"D. ne juge pas la valeur des actes selon leur nombre et leur qualité, mais par rapport à celui qui les a accomplis.
Pour une même action, le jugement variera donc d'une personne à l'autre.
Ce n'est pas de l'injustice, car seul D. peut déterminer la véritable rétribution de chaque acte en fonction de la nature, le caractère, les circonstances, l'entourage, le passé ... de chaque individu."[Rabbi Azaria Figgo - Bina lé'ithim]
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Accomplir les mitsvot dans l’attente d’une récompense?
+ Accomplir les mitsvot dans l'attente d'une récompense? (par le 'Hafets 'Haïm)
A propos du verset : "Heureux l'homme qui craint D., qui aspire grandement à Ses commandements" (Téhilim 112,1), la guémara (Avoda Zara 19a) précise : "A ses commandements", et non à la récompense de Ses commandements.
D'après le 'Hafets 'Haïm (dans son introduction au Séfer haMitsvot haKatsar), les Sages ne rejettent pas totalement notre attente d'une récompense, car celui qui ne veut pas du monde à venir, ne sait pas ce qui est bon.
Ils demandent simplement que nous aspirions surtout à Ses commandements, car il n'y a rien de plus important dans tous les mondes.
"Un homme doit se considérer comme si l'avenir du monde ne dépendait que de lui seul."
[le Zohar]
"Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front" (bé zéat apé'ha to'hal lé'hem - Béréchit 3,19)
"Il s'agit d'une peine et d'un châtiment.
L'homme doit à présent accomplir sa part (hichtadlout) pour gagner sa vie, parce que [après avoir mangé du fruit défendu dans le gan Eden], le Roi (D.) en a décidé ainsi.
Mais, nous devons le considérer comme une taxe devant être payée et à laquelle nous ne pouvons échapper."
[Le Ram'hal - messilat yécharim - chap.21]
=> Malheureusement, trop de personnes font du paiement de cette taxe l'essentiel de leur vie ...
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-> Nos Sages (guémara Beitsa 16a) enseignent que les revenus (de toute l’année) d’une personne lui sont fixés durant les 10 jours allant de Roch Hachana à Kippour.
[l'exception concerne les dépenses relatives à Shabbath, aux Yom Tov, et les frais pour l’éducation de nos enfants en Torah.]
-> Rabbi Shalom Schwadron compare une personne qui fait hichtadlout à un enfant assis à côté du conducteur de bus.
Le conducteur met un faux volant devant l'enfant et celui-ci le tourne, en étant certain qu'il conduit véritablement le bus.
Comme cet enfant, nous sommes persuadés que c'est nous qui conduisons!
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-> "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23)
Selon la guémara (Méguila 18a), cela s'applique à tout challenge que Hachem nous donne.
[ Ainsi, même si nous avons l'obligation de payer notre "taxe" en faisant notre hichtadlout pour obtenir notre parnassa, nous n'avons pas d'obligation de prendre sur nous les inquiétudes, la pression, ...
[on fait de notre mieux pour mettre en place un cadre, mais ensuite les résultats sont dépendants d'Hachem.]
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b'h, voir aussi :
- https://todahm.com/2021/11/08/sans-hachem-nous-navons-rien
"Malheur à celui qui ne connaît pas ses faiblesses et ses défauts et qui, de la sorte, ne sait pas ce qu'il lui faut réparer.
Et malheur à lui encore plus s'il ignore ses qualités, car il ne connaît pas ses instruments de travail."
[ Rav Yérou'ham Leivovitz ]
"Il faut réjouir les pauvres à chaque fête ; celui qui se réjouit sans réjouir les pauvres sera gravement puni"
[Zohar - paracha Yitro]
"Celui qui n'est pas regardant sur la crainte à porter sur son Rav n'arrive pas à retenir son limoud (étude)".
[guémara Kidouchin 23]
Cette crainte au rav témoigne du respect, de l'importance que l'on accorde aux paroles de Torah, et ceci va conduire à les graver au plus profond de nous.
On peut noter que l'étude de la Torah est différente de l'étude des matières profanes, elle doit se faire avec une crainte particulière, en ayant sincèrement conscience qu'on étudie "devant" la présence divine, comme il est écrit dans la guémara Béra'hot (6a) :
"Lorsque 2 personnes étudient la Torah, la présence divine est parmi elles, et ce même lorsqu'une personne étudie seule".
=> Ainsi, lorsque nous sommes en train d'étudier notre chère Torah : D. est là.
Il nous écoute et prend plaisir à nous voir nous acharner sur nos pages de guémara, sur des hala'hot, sur la paracha, ...
=> Tâchons de prendre conscience de la présence et de la grandeur de notre hôte (c'est D. lui-même!) pendant notre étude afin de nous stimuler, motiver à donner le meilleur de nous-même dans notre limoud.
Etre conscient de son importance …
+ Etre conscient de son importance ...
"Toute personne doit déclarer : "le monde a été créé pour moi" "(guémara Sanhedrin 37a)."
-> Rachi explique que cela signifie : "je suis aussi important que le monde entier".
-> Le rav Wolbe de commenter :
""Comme le monde entier" : ceci est l'expérience unique qu'est la vie d'un homme ; il n'y a jamais eu d'individu comme lui et il n'y en aura jamais aucun dans l'histoire.
Moi, avec les forces qui me sont spéciales, je suis l'enfant de mes parents, né à un moment spécifique et dans un certain environnement : on m'a certainement confié un challenge spécial.
J'ai une part unique dans la Torah et le monde entier attend que je réalise ce qui m'incombe de faire, car mon devoir ne pourra jamais être accompli par personne d'autre dans le monde ! "
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L'humilité, c'est :
1°/ Prendre conscience de sa grandeur.
Je suis quelqu'un de super, qui peut faire des choses énormes.
2°/ Prendre conscience que tout cela provient uniquement de D., et que je dois agir de façon responsable car il me sera demandé des comptes sur l'exploitation de mes potentialités.
Les risques :
1°/ Si je ne suis pas conscient de ma grandeur => je ne peux pas l'exploiter à fond.
=> Notre yétser ara fait tout pour nous donner une mauvaise image de nous, pour nous anesthésier afin que l'on ne pense pas trop à ce qu'on pourrait faire de émet ("mais ... ", "plus tard", ...).
2°/ Si je m'attribue tous les succès = cela devient de l'orgueil.
Il est écrit dans la guémara Sota (4b) : " "Un cœur hautain est une abomination pour D. " (Michlé 16,5)
L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui nous ne pouvons demeurer ensemble! "
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-> Pourquoi Hachem a créé une personne avec 2 yeux, et pas avec un seul?
C'est parce qu'il y a 2 objectifs : un œil doit voir la grandeur de Hachem, tandis que le 2e œil doit reconnaître ses propres manques d'importance personnelle.
[Maggid de Kozhnitz (rav Israël Hopstein)]
"La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
[Rav 'Haïm de Volozhine - Néfech ha'Haïm 4,11]
Le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51) nous transmet l'idée qu'il existe un lien reliant chaque juif avec les lettres du Séfer Torah (Yech Chichim Ribo Othiyot LaTorah : il y a 600 000 lettres dans la Torah).
Personne ne doit se dire : "Je ne suis qu'une toute petite lettre, je n'ai aucune importance."
En effet, s'il manque même une toute petite lettre comme le youd, tout le Séfer Torah devient non cachère.
De même que si une lettre du Séfer Torah est changée ou n'est pas à sa place, tout le Séfer n'est pas utilisable (passoul/non cachère).
Ainsi, si un juif modifie sa place, sa situation spirituelle et matérielle que D. lui a fixé dans toute Sa bonté, au motif qu'il en préférait une autre, il devient interdit à l'utilisation (passoul).
=> Qu'un juif nous paraisse petit ou simple, son service divin est crucial pour la perfection et la rédemption du peuple juif.
A l'image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d'une valeur infinie.
Mordé'haï est appelé : "ich yéhoudi" (homme juif).
"Nos Sages disent : ne lis pas yéhoudi/juif mais : yé'hidi (=spécial, unique)."[Midrach Rabba Esther 6,2]
=> La définition d'un juif est d'être yé'hidi (spécial).
Chacun a un rôle spécifique, et des épreuves tout aussi spécifiques.
Le Rav Sim'ha Bounem de Psi'ha avait l'habitude de dire :
"Si du Ciel, on me demandait : "Veux-tu, Bounem, être Avraham avinou, c'est-à-dire changer ta place contre la sienne?"
Je répondrais : "Quel intérêt D. aurait-Il à ce que je sois Avraham avinou et que je change de rôle?
De toute façon, Tu n'auras qu'un seul Avraham avinou et qu'un seul Bounem.
Cependant, si on me donnait le mérite, dans le ciel, d'arriver au niveau d'Avraham avinou, Tu aurais, D., deux Avraham avinou ... et de cela, il y aurait lieu de réjouir."
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[La convoitise ne doit même pas nous effleurer, car si je n'ai pas quelque chose, c'est que je n'en ai pas besoin pour réaliser ma mission unique.
(Il est à noter qu'il y a 2 types de convoitise : une positive qui nous pousse à nous améliorer, et une négative qui est extérieure à nous : elle ne nous apporte rien, et n'est qu'une façon d'envier les biens d'autrui.)]