, si on les rajoute à Hé et Rech on obtient le mot Kdérah, une marmite.
Pour nous enseigner en allusion que le Har Sinai était comme une marmite, dans laquelle on met de la viande crue, pas très ragoutante ni consommable en l’état, puis on en sort un met délicat et appréciable. Les Bné Israel au Har Sinai ont perdu l’impureté enracinée au fond d’eux depuis la faute d’Adam Harichon avec le serpent. C’est pour ça qu’ils devaient rester au pied de la montagne, comme s’ils étaient à l’intérieur de la marmite en train de se transformer en met de choix.
Par contre Moché, né pur et déjà prophète, sans aucune imperfection, lui n’a pas besoin de cette transformation. C’est pour ça qu’Hachem l’appelle près de lui et au dessus de la marmite, au point que le Arizal dira à propos du verset : "Moïse parlait et Hachem répondait dans la voix (littéralement)" (Yitro 19,19).
Les mots "répondait dans la voix" se lisent "répondait deux voix" (ב קול – deux voix à la place de בקול – dans la voix) pour nous dire que la prophétie de Moché était si grande que les deux voix s’habillaient et se mélangeaient.

Celui qui étudie les lois relatives au service [dans le Temple], ce sera comme si le Temple était reconstruit de son vivant.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

"Il nous est ordonné de lire la Méguilat [Esther] en son temps afin de rappeler les louanges d'Hachem et les délivrances qu'Il a accomplies pour nous lorsqu'Il était proche de nous, afin de Le bénir, de Le louer et de faire savoir aux générations futures que ce que la Torah nous a promis est vrai (lorsqu'elle écrit) : "Qui est un grand peuple dont le D. est proche de lui" (Vaét'hanan 4,7)."
[Rambam - Introduction à son Yad ha'Hazaka]

+ "Hachem nous sortit d'Egypte, non par l'intermédiaire d'un ange, non par l'intermédiaire d'un saraf, et non par l'intermédiaire d'un émissaire, mais seulement par Son intervention personnelle, comme il est dit : Je passerai dans le pays d'Egypte cette nuit-là ... Moi et non un ange, et Je frapperai toute la terre d'Egypte, Moi et non un saraf" (Haggada de Pessa'h)

-> Le Maguid de Koznitz rapporte une explication du Arizal.
Il explique que la sortie d'Egypte ne pouvait avoir lieu uniquement que par l'intervention directe d'Hachem et non pas par l'intermédiaire d'un ange ou d'un saraf (créature céleste la plus élevée), car l'impureté de l'Egypte était si puissante que si un ange y était descendu, il aurait été englouti dans l'impureté de la klipa (force d'impureté) égyptienne.

Le Maguid de Koznitz souligne la grandeur des âmes du peuple juif qui restèrent 210 ans exilés en Egypte, source de l'impureté sur la terre, et qui réussirent à en sortir, épreuve à laquelle les anges et les créateurs célestes les plus élevées (sérafim) n'avaient pas la capacité d'y rester même pour une courte durée, sans y être retenus prisonniers pour toujours.

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[le corps de l'homme fait de matière est beaucoup moins élevé qu'une créature spirituelle tel un ange de service qui vit dans les mondes supérieurs, mais en ce qui concerne l'âme d'un juif, elle donne à ce dernier la capacité d'atteindre des niveaux spirituels auxquels les anges n'ont pas accès.
D'ailleurs, c'est pourquoi lorsque Moché s'éleva au Ciel pour recevoir la Torah, il dit aux anges : "Etes-vous descendu en Egypte? Avez-vous été asservis par Pharaon? Pourquoi la Torah resterait-elle parmi vous?" (guémara Shabbath 88b ; Sanhédrin 38b).
Moché a démontré aux anges la grandeur des âmes juives et ainsi il convenait de transmettre la Torah au peuple juif et non aux anges de service.]

[combien nous devons nous réjouir du fait d'être une créature aussi élevée, et agir en responsabilité.
Combien nous devons éviter de désespérer, de nous sous évaluer (comme le yétser ara nous y incite), car nous avons toujours des capacités largement supérieures aux anges les plus élevés.
C'est pour cela qu'on rappelle aussi souvent la sortie d'Egypte, pour toujours renforcer en nous le fait que Hachem nous aime infiniment plus que tout, et qu'Il nous a doté d'une âme nous rendant supérieur à tout (les anges, les non-juifs, ...)]

-> On peut citer par exemple :
"Chaque juif est important et cher aux yeux d'Hachem, comme il est dit : "Mon fils, Mon aîné Israël" (béni békhori Israël).
Pour Hachem, si un seul de Ses fils souffre, c'est comme si le monde entier souffrait, car chacun de Ses enfants est un monde entier et unique."
[rav Yaakov Neuman - Darké Moussar
- expliquant les paroles de Rava - guémara Baba Métsia 61b]

+ Le livre de Eikha dans lequel le prophète Yirmiyahou pleure la destruction du Temple, commence par les mots : "Comme la ville reste seule" (eikha yachva badad ha'ir - אֵיכָה יָשְׁבָה בָדָד הָעִיר).
Les initiales de ces mots forment le mot "eiva", qui veut dire la haine. Cela nous enseigne que le Temple a été détruit à cause de la haine.
Si une personne garde de l'inimité en son cœur, elle est anéantie dans ce monde et dans le prochain.
Nous voyons en effet que les habitants de Sodome ont été annihilés à cause de la haine gratuite.
[Méam Loez - Vaét'hanan]

+ Lorsque Hachem a décidé de détruire le Temple, Il a déclaré : "Tant que Ma Présence s'y trouve, les non-juifs n'ont pas de pouvoir contre lui. Je vais détourner les yeux. Je fais le serment de ne pas Me porter à la défense du Temple avant que les non-juifs le détruisent".
Tout de suite après les non-juifs sont entrés au Temple et l'ont détruit.

Hachem a dit aux anges : "Venez, allons voir ce que les non-juifs ont fait à Ma maison".
Quand D. a vu le Temple, Il s'est exclamé : "C'est bien Ma maison! Les non-juifs sont entrés et ont agi à leur guise!"
A ce moment-là, D. s'est mis à pleurer : "Malheur à Moi pour Mon Temple! Où sont Mes enfants? Où sont Mes Cohanim? Où sont Mes bien-aimés? Que pouvais-Je faire? Je les ai mis en garde mais ils ne se sont pas repentis!"

Hachem a appelé Yirmiyahou et lui a dit : "Je me sens comme un père dont le fils unique est mort au jour de son mariage. Va, appelle Avraham, Its'hak, Yaakov et Moché de leur tombe, eux savent comment pleurer.
- Yirmiyahou a répondu : "Je ne sais pas où Moché est enterré".
- "Va sur la rive du Jourdain et appelle : Fils d'Amram! Fils d'Amram! Lève-toi et regarde ce que les non-juifs ont fait à ton troupeau".
Yirmiyahou s'est rendu à la grotte de Makhpéla et a appelé les Patriarches.

- "Levez-vous car D. désire votre présence"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas".
Le prophète a caché la raison pour laquelle D. les appelait de crainte qu'ils ne lui reprochent d'avoir laissé une telle catastrophe arriver à leurs descendants. Les Patriarches n'ont pas répondu.
Alors Yirmiyahou est parti et s'est rendu auprès des rives du Jourdain.
- "Fils d'Amram, fils d'Amram! Lève-toi car D. désire ta présence!"
- Pourquoi?
- "Je ne sais pas"
Moché l'a quitté et a posé cette question aux anges. Ils lui ont répondu : "Ne sais-tu pas que le Temple est détruit et que le peuple juif a été exilé?"
Moché s'est mis à pleurer et à se lamenter. Il est allé trouver les Patriarches qui eux aussi ont déchiré leurs vêtements et se sont lamentés.
Lorsqu'ils se sont approchés des portails du Temple, D. les a vus. "En ce jour, Hachem, le D. des Armées célestes vous appelle à pleurer, à vous lamenter, à vous raser la tête et à vous ceindre de toile de sac" (Yirmiyahou 22,12).

Ils sont passés de porte en porte en pleurant.
Avraham s'est présenté devant D., s'arrachant les cheveux, déchirant ses vêtements, pleurant et se lamentant : "Pourquoi, de toutes les autres nations, Israël a-t-il été choisi pour cette humiliation?"
Les anges du ciel se sont joints à sa lamentation.
Moché a appelé Yirmiyahou : "Allons voir le peuple juif!"
Yirmiyahou a répondu : "Il y a trop de cadavres sur les routes. Il est impossible de marcher!"
- "Je veux y aller malgré tout".
Tous 2 sont partis, Yirmiyahou avançant le premier.

Lorsqu'ils sont arrivés aux rives de l'Euphrate, les exilés les ont aperçus. Ils se sont murmurés l'un l'autre : "Moché s'est levé de sa tombe! Il va nous délivrer de nos oppresseurs!"
Une voix céleste s'est fait entendre : "C'est un décret devant Moi!"
Moché a donc consolé le peuple juif : "Il a été décrété que je ne sois pas celui qui vous délivrerait, mais D. vous délivrera".
A ces mots, les exilés se sont effondrés et se sont mis à pleurer comme il est écrit : "Près des fleuves de Babylonie, là-bas nous étions assis et nous pleurions" (Téhilim 137,1).

[midrach Eikha rabba - Introduction, Section 24]

Il fut plus profitable pour Israël d'être poursuivi par Pharaon que de réaliser 1 00 jeûnes et prières. Car lorsqu'ils virent les égyptiens les poursuivre, leur crainte fut si grande qu'ils se repentirent tous et dirigèrent leurs yeux vers Hachem dans leurs prières.
[Rabbi Brekhia - midrach rabba Béchala'h 21]

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-> b'h, sur la même notion : l'impact du sceau de A'hachvéroch : https://todahm.com/2021/01/13/limpact-du-sceau-royal

Tou biChvat

+ Tou biChvat :

-> Tou biChvat (le 15 du mois de Chvat) est le "Nouvel An des arbres" (Roch Hachana la-Ilane)
Rachi commente cette guémara (Roch Hachana 14a) : la majeure partie de la saison des pluies a lieu jusqu’au 15 Chvat et, passée cette date, la sève remonte dans les troncs d’arbres, la verdure repousse et les fruits éclosent.

-> L’appellation exacte "Roch Hachana la-Ilane" (le Nouvel An de l’Arbre [et non "des Arbres"]) indique que ce jour de fête est un jour favorable pour réparer la faute d’Adam Harichone [rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - Pri Tsadik], qu’il commit en mangeant le fruit défendu de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, appelé "Ilane" (אִילָן) [voir guémara Bérahot 40a].
La faute d’Adam Harichone entraîna la punition et la malédiction de la Terre, comme il est dit : "Maudite est la Terre à cause de Toi [Adam]" (Béréchit 3,17).
En effet, Rachi explique (sur Béréchit 1,11) : "L’arbre aussi devait avoir le goût du fruit. Mais la Terre a désobéi et elle a fait des 'arbres faisant des fruits' (verset 12), et non pas des arbres qui fussent eux-mêmes des fruits. C’est pourquoi lorsque l’homme sera maudit pour sa faute, la Terre sera elle aussi punie pour cette faute-là, et maudite".
Ainsi, "Tou biChvat" est-il un Jour de jugement : Si le Peuple Juif mérite de parachever "la Réparation de la fin des Temps" : "faire en sorte que l’arbre possède également le goût du fruit : en respectant les Lois relatives à leur plantation" [voir le Ohev Israël sur Kédochim 19,23], alors la vitalité renouvelée des arbres, octroyée du Ciel le jour de "Tou biChvat", sera telle que le tronc et les branches auront également le goût des fruits, réparant de ce fait la faute d’Adam Harichone (et par voie de conséquence, celle de la Terre) [Tsvi laTsadik – Chevat Maamar 2].

-> Nous comprenons que "planter un arbre", selon les règles de la Torah (Lois de "Orla", "Chmita" et "Trouma") contribue à la réalisation du Projet Divin.

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-> Les Kabbalistes révélèrent que Tou biChvat est un jour propice pour réparer la faute d’Adam et 'Hava. En effet, lorsque le premier homme et la première femme furent créés, ils reçurent 2 commandements explicites : manger de tous les arbres du jardin d’Éden d’une part et ne pas manger de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal d’autre part. Hélas, ils mangèrent de ce dernier, et ainsi le premier péché commis en ce monde fut une alimentation inappropriée.
Ce fut à travers ce péché que le yétser hara devint une partie de nous tous, s’efforçant d'entraver jusqu’à aujourd’hui le développement spirituel de chacun.
[cette faute engendra également l'introduction d'une impureté dans le monde]

Le rav Tsadok haCohen explique qu’à notre table de Tou BiChevat, nous rejouons ce que fut la vie d’Adam et 'Hava avant leur péché, lorsqu’ils étaient frugivores. Lorsque nous nous asseyons devant notre table recouverte de fruits de toutes sortes, c’est comme si nous étions revenus au gan Eden et que nous accomplissions l’unique commandement positif explicite que nous avions alors reçu.
Toutefois, une question se pose concernant le commandement négatif de ne pas manger le fruit de l’Arbre de la Connaissance, question d’autant plus pertinente du fait que la plupart des fruits présents à notre table sont soupçonnés être l’espèce de l'arbre défendu : selon différents avis, il s’agissait d’un figuier ou d'une vigne ou encore de blé, ... En fait, il existe une opinion selon laquelle il s’agit de l’arbre défendu pour chacune des 7 espèces de fruits associées à la terre d’Israël, fruits qui sont traditionnellement consommés à Tou biChvat,
En mangeant des fruits à Tou biChvat, agissons-nous comme Adam et 'Hava, en observant le commandement positif tout en transgressant le commandement négatif, et de surcroît en appelant cela une mitsva?

Le rav Tsadok haCohen explique que l’Arbre de la Connaissance était simultanément toutes les 7 espèces et aucune d’entre elles, que l’Arbre de la Connaissance n’était pas une espèce de fruits à l’exclusion des autres, car ce n’était pas une chose, mais une façon d’agir : une façon de manger.
Chaque fois qu’une personne prend du plaisir 'du monde', elle chute spirituellement et c’est comme si elle mangeait de l’Arbre de la Connaissance.
Que signifie "prendre du plaisir "?

Cela signifie se laisser distraire par le plaisir de la consommation (du fruit ou de toute autre chose matérielle) au point d’en oublier notre Créateur. Nous prenons le don et nous nous désintéressons du Donneur.
Lorsque nous mangeons les nombreux fruits associés à l’Arbre de la Connaissance le jour de Tou bichvat, et que nous le faisons avec la conscience de notre Créateur, nous réparons ce qui s’est passé au gan Eden.
Nous avons de plus un outil disponible (et toute l’année!) pour palier à ce manque de conscience du 'Donneur', ce sont les bénédictions que nous récitons sur la nourriture avant et après manger. Elles servent à ancrer notre alimentation dans la conscience du Créateur. Et même si nous sommes distraits par le plaisir inhérent à la nourriture elle-même, nous englobons notre acte dans une conscience qu'Hachem est le Créateur et que c'est Lui le Donneur.
Idéalement, en mastiquant, dégustant et avalant les fruits, il nous faudrait fermer les yeux et rendre sincèrement grâce au Créateur du monde.
[d'après David Aaron & Sarah Schneider]

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-> "Tout au début de la Création du Monde, Hachem a commencé par planter des arbres, ainsi qu’il est écrit : ‘Et D. planta le Jardin d’Eden’.
C’est pourquoi, lorsque vous entrerez dans le Pays d’Israël, votre première occupation devra être la plantation d’arbres".
[midrach Vayikra rabba 25]

-> A tel point que nos Sages enseignent:
"[Rabbi Yo’hanane Ben Zakaï avait l’habitude de dire: ] Si tu as une graine dans ta main et que quelqu’un te prévient que machia’h est là, plante d’abord la graine et, ensuite, sors l’accueillir"
[Avot de Rabbi Nathan (version B - 31)].

-> Ainsi, le signe évident de l’imminence de la fin des Temps (aboutissement du Projet Divin), est-il l’apparition miraculeuse d’arbres fruitiers sur la terre d’Israël à la fin de l’Exil, comme l’enseigne la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche".

Le Maharcha explique qu’une telle apparition [de fruits de toute beauté sur la Terre d’Israël] ne se produira que lorsque le retour des juifs en terre d'Israël sera proche.
Par ailleurs, il précise que le caractère miraculeux de cette apparition sera à l’instar de ce qu’enseigne la guémara (Shabbath 30b) : "Dans les temps futurs, les arbres donneront des fruits tous les jours, car il est dit : ‘Il (un rameau de cèdre) produira des branches et portera des fruits’ (Yé'hezkiel 17,23) : de la même façon qu’un arbre produit des branches tous les jours, il portera tous les jours des fruits".

Dans un autre endroit, le Maharcha commente la dimension surnaturelle du signe de la fin des Temps (attestant à juste titre son caractère "manifeste" - mégoulé - מגולה ) suivant l’enseignement de la guémara (Kétoubot 112b) : "Dans les temps à venir, tous les arbres stériles d’Israël porteront des fruits, car il est dit : ‘Les arbres (même stériles) porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses’ (Iyov 2, 22)".

-> "L’homme étant un arbre des champs", les "arbres stériles" désignent les ignorants en Torah (la figue et la vigne représentent, selon les avis, le fruit de l’Arbre de la Connaissance, objet de la faute, laquelle étant la source de l’ignorance).
Ainsi, le dévoilement de la Royauté Divine (lors de la Délivrance finale), provoquera un réveil total du Peuple juif à la téchouva.
[d'après le ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]