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La kavana = libérer les étincelles de sainteté

+ La kavana = libérer les étincelles de sainteté :

-> L'extraction de ces étincelles de sainteté sont le but de toutes les actions d'un juif, dans l'étude de la Torah, l'accomplissement des commandements et dans les intentions mystiques de manger.
Chaque étincelle trouvée dans ces niveaux inférieurs d'existence a une forme complète, avec 248 organes [spirituels] et 365 tendons.

Cependant, tant qu'elle se trouve à ce niveau, elle est emprisonnée, avec sa tête sur ses genoux et son ventre, incapable d'étendre ses mains et ses pieds.
Une personne qui a de bonnes pensées et intentions peut soulever l'étincelle de sainteté de ces niveaux et l'amener à la liberté.
Il s'agit là du plus grand accomplissement de la mitsva de racheter les captifs. Et puisque c'est le fils du roi lui-même qui est en captivité (l'étincelle de sainteté), une personne qui travaille à le libérer de son emprisonnement recevra certainement une récompense abondante.
Néanmoins, tout suit le jugement supérieur qui a mis fin aux ténèbres et a déterminé combien de temps une chose restera emprisonnée, quand elle méritera d'en sortir et par qui elle atteindra la liberté.
[Ben Porat Yossef - p.74b - d'après le Baal Chem Tov ]

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-> Selon le Arizal, à la suite de la faute d'Adam, des étincelles de sainteté se sont dispersées dans toutes les choses de ce monde, à tous les niveaux d'existence : minéral, végétal, animal et même humain.
D'une part, la chaîne alimentaire produit un processus naturel d'élévation, puisque les plantes poussent à partir du sol, que les animaux les mangent et que l'homme mange l'animal.
Cependant, les êtres humains élèvent également les étincelles des règnes minéral et végétal en les consommant directement ou en les utilisant d'une autre manière.

La liste du Baal Shem Tov inclut également les êtres humains, car si tous les êtres humains peuvent participer au processus d'élévation des étincelles, tous ne le font pas réellement. Cela dépend de la manière dont une personne utilise sa vie. Celui qui met au service d'Hachem la force qu'il reçoit en mangeant élève les étincelles qui se trouvaient dans la nourriture.
[chacune de nos actions est possible par l'énergie de ce qu'on a mangé/bu, et si l'on utilise pour le bien cette énergie, alors on permet l'élévation de la sainteté qui y était.
La kavana, la joie, ... a faire une mitsva, une bénédiction, donne beaucoup plus de puissance à ce qu'on fait, et permet une extraction sublime, un beau kidouch Hachem (de cette partie de Divinité emprisonnée). ]

Par contre, une personne qui mange pour la satisfaction de ses désirs physiques, et qui n'investit pas son énergie dans de bonnes actions, ne fait qu'enfermer les étincelles dans un niveau de corporalité supplémentaire.

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-> De même qu'un être humain possède des membres et des organes disposés selon un certain schéma, l'organe prééminent étant la tête, et allant de là jusqu'aux pieds, de même chaque étincelle sainte possède une stature spirituelle complète.
Rabbi Na'hman de Breslev parle de chaque commandement de la Torah ainsi : les "pieds" du commandement représentant son aspect le plus bas, la partie du commandement dont les détails sont les moins observés, ou les moins accomplis avec enthousiasme.

[selon nos Sages, les mitsvot ne sont qu'un moyen en vu du principal : avoir de la kavana, de la joie, de l'enthousiasme, de la fierté, ... à faire la volonté divine. Hachem désire le coeur, et cela implique de laisser s'exprimer nos sentiments en faisant les mitsvot.
On rend alors les mitsvot sublime spirituellement, avec toute leur tête (chaque mitsva génère un ange, qui ne sera complet et magnifique qu'avec notre kavana). ]

-> Tant que l'étincelle de sainteté, dont la source est l'être humain lui-même, est enfermée dans le monde non humain, elle ne peut s'exprimer pleinement au service d'Hachem.
Le Baal Shem Tov utilise l'image d'un fœtus replié sur lui-même, la tête sur les genoux. Ce n'est que lorsque cette étincelle est incorporée dans un être humain, qui sert Hachem, qu'elle peut atteindre son état réalisé.

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-> En mangeant et en buvant, par exemple, nous élevons les étincelles de sainteté qui étaient au milieu des différents éléments du monde physique, et dans les endroits les plus bas.
[Ohr HaGanouz LaTzaddikim - Vayé'hi]

-> Le Baal Chem Tov (Tsivot haRivach - p.13a) enseigne :
La guémara (Roch Hachana 27a) dit : "La Torah est prudente avec l'argent d'un juif".
Pourquoi cela? Parce que dans tout ce qu'un juif utilise, qu'il s'agisse de vêtements, de nourriture ou d'ustensiles, il y a une force de vie spirituelle dont il tire du plaisir. Sans cette énergie, l'objet ne pourrait exister. [toute chose a une étincelle de sainteté divine qui lui donne son aspect et la capacité d'exister. ]
De plus, ces étincelles de sainteté sont liées à l'âme de la personne, ce qui explique pourquoi une personne aime un objet, tandis qu'une autre le déteste et aime autre chose. Et même si une personne utilise l'objet, ou mange la nourriture, juste pour se nourrir, elle peut encore réparer ses étincelles, si elle sert ensuite Hachem avec la force qu'elle a reçue de l'objet.
Cela explique pourquoi, parfois, après qu'une personne ait réparé les étincelles d'un objet lié à son âme, Hachem le lui retire et le donne à quelqu'un d'autre, parce qu'il contient encore d'autres étincelles provenant d'une source différente.

Le Baal Shem Tov dit : "Nous mangeons des gens, nous buvons des gens et nous utilisons des gens" = en référence aux étincelles qui se trouvent dans chaque chose.
Par conséquent, nous devrions faire attention à nos possessions, en raison des étincelles qu'elles contiennent. Nous devrions avoir de la compassion pour nos propres étincelles de sainteté.

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-> Le rabbi 'Haïm de Chernovitz (dans son Béer Mayim 'Haïm - commentaire sur la Haggada) écrit :
"Le Baal Shem Tov a dit : "Si trois personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé des sacrifices offerts aux morts" (Pirké Avot 3,4).
Il s'agit des âmes des défunts qui s'incarnent dans la nourriture humaine, afin que les gens partagent avec elles des paroles de Torah. Grâce à cela, "les morts sont ressuscités" (c'est-à-dire réparés).
Cependant, s'ils ne partagent pas la Torah, c'est comme s'ils avaient sacrifié cette âme et l'avaient jetée au niveau des objets inanimés."

"Comme une biche qui cherche de l'eau, mon âme crie vers Toi, ô Hachem ;
Mon âme a soif d'Hachem (tsaméa nafchi l'Elokim), du D. vivant"
[Téhilim 42,2-3]

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=> De même qu'il est vital de boire pour être en bonne forme, de même notre âme à besoin de parler, de crier à Hachem, elle a besoin de mitsvot, de Torah, faites dans la joie.
Toute âme juive aime et veut davantage se rapprocher d’Hachem, et sinon elle en souffre.

[plus nous laissons exprimer nos sentiments envers Hachem (ex: je meurs de soif d'être davantage proche et de mieux Te connaître Hachem! Je T'aime et c'est dur d'être si loin de Toi!!), alors le plus Hachem nous aidera et nous rapprochera de Lui.
Certes on est vite prisonnier de notre routine quotidienne dans la matérialité de ce monde, mais prenant des moments pour laisser s'épanouir notre relation d'amour avec Hachem! ]

L’importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah

+ L'importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah :

1°/ Avant d'étudier :

-> Le rav Avraham Kook (Shemoné Kvatsim 6,107) écrit :
"La réussite de l'étude [de la Torah] dépend de notre lien avec l'étincelle naturelle et vivante de l'âme."

Ainsi, pour le rav Kook, étudier la Torah, il ne s'agit pas seulement de la quantité de connaissances absorbées. L'étude est plus qu'un effort intellectuel.
Pour le rav Kook, l'étude est une expérience de l'âme, un moyen de grandir spirituellement et de clarifier notre chemin de vie. Une préparation spirituelle spéciale est une condition préalable afin d'éviter de transformer l'expérience en un processus exclusivement intellectuel. [où notre cerveau est impliqué, mais notre âme (notre intériorité) très peu. ]

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-> Le rav Kook (Orot haTorah 6,2) enseigne :
"Selon la qualité et la clarté de notre désir de grandir spirituellement et de nous améliorer avant d'étudier [la Torah], la profondeur et la clarté de l'apprentissage seront [ensuite]."

Le désir ardent d'être affecté par notre étude ne garantit pas seulement que le contenu sera intégré dans notre vie, il approfondit également la qualité de l'étude elle-même.
Avant de commencer à étudier, le rav Kook demandait à son "étincelle intérieure naturelle et vivante" de se manifester.
Tout comme la prière nécessite une concentration et une kavana (kivoun - direction) adéquates, l'étude de la Torah requiert une préparation de l'âme.
[on doit inviter notre âme à notre étude (lui souhaitant de s'y régaler!), et on peut aussi demander à Hachem de nous aider à ce que ce moment d'étude soit le plus agréable pour notre âme, cette partie de Divinité en nous. ]

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2°/ Après l'étude :

-> Le moment le plus important de toute étude de Torah se situe après la fin de notre étude.
En ce sens, le rav Kook (Shemoné Kvatsim 8,171) dit :
"Mon âme me demande, après chaque période d'étude ... de me libérer des chaînes spirituelles qui emprisonnent mon âme, et d'errer librement dans tous les mondes, guidé par l'étincelle cachée des sujets que je viens d'étudier."

Le rav Kook nous invite à faire une pause et à réfléchir après "chaque période d'étude". Ce processus n'est pas seulement une option louable, il est "exigé" par nos âmes.

Le rav Kook utilise souvent l'expression "exigé par mon âme".
Le terme "exigé" est très fort. Il dénote un élan intérieur irrépressible en nous, inapaisable et puissant. L'âme nous demande d'être attentifs. L'âme exige que nous l'écoutions.

Lorsque le rav Kook dit que son âme lui a demandé de se libérer de ses chaînes spirituelles, il exprime le désir ardent de son âme. L'âme ne peut rester statique ; elle a horreur du statu quo. Elle l'implore de continuer à lutter, à évoluer, à grandir et à voyager, pour accomplir sa destiné dans ce monde.
Paradoxalement, toutes les percées antérieures dans l'étude, toutes les étapes antérieures de croissance réalisées grâce à l'étude, peuvent par la suite nous emprisonner dans des "chaînes spirituelles", nous retenant en arrière.
L'idée est que les "chaînes spirituelles" nous empêchent de continuer à changer et à grandir (s'améliorer concrètement dans nos actes). Le succès d'hier peut devenir l'obstacle d'aujourd'hui.

Le rav Kook s'efforce de ne jamais devenir complaisant dans son étude, de ne jamais être trop satisfait des étapes de son développement personnel. Il exige de lui-même qu'il grandisse. Il a besoin de "se promener librement dans tous les mondes".

[rav Arié Ben David]

La récompense pour la préparation des mitsvot

+ La récompense pour la préparation des mitsvot :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Le séfer Tséma'h David, cite le Tana déBé Eliyahou (Rabba - chap.17) qui stipule : Au moment où les Bné Israël ont dit : "Nous ferons et nous écouterons" (Michpatim 24,7), Hachem a immédiatement dit qu'ils : 'prennent pour Moi un prélèvement' (Térouma 25,2).

Pourquoi Hachem a-t-il répondu à la déclaration du peuple juif par ces mots?

Le Tséma'h David répond en expliquant la grandeur de faire une prélèvement, une offrande à Hachem.
Il demande pourquoi est-il nécessaire de donner quoi que ce soit à Hachem, puisqu'Il n'a certainement pas besoin de nos cadeaux, puisqu'Il possède déjà le monde entier. Il n'a pas non plus besoin de nos mitsvot.
Bien qu'Il nous récompense pour nos mitsvot, ce n'est pas parce qu'Il nous doit quelque chose. Au contraire, Il le fait purement comme une forme de 'hessed (bonté).
C'est ce que dit le verset : "A toi, Hachem, la bonté, car tu récompenses une personne pour ses actions" (Téhilim 62,13).
Une personne ne mérite pas vraiment de récompense pour ses mitsvot, et elle n'aurait de toute façon jamais pu les accomplir si Hachem ne le lui avait pas permis (comme il est dit dans Kidouchin 30b).
Cependant, dans Sa grande bonté, Hachem nous accorde une récompense comme si nous avions accompli l'acte de notre propre chef. Il n'en reste pas moins qu'une personne ne peut rien faire par elle-même et ne peut accomplir une mitsva que si Hachem le lui permet. Dans ce cas, quelle est l'importance de faire des offrandes à Hachem si une personne ne peut de toute façon pas le faire par elle-même?

La réponse est, comme le disent les séfarim, que bien qu'une personne ne puisse pas faire une mitsva par elle-même, elle peut faire les préparatifs de la mitsva par elle-même.
Ainsi, une personne mérite une récompense pour les préparatifs qu'elle fait pour une mitsva parce qu'elle les fait de son propre chef.

Cela explique pourquoi peuple juif a d'abord dit "nous ferons" avant de dire "nous entendrons". Bien sûr, ils ne peuvent rien faire avant d'avoir entendu de quoi il s'agit, mais ce qu'ils disaient, c'est qu'ils feraient les préparatifs pour la mitsva.

Cela explique également la réponse d'Hachem à leur égard. Après qu'ils aient dit qu'ils feraient les préparatifs de la mitsva, ce pour quoi ils méritent d'être récompensés, Hachem leur dit : "Prenez pour Moi une offrande (prélèvement)".
Il leur dit qu'Il a maintenant une raison d'accepter leur offrande. S'ils n'avaient pas accepté de faire la préparation, ils n'auraient rien fait de leur côté et n'auraient rien donné. Mais maintenant qu'ils ont accepté de faire la préparation, ils donneront quelque chose de leur propre chef en guise d'offrande à Hachem.

Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation

+ Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation :

"Le mont Sinaï entier fumait parce qu'Hachem était descendu sur lui dans le feu, et sa fumée montait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait énormément" (Yitro 19,18)

Il est écrit : "car Hachem, ton D., est un feu dévorant" (Vaét'hanan 4,24).
Le séfer Beit Aharon explique, au nom de son père, le rav Osher de Stolin que ce verset fait référence au "feu du peuple juif", dont nous faisons preuve lorsque nous servons Hachem avec passion.

De même, lorsque le verset dit qu'Hachem "est descendu avec le feu", cela signifie qu'Hachem s'est révélé à travers le feu créé par les personnes qui Le servent avec un cœur ardent et une passion brûlante pour la Torah, la prière et les mitsvot.

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-> Il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
D'une certaine façon, lorsque notre relation avec Hachem est avec un feu ardent (ex: zèle, joie, fierté de faire Sa volonté), alors cela illumine Hachem d'un feu ardent, et Sa Présence nous est alors davantage révélée.
[de nombreuses personnes attendent une révélation du divin, avant d'être convaincus de suivre Sa volonté, mais la réalité est inverse : naassé = commence par agir pour Hachem avec pleins de bons sentiments, et alors nichma = ton "toi" intérieur entendra le divin. ]
Plus nous investissons notre cœur pour Hachem, plus notre cœur est ressent et est lié avec Hachem.

La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem

+ La joie est un prérequis pour notre Avodat Hachem :

-> Il est impossible de vaincre le yétser ara par la paresse et la mollesse, qui découlent de la tristesse et de l'affadissement du cœur. Il faut plutôt de la vivacité, qui découle de la joie et d'un cœur ouvert qui n'est entaché d'aucune trace d'inquiétude et de tristesse dans le monde.
[Tanya - chap.26]

-> La tristesse qui nous affaiblit, démoralise, est un mal aux yeux d'Hachem, car elle pousse une personne à négliger son implication dans son avodat Hachem, et à servir Hachem avec un visage en colère, une faiblesse physique et une lourdeur, un désarroi et de nombreuses erreurs.
['Hida - Moré baEtsba 10,320]

-> "Lorsque nous disons que la joie est nécessaire (pour servir Hachem), la joie (sim'ha) dont nous parlons n'est pas une sim'ha cbel mitsa, car il s'agit déjà d'un niveau et nous ne pouvons pas demander que chaque juif soit à ce niveau. Ce que nous voulons dire, c'est qu'il ne faut pas se soumettre à une tristesse qui nous affaiblit".
[rav Aharon de Karlin]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Bé'houkotaï) déclare : "Par la joie, on tire le désir. C'est du désir que découle l'empressement à accomplir les mitsvot, de sorte qu'elles ne soient pas un fardeau pour la personne, mais qu'elle les perçoive plutôt comme légères et non comme lourdes."

-> La joie permet à une personne de lever la tête, d'élever son esprit afin qu'elle puisse prier correctement, apprendre de la bonne manière et accomplir ce qui lui incombe.
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]

-> "L'âme n'est naturellement attirée que par les choses qui lui procurent la douceur, le plaisir, l'expansion et la joie. Elle ne s'engagera que dans quelque chose qui lui promet la joie et le plaisir".
[séfer haBrit 14:7,24]

-> Le Iglé Tal, citant le Zohar, explique que le yétser hatov (bon penchant) est renforcé par la joie.

-> Le Agra déKalla (Toldot) explique que par le biais du plaisir physique, on prépare son cœur à se réjouir et à s'engager avec joie dans la avodat Hachem. En outre, c'est l'essence des séoudot mitsva dans lequel nous devons prendre part.

-> Selon le Beit Israël (Gour - paracha Ki Tavo 5719), c'est grâce à la joie que l'on peut atteindre une véritable avodat Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer (drachot du 7 Adar 5570) dit : "Il est impossible de servir Hachem et d'acquérir le monde à Venir sans l'avoda de la joie."

-> "C'est pourquoi vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie et allégresse de cœur mérov kol (par-dessus tout)".
Les mots "mérov kol" signifient "plus que toutes les mitsvot. L'intention est qu'une personne doit s'efforcer de servir Hachem avec le trait de la joie plus qu'elle ne s'efforce d'accomplir toutes les autres mitsvot.
[séfer Torat Avot - Ki Tavo]
[d'une certaine façon, la mitsva des mitsvot, est d'être dans la joie! ]

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-> Grâce à la joie, "une échelle plantée sur le sol", même si une personne a l'impression que son échelle est plantée sur la terre (qu'elle vaut pas grand chose, comme au ras du sol), elle peut être sûre que "son sommet atteint les cieux", elle est capable d'atteindre la Gloire de d'Hachem dans les cieux.
Un autre avantage de la joie est que, grâce à la joie, on peut atteindre un niveau plus élevé que celui des anges. En effet, si un ange tombe de son niveau, il n'est pas capable de se relever.
L'homme, cependant, est plus grand que cela, car il peut tomber et s'élever à nouveau jusqu'à la Maison d'Hachem.
L'homme atteint son apogée lorsqu'il sert Hachem avec joie et que Hachem plane sur lui. Une personne doit toujours être dans un état où aucun signe de tristesse n'apparaît sur son visage. Au contraire, elle doit toujours être dans un état de grande joie et servir Hachem avec joie.
C'est ainsi qu'elle ne connaîtra jamais le malheur".
[Kédouchat Yom Tov - Vayétsé]

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-> Selon le Baal Chem Tov, la joie est "un long chemin qui est très court". Ce qu'une personne doit s'efforcer d'atteindre en s'affligeant et en jeûnant pendant de nombreuses années pourrait être atteint en une période de temps infiniment plus courte si elle s'habituait à servir Hachem avec joie.
Le Taharat HaKodech (taharat haMa'hchava) compare cela à un ascenseur avec lequel on peut s'élever à un niveau très élevé en peu de temps. Il en va de même pour le pouvoir impressionnant de la joie.

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-> "Soyez extrêmement joyeux dans votre avoda actuelle, et grâce à cette joie, vous mériterez un niveau plus élevé"
[rav Ména'hem Mendel de Vitebsk - Pri HaAretz - lettre 22 ]

-> Lorsque le cœur d'une personne est rempli de joie à propos de l'unité d'Hachem avec toute l'étendue de la joie, son cœur reçoit la force, grâce à cette joie, de s'élever bien au-delà de tous les obstacles internes et externes, à l'accomplissement des 613 mitsvot.
[séfer haTanya - chap.33]

-> "Croyez-moi, il n'y a pas de moyen plus facile de se renforcer dans la avodat Hachem que la joie chel mitsva ... Lorsqu'une personne s'habitue à accomplir les mitsvot avec joie, le yétser ara et la sitra a'hra s'échappent naturellement de devant elle, car ils n'ont aucun lien avec la sim'ha chel mitsva.
En vérité, c'est la raison pour laquelle l'essence même de l'objectif du yétser ara est de priver une personne de sa joie. Mais une personne a besoin de croire de tout son cœur et de se réjouir de tout son cœur pour chaque action."
[Sfat Emet - lettre 22 ]

-> La avoda qui est accomplie avec joie est plus élevée dans le niveau de sa qualité et rapproche une personne d'Hachem, comme l'écrit le rav 'Haïm Vital (chaaré Kédoucha 2,4) : "La joie ajoute un énorme désir et un amour de la proximité avec Hachem".
Grâce à cela, on méritera de s'élever de plus en plus haut, niveau après niveau, sur l'échelle de la Torah et de la crainte du Ciel. En effet, la avoda accomplie avec joie entraîne dans son sillage un désir ardent pour le Créateur de tous les mondes, et une avoda joyeuse nous rapproche de notre Père céleste.

En effet, il est écrit dans le séfer Yaarot Dvach du rav Eibshitz (vol.1, 11e discours) que la joie dans la avodat Hachem "est ce qui amène une personne à l'admiration et à l'amour d'Hachem. C'est littéralement l'essence de la Torah d'une personne complète, car grâce à cela, on peut se lier à Hachem, se tourner vers Son amour et étudier Sa Torah avec passion, en se plongeant dans la Torah et la crainte du Ciel tout au long de ses jours."
[rav David Tsvi Shlomo Biderman]

-> "Il n'y a pas d'autre conseil pour lutter contre tous les détracteurs que celui d'une joie de sainteté".
[Shomer Emounim - Tsahala véRina ]

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-> "L'essence de tous les traits négatifs est la tristesse et la dépression".
[rav de Karlin - séder haYom]

-> "Il n'y a pas de trait de caractère plus détestable pour Hachem que la tristesse."
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Vayakel]

-> "Honorez Hachem avec une âme joyeuse afin d'être prêt à recevoir Sa Gloire. En effet, la tristesse ferme la place de l'âme et sert de barrière entre l'âme et Hachem.
La Chékhina ne se repose (sur une personne) ni dans la tristesse, ni dans la paresse, mais uniquement dans la joie".
[Kol Bo - Hilkhot Ichout - Béiour Birkat Acher Bara]

-> "La tristesse empêche l'âme de se connecter à Hachem, ce qui est possible grâce à la joie."
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°13]

-> "La tristesse est le klipa la plus difficile de toutes, ... car on n'a pas de lien avec Hachem (voir Hochéa 4,17 : 'havour atsavin')."
[Pri haArets - Mattot-Massé]

-> Le Tiféret Sblomo (Pessa'h) notre à propos de ce que nous disons dans les Ta'hanoun :"Nivhala nafchénou mérov atsvonénou", que par la tristesse, l'âme devient confuse, car elle est tombée de son niveau [de sainteté].

-> On trouve dans les écrits du Arizal : "La tristesse est du côté de la klipa (force du mal), et l'âme est du côté de la sainteté. L'élément principal de l'étude de la Torah et de la avoda est enraciné dans une abondance de joie".
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°15]

-> "Le trait de tristesse est révoltant, en particulier lorsque l'on cherche à acquérir la sagesse et les réalisations spirituelles, car il n'y a pas de plus grand obstacle à des perceptions plus élevées que cela."
[Eitz 'Haïm - Introduction]

-> Tout ce que vous pouvez faire pour réjouir votre cœur, faites-le, car ... il est impossible qu'une pensée de vérité, même partielle, soit révélée dans un cœur attristé, enraciné dans le mal et le mensonge, ..."
[séfer Yocher Divré Emet - p.44]

-> "La tristesse crée un obstacle à la avodat Hachem et à l'accomplissement des mitsvot, interrompant l'implication de la personne dans l'étude de la Torah et sa kavana lors de la prière, annulant toutes les pensées positives de vouloir servir Hachem.
C'est la porte qui se trouve au tout début de l'attaque séductrice du yétser ara, même si l'on est un tsadik ...
Le contraire de cela est lorsque l'on sert Hachem dans la joie, car la joie augmente l'amour et le désir de se connecter à Hachem".
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

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-> Le Baal Ha'Harédim (Mili Dchmaya - chap.26) explique le pasouk : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem avec joie". Il n'est pas dit : "C'est à cause de cela que vous n'avez pas servi Hachem". L'implication est plutôt qu'au début, ils ont servi Hachem, mais pas avec joie.
Une faute en appelle un autre, et par la suite, ils s'abstiendront complètement de servir Hachem".

-> Sefer HaTanya (chapitre 26) : "Il faut trouver un moyen de se libérer de la tristesse liée aux questions d'avodat Hachem ... car on sait qu'il s'agit d'une stratégie du yétser ara pour nous plonger dans des désirs impurs. Il faut se concentrer sur le fait que ce n'est pas le bon moment pour ressentir une véritable tristesse ou même pour s'inquiéter de ses graves fautes (il y a un temps pour chaque chse)."

-> "Lorsqu'une personne se promène constamment avec des soucis, même s'il s'agit de soucis concernant ses fautes, et qu'elle n'éprouve aucune joie, il lui est impossible d'aller jusqu'au bout de sa avodat Hachem."
[séfer Torat Avot n°36]

-> "Une personne doit s'éloigner considérablement de la tristesse, car ce trait de caractère fait tomber une personne dans les mains du yétser ara.
Selon le Zohar, la tristesse est la colère du dégoûtant (c'est-à-dire le yétser ara). La tristesse est absente d'un esprit serein, et lorsque l'on perd ce sens de la clarté, l'âme animale s'enhardit, et l'esprit de bonté et de pureté s'échappe devant elle ...
Par conséquent, le seul conseil que l'on puisse donner à une personne est de se renforcer de plus en plus avec joie".
[rav Avraham Slonim - Yessod haAvoda vol.3 chao.8]

-> "Ce Shabbath Kodech, avant la prière, j'ai contemplé divers éléments de avodat Hachem. J'ai alors commencé à m'interroger sur les différents échecs que l'on peut rencontrer dans la avodat Hachem, et j'ai vu que la source de tous ces échecs n'est autre que la tristesse".
[Shomer Emounim - dans une lettre du Tsahala véRina - note 19]

-> Les séforim hakédochim expliquent longuement comment la tristesse peut amener une personne à se laisser facilement attirer par les plaisirs de ce monde. L'âme juive tire son origine de la source du plaisir. C'est pourquoi, en l'absence de plaisir spirituel, elle recherchera des plaisirs beaucoup plus modestes de ce monde, voir dans la faute que D. préserve.
Le Maor VaChémecb (Béha'alotékha) écrit : "C'est un fondement important de la avodat Hachem que de s'éloigner de la tristesse, de toutes les façons possibles ... car elle nous amène à toutes sortes de transgressions. La tristesse provoquera d'abord le désir de manger (avec excès), puis ce désir conduira à d'autres ..."

-> "Si une personne n'a pas de plaisir ou de joie de son propre sort (spirituel), l'âme, qui a besoin de plaisir, commencera à désirer d'autres plaisirs (dans la matérialité, dans l'animalité)."
[rav de Vitebsk - séfer Pri Ha'Aretz - lettre 22 ]

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-> "On pourra se purifier en fonction de notre degré de joie. L'essentiel, c'est la joie".
[séfer Imré Emet - Tétsavé]

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayétsé n°3) affirme que si le cœur d'une personne est rempli de joie, "elle est délivrée de toutes sortes de pensées qui font souffrir et dégoûtent l'âme".

-> De même, le Or'hot Tsadikim (5e porte, cité dans le séfer 'Harédim n°300) explique que la sainte joie "... bannit du cœur la douceur du physique et les plaisirs de ce monde".

-> Le séfer Yisma'h Israël (méoran chel Israël) enseigne : "Et vous serez bésim'ha, seulement joyeux". Le mot "bésim'ha" contient les mêmes lettres que "ma'hchava", la pensée. Car on aura naturellement des pensées pures et bonnes, comme le dit le pasouk,

-> De même, le Beit Aharon ('Hanouka) écrit : "Le mot 'ma'hchava' contient les mêmes lettres que le mot 'bésim'ha', car le fait d'être joyeux, bésim'ha, permet à quelqu'un de garder son esprit et de se retenir de considérer les vanités de ce monde."
[si on trouve notre bonheur, notre épanouissement, dans la Torah, alors pourquoi chercher ailleurs.
Hachem nous demande de Le servir de tout notre être, de tout notre cœur. Ce n'est qu'en étant joyeux qu'on peut être à 100% avec Hachem, car sinon on a aussi des attentes dans d'autres domaines pour combler notre besoin de plaisir.
Ainsi, d'un côté notre yétser ara travaille discrètement pour qu'on soit moins épanouie, plus triste, et nous à l'inverse on doit constamment trouver des astuces pour rester pleinement joyeux. ]

-> Le rav Moché Leib de Sassov (Likouté Ramal de Sassov - Béréchit) écrit que la joie des mitsvot protège une personne des forces néfastes et garantit qu'elle ne sera pas attirée par les plaisirs de ce monde. C'est parce qu'il est déjà connecté à la joie de la Torah et des mitsvot.

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-> La guémara (Shabbath 30b) affirme : "Le Chékhina ne repose sur une personne que dans la joie".
On y lit également : "Avant de commencer leur discours les Rabbanan, Rabbah commençait par des plaisanteries et les Rabbanan riaient."
En effet, le Pirké Avot (6,6) enseigne que la joie est l'une des 48 façons d'acquérir la Torah.
Le rav Ovadiya de Barténoura commente que c'est "parce que la Chékhina ne se repose qu'au milieu de la joie".

Le Meiri commente : "Le Chékhina ne se repose pas dans la tristesse, car la tristesse ferme le cœur et scelle les voies de l'esprit. Au contraire, elle ne se repose que dans la joie du cœur et dans une disposition agréable".

Rabbeinu Bé'hayé (Béréchit 1,21) écrit : "Il est connu que lorsqu'une personne est très joyeuse, les forces intellectuelles de son âme sont renforcées et elle est mieux préparée à saisir les idées, comme dans le cas d'Elicha : "Procure-moi un musicien."

-> Le Maharal (Déré'h Ha'Haïm 6,7) écrit : "Par conséquent, le rire de l'esprit est une grande condition préalable à l'étude de la Torah, car pour comprendre la profondeur de la Torah, l'esprit d'une personne doit être lucide. Il s'agit d'une question qui ne nécessite aucune preuve, lorsque l'esprit d'une personne est lucide, son cœur s'ouvre à un degré toujours plus grand."

Dans la suite de ce passage, le Maharal explique la Mishna de manière plus approfondie :
"Lorsqu'une personne est joyeuse, elle est complète, ce qui lui permet de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme. En revanche, lorsqu'une personne souffre et éprouve un manque, elle est incapable de recevoir la Torah, qui est l'achèvement de l'homme.
La règle [générale] est la suivante : La composition divine qu'est la Torah ne convient qu'à une personne remplie de joie, qui est l'achèvement de l'âme. Lorsque l'âme d'une personne est joyeuse, elle est apte à recevoir l'achèvement de l'homme, c'est-à-dire la Torah."

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-> Le Agra déKalla (Yitro) explique : "Lorsqu'une personne est triste, l'élément Terre est attiré sur elle et elle est incapable de contempler des idées profondes.
En revanche, lorsqu'une personne est joyeuse, l'élément du vent, qui se déplace d'un endroit à l'autre, est renforcé, et elle est ainsi capable de passer d'une idée à l'autre".

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h Haïm) écrit : "Une personne qui étudie pendant une heure dans la joie apprendra bien plus qu'une personne triste n'apprend en plusieurs heures."

- >Le séfer midrach Shmouel enseigne la même leçon : "Si quelqu'un n'étudie pas dans la joie et que la Torah devient un fardeau pour lui, il finira par se déconnecter de son étude et continuera à avancer (sans vraiment s'unir avec la Torah).
En revanche, lorsqu'on étudie la Torah dans la joie, on est constamment fou de cet amour, car la Torah et la joie sont frères."

-> Selon le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - chap.15) : "La Torah ne s'acquiert que par le principe de la joie."

-> Dans l'introduction du Iglé Tal, il est écrit : "Celui qui se réjouit de ses études, les mots de la Torah sont absorbés dans son système sanguin".

-> Selon le 'Hida (Dvach léFi 7) sur les mots "Mizmor léDavid lé'hazkir" = le chant (mizmor) aide à soutenir la mémoire (lé'hazkir), car c'est la douleur qui entraîne l'oubli.

La tristesse perturbe l'accomplissement des commandements, l'étude de la Torah et la ferveur dans la prière. Elle annihile toute bonne volonté dans le service divin et ouvre la porte au mauvais penchant, qui pourra alors s'en prendre même à un Juste (tsadik), en lui montrant que sa fidélité à Hachem ne le préserve pas des malheurs ou en profitant de sa grande humilité pour le persuader qu'il n'est pas digne de servir le Très-Haut (Hachem).

La pratique dans la joie resserre au contraire les sentiments d'amour et stimule l'envie de s'attacher à Lui.

[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

L'essence de la mitsva de l'étude de la Torah est d'être joyeux, heureux et de prendre plaisir à étudier.
Les mots de la Torah sont alors absorbés dans le sang. Parce que l'individu a tiré du plaisir des mots de la Torah, il est connecté à la Torah.
[ rabbi Avraham Bornsztein - Eglé Tal - Introduction ]

Notre joie pour une mitsva détermine sa valeur

+ Notre joie pour une mitsva détermine sa valeur :

-> Le Rambam (Hilkhot Loulav 8,15) écrit : "La joie que doit ressentir l'homme à travers l'accomplissement des mitsvot, et à travers l'amour d'Hachem qui nous a ordonné de les faire, constitue une tâche élevée. Et toute personne qui se prive de cette joie est susceptible de recevoir un châtiment, comme il est dit : 'Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton Dieu dans la joie et le contentement du cœur, lorsque tout était en abondance' (Ki Tavo 28,47)."

=> Quelle est l'explication de la phrase : "Et toute personne qui se prive de cette joie est susceptible de recevoir un châtiment"?
En effet, s'il existe une mitsva de se réjouir, celui qui ne la réalise pas doit effectivement être puni. Et si cette mitsva n'existe pas, il n'y a aucune raison qu'il soit sanctionné. L'œuvre du Rambam n'est pas un recueil de conseils et de recommandations, mais un livre de Lois (applicable à tout juif).

-> Le rav Its'hak Hutner (dans son Réchimot Lev - Souccot) nous explique :
Le prix de chaque marchandise est fixé par le marché. Cependant, lorsqu'un commerçant détient le monopole d'un certain produit, et qu'il en est le distributeur exclusif, c'est lui-même qui fixe son prix et sa valeur.
De la même manière, tous les juifs accomplissent des mitsvot. Mais chacun va fixer sa propre valeur de la mitsva. Et celle-ci se mesure selon deux critères.
Le premier est l'effort : plus l'individu s'investira pour surmonter toutes les difficultés et tous les obstacles qui l'empêchent d'accomplir la mitsva, et plus sa récompense sera élevée.
Le deuxième est la quantité de joie qu'il ressent au moment où il accomplit la mitsva. Ce paramètre est important, comme en témoigne si bien le michna Broura : "Le Arizal disait que c'était grâce à l'immense joie ressentie pendant l'accomplissement des mitsvot qu'il était parvenu à un si haut niveau d'élévation spirituelle".

Le Its'hak Hutner nous dit : "La récompense est proportionnelle à l'effort" ne concerne pas uniquement le salaire reçu en contrepartie de la réalisation de la mitsva, mais c'est également un moyen pour Hachem de vérifier jusqu'à ce quel point l'homme chérit les mitsvot. Plus il fera des efforts pour les accomplir, et plus cela prouvera qu'il les aime.

[ ainsi les efforts qu'on est prêt à déployer, la joie qu'on manifeste pour une mitsva, servent de thermomètre mesurant notre appréciation de pouvoir faire la volonté du Roi des rois, servent à jauger mon degré d'amour envers Hachem (en respectant Ses conseils de vie). ]

[ naturellement on se dit : si je sais qu'une mitsva est importante alors j'aurai davantage de fierté, de joie en la faisant. Mais, on vient de voir qu'en vérité cela est entre nos mains, c'est nous qui définissons l'importance d'une mitsva, et plus on en aura de joie, plus grande la mitsva sera. ]

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-> Rabbénou Bé'hayé explique que la Torah reproche à l'homme de ne pas servir Hachem avec joie, parce que la joie ressentie en accomplissant la mitsva est une mitsva en elle-même.
Et en plus du salaire que l'homme reçoit en récompense de sa mitsva, il reçoit également un salaire en contrepartie de la joie accompagnant sa mitsva. Et c'est pour cette raison qu'il est puni lorsqu'il n'accomplit pas les mitsvot avec joie.

Joie dans une mitsva

"Il n'y a pas d'homme juste sur terre qui fasse le bien et ne commette pas de faute, ce qui provoque une punition.
Néanmoins, si on sert Hachem avec de la joie découlant d'une mitsva, la puissance de cette joie serait grande, évoquant, pour ainsi dire, une joie au Ciel qui va renverser les jugements (qui pèse sur nous suite à nos fautes) ...
parce que par la joie [sur l'accomplissement] d'une mitsva ici-bas ... on suscite la révélation d'une joie en-Haut".
[voir Zohar Tétsavé 184b ; Néfech ha'Haïm 1:7]

=> ainsi, notre joie qui découle de notre avodat Hachem, non seulement génère une joie au Ciel, mais est capable d'annuler les mauvais décrets qui sont sur nous.

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-> Nous avons besoin d'une grande miséricorde Divine, mais par la joie, nous pouvons renverser les mauvais décrets.
[rav Moché Sternbuch - le 4 avril 2024]