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Hachem tire plus de plaisir de tout juif que des anges

+ Hachem tire plus de plaisir de tout juif que des anges :

-> Nos Sages (Pessa'him 109a) disent qu'il n'y a pas de joie sans viande.

-> Le rav Its'hak de Neshchiz (séfer Toldot Its'hak) explique que cela signifie que, bien qu'Hachem ait de nombreux anges qui Le servent, Il ne tire de la joie que lorsque des êtres humains en chair et en os surmontent leur yétser ara et Le servent.
Cela s'explique par le fait que les anges n'ont pas de mauvais penchant et qu'il leur est facile de Lui obéir, alors que les humains doivent travailler dur pour faire ce qu'il faut.

Le Toldot Its'hak (sur Téhilim) poursuit en citant son père, le rav Mordé'haï, qui utilise cette idée pour expliquer le verset : "Car Ta bonté est meilleure que la vie ('haïm) ; mes lèvres Te loueront" (Téhilim 63,4). Hachem dit que la bonté de l'homme qui Le loue avec ses lèvres et Le sert est meilleure que les 'hayot, les anges divins. C'est pourquoi Il ne tire du plaisir que des louanges de l'homme.

=> il ne faut pas désespérer de nos défauts, de notre bassesse apparente, au contraire c'est nos failles qui contribuent à donner tout le bon goût, qui procure tant de plaisir et de fierté à Hachem, à l'inverse des créatures parfaites (les anges) qui Lui sont sans saveur.

"Si quelqu'un juge Hachem favorablement et accepte que les moments difficiles [dans sa vie] sont bons, cela sert de mérite pour lui afin d'alléger sa souffrance ...
Le fait de trouver la bonté d'Hachem ('hessed) dans le din (rigueur) le transforme en véritable 'hessed."
[Baal Chem Tov - rapporté par le Ben Porat Yossef - Vayéchev ]

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-> Il y a une tradition du Maharam de Rottenberg (Chéeilot ou'Téchouvot - 'hélek 4), selon laquelle une personne qui meurt al kiddouch Hashem ne ressent pas de douleur pendant qu'elle meurt.

Le Arvé Na'hal explique que la raison en est qu'en décidant de mourir al kiddouch Hachem (en sanctifiant le nom d'Hachem), on s'élève à une dimension supérieure, au-dessus du royaume de la douleur.

Le rabbi de Piaseczno dit qu'il en va de même pour toute souffrance qu'un juif traverse. S'il canalise sa douleur, sa souffrance, vers la spiritualité et l'accepte comme un moyen de se purifier de ses fautes et de se rapprocher d'Hachem, dans cette mesure, sa souffrance sera considérée comme une mort partielle al kiddouch Hachem et deviendra plus légère et plus facile à supporter.

-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Réé 5701) écrit :
"La souffrance est un moment où en apparence Hachem se cache (hastarat panim). C'est pourquoi, lorsque vous voyez même en elles la main d'Hachem, Sa justice et Sa vérité, alors vous supprimez l'obscurité et Le révélez, même de l'intérieur de l'obscurité et du jugement.
Et, par conséquent, (maintenant) que le jugement, la rigueur est en train de se passer (sur nous), alors il y aura de la bonté et de la révélation et la lumière de Son visage".

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-> "Ani lédodi védodi li" (Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé est à moi - Chir haChirim 6,3).

-> Le terme "mon bien-aimé" fait référence à Hachem. Lorsque nous décidons de considérer Hachem comme notre "Bien-aimé", c'est exactement ce qu'Il est : "mon Bien-aimé est à moi".

[ l'idée est que par le mérite de voir Hachem avec bonté, et ce même en période de souffrance, alors nous transformons Sa rigueur en bonté, et nous voyons clairement que "mon Bien-aimé (Hachem) est à moi".
Notre vision sur la vie a le pouvoir de changer notre vie. Plus nous considérons toute chose comme venant à la racine de notre "Bien-aimé" (ani lédodi), plus Hachem nous donnera des occasions de le voir sous son apparence extérieure de "Bien-aimé" (dodi li). ]

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-> Notre douleur sera ce que nous en ferons. Si nous grandissons et changeons à travers la douleur que nous traversons, et que nous nous concentrons sur le plaisir de la croissance (ex: elle nous purifie, nous apporte des mérites spirituels éternels), nous ressentirons du plaisir.
Mais si nous nous concentrons sur notre douleur et sur le fait qu'il est douloureux de grandir, nous ne ferons que ressentir la douleur et nous serons détournés du plaisir.
[...]

Plus nous parvenons à ressentir l'amour d'Hachem dans la douleur, plus nous diminuons la douleur et le prix à payer [de cette souffrance].
L'idée est que toute réalité est un manifeste d'Hachem (rien ne peut se produire sans un décret du Ciel), même notre douleur. En ressentant le plaisir dans la douleur (par émouna), nous trouvons Hachem à l'intérieur de notre douleur et nous révélons Hachem à l'intérieur du "hester panim" (une apparente dissimulation d'Hachem - cf. Vayélé'h 31,18).
Plus nous Le trouverons là, moins il y aura de hester panim, et par conséquent, moins nous aurons mal.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Réé 5701]

Notre relation d’amour avec Hachem

+ Notre relation d'amour avec Hachem :

-> Si Hachem m'aime vraiment autant, pourquoi ne le sens-je pas?

Une étreinte est une connexion. Lorsque deux personnes s'étreignent, s'enlacent, elles se connectent d'une manière que les mots seuls ne peuvent accomplir ; elles ne font littéralement plus qu'un.
Il est pratiquement impossible pour deux personnes qui s'enlacent de ressentir une déconnexion entre elles. Cela ne peut se produire que si l'une des personnes dans l'étreinte s'éloigne. Dans ce cas, un sentiment de déconnexion est inévitable et sera ressenti par les deux parties, malgré le fait qu'elles s'enlacent.

La relation d'Hachem avec nous est une étreinte. Hachem nous enlace toujours, tout le temps [d'un amour infini pour chaque juif], et si c'est le cas, un sentiment de proximité avec Hachem est la façon la plus naturelle de se sentir.
Il est pratiquement impossible de se déconnecter d'Hachem. Si nous nous sentons déconnectés, c'est soit qu'Il se retire de l'étreinte, soit que c'est nous.

Cependant, le prophète nous dit qu'Hachem ne se retirera jamais de l'étreinte, comme le dit le verset : "lévilti yida'h miménou nida'h" (personne ne sera repoussé (par Hachem) - Shmouël II 14,14).
Hachem ne se retirera jamais de notre étreinte, donc si nous ressentons de la distance, cela doit venir de nous.

L'idée est que dans une relation entre deux personnes, la personne qui a le plus d'influence pour déterminer la force de cette relation n'est jamais celle qui désire le plus cette relation, mais plutôt celle qui la désire le moins.
Une personne peut être vraiment dévouée à l'autre, mais si l'autre personne est désintéressée, la relation sera minimale.

Cela étant, l'amour infini d'Hachem ne suffit pas pour que nous nous sentions aimés par Lui.
La règle d'or en matière d'amour est que l'on ne peut le ressentir qu'à travers les relations.
Quelqu'un peut vous aimer profondément, mais si vous ne savez pas qui il est, vous ne ressentirez pas son amour, vous n'avez pas de relation, de lien, avec lui.
Si (dans notre vie quotidienne) nous n'avons pas de rapport avec Hachem (vivant notre vie de notre côté), nous ne ressentirons pas Son amour, même s'il est infiniment présent.

Les relations sont générées par le don et l'abandon pour l'autre personne. En effet, le désir d'une personne d'être dans une relation particulière se manifeste par la mesure dans laquelle elle est prête à donner ou à abandonner pour cette relation.
Si nous ne nous efforçons pas de renoncer à certaines choses pour cette relation, et si nous ne respectons pas la halakha malgré parfois la difficulté, ce que nous avons avec Hachem sera faible.
Plus nous sommes prêts à "renoncer" [aux envies de notre égo] pour notre relation avec Hachem, en nous engageant (dans une vie selon) la Torah, alors plus nous ressentons Son amour.
Ainsi, les moments où la halakha est le plus difficile à respecter, en particulier les moments de douleur, sont en fait des occasions de se consacrer davantage à Hachem, de renoncer en privilégiant cette relation et de ressentir Son amour plus profondément.
[le rav Dessler dit que l'amour vient en fonction de ce que l'on a donné (ex: en temps, en effort) à autrui, car plus on met de soi en l'autre, plus on l'aime car il y a une part de nous en lui.
Chacun devra honnêtement connaître ses limites, ses capacités actuelles, et évoluer dans une vie juive dans ce cadre, tout en étant en bonne santé, épanouie, dans la joie, ... ]

Hachem nous étreint toujours, peu importe ce qu'Il nous fait subir ou combien de mal nous avons fait. Il ne cessera jamais de nous étreindre, lo "l'vilti yidach mimenu nidach", et ce qu'Il nous fait subir est le fruit de l'amour." Même dans les moments les plus sombres et les plus difficiles, Hachem nous aime. Si nous nous sentons éloignés, c'est parce que nous nous sommes éloignés de Lui.
Pendant les périodes difficiles ou les creux spirituels, nous pouvons avoir l'impression d'être déconnectés. Un Juif doit réaliser que ses sentiments de déconnexion ne sont pas dus à sa situation, mais plutôt à sa réaction à celle-ci.

Parfois, nous relâchons notre étreinte avec Hachem lorsqu'Il nous met en difficulté ou lorsque nous nous trouvons dans une ornière.
Cependant, si nous nous accrochons à Lui (en restant malgré la douleur enlacer d'amour et de confiance à Lui) et travaillons à notre avodat Hachem malgré la difficulté, nous sentirons l'étreinte même si les choses font mal.
Hachem ne nous lâchera jamais ; la distance [d'éloignement] est de notre côté.
C'est dans la mesure où nous resserrons notre emprise que nous sentirons l'étreinte. Hachem s'accroche toujours à nous.

Des sources plus profondes (comme le Arvé Na'hal - Béréchit) révèlent que lorsqu'on épelle les lettres du mot "yétser" (יצר - l'inclination, le penchant), la dernière lettre de chaque lettre épelée pleinement (youd - tsadi, réch) donne : dalét, youd et chin, qui sont les lettres du nom d'Hachem "Sha-dai" (שדי).
L'implication est que même à la limite avec notre yétser ara, nos chutes les plus profondes et nos périodes d'obscurité, Hachem (שדי) est là aussi, s'accrochant à nous.
Hachem ne nous lâchera jamais : "lévilti yida'h miménou nida'h" (personne ne sera repoussé (par Hachem).

La vie est rarement cohérente. Elle connaît des hauts et des bas, des périodes difficiles et des périodes plus faciles, des périodes de réussite spirituelle et des périodes de chute spirituelle.
Nos circonstances peuvent changer d'un jour à l'autre, d'une minute à l'autre.
Il y a cependant une constante dans la vie : Hachem. Peu importe à quel point ma vie a changé ou à quel point l'avenir est incertain, une chose est constante : Lui.
Hachem ne nous lâche jamais, [ne s'éloignant ou nous abandonnant pas une seconde] et Il est toujours avec nous ... quoi que nous fassions ou que nous traversions.
Il était avec nous depuis le jour de notre naissance et sera avec nous jusqu'au jour de notre mort.
Peu importe ce que la vie nous apporte, qu'il s'agisse de hauts ou de bas, d'incertitude ou de changement, Hachem est avec nous tout au long de cette période.
Oui, même dans nos moments les plus bas, même si nous nous éloignons de Lui, Il est avec nous.
[il a la même proximité et le même amour que nous soyons beau ou moche spirituellement! Nous restons son enfant adoré! (on connaît les mères juives, si l'on peut dire, c'est rien par rapport à Hachem, qui est fou fou fou de nous!! ) ]
Il est la constante qui reste avec nous tout au long d'une existence incohérente, nous étreignant toujours ... même si nous ne le sentons pas.
[d'une certaine façon, on peut expliquer le Shéma Israël ainsi : Hachem est certes notre D., mais Hachem est Un (é'had) = il n'y a pas distanciation (Lui d'un côté, et nous d'un autre), car en réalité Il est constamment avec nous, pas une seconde Il n'est pas enlacé d'amour et de fierté pour nous.
Par définition, être juif c'est avec une proximité avec Hachem unique, que les non juifs n'ont pas!]

Il est important de comprendre que le fait de ressentir l'étreinte n'exige pas que nous réussissions à grandir pendant nos périodes d'obscurité, mais seulement que nous essayions de le faire.
Tant que nous essayons activement d'avancer spirituellement, nous ressentirons Son amour, même si nous ne progressons pas réellement.
C'est le désir de grandir et d'essayer de le faire (de notre mieux), et non l'accomplissement réel, qui construit notre relation et complète l'étreinte.
De plus, la tentative de croissance est un mérite qui atténue l'obscurité et les circonstances difficiles, même si nous ne réussissons pas. Si nous essayons d'étreindre, d'enlacer (d'amour, de émouna) Hachem, les épreuves de la vie ne sont pas aussi difficiles.

L'un des besoins [naturels] les plus profonds d'une personne est de se sentir aimée.
Les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour se sentir aimés. Lorsque nous nous sentons aimés, nous pouvons tout gérer.
Les périodes de douleur et de défis sont celles où nous avons le plus besoin d'amour. Ce sont aussi les moments où nous nous sentons le plus seuls. Cependant, c'est précisément pendant ces périodes que la halakha (la volonté d'Hachem) est plus difficile, et plus nous nous efforçons de la respecter, plus nous construisons notre relation, et plus nous nous sentons aimés d'Hachem.
[pour se sentir aimés d'Hachem, on doit faire le premier pas et L'aimer, ce qui passe par des actes en réalisant Sa volonté, en trouvant toute occasion pour le remercier, ... ]
Ainsi, les moments où nous avons le plus besoin d'amour seront ceux où il est le plus disponible, si nous nous engageons à respecter la Torah.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Kédochim 5700 (1940) ]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) écrit :"Si une personne [juive] se trouve, à D. ne plaise, dans une situation de faiblesse [spirituelle], [même] en fautant [gravement], et spécifiquement [en faisant quelque chose] par lequel elle serait 'repoussée', [même] dans ce cas, ce n'est pas Hachem qui l'a laissée".
Le point de vue du rabbi de Piaseczno est que c'est nous qui pouvons quitter Hachem, et non l'inverse, à D. ne plaise.
[en ce sens, un faute peut créer une distanciation avec Hachem, mais cela implique que nous nous éloignons de papa Hachem qui nous enlace d'amour. (d'où l'importance de faire téchouva, pour revenir vers D. )
Chaque mitsva est une occasion de s'unir, de s'enlacer avec Hachem. ]

-> La condition préalable pour s'attacher à Hachem est d'aspirer à Lui. [c'est à nous de faire le premier pas, pour réveiller et prendre conscience de l'amour énorme qu'a Hachem constamment pour nous. ]
En effet, Hachem est toujours collé à nous. Tout manque d'attachement à Lui est dû à notre manque de désir de nous attacher à Lui.

-> Il peut être important de mentionner qu'il peut y avoir divers facteurs qui empêchent une personne de sentir qu'Hachem l'aime, en dehors de ses compromis sur la halakha (nos fautes) et de l'absence d'efforts investis pour avoir une relation d'amour avec Hachem.
Il se peut qu'une personne se sente coupable d'avoir commis des fautes et que cette culpabilité l'empêche de croire qu'Hachem l'aimerait.
Il se peut aussi qu'elle ait du mal à accepter qu'Hachem puisse se soucier d'elle dans un monde aussi vaste et complexe, et qu'elle se sente inutile ou insignifiante.
[notre yétser ara utilise une fausse humilité, pour nous dévaloriser, nous faire croire que nous valons peu de choses aux yeux d'Hachem, ce qui nous pousse à avoir très peu d'ambition dans la spiritualité, à avoir de bonnes excuses pour fauter ou pas faire grand chose pour Hachem, que D. préserve. Or, comme on l'a vu, la réalité est inverse, et c'est à nous de faire contrepartie aux doutes insufflées en nous par notre yétser ara, dans la routine de la vie. ]
Il se peut aussi qu'il ne se sente tout simplement pas aimable. Ces sentiments sont profonds et résultent généralement d'expériences avec d'autres personnes. L'aide d'un mentor ou d'un professionnel de la santé mentale peut s'avérer nécessaire pour les surmonter. Dans ce cas, ce que le rabbi de Piaseczno dit ici est une deuxième étape.

Avoir conscience qu’Hachem partage chacune de mes douleurs

+ Avoir conscience qu'Hachem partage chacune de mes douleurs :

-> Une caractéristique de l'émotion humaine est qu'une douleur fait moins mal lorsqu'elle est partagée avec quelqu'un d'autre. Lorsque l'on se sent seul dans sa douleur, celle-ci est plus difficile à supporter.
Le fait d'avoir un ami qui comprend notre douleur la rend plus tolérable. Lorsque l'on se sent seul, comme si personne ne savait ce que l'on traverse, la douleur peut devenir insupportable.

Lorsque Yaakov donne une bénédiction aux fils de Yossef, Efraïm et Ménaché, la Torah (Vayé'hi 48,14-15) introduit le texte en disant que Yaakov a donné une bénédiction à Yossef. Mais ce n'est pas vrai. La bénédiction a été donnée aux fils de Yossef, et non à Yossef. Pourquoi la Torah dit-elle que la bénédiction a été donnée à Yossef?
Le Zohar explique qu'une bénédiction à un enfant est une bénédiction à son père, le père ressent la joie de son fils et se réjouit de sa bonne fortune.
Par conséquent, le fait que Yaakov ait donné une bénédiction aux fils de Yossef était, par essence, une bénédiction à Yossef lui-même, d'où la formulation du verset .

Il en est de même en ce qui concerne la souffrance, un père ressent la douleur de son fils et souffre également avec lui.
Hachem, notre Père céleste, souffre avec nous et ressent notre douleur lorsque nous souffrons.
Le verset dit : "Imo ano'hi bé'tsara" (Je suis avec lui dans sa douleur - Téhilim 91,15).
Aucun juif ne souffre jamais seul. Hachem souffre toujours avec lui.
Chaque once de douleur qu'un juif ressent, Hachem la ressent également. Comme le dit le prophète : "Il souffre de toute leur douleur" (Yéchayahou 63,9).
La guémara ('Haguiga 15b) écrit que lorsqu'une personne souffre, la Chékhina dit : "Malheur à ma tête, malheur à mon bras".
Hachem souffre lorsque nous souffrons. Lorsqu'un juif souffre, Hachem le ressent également. Lorsque nous pleurons, Il pleure.

Si tel est le cas, alors même dans les moments les plus difficiles, lorsque l'on se demande si quelqu'un sait ce que l'on traverse dans les détails, il y a toujours quelqu'un qui le sait : Hachem.
Il ressent exactement ce que nous ressentons.
Savoir qu'Il sait ce que l'on vit peut rendre les choses moins douloureuses.
Hachem nous aime profondément. Il ne veut jamais nous faire de mal, mais si c'est ce dont nous avons besoin (d'avoir un souffrance pour notre bien ultime), Il se joint à nous dans la douleur.

Vivre dans la douleur est difficile. Vivre dans la douleur en sachant que quelqu'un sait à quel point vous souffrez, rend les choses plus tolérables. Un juif n'est sommes jamais seul dans notre douleur, dans aucune difficulté.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayé'hi 5702 ; Michpatim 5702 ; Matot 5702]

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-> Lorsque tout juif pleure et souffre, même pour ses préoccupations personnelles, tous les mondes (supérieurs) pleurent avec lui, même la Chékhina, pour ainsi dire, pleure avec lui."
[rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - Roch Hachana leil beit 5690]

-> Hachem ressent la souffrance de chaque juif individuellement, et pas seulement celle de la communauté.
[Mékhilta déRabbi Yichmaël 12,40]

-> La douleur qu'Hachem ressent lorsqu'un juif souffre n'est pas seulement celle du peuple juif dans son ensemble, mais même lorsqu'un juif individuel souffre, cela cause également de la douleur à Hachem, et Il souffre en même temps que cette personne.
[rabbi de Piaseczno - dans son Aish Kodech - Toldot 5701]

-> "La douleur qu'un juif ressent face à sa propre obscurité [c'est-à-dire ses lacunes spirituelles], c'est la douleur de la Chékhina [qui réside à l'intérieur de lui, c'est-à-dire son âme]".
[rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - parachat ha'Hodech 5685]

-> La Torah laisse généralement un espace blanc de quelques lettres entre chaque paracha. Cependant, entre celle de Vayigach et Vayé'hi, il n'y en a pas, c'est stouma (fermé). Rachi (Vayé'hi 47,28) explique que la douleur de la mort de Yaakov fut si intense qu'elle "ferma les yeux et les cœurs du peuple juif.
C'est pourquoi la paracha est écrite "fermée". La Torah est la plus grande expression d'Hachem. Si la Torah est "fermée", Hachem était "fermé". Il a ressenti la douleur de ses enfants.
[rabbi de Piaseczno]

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-> Le rabbi de rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - 'Hazon 5702) demande pourquoi le Shabbath qui précède le 9 Av est appelé "Shabbath 'Hazon". Il est vrai qu'il tire son nom de la haftarah de cette semaine (Yéchayahou 1,1), de la même manière que nous appelons le Shabbat qui précède Yom Kippour "Shabbat Shouva" (retour à D.) et le Shabbat qui suit le 9 Av "Shabbat Na'hamou" (consolation suite destruction Temple), mais le Shabbat 'Hazon semble unique dans le sens où, contrairement aux noms de ces autres Shabbat, le mot 'hazon (vision) ne semble pas avoir de lien thématique avec ce Shabbat.

Le Rabbi de rabbi de Piaseczno explique : la vue est puissante. Ce que l'on voit a plus d'impact.
Si c'est le cas, la question est la suivante : si Hachem m'aime vraiment, comment peut-il me voir souffrir?
Hachem ne peut pas détourner les yeux, Il voit tout. Mais si vous aimez quelqu'un, vous ne pouvez pas le regarder souffrir. Alors comment peut-Il me regarder souffrir?

Le rabbi répond qu'Hachem ne tourne pas les yeux parce qu'Il veut ressentir notre douleur de la manière la plus aiguë. Il veille malgré Son amour parce qu'Il veut que nous sachions à quel point Il nous aime et qu'Il sait ce que nous traversons, profondément dans les moindres détails ... même si personne d'autre ne le sait.
Le Rabbi explique que le Shabbath 'Hazon, nous essayons de générer la réaction d'Hachem à la vue de notre souffrance, jusqu'au point où Il "ne peut plus tolérer" notre douleur, et nous sauvera de cet exil difficile.

Le Rabbi de Piaseczno rapporte un midrach (Chir haChirim 3,6) selon lequel il y a dix langages qui expriment la prophétie. La plus dure d'entre elles est le " 'hazon". Elle est "kacha chébékoulam" (la plus difficile). La raison en est qu'au niveau du 'hazon, la prophétie d'un prophète n'est pas entendue ou communiquée, mais vue.
L'idée est voir les souffrances potentielles du peuple juif est très douloureux.
[on peut rapprocher les mots de la Amida : "réé on'yénou" (vois mon affliction), ainsi que la formulation du ta'hanoun : "abhét miChamayim ouré ki hayinou laag vakéles bagoyim" (regarde du Ciel et vois que les nations du monde se sont moquées de nous et se sont moquées de nous).
Ces deux textes font référence à la vue. Non seulement Hachem souffre avec nous, mais en plus de la forme la plus difficile : en nous regardant souffrir, sans détourner sa vision pour alléger sa peine. (combien plus qu'un parent qui voit son enfant adoré sous une grande souffrance!) ]

[d'un côté, Hachem a conscience d'à quel point la souffrance est nécessaire (pour notre bien) [ex: comme nous purifier de nos fautes pour une souffrance ici, qui sinon après notre mort sera infiniment plus forte], mais d'un autre côté, Il souffre avec nous dans la totalité de notre douleur, principalement parce que nous souffrons, qu'Il nous aime, que tout juif est important et précieux à Ses yeux. ]

Avraham, Its’hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances

+ Avraham, Its'hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances :

-> L'un des aspects les plus difficiles de la souffrance est le sentiment que personne ne la comprend. La solitude qui accompagne la souffrance peut parfois être pire que la douleur. Qui peut vraiment savoir ce que je vis?
Après tout, personne ne souffre exactement de la même chose et chaque situation est différente. La douleur de se sentir seul rend la souffrance bien pire, mais comment quelqu'un pourrait-il vraiment apprécier ce que je ressens? [personne ne peut vraiment être à place, avec mes émotions, mon vécu, ... ]

Lorsque le peuple juif quitta l'Egypte, Hachem donna à Moché les instructions suivantes : "Parle, je te prie (daber na), aux oreilles du peuple, et qu'il emprunte, chaque homme à son compagnon et chaque femme à sa compagne, des vases d'argent et d'or" (Bo 11,2).

La guémara (Béra'hot 9a) est gênée par le fait qu'Hachem ait dit "s'il te plaît" (na), ce qui implique que le peuple juif Lui ferait une faveur en prenant les objets des égyptiens et en s'enrichissant. C'est difficile à comprendre. L'enrichissement du peuple juif semble être un avantage pour lui-même, et non pour Hachem. Pourquoi Hachem dit-il "s'il te plaît" ?

La guémara explique qu'Hachem implorait le peuple juif parce qu'Il avait promis à Avraham qu'ils quitteraient l'Egypte "avec de grandes possessions" (béré'houch gadol - Lé'h Lé'ha 15,13-14), et s'Il n'accomplissait pas Sa promesse, Avraham en aurait été contrarié.
Hachem demandait au peuple juif (s'il vous plaît) de l'aider à tenir sa promesse, afin de ne pas contrarier Avraham.

La question est la suivante : l'implication de la guémara est que si Avraham n'aurait pas été contrarié, Hachem n'aurait pas ressenti le besoin de tenir Sa promesse. Cela n'est pas possible. Hachem ne romprait jamais Sa promesse, même si personne n'en était contrarié.
En effet, une promesse est une promesse, alors pourquoi la guémara suggère-t-elle que la demande d'Hachem que le peuple juif parte avec des richesses était seulement pour empêcher Avraham d'être contrarié?

De plus, dans la paracha 'Houkat, Moché Rabbénou envoie des messagers au roi d'Edom pour lui demander la permission de traverser son pays.
Moché décrit la sortie des juifs d'Egypte et mentionne que "les égyptiens ont fait du mal à nous et à nos Patriarches" (vayaré'ou lanou Mitsrim véla'Avoténou). La déclaration de Moché est confuse. Où voyons-nous que les égyptiens ont fait du mal à Avraham, Yitzchak et Yaakov (Avoténou - nos Avot)?

Rachi explique qu'à partir d'ici, nous voyons que "nos Patriarches sont peinés dans leur tombe lorsque des calamités s'abattent sur le peuple juif" (haAvot mitsta'arim békever kéchépour'anot baa al Israïl).
Si le klal Yisrael souffrait lorsqu'il était à Mitzrayim, nos ancêtres souffraient également.

La promesse d'Hachem à Avraham, de "sortir avec de grandes possessions, richesses" (yétsou bé'réchouch gadol), a été faite en partant du principe que le peuple juif resterait en Egypte pendant 400 ans.
Hachem les a sorti maintenant prématurément, après seulement 210 ans, et par conséquent Hachem n'était pas lié par la promesse faite à Avraham.
Néanmoins, "nos Patriarches sont peinés dans leur tombe lorsque des calamités s'abattent sur le peuple juif". Ainsi, Avraham serait peiné si le peuple juif quittait l'Egypte dans le dénuement, car un tel départ serait douloureux pour les juifs. Afin de ne pas contrarier Avraham Avinou, Hachem demanda aux juifs de "bien vouloir" prendre l'argent des égyptiens.
Hachem ne voulait pas qu'Avraham souffre.

Nos Avot (Patriarches) ont mal quand nous avons mal, ce qui signifie que nous ne sommes jamais seuls dans notre douleur.
Avraham, Its'hak et Yaakov nous connaissent et savent exactement ce que nous ressentons. Un juif n'est jamais seul dans sa douleur, dans sa difficulté. Il y a des gens qui souffrent avec lui [et pas n'importe qui : nos Avot! ].

Le verset [de la chirat hayam] qui précède le Az Yachir dit : "Et Israël vit" (vayar Israël - Béchala'h 14,31).
Le Zohar (Hachmatot 261b) dit que "Israël" fait allusion à Yaakov Avinou, et l'implication est que Yaakov Avinou a vu les événements d'Egypte, y compris la douleur du peuple juif.
Par conséquent, il a souffert avec eux. Hachem ne voulait pas que Yaakov souffre, Il a donc sauvé les juifs, et ensuite "az yachir Moché", Moché a chanté en réponse.

Nos Avot (Avraham, Its'hak et Yaakov) nous observent, souffrent avec nous, pleurent avec nous.
Quel que soit le sentiment de solitude que peut éprouver un juif, il n'est en réalité jamais seul. Savoir cela peut rendre les choses plus faciles.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Shévi'i shel Pessa'h 5700 (1940) ]

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-> Parmi les 50 miracles de la mer Rouge, le Méam Loez (Béchala'h - chap.5) rapporte que selon une opinion, Hachem ressuscita les 3 Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, et les posta sur la rive de la mer Rouge pour qu'ils assistent au miracle.
[sachant qu'ils ont dû souffrir du terrible esclavage de chacun des juifs en Egypte, on comprend leur présence lors de la mer Rouge.
D'une certaine façon, chaque coup de fouet était aussi ressenti par nos Patriarches, et ils ont vu les égyptiens qui ont souffert avant de mourir, chacun selon les souffrances qu'ils ont pu faire aux juifs. Les Patriarches ont pu faire le lien entre chacun, puisque ayant été concernés par ces douleurs. ]

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-> Dans le yéhi ratson avant de réciter les Téhilim, nous disons : "Tout comme nous disons devant Toi des chants dans ce monde, nous devrions mériter de dire devant Toi des chants et des louanges dans le monde à venir".
Cela sous-entend que même dans le monde à venir, nous louerons Hachem.

-> Cela n'est pas en contradiction avec le verset : "les morts ne peuvent pas louer Hachem" (lo hamétim yéhalélou Ka -Téhilim 115,17), puisque le mot "mort" est une métaphore pour ceux qui sont spirituellement déficients (même de leur vivant les réchaïm sont considérés comme morts).

-> Le Rabbi de Piaseczno dit que c'est l'intention de la bénédiction que nous disons à la fin du Hallel, "ki lé'ha tov léhodot ... ki méolam véad olam ata Kel" (parce qu'il est bon de Te louer ... parce que d'un monde à l'autre, Tu es D.).
Cela signifie que nous louons Hachem dans les deux mondes. [voir également Maor vaChémech - Rimazim léZayin chel Pessa'h. ]

Cependant, tout dans ce monde est pour l'honneur d'Hachem (Yoma 38a), ce qui signifie que non seulement nos chants et notre joie louent Hachem, mais que même nos larmes, d'une certaine manière, louent Hachem.
Si c'est le cas, louer Hachem dans l'autre monde comme nous le faisons dans ce monde ne se fait pas seulement avec nos chants et notre joie, mais aussi avec des larmes.
Où y a-t-il des larmes au Paradis?
Le Rabbi de Piaseczno explique que ces larmes sont celles de nos Avot (Patriarches), qui pleurent lorsque nous avons mal, que nous souffrons.
Le point de vue du Rabbi de Piaseczno est qu'Hachem devrait arrêter notre souffrance pour leur bien. Pourquoi devraient-ils souffrir?

L’acceptation de nos difficultés

Parfois, nous nous sentons coupables d'admettre que nous souffrons.
Ne devrais-je pas être pleinement heureux de ce qu'Hachem fait (puisque c'est pour mon bien)? Le fait que je souffre signifie-t-il que je n'ai pas de émouna? Comment pourrais-je me sentir blessé par les actions d'Hachem, qui sont toutes bonnes et aimables?

Mais la vérité est qu'il n'y a rien de mal à souffrir. La douleur est une réalité, pas une faiblesse.
Le fait d'admettre que l'on souffre ne fait pas de nous un moins bon croyant en Hachem (maamin). En fait, le fait même de réaliser que notre douleur vient d'Hachem indique que nous savons que c'est Lui qui dirige le monde.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - 'Hayé Sarah 5701]

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+ Accepter la décision d'Hachem :

-> En entendant le douloureux décret d'Hachem, Eli HaCohen proclame : "C'est Hachem. Il fera ce qui est bon à Ses yeux" (Shmouël II 3,18).
Eli nous a appris à aborder le présent, à l'accepter comme bon et à l'embrasser, à grandir à partir de Lui, à changer à partir de lui, et certainement pas à lui résister.
Hachem nous aime et fera ce qu'il y a de mieux pour nous, même si ce n'est pas ce que nous espérions.
Lorsque nous apprenons à accepter les décisions d'Hachem, nous considérons le présent comme bon, malgré la douleur, et nous apprenons à grandir à partir du présent qu'Hachem nous a donné et à en ressentir du plaisir en même temps que de la douleur.

On ne peut pas considérer le présent comme un obstacle à un avenir meilleur, le présent lui-même a de la valeur, même s'il est douloureux. On peut grandir à partir de la blessure d'aujourd'hui.
Accepter aujourd'hui comme la façon dont Hachem veut que ma vie soit aujourd'hui, c'est vivre pleinement aujourd'hui.
Si l'on se concentre sur l'attente du lendemain, on ne profitera pas de la journée d'aujourd'hui.
Vivre aujourd'hui signifie vivre dans le présent. Lorsque l'on accepte que la douleur, la souffrance, d'aujourd'hui a une raison d'être, le jour présent prend de la valeur. Hachem m'aime, et ma douleur est la meilleure pour moi, aujourd'hui.
Aujourd'hui est tel qu'il est parce que j'ai besoin qu'il en soit ainsi aujourd'hui! Accepter cela est la clé de la croissance et du plaisir de la croissance, et c'est cela la véritable émouna.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Za'hor 5702]

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-> La personne qui souffre doit trouver un équilibre très délicat entre l'espoir et l'acceptation :
D'une part, elle doit toujours espérer que sa situation s'améliore et que les choses s'arrangent. Hachem peut tout faire, et il faut espérer être sauvé.
En même temps, cependant, on doit accepter qu'Il ne m'a pas encore sauvé et qu'Il pourrait ne pas le faire. Ce qui est le mieux pour moi, c'est ce qui est et ce qui sera, même si ce n'est pas nécessairement ce que je souhaite.
Il faut apprendre à accepter les circonstances du présent et à en tirer profit, tout en espérant des lendemains meilleurs.
Cet équilibre est au cœur même de la notion d'émouna. La émouna consiste à savoir que si Hachem peut faire n'importe quoi, cela ne signifie pas qu'Il le fera. Il fera ce qui est le mieux pour une personne, même si ce n'est pas ce qu'elle espère (sur le moment avec la perception limitée d'un humain dans ce monde).

-> Hachem ne permettra une difficulté que si cette réalité est dans l'intérêt de la personne. En fin de compte, seul Hachem peut comprendre comment tous ces concepts s'imbriquent les uns dans les autres. Sa manière infiniment profonde de diriger le monde dépasse largement la capacité du faible esprit humain à la saisir.
Le rabbi de Piaseczno écrit que le fait d'atteindre ce niveau de émouna, cet équilibre entre l'espoir et l'acceptation, la résignation, rend en fin de compte une vie douloureuse plus tolérable.
Il est douloureux d'accepter que ce que nous voulons ne se produise pas, mais il est encore plus douloureux d'accepter que ce que nous croyions ne se produise pas.

C'est ce à quoi le roi Shlomo fait référence lorsqu'il dit : "Un espoir prolongé entraîne une maladie du cœur" (Michlé 13,12).
Le rabbi de Piaseczno enseigne : "Lorsque l'on combine [l'acceptation de sa souffrance] avec l'espoir du salut, d'une délivrance personnelle ... les sentiments amers de la négativité et des douleurs de la souffrance s'affaiblissent et s'apaisent, et l'on peut alors les tolérer davantage. Et la grande force de l'espoir a la capacité de gonfler une personne avec l'esprit de vie même si, à D. ne plaise, le salut ne vient pas au moment où il l'espérait".

Tout juif aime naturellement Hachem

+ Tout juif aime naturellement Hachem :

-> La Torah nous demande d'aimer Hachem (Dévarim 6,5 ; Dévarim 10,12).
Il est difficile d'aimer quelqu'un qui vous fait du mal. Savoir qu'Hachem dirige le monde signifie savoir que les choses difficiles, douloureuses, que je traverse viennent de Lui, c'est Lui qui me fait souffrir.
Bien sûr, je sais dans mon esprit que cette douleur est bonne et dans mon intérêt, mais cette connaissance n'atteint pas toujours mon cœur. Il est difficile d'aimer Hachem lorsqu'Il me fait souffrir.
Comment suis-je censé me sentir dans cette situation?

Le fait est que même si nous pensons que nous n'aimons pas Hachem, en réalité nous l'aimons.
Chaque juif aime naturellement Hachem. Même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer, nous l'aimons, mais quelque chose nous en empêche.
La preuve en est que même si nous n'avons pas l'impression de L'aimer, il est probable que nous voulons vraiment pouvoir L'aimer. Et même si nous ne voulons pas vraiment l'aimer, nous voulons probablement vouloir pouvoir l'aimer. Et même si nous ne le voulons pas, au fond de nous, nous trouverons probablement qu'au moins, nous voulons le vouloir.

Ce "désir", même s'il est bloqué ou enfoui, est notre amour pour Hachem.
C'est peut-être loin, mais c'est là, et cela nous dit que nous (tout juif) aimons Hachem, même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

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-> Chaque juif aime Hachem naturellement et automatiquement, et cet amour d'Hachem est un héritage des Avot, nos Patriarches.
[le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - ha'Hodech 5702 ]

Voir également les paroles du Rabbi dans Hachsharas Ha Avreichim, perek 4, fin de l'article ha ish hechafetz, où il écrit :

-> "Dans nos livres saints, il est dit que l'amour d'Hachem est naturel chez un juif, il est juste enfoui et (parfois) n'est même pas ressenti par la personne elle-même".
[le rabbi de Piaseczno - dans son Hachsharat haAvré'him - chap.4 ]

-> L'amour d'Hachem est inhérent à chaque juif par nature, "parce qu'en vérité, chaque âme d'Israël craint et aime Hachem, et seulement parce que nous sommes enfermés dans un corps physique, notre amour et notre crainte sont enfermés, et celui qui agit pour révéler son âme, aussi son amour et sa crainte de D., seront révélés (automatiquement), avec l'aide d'Hachem.
[le rabbi de Piaseczno - Bné Machschava Tova - séder Hadrachah V'Klalim - ot 14 ]

-> L'état naturel d'un Juif est d'aimer Hachem, et si nous ne le faisons pas, c'est que quelque chose l'en empêche.
[le rabbi de Piaseczno - Déré'h haMélé'h]

-> L'implication [que la Torah nous demande d'aimer Hachem] est que l'état naturel d'un juif est d'aimer Hachem. Si nous ne le faisons pas, c'est à cause de l'interférence de "arlat halev", la couverture sur notre cœur, qui, une fois enlevée, permettra à notre amour naturel pour Hachem d'émerger.
[le rabbi de Piaseczno]

[on peut éventuellement dire qu'on a chacun un feu d'amour pour Hachem en nous, mais nous devons trouver au quotidien ce qui va en faire un feu d'une grande intensité, car notre yétser ara à l'inverse travaille à en faire un feu mort.
On doit identifier ce qui vient faire blocage à cet amour d'Hachem, et le supprimer (ex: des déceptions, aborder la vie avec une vision non juive, avoir le sentiment que l'on ne mérité pas d'être aimé par le Roi des rois tellement nous ne valons rien, ...). ]

-> Fréquemment dans la prières, nous demandons : "vétaher libénou léovdé'ha béémet" (Hachem purifie nos cœurs pour Te servir avec Vérité".
L'implication est que tout manquement dans notre service d'Hachem est dû à une impureté étrangère qui s'est infiltrée dans nos cœurs, qui sont par essence purs.
[Hachem la pureté de notre coeur, pour que notre amour envers Toi éclate pleinement! ]

-> Plus profondément, puisque chaque juif est une partie d'Hachem ('helek Eloka mimaal), l'amour naturel de soi est enraciné dans un amour pour Hachem.
Un manque de sentiment d'amour pour soi-même est un manque de sentiment d'amour pour Hachem, c'est-à-dire le Hachem à l'intérieur de nous-mêmes, pour ainsi dire.
[cela ne signifie pas que celui qui n'aime pas Hachem ne peut pas s'aimer lui-même, ou vice versa, évidemment. Ils ne sont pas liés à ce niveau. Mais il existe une voie où l'on peut travailler les deux en même temps, puisqu'ils sont liés. ]

Un juif reste toujours précieux aux yeux d’Hachem

+ Un juif reste toujours précieux aux yeux d'Hachem :

"Pharaon s'approcha et les Bné Israël levèrent leurs yeux" (Béchala'h 14,10)

-> Le Zohar explique ce verset comme signifiant que Pharaon a rapproché les juifs de leur père au Ciel.

Le rabbi de Lisk (séfer Akh Pri Tévoua) explique en citant l'explication du Chlah hakadoch des mots que nous récitons dans les prières : "Tu nous as choisis parmi toutes les nations" (acher ba'harnou mikol aamim).
Le Chlah explique que même à une époque où le peuple juif n'étudie pas autant de Torah et n'accomplit pas autant de mitsvot qu'il le devrait, il reste énormément supérieur à toute autre nation, et c'est la raison pour laquelle Hachem nous choisit parmi toutes les autres nations.

Dans cette optique, le rabbi de Lisk explique que Pharaon nous a rapprochés d'Hachem parce que la différence entre le peuple juif et lui était si clairement évidente.
[avec une vision extérieure, on pourrait se dire que Pharaon, chef de la plus grande puissance du monde de l'époque, avec des terres et des richesses énormes, était quelqu'un d'important, et pourtant avec le regard de Vérité du Ciel, aux yeux d'Hachem il valait zéro par rapport à l'importance et l'amour d'Hachem envers le juif le plus simple, le juif le plus fautif. ]

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[ les juifs en Egypte ont atteint le 49e niveau d'impureté sur 50, et malgré cela ils étaient toujours aussi précieux et aimés d'Hachem.
De même, même si un juif a pu faire les pires choses dans sa vie (que D. préserve), l'amour d'Hachem a son égard ne change pas, c'est toujours un enfant adoré et précieux de papa Hachem, surtout en comparaison des non juifs. ]

Chaque mitsva = un appel à l’alya!

+ Chaque mitsva = un appel à l'alya!

-> La guémara ( Yébamot 105b) affirme que lorsque nous prions, nous devons nous concentrer sur le fait que nos prières vont au Ciel en passant par la terre d'Israël.
De même, lorsque nous accomplissons l'un des commandements d'Hachem, nous devons imaginer que nous l'accomplissons alors que nous nous trouvons sur la terre sainte d'Israël.
[ rav Yonathan Eibshitz - Tiféret Yéhonathan ]

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-> Au niveau le plus élémentaire, lorsqu'on réalise une mitsva en diaspora (dehors d'Israël), on doit s'imaginer que l'on accomplit la parole d'Hachem alors que l'on se trouve en terre d'Israël.
Plus profondément, tout en accomplissant une mitsva, il faut espérer mériter de vivre en Israël et pouvoir y réaliser les commandements d'Hachem (mitsvot).
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach ]

Moché est avec nous dans chacune de nos difficultés

+ Moché est avec nous dans chacune de nos difficultés :

-> La guémara (Sotah 13b) affirme que Moché n'est pas mort. Comment devons-nous comprendre cette affirmation?

Moché est le fidèle berger du peuple juif, et même s'il est physiquement décédé, son rôle n'a pas changé. Moché continue à ressentir notre douleur, la moindre de notre souffrance.
Moché continue d'implorer Hachem de pardonner au peuple juif ses fautes, comme il le faisait lorsqu'il était encore en vie.
C'est ainsi que nous devons comprendre la déclaration talmudique selon laquelle Moshé n'est pas mort.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

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-> Rabbi Shnéour Zalman de Liadi (Tanya), écrit que chaque juif a en lui une étincelle de Moché.

-> "Une partie de Moché réside dans chaque génération" (Tikouné Zohar - p.469).