Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Si un enfant joue avec un bout de bois en disant que c’est un bateau, et qu’on le lui retire, c’est comme si on faisait couler à un adulte son embarcation.
Le déranger, c’est comme lui voler une partie de son monde."

[Rabbi Israël Salanter]

Il faut se mettre au niveau de l'enfant afin de lui permettre d'exprimer ses potentialités internes au mieux, selon sa nature.

+ Quel est l'objectif essentiel de l'éducation d'un enfant juif?

Le 'Hazon Ich de répondre : "Il faut encourager une relation d'extrême proximité entre l'enfant et le Créateur du monde."

"A propos de David, qui a laissé un fils comme lui, le mot "mourir" n'a pas été employé"

[guémara Baba Batra 115]

=> Si un homme laisse de bons enfants après lui, il n'est pas considéré comme mort.

Avoir des enfants : une leçon de compassion …

+ Avoir des enfants : une leçon de compassion ...

La 1ere mitsva qui apparaît dans la Torah est celle d'avoir des enfants, comme il est écrit : "D. les bénit en leur disant "Croissez et multipliez! Remplissez la terre ..." (Béréchit 1,28).

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 1) nous explique qu'ainsi, il y aura plus de personnes qui observeront la Torah, permettant la réalisation du but de la Création.

-> Au niveau individuel, le fait d'avoir des enfants va nous aider à améliorer notre caractère, permettant aussi d'atteindre le but de la Création.

Nourrir, prendre soin et élever des enfants, contribue à développer en nous de la compassion, de la miséricorde et de la sensibilité à autrui (cf.guémara Sanhédrin 36b - Rachi).

Rabbi Samson Raphaël Hirsch fait remarquer que le mot hébreu pour : "cruel" est : "a'hzar" (אַכְזָר), et peut se décomposer en : a'h (cependant - אך) et zar (étranger - זָר)

Une personne se permet d'agir de façon cruelle, principalement parce qu'elle ne s'identifie pas, parce qu'elle est étrangère à la souffrance d'autrui.
On en vient à être cruel, car on se dit : "ce n'est qu'un étranger" (a'hzar).

Un enfant va nous aider à développer de la compassion en dehors de nous-même, en jouant le rôle de pont entre nous et les autres.
Aux yeux des parents, l'enfant, pour lequel ils se soucient tellement, est comme une partie, une extension d'eux-même, bien qu'il se tient comme un être indépendant, comme un "autrui".

=> Cette ambivalence entre l'enfant : "c'est nous" (donc pas un étranger) et "c'est quelqu'un d'autre", va permettre aux parents de développer plein de belles qualités : compassion, miséricorde, patience, ... qu'ils vont pouvoir utiliser avec autrui par la suite.

==> En comblant égoïstement ce petit être de bonheur (car il est une partie de moi), j'en viens à développer, muscler en moi, une tendance à faire de même avec autrui.

<-------------->

Le Rav Dessler nous dit que le fait d'avoir un enfant est un moyen de suivre l'exemple de la nature plein d'altruisme que D. nous a témoigné lorsqu'Il nous a donné vie.
De la même façon, que D. a créé un monde dans un but de donner, de la même manière qu'il nourrit et prend soin du monde, ainsi, les parents créent un enfant, ils lui sont des donneurs, ils le nourrissent et en prennent soin.

Le Midrach Tan'houma (Pékoudé) de dire que la création d'un enfant est ainsi analogue à la création du monde par D.

<--->

-> Les enfants sont coûteux à élever, en plus du fait qu’ils causent souvent beaucoup de chagrin à leurs parents. Alors pourquoi tant de gens veulent-ils avoir des enfants?

Le Rav Dessler (Mikhtav mé-Eliyahou, volume 1, p. 36) explique les 2 motivations sur le désir d’avoir des enfants.
La 1ère est que nous sentons qu’ils seront une continuation de nous-mêmes, après avoir quitté le monde. La seconde est que nous avons un besoin inné d’avoir quelqu’un à qui prodiguer de l’amour et de la gentillesse.
C’est pourquoi les couples sans enfants en adoptent souvent et les élèvent comme les leurs. Certains auront même un chien ou un autre animal de compagnie à qui prodiguer de l’affection, comme s’ils étaient des enfants. C’est là une indication claire du pouvoir de donner, profondément ancré dans l’âme humaine.

Éduquer ou étrangler …

"L'éducation (des enfants), se dit en hébreu : le 'hinoukh (חינוך), et elle ne doit surtout pas être confondue avec le : 'hinouk (l'étranglement - חינוך)

De l'un à l'autre, il n'y a qu'un pas (qu'une mauvaise lecture de la chose)."
[les 2 mots s'écrivant de la même façon sans la ponctuation.]

[Rav Ména'hem Berros - 'Hinoukh ouMazalot]

Le roi Salomon nous donne le conseil suivant : "Habitue ton enfant selon son chemin" (al pi darko - Michlé 22,6)

-> Le Gaon de Vilna de dire : "Il faut le guider selon sa nature spécifique" (même si cette dernière est loin d'être commode à apprécier).

-> Le Ralbag d'ajouter : "Selon la mesure de compréhension qu'il possède".

On lui donnera des leçons de morale selon une certaine mesure qu'il peut "ingurgiter", et pas au-delà.

Un enfant doit être éduqué selon son âge, selon ses possibilités mentales et physiques, selon sa capacité de concentration, selon son caractère, selon ses tendances naturelles.

-> Le Gaon de Vilna de nous enseigner :
"Aider l'enfant, l'éduquer selon son caractère, selon ses tendances (al pi darko), c'est l'aider à dominer les forces qui sont en lui et l'aider à les mener vers un but positif.

Car l'essentiel de la venue de l'homme dans ce monde est de dominer son caractère, le tourner vers le bien ... c'est là le secret de l'existence humaine."

=> Un enfant est un dépôt que D. a envoyé dans notre foyer.
Évitons de l'étrangler/étouffer en ce projetant à sa place, lui imposant ce qu'on aurait voulu faire de notre vie.
Au contraire, mettons-nous à sa place, lui permettant de s'épanouir au mieux dans sa vie.

<---->

-> Le rav David Pinto (voie à suivre n°337) écrit :
Le verset "Eduque l’enfant d’après sa voie" a la même valeur numérique que le verset "pour que ce soit bon pour toi et pour ta descendance à jamais" (Réé 12,28).

"A la naissance d'un enfant, son père retombe en enfance"

[Yalkout Chimoni 846]

Pour comprendre un jeune enfant, il faut : "se mettre à sa place".
Ainsi, pour le convaincre de manger, il faut se pencher dans son univers, parler dans sa langue, agir comme lui-même agit, même si cela paraît stupide.
C'est seulement de cette façon que l'on comprendra l'enfant et que celui-ci comprendra l'adulte.

<----------------------------->

On raconte sur le 'Hazon Ich, qu'un jour son neveu Rav Chemaryahou Greineman, est venu chez lui pour corriger les épreuves de son ouvrage 'Hazon Ich.
Il était accompagné de son tout jeune fils et tandis qu'il se livrait à sa tâche, le 'Hazon Ich jouait avec l'enfant comme s'ils étaient du même âge, se dissimulant le visage derrière une veste puis la faisant réapparaître, et ainsi de suite.

+ Le rav Wolbe a dit :
"Il y a 2 choses que les parents doivent donner à leurs enfants : de l’amour et du temps."

Quand on lui demanda combien de temps ?
Il répondit : "Autant qu’ils en ont besoin."

"Plus on peine pour nos enfants, plus la satisfaction que l'on retirera d'eux sera grande"

[Rabbi 'Haïm Kanievsky]

+ Suppléments :
-> Le Roi Salomon nous a conseillé : "Éduque ton enfant selon son chemin propre"
(=> Acceptons la personnalité unique de notre enfant, et offrons lui un foyer chaleureux où il puisse la développer en toute sérénité)

-> "Quel est le principe fondamental sur lequel repose toute la réussite de l'éducation?
La réponse se trouve dans un seul mot : l'amour!"
[Rav Moché Kletskin]

(=> "L'amour et l'encouragement représentent la nourriture psychique de l'enfant, et les soins qui lui sont accordés en sont les vitamines" - Sarah Hassan)

-> Le rav Moché haLévy Soloveïtchik commenta l'expression populaire disant : "Petits enfants, petits problèmes ; grands enfants, grands problèmes" ainsi :
"Si lorsque les enfants sont petits, on ne se soucie pas tellement de leur éducation et on ne s'investit pas outre mesure, lorsqu'ils grandiront, ils nous causeront alors de grands soucis ...
Mais si on s'inquiète de leur éducation lorsqu'ils sont encore petits et que l'on investit toutes nos forces pour leur faire suivre le droit chemin, ils ne nous causeront alors que de petits soucis."

"Tout ce que j’ai en moi, c’est grâce aux larmes que ma mère a versé"

[Rav Wolbe – Zri’a Oubinyan Ba’hinou’h]

On demanda au Rav de Brisk comment avait-il si bien réussi dans l’éducation de ses enfants.
Il répondit : "Je n’ai pas de secret. J’ai inondé mon Siddour de larmes pour eux. "

[Conscient que tout dépend de D., on Lui ouvre sans limite notre cœur au point d’en arriver à pleurer …]

+ Suppléments :

-> Le Rav Wolbe a écrit que la prière pour la réussite de nos enfants et de leur éducation est tellement importante qu'il est à croire qu'elle est le principe le plus important de toute l'éducation.

Il raconta un jour que lorsqu'il était enfant, il remarquait que sa mère pouvait prier pour lui jusqu'à 10 fois par jour!

-> Le Rav Chakh a affirmé aussi que c'est grâce aux prières de sa mère qu'il mérita tout ce qu'il possédait.

Le rav rapporte une lettre que sa mère écrivit à sa fille dans laquelle elle exprimait son étonnement : "Je ne bois pourtant pas autant d'eau que ça, pour verser autant de larmes!"

-> Le Rabbi 'Haïm Kanievsky a dit à un père: "Sache qu'en ce qui concerne l'éducation des enfants, le seul et unique recours est la prière."

Le père interrogea étonné le Rabbi : "Pourtant, nos Sages n'affirment-ils pas que la prière résout seulement la moitié de nos problèmes? Qu'en est-il de la 2e moitié?"

Le Rabbi 'Haïm Kanievsky de répondre : "la moitié, c'est déjà beaucoup de nos jours! ..."

Les enfants … miséricorde obligée …

+ Les enfants ... miséricorde obligée ...

Le Gaon de Vilna enseigne :
"La souffrance d'éduquer les enfants permet de se sauver des affres du Guéhinam.
Pour quelle raison?

Tout d'abord parce que, comme le disent nos Maîtres, le "guidoul banim" (=faire grandir les enfants) est une grande souffrance en soi, tant les difficultés sont nombreuses et variées.
Ensuite, parce que cela demande beaucoup de patience et exige beaucoup de miséricorde.

Tout cela entraîne, mesure pour mesure, que la miséricorde de D. se réveille et s'épanche sur nous."

Source (b"h) : issu d'un dvar torah du Rav Menahem Berros