Lorsqu'un juif se délecte pendant Shabbath, D. se réjouit comme un père qui voit son fils manger avec plaisir.
[rav Dov Ber de Mézéritch]
Catégorie : Fêtes
"Vous ne mangerez d’aucune pâte levée" (Bo 12,20)
-> Le Zohar enseigne :
Rabbi Eliezer a dit qu’il est écrit : "vous ne mangerez d’aucune pâte levée (ma’hmétset - מַחְמֶצֶת)".
Les première et dernière lettres de ce terme forment le mot "mét" (mort - מת), ce qui nous enseigne que quiconque mange du ‘hamets à Pessa’h doit s’attendre à la mort.
Cette personne mourra dans ce monde-ci et dans le monde futur, car il est dit : "Cette âme-là sera retranchée".
Pour quelle raison la matsa est-elle appelée ainsi?
Le nom Divin "Sha-daï" signifie : "Celui qui a dit à Son monde ‘Cela suffit! (daï)’, et Il dira également à nos souffrances ‘Cela suffit!’" (en éloignant les esprits malfaisants).
Ainsi, la matsa soumet et anéantit tous les éléments négatifs nous concernant, en les opposant les uns aux autres.
Tout comme le nom "Sha-daï" écrit sur la mézouza fait fuir les démons et esprits malfaisants de l’entrée de la maison, la matsa les fait fuir de tout endroit saint et entraîne une dispute entre eux, comme dans l’expression "Matsa Oumériva" (מצה ומריבה).
C’est pourquoi elle a été appelée : matsa.
"On ne verra pas chez toi de levain et on ne verra rien de levé dans toutes tes frontières" (Bo 13,7)
-> Le ‘hamets qui gonfle après le pétrissage symbolise l’orgueil.
La Torah vient nous enseigner qu’en ce qui concerne l’orgueil, il n’y a pas à suivre la voie moyenne. Même la plus infime quantité est à exclure, il faut aller jusqu’au bout.
C’est cela la matsa, qui est basse et humble, et que nous avons l’ordre de manger.
On apprend de là qu’en ce qui concerne l'orgueil, il faut se montrer aussi intransigeant qu’envers le ‘hamets, que la Torah a absolument banni et qu’elle a appelé une abomination comme l’idolâtrie.
Il faut en suspecter même la plus infime quantité, à l'image du ‘hamets.
['Hida - ‘Hasdei Avot chap.4,4]
-> Le Bina LéItim enseigne :
La raison pour laquelle c’est justement à Pessa’h que nous avons reçu l’ordre de l’interdiction du ‘hamets est une allusion à la bassesse de l’orgueil.
L’impureté de l’Egypte est l’orgueil et la vanité, car "l’ange tutélaire de l’Egypte s’appelle : Rahav (large, gonflé)".
L’une des raisons de l’esclavage était l’orgueil du cœur des Bné Israël à l’époque : ils ne voulaient pas se soumettre à ceux qui les réprimandaient et refusaient d’avoir des chefs comme il convient (à l'image de nos rabbanim reconnus de tous).
C’est pourquoi, mesure pour mesure, leur est arrivé le malheur de l’esclavage et des travaux forcés, qui ont abaissé leur orgueil, sous l’autorité de Pharaon qui est le plus orgueilleux des orgueilleux, au point que son orgueil l’a poussé à faire de lui-même une idole.
Si la raison de l’exil et de l’esclavage était l’orgueil, il s’ensuit que le remède était de mériter la délivrance et la liberté par le contraire, qui est l’humilité et l’éloignement total de toute vanité.
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+ La matsa = apprendre l'importance de la vivacité :
-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Voici un des message enfoui dans la matsa, cette matsa que nous mangeons : nous enseigner la vivacité.
Lorsque nous désirons corriger nos comportements, nous élever, le yétser ara vient parfois nous souffler à l'oreille : "Cela vaut la peine de se renforcer ... Mais pas si vite! Si tu avances vite, tu risques de perdre ta famille qui ne désire pas avancer à ton rythme, tu risques de tout perdre!
Le yétser ara réussit à nous convaincre, car il est préférable que Hachem patiente plutôt que l'épouse ou les enfants fuient ..."
En revanche, la matsa nous enseigne et nous rappelle, que lorsqu'une mitsva ou un acte pouvant nous renforcer se présente à nous, il ne faut pas attendre! Il faut agir vite, avec vivacité, ne pas perdre un seul instant!
"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter!"
Selon les propos de nos Sages, nous en déduisons 2 enseignements :
1°/ Nous devons nous dépêcher de peur de perdre l'occasion qui nous a été offerte de mériter une vie éternelle et appliquer la volonté de notre Père qui est aux cieux, Hachem.
2°/ Nous devons être vigilants à ne pas faire la mitsva avec un visage amer ... car Hachem désire des mitsvot réalisées avec volonté, joie, enchantement, et non pas faites pour ainsi dire, comme si un démon s'était emparé de nous, comme si un lourd fardeau était posé sur nos épaules.
[...]
Le message qui est enfoui dans la matsa est : la vivacité. La vivacité en appliquant les mitsvot.
Ne pas dire : "Doucement doucement, cela viendra avec le temps ..."
Si ton père te demandait un verre de thé, le laisserais-tu attendre plusieurs années?
Evidemment non!
Mais en ce qui concerne Hachem qui patiente que tu appliques les mitsvot, Lui, tu Le laisses attendre ...
La mitsva désigne la vivacité, ne pas la laisser fermenter, ne pas laisser la mitsva fermenter.
Tu comprends quelque chose? Tu vois une bonne chose? Ne la laisse pas fermenter.
"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter"
Quelle est la conclusion?
Premièrement, ne pas faire la mitsva avec un visage amer ...
Deuxièmement, ne pas perdre la mitsva, ne pas la laisser passer, mais la faire avec vivacité, entièrement, avec amour et dévouement.
"Une nuit de protection pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations" (Bo 12,42)
-> "Une nuit de protection" :
La nuit de Pessa'h est différente de toutes les autres nuits, et appartient à la miséricorde totale.
Non seulement la nuit de Pessa'h qui a eu lieu en Egypte, mais chaque année c'est une nuit de miséricorde totale.
Ce verset se poursuit d'ailleurs par : "pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations".
[le Kaf Cohen]
Le mois de Shvat
+ Le mois de Shvat :
-> "Ce fut la 40e année, le 11e mois, le 1er du mois (il s'agit du jour de Roch 'Hodech Shvat) ... que Moché commença à expliquer la Torah" (Dévarim 1,3-5)
-> Le 'Hidouché haRim commente qu'à Roch 'Hodech Shvat les sources de la Torah s'ouvrent.
Il en découle que toutes les nouveautés en Torah de l'année entière proviennent de Roch 'Hodech Shvat.
Le rav Elimélé'h Biderman dit que c'est donc un moment idéal pour prendre un nouvel engagement dans notre étude et notre développement dans la Torah.
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-> Etant la source des bontés de Torah à venir, on comprend pourquoi les initiales de ce mois renvoient à tellement de positivité.
Par exemple :
- à "Shalom" (paix), "Bra'ha" (bénédiction) et "Tova" (bienfait) ;
- ou bien selon le rabbi de Boyan à : "Shana Tova Broukha" ("année bonne et bénie") ;
- ou encore : "Chénichma Bessorot Tovot" ([puissions-nous être bénis] d'entendre [que] de bonnes nouvelles).
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-> La Torah est appelée : "ets 'haïm" (un arbre de vie), et Tou biShvat, le nouvel an des arbres, a lieu le 15 Shvat.
En raison de Sa compassion, Hachem ne commence pas par envoyer de punition sur la personne directement.
[midrach Vayikra rabba 17,4]
[pour nous éveiller au repentir, D. essaye d'abord de nous punir sur une petite chose, et ensuite il envoie une punition plus grave, espérant que nous recevions le message au plus vite.]
L'allumage des lumières de 'Hanouca est un moment propice dans les Cieux au cours duquel la Midat Ha Din (la mesure Divine de rigueur) s'annule au profit de la Midat haRa'hamim (la mesure Divine de miséricorde).
De plus, d'après le Zohar l'allumage de la Ménorah qui se trouvait au Temple suscitait la Midat haRa'hamim dans le monde au même titre que la sonnerie du Shofar de Roch Hachana, et qu'il en est de même pour l'allumage des lumières de 'Hanouca (qui ont pour origine l'allumage de la Ménorah dans le Temple), qui transforme la Rigueur et la colère Divine en Miséricorde et en bienveillance Divine.
[rabbi 'Haïm Palaggi - Réfoua vé'Haïm]
-> Le Baal haTourim (Térouma) fait remarquer que : "dans toute la paracha de la Ménorah, il n'est jamais mentionné la lettre ס (qui évoque le Satan) pour indiquer qu'à l'endroit des lumières de la Ménorah, aucun Satan ni ange destructeur n'est présent."
"Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé" (Esther 6,1)
-> À propos de ce verset, le Targoum Chéni affirme que l'ange Mikael a montré à A'hachvéroch une vision dans laquelle Haman désirait tuer le roi.
Mais comment l'ange a-t-il pu montrer une fausse vision au roi?
Nous pouvons comprendre cela de la manière suivante :
En réalité, bien qu'A'hachvéroch l'ait épousée, il n'a jamais souillé Esther en ayant des relations conjugales avec elle, à D. ne plaise. Comme l'explique la guémara, Esther a envoyé un démon qui est apparu à A'hachvéroch sous la forme d'Esther chaque fois qu'elle devait être intime avec le roi. [voir Zohar 3,275b]
De plus, la guémara (Méguila 13b) dit : "Elle s'est immergée et a été intime avec Morde'hai", son véritable mari.
Par conséquent, son véritable mari était seulement Morde'haï, jamais A'hachvéroch. Il ne faut surtout pas penser qu'Esther a eu des relations intimes avec A'hachvéroch.
L'image que l'ange a montrée à A'hachvéroch est celle d'Haman qui projette d'assassiner le mari d'Esther, qui est en fait Morde'haï, bien qu'A'hachvéroch ne le sache pas.
Bien que Morde'haï soit en réalité le mari d'Esther, A'hachvéroch pensait à tort qu'il était lui-même son mari et qu'il était donc la cible d'Haman.
Avec cette explication, il est clair que l'ange Mikael n'a pas, à D. ne plaise, montré une fausse vision à A'hachvéroch.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°6 ]
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=> L'ange Mikael a fait croire à A'hachvéroch qu'Haman complotait pour le tuer.
"Mordé'haï avait élevé Hadassa, c'est-à-dire Esther" (Méguilat Esther 2,7).
On appelait cette jeune fille tantôt Hadassa, tantôt Esther. [guémara Méguila 13a]
-> "Et la Présence Divine se tenait parmi les hadassim (les tsadikim) dans les profondeurs de l'abîme (métsoula)" (Zékharia 1,8).
Le Maharal explique :
L'intention de ce verset est que la Présence Divine se tient parmi les tsadikim, comparés à la myrte (hadassim), qui ont été exilés en terre de Bavél désignée : "métsoula" (profondeur de l'abîme) dans ce verset, car même entourés de réchaïm, ils ont su se maintenir dans leur droiture.
C'est pourquoi Esther, cette tsadékét, qui a su se maintenir dans sa piété même dans le palais de ce racha A'hachvéroch, mérite le surnom de Hadassa, car elle était enveloppée par la Présence Divine.
-> Pourquoi Esther fut-elle appelée Hadassa?
De même que la myrte a une bonne odeur et un goût amer, Esther fut bonne pour Mordé'haï, mais fut amère pour Haman.
[midrach rabba Esther 2,7]
-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Les tsadikim, dont Esther fait partie, sont désignés : hadassim, car leur lieu de résidence principale est au Gan Eden où ils ne sont nourris que de bonnes "odeurs" symbolisées par la myrte (hadass).
De plus, la valeur numérique du mot : "hadass" (הדס) est de 69, qui a la même guématria que le mot : "'haïm" (חיים - vie) de 69, auquel on ajoute 1 (le mot lui-même - le kollel).
Il y a donc une allusion au fait que les tsadikim sont sources de vie, d'où le nom de Hadassa attribué à cette tsadékét Esther, qui a redonné vie à son peuple.
Enfin, le hadass (myrte) est caractérisé par le groupement de ses feuilles par 4 ; de même les tsadikim tendent vers la perfection sur 3 plans : celui de la pensée, celui de la parole et celui des actes.
L’impact du sceau royal
+ "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman" (Méguilat Esther 3,10)
Rabbi Aba bar Kahana dit : cette cession de l'anneau (royal) fut plus efficace (pour la téchouva) que les recommandations adressées au peuple d'Israël par les 48 prophètes et les 7 prophétesses.
En effet, tous les prophètes n'ont pas réussi à les ramener vers le bien tandis que la remise de l'anneau (donc du pouvoir) à Haman a eu l'effet d'améliorer leur conduite.
Une braïta enseigne : 48 prophètes et 7 prophétesses ont fait des prédictions à Israël, mais ils n'ont rien retranché ni ajouté à ce qui est écrit dans la Torah, si ce n'est qu'ils ont institué la lecture (à Pourim) de la Méguilat Esther.
Qu'est-ce qui a motivé cette innovation?
C'est ce raisonnement a fortiori de rabbi 'Hiya bar Avina au nom de rabbi Yéhochoua ben Kor'ha : Si les Bné Israël ont chanté une louange ("az yachir" à la sortie d'Egypte, selon Rachi) pour avoir été libérés de la servitude, n'ont-ils pas plus de raisons de chanter une louange (la Méguila) pour avoir été libérés du décret de mort et avoir retrouvé la vie?
[guémara Méguila 14b]
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-> La cession de l'anneau royal prouvait qu'A'hachvéroch détestait les juifs encore plus que ne les détestait Haman. Les juifs ont compris, ce jour-là, la haine du roi à leur égard, dont ils ignoraient l'existence jusque-là.
[selon le Yaarot Dvach, avant cela, les juifs comptaient sur la pitié du roi, et ils ont compris que leur sort ne dépendait plus du roi, mais d'Haman uniquement.]
Ils ont eu alors, à cet instant, un élan d'éveil et se sont repentis d'un cœur sincère ("Ce fut un grand deuil pour les juifs, accompagné de jeûnes et de pleurs" - Méguilat Esther 4,3)
[Maharcha]
-> Même si nos prophètes ont parfois eu une influence positive sur nous ils n'ont tout de même pas réussi à nous amener à un repentir total (téchouva chéléma), alors que la cession du sceau royal à Haman nous a conduit à une téchouva chéléma et à accepter la Torah avec amour et non par contrainte.
=> Pourquoi cela?
C'est parce que les conseils ou les réprimandes des prophètes et prophétesses n'avaient d'effet que sur notre intellect (sékhel), donc n'avait pas le pouvoir d'influencer notre intériorité, et de ce fait, la téchouva ne pouvait être que partielle.
Par contre, la transmission de l'anneau royal à Haman a entraîné la peur, l'angoisse et la souffrance, lesquelles ont agi sur nos émotions et nos sentiments, donc sur notre intériorité.
Voilà pourquoi le transfert de l'anneau royal a eu un effet supérieur à celui des prophètes.
De même, lors du don de la Torah, notre perception n'a été qu'intellectuelle, tandis qu'à Pourim, notre perception était interne et intériorisée, ce qui nous a conduit à accepter la Torah avec amour.
['Hatam Sofer et Léket Si'hot Moussar]