Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le meilleur cadeau que vous puissiez faire à vos enfants, est la conscience qu'ils ne sont jamais seuls"

[Rav Noa'h Orlowek]

"Si tu lui renvoies l'image d'un homme satisfait de son fils, il te donnera satisfaction"

[rav Aharon Leib Steinman - conseil à un père souhaitant avoir de la satisfaction de son fils de 3 ans]

De même que l'on ne peut pas vivre sans air, on  ne peut pas se développer sainement sans recevoir des marques d'appréciation directes et/ou indirectes d'autrui ...
=> On se doit de veiller à nourrir pleinement le besoin naturel de : "je suis quelqu'un de bien, d'aimé, ... " de nos enfants, afin qu'ils se développent au mieux de leurs potentialités.
"Un enfant qui manque de sourires affectueux, est comme une plante qui manque de lumière du soleil."

[Rav Shlomo Wolbe  - Alei Chour - chap.1 - p.190]

Toute personne à besoin de recevoir une marque d'affection, d'estime d'autrui.
Un sourire est communicatif et peut signifier de façon indirecte : j'aime ta compagnie, tu es quelqu'un de bien, d'important à mes yeux, ...

C'est un élément vital pour le bien être d'autrui, et le rav Wolbe de nous dire : "Vous avez la possibilité d'être un "soleil brillant" à toute personne qui entre en contact avec vous".

b"h, forçons nous à être ce soleil afin de faire briller la face d'autrui, qui agira de même par effet domino ...

"En montrant son amour, [l'enseignant] ouvre le coeur et l'esprit [de l'élève] pour qu'il absorbe la sagesse et le savoir"

['Hazon Ich - Iguérot - vol III 1]

Les parents doivent faire attention à ce que leur souhait de vouloir le meilleur pour leurs enfants ne soit pas perçu (même inconsciemment) comme un stress, ce qui risque alors d'inhiber l'épanouissement.
Il faut de l'amour entier et total, quoiqu'il puisse advenir on t'aimera toujours totalement.

"Hachem dit à Moché : "Parle aux Cohanim, les fils d’Aharon et dis-leur : ‘Nul ne doit se souiller au contact d’une personne [morte] parmi son peuple’"." (Emor 21,1)

-> Rachi explique sur les mots "Parle aux Cohanim" : "Parle" (Émor - אֱמֹר) et "dis" (Amarta - אָמַרְתָּ). La répétition vient prévenir les adultes à propos des enfants.

-> Hachem emploie à 2 reprises le même terme quand Il ordonne à Moché d’enseigner les lois de pureté des Cohanim. Rachi, sur la base de la guémara (Yébamot 114a), explique que la redondance vient nous apprendre que les Kohanim doivent également enseigner ces lois à leurs enfants. Ceci met en avant un principe fondamental dans le ’Hinoukh (l’éducation des enfants) qui s’applique à tous les domaines de la Torah : un parent doit s’assurer que ses enfants respectent les mitsvot.
=> Comment peut-on élever ses enfants et les faire adhérer aux valeurs auxquelles on est attaché sans qu’ils soient touchés par l’influence extérieure?

-> Une réponse est apportée par le rav Moché Feinstein (dans son Darach Moché sur ce verset).
Il explique, sur la base du Rachi précité, que la double expression vient nous indiquer 2 aspects dans l’éducation des enfants aux mitsvot.
- On peut simplement leur apprendre les diverses obligations ainsi que les difficultés annexes à surmonter. Mais cela ne suffit pas ; car cette simple information ne les rendra pas suffisamment forts pour affronter les nombreuses épreuves qu’ils rencontreront.
- Donc le deuxième "Parle", ajoute l’importance de communiquer la joie de la pratique des mitsvot. De cette façon, l’enfant recevra comme message que le respect de la Torah n’est pas seulement une étape difficile à passer, mais la source de notre bien-être dans ce monde autant que dans le monde futur.
Dans cet ordre d’idées, Rav Feinstein disait que la fameuse phrase répétée par plusieurs Juifs des générations antérieures : "C’est dur d’être juif", inculquait aux enfants l’idée que la Torah est un joug à supporter, envers et contre tout. La conséquence est triste ; nombreux de ces enfants décidèrent de rejeter la Torah, parce qu’ils aspiraient à une vie "meilleure".
[lorsqu'un parent va répéter : "moi je fais Shabbath, mais qu'est-ce que c'est difficile, combien de concessions je dois faire pour cela", alors l'enfant associera le Shabbath à du négatif, et il se dira : "pourquoi dois-je tellement me sacrifier pour le Shabbath si ce n'est que de la prise de tête!".
Au contraire on doit témoigner dans la pratique que nous avons une "Torah de vie", et non une "Torah de concessions, de mort (je renonce à ça, et ça ...)"]

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Cette leçon du rav Feinstein est la clé de la réponse à notre question initiale. Nos enfants verront inévitablement des juifs d’un autre niveau de pratique des mitsvot, mais si on leur montre que le respect de la Torah est une opportunité formidable et qu’il nous rend joyeux, ils seront bien moins tentés par les modes de vie qui semblent plus "faciles" ou "agréables".
Prenons pour exemple l’approche des parents devant les fêtes juives qui demandent beaucoup de travail et de préparations, comme Pessa’h. Si l’ambiance est tendue à l’idée d’avoir à effectuer le ménage de toute la maison, les enfants grandiront avec l’impression que Pessa’h est un poids. Mais si le dur travail est anticipé positivement, ils considèreront cette fête comme un moment réjouissant.

Enfin, notons qu’il est très difficile, sinon impossible, de communiquer la joie de l’observance de la Torah aux enfants, si le parent ne ressent pas lui-même cet enthousiasme. Les enfants sont beaucoup plus marqués par notre façon de vivre que par nos paroles. Donc cet enseignement ne se limite pas à l'éducation des enfants, mais il nous touche personnellement ; la Torah est l’unique source de satisfaction réelle. En intériorisant ceci, nos enfants le ressentiront certainement aussi.

[en étant dans la société, nous sommes constamment en concurrence, et si nous ne travaillons pas à avoir une vision positive, à apprécier le fait de pouvoir faire la volonté d'Hachem, alors on va en venir à le faire par habitude, et avoir davantage de plaisirs dans des activités profanes.
Plus nous entretenons notre feu de joie, de fierté, ... d'être juif, alors plus cela se traduira dans des actes de feu, plus on vivra une vie joyeuse juive, plus on témoigne à Hachem de notre joie/désir de faire Sa volonté (ce qui donne une dimension beaucoup plus élevée à nos actes).
(à l'inverse, notre yétser ara cherche à diminuer l'intensité de ce feu : sois juif, mais n'y met pas trop de ta fougue, de ton cœur. Sois un juif de type "mort vivant", agissant au mieux comme un robot par habitude)]

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-> "Dis au Cohanim, fils de Aharon, et tu leur diras" (Emor 21,1)

-> Nos Sages nous enseignent que la répétition du verbe "dire" vient "pour mettre en garde (léazhir) les grands sur les petits". Les adultes ont une responsabilité de veiller à ce que les petits aussi se conforment à la Volonté de Hachem.

Cela évoque le principe de l'éducation. Mais le terme employé, "léazhir", de la même racine que "Zohar", "lumineux", suggère ainsi le sens de "faire briller".
Ainsi, l'enseignement prend le sens de : "Pour faire briller les grands sur les petits". Cela signifie que lorsqu'un adulte éduque un enfant, il doit essentiellement insister sur la dimension positive de la transmission, montrer à l'enfant son potentiel lumineux intrinsèque, ses qualités et sa richesse intérieures. Lui montrer également, le côté positif et lumineux de l'enseignement.
Le fait de se conformer à la Torah va l'éclairer, lui apporter de la lumière et du bien dans sa vie. Un tel enseignement aura la garantie d'imprégner une influence positive sur l'enfant.

Mais, les mots : "Pour faire briller les grands sur les petits", met aussi le doigt sur l'impact d'un tel enseignement sur les adultes eux-mêmes. Les premiers à bénéficier de cet éclairage, ce sont les adultes.
L'éducation permet "de faire briller les grands" eux-mêmes, "sur les petits", par le fait qu'ils font briller la lumière de la Torah "sur les petits".
[Likouté Si'hot]

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"Il ne se rendra pas impur pour un mort" (Emor 21,1)

=> Certes la mort comprend une certaine impureté et le Cohen incarne l'idéal de sainteté. Mais il existe d'autres sources d'impureté. La seule qu'il est interdit au Cohen de contracter, c'est celle de la mort. Pourquoi cela?

-> Le Mé haChiloa'h explique que le Cohen est l'homme destiné par excellence à transmettre la connaissance d'Hachem au peuple juif. Comme il est dit : "Les lèvres du Cohen préserveront la connaissance et la Torah, on recherchera de sa bouche".
La connaissance d'Hachem c'est la conscience que tout vient de Lui et qu'absolument rien n'est le fruit du hasard et n'échapperait à Sa Volonté. Le Cohen détient cette conscience de façon très prononcée.
Quand, à D. ne Plaise, il arrive un drame, et particulièrement lorsqu'un être humain décède, cela provoque de la peine et de la douleur. Mais le Cohen, qui naturellement relie tout à Hachem, ressent encore plus fort la Rigueur Divine, Qui a reprit cet individu. Cela risque d'éveiller en lui une plainte et une forme de colère vis-à-vis de Hachem.
Certes, tout le monde peut ressentir de tels sentiments, ce qui mène même certains à rejeter la pratique, exprimant ainsi leur colère envers Hachem. Mais il est néanmoins possible de tempérer ces sentiments en rattachant ce drame à des causes naturelles et rationnelles. Mais le Cohen, dont le sens du Divin est encore plus prononcé, ne peut se contenter de telles explications pour trouver répit et calmer ses griefs envers Hachem, car il ne peut inexorablement avoir d'autres interprétations, il reviendra toujours à relier les événements à leur Véritable Cause, Qui est Hachem.
=> C'est pourquoi, la Torah interdit au Cohen de se trouver en contact avec un mort, car cela éveillera en lui colère et plaintes à l'encontre du Créateur et il s'en retrouvera abîmé. C'est de cette impureté là que la Torah cherche à le protéger en l'éloignant de la mort.

"Si un enfant joue avec un bout de bois en disant que c’est un bateau, et qu’on le lui retire, c’est comme si on faisait couler à un adulte son embarcation.
Le déranger, c’est comme lui voler une partie de son monde."

[Rabbi Israël Salanter]

Il faut se mettre au niveau de l'enfant afin de lui permettre d'exprimer ses potentialités internes au mieux, selon sa nature.

+ Quel est l'objectif essentiel de l'éducation d'un enfant juif?

Le 'Hazon Ich de répondre : "Il faut encourager une relation d'extrême proximité entre l'enfant et le Créateur du monde."

"A propos de David, qui a laissé un fils comme lui, le mot "mourir" n'a pas été employé"

[guémara Baba Batra 115]

=> Si un homme laisse de bons enfants après lui, il n'est pas considéré comme mort.

Avoir des enfants : une leçon de compassion …

+ Avoir des enfants : une leçon de compassion ...

La 1ere mitsva qui apparaît dans la Torah est celle d'avoir des enfants, comme il est écrit : "D. les bénit en leur disant "Croissez et multipliez! Remplissez la terre ..." (Béréchit 1,28).

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 1) nous explique qu'ainsi, il y aura plus de personnes qui observeront la Torah, permettant la réalisation du but de la Création.

-> Au niveau individuel, le fait d'avoir des enfants va nous aider à améliorer notre caractère, permettant aussi d'atteindre le but de la Création.

Nourrir, prendre soin et élever des enfants, contribue à développer en nous de la compassion, de la miséricorde et de la sensibilité à autrui (cf.guémara Sanhédrin 36b - Rachi).

Rabbi Samson Raphaël Hirsch fait remarquer que le mot hébreu pour : "cruel" est : "a'hzar" (אַכְזָר), et peut se décomposer en : a'h (cependant - אך) et zar (étranger - זָר)

Une personne se permet d'agir de façon cruelle, principalement parce qu'elle ne s'identifie pas, parce qu'elle est étrangère à la souffrance d'autrui.
On en vient à être cruel, car on se dit : "ce n'est qu'un étranger" (a'hzar).

Un enfant va nous aider à développer de la compassion en dehors de nous-même, en jouant le rôle de pont entre nous et les autres.
Aux yeux des parents, l'enfant, pour lequel ils se soucient tellement, est comme une partie, une extension d'eux-même, bien qu'il se tient comme un être indépendant, comme un "autrui".

=> Cette ambivalence entre l'enfant : "c'est nous" (donc pas un étranger) et "c'est quelqu'un d'autre", va permettre aux parents de développer plein de belles qualités : compassion, miséricorde, patience, ... qu'ils vont pouvoir utiliser avec autrui par la suite.

==> En comblant égoïstement ce petit être de bonheur (car il est une partie de moi), j'en viens à développer, muscler en moi, une tendance à faire de même avec autrui.

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Le Rav Dessler nous dit que le fait d'avoir un enfant est un moyen de suivre l'exemple de la nature plein d'altruisme que D. nous a témoigné lorsqu'Il nous a donné vie.
De la même façon, que D. a créé un monde dans un but de donner, de la même manière qu'il nourrit et prend soin du monde, ainsi, les parents créent un enfant, ils lui sont des donneurs, ils le nourrissent et en prennent soin.

Le Midrach Tan'houma (Pékoudé) de dire que la création d'un enfant est ainsi analogue à la création du monde par D.

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-> Les enfants sont coûteux à élever, en plus du fait qu’ils causent souvent beaucoup de chagrin à leurs parents. Alors pourquoi tant de gens veulent-ils avoir des enfants?

Le Rav Dessler (Mikhtav mé-Eliyahou, volume 1, p. 36) explique les 2 motivations sur le désir d’avoir des enfants.
La 1ère est que nous sentons qu’ils seront une continuation de nous-mêmes, après avoir quitté le monde. La seconde est que nous avons un besoin inné d’avoir quelqu’un à qui prodiguer de l’amour et de la gentillesse.
C’est pourquoi les couples sans enfants en adoptent souvent et les élèvent comme les leurs. Certains auront même un chien ou un autre animal de compagnie à qui prodiguer de l’affection, comme s’ils étaient des enfants. C’est là une indication claire du pouvoir de donner, profondément ancré dans l’âme humaine.

Éduquer ou étrangler …

"L'éducation (des enfants), se dit en hébreu : le 'hinoukh (חינוך), et elle ne doit surtout pas être confondue avec le : 'hinouk (l'étranglement - חינוך)

De l'un à l'autre, il n'y a qu'un pas (qu'une mauvaise lecture de la chose)."
[les 2 mots s'écrivant de la même façon sans la ponctuation.]

[Rav Ména'hem Berros - 'Hinoukh ouMazalot]

Le roi Salomon nous donne le conseil suivant : "Habitue ton enfant selon son chemin" (al pi darko - Michlé 22,6)

-> Le Gaon de Vilna de dire : "Il faut le guider selon sa nature spécifique" (même si cette dernière est loin d'être commode à apprécier).

-> Le Ralbag d'ajouter : "Selon la mesure de compréhension qu'il possède".

On lui donnera des leçons de morale selon une certaine mesure qu'il peut "ingurgiter", et pas au-delà.

Un enfant doit être éduqué selon son âge, selon ses possibilités mentales et physiques, selon sa capacité de concentration, selon son caractère, selon ses tendances naturelles.

-> Le Gaon de Vilna de nous enseigner :
"Aider l'enfant, l'éduquer selon son caractère, selon ses tendances (al pi darko), c'est l'aider à dominer les forces qui sont en lui et l'aider à les mener vers un but positif.

Car l'essentiel de la venue de l'homme dans ce monde est de dominer son caractère, le tourner vers le bien ... c'est là le secret de l'existence humaine."

=> Un enfant est un dépôt que D. a envoyé dans notre foyer.
Évitons de l'étrangler/étouffer en ce projetant à sa place, lui imposant ce qu'on aurait voulu faire de notre vie.
Au contraire, mettons-nous à sa place, lui permettant de s'épanouir au mieux dans sa vie.

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-> Le rav David Pinto (voie à suivre n°337) écrit :
Le verset "Eduque l’enfant d’après sa voie" a la même valeur numérique que le verset "pour que ce soit bon pour toi et pour ta descendance à jamais" (Réé 12,28).