Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le but de la descente et du séjour des Bné Israël en Egypte était de les préparer, par le biais des difficultés de l'esclavage et de l'oppression égyptienne, à devenir le peuple de D.
Aussi longtemps que le peuple juif n'avait pas été forgé par cet apprentissage, la Présence Divine n'avait reposé que sur certains individus, pour des périodes limités.
Après le séjour en Egypte, la Présence Divine pourra reposer sur le peuple entier, en permanence et pour toujours.
[Malbim - Yéhochoua 2,4]

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-> Le Zohar (Lé'h Lé'ha 83a) écrit :
Lorsque Hachem a voulu faire pour Lui un peuple [parfait], si les Bné Israël n'étaient pas d'abord descendus en Egypte et n'y avaient pas été purifiés, ils n'auraient pas pu devenir Son peuple.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,49) enseigne :
"Après la faute d'Adam, toute l'humanité était en ruine ... c'est pourquoi il était nécessaire que le peuple d'Israël soit exilé et asservi en Egypte. C'est ce qui leur a permis de se purifier comme l'or dans le creuset."

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-> Le 'Hatam Sofer (Shabbath hagadol 5596) dit que le soir du Séder nous devons remercier Hachem de nous avoir exilés en Egypte.
Nous devons avoir en tête le soir du Séder que D. a fait descendre les Bné Israël en Egypte, et leur a imposé un dur exil, c'était pour qu'ils en retirent un immense profit.
Grâce à cet exil, le peuple d'Israël a été purifié et a réussi à s'extraire d'une vie matérialiste et vide de tout contenu pour s'orienter vers une vie de Torah et de grandeur.

[dans nos moments difficiles, nous devons avoir conscience que ce n'est que passager, et que de là va germer b'h de belles et grandes choses dans notre vie.
Hachem ne nous fait pas souffrir par plaisir, mais pour nous faire grandir, nous combler du meilleur!]

Les décrets des grecs contre les juifs visaient principalement à brouiller la distinction entre juifs et non-juifs.
[rav Its’hak Hutner - Pa'had Its'hak - 'Hanoucca maamar 6]

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-> "La mitsva de base consiste à allumer une lumière par foyer"
[guémara Shabbath 21b]

Le Sfat Emet ('Hanoucca 5653) explique que les grecs voulaient faire pénétrer leur "civilisation" dans le foyer juif pour l'helléniser, et c'est pour cela que nous y accomplissons cette mitsva.
Les lumières que nous allumons à 'Hanoucca sont un symbole proclamant qu'aujourd'hui encore, le foyer juif est un bastion de sainteté et que ses remparts nous protègent des flèches empoissonnées des grecs et de leurs consorts.
Envers et contre toutes les tentations du monde environnant, la 'hanoukia déclare : "Ce foyer ne succombera pas! Nous ne nous laisserons pas attirer par des modes de vie étrangers! Nous veillerons toujours à maintenir les murs qui séparent nos maisons des égarements de la société environnante".

Nos Sages nous conseillent d'allumer les bougies de ‘Hanoucca à une hauteur inférieure à 10 tefa'him (soit environ 80 cm), en allusion au fait qu'une personne doit se courber avec humilité afin de mériter des miracles.

[le Bat Ayin - rabbi Avraham Dov d'Avritch]

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-> b'h, quelques réflexions sur l'importance de l'humilité : https://todahm.com/2018/12/25/lhumilite-quelques-citations-de-nos-sages

[A 'Hanoucca, nous allumons chaque jour une bougie supplémentaire, selon beit Hillel,] parce que nous avions ressenti l'amour d'Hachem à notre égard de plus en plus intensément durant ces 8 jours de 'Hanouca (d'inauguration) où chaque jour le miracle augmentait dans sa durée.

[Pné Yéhochoua]

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-> Beit Hillel met l'accent sur la révélation et l'extériorité (chaque jour la flamme a brillé une journée supplémentaire), tandis que beit Chamaï met l'accent sur la potentialité et l'intériorité (la racine = chaque jour l'huile diminuait de 1/8e).
[amplification du miracle extérieurement vs diminution quotidienne de la potentialité de la racine de vie]
[Chir Ournanim]

[d'une certaine façon, c'est comme si chaque jour de vie on devenait davantage joyeux, reconnaissant envers Hachem vs se focaliser sur le compte à rebours qu'à déclencher notre naissance, durant lequel nous devons maximiser nos potentialités.]

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Voici 2 explications du rav Pinkous :
-> Selon beit Hillel nous devons allumer chaque jour une nouvelle bougie.
1°/ Cela fait allusion à la tendance à l'autosatisfaction de la plupart des gens sur l'évaluation de leurs efforts sur le plan spirituel.
En mentionnant ce qu'il a déjà accompli dans le passé (ex: "j'ai déjà étudié x michnayot"), il s'encourage, il se conforte et ravive ainsi sa flamme et son élan spirituel.
2°/ cela ressemble à la construction d'une maison qui s'effectue pierre après pierre, l'homme se construit prière après prière, étude de la Torah après étude de la Torah, tsédaka après tsédaka, Shabbath après Shabbath, travail d'une mida après une mida, ...
Ce mode d'élévation par construction s'effectue donc par une augmentation régulière de la quantité d'étude de Torah, de mitsvot et de midot jour après jour.

-> Selon beit Chamaï, nous devons diminuer l'allumage d'une bougie chaque jour.
1°/ cela fait allusion à l'élite qui aspire toujours à plus, sur le plan spirituel, et qui met l'accent sur les efforts qui restent à accomplir dans le futur (ex: il me reste à approfondir x traités du Talmud).
2°/ après avoir enregistré une information, il s'agit de clarifier, de la préciser de l'affiner, de la purifier [de l'internaliser].
Par exemple, après avoir étudié un thème d'étude (souguia) durant 3 heures, on le révise pendant 2 heures, puis on le révise encore pendant une heure. Au fur et à mesure, on affine la compréhension de cette étude, on la clarifie, on retire les doutes jusqu'à atteindre le point fondamental après avoir éliminé les détails.

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-> b'h, Nous allons voir un enseignement du rav Moché Feinstein (Darach Moché 30).
Selon Beit Chamaï, on allume graduellement une bougie de plus à chacun des 8 jours de 'Hanoucca.
Cette approche semble contredire le principe de "ma'alin bakodech", on agit dans le domaine spirituel d'une manière ascendante (toujours faire mieux) et non d'une manière descendante.
Selon Beit Chamaï, les lumières de 'Hanoucca suivent le modèle des sacrifices apportés au Temple à la fête de Souccot. En effet, on y sacrifiait un total de 70 taureaux pour les nations non-juives, d'une manière où, chaque jour de Souccot on en apportait un de moins (guémara Shabbath 21b).

=> Quel est le lien entre l'allumage de la Ménora et les sacrifices de Souccot?
Rabbi Moché Feinstein répond que nos Sages explique que les 70 taureaux sacrifiés à Souccot représentent les 70 nations du monde.
Idéalement, toute l'humanité doit être unie, et cet état utopique annoncera la paix dans le monde, puisque cela éliminera les guerres entre les nations.
La manière descendante [d'allumer les bougies] nous ordonne de témoigner une augmentation de l'unité, dont la quintessence sera atteinte avec l'arrivée de la Délivrance (on ne sera plus qu'un [une bougie]).

[l'idéologie grecque représente une importance totale à la matérialité (ex: le culte du corps). Or un juif doit combattre cela, dans le sens où tous les juifs sont en réalité qu'une seule même âme, que seule la matérialité divise.
Cette bataille est donc totalement actuelle, et c'est cela le message de 'Hanoucca, aborder le monde avec un regard juif, en diminuant nos disputes, en cessant de se diviser, car nous sommes unis vers un seul et même objectif : grandir le Nom de D.]

Le rav Moché Feinstein dit que ce même principe s'applique aussi dans le domaine spirituel.
La lumière de la Ménora représente la Torah. Dans l'exil, nous avons beaucoup de telle "lumière", chaque groupe pensant que c'est seulement sa Torah qui est correcte.
L'état idéal sera atteint lorsqu'il n'y aura plus qu'une seule lumière qui ne guidera pas seulement le peuple juif, mais également le monde entier, comme il est écrit : "Et les peuples marcheront à ta lumière" (véal'hou goyim léora'h - Yéchayahou 60,3).
L'emploi du singulier : "ta lumière" (léora'h) signifie qu'au final il n'y aura qu'une seule lumière.

[d'une certaine façon, personnellement on pourrait extrapoler que pour Beit Hillel :
- en ce qui nous concerne, l'essentiel est de multiplier les actes de bonté, de bonnes pensées, ... au sujet d'autrui (toujours plus), et c'est cette attitude positive qui va conduire que progressivement on arrivera à être de plus en plus semblable à une seule unité (plus on met de lumières dans la vie des gens, plus on en viendra à être unis, à être des lumières [car en faisant du bien à autrui, on lui témoigne de la valeur, et grâce à cette valorisation il va s'épanouir davantage dans sa vie, faisant davantage de bonnes choses, et mettant ainsi davantage de lumières dans le monde!]) ;
- par le fait d'avoir énormément de courants différents d'étude de la Torah (les 'hassidiques, les breslev, les 'harédi, ...), cela va faire que tout le monde trouve "chaussure à son pied", il y en a pour tous les goûts.
Grâce à cela, le cœur de tous les juifs sera finalement attiré vers une seule réalité : servir Hachem de tout notre cœur.
Plus chacun partage ses approches de la Torah (validées par nos Sages), plus chacun trouvera de belles choses dans la Torah, et elle sera lumineuse à son regard!
Plus on partage largement les lumières de la Torah, plus le peuple juif qui est lié les uns aux autres va s'élever et devenir plus lumineux.]

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-> Le rav Eliézer Ginzburg (Messilat Maharcha - Bamidbar 29,18) suggère une autre approche.
Le midrach (Bamidbar rabba 21,24) relate que les juifs se sont plaints devant Hachem : "Nous sacrifions ces 70 offrandes de taureaux [à Souccot] au profit des [autres] nations, mais au lieu de nous témoigner de la gratitude, ils affichent de la haine envers nous".
[Le midrach poursuit : ] Ainsi, la Torah nous demande de diminuer progressivement les sacrifices pour témoigner du déclin et de l'éventuelle destruction des [anciennes] 70 nations [non-juives].

Un scénario similaire s'est passé à 'Hanoucca : les grecs auraient dus apprécier les bénédictions que le Temple leur apportées. [le Temple était une source énorme de bénédictions pour le monde entier!]
Mais au lieu de cela, leur jalousie les a amenés à profaner le Temple.
C'est pourquoi, la diminution des lumières représente la victoire sur les grecs, et à quel point la lumière des grecs va également disparaître dans le temps.

[la gratitude, les louanges et remerciements envers Hachem sont un message fondamental de 'Hanoucca.
Plus nous les augmentons, plus il y aura de lumières dans le monde, car Hachem se rapprochera de nous et nous comblera de bénédictions pour cela, provoquant même la venue du machia'h.
D'une façon pratique, plus nous tâchons d'apprécier à quel point Hachem nous comble constamment de bonnes choses, plus notre vie s'illumine et devient agréable, conscient d'à quel point Hachem m'aime! ]

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-> Le Maharal (Ner Mitsva) dit que selon Beit Hillel nous augmentons progressivement les lumières de la Ménora.
Dans la spiritualité, une personne doit avancer d'un échelon bas (niveau 1 bougie) et progressivement augmenter.
C'est pour illustrer cela qu'on allume une bougie de plus chaque jour de 'Hanoucca, car pour avancer durablement dans la spiritualité et absorber la sainteté il faut y aller d'une manière graduelle.

-> Le Rokéa'h dit qu'on augmente chaque jour le nombre de bougies allumées afin que son nombre nous rappelle le numéro de la journée de 'Hanoucca (on chérit ces moments précieux), et afin que la bénédiction récitée puisse se faire sur la lumière additionnelle de ce nouveau jour.

Le midrach dit qu'Hachem désire avoir une demeure ici-bas (littéralement : dans les bas - bata'htonim).
En effet, quelqu'un qui a fauté et qui sent qu'il est spirituellement très bas risque de s'attrister et de désespérer.
Vient le midrach dire qu'en fait, Hachem désire résider ici-bas, c'est-à-dire auprès des personnes qui sont à un niveau spirituel très bas.
Ainsi, bien au contraire, cette personne doit se renforcer justement parce qu'il est très bas, car c'est maintenant, dans sa bassesse, que s'il décide de servir Hachem, c'est lui qui réalisera le Désir d'Hachem de résider ici-bas, c'est-à-dire parmi ceux qui sont bas.
[Bien sûr, il ne faut pas utiliser cet enseignement pour se permettre à priori de fauter en se disant que par le repentir, on réalisera encore plus le plaisir d'Hachem]
[Pélé Yoets]

En prononçant les mots de la prière avec naïveté et pureté, on arrive à percer les Cieux pour amener les autres à faire téchouva.

[rabbi Na'hman de Breslev]

Le Temple a été détruit du fait que les juifs ne récitaient pas la bénédiction [consacrée] avant l'étude de la Torah.
[guémara Nédarim 81a]

-> Rabbénou Yona note : "autrement dit, la Torah n'était pas assez importante à leurs yeux pour qu'ils jugent qu'elle méritait une bénédiction".

-> Le rav Pinkous (Néfech Chimchon) commente :
Il leur paraissait logique de réciter la bénédiction sur de la nourriture, sur le pain, de réciter la bénédiction : "Qui étend la terre sur les eaux" (roka aarets al hamayim), de réciter une bénédiction sur chaque respiration.
Car ils étaient conscients que dès l'instant où ils sortiraient leur tête de l'eau après l'y avoir plongée un moment, ils apprécieraient d'autant plus une bouffée d'air frais.
Mais ils ne ressentaient pas que la Torah était au sens simple du terme, leur oxygène, leur pain, en plus de toutes les profondeurs qu'elle recèle.
Le reproche qui leur est fait se situe à ce niveau, et c'est pourquoi le Temple fut détruit.

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+ Se rappeler de notre étude de la Torah :

-> C'est une erreur de dire que c'est grâce à sa brillante intelligence qu'untel est meilleur en Torah qu'un autre.
C'est un cadeau de Hachem qui peut revenir à tout un chacun, lui offrant la possibilité d'analyser et de comprendre dans leur profondeur des choses compliquées, s'il implore son Créateur avec des larmes.
[rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - drouch 1)]

-> Dans la guémara (Nida 70a), il est aussi écrit que pour devenir un sage en Torah, il faut faire 2 choses : étudier beaucoup (yarbé béyéchiva), et supplier Hachem (yévakéch ra'hamim), Lui qui détient la 'hokhma, de nous donner le mérite de comprendre.

-> Réciter les bénédictions sur la Torah mot à mot avec ferveur et joie est une ségoula très propice pour se souvenir de ce qu'on étudie et ne pas l'oublier.
[Noda biYéhouda - Tsaal'h (guémara Béra'hot 64a)]

A l'inverse, celui qui néglige ces bénédictions, et étudie sans les dire ou les prononce sans la kavana appropriée, ne pourra pas mériter que ses enfants deviennent des Talmidé 'Hakhamim, car cela montrerait que la Torah n'est pas assez importante à ses yeux (Tour chap.47, Ran Nédarim 81a).

-> Rachi (guémara Avoda Zara 8a) écrit : Celui qui oublie ce qu'il étudie devra, dans la 4e bénédiction de la Amida ('honen hadaat), prolonger sa prière et supplier Hachem de lui accorder de la mémoire.

[le fait de s'allonger sur la prononciation du mot "zikaron" du kidouch du vendredi soir, est une aussi ségoula pour la mémoire]

-> Celui qui demande une chose qui fait la Gloire de Hachem, par exemple de mériter de comprendre la Torah et supplie D., alors Hachem écoutera sa supplique même si cette personne n'a pas assez de bonnes actions.
[Séfer 'Hassidim - chap.131]

Roch ‘Hodech Kislev – moment clé pour la téchouva

+ Roch 'Hodech Kislev - moment clé pour la téchouva :

-> Dans le moussaf de chaque roch 'hodech nous disons : "Tu as donné roch 'hodech à ton peuple, un moment d'expiation pour ce qu'ils ont pu faire" (raché 'hodachim léamé'ha natata, zéman kapara lé'hol toldotam).
Le Beit Yossef (siman 423) explique que roch 'hodech a le pouvoir d'expier toutes les mauvaises choses que les juifs ont pu faire durant le mois précédant.

=> Ainsi, d'une manière générale roch 'Hodech est un jour propice à la téchouva.

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-> "Au cours du 9e mois (Kislev), on convoqua pour un jeûne devant Hachem" (Yirmiyahou 36,9)

Rachi commente : "[Yirmiyahou voulait qu'il fasse un] jeûne spécialement à roch 'hodech Kislev, car c'est un jour d'expiation, similaire à Yom Kippour".

=> Comment comprendre cela?

-> Le Likouté Tsvi explique que roch 'hodech Kislev a lieu 40 jours après Hochana rabba.
Le moment principal pour l'expiation de nos fautes est à Yom Kippour, mais si nous n'avons pas fait téchouva [autant que nous aurions pu le faire], nous avons encore jusqu'à Hochana rabba. Et sinon, nous avons encore 40 jours supplémentaires jusqu'à roch 'Hodech Kislev, qui correspondent aux 40 jours qui ont mené au don de la Torah.
C'est pour cette raison que roch 'Hodech, le 40e jour, est si spécial pour la téchouva et l'expiation, à l'image de Yom Kippour.

-> "Aujourd'hui c'est roch 'Hodech Kislev, qui est similaire à Yom Kippour.
C'est un jour pour l'expiation des fautes des juifs, car la dernière possibilité de modifier en notre faveur le jugement de roch Hachana et de mériter une bonne année, a lieu à 'Hanoucca (8 jours à partir du 25 Kislev), et les lumières spirituelles de 'Hanoucca commencent à briller depuis le début du mois."
[rabbi Aharon de Tchernobyl]

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-> b'h également : la période de Tichri à ‘Hanoucca : https://todahm.com/2017/09/27/la-periode-de-tichri-a-hanoucca

+ La fête de 'Hanoucca a été instituée en souvenir des miracles qui se sont produits à l'époque des 'hachmonaïm (il y a un peu plus de 2000 ans). Car il ne suffit pas que l'homme soit conscient des miracles : nos Sages ont également décrété l'obligation de les faire connaître en allumant les lumières de 'Hanoucca.
=> Comment comprendre que selon la loi juive, même si tous les habitants d'une ville allument les bougies de 'Hanoucca, il incombe à chacun d'y prendre part et de publier le miracle.

Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman enseigne :
Pourquoi un homme qui marie ses enfants éprouve-t-il le besoin d'inviter ses proches et ses amis pour se réjouir avec eux? Pourtant, même sans eux, il ressentirait une profonde joie!
En réalité, plus il y aura d'invités et plus son bonheur sera grand, car pour l'éprouver pleinement, l'homme a besoin d'être "soutenu", c'est-à-dire que d'autres personnes participent avec lui à cette joie..

Il en va de même pour le miracle de 'Hanoucca : l'allumage des bougies n'a pas uniquement pour objectif de faire connaître aux autres le miracle et d'en perpétuer le souvenir. Il a été institué également pour que celui qui les allume ressente les conséquences du miracle : l'élévation de son âme.
=> Ainsi, plus il y aura de juifs qui prendront part à la joie de 'Hanoucca et publieront le miracle, alors cela entraînera que plus de juifs [qui sont liés les uns aux autres] la ressentiront et s'élèveront.

+ Pourquoi est-ce uniquement à propos de la mitsva de l'allumage des lumières de 'Hanoucca que nos Sages (guémara Shabbath 21b) mentionnent que les personnes qui accomplissent scrupuleusement les mitsvot allument autant de lumières que le quantième jour de 'Hanoucca (par exemple 5 bougies pour le 5e jour)?
D'ailleurs, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 671,2) tranche que selon la loi stricte, on pourrait être quitte de la mitsva en allumant une seule lumière chaque soir.
=> Pourquoi, concernant les autres mitsvot, nous ne trouvons pas qu'il existe plusieurs niveaux d'accomplissement?

Le Beit haLévi répond que la beauté (hidour) de la mitsva est le pendant du miracle : il n'y avait, dans la fiole d'huile pure trouvée dans le Temple, que la quantité d'huile nécessaire pour éclairer une seule nuit.
Cependant, il était possible avec des mèches plus fines de ne consommer chaque nuit qu'un huitième de la quantité d'huile : ainsi la fiole aurait suffi pour les 8 nuits.
Le miracle ne s'est produit que parce que les 'Hachmonaïm préférèrent embellir la mitsva, et utiliser des mèches plus grosses, comme ils en avaient l'habitude, afin que les flammes soient aussi plus grandes et plus belles.
C'est pourquoi nos maîtres instituèrent des hidourim dans la mitsva de l'allumage des lumières.