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Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Juger favorablement autrui (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "C'est avec justice (בצדק - bétsédek) que tu jugeras ton prochain" (Kédochim 19,15) = jugez chaque personne favorablement.
[Shavouot 30a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Notre guémara nous dit d'accorder aux gens le bénéfice du doute et de juger leurs actions favorablement, même s'il faut trouver une excuse très farfelue pour justifier leur comportement.

Ceci est suggéré par le mot בצדק (bétsédek - avec droiture). Ce mot peut être divisé en בצד ק (bétsad kouf - du côté de kouf).
De chaque côté de la lettre kouf (ק) dans le alef beit (l'alphabet hébreu) se trouvent le צ et le ר, qui se combinent pour former צר (tsar - étroit) = même si votre explication est étirée comme quelque chose que l'on tire à travers un endroit étroit, jugez chaque personne favorablement.

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Nos Sages nous enseigne :
- "azan 'havéro lékaf zé'hout" = celui qui juge son ami favorablement [littéralement : à la paume du mérite - kaf zé'hout - כַף זְכוּת] ;
- "danin oto liz'hout" = il sera jugé favorablement [littéralement : au mérite - לִזְכוּת].
[guémara Shabbath 127b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) explique :
Notre guémara dit : "Celui qui juge son ami à la paume du mérite" (כַף זְכוּת) = même s'il n'accorde à son ami qu'un petit mérite, alors il "est jugé méritant" = il sera jugé favorablement comme pleinement méritant par le ciel et par ses semblables.

Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat

+ Juger favorablement autrui = avoir Hachem pour avocat :

-> Rabbi Yo'hanan (guémara Sanhédrin 44 b) dit : "On demandera toujours grâce, pour être encouragés et pour que nous n'ayons pas d'ennuis venus d'en-Haut."
Rachi explique : "Qu'il soit assisté par les anges de service pour demander grâce, et qu'il n'y ait pas d'accusateur en-Haut."

-> Rabbi Yaacov Galinski (Lehaguid) écrit à ce sujet :
"Il est arrivé que les anges de service soient les accusateurs, et que D. défende la cause de quelqu'un pour le sauver (Rachi sur la guémara Roch Hachana 16 b dans le midrach), et il est même arrivé que des anges ferment les portes des Cieux, pour empêcher la prière de monter, et que D. fasse tout Son possible dans les Cieux pour la recevoir (guémara Sanhédrin 103a)".

-> La guémara (Shabbath 127b) écrit : "De même que tu m'as jugé favorablement, D. te jugera favorablement."

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) enseigne :
Le 'Hafets Haïm (Chmirat Halachon) sur cette guémara commente : "qu'il faut juger son prochain favorablement, même quand la justification est très hypothétique".
Si l'on se conduit ainsi, D. nous jugera favorablement.

On peut se demander comment il est possible de comparer un homme qui juge favorablement à D.
En effet, nous ne pouvons pas deviner ce qui se cache dans le cœur de notre prochain, c'est ce qui rend nécessaire ce principe d'à priori positif, mais D. sait ce qu'il y a dans notre cœur et dans nos reins. Il connaît la vérité ! Si nos intentions sont bonnes, le mérite ne sera pas retiré, et si elles sont mauvaises, comment les considérer en contredisant la vérité?
Le Hafets Haïm explique que l'homme est jaugé en fonction de la majorité de ses actes. Si la plupart sont des mitsvot, il est considéré comme juste, et dans le cas contraire, comme mauvais.

Or nous savons que si D. se conduisait avec nous selon l'attribut de justice, il ne resterait presque rien de nos mérites, car la plupart ont été acquis de façon imparfaite. Quant à ceux qui sont entiers, il se peut qu'ils n'aient pas été acquis dans l'amour, la crainte et la joie, qui conviennent à l'accomplissement de chaque mitsva.
C'est pourquoi c'est seulement si D. se conduit avec nous selon l'attribut de bonté et qu'Il cherche nos mérites, qu'il nous en restera. De même, nos fautes seront moins nombreuses, car D. trouvera toutes sortes d'excuses à nos fautes, qui n'étaient peut-être pas intentionnelles.

=> Qu'est-ce qui influencera le comportement divin à notre égard?
C'est le comportement que l'on adopte nous-mêmes à l'égard des autres. Si l'on a l'habitude de juger les autres favorablement, on est jugé favorablement ; mais si l'on a l'habitude de critiquer et de blâmer, les anges de service diront du mal de nous.

C'est aussi ce que dit le Baal Chem Tov au sujet de la michna : "Juge tout homme favorablement " (Pirké Avot 1,6) = l'homme est considéré comme un juge, car il se juge lui-même en fonction du regard qu'il porte sur l'autre.
Le principe de "mesure pour mesure" n'a pas été annulé après la création, tandis que tous les autres attributs l'ont été (midrach Beréchit rabba 9,11), de sorte que même le principe selon lequel D. "voile Sa face", où Il voit sans qu'on puisse Le distinguer, peut être appréhendé comme un dérivé de "mesure pour mesure".

Nos Sages nous ont ainsi enseigné que le comportement de D. envers nous est influencé par notre comportement envers notre prochain : "c'est avec la mesure que l'homme prend pour mesurer, qu'on le mesure" (guémara Sota 8b), ou encore : "Tout homme qui a pitié des créatures, recevra la pitié du Ciel" (guémara Shabbat 151b).
De même, D. promet (Réchit 'Hokhma - chaar anava) que "tant qu'Israël se conduit devant Lui en accord avec les 13 Attributs de miséricorde, Il leur pardonne". 'Devant Lui' signifie comme Lui, c'est-à-dire "de même qu'Il est miséricordieux, sois miséricordieux".

=> C'est donc ce comportement qui nous sauvera le jour du Jugement : si l'on se fait les accusateurs de notre prochain, D. lui aussi se fera accusateur.
Si l'on juge tous les hommes favorablement, quitte à construire des hypothèses très fragiles, nous sauverons notre personne et notre âme.

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-> "Juge chaque homme favorablement" (évé dan ét kol haadam lékaf zékhout - הֱוֵי דָן אֶת כָּל הָאָדָם לְכַף זְכוּת - Pirké Avot 1,6), dont les initiales forment les mots : HaDA KéHaLaZ, qui signifient : "ceci comme cela".
Ce comportement, que tu as observé chez Untel, correspond à cela; autrement dit, il est conforme à son caractère et à ses qualités. De même que, lorsqu'on rencontre une personne ayant un handicap mental, on n'est pas étonné par ses comportements absurdes, ainsi, lorsqu'on voit son prochain dire ou faire des choses incohérentes, il convient d'imaginer qu'il a un handicap dans son entendement vis-à-vis de ce point, et ne pas se précipiter à le juger sévèrement.

-> Pourquoi est-il écrit qu'il faut juger "tout homme" favorablement, et pas simplement "les hommes"?
Rabbi Yé'hezkel de Kozmir explique : c'est que lorsqu'on considère l'autre superficiellement, on repère rapidement ses défauts, personne n'étant exempt de défaillances. Or la michna nous invite à envisager "tout homme", que l'on peut lire "tout l'homme", et donc à voir aussi ses bons côtés, ce qui change totalement la perspective. L'autre n'aura plus l'air si mauvais, et l'on pourra prendre en compte ses qualités au regard de ses défauts.

-> Le Pné Ména'hem commente la michna : "Juge ton prochain favorablement", de façon littérale : le plateau/la cuillère du mérite (kaf zé'hout).
Quelle est cette cuillère (kaf) du mérite (zé'hout)?
Il l'explique par la métaphore suivante : dans une marmite de Tchoulent, on se sert avec une grande cuillère (kaf). Et que fait-on avec? On cherche [par exemple] un bon morceau de viande, on remue le fond de la marmite et on cherche.
"Juge ton prochain avec la cuiller du mérite", c'est-à-dire cherche en lui, avec ta cuillère, quelque morceau de mérite. Et si tu cherches, tu trouveras à coup sûr.

"Kaf", c'est aussi un chausse-pied. Lorsqu'on achète une paire de chaussures neuves, et qu'on a des difficultés pour y introduire le pied, on utilise un chausse-pied. Qu'a fait le chausse-pied? A-t-il raccourci le pied? Agrandi la chaussure?
Ni l'un ni l'autre. Il a simplement aidé à faciliter l'entrée du pied à l'intérieur de la chaussure.
Il en est de même pour le Kaf Zé'hout, le chausse-pied du mérite si tu pousses bien, cela rentrera, si tu fais l'effort de trouver un quelconque mérite, tu le trouveras.

Avoir un regard bienveillant sur autrui

+++ L'importance d'avoir un regard bienveillant sur autrui :

"Comment donc supporterai-je seul votre labeur, et votre fardeau et vos disputes" (Dévarim 1,12)

-> Le Imré Noam rapporte ce verset en expliquant que Moché annonça aux Bné Israël : "Tout ce qui concerne la destruction (future) du Temple et la délivrance, j’en supporterai tout seul le joug, et il ne vous incombe que de réparer les disputes, la discorde et la haine gratuite qui règne parmi vous".
C’est ce qui est suggéré par les mots : "votre labeur et votre fardeau et vos disputes" = "votre labeur et votre fardeau consistent à réparer vos disputes, alors viendra le libérateur!"

-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté haRim - Ben Hamétsarim) :
"Il faut s’efforcer durant cette période (entre le 17 tamouz et le 9 Av) de se débarrasser de la haine gratuite, ce qui signifie du regard malveillant que l’on porte sur les autres. Et même lorsque quelqu’un n’a pas un oeil bienveillant sur son prochain, cela aussi s’appelle la haine gratuite.
Tant que le Temple n’a pas été reconstruit de notre vivant, c’est comme s’il avait été détruit de notre vivant (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1), et c’est grâce à un regard bienveillant sur chaque juif qu’il sera reconstruit".

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-> Le Maharal de Prague (Nétiv Guémiloute 'Hassadim, 3) rapporte l’enseignement de la guémara (Baba Metsia 30b) : "Rabbi Yo’hanan dit : Jérusalem ne fut détruite que parce qu’on jugea les litiges selon la stricte justice sans accepter de renoncer à son droit".

Et il l’explique de la manière suivante :
"Bien qu’ils transgressaient d’autres fautes, la destruction ne serait cependant pas arrivée, et Hachem les aurait punis d’une autre manière. Mais puisqu’ils désiraient juger uniquement selon la stricte justice, ce fut donc la stricte justice Divine qui s’exerça, afin de les détruire.
Parce que s’ils s’étaient comportés avec indulgence, Hachem Lui aussi aurait été bienveillant à leur égard ...
Dès lors, s’ils avaient renoncé à revendiquer leur droit strict, le verset témoigne : "J’ai dit ‘la bonté construira le monde’" (Téhilim 89,3).
On peut d’ailleurs apprendre de là que s’éloigner de la bonté, c’est détruire le monde."

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-> Le Tana De Bé Eliyahou (Rabba 28) enseigne :
"Hachem dit à Israël ... : "Mes enfants bien aimés ..., que vous demandai-je si ce ne de vous aimer les uns les autres et de vous respecter les uns les autres".

Juge chaque personne favorablement

"Juge chaque personne favorablement" (évé dan ét kol aadam lékaf zé'hout - Pirké Avot 1,6)

-> Le Tiféret Shlomo demande : qu'est-ce que nos Sages essaient d'induire en nous faisant juger autrui favorablement? Qu'est-ce que notre jugement favorable peut-il ajouter ou bien retirer?
La vérité étant clairement ouverte et révélée devant Hachem, alors qu'importe notre avis sur autrui?

-> Le Tiféret Shlomo répond :
Nos Sages démontrent ainsi le pouvoir de la parole d'un juif dans ce monde.
Un juif a la capacité d'éveiller les forces spirituelles d'en-Haut pour qu'elles agissent comme lui.
En ce sens, lorsqu'un juif en-bas va prendre la défense d'autrui et va le juger favorablement, alors par cela il va éveiller un ange avocat qui va plaider au Ciel pour son prochain, et il va trouver faveur et expier pour lui.

L'opposé est également vrai.
Si un juif parle négativement contre son prochain, lui lançant une pique [verbale], alors la même chose se déroule au Ciel.

Nous devons réaliser que nos mots et nos paroles ont un impact en-Haut.
Le Zohar enseigne que le mouvement des lèvres d'une personne est également considéré comme une action.

[à notre niveau, on se dit : "ça va ce n'est rien, ce n'est que bouger des lèvres, remuer du vent", mais en réalité par cela nous créons des anges défenseurs ou bien accusateurs envers cette personne au Ciel.]

-> Le Tiféret Shlomo ajoute :
Bien qu'une personne peut avoir fautée en secret, et qu'elle est coupable puisque Hachem a vu ses actions, néanmoins l'attribut de jugement est très lent à se mettre en application. [D. laissant le plus de temps possible pour que la personne fasse téchouva]
Cependant, si quelqu'un en bas va se dépêcher de révéler ce sujet [une mauvaise attitude], alors l'Accusateur céleste va également se dépêcher de commencer à juger l'affaire contre lui.
[ainsi juger autrui défavorablement, c'est faire qu'au Ciel on juge immédiatement avec rigueur autrui sur cette faute, c'est empêcher que notre prochain ne bénéficie de la miséricorde, de la longanimité d'Hachem.]

L'inverse est également vrai.
La guémara ('Haguiga 15b) rapporte le récit de la rencontre entre Rabba bar Sheila et Eliyahou haNavi.
Eliyahou a dit à Rabba qu'en ce moment, Hachem Lui-même était en train d'enseigner la Torah de nos Sages (rabbanan) à l'exception de celle de Rabbi Méïr, car Rabbi Méïr avait étudié en ayant comme maître A'her (l'apostat rav Elicha ben Abouya, connu ensuite sous A'her - l'autre).
Rabba bar Sheila lui a répondu : "Il a trouvé un grenade, en a mangé ses fruits, et il a jeté l'écorce".
Rabba bar Sheila était en train de juger favorablement, de prendre la défense de Rabbi Méïr, affirmant que bien qu'il a étudié sous la direction de l'apostat A'her, il a pris uniquement ses fruits, c'est-à-dire ses enseignements qui étaient authentiques en Torah, jetant l'écorce, tout ce qui contenait le moindre élément d'apostasie.
Eliyahou haNavi a répondu à Rabba bar Sheila que maintenant Hachem était en train de dire : "Mon fils [rabbi] Méïr a dit que ..."

Ainsi, tant que Rabba bar Sheila n'est pas venu prendre la défense, parler positivement sur Rabbi Méïr, Hachem n'enseignait rien au nom de Rabbi Méïr, bien que sa droiture était très certainement connue et révélée au préalable devant Hachem.
Cependant, Rabbi Méïr avait besoin que quelqu'un prenne sa défense en bas (le jugeant positivement, rapportant ses mérites), pour que cela éveille en haut son mérite, et qu'Hachem en vienne à étudier ses enseignements avec nos autres Sages.

[on voit de là qu'en parlant positivement d'autrui, on peut provoquer qu'on va juger à nouveau cette personne, et que les anges défenseurs qu'on aura créé vont pouvoir gagner ce nouveau jugement pour qu'autrui obtienne un maximum de bonnes choses.]

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-> Le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,6) explique que la façon dont nous jugeons notre prochain, va directement impacter la façon dont il va être jugé.
"Juge ton prochain favorablement" : en réalité, c'est toi qui va impacter son verdict par ton jugement à son égard!

-> La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem Tov écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".

-> Le rabbi Bounim de Pshis'ha nous dit de ne jamais mentionner la faute d'un juif, mais de toujours essayer d'exonérer le peuple juif et de rappeler ses bonnes actions devant D., car tous sont saints et purs, et tous [au fond d'eux-mêmes] veulent accomplir la volonté de leur Maître avec une crainte révérencielle.

-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

[plus on a l'habitude de toujours regarder favorablement les choses, moins on sera enclin à tomber dans la tristesse, que veut nous imposer le yétser ara, car on trouvera toujours des éléments positifs, et grâce à cela on remontera plus rapidement vers les sommets spirituels.]

-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."
[midrach haGadol - chémot 1,8]

-> "Juge chaque personne favorablement" :
Rabbi Shlomo de Karlin disait que si l'on doit juger tout être humain favorablement, alors à plus forte raison on doit toujours juger Hachem favorablement, sachant que tout ce qu'Il fait n'est que pour le bien.

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-> "Juge tout homme favorablement" (Pirké Avot 1,6)

-> Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observera de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!

Selon le Baal Chem Tov, en jugeant son prochain favorablement, elle est en train de se juger elle-même!
Ainsi, lorsque j'émets un avis sur une autre personne, c'est sur moi-même que j'émets cet avis.
Ainsi, quel intérêt ai-je à me "flinguer"?

-> Le rav Yaakov Galinsky disait que si D. regarde avec rigueur nos bonnes actions : Est-ce que toutes les halakhot sont respectées en détail? Est-ce que la kavana est adéquate? Est-ce qu'il y avait suffisamment de joie et d'entrain? ...
Ainsi, si D. exige la perfection totale, combien aurions-nous encore de mérites pour nous défendre?
Nous serions même sûrement appelés racha ...
A l'inverse, si durant notre vie nous avons jugés autrui favorablement, alors D. en fera de même : atténuant l'impact des avérot, et au contraire, agrandissant le mérite de nos mitsvot.

Ainsi, juger autrui favorablement, agir avec son prochain de façon miséricordieuse, ... n'est pas un luxe dont nous pouvons nous passer!!
Aime ton prochain comme toi-même = l'autre est toi-même, dans le sens où ta façon d'agir à son égard, va déterminer la façon dont D. va se comporter avec toi.
=> Combien devons-nous avoir à cœur et être vigilant au bien-être, à notre amour de l'autre.

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-> Hillel dit : "ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" (Pirké Avot 2,4)

-> Le Baal Chem Tov dit que nous nous jugeons nous même par inadvertance.
Cela est comparable au prophète Nathan qui a dit au roi David une métaphore d'un pauvre qui n'avait qu'un mouton, et dont quelqu'un le lui a volé.
Lorsque le roi David a répondu que la personne qui a volé le seule mouton de ce pauvre est coupable de la peine de mort, le prophète a pointé son doigt vers le roi David et lui a révélé qu'il était l'homme de cette parabole (Shmouël II 12).

De la même façon, lorsque le Tribunal Céleste souhaite juger une personne au sujet d'une faute, on va lui montrer une parabole légèrement différente au sujet d'une autre personne.
Lorsque cette personne va alors se mettre en colère au sujet du mauvais comportement d'autrui, la jugeant défavorablement d'avoir agit de telle et telle façon, alors le même jugement qu'elle a avec son prochain va s'appliquer sur elle, parce qu'en jugeant l'autre en réalité elle se jugeait elle-même.
[plus on va être pointilleux, rigoureux avec autrui, plus Hachem va agir de même avec nous.
On a l'impression d'avoir gagné à écraser autrui (il est nul, donc moi je suis bien), mais en réalité on perd énormément puisqu'on nous jugera durement en-Haut.]

"Ne juge pas ton prochain avant d’avoir été à sa place" = nous avons sûrement agit un jour d'une façon similaire à notre prochain. La réalité c'est que du Ciel on nous montre les actions de notre prochain et on nous pousse à émettre un avis à ce sujet, puisque la manière dont nous la jugerons va déterminer la manière dont nous serons personnellement jugés.
C'est pourquoi, lorsque l'on émet un jugement sur autrui on doit s'imaginer à sa place en train de faire ce mauvais comportement.
C'est pourquoi également on doit toujours s'habituer à juger autrui favorablement et utiliser notre imagination pour lui trouver des mérites, car alors au Ciel on nous jugera toujours favorablement et on nous trouvera des mérites à nos erreurs.
[rapporté par le Pri 'Haïm de Zlotchov]

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-> La Guémara (Sanhédrin 98a) affirme que le machia’h ne viendra que dans une génération entièrement vertueuse (dor chékoulo zakaï) ou entièrement déméritante, coupable (dor chékoulo 'hayav).
Compte tenu de notre très bas niveau, on peut comprendre cette seconde éventualité d'avoir une génération entièrement coupable, mais comment envisager la 1ère hypothèse d’une génération complètement méritante?

Le Baal Chem Tov (Kédochim 2) dévoile que l’on n’est jugé seulement après avoir été dans la situation sur laquelle on a soi-même émis un avis.
Par exemple: on assiste à un vol dans un magasin. En le jugeant, on se juge soi-même pour un vol antérieur dont nous étions l’auteur. Et si l’on n’a jamais volé au cours de notre existence, cela peut alors se rapporter à un vol dans une vie antérieure, un גלגול (guilgoul = une réincarnation ).
Juger autrui, par effet de miroir, c’est en réalité toujours se juger soi-même.

["Ne juge pas autrui avant d’avoir été à sa place".
Nous pouvons expliquer le double terme דין וחשבון (din vé'Hechbon), jugement et compte, où le mot compte חשבון ('hechbon) devrait être cite en 1er puisqu’il précède a priori le jugement (Pirké Avot 3,1).
D’après ce que l’on a expliqué, on le comprend bien: d’abord on juge (דין) les autres et seulement après nous rendons des comptes חשבון quand nous arrivons au Ciel. (en jugeant autrui je me juge moi-même, et donc je rendrais des comptes après ma mort sur ce jugement que j'ai pu émettre)]

=> Nous pouvons désormais comprendre la possibilité pour le Machia’h de venir dans une génération entièrement méritante. Si nous jugeons les autres favorablement, alors nous jouirons par là-même nous aussi d’un jugement similaire.
[d'après le rav Yéhochoua Alt]

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

-> "assé lékha rav" (Pirké Avot 1,16)

-> Le Toldot Yaakov Yossef explique : "fais toi une multitude de personnes" (c'est un autre sens du mot "rav").
Par exemple, il est écrit : "Hachem ne méprise pas la prière de la multitude" (guémara Béra'hot 8a).
Par le fait de s'attacher à d'autres pour prier, on devient membre d'un groupe (d'un minyan), et cela va entraîner que chaque personne individuellement va être jugée favorablement.

On peut citer pour illustrer cela, le Pélé Yoets qui écrit à ce sujet : "Quelqu'un qui prie avec le public (minyan), il lui est promis que sa prière est agréé et acceptée telle quelle, et on ne la regarde pas de trop près.
Et même si c'est une personne mauvaise et méprisable, le D. puissant ne la méprisera pas, et toutes les mitsvot qui accompagnent une prière publique lui seront également comptées favorablement.
Ce n'est pas le cas lorsqu'on prie seul. On perd beaucoup de bonnes choses, et la prières n'est pas acceptée du Très-Haut, à moins que la personne et la prière soient toutes les 2 parfaites.
Celui qui aime prier seul, à moins qu'il n'y soit absolument obligé, se fait du mal, et marche dans l'obscurité sans éclat.
La prière de la communauté (minyan) a toujours une importance, et elle n'a rien de commun avec celle de nombreuses personnes qui prient seules."

-> Le Toldot Yaakov Yossef dit que si l'on est en déplacement et qu'on est contraint de prier tout seul, alors il est bien dans notre tête de penser s'inclure avec tous les autres juifs qui sont en déplacement et ceux qui prient seuls.

-> L'idée à retenir est que dès qu'on s'inclut dans la communauté juive (ex: par notre présence, notre charité, le fait qu'on prie par le "nous") alors Hachem nous juge très favorablement, et nous recevons des flux de bénédictions au-delà ce que nous pourrions prétende sinon (tout seul dans notre coin).

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-> "La voie de D. est de toujours se concentrer sur le bien que font les gens. Bien qu'il y ait aussi du "pas bon" mélangé à cela, Il n'y prête aucune attention, comme il est écrit : "Il n'aperçoit point d'iniquité en Yaakov" (Balak 23,21).
Certainement, il est donc interdit à une personne de porter une regard négatif sur son prochain, de trouver spécifiquement ce qui n'est pas bon et de rechercher les lacunes dans les dévotions religieuses d'autrui.
Au contraire, on est obligé de se concentrer uniquement sur le bien."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan II,17]

[il est également important de savoir se concentrer sur le bien qui est en nous, afin que ce soit une force pour l'exprimer dans la réalité le plus possible.]

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-> "Malheur à la victime qui crie, plus qu'à celui qui lui a fait du tort" (guémara Baba Kama 93a)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La victime invoque D. pour qu'il punisse celui qui lui a fait du tort, et le ciel traite la victime plus sévèrement! Pourquoi?

Supposons que Réouven demande à D. de juger Shimon pour avoir commis une injustice à son égard. Shimon ne sera pas puni tant que le tribunal céleste ne l'aura pas jugé.
Mais Réouven lui-même a probablement fait du tort à d'autres personnes à un moment ou à un autre de sa vie, et pour lui, on peut se passer des procédures judiciaires [au Ciel]. Il l'a admis lui-même : "Les péchés méritent une punition sévère!"

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement (selon rabbi Na'hman de Breslev) :

-> L'homme doit toujours s'efforcer de rechercher tout mérite et toute bonne chose qu'il est possible de trouver au sein d'Israël, et juger chaque personne favorablement, y compris ceux qui s'opposent à lui et le méprisent, et il sera alors toujours sauvé de la querelle ; et grâce à cela, il élabore une précieuse couronne pour Hachem, sertie de nombreuses pierres précieuses.
[Likouté Moharan - Torah 6]

-> On doit juger tout homme favorablement ; et même si on a l'impression que l'autre est un parfait racha, on doit rechercher et trouver en lui un peu de bien, vis-à-vis duquel il n'est pas considéré comme racha ; et grâce au fait qu'on le juge favorablement, on l'élève vraiment sur le plateau du mérite, et on pourra le faire revenir au repentir grâce à son attitude.
[Likouté Moharan - Torah 282]

-> On doit juger favorablement tout homme, y compris ceux qui s'opposent à soi, on doit rechercher et leur trouver du mérite dans le fait qu'ils s'opposent à soi ; et grâce à cela, l'homme pourra annuler totalement les controverses, ou bien il assistera à la chute de ses contradicteurs.
[Likouté Moharan - Torah 136]

"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

-> Nos Sages ont dit : "Juge ton prochain favorablement" (Chevouot 30b).

Rabbi Yéhochoua Leib Diskin enseigne :
Apparemment, comment pouvons-nous nous mentir intérieurement en jugeant les gens favorablement dans tous les cas, même si nos yeux voient qu’ils ont fait le contraire? Quel est donc le sens de cette mitsva?

C’est que les Sages ont dit (au début de la guémara Taanit) : "Celui qui est insolent finit par tomber dans la faute" = Cela signifie que la honte sert de frein et d’obstacle à la faute. Une fois qu’on a franchi les barrières de la pudeur et de la honte, il n’y a plus rien qui nous empêche de transgresser, ainsi qu’il est dit : "C’est un bon signe pour l’homme d’être réservé, il ne fautera pas rapidement".
Il en va de même de l’influence sur les autres. Le premier qui faute brise totalement la barrière de la honte.
Celui qui vient ensuite n’a déjà plus besoin de beaucoup d’insolence comme lui pour fauter, et le troisième encore moins, une fois que la barrière a été brisée devant eux.

C’est la raison de la gravité de la faute de la profanation du Nom de Hachem. Celui qui faute en public affaiblit l’intensité de la crainte et de la honte qui ont été gravées en l’homme en ce qui concerne les fautes, et il pousse donc les autres à les commettre.
=> A présent, on comprend que le conseil que nous ont donné les Sages de juger favorablement a nous-mêmes pour but, afin qu’il n’y ait pas dans notre cœur de possibilité de briser la barrière de la honte. En effet, une fois que nous serons certains que tout le monde est tsadik, comment oserions-nous nous lever les premiers pour fauter?
Alors que si l’homme essaie de trouver des reproches à faire à chacun, alors quand viendra un moment de faiblesse, il risque davantage de trébucher.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

Ne pas parler défavorablement d’un juif

+ Ne pas parler défavorablement d'un juif :

"N'associe pas ta main avec le racha pour être un témoin à l'iniquité (éd 'hamas)" (Michpatim 23,1)

-> Vous ne devez jamais dire du mal d'un juif, à D. ne plaise, car vous devrez alors servir de "témoin à l'iniquité ".
Lorsque le mauvais penchant accuse quelqu'un, il nous appelle à témoigner de ses paroles.
Si nous devons parler de manière désobligeante d'un mauvais trait de caractère ou d'une mauvaise personne, nous devons indiquer clairement que nous ne faisons pas référence à une personne en particulier, mais uniquement au mauvais trait de caractère lui-même.
[Richpé Aich - Michpatim 44 - (au nom du Baal Chem Tov)]

-> Rabbi Moché de Peshavorsk explique que lorsque le mauvais penchant s'élève pour accuser un juif, ses paroles ne sont pas écoutées, car il n'est qu'une seule voix, et la Torah dit : "par deux témoins ... l'affaire sera établie" (Deutéronome 19:15).
Il attend donc qu'un autre individu parle lui aussi en mal de cette personne. Ensuite, il se joint à lui pour témoigner et accuser.
[Hakdamot Likouté Torah v'Shas]

"[La mitsva d'aimer son prochain comme soi-même] comprend de nombreux aspects.

La règle générale est qu'un homme doit traiter son ami comme lui-même voudrait être traité : il doit veiller à son argent, éviter de lui causer du tort, parler favorablement de lui, protéger son honneur et ne pas chercher à se faire bien voir à ses dépens."

[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 243]

De la même façon que l'on accepte que les gens ne nous ressemblent pas, acceptons qu'ils ne pensent pas comme nous. 
[rav Mena'hem Mendel de Kotsk ]

On doit chercher des justifications tirées par les cheveux pour les actes d'autrui, comme on le fait pour les nôtres ; si on n'y arrive pas, c'est qu'on n'aime pas son prochain comme soi-même.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - 5e volume, p.431 ]