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Les juifs = plus grand que les anges

+ Les juifs = plus grand que les anges :

-> Il existe un niveau de grandeur encore plus profond caché dans l'accomplissement de notre avodat Hashem lichma (désintéressé - pour Hachem et non pour un gain personnel futur). Parfois, on peut avoir l'impression de recevoir, mais en réalité, il s'agit d'une forme de don.
Un mari qui accepte avec joie le dîner d'amour de sa femme peut être considéré comme un donateur. Il donne à sa femme la possibilité de satisfaire son désir et de lui donner à manger. Il lui permet de faire ce qu'elle veut. Il s'agit certainement d'une forme de don, même s'il s'agit d'une forme de prise.

Sur la base de cette idée, le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna & Bé'hira) ouvre la porte à une profondeur extraordinaire dans notre relation avec Hachem, qui peut servir de source de grande joie et de renforcement dans toutes nos avodat Hachem.

Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 95) écrit :
"Tout ce qui est atteint lorsque les gens accomplissent les mitsvot d'Hachem n'est que cela : C'est Son désir de nous faire du bien, et lorsque, par l'accomplissement de ces mitsvot, un homme se rend capable et prêt à accepter ce bien, Hachem lui accordera des bienfaits.
Il leur a donc enseigné la bonne voie à suivre pour devenir des personnes honnêtes, à savoir la voie de la Torah, par laquelle l'homme devient bon. Par conséquent, quiconque accomplit les mitsvot d'Hachem satisfait le désir d'Hachem en étant digne de recevoir Ses bienfaits.
En revanche, si quelqu'un ne se prépare pas à cela, sa faute est très grave, car il connaît le désir d'Hachem et agit pourtant à l'encontre de ce désir."

-> Hachem peut nous offrir de nombreux cadeaux et bienfaits, et c'est ce qu'Il fait, même si nous ne les méritons pas. Cependant, Son plus grand désir est que nous gagnions le droit de recevoir ces cadeaux en écoutant Ses instructions ; si nous avons travaillé dur pour mériter ces cadeaux qu'Hachem veut nous donner, il y a moins de honte de notre part lorsque nous les recevons que lorsque nous les recevons pour rien.
[c'est ce qu'on appelle le "le pain de la honte" (na'hama dé'hissoufa). Lorsque quelqu'un reçoit un cadeau qu'il ne mérite pas, cela s'accompagne d'un sentiment de gêne. Hachem aurait pu laisser nos âmes à côté de Son Trône de Gloire, profitant de tout, mais Il a préféré nous envoyer dans ce monde pour Le servir dans l'effort. En effet, ainsi il n'y a plus de sentiment de honte, et le plaisir est infiniment plus grand. ]

Cela augmente de façon incommensurable la grandeur et la perfection de la bonté, et c'est le désir d'Hachem de nous offrir le cadeau le plus parfait possible.
Cela signifie qu'un juif a la capacité, en quelque sorte, d'aider Hachem! Il a la capacité de permettre à Hachem de réaliser Son désir, qui est de nous offrir les cadeaux les plus parfaits.
Notre avodat Hachem peut être accomplie sous la forme d'un don à Hachem, c'est-à-dire en donnant à Hachem la capacité de faire ce qu'Il désire le plus, nous combler de cadeaux sans s'accompagner de honte.
Non seulement c'est un don à Hachem, mais c'est en fait la plus grande imitation possible d'Hachem, car il agit purement pour le bien d'autrui, c'est-à-dire pour Hachem lui-même.

À cet égard, le juif est même plus grand que les anges les plus saints.
Les anges reçoivent et apprécient tous les plaisirs de la proximité et de la compréhension d'Hachem, mais sans rien faire pour qu'il en soit ainsi.

D'une certaine manière, Hachem n'est pas très heureux d'offrir de tels cadeaux, car ils n'ont pas été mérités et s'accompagnent donc d'un certain degré de honte de la part de celui qui les reçoit.
Le juif, en revanche, en s'efforçant d'observer toutes les mitsvot, donne à Hachem l'occasion d'accomplir le maximum de bonté et de le couvrir d'un cadeau sans honte.

C'est pour cette raison que les nos Sages nous racontent que Moché Rabbénou a supplié Hachem de lui permettre d'entrer en terre d'Israël afin qu'il puisse accomplir les mitsvot applicables uniquement en terre d'Israël) et recevoir une récompense pour celles-ci. Moché n'était pas intéressé par la récompense pour son propre bénéfice ; il voulait gagner une récompense supplémentaire pour fournir à Hachem des occasions supplémentaires de lui faire du bien de façon totale sans honte.
[plus nous faisons des mitsvot, plus nous permettons à Hachem de nous faire du bien, et plus nous faisons le plus grand plaisir à Hachem. Quelle grandeur a chaque juif! ]

La Présence d’Hachem dans notre génération

+ La Présence d'Hachem dans notre génération :

-> La Torah nous dit que "Hachem était avec Yossef" (Vayéchev 39,23).
Le midrash (Béréchit rabba סי' 86) explique que cela implique que la présence d'Hachem en Egypte, avec Yossef, était plus forte qu'elle ne l'était avec ses frères dans la maison de leur père.

Le midrash explique que les frères de Yossef étaient plus âgés et plus développés spirituellement ; de plus, ils étaient en sécurité dans l'environnement inspirant de la maison de leur père (Yaakov Avinou).
Pour cette raison, ils n'avaient pas besoin d'un niveau plus élevé d’attention et de protection de la part d'Hachem.
Yossef, en revanche, était un adolescent tout seul en Egypte, et la Ché'hina est donc descendue en Egypte (à ce moment là référence mondiale de l’immoralité) pour le protéger de la chute. Sans cela, Yossef aurait été perdu!

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-> Il n'y a aucune injustice. Chaque génération doit faire face selon ses capacités du moment à un yétser ara personnalisé.
Le fait de constater la baisse du niveau de spiritualité et la facilité de fauter (surtout dans le domaine de la sainteté), doit nous remonter le moral car à l'image de Yossef en Egypte cela implique que Hachem est davantage présent à nos côtés pour nous soutenir, pour nous aider.

Au lieu de nous décourager, nous devons nous renforcer en sachant qu'Hachem est tout proche, qu'il nous aide à chaque étape du chemin. Comme Yossef, nous sommes de "jeunes" hommes qui peuvent se sentir seuls et vulnérables.
Mais nous aussi, nous ne luttons pas seuls! Nous avons la chance de bénéficier d'une Provdience Divine (hachga'ha) permanente qui peut nous aider à surmonter tous les défis qui peuvent se présenter.
Hachem nous aime et se soucie de notre réussite d'une manière qui dépasse vraiment notre entendement.

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-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 32,5) nous disent que c'est en évitant les arayot (relations interdites) que les Bné Israël ont mérité d'être libérés d'Egypte.
La guéoula finale ressemblera à celle d'Egypte, et en tant que génération pré-messianique, nous sommes particulièrement mis à l'épreuve dans ce domaine. En restant fort à l'image de Yossef, nous provoquerons la Délivrance, très rapidement b'h.

Connaître notre grandeur (2e partie)

+++ Connaître notre grandeur (2e partie) :

-> Le verset de Chir haChirim (1,9) compare les juifs aux chevaux des égyptiens qui se sont noyés dans la mer Rouge et Hachem au cavalier. [léssoussati béri'hvé Par'o, dimiti'h rayati]

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,9) explique que, normalement, le cavalier dirige le cheval. Cependant, lors de l'ouverture de la mer Rouge, nos Sages nous disent que les cavaliers ont essayé de diriger les chevaux loin de l'eau, mais les chevaux les ont maîtrisés et ont foncé directement dans les eaux déchaînées.
Hachem se décrit comme ces cavaliers. Le peuple juif, d'une certaine manière, contrôle Hachem!
Nous décidons de la manière dont Il interagit avec le monde. Si nous nous comportons correctement, Il nous comblera de Ses bénédictions.
Dans le cas contraire, Il devra nous infliger une punition.
[nous devons régulièrement prendre du temps pour réfléchir à cette réalité énorme. En effet, notre yétser ara essaie de nous insuffler une fausse modestie, mais en vrai Hachem a mis en nous tellement de puissance qu'Il est d'une certaine façon dépendant de nos actions. Alors faisons honneur à cela et agissons avec une grandeur adéquate! ]

-> Est-ce qu'Hachem se soucie de la façon dont vous faites vos lacets (la loi juive régissant même cela)? Oui!
Chaque action de chaque juif (même la plus banale) est d'une importance inouïe qui peut affecter le monde entier ainsi que d'infinis domaines spirituels.
Chaque juif a constamment l'occasion précieuse d'apporter la bénédiction et la bonté dans le monde. Mais cela s'accompagne d'une énorme responsabilité, car Hachem crée le monde entier uniquement pour lui, en fonction de la façon dont il agit!

-> La guémara (Béra'hot 3a) décrit comment Rabbi Yossé est entré dans un bâtiment délabré et a entendu la Présence Divine (Che'hina) gémir : "Malheur aux fils à cause des fautes desquelles j'ai détruit Ma maison et brûlé le Temple et les ai exilés parmi les nations".
Il rencontra alors Eliyahou HaNavi, qui lui dit : "Je jure sur ta vie et sur la vie de ta tête ('hayé roché'ha) que ce n'est pas seulement en ce moment que cela se produit, mais qu'Hachem le crie 3 fois par jour, et plus encore, chaque fois que les juifs vont à la synagogue et disent : 'yéhé chémé rabba" (que le grand nom d'Hachem soit béni) [dans le Kaddich], Hachem secoue la tête et dit : 'Heureux le roi qui est loué de cette façon dans sa maison. Que gagne le père qui a exilé ses enfants? Malheur aux enfants qui ont été exilés de la table de leur père".

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que le serment "sur la vie de ta tête ('hayé roché'ha)" signifie qu'il a juré au nom de la Ché'hina.
Pourquoi avait-il besoin d'un second serment (sur ta vie et sur celle de D.) et pourquoi devait-il faire un serment aussi sévère avant de révéler à Rabbi Yossé ce qu'Hachem dit chaque jour?

Le rav Mordé'hai Potach (dans Niflaot haKaddich - p.11), explique que le prophète Eliyahou était préoccupé par le fait que pour nous, il est presque inconcevable qu'Hachem réagisse ainsi chaque fois qu'un juif répond au Kaddich. En effet, combien de millions de millions de fois cela s'est-il produit au cours de l'histoire juive? [comment comprendren que Hachem réagisse ainsi même pour le juif le plus simple, le juif avec les pires fautes, ... ]
C'est pourquoi il a fait le plus sérieux de tous les serments, afin que Rabbi Yossé se rende compte qu'il n'y avait absolument aucune exagération dans ce qu'il allait lui dire.

=> La même idée s'applique dans notre contexte de connaître la grandeur d'un juif. Il n'y a pas d'exagération dans l'amour et l'enthousiasme d'Hachem pour chaque juif et pour chacun de ses actes d'avodat Hachem.

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+ La prière :

-> Le juif dispose également d'une arme pouvant changer le monde : la prière.
Lorsque nous nous levons pour prier, nous nous tenons plus près d'Hachem que tous les âme au Ciel et que les anges les plus saints.

Nous décrivons Hachem comme le "Shoméa téfila" (Celui qui répond aux prières).
Un juif se tient debout dans la prière, confiant dans le fait qu'Hachem attend de répondre à nos demandes et de recréer le monde en fonction de ce que nous Lui demandons.
Nos Sages enseignent qu'il n'y a pas de miracle si Hachem répond à notre prière et accomplit des miracles pour nous aider. En effet, Hachem a créé le monde de manière à ce que nous priions et qu'Il nous réponde. C'est la manière "naturelle" du monde.
À tel point que le midrach écrit que si une personne réalise qui elle prie (le Roi des rois) et ce qu'elle est capable d'accomplir avec sa prière, alors elle serait remplie d'une joie intense à l'idée de faire la prière.

-> La prière est une source de frustration et de déception pour beaucoup.
Nous avons beaucoup de mal à nous concentrer et encore plus à ressentir une véritable émotion. Même dans un moment de réelle tristesse, lorsque nous savons à quel point il est crucial de bien prier, et que nous commençons avec la détermination ardente que cette fois-ci sera différente, notre prière finit généralement comme toutes les autres, nous laissant découragés et souvent gênés de prier à nouveau.
[notre yétser ara nous pousse à penser : je prie mal => ma prière a peu d'impact, d'importance auprès d'Hachem, alors pourquoi continuer ... ]

Pourtant, le Baal HaTanya (chap.28) nous explique ce qui se passe pendant notre prière :
"Même si l'on commence à avoir des pensées de convoitise ou d'autres pensées sans rapport avec le sujet pendant qu'on étudie [la Torah] ou qu'on fait la prière, on ne doit pas du tout y prêter attention.
On ne doit pas se sentir déprimé ou humilié pendant la prière, car il faut être rempli de joie.
Au contraire, on doit se renforcer et travailler encore plus dur pour se concentrer sur les mots avec une grande joie, parce qu'on doit réaliser que ces pensées nous viennent du yétser ara, qui fait la guerre à notre âme.
Lorsque 2 combattants s'affrontent et que l'un d'eux commence à prendre le dessus, l'autre utilise toutes ses forces pour riposter.
Ainsi, si l'âme s'efforce de bien prier, le yétser ara se renforce lui aussi et fait tout ce qu'il peut pour la distraire et lui faire penser à autre chose...

On pourrait conclure du fait qu'on a pensé à d'autres choses pendant qu'on priait, alors notre prière est sans valeur, tandis que si on avait prié correctement, on n'aurait jamais eu de telles pensées.
Cela serait vrai si on n'avait prié qu'avec sa bonne âme et que notre esprit avait dérivé vers d'autres pensées.
Mais la vérité est qu'il y a 2 âmes qui se font la guerre dans sa tête pendant qu'on prie. Chacune d'entre elles veut prendre le dessus et être la seule à contrôler la situation.
Lorsqu'une personne commence à prier, c'est comme si un racha adorateur d'idoles se tenait devant elle et commençait à lui parler pour la distraire. La seule chose qu'on puisse faire est de ne pas répondre et de faire comme si on était sourd ... et de se forcer à détourner son esprit de ces pensées et à se concentrer sur les mots de la prière.
Et si on n'y parvient pas, on doit supplier et implorer Hachem d'avoir pitié de nous, comme un père de son fils ..."

[ ne cédons jamais à notre yétser ara! Chaque échec prouve que nous sommes des ambassadeurs loyaux d'Hachem qui n'abandonneront pas le combat! Notre neshamah est toujours prête à faire la volonté d'Hachem, que nous le sentions ou non.
Nous devons prier Hachem de nous aider à nous connecter à Lui et à ne pas être désillusionnés par l'écran de fumée que le yéter ara place devant nos yeux. (qui nous pousse principalement à dévaloriser l'impact de nos prières, de nos actions, et la valeur de tout juif! )]

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-> Chaque juif est grand en tant qu'ambassadeur bien-aimé et choisi d'Hachem dans ce monde.
Mais il est aussi essentiel que chaque personne soit consciente de ses talents et de ses forces, uniques et personnels, ainsi que de ses faiblesses. Les maîtres du moussar disent : "Malheur à celui qui ne connaît pas ses faiblesses. Elle ne pourra jamais réparer ce qu'elle a fait de mal. Mais il y a pire : celui qui ne connaît pas ses points forts. Elle risque de rater tout son travail dans ce monde [puisque ne les utilisant pas]."

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+ Plus grand au fil des générations :

=> On a tendance à se dire : ok, les juifs d'antan avaient sûrement beaucoup de valeur auprès d'Hachem, mais moi, qui suis tellement loin de ce qu'ils faisaient, je dois avoir forcément beaucoup moins de valeur auprès d'Hachem.

-> Le Arizal a dit à son disciple, le rav 'Haïm Vital, qu'il (rav 'Haïm) avait une âme extrêmement sainte.
Rav 'Haïm lui demanda comment il pouvait dire une telle chose puisqu'il n'approchait même pas la piété et la sainteté du moindre des Richonim.
Le Arizal répondit : "Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle il vit. Une toute petite action dans la génération actuelle vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté s'est considérablement développée."
Il poursuit en disant à rav 'Haïm que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

-> Un concept similaire est développé par le 'Hafet 'Haim (Tsipita l'Yéchoua - chap.1), où il note que la source de cette idée est le célèbre dicton de nos Sages "Une fois avec difficulté vaut cent fois sans"(Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Si le Arizal a écrit une telle chose au sujet de la ville sainte de Tsfat au 16e siècle, que peut-on dire de l'époque actuelle?
Au regard de l'obscurité et de l'impureté de l'époque actuelle, même notre plus petite action peut valoir un million de fois plus que dans les générations précédentes.
Se rendre à la synagogue aujourd'hui peut représenter un plus grand défi pour la protection de nos yeux que nos grands-parents n'en ont eu au cours de leur vie.

-> b'h, également : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : http://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation

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+ La bête sauvage qui est en vous :

-> Le 6e jour de la création, Hachem a dit : "Faisons l'homme". Ces mots sont difficiles à comprendre. Nous savons qu'Hachem a tout créé par lui-même, alors que voulait-il dire en utilisant le pluriel "nous" (de "faisons") ?

Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim - essai "Yirat Chamayim") cite le Zohar qui explique qu'Hachem s'adressait à toutes les créatures du monde. Chaque animal, chaque oiseau et même chaque ange a contribué, par ses caractéristiques uniques, à la constitution de l'être humain.
Le rav El'hanan écrit : "Chaque personne est un monde en soi, composé de toutes les caractéristiques de chaque créature, à la fois du monde physique et du monde spirituel. Cela signifie que les caractéristiques de chaque animal sauvage se retrouvent chez l'homme. Il n'y a pas de bête plus sauvage que l'être humain!"

Il arrive que l'on soit pris d'une envie irrésistible de fauter ou de se comporter d'une manière tout à fait inappropriée, ou que l'on découvre un terrible trait de caractère dont on n'était pas conscient. On est choqué : comment a-t-on pu penser à faire une telle chose? On est consterné de posséder un tel trait de caractère. Et on arrive souvent à la conclusion qu'on est une personne méchante et basse, à des années-lumière du tsadik qu'on rêverait d'être.
Mais ce n'est pas vrai! On est en partie constitué d'une bête sauvage! Il est normal et naturel d'avoir des pensées et des sentiments de faute et de bassesse, et cela ne doit pas être déprimant ou frustrant.
Au contraire, dit le Baal haTanya (ch.27), on devrait se sentir joyeux d'avoir l'occasion de lutter contre le yétser ara.

Le rav El'hanan nous assure que, tout comme un chien sauvage peut être contrôlé en étant enchaîné, nous avons nous aussi la capacité de restreindre cette tendance sauvage qui est en nous afin qu'elle ne s'exprime pas. La chaîne est : la yirat Chamayim (crainte d'Hachem).
Nous avons une yirat Chamayim innée parce que nous avons une âme qui vient de devant le Trône de Gloire d'Hachem. Notre âme pure et sainte peut dominer le côté humble qui est en nous. C'est le combat de notre vie entre notre âme et notre corps.

[on comprend mieux que notre yétser ara cherche à nous identifier comme étant un animal (regarde comment tu te comportes!), pour mieux nous désespérer d'exploiter notre spiritualité.
Mais en réalité cette partie là est en nous pour agir selon la volonté d'Hachem, et ainsi s'attacher éternellement avec Lui.
Ce que nous sommes véritablement est notre âme (une partie de Divinité), qui reste pure et sublime peut importe ce qu'on peut faire dans notre vie. ]

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+ La téchouva :

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit à rav Barou'h Leibowitz : "Si [vous avez fait téchouva alors] vous n'avez pas besoin d'être brisé. La faute est effacée, et c'est comme si vous ne l'aviez jamais commise!"

=> Nous devons toujours nous rappeler que, quels que soient l'endroit où nous nous trouvons et ce que nous avons fait, un juif n'est jamais perdu. Nous pouvons toujours retourner auprès de notre Père céleste aimant et recommencer à le servir loyalement.
L'âme reste aussi pure et sainte qu'elle l'a toujours été et Hachem est heureux de nous accepter comme si rien ne s'était passé.

-> Rabbénou Yona (Yesod haTéchouva) écrit :
"Le jour où l'on décide de faire téchouva et de revenir à Hachem, on doit se défaire de toutes les fautes qu'on a commises et faire comme si on venait de naître, sans mérites ni fautes. C'est aujourd'hui que commence notre action. Aujourd'hui, on doit veiller à ne pas s'écarter du droit chemin.
C'est ainsi qu'on pourra se repentir pleinement en se débarrassant du lourd fardeau de ses fautes.
[le yétser ara désire davantage l'état de culpabilité, de désespoir qui résulte d'une faute, que la faute en elle-même! ]
On ne doit pas être découragé par des pensées qui nous hantent et nous empêchent de faire téchouva parce qu'on se sent gêné par nos fautes, et qu'on se dit : "Comment puis-je avoir l'audace de me repentir? J'ai commis toutes sortes de fautes, même délibérées, et je les ai répétées encore et encore, un nombre incalculable de fois. Je suis gêné de me tenir devant Hachem comme un voleur pris en flagrant délit. Comment puis-je entrer dans le Heichal d'Hachem? Comment puis-je garder Ses mitsvot?"

Ne pensez pas ainsi ! C'est un stratagème du yétser ara, qui est assis comme une mouche dans les chambres du cœur, se renouvelant chaque jour.
Le yétser ara guette et attend de faire trébucher. Il faut plutôt penser : "C'est la mida d'Hachem, Sa main est [toujours] tendue pour accepter ceux qui se repentent."

La meilleure chose que l'on puisse faire est de se débarrasser de toutes ses fautes et de se faire un nouveau cœur."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,6-7) enseigne :
"La téchouva est si grande qu'elle rapproche une personne d'Hachem ... Hier, il était détesté, dégoûtant et éloigné d'Hachem, mais aujourd'hui, il est aimé, chéri, proche et meilleur ami ...
Hier, il était séparé d'Hachem ... il faisait la prière mais n'était pas exaucé ... aujourd'hui [suite à sa téchouva], il est attaché à Hachem, il fait la prière et est exaucé immédiatement ... Hachem accepte ses mitsvot avec joie et désire qu'il les accomplisse".

=> Quel que soit l'endroit où elle se trouvait, un juif peut revenir pour devenir proche d'Hachem, aimée et chérie à Ses yeux. Quelle chance!!

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Le sujet de la téchouva est très vaste, mais on peut rapporter en guise de réflexion :

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédochim 12) enseigne :
"Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales, comme le Zohar (vol.II,184a) nous l'apprend : "la lumière la plus lumineuse est celle qui brille dans l'obscurité ... Au final, il sera révélé que toutes les âmes d'Israël, Ta nation, sont des tsadikim [cf. "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)] ... même quelqu'un qui a fauté dans ce sujet [de la sainteté].

C'est parce qu'en réalité notre désir est de faire Ta volonté, mais "la levure dans la pâte" (le yétser ara) nous en empêche ...
Grâce à la téchouva tout peut être réparé ... et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres."

=> Lorsque nous tombons dans la faute, au lieu de désespérer (je ne vaux rien! je suis nul), il faut avoir conscience que : "Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales".
[ce n'est pas parce qu'actuellement je suis sale (sans l'avoir fait exprès!) que je ne vaux rien, au contraire!]
De plus, en faisant téchouva, nous avons la possibilité d'allumer dans l'obscurité de ce monde/notre vie, une lumière d'une intensité très élevée.

-> "Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."
[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra faire téchouva sur chacune d'elles"
[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

[Précision: une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner]

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+ L'orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha) :

-> Tous les livres de moussar discutent longuement que l'orgueil est le pire trait de caractère.
Mais souvent nous avons une mauvaise compréhension de ce qu'est l'orgueil (gaava).
Le Ram'hal (Messilat Yesharim (ch. 11) explique : connaître ses points forts et sa valeur personnelle n'est pas de l'orgueil en soi.
Il définit l'orgueil comme le sentiment que l'on mérite d'être loué pour ce que l'on est ou ce que l'on a fait. La personne orgueilleuse estime qu'elle est responsable de son succès, de son apparence, de sa sécurité financière, et ainsi de suite, et pense qu'elle devrait être félicitée pour ces choses.
[on peut être orgueilleux de ne rien être, comme on peut l'être de qualités, de ressources, dont nous sommes dotées.]

Cependant, le juif de la Torah sait que tout ce qu'il possède lui a été donné par Hachem. Il sait qu'il est le messager d'Hachem et qu'il a donc reçu tout ce dont il a besoin pour remplir sa mission.
Son apparence, son intelligence, ses bonnes midot, sa femme, sa famille, ses finances et tout le reste lui ont été donnés afin de lui permettre de mener à bien sa tâche unique.

Si l'on prend conscience de cette vérité, il devrait être impossible de devenir orgueilleux.
On ne peut pas s'enorgueillir de quelque chose que l'on a emprunté temporairement (personne n'étant immortel à part D.!) et que l'on doit rendre à son véritable propriétaire (Hachem).
Si une personne pauvre s'est vu prêter un costume très cher pour le mariage de son fils, elle peut se sentir bien de porter un si beau costume, mais elle ne peut pas en être fière. Il serait stupide de le faire, car il ne lui appartient pas.

-> Cependant, le 'Hafet 'Haïm (Chem Olam - chap.7) écrit qu'il y a une chose dont nous pouvons et devons être fiers/orgueilleux.
Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) enseignent que "tout provient à une personne depuis le Ciel, sauf la yirat Chamayim".
La seule chose qui reste à une personne est de choisir de faire la volonté d'Hachem (de parler à Hachem, de croire en Lui, d'accomplir Ses mitsvot et d'étudier Sa Torah).
Le choix de mener une vie dévouée à Hachem est le choix individuel de chaque personne.

C'est pourquoi le prophète Yirmiyahou (9,22-23) dit : "Un sage ne doit pas s'enorgueillir de sa sagesse, ni un guerrier fort de sa force, ni un homme riche de sa richesse. Mais de quoi doit-on s'enorgueillir? D'avoir appris et d'avoir pris conscience de Moi [Hachem]."

En effet, la yirat Chamayim d'une personne est la seule chose qu'elle a réalisée elle-même grâce à son travail acharné. Elle mérite donc d'être félicité pour cet accomplissement.

Comme l'écrit le 'Hafets 'Haim : "lorsqu'on atteint ce niveau, qu'on reconnaît et comprend qu'Hachem contrôle tout dans le monde, on peut être fier de nous-même et personne ne doit mépriser cette fierté, car ce n'est pas de l'orgueil, cela fait plutôt partie de la joie sur les mitsvot ... et c'est quelque chose pour lequel il est digne de féliciter une personne."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,15) mentionne également cette idée :
"C'est l'orgueil désiré : se souvenir constamment de son honneur et de ses qualités et agir en conséquence, comme il convient de se sentir bien à propos de sa valeur élevée."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haAnava - chap.9) écrit qu'il existe une forme d'orgueil permis et même nécessaire : la joie et la fierté qu'une personne éprouve à l'égard de la Torah et des mitvot qu'elle a eu le mérite d'accomplir.
Loin de rendre quelqu'un vaniteux, un tel sentiment : "l'incitera à travailler encore plus dur dans sa avodat Hachem et à s'humilier devant son entourage. Il se sentira heureux à l'égard de ses amis et se souciera de leur honneur, cachera leurs erreurs, ne parlera qu'en leur faveur, les aimera tous, se portera garant d'eux et sera très attentif à leur honneur."

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-> également à ce sujet : Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté : http://todahm.com/2021/12/12/confiance-en-soi-lorgueil-de-la-saintete

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

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[pour réussir sa vie dans ce monde, tout juif a besoin de moments où il va développer un orgueil sur la grandeur d'être juif.
Dans le Alénou léChabéa'h (et les bénédictions avant/après l'étude de la Torah), nous affirmons notre chance et fierté d'être dans les chemins d'Hachem (le Vrai) tandis que les non-juifs vont dans des chemins totalement vides et inutiles (servant des idoles mortes!). [ché'en mista'havim laévél varik, oumitmaléllim lélo yochia ...]
Le Tiféret Israël demande : on comprend la nécessité de louer nos actions, mais pourquoi déprécier ouvertement celles des non-juifs? C'est pas respectueux pour eux!
Il répond car nous avons besoin au quotidien de les dévaloriser pour mieux être orgueilleux en prenant pleinement conscience de notre chance d'être juif, de pouvoir servir Hachem.
=> La Torah étant d'ordinaire si respectueuse de l'honneur d'autrui, on en déduit que le caractère vital de constamment renforcer notre grandeur à nos yeux, pour pouvoir vivre avec un très haut niveau de responsabilité et de spiritualité. ]

Connaître notre grandeur (1ere partie)

+++ Connaître notre grandeur (1ere partie) :

-> Nous observons souvent des personnes qui recherchent les honneurs ou l'attention.
Le rav Chlomo Wolbe (Alé Shour, vol.2) explique que la racine de ce comportement est un manque de respect de soi, et le besoin de quelqu'un pour combler ce vide et apporter de l'honneur.

[on a tous besoin d'honneur. Si je n'ai pas d'honneur pour moi, alors je deviens dépendant de celui que pourrait m'accorder autrui (nous seulement nous sommes dépendant de la réaction d'autrui, mais cela va nous prendre beaucoup de temps et d'énergie, nous empêchant de nous réaliser, d'être nous-même.) ]

-> Qui respectons-nous lorsque nos témoignons de l'honneur à quelqu'un?
Le commandement de la Torah de se lever par respect pour une personne âgée ou un talmid 'hakham (sage en Torah) est formulé ainsi : "véhadarta pné zaken" (Kédochim 19,32).
Le Yessod véChorech haAvoda explique que le mot "pné", littéralement "visage", est le même mot que panim, "intérieur". Lorsque nous nous levons devant quelqu'un, nous le faisons par respect pour son intériorité, ou plus exactement pour l'âme qui est en lui.

En montrant du respect à une autre personne, je reconnais qu'elle a été créée "bétsélem Elokim" (Béréchit 1,27), avec une âme (néchama) qui lui a été donnée par Hachem provenant de devant Son Trône de Gloire. (à la différence d'un non-juif, un juif a une âme provenant de l'intériorité de D.)
Le respect que je porte à autrui est dû à l'étincelle d'Hachem qui est en elle. Il s'ensuit que je dois également me respecter moi-même, en raison de l'âme que j'ai en moi.

En effet, le roi David s'est exhorté lui-même : "Réveille-toi, mon kavod" (oura kévodi - Téhilim 57,9).
Le Métsoudat David explique qu'il se disait à lui-même : "Mon âme, réveille-toi et loue Hachem".
Il a appelé son âme (néchama) "kavod" parce que la néchama est la source de l'honneur (kavod) d'une personne.

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+ Nécessité d'avoir conscience de sa propre grandeur :

-> Rabbénou Yona est surtout connu pour son ouvrage le Shaaré Téchouva, le classique guide de la téchouva. Cependant, Rabbénu Yona a écrit un autre ouvrage extrêmement important : Shaaré Avoda.

Dans les remarques préliminaires, il définit le début du voyage vers la grandeur dans notre service Divin (avodat Hachem) :
"Le premier pas [vers l'avodat Hachem] consiste à connaître sa propre valeur et à reconnaître ses qualités et celles de ses ancêtres, ainsi que leur grandeur et leur importance aux yeux d'Hachem".

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour, vol.2) explique qu'avant même d'apprendre ses défauts et d'essayer de les corriger, la première étape du moussar est d'apprendre ses qualités et l'importance qu'a tout juif.

Il cite ensuite le 'Hovot haLevavot (Shaar haKeniah - ch.2) qui écrit que :
"[la véritable humilité ne peut exister] qu'après avoir réalisé la noblesse de la néchama et l'avoir élevée au-dessus de tout trait de caractère animal et de toute similitude avec le comportement des gens de basse condition, en raison de la supériorité de son intellect et de la préciosité de sa néchama, et de la compréhension claire des bons et des mauvais traits de caractère.
Accompagnée de cet état d'esprit, l'humilité est un trait louable, mais sans elle, elle n'est pas considérée comme un trait favorable ou une qualité de l'âme."

-> Pour accomplir quoi que ce soit en matière d'avodat Hachem, il est absolument nécessaire de savoir qui nous sommes et à quel point nous sommes grands et importants dans le monde d'Hachem.
Cette idée est reprise par le rav Tsadok haCohen (Tsidkat haTsadik 154) : "De la même manière que l'on doit croire en Hachem, on doit croire en soi-même ... que sa néchama vient d'Hachem et qu'Hachem éprouve du plaisir et de la joie lorsque nous faisons Sa volonté".
[il est facile d'appréhender le fait qu'il est important de croire en D., mais ]

-> Le Alter de Slabodka (Ohr haTsafoun, pt.1) développe longuement cette idée :
"Reconnaître sa propre valeur est une partie intrinsèque de la vie et constitue le chemin de la croissance pour chaque personne. Prendre conscience et connaître la valeur d'une personne selon la valeur que la Torah lui attribue est la grande tâche fondamentale et l'une des parties essentielles de notre vie ...
La michna (Pirké Avot 3,14) nous dit : "L'homme est aimé car il a été créé à l'image d'Hachem, comme il est dit : "Il a créé l'homme à l'image d'Elokim" (Béréchit 1,27).
La conscience de cet amour doit être comme une empreinte sur notre cœur que nous ne perdons jamais de vue, ne serait-ce qu'un instant. Nous devons nous fortifier de toutes nos forces pour nous inspirer à nous aimer nous-mêmes avec le même amour débordant qu'Hachem nous aime, qui dépasse de loin l'amour de tout ce qu'Hachem a créé dans le monde. [Hachem étant le créateur du sentiment d'amour et n'étant pas limité, Il aime chaque juif d'un amour véritablement infini, et lorsque l'on compare cela à celui des parents pour leurs enfants cela est très limitant (à défaut de mieux). ]
De toutes nos forces, nous devons constamment tendre vers la perfection et apparaître comme la véritablement personne, extérieurement et intérieurement, en concrétisant tout le potentiel que nous avons en nous, en reproduisant toujours les voies d'Hachem, jusqu'à ce que nous devenions celui au sujet duquel Hachem dit : "Voyez la création que J'ai créée dans Mon monde, dont l'image est comme la Mienne"."

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-> Si les juifs savaient à quel point ils sont chéris et à quel point Hachem les aime, ils rugiraient comme des lions pour courir après Hachem.
[Zohar]

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-> La Torah nous dit qu'Hachem a créé l'homme "à l'image d'Elokim" (Béréchit 1,27).

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,3) explique qu'Hachem a infusé en nous une capacité similaire à celle d'Elokim.
Hachem lui-même, en tant que "Elokim", recrée le monde entier et tout ce qu'il contient à chaque seconde.
Hachem nous a également donné la capacité de construire des mondes par nos actions.
Les mitsvot que nous accomplissons ont d'énormes ramifications dans les royaumes spirituels. Elles créent d'innombrables mondes spirituels et provoquent l'ouverture de nombreuses fenêtres/canaux de la bienveillance d'Hachem qui se déversent sur ce monde.

À l'inverse, toute faute a des effets néfastes, détruit des mondes spirituels et empêche les bénédictions d'Hachem d'atteindre ce monde.
Le Néfech ha'Haïm écrit que l'effet d'une seule faute est pire que celui de Titus, qui a détruit le Temple, car Titus n'a affecté que le monde physique, alors qu'une faute affecte les sphères supérieures, spirituelles.

Ce concept est discuté à plusieurs reprises par le 'Hafets 'Haim qui cite le Zohar affirmant : "Les effets qui se produisent dans le Ciel dépendent des stimuli des gens, que ce soit pour le bien ou pour le mal".

-> A ce sujet, voici les paroles du Baal Shem Tov (citées dans Shomer Emounim - Tsahali véRoni chap.13) :
"Parfois, l'humilité excessive d'une personne peut la faire chuter dans sa avodat Hachem, car elle ne croit pas que sa prière et son apprentissage de la Torah génèrent d'abondantes bénédictions de la part d'Hachem dans tous les mondes spirituels et que même les anges obtiennent leur subsistance grâce à elles.
Si une personne croyait cela, elle servirait Hachem avec une immense joie et crainte du Ciel (yirat chamayim) et serait très attentive à prononcer chaque mot correctement ...
Une personne doit comprendre qu'elle se tient dans ce monde mais qu'elle atteint les Cieux et que chaque mouvement, parole, action et interaction fait un impact dans les Cieux, et c'est ainsi qu'elle s'assurera que toutes ses actions sont faites pour l'amour du Ciel.
Contrairement à la personne qui agit à sa guise en pensant : "Qui suis-je pour que mes actions fassent une différence ou soient remarquées dans les Cieux? Mais c'est une erreur, car par ses actions, une personne est reliée à Hachem et si elle est miséricordieuse, cela signifie qu'Hachem agira lui aussi avec miséricorde".

-> La Torah contient une mitsva : "marcher dans les voies d'Hachem" (Ki Tavo 28,9).
Nos Sages nous enseignent que cela signifie suivre les middos d'Hachem, et ils nous donnent la célèbre directive suivante : "Tout comme Il est miséricordieux, vous devez être miséricordieux ; tout comme Il est compatissant, vous devez être compatissants" (guémara Shabbath 133b).

Rabbénou Yona (Shaarei Avoda - ch.16) a ajouté une ligne supplémentaire dans son texte qui n'apparaît pas dans la guémara : "Tout comme Hachem crée le monde et lui permet de continuer à exister, vous devriez faire de même."
C'est une idée incroyable. Chaque mitsva que nous accomplissons s'accompagne d'une mitsva supplémentaire, celle de marcher dans les voies d'Hachem, car avec chaque mitsva, nous donnons au monde la subsistance nécessaire pour continuer à aller de l'avant!

[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35)
d'une certaine façon, Hachem a tellement confiance en nous qu'Il nous donne une partie de Lui en nous, faisant, si l'on peut dire, qu'Il est dépendant de nous. Par nos bonnes actions, nous Lui donnons alors de la force de pouvoir agir. ]

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+ Fauter ou ne pas fauter? = cela dépend d'à quel point tu es grand à tes yeux :

-> Se souvenir de notre grandeur est l'outil nécessaire pour résister à la tentation de la faute.
La Michna (Sanhedrin 37a) enseigne que chaque être humain a été créé individuellement et qu'il doit donc se dire : "Le monde a été créé pour moi".

Rachi explique que nos Sages nous enseignent que pour s'empêcher de fauter, une personne doit se dire : "Je suis aussi important que le monde entier, je ne dois donc pas me détruire du monde en commettant ne serait-ce qu'un seul péché."

-> De même, Rabbénou Yona (Shaaré Avoda), après avoir écrit qu'il faut connaître ses propres qualités, poursuit : "S'il est tenté ou si l'idée d'agir de manière inappropriée lui vient à l'esprit, il doit être embarrassé pour lui-même et ses ancêtres et se dire : "Une personne aussi grande et importante que moi, qui possède tant de grandes et hautes qualités, et je suis le fils d'un grand peuple et du Roi Eternel ; comment pourrais-je commettre un mal aussi terrible, et ce faisant fauter devant Hachem?"

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,15) enseigne :
"Il est obligatoire de se rappeler à chaque seconde que nous sommes les enfants du Roi puissant et redoutable, et qu'il n'est pas convenable que nous nous comportions comme de modestes paysans.
La source de nos problèmes est que nous oublions que notre âme (néchama) vient d'un endroit terriblement élevé.
Dans ce contexte, nous agissons avec humilité, mais nous ne nous soucions pas de notre propre honneur et de l'honneur de notre néchama, et au lieu de cela, nous nous roulons dans la boue comme un humble paysan.
Il serait préférable d'être fier, de se comporter mieux que les autres et de dire : "Nous sommes les fils du Roi de tous les rois, et il est inapproprié que quelqu'un d'aussi honorable que nous se comporte comme un non-juif de bas étage.
Nous devons plutôt nous comporter comme il convient à l'endroit d'où nous venons (sous le Trône de Gloire). Nous devons nous comporter comme de grandes personnes, nettement plus grandes et différentes des personnes ordinaires, afin que tout le monde voie que nous ne sommes pas des personnes ordinaires ...
Si l'on se souvient de l'immense grandeur de chaque juif, du fait qu'il est plus élevé que les anges, il lui sera impossible de sombrer dans les frivolités et les mondanités de ce monde ou d'être attiré par la luxure (tout désir interdit par la Torah)".

-> La michna (Pirké Avot 2,13) enseigne : "Ne sois pas un fauteur à tes propres yeux".
Le Rambam explique que si une personne se sent un fauteur, elle agira comme tel.
Si elle est étiquetée comme une personne racha (ex: par rapport au tsadik comme je suis un racha, quelqu'un de "nul"), elle peut penser qu'elle peut tout aussi bien s'amuser et faire ce qu'elle veut. [ex: perdu pour perdu spirituellement, alors autant se lâcher, profiter! Si j'ai peu de valeur spirituelle, alors qu'est-ce que cela peut faire à D. si je n'agis pas beaucoup dans ce domaine!? ]

C'est une règle de base de toute éducation. Si un parent ou un enseignant traite un enfant de paresseux, l'enfant croit que c'est vrai et agira en conséquence.
Au lieu de cela, il faut dire à l'enfant que normalement tu es si fiable, mais que tout à l'heure tu as agi paresseusement.
De même, la michna nous enseigne que, même si vous avez fauté, ne vous considérez pas comme un fauteur ; mais plutôt rappelez-vous que vous êtes en réalité une âme sainte qui s'efforce d'être un tsadik, mais qui a dérapé une fois et a commis une faute.
De cette manière, vous tenterez toujours de préserver votre réputation et de vous abstenir de fauter.

[Hachem ne m'a pas fait ange, c'est normal que je faute, et il y a la téchouva pour tout réparer. L'essentiel est de se relever, de repartir vers l'avant en faisant de notre mieux pour exprimer nos sublimes potentialités intérieures.
A l'inverse, notre yétser ara pousse à nous dévaloriser, à nous voir comme ayant peu de valeur spirituelle, alors pourquoi faire les efforts de se relever, d'avoir de grandes ambitions spirituelles pour nous ... (plus on a d'estime de soi, plus on a d'ambition et de désir d'y parvenir).
Ainsi, mon cher yétser ara c'est très tentant, très agréable, ce que tu me proposes, mais cela ne me convient pas au regard de ma grandeur dans ce monde (je suis l'enfant adoré du Roi des rois, l'aidant à parfaire ce monde, à amener la guéoula!).
Et oui, cher yétser ara, ton patron (qui t'égorgera avec la venue du machia'h), celui qui te donne la vie à chaque instant, et bien sache qu'Il m'aime infiniment, Il a même mis une partie de Lui en moi, et ainsi j'ai un pouvoir Divin d'impacter le monde pour le bien ... ]

Le 9 Av : jour de célébration de l’immense amour d’Hachem envers Ses enfants (les juifs)

+ Le 9 Av : jour de célébration de l'immense amour d'Hachem envers Ses enfants (les juifs) :

-> Le frère du Maharal de Prague, Rabbi 'Haïm (dans son Iguéret haTioul), fait remarquer que dans toute la Méguilat Eikha, il n'apparaît à aucun endroit le nom Elokim qui suggère l'attribut Divin de rigueur mais seulement celui d'Hachem, la Source de toute miséricorde.
Cela, dit-il, afin de nous faire savoir que "dans Sa colère, D. se souvient de Sa miséricorde", et qu'Il ne juge pas son peuple en déversant sur lui tout Son courroux. Car même les souffrances qui doivent être infligées ne le sont qu'avec miséricorde et non avec rigueur et colère.

-> Bien au contraire, c'est précisément au moment où Hachem inflige à un homme des épreuves qui le plongent dans une totale déchéance, que se révèlent la plus grande proximité et l'amour le plus intense.
Voici ce que le 'Ohev Israël' écrit à ce propos (Shabbat 'Hazon) :
"On m'a demandé une fois d'expliquer le midrach selon lequel il n'y eut jamais d'autre jour de Moèd (de solennité) pour Israël comme celui où le Temple fut détruit, ce qui est à priori très étonnant.
Cependant, une intuition me pousse à dire à ce sujet, qu'au moment d'une séparation, l'amour entre 2 êtres se dévoile à son paroxysme. Et, c'est pourquoi, au moment de la destruction du Temple, lorsque les Bné Israël s'apprêtèrent à partir pour un long et dur exil, Hachem se sépara (si l'on peut dire) de Ses enfants et se réveilla alors l'amour profond et intense existant entre Hachem et Ses enfants''.

-> Le Nétivot Shalom explique que l'amour d'un père pour son fils a 3 aspects différents :
- le niveau le plus ordinaire se traduit lorsque le fils se trouve à proximité de son père, que ce dernier s'amuse avec lui et lui offre un cadeau pour lui exprimer l'intensité de son amour.
- Un deuxième niveau est lorsque, le fils étant loin de son père et qu'ils ne peuvent se voir, ce dernier ne cesse de le languir.
- Il écrit : "Mais l'amour qui dépasse tout est celui d’un père, rempli de compassion, qui
doit étreindre son fils de toutes ses forces pour l’empêcher de se débattre lorsque le médecin va l’opérer pour lui sauver la vie. Ou encore lorsque le père n’a d'autre choix que d'opérer lui-même son fils et de le faire saigner abondamment.
On ne peut décrire par des mots, l'amour qui brûle alors dans le cœur du père pour son fils! Et paradoxalement, quelqu'un qui observerait cette scène de l'extérieur qualifierait un tel acte de cruel de la part du père".

Et le Nétivot Shalom conclut alors par ces mots :
"Chez notre Père céleste, la miséricorde est au-dessus de tout ce que nous sommes capables de concevoir. Et lorsqu'Il est obligé de se conduire avec rigueur envers l'individu ou envers la communauté, on ne peut imaginer l'intensité de l'amour qui s'exprime précisément à cet instant où la mesure de rigueur prend le dessus."

[il explique grâce à cela le midrach selon lequel il n'y eut jamais d'autre jour de Moèd (de solennité) pour Israël comme celui où le Temple fut détruit, à savoir au moment-même où le Maître du monde fut forcé de "les opérer" ].

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-> b'h, également de nombreux éléments dans le divré Torah : http://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

"ki ayin bé'ayin yir'ou béchouv Hachem tsion" (ils voient, de leurs propres yeux, Hachem rentrer dans Sion - Yéchayahou 52,8)

-> [A la différence du monde non-juif environnant,] nous n'avons pas uniquement 2 yeux, mais nous avons aussi : "ayin bé'ayin" = un œil qui est dans l'œil = nous pouvons voir les choses de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur.

Le terme : "Shéma" (שמע) est l'acronyme de : "séou marom éné'hem" (שְׂאוּ מָרוֹם עֵינֵיכֶם - Yéchayahou 40,26) = levez vos yeux au Ciel.
Le Shéma est ce moment central de la journée de tout juif, où l'on se couvre les yeux de voir le monde avec nos yeux extérieurs, et où l'on se concentre sur notre vision intérieure du monde (Hachem é’had).
[d'après le rav Moché Weinberger]

[Plutôt que de descendre nos yeux vers notre nombril (notre égo), nous les levons vers le Ciel, vers la fierté d'être juif(ve) et d'avoir l'honneur de faire de grandes choses dans notre vie.]

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[en hébreu, le mot "vie" est au pluriel = 'haïm = car un juif, à chaque instant, réalise des actions dans ce monde, qui ont aussi un impact dans l'autre monde.
Parfois, un moment de douleur ici, permet de construire une éternité sublime. ]

Mois d’Av – La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l’énorme amour d’Hachem pour chaque juif

+++ Mois d'Av - La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l'énorme amour d'Hachem pour chaque juif :

-> La Torah (Massé 33,38) nous dit qu'Aharon haCohen est mort le premier jour du 5e mois, qui est Roch 'Hodech Av.
Les séfarim hakédochim expliquent que tout ce qui se produit à Rosh 'Hodech a un effet sur le mois entier. Par conséquent, les forces (ko'hot) d'Aharon haCohen influencent tout le mois d'Av.

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+ Ressentir l'amour d'Hachem :

-> La Michna (Pirké Avot 1,12) enseigne que la force d'Aharon haCohen consistait à rapprocher les gens de la Torah.
Il aidait les gens à ressentir l'amour d'Hachem pour eux, ce qui les ramenait à la Torah. Lorsque Aharon voyait un juif qui ne se sentait pas aimé par Hachem, il lui parlait, l'enseignait et l'influençait jusqu'à ce qu'un sentiment d'amour brûle en lui.

Le midrach raconte qu'Hachem a promis à Aharon une mitsva spéciale qui durerait toujours. Cette mitsva est l'allumage de la Ménorah. Comment cette mitsva peut-elle durer éternellement?
Parce qu'elle contient l'âme d'Aharon haCohen, qui continue d'allumer un feu dans l'âme de toutes les générations futures lorsqu'elles ressentent le grand amour qu'Hachem, notre Père, a pour nous.
Cette lumière d'Aharon brûle le plus fort pendant le mois d'Av.
Le nom du mois, Av, signifie "père", ce qui nous rappelle que l'une des principales avodot de ce mois est de se concentrer sur le sentiment du grand amour que notre Père céleste a pour nous, comme un père aime son enfant.

Lorsque les juifs étaient dans le désert, ils étaient protégés par les Nuées de Gloire. Ces Nuées leur ont été donnés par le mérite d'Aharon haCohen. À la mort d'Aharon, les juifs ont perdu la protection de ces Nuées, car sans le mérite d'Aharon, ils n'en étaient plus dignes.
Les Nuées de Gloire (Anané haKavod), qui nous entourent de la protection d'Hachem, représentent Hachem qui nous étreint.
Ce signe d'amour a été donné par le mérite d'Aharon, car c'est lui qui a inculqué cet amour au peuple juif.

Les saints séfarim enseignent que les 22 jours de bein hamétsarim (du 17 tamouz au 9 av compris) correspondent aux 22 jours qui s'écoulent entre Roch Hachana et Chémini Atséret.
Sur la base de ce parallèle, les 8 derniers jours des 3 semaines, du 2 Av au 9 Av, correspondent aux 8 jours de Souccot.
Souccot est la fête des Nuées de Gloire (une raison d'être dans une Soucca) et c'est la fête qui représente le mieux le grand amour d'Hachem pour le peuple juif (nos Sages disent que dans la Soucca on est dans les bras d'Hachem, comme on l'était avec les Nuées de Gloire dans le désert).
De même, pendant le mois d'Av, à l'heure la plus difficile, Son amour rayonne sur nous.
Pendant le mois d'Av, tout comme pendant Souccot, il nous incombe de nous de faire des efforts pour apprécier et ressentir l'amour qu'Hachem a pour nous.

Nous savons que les explorateurs (méraglim) ont causé des larmes de désolation au peuple juif la nuit du 9 Av en semant dans le cœur des juifs un sentiment d'abandon de la part d'Hachem.
Les méraglim ont péché parce qu'ils n'ont pas ressenti l'amour d'Hachem.
Ils ont dit : "C'est en nous haïssant qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Devarim 1,27) = ce manque de sentiment était la cause première de leur faute, ce qui a poussé Hachem à faire le vœu qu'ils aient une véritable raison de pleurer à l'avenir. Cela fait référence à la destruction du Temple le jour du 9 Av.

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+ La clé de la Délivrance :

-> C'est pourquoi le Baal Chem Tov a enseigné que si l'on se concentre intensément, matin et soir, en prononçant les bénédictions de Ahava Rabbah et Ahavat Olam, qui traitent de l'amour d'Hachem pour le peuple juif, on contribue à apporter le géoula (Délivrance), à la fois une guéoula personnelle et la guéoula du peuple juif.
La clé de la Délivrance se trouve dans ces bénédictions.
Dans la prière du matin nous disons :
- "aavat olam aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour éternel) ou une autre version est : "aava rabba aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour puissant) ;
- " 'hemla guédola vitéra 'hamlta alénou" (Tu es extrêmement bienveillant à notre égard) ;
- "avinou av ara'haman" (Notre Père, le Père compatissant) ...
- la bénédiction se termine par : "abo'her béamo Israël béaava" (Qui choisit Sa nation Israël avec amour).
Il est écrit au présent "abo'her (Qui choisit Sa nation Israël), parce que ce n'est pas un choix qui a été fait il y a seulement des milliers d'années ; c'est un choix constant qu'Hachem continue de faire.

Dans la prière du soir nous disons :
- "véaavaté'ha al tassir miménou léolamim" (et ne détourne pas Ton amour de nous pour toujours), ce qui est un appel qui signifie que non seulement Hachem devra toujours nous aimer, mais que nous devrions également ressentir Son amour.
- "ohév amo Israël" (Qui aime Sa nation Israël).

Ces bénédictions saintes et pures ont le pouvoir d'allumer un feu en nous.
Mais cela demande un effort de notre part. Nous devons y consacrer la réflexion et la concentration nécessaires, jusqu'à ce que la flamme qu'elles cachent prenne feu dans nos âmes.

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+ Aimer Hachem et ressentir Sa douleur :

-> Le fait de ressentir cet amour d'Hachem suscite un aspect supplémentaire.
Lorsque l'on ressent véritablement l'amour d'Hachem, on commence à lui rendre ce sentiment. Et lorsque l'on ressent de l'amour pour Hachem, on est capable d'accomplir ces paroles de nos Sages : il est du devoir de chaque juif de ressentir la douleur de la Ché'hina en exil.
L'idée qu'Hachem a rejoint Son peuple en exil et qu'il erre avec nous est une raison suffisante pour pleurer et se lamenter.

Dans les générations précédentes, même les soi-disant "juifs simples" ressentaient cela fortement et pleuraient et souffraient beaucoup parce qu'ils ressentaient la douleur d'Hachem.
Mais notre génération a beaucoup de mal à ressentir cette douleur.
Les saints séfarim nous disent que les personnes de la génération précédant l'arrivée de Machia'h auront un "cœur de pierre". Ils ne sauront pas comment ressentir spirituellement avec leur cœur.

Ces sentiments de tristesse face à la douleur de la Ché'hina dans l'exil semblent être au-delà de notre génération. Nous sommes comme un petit enfant qui ne comprend pas les difficultés que traversent ses parents.
Néanmoins, nos grands maîtres ont révélé que la volonté d'Hachem est que nous essayions d'atteindre au moins un niveau minimum de sentiments de tristesse, une certaine appréciation de la douleur que la Ché'hina subit en exil. En particulier en ces jours de Bein haMétsarim, Hachem souhaite que nous nous efforcions de développer ces sentiments.

Nous devons essayer de reconnaître qu'Hachem nous aime d'un amour tout-puissant et que son souhait est que nous n'ayons que ce qu'il y a de mieux, tant sur le plan physique que spirituel.
C'est ainsi que nous pouvons commencer, à un petit niveau, à ressentir la même chose pour Hachem.
Nous pourrons alors vraiment ressentir la tristesse qu'Hachem ne réalise pas Son désir ultime, qui est de voir le peuple juif devenir digne de voir machia'h nous ramener tous en terre d'Israël, et de reconstruire le Temple, afin que la Ché'hina puisse à nouveau habiter parmi nous.
[rav Tsvi Méïr Zilberberg]

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+ Miracle au Temple = Hachem m'aime! :

-> Pendant la prière, le Beis Temple était tellement bondé que certaines personnes ne touchaient même pas le sol ; c'était comme si elles flottaient dans l'air.
Malgré la foule immense, au moment de prier la Amida, miracle des miracles, chaque personne avait son propre ses propres quatre coudées (environ 2 mètres).
Chaque personne était seule avec Hachem.

Les gens se demandaient : "Pour moi! Hachem fait un miracle pour moi! Je n'ai rien de spécial. Les grandes personnes de la génération méritent des miracles. Mais en ce qui me concerne? Je ne suis qu'un simple juif qui vient d'une petite ferme. Est-ce qu'Hachem ferait un miracle pour moi?"

Oui, Hachem fait un miracle pour chaque juif! Il y avait un miracle pour chaque juif dans le Temple.
Le verset dit : "édout Israël" (témoin d'Israël - Téhilim 122,4).
Le Malbim explique cela par le fait que se tenir dans le Temple était un témoignage de l'importance individuelle de chaque personne.
Cela aidait chaque juif à réaliser ce qu'il était capable d'accomplir [, toute l'importance et l'amour qu'il a aux yeux d'Hachem].
[rav Yaakov Landau]

[ainsi prendre le deuil de la disparition du Temple, c'est réaliser qu'il était un lieu témoignant concrétement de l'amour infini d'Hachem pour chaque juif. ]

9 Av – Hachem souffre de nous avoir éloignés de Lui

+ 9 Av - Hachem souffre de nous avoir éloignés de Lui :

-> Que manque-t-il exactement à Hachem depuis la destruction du Temple?
Le Temple était le lieu de résidence d'Hachem dans ce monde. Le Temple était l'endroit où Hachem se réjouissait avec nous, Sa nation élue.
[...]
Qu'est-ce que cela signifie pour nous?
Nous devons nous rappeler que nous sommes les enfants d'Hachem. Ferions-nous intentionnellement de la peine à nos parents? Comment se sentirait un fils s'il apprenait que son père a été chassé de chez lui et laissé dans la rue, sans nourriture ni abri? Ne ferait-il pas tout ce qui est en son pouvoir pour aider à améliorer la situation? Combien plus grave serait la situation si le fils était lui-même à l'origine du malheur de son père! Le fils ne serait-il pas accablé de chagrin?

Nous sommes les enfants d'Hachem, comme le dit le verset : "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé14,1). Nous devons ressentir le souffrance de la Présence Divine (Ché'hina) et le chagrin d'un fils qui sait que la douleur de son père vient de ses propres actions, car ce sont nos fautes qui ont détruit le Temple et envoyé la Ché'hina en exil.
Au cours des 3 semaines qui séparent le 17 tamouz au 9 av, nous devons concentrer nos pensées sur la souffrance de la Ché'hina dans son état d'exil.
[...]

Avant d'abuser des plaisirs de ce monde, nous devons prendre du recul et réaliser que si la Présence Divine est en exil, nous ne devrions pas nous amuser au maximum.
Nous devons également comprendre que l'accomplissement du commandement de désirer le machia'h ne consiste pas seulement à nous débarrasser de nos souffrances personnelles.
Nous devrions aspirer à ce que la souffrance de la Ché'hina prenne fin, comme nous le disons dans la Amida : "car en Ton salut/délivrance (celui d'Hachem, pas le nôtre), nous espérons chaque jour" (ki lichouaté'ha kivinou kol ayom).

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+ Nous sommes si éloignés de notre papa Hachem :

-> Une autre cause de la souffrance de la Présence Divine est que le peuple juif, les enfants d'Hachem, se sont tellement éloignés de notre Père.
Nos mitsvot et nos bonnes actions sont souvent accomplies avec de mauvaises intentions, comme celle de recevoir une récompense.
Nous devrions faire les mitsvot simplement pour donner à Hachem le plaisir d'accomplir Sa volonté.
Parfois, les gens font même les mitzvos à contrecœur et sans enthousiasme, comme s'il s'agissait d'une sorte de punition. Nous n'apprécions pas le fait que les mitsvot sont données pour notre bien.
Cette attitude découle de l'énorme éloignement qui nous sépare d'Hachem. Cette rupture nous empêche de ressentir Son puissant amour pour nous et de réaliser que tout ce qu'Il fait pour nous est pour notre bien.
Cette distance [que nous Ses enfants adorés] avons avec Lui cause une grande douleur à Hachem.
Et la pire souffrance pour la Ché'hina est lorsqu'une personne transgresse une mitsva parce qu'elle ne ressent pas l'amour d'Hachem.
[Hachem est parfaitement parfait, Il n'a besoin de rien. Les mitsvot ne sont que des moyens afin de pouvoir nous lier davantage spirituellement avec Lui. ]
[...]

Notre âme a parcouru une distance si grande [pour venir dans ce monde depuis le Trône Divin] ; nous sommes si loin de notre Père céleste.
Nous devons travailler sur nous-mêmes pour minimiser notre concentration sur la matérialité et augmenter notre concentration sur le spirituel afin de combler le fossé entre Lui et nous, pour que Sa Présence soit avec nous et dans nos maisons. [car Hachem nous aime tellement, et Il souffre de nous voir loin de Lui. Le Temple représente le lieu sur terre où Hachem s'unissait, se réjouissait, avec Ses enfants bien aimés, et donc son absence est un deuil, une perte, une souffrance énorme.]
[rav Gamliel Rabinovitz]

Ne pas dire le Nom d’Hachem en vain

+ Ne pas dire le Nom d'Hachem en vain :

-> Le 3e Commandement : " Tu n'invoqueras pas le Nom d'Hachem ton D. en vain" (lo tissa ét chem Hachem Eloké'ha lachav - Yitro 20,7) est plus qu'une injonction évidente contre le fait de jurer faussement ou d'utiliser le nom d'Hachem de manière inappropriée.
Il s'agit également d'un appel fervent à ne pas abuser de notre potentiel, symbolisé par le Nom divin qui est ancré dans chaque âme juive.
Ne pas s'élever vers les hauteurs spirituelles qui sont à notre portée équivaut à abuser de l'esprit Divin qui est en nous. Ignorer notre étincelle céleste, c'est la porter en vain.

Ainsi, la conclusion de ce verset : "car Hachem n'absoudra [littéralement, ne purifiera] personne qui prend Son Nom en vain", peut être considérée comme un avertissement : même si Hachem aide ceux qui souhaitent se purifier [comme l'ont dit les Sages (Shabbath 104a) : quelqu'un qui souhaite se purifier recevra l'aide divine], cela ne s'applique pas à ceux qui gâchent leur potentiel.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

[ainsi, le 3e Commandement = ne gâche pas tes potentialités internes!  (tous juifs a des potentialités Divines, de part la partie Divine (âme) en lui)]

J'ai entendu au nom du Baal Chem Tov que lorsque les 7 Commandements universels (lois noa'hiques) ont été donnés, les [âmes du] peuple juif ont accepté de devenir les garants du reste du monde".
[rav Yeivi - Vayéchev]