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La tristesse perturbe l'accomplissement des commandements, l'étude de la Torah et la ferveur dans la prière. Elle annihile toute bonne volonté dans le service divin et ouvre la porte au mauvais penchant, qui pourra alors s'en prendre même à un Juste (tsadik), en lui montrant que sa fidélité à Hachem ne le préserve pas des malheurs ou en profitant de sa grande humilité pour le persuader qu'il n'est pas digne de servir le Très-Haut (Hachem).

La pratique dans la joie resserre au contraire les sentiments d'amour et stimule l'envie de s'attacher à Lui.

[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,4]

Mitsvot – L’incroyable impact de tout juif au Ciel

+++ Mitsvot - L'incroyable impact de tout juif au Ciel :

"Il rêva, et voici qu'une échelle était dressée sur le sol, et son sommet atteignait le ciel ; et voici que des anges de D. montaient et descendaient sur cette échelle" (Vayétsé 28,12)

-> Le midrach (Béréchit rabba 68,12) dit que les anges dansaient sur l'échelle.

-> Le 'Hidouché haRim écrit que nous pouvons en tirer la leçon que les actions d'un juif dans ce monde peuvent avoir un effet considérable, même dans les mondes supérieurs, au point que même les anges célestes dansent de joie lorsque le peuple juif s'engage en faisant de bonnes actions et une avodat Hachem.

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[ d'une certaine façon, après avoir fait une mitsva (utilisant notre libre arbitre à bon escient, à la différence des anges qui n'ont pas vraiment de libre arbitre), nous pouvons imaginer les anges célestes ('spectateurs') qui montent au Ciel dire à Hachem à quel point Son enfant adoré agit avec grandeur, ce qui procure une joie et fierté énorme à Hachem, et ensuite, les anges redescendent et ils dansent de joie.
Hachem nous demande de faire Ses mitsvot avec joie. Ainsi, chaque mitsva peut procurer une joie d'Hachem, des anges, de nous-même, ... (éventuellement aussi l'âmes de nos ancêtres qui s'élèvent au Ciel grâce à cela, l'âme de chaque juif qui profite des bonnes actions des autres juifs).

Alors que toutes les nations sont enfoncées dans du vide, les juifs ont un impact aussi phénoménal dans tous les mondes. Nous n'aurons pleinement conscience de cela qu'après notre mort dans le monde de Vérité. Quel honneur et quelle fierté de pouvoir agir dans ce monde en tant que juif(ve)!!! ]

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-> "Hachem est passé par dessus les maisons des enfants d'Israël, lorsqu'Il a frappé les égyptiens, mais nos maisons Il [les] a sauvées" (Bo 12,27)

-> Le mot Pessa'h vient du fait que Hachem est passé (passa'h - פָּסַח) sur les maisons des juifs, entraînant qu'aucun juif ne soit mort pendant cette nuit (même de mort naturelle!).

=> Est-ce que nous devons comprendre cela de façon littérale : Hachem est passé directement au-dessus des maisons, tout en punissant les 1ers nés égyptiens?

-> Rabbi Moché de Sassov enseigne qu'en réalité c'est exactement ce qui s'est déroulé.

Lorsque Hachem arrivait à une maison égyptienne, immédiatement il ressentait l'impureté et le manque total de spiritualité qu'il y avait.

Lorsque Hachem arrivait à une maisons d'une famille juive, Il percevait la sainteté qui y rayonnait.
La beauté d'une maison juive, lieu remplie de mitsvot, et possédant un niveau de sainteté élevé, a tellement rendu heureux Hachem, que pour ainsi dire, à chaque fois qu'Il passait sur une maison juive Il s'est mis à danser, et à chanter joyeusement : "Ici vit un juif! Ici vit un juif!"

=> Ainsi, Hachem est littéralement passé sur le toit des maisons juives [y restant, y dansant et exprimant sa joie d'avoir un tel peuple!]
==> Le mot Pessa'h va donc bien au-delà d'un simple passage, puisqu'étant une déclaration d'amour Divine à notre égard!
Combien devons-nous nous en réjouir, en être fier et agir en responsabilité!!

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[on pourrait penser que cela ne nous concerne pas. Mais les juifs en Egypte sont tombés au 49e niveau d'impureté sur 50, et malgré tout Hachem a dansé de joie sur chaque juif. Il y a en chaque juif une partie d'âme Divine qui reste toujours présente et 100% pure (quoiqu'on puisse faire). L'amour d'Hachem pour chaque juif est inconditionnel. ]

"Les juifs simples ne sont pas conscients de l'importance de leur avoda au Ciel. S'ils savaient à quel point Hachem aime leurs prières, leurs supplications, leurs gémissements et leurs soupirs, le peuple juif serait sauvé de nombreuses difficultés et beaucoup de douleur serait évitée".
[rabbi de Kreitchnif ]

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-> "Chante, femme stérile qui n'a pas enfanté ... car les enfants de la désolée sont plus nombreux que les enfants de la femme mariée, dit Hachem" (Yéchayahou 52,1).

-> Le Déguel Ma'hané Efraim (paracha Ki Tétsé) explique ce verset ainsi :
La guémara (Béra'hot 6b) dit que la prière est "une chose qui se trouve au sommet du monde mais que les gens traitent avec légèreté".
Le Baal Chem Tov explique que la prière accomplit des choses incroyables dans les mondes les plus élevés, mais que les gens ne croient pas que leurs prières ont de la valeur ou qu'ils peuvent accomplir quoi que ce soit avec leurs prières ; par conséquent, ils les prennent à la légère.

En gardant cela à l'esprit, le Déguel Ma'hané Efraim explique que la "femme stérile" fait référence aux prières qui ne sont pas acceptés au Ciel. Mais il faut également se réjouir et chanter ces prières, car "les enfants de la désolée sont nombreux". Cela signifie que même les prières que l'on croit vides et désolés et qui ne valent rien, sont grandes et précieuses au Ciel. Elles valent beaucoup plus que ce que l'on pourrait penser et ne doivent pas être pris à la légère".

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-> "Même si le plus grand racha (juif) priait à Hachem, il pourrait Lui demander tout ce qu'il veut et cela lui sera donné"
[Divré Pin'has]

-> Hachem dit : "Je suis miséricordieux et J’écoute les demandes de chaque personne, même si elle n’est pas méritante".
[Ramban – Michpatim 22,26]

-> Le Séfer ha’Hinoukh (533) écrit :
"Le Créateur désire donner des bontés aux gens … ainsi, Il leur a appris le moyen par lequel ils peuvent recevoir toutes formes de bontés.
Ce moyen consiste à prier à Hachem, car Il a les capacités, et Il répond aux prières de tous ceux qui l’appellent avec sincérité [qu’ils soient méritants ou pas]."

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[ c’est une loi de la nature : tout juif qui se tourne vers Hachem en prière de tout notre cœur, alors forcément nous avons une forte probabilité de l’obtenir.
On comprends pourquoi notre yétser ara nous décourage à prier (ex: par paresse, par routine, par dévalorisation de nous-même (qui es-tu pour que D. t'écoute?), ou en minimisant la puissance de toute prière).
C'est pourquoi nos Sages (guémara Béra'hot 32b) affirment : Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets.
Rachi ajoute : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).
Rachi (sur Béra'hot 6b) dit : la prière fait partie des choses qui se tiennent au sommet du monde, mais que les gens traitent avec légèreté.
Tout cela met en avant à quel point nous avons une tendance naturelle à dévaloriser la grandeur de tout juif, et son impact incroyable au Ciel rien qu'en remuant sa bouche (et son cœur)! ]

La grandeur d’aspirer à prier

+ La grandeur d'aspirer à prier :

-> Le séfer Darchei Emouna (Pékoudé - Ot 5 - p.123) écrit que son beau-père, le Shomer Emounim, prononçait souvent des paroles de renforcement, en particulier aux personnes qui se sentaient incapables de se concentrer et de prier correctement. Il leur disait qu'ils devaient réaliser qu'Hachem est le bien suprême et qu'Il peut tout faire. Il suffit de demander, et Il donnera.
Chaque juif a le pouvoir de Lui demander tout ce dont il a besoin. En fait, le simple fait de penser à la prière peut accomplir de grandes choses. Il suffit d'être conscient de son pouvoir.

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=> l'idée est incroyable. Rien que le fait de penser vouloir se tourner à Hachem en prière est une chose énorme!
Combien nous devons nous renforcer sur l'incroyable pouvoir de chacune de nos prières, d'à quel point Hachem les apprécient, d'à quel point on peut tout avoir grâce à elles!
(et à l'inverse, après notre mort dans le monde de Vérité, on aura clairement conscience d'à quel point on aurait pu s'impacter par nos prières, ainsi que chez tous les autres juifs, et (que D. préserve) on sera mort de regret de ne pas avoir assez prié Hachem, cette arme surpuissante. )

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-> Dans le même ordre d'idées, le Béer Mayim 'Haïm écrit qu'Hachem écoute chacune de nos pensées et que même une bonne pensée a un pouvoir infini. C'est ainsi que l'on peut être constamment connecté à Lui par le biais de nos pensées.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik - ot 213) enseigne :

"La prière d'un pauvre peut traverser les Cieux" (Zohar III,195a).
Un "pauvre" signifie quelqu'un qui manque de sagesse (guémara Nédarim 41).
Cela signifie que même si une personne ne sait pas comment prier, Hachem l'écoutera.

C'est pourquoi le roi David dit : "Devant Hachem, il déverse ses paroles (si'ho)" (Téhilim 102,1).
Le mot "si'ha" se réfère à des mots simples, pas à des mots de Torah. Il s'agit de mots qui ne contiennent pas de sagesse. Ils sont "déversés", sans ordre ni cohérence. Ce sont des mots simples, enfantins.
Mais l'essentiel est qu'ils soient prononcées avec un cœur brisé. Hachem accepte même les mots désordonnés et absurdes.

[de même, il est écrit : "Ceux qui implorent, Hachem les entend, et Il les délivre de tous leurs tourments. Hachem est proche des cœurs brisés, Il prête secours à ceux qui ont l’esprit contrit." (34,19). ]

Nos prières remplacent les korbanot. Le korban (sacrifice) d'un pauvre est appelé 'min'ha' (don). C'est comme un cadeau à Hachem. Il est accepté par Hachem immédiatement et Il enlève la souffrance et la douleur de la personne.

Si une personne a besoin de quelque chose et demande tout ce dont elle a besoin, comme il est dit : "Ouvre grand ta bouche et je la remplirai" (Téhilim 81,11), alors elle recevra tout ce dont elle a besoin.
Mais comme les gens se contentent de très peu, ils ne demandent pas grand-chose à Hachem.
Il faut savoir qu'il ne faut pas se contenter de cela. Au contraire, on doit demander une yéchoua complète."

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-> Puisque l'on peut accomplir n'importe quoi grâce à la prière, lorsque l'on prie, il ne faut pas se contenter de petites demandes d'aide partielle. Au contraire, il faut demander beaucoup. Hachem peut donner beaucoup aussi facilement qu'Il peut donner peu. Il peut répondre à chacune de nos demandes. Il n'y a donc aucune raison de minimiser ce que nous demandons.

Tout dépend de la prière de chacun. C'est pourquoi un homme sage ne cessera jamais de prier. Si quelqu'un demande beaucoup à Hachem et ne reçoit qu'une partie de ce qu'il a demandé, il doit continuer à prier jusqu'à ce qu'il obtienne tout. Comme l'écrit le rav Tsadok haCohen, il ne faut pas se contenter d'un peu. Il faut demander une yéchoua complète.
Lorsque Hachem voit que la personne a vraiment confiance en Lui pour lui fournir ce dont elle a besoin, Il lui donnera tout ce qu'elle demande.

[ plus on développe à nos yeux la grandeur de la prière et d'Hachem, alors plus on se tournera vers Lui pour obtenir de l'aide (même pour les petites choses, qu'on considère comme naturelles). On développera ainsi une émouna concrète, on a alors un mérite (confiance en D.) et davantage de proximité avec Hachem, faisant que l'on peut recevoir un maximum de bénédictions.
Même si nos prières sont loin d'être parfaites, l'essentiel est d'y mettre tout son cœur et de faire de son mieux (à l'instant présent).
(on peut même prier D. de pouvoir prier, et comme on l'a vu même une 'simple' volonté/pensée de prier a déjà beaucoup d'impact au Ciel! ) ]

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-> Le Zéra Kodech enseigne :
Un juif ne doit jamais perdre espoir. Il ne doit jamais se dire que : "... je suis incapable de prier avec des pensées pures, et ... que mes prières ne peuvent pas aller jusqu'à Hachem"
Car même lorsqu'une personne est à un niveau très très bas, et qu'elle est incapable de prier comme il le faudrait, néanmoins ... Hachem voit qu'elle aspire à prier convenablement, et cette aspiration est précieuse pour Hachem ...

C'est comme cela que nous avons été délivrés d'Egypte.
[même si nous étions au 49e niveau d'impureté sur 50, que nous n'avions pas les forces de prier à cause de l'esclavage très dur, néanmoins, Hachem a vu que nous aspirions à sa compassion pour prier, pour être proche de Lui. Ce cri du cœur a été la forme de prière qui nous a permis de sortir d'Egypte.
Il en est de même pour chacun d'entre nous qui peut obtenir sa libération de sa situation personnelle, et ce même s'il est descendu dans les bassesses de ce monde.]

La prière sauve de la souffrance

+ La prière sauve de la souffrance :

-> Le 'Hafets 'Haïm (séfer Zé'hor léMyriam - likouté Amarim - chap.10) écrit :
"Tout le monde sait qu'il est interdit de remettre en question les voies d'Hachem, car il est certain qu'Il est correct et que Ses voies sont justes et droites. Néanmoins, il est permis de présenter ses revendications à Hachem lorsqu'on est confronté à une difficulté ou à une épreuve.
Au contraire, nous constatons qu'Hachem Lui-même veut que nous lui soumettions nos revendications, comme il est dit : 'Et ne Lui donnez pas de repos, jusqu'à ce qu'Il établisse' (Yéchayahou 62,7).

Nous voyons à notre époque que lorsqu'un pays souffre de décrets gouvernementaux, il est accepté d'organiser des réunions et des comités, et d'envoyer des représentants au gouvernement pour demander que les décrets soient annulés. Ils ne se reposent pas tant que les ministres n'ont pas écouté leurs plaintes.
Mes frères, il devrait en être ainsi pour nous aussi. Chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles souffrances et à de nouvelles douleurs. Il nous incombe certainement d'implorer la miséricorde d'Hachem et de ne pas nous taire jusqu'à ce qu'Il nous envoie Son aide.
Il nous entendra certainement et acceptera nos paroles, comme nous le voyons à de nombreuses reprises dans la Torah, où Hachem a aidé ceux qui ont prié pour Lui.
Hachem veut entendre notre voix et nous encourage à crier vers Lui et à susciter Sa miséricorde chaque fois que nous sommes troublés.

C'est ce qui ressort du midrach (Chémot rabbah 38,4) qui dit :
" 'Prends avec toi des paroles (dévarim) et retourne à Hachem' (Hochéa 14,3). Autrefois, nous utilisions les karbonot (sacrifices) pour l'expiation. Nous n'avons plus de karbonot, mais Hachem dit qu'il désire nos paroles. Cela signifie qu'il veut nos paroles de Torah. Mais nous répondons que nous ne savons pas comment étudier.
Il dit alors : "Pleurez et priez devant Moi. N'ai-je pas racheté vos ancêtres par la prière, comme il est dit : 'Et les Bné Israël gémissaient à cause du travail et ils criaient' (Chémot 2,23) ... Je ne demande pas de sacrifices. Tout ce que je demande, ce sont des mots (de prière) ..."

Et il est dit dans le midrach Tan'houma (Vayishlach 9) :
"Hachem ne veut nuire à aucune création. Il nous demande seulement de prier pour Lui et cela sera accepté. Même si une personne n'est pas digne d'être exaucée et d'avoir de la bonté sur elle, si elle Me prie et m'implore, je serai bon pour elle".

Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula

+++ Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula :

"Essav dit à son père : "N'as-tu qu'une seule bénédiction, mon père? ... Essav éleva la voix et pleura." (Toldot 27,38)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - remez 828) déclare : "A cause des larmes qu'Essav a versées lorsqu'il a demandé à son père de le bénir, il a mérité toute cette bonté."

Le Zohar (I,146b et II,12b) ajoute : "Le machia'h ne viendra pas tant que les larmes d'Essav ne seront pas épuisées".

-> Le rav Shmelke de Nikoslberg (cité dans le séfer Imré Israël) demande pourquoi les larmes d'Essav sont plus puissantes que les millions de larmes que le peuple juif a prié pour le machia'h.
Essav a pleuré une fois, mais nous pleurons chaque jour pour le machia'h. Comment ses larmes pourraient-elles vaincre les nôtres et empêcher la venue du machia'h?
Nous savons qu'il existe une règle selon laquelle les entités sont annulées lorsqu'elles sont mélangées à 60 fois leur quantité (bitoul béchichim). Nos larmes sont certainement plus de 60 fois les larmes d'Essav. Pourquoi ses larmes n'ont-elles pas été annulées?

Il répond que la règle du bitoul béchichim ne s'applique que lorsqu'une entité est mélangée à d'autres types de choses (min béché'éno mino). Lorsqu'elle est mélangée avec le même type de choses (min bémino), elle n'est pas annulée.
Essav a pleurer sur de la matérialité (gachmiout). Il ne voulait pas de bénédictions pour être capable de mieux étudier la Torah, de prier avec dévotion ou de ressentir la sainteté du Shabbath. Au contraire, il ne voulait que des bénédictions pour être capables de profiter et de satisfaire ses désirs dans ce monde.

Malheureusement, la plupart des juifs ne pleurent véritablement que pour leurs propres besoins matériels. Ils ne prennent pas le temps de pleurer pour la douleur que la Présence Divine (Chékhina) ressent en exil.
Malheureusement, cela crée une situation où les larmes d'Essav et celles du peuple juif sont "min bémino". Ce sont toutes deux des larmes pour la matérialité, ce qui signifie que les larmes d'Essav ne peuvent pas être annulées.

Si nous pleurions pour la douleur d'Hachem et pour la tragédie de la Chékhina en exil, nous pourrions créer une situation de "min béché'éno mino", ce qui annulerait les larmes d'Essav et permettrait au machia'h de venir.

C'est ce qui explique les paroles du roi David : "Mes larmes étaient comme du pain pour moi, jour et nuit, quand ils me disaient toute la journée : 'Où est ton D." (ayéta li dim'ati lé'hem, yomam valaïla ... - Téhilim 42,4).
Il dit que les larmes du peuple juif étaient versées pour du pain. Ils pleuraient pour le matérialisme (gachmiout). Par conséquent, ils ne pouvaient pas annuler les larmes d'Essav.
Le roi David exprime son espoir que les juifs pleurent Hachem et disent : "Où est D. ?".
Le roi David souhaité que nous priions pour la douleur de la Chékhina et que nous annulions ainsi les larmes d'Essav.

La souffrance dans ce monde

+++ La souffrance dans ce monde :

"Its'hak devint vieux, et ses yeux s'obscurcirent" (Toldot 27,1)

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 45,9) disent que Its'hak savait à quel point l'Attribut d'Hachem de jugement strict peut être effrayant, impitoyable, pour une personne après sa mort. C'est pourquoi il a demandé à souffrir dans ce monde afin de trouver l'expiation.
La réponse d'Hachem fut la suivante : "Tu demandes une bonne chose. Je vais commencer à mettre cela en œuvre [avec toi]". Et Il le fit en le rendant aveugle ("ses yeux s'obscurcirent").

-> Le Yalkout Chimoni (remez 942) déclare également : "Chaque fois qu'Hachem vous inflige une souffrance, vous devez vous souvenir du bien que cela vous apportera dans le monde à Venir."

-> Selon le 'Hafets 'Haïm : lorsqu'une personne souffre dans ce monde, c'est très difficile. On souhaite ne pas avoir à souffrir. Mais une fois qu'une personne se rend dans le monde à Venir (olam aba) et qu'elle voit combien elle bénéficie des souffrances qu'elle a endurées dans ce monde et qu'elle voit comment elle est récompensée pour chaque miette de douleur qu'elle a ressentie, elle souhaitera avoir souffert davantage dans ce monde (olam azé).

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[ pour une souffrance d'une même intensité, l'impact est énormément plus élevé dans ce monde que dans celui à Venir. ]

Si une personne est attirée par Hachem, et que son désir dans ce monde est pour Lui, alors après, quand elle s'en éloigne, elle est attirée vers Lui et il lui est accordé un chemin pour s'élever, par le même chemin qu'elle souhaitait être attirée chaque jour dans ce monde.
[Zohar 1,99a-b]

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=> Après notre mort, nous sommes dans un monde où la Vérité devient évidente, ce qui annule le libre arbitre, et donc la possibilité d'acquérir des récompenses et d'évoluer spirituellement grâce au mérite d'avoir surpasser notre yétser ara.
Cependant, plus dans ce monde une personne aspirera à Hachem, plus elle méritera que son âme puisse être davantage rapprochée d'Hachem même après sa mort.
Il n'y a pas de plus grand plaisir, honneur, fierté, que d'être encore plus proche de la Source, d'Hachem.

Alors que (chez une personne âgée) la force physique s'affaiblit et que le feu des désirs s'éteint, l'intellect se renforce, sa lumière se répand, sa compréhension se purifie et l'on se réjouit de ce que l'on a compris [et le désir d'Hachem s'accroît].
[Rambam - Guide des égarés III,51]

[cela illustre le lien entre matérialité  (physique) et spiritualité. ]

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-> Celui qui atteint un âge avancé ... il faut s'attacher aux Sages et aux livres de connaissance (juifs), et ses yeux s'ouvriront à ces questions, et il ne faut pas gaspiller ce précieux temps libre.
[ Pélé Yoets - zikna ]

Les souffrances

+ Les souffrances :

-> Pourquoi parle-t-on de "souffrances d'amour" (guémara Béra'hot 5a)? N'avons-nous pas expliqué que la souffrance [dans ce monde est comprise comme] une punition pour les quelques fautes qu'on a pu commettre [et elle doit donc être considérée comme un "jugement" et non comme de l' "amour"] ?
Même ainsi, celui qui a fauté sans le savoir ne mérite pas d'être puni dans le Guéhinam et dans le "puits de la destruction" (béér cha'hat [Téhilim 55,24], lieu de la punition dans le monde à Venir) pour son erreur.
Au contraire, il doit être purifié de cette faute, sanctifié et purifié, afin de le rendre apte à accéder, dans le monde à Venir, au niveau qui correspond à ses bonnes actions.
C'est pourquoi Hachem, a eu pitié de Sa nation et de ses pieux, et leur a donné [le commandement d'apporter] des offrandes pour expier les fautes commises sans le savoir.
Lorsque, [comme à notre époque,] le Temple n'est pas debout, Il leur envoie des souffrances afin de les purifier de leurs fautes commises sans le savoir ....
Cette souffrance est donc l'expression de l'amour et de la compassion d'Hachem pour une personne.

Nos Sages ont également mentionné une autre approche de la souffrance. Ils ont dit : "Dans l'académie de Rabbi Yichmaël, on enseignait : Quiconque a passé 40 jours sans souffrir a [déjà] reçu sa récompense dans ce monde [par opposition au monde à venir]" (guémara Arakhin 16b).
L'explication est la suivante : Il y a des choses qui arrivent naturellement à une personne, comme des désagréments occasionnels, des douleurs corporelles dues à la consommation d'aliments avariés ou des maux de tête dus à l'exposition au soleil. Ce sont des aspects gênants de la vie qui arrivent même aux rois. La seule personne qui est épargnée par ces [petits ennuis] est la personne maléfique qui est destinée au guéhinam et qui reçoit sa récompense dans ce monde. Le Ciel veille à ce qu'une telle personne puisse obtenir tout ce qu'elle veut dans ce monde [afin d'être pleinement punie dans l'autre].
[ Ramban - Torat haAdam - Cha'ar haGuémoul ]

=> La souffrance a remplacé les offrandes que le peuple juif apportait lorsque le Temple lorsqu'il était en service. Le but de la souffrance est de purifier une personne de ses fautes dans ce monde et de la sauver de la punition dans le monde à venir. [selon nos Sages : une petite souffrance subie dans ce monde, équivaut à une énorme souffrance à subir dans le monde à Venir. ]

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-> Vous devez savoir que la réprimande d'Hachem [par la souffrance] est pour le bien de l'homme. En effet, si un homme faute devant Hachem et fait quelque chose de mal à Ses yeux, la réprimande de D. accomplit 2 choses : L'une est d'expier ses fautes et d'effacer son iniquité ...
C'est par la maladie du corps que la maladie de l'âme est guérie, car la faute est une maladie de l'âme ...
Le second [objectif de la réprimande divine] est de rappeler à une personne qu'elle doit se repentir de ses mauvaises voies.

Mais s'il n'intériorise pas la réprimande, s'il ne s'humilie pas à la suite de la réprimande et s'il n'opère pas une véritable transformation intérieure, malheur à lui et malheur à son âme. Car il a enduré des souffrances et subi un châtiment pour sa faute, mais sa faute n'a pas été expiée, et il finit par recevoir un double châtiment [dans ce monde et dans l'autre].
Mais lorsqu'une personne est réceptive aux reproches divins et qu'elle améliore son caractère et son comportement, elle doit se réjouir de sa souffrance, car elle lui a été immensément bénéfique à bien des égards. La souffrance est une raison de remercier Hachem, tout comme n'importe quel autre succès [dans la vie].
[ Rabbénou Yona - chaaré téchouva 2,3-4 ]

=> Hachem veut le meilleur pour l'homme. C'est pourquoi, lorsqu'Il fait souffrir l'homme, Son intention est de guérir la maladie de son âme et de lui rappeler qu'il doit changer ses mauvaises habitudes.
Si une personne n'intériorise pas ce message, elle finit par être punie 2 fois, une fois dans ce monde et une fois dans l'autre. Mais lorsqu'elle est réceptive au message divin, elle doit être heureuse et reconnaissante pour les souffrances qu'elle a subies.

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-> Nos Sages donnent des conseils judicieux pour débarrasser son cœur de toute tristesse ou inquiétude persistante concernant des questions de ce monde, ou même [des difficultés avec] les enfants, la santé ou les moyens de subsistance ...
[Acceptez avec joie] que ceci est également une bonne chose. Son bénéfice n'est tout simplement pas apparent aux yeux des mortels, puisqu'il émane du monde caché/dissimulé, qui est plus élevé que le monde révélé.
[rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Tanya - Likouté Amarim 26 ]

=> La souffrance est une bonté divine qui vient d'en-Haut. En réalité, elle provient d'un niveau spirituel plus élevé que la bonté qui nous est révélée. La souffrance, qui apparaît dans ce monde comme une obscurité, provient en fait d'une révélation divine cachée et élevée, d'une lumière divine extrêmement forte.
[rien de mal ne vient d'Hachem, et dans le monde de Vérité nous constaterons qu'une souffrance qu'on aura perçue sur le moment comme horrible, en réalité ce sera elle qui nous donnera le plus de bonté pour embellir notre monde à Venir éternel. ]

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-> Par la souffrance, notre corps devient soumis, car toute souffrance est appelée tsarot (difficultés/troubles) parce qu'elle resserre (métsirin) et opprime le corps.
Lorsque le corps est écrasé par les difficultés, l'âme brille et se développe, car lorsque le côté physique de l'homme est maîtrisé, sa forme spirituelle se développe ...
Le mot tsara (souffrance) est lié au mot tsoura (forme spirituelle), car c'est à travers les tsarot (souffrances) que la tsoura (composition spirituelle) se développe.
Il s'ensuit qu'à travers la souffrance et les troubles, la forme spirituelle d'une personne, son âme, grandit.
[ rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 170 ]

=> La souffrance illumine l'âme d'une personne et diminue l'importance de son corps et du matérialisme dans sa vie. Ainsi, celui qui souffre est purifié et nettoyé, et peut avoir une influence positive sur beaucoup d'autres. La souffrance vécue par chacun correspond à son âme et à la manière dont il est censé servir Hachem en tant qu'individu.

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+ Réagir à la souffrance

-> Celui qui pense que la souffrance lui arrive "par hasard" suscitera une réaction divine négative. Hachem se comportera avec lui comme s'il s'agissait d'un "hasard", sans protection particulière. Il y a certainement une raison derrière la souffrance et un but qu'elle accomplit.

Lorsqu'une personne fait l'expérience de la souffrance, elle doit examiner attentivement ses actions. Ainsi, la souffrance peut être un moteur de transformation positive et de repentir.
Lorsqu'une personne constate qu'elle commence à souffrir, elle ne doit pas penser que c'est le fruit du hasard. Car celui qui croit cela sera puni mesure pour mesure. Il ne sera pas protégé par Hachem et sera soumis au hasard, comme le dit la Torah : "Si vous agissez hostilement à mon égard ... moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité" (Bé'houkotaï 26,21-24).
C'est une grande punition, car le monde est rempli de tant d'événements aléatoires qui soufflent [comme des vents], et celui qui est abandonné par le Ciel n'a aucune protection ...

Mais si une personne éprouve de la souffrance et [pourtant] pense qu'elle n'a pas fauté, elle doit prêter une attention particulière à son comportement et elle trouvera une raison à la souffrance. Elle doit examiner attentivement ses actions et se repentir.
[ rav Its'hak Abouhav - Ménorat haMaor 5:3:1:1 ]

-> Lorsqu'une personne rencontre une difficulté, qui affecte son corps, ses biens ou toute autre chose, elle doit l'accepter avec joie de la part de son D.
Elle doit supporter la souffrance de bon gré, en acceptant le jugement divin, au lieu de souffrir de colère à cause du décret ...
Sache, mon frère, que nous n'aurions pas loué Avraham pour avoir supporté les 10 épreuves que D. lui a fait subir s'il ne les avait pas toutes acceptées de D. de bon gré et avec bienveillance. C'est ce que dit le verset [à propos d'Avraham] : "Tu as trouvé son cœur fidèle devant Toi" (Né'hémia 9,8) ...

Quel que soit le type de souffrance, elle peut vous être infligée comme une punition afin d'obtenir le pardon de vos fautes ; ou bien elle peut être initiée par D. comme une épreuve ou un test afin qu'Hachem augmente votre récompense à travers la souffrance et agrandisse votre part [dans le monde à Venir].
Quel que soit le type d'épreuve, vous devez accepter ce que D. vous apporte de bon gré et avec bienveillance.
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot 8,3 ]

-> Comment l'homme doit-il réagir dans la détresse? Que doit-il faire pour ne pas pourrir dans son malheur?
La réponse halakhique à cette question est très simple. La souffrance a pour but d'élever l'homme, de purifier son esprit et de le sanctifier, de nettoyer son esprit et de le purifier de la superficialité et des scories de la grossièreté, de sensibiliser son âme et d'élargir ses horizons.
En général, le but de la souffrance est de réparer les imperfections, défauts, de la personne humaine.

Combien c'est dommage si les souffrances de l'homme ne l'amènent pas à une crise spirituelle [à l'image d'un électrocardiogramme], et que son âme reste figée et privée de pardon.
Quel dommage pour celui qui souffre si son âme n'est pas réchauffée par la flamme de la souffrance et si ses blessures n'allument pas en lui "la bougie de D." (Michlé 20,27).
Lorsque la douleur erre dans le vaste monde comme une force aveugle sans but, un acte d'accusation cinglant contre cette personne qui gaspille sa souffrance est décrétée [du Ciel].
[ rabbi Yossef Dov Solovétchik - Kol Dodi Dofek 7-9 ]

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-> Les gens pensent souvent qu'il y a plus de mal que de bien dans le monde ; de nombreux dictons et chansons des nations s'appuient sur cette idée. Ils disent qu'il est rare de trouver un bon événement, alors que les mauvais événements sont nombreux et durables. Non seulement les gens du commun font cette erreur, mais même beaucoup de ceux qui se croient sages ...
La raison de cette erreur est que cet ignorant, et ceux qui lui ressemblent parmi les gens du peuple, jugent le monde entier en ne regardant qu'une seule personne. En effet, l'ignorant croit que le monde entier n'existe que pour lui, comme s'il était le seul facteur pertinent. S'il lui arrive quelque chose qu'il n'aime pas, il en conclut immédiatement que l'univers entier est mauvais. Mais s'il considérait l'ensemble de l'existence et se rendait compte de la petite partie de l'univers qu'il est en réalité, la vérité deviendrait évidente.

Quelles sont les causes du mal dans le monde?
Le premier type de mal est celui qui arrive aux hommes en raison de la réalité naturelle de la création et de la décomposition, à savoir le fait qu'ils possèdent un corps physique ... Vous constaterez cependant que les maux de ce type qui frappent l'homme sont très peu nombreux et n'arrivent que rarement ...
Le deuxième type de mal est constitué par le mal que les hommes se font les uns aux autres ... Les causes en sont nombreuses et bien connues ; ce type de mal n'est cependant pas répandu parmi les hommes dans tous les pays du monde. Au contraire, cela arrive rarement ... Ce type de mal affecte de nombreuses personnes au cours des grandes guerres, mais même celles-ci ne sont pas fréquentes dans le monde entier.
Le troisième type de mal est celui qu'une personne se cause à elle-même par ses propres actions. C'est le groupe le plus important ... Tous les peuples se plaignent particulièrement de ce type de mal ... Ce mal provient des vices de l'homme, tels que le désir excessif de manger, de boire et d'avoir une activité sexuelle, l'excès et les mauvaises habitudes dans ces domaines, ou une nourriture de mauvaise qualité.
[ Rambam - Guide des égarés III:12 ]

-> Au cours de la vie d'une personne dans ce monde, il est possible qu'elle connaisse des périodes de douleur et de souffrance (réelles ou imaginaires). Mais nous savons et pouvons témoigner que tout cela est [guidé par] la providence divine. Il est clair pour nous que les choses ne se produisent pas "par hasard" dans notre monde. Les événements douloureux font partie du plan divin qui tient compte de l'individu, de sa famille, de toutes les autres personnes [touchées par ces événements] et de ce qui leur arrive.
Une personne qui pense rationnellement comprendra que les choses qui lui sont arrivées font, en vérité, partie d'un système de providence divine à l'œuvre dans le monde.

[Les apparences extérieures peuvent être trompeuses, et peuvent même évoquer l'interprétation exactement opposée de ce qui se passe réellement. Pour quelqu'un qui ne comprend pas la médecine, un chirurgien peut sembler torturer une personne innocente et sans défense, en entamant sa chair avec un couteau tranchant. Mais dès que nous lui expliquons qu'il observe un chirurgien expérimenté, sensible et humain, qui tente de sauver la vie d'un patient, son interprétation de la scène entière se transforme. ]
[Notre incapacité à comprendre la souffrance] est due au fait que nous n'acceptons pas la promesse [divine] du Médecin ou du Chirurgien (Hachem - rofé kol bassar) selon laquelle la douleur et la souffrance temporaires seront très bénéfiques.
[ rabbi Mena'hem Mendel Schneerson - Emouna ouMada - p.84 ]