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10 mesures de beauté sont descendues sur le monde : 9 mesures sur Jérusalem et une mesure sur le reste du monde.

[guémara Kidouchin 49b]

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=> De quelle beauté, attribuée essentiellement à Jérusalem, s'agit-il?

-> Il s'agit de la beauté physique des habitants de Jérusalem.
C'est ainsi que dans la guémara (Baba Métsia 84a), rabbi Yo'hanan, qui était d'une beauté remarquable, a dit : "Je suis un survivant des splendeurs de Jérusalem".

Le verset : "Les enfants de Tsion, tant estimés, comparables à l'or fin" (Eikha 4,2).
La guémara (Guittin 58a) le commente ainsi : La beauté des enfants de Tsion (Jérusalem) était telle qu'elle faisait paraître terne le plus bel or fin.

Le Méam Loez (Eikha 4,2) rapporte que les non-juifs pensaient que les traits d'un nouveau-né dépendaient de l'objet que sa mère regardaient au moment de sa conception. Ainsi, avant que Jérusalem n'ait été vaincue, ils plaçaient de fines statuettes et de belles images dans leur chambre à coucher.
Après la chute de la ville sainte, ils enchaînaient un juif (les habitants de Jérusalem étant célèbres pour leur beauté!) au montant de leur lit et s'accouplaient en le regardant (guémara Guittin 58a).

-> Il s'agit de la beauté de la ville de Jérusalem.
En effet, selon la guémara (Soucca 51b), nos Sages enseignent : Qui n'a pas vu Jérusalem dans sa splendeur n'a jamais vu de sa vie une belle cité.

Cette beauté parfaite est confirmée dans le verset : "Est-ce là la ville qu'on appelait "beauté parfaite"" (Eikha 2,15), où l'expression : "kélilat yofi" (כְּלִילַת יֹפִי) a été traduite par "beauté parfaite", car elle comprend toutes les formes de beauté, du fait que le mot כְּלִילַת (kélilat) dérive du mot כלל (kollel - qui inclut).

On retrouve également cette expression dans le verset : "Depuis Tsion (Jérusalem), ce centre de beauté, Hachem rayonne" (Téhilim 50,2), où Tsion (surnom de Jérusalem) est désigné : "centre de beauté" (miklal yofi - מִכְלַל יֹפִי), car le mot מִכְלַל désigne un "centre" inclusif.

-> Pour le Maharal ('Hiddouché Aggadot), il s'agit de la beauté sur le plan spirituel de la ville de Jérusalem où règne l'éclat de la lumière Divine.
C'est le pays d'Israël, et spécialement Jérusalem, qui est dotée d'une grande sainteté, donc qui est digne de cette beauté "spirituelle".

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-> Selon le Ben Ich 'Haï, la répartition des 10 mesures ne s'est pas maintenue au cours des générations, et c'est pourquoi à notre époque, on ne constate pas toujours la beauté de la ville de Jérusalem.

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-> La guémara (Béra'hot 5a) nous raconte que Rabbi Eliezer était malade et que Rabbi Yo'hanan vint lui rendre visite. La pièce étant sombre, Rabbi Yo'hanan dévoila son bras, apportant ainsi de la lumière dans la pièce.
Rachi explique que la peau de Rabbi Yo'hanan brillait parce qu'il était beau.
Rabbi Yo'hanan vit que Reb Eliezer pleurait. Rabbi Yo'hanan lui demanda : Pourquoi pleures-tu? Si c'est parce que tu [penses que tu] n'as pas assez étudié la Torah, regarde nos Sages nous disent : "une personne qui fait peu est égale à celle qui fait beaucoup, tant que son intention est pour le ciel". Si c'est parce que vous n'êtes pas riche, tous les gens ne méritent pas les deux tables [richesse et Torah]. Et si c'est parce que tu n'as pas d'enfants, voici l'os de mon 10e enfant.
Selon le Rachbam : Rabbi Yo'hanan gardait un petit os de son dixième enfant pour montrer aux gens sa souffrance afin qu'ils ne se sentent pas si mal à propos de leur propre souffrance.
[Rachi dit qu'il a gardé l'os à cause de sa détresse]

Rabbi Eliézer lui a répondu : Je pleure à cause de ta beauté qui [un jour] sera décomposée dans la terre."
Rabbi Yo'hanan répondit : "C'est certainement une raison valable de pleurer", et ils pleurèrent ensemble.

Le Maharcha explique que la guémara (Baba Métsia 84a) affirme que la beauté de Rabbi Yo'hanan était le dernier vestige de la beauté qui existait à Jérusalem à l'époque glorieuse du Temple.
Lorsque Rabbi Yo'hanan serait décédé, ce dernier souvenir du Temple prendrait fin, c'est pourquoi Rabbi Yo'hanan a reconnu qu'il s'agissait là d'une raison de pleurer.

"Un juif se sent davantage serein et en sécurité lorsqu'il vit sur sa Terre (Israël)"

[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si’ha 90)]

"La guéoula dépend uniquement de l'amour que les juifs témoignent à la terre d'Israël.
Le plus ils la chérissent, le plus vite la guéoula arrivera."

[rabbi Yissa'har Shlomo Teichtal - Ein haBanim Sémé’ha]

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-> En vérité, Jérusalem sera reconstruite quand les enfants d’Israël en auront une nostalgie extrême, à tel point, qu’ils chériront ses pierres et sa poussière."
[Rabbi Yéhouda haLévi – le Kouzari 5,27]

"Tu seras une source de bénédiction" (Lé'h Lé'ha 12,2).

Le Kli Yakar commente : "C'est parce que tu t’attaches à ... [la terre d'Israël], la terre à partir de laquelle les bénédictions se répandent sur le monde, et qui est la source de toutes les bénédictions.
C'est pourquoi, en s'attachant à l'endroit qui est la source de toutes les bénédictions, alors toi aussi tu pourras être la source de toutes les bénédictions".

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-> "Quiconque vit en terre d’Israël est semblable à quelqu'un qui a un D., et quiconque vit ailleurs est semblable à quelqu'un qui n’a pas de D."
[guémara Kétoubot 110b]

Le Kli Yakar (Chémot 6,6-8) explique que l'éloignement/distanciation de la Présence Divine [avec les juifs] est lié à leur séparation avec la terre [d'Israël], puisqu'ils sont interdépendants (Hachem et la terre d'Israël) ...
C'est pourquoi lorsque la séparation s'inverse [que les juifs s'attachent à Israël alors] ils méritent que la Présence Divine s'attache à eux.

[plus nous sommes proches de Hachem, plus nous méritons des bénédictions.
Ainsi, plus nous sommes proches de la terre d'Israël, plus nous sommes automatiquement proches de Hachem, et nous méritons des bénédictions.]

"La Torah et la terre d'Israël sont entrelacées, liées de façon inséparable, et tout celui qui délaisse la terre d'Israël délaisse la Torah."

[rabbi Yaakov Emden (le Yaavets) - Siddour beit Yaakov]

"Tu feras ce qui est droit et bon aux yeux de Hachem, afin qu'il te soit fait du bien.
Tu viendras et prendras possession du bon pays à propos duquel Hachem a juré à tes pères." (Vaét'hanan 6,18)

-> Le Malbim commente : "Ceci est l'intention principale et le désir de Hachem."

[nous voyons d'ici à quel point D. souhaite que nous fassions notre alyah!]

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-> Hachem dit : "Si seulement Mes enfants étaient avec Moi en terre d'Israël, et ce même s'ils y fautent"
[midrach Eikha rabba 3,7]

Le fait de résider en Israël est un bouclier contre le fait de fauter ...
Plus que cela, celui qui a fauté et qui vient vivre en Israël est considéré comme s'il n'avait jamais rien transgressé, comme s'il était un nouveau né qui est totalement vide de faute.

[rabbi 'Haïm Palaggi - Artsot ha'Haïm]

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-> Tout celui qui habite en Israël, la terre, elle-même, expie [ses fautes] pour lui.
[Sifri - Haazinou chap.333]

-> Tout celui qui réside en Israël aura ses fautes pardonnées.
[Rambam - Méla'him 5,11
- kol hacho'hen béErets Israël avonotav mé'houlin ]

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-> Lorsque Yaakov a rencontré son frère Essav, il était apeuré car ce dernier avait le mérite d'honoré ses parents, mais également d'avoir vécu en Israël.

Le midrach (Béréchit rabba 76,2) enseigne que les peurs de Yaakov étaient fondées sur les mérites que son frère a pu obtenir en vivant en terre d'Israël, alors que lui a vécu en galout.
[Yaakov était un tsadik énorme et Essav était inversement un racha, coupable des pires crimes contre l'homme et Hachem. Cependant, Yaakov avait peur que ses mérites ne fassent pas le poids fassent aux mérites phénoménaux de vivre en Israël.
=> Combien nous devons apprendre de cela!
(si c'est valable pour Essav, alors à plus forte raison pour nous aussi : en habitant en Israël automatiquement nous sommes lavés de nos fautes, et nous obtenons de sublimes mérites!)]

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-> " Tout celui qui vit en terre d'Israël est considéré comme un tsadik, même s'il n'en donne pas l'image. Car s'il n'était pas un tsadik le pays le vomirait, ainsi qu'il est dit : "Et le pays vomit ses habitants" (A'haré Mot 18,25)
Puisque le pays ne le vomit pas, il doit être considéré comme tsadik, même s'il est présumé mauvais."
[rav Avraham Azoulay (le grand-père du 'Hida) - 'Hessed léAvraham (Maayan 3 Nahar 12)]

-> Le Na'halat léIsraël (chap.12) ajoute :
"Ainsi, il est clair que nous n'apprécions pas les habitants de la terre d'Israël [sous leur véritable jour] avec nos yeux de chair.
En effet, l'individu n'apprécie que ce que voient ses yeux de chair, tandis que D. voit jusqu'à l'intérieur du cœur."

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-> Rabbi Méir Shapiro de Lublin (à l'origine du Daf Yomi) enseigne que : la terre d'Israël est capable de transformer une mauvaise personne (racha) en un tsadik (si elle le désire).

-> Rabbi Yaakov Yéhochoua (Pné Yéhochoua) enseigne que la terre d'Israël empêche de fauter, mais si néanmoins on en arrive à fauter, alors le mérite [de la mitsva ] de résider en Israël va intervenir en notre faveur, et cela va nous amener à regretter d'avoir fauté et à ne plus répéter cette transgression dans le futur.

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-> "Constate la différence entre les bandits de Babylonie et les bandits de grands-chemins de la terre d'Israël" (guémara Avoda Zara 26a, cf. l'explication de Rachi).
Le rav Shlomo Kluger (Avodat Avoda) explique que la différence entre la terre d'Israël et en dehors, est qu'en Israël, Hachem peut concevoir de la satisfaction fût-ce de mauvaises personnes.
En dehors de la terre d'Israël, Hachem n'a de la considération que pour ceux qui le reconnaissent et Il ne conçoit nulle satisfaction ni honneur ou plaisir des réchaïm qui ne le reconnaissent pas.

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-> "Il y a ceux dont les noms sont laids et dont les actes sont plaisants" ce sont les personnes revenues de l'exil [babylonien] ...
Ils furent dignes de monter et de construire le Temple." [midrach Béréchit rabba 71,3]

=> Que rapportent nos Sages au sujet de la minorité de juifs qui a quitté Babylone pour Israël?

On peut citer :
1°/ "ils ne purent indiquer leur maison paternelle et leur filiation ; s'ils appartenaient à Israël" (Ezra 2,59 ; Né'hémia 7,61).
Rachi explique : "Parce qu'ils avaient perdu leur origine et ne savaient plus s'ils appartenaient à Israël".
=> Ainsi, nos Sages disent que les noms de ceux qui montèrent à l'époque d'Ezra étaient laids parce que c'étaient des noms païens. De plus, certains des hommes revenus étaient si déchéants qu'ils ne savaient dire s'ils appartenaient ou non à Israël.

2°/ Le Radak (Mala'hi 1,1) écrit :
"La plupart des gens qui étaient montés de Babylonie commettaient des actes condamnables. Ils avaient épousé des femmes païennes, comme il apparaît des admonestations adressées à eux par Ezra et Mala'hi : "Il a épousé la fille d'un D. étranger" (Mala'hi 2,11) ; ils profanaient le Shabbath et commettaient des fautes dans d'autres domaines, comme il est écrit dans le livre d'Ezra (Ezra 9-10 ; Né'hémia 13,14-31)."

- Le Métsoudat David explique (Ezra 9,1-2) : "Ils se livraient toujours aux abominations propres aux Cananéens, et le reste du peuple prit exemple sur eux" ;
- "Ils ne se repentirent pas de leurs mauvaises actions" (Né'hémia 9,35) ;
- "Vous suscitez encore un regain de colère sur Israël en profanant le Shabbath" (Né'hémia 13,18) ;
- "ils ont remplis la terre d'une extrémité à l'autre par leur souillure" (Ezra 9,11).

- Nos Sages (guémara Kidouchin 70a) disent qu'ils se conduisaient comme les habitants de Sodome qui fut transformée en un amas de sel.
- Le Sforno (Chir haChirim 6,11) écrit que Hachem s'est indigné envers les tsadikim et les gens de piété qui étaient demeurés en Babylonie et n'étaient pas montés en terre d'Israël, car Il n'avait personne sur qui faire reposer Sa présence Divine.

=> Au vu de tout cela, comment est-il possible d'affirmer que les actes de ceux qui montèrent avec Ezra étaient louables et que seuls leurs noms étaient laids?
Comment peut-il être dit d'une génération si pervertie et si déchéante que ses actes étaient plaisants? En quoi l'étaient-ils?

=> Le rav Yissa'har Teichtal répond :
"Force nous est alors de dire que leur charme et leur mérite consistaient en l'acte même d'Aliya et le fait qu'ils aient édifié le pays d'Israël [après l'exil en Babylonie].
Cette œuvre fut agréée par D., en dépit du fait qu'ils avaient pratiquement transgressé la Torah toute entière ...

"Tu es belle ma compagne, comme Tirtsa, pleine de charme, comme Jérusalem" (Chir haChirim 6,4).
Rachi explique que ces mots désignent ceux qui édifièrent Jérusalem et le Temple à l'époque d'Ezra.
Ainsi donc, Hachem a Lui-même qualifié ces olim de beaux et charmants.
L'acte même de l'Aliya et de l'édification les rendit dignes d'être appelés charmants.
[...]
A présent, qui de nos jours est assez noble ou assez arrogant pour qualifier les olim d'aujourd'hui de "laids" ou "pécheurs"? Qui saurait condamner leurs actes, les dénigrer et les calomnier?
C'est à travers une véritable abnégation qu'ils sont parvenus à bâtir un pays florissant. Sans en avoir conscience, ils ont accompli la grande mitsva positive : "Vous en prendrez possession et vous vous y établirez" (Dévarim 17,14).
J'affirme ouvertement que ce qu'ils accomplissent est agréable à Hachem et que leur récompense est immense.
Il nous appartient de les inviter avec amour et respect, à suivre dorénavant les voies de D. et de tout faire dans l'esprit de la Torah, selon les instructions des maîtres de la génération.
[...]
Il nous faut conclure que les juifs de diaspora ont eu tort de ne pas revenir, car par leur faute, la rédemption ne s'est pas entièrement accomplie.
S'ils étaient montés, la sainteté et la pureté se serait étendues à la nation toute entière d'Israël, les pécheurs auraient amendé leurs voies et tout aurait été parfait.
Il en va de même de l'époque actuelle. Si chacun prend part, la sainteté de la terre [d'Israël] sera complète."

L'alyah est une mitsva très importante.
Il y a une obligation halakhique pour tout juif d'aimer Israël et d'y venir de tous les coins de la terre avec un grand désir, comme un enfant qui court vers les genoux de sa mère ...

De plus, chaque instant où l'on vit en Israël, nous réalisons encore et encore la mitsva [d'y résider], et ainsi on doit se réjouir en permanence de l'accomplissement de cette mitsva.

[Chla haKadoch - Chaar haOtiot - Ot kouf]

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-> Vivre en Israël est équivalent à l'ensemble des mitvot de la Torah.
[Sifri - Dévarim - chap.80]

-> Le fait de résider en Israël est une mitsva qui englobe toute la Torah.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - sur Dévarim 30,20
- yéchivat Erets Israël hi mitsva kolélét kol haTorah]

-> Si la mitsva d'habiter en Israël est équivalente à toutes les autres mitsvot, c'est parce que c'est la fondation et la base de toutes les mitsvot de la Torah.
[rabbi Barou'h Epstein - Torah Témima - Dévarim 12,29]

-> Cette mitsva bien-aimée [de s'installer en Israël] est la fondation de la Torah entière.
[rabbi Yaakov Emden (le Yaavets) - Siddour beit Yaakov]

-> La raison même de toute la Torah, le but fondamental de toutes les mitsvot est que les juifs vivent en Israël.
[Ramban - Vayikra 18,25]

Le Ramban (Dévarim 11,18) enseigne que l'unique raison pour laquelle les juifs en dehors d'Israël accomplissent les mitsvot est que durant l'exil, ils puissent les pratiquer afin de savoir bien les faire au moment de leur retour en terre d'Israël.
Il écrit : "le plus important de toutes les mitsvot est donné à ceux qui réside en terre d'Israël."
[évidemment que réaliser les mitsvot à l'étranger a une énorme valeur, mais en comparaison d'une même réalisation en terre d'Israël cela est très très faible.
Ainsi, le potentiel d'une mitsva ne peut être pleinement exploité qu'en Israël.]

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-> "Je dors, mais mon cœur est réveillé" (ani yéchéna vélibi ér - Chir haChirim 5,2).
Le Zohar commente : "Je dors lorsque je suis dans le désert [c'est-à-dire pas encore en terre d'Israël], je suis réveillé lorsque je viens en terre d'Israël et que je peux réaliser toutes les mitsvot."

-> "Vois, je vous ai enseigné des décrets et des jugements comme me l'a ordonné Hachem mon D. pour agir ainsi au sein du pays [d'Israël]" (Vaét'hanan 4,5)
Selon Rabbénou Bé'hayé, cela ne veut pas dire qu'il n'existe aucune obligation d'accomplir les mitsvot pour celui qui est en dehors d'Israël, mais plutôt que l'obligation essentiel est de les réaliser en terre d'Israël.

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-> "Qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m'aiment et gardent mes commandements." (Yitro 20,5 ; Vaét'hanan 5,9)

Le midrach (Mekhilta Yitro - parcha 6) explique que cela ne s'applique pas à tous les juifs, mais uniquement : "à ceux qui M'aiment et qui observent Mes commandements, à savoir ceux qui résident en terre d'Israël et qui y accomplissent les mitsvot."

[on voit que la récompense pour l'observation des mitsvot est considérablement plus faible en dehors de la terre d'Israël]

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-> Il est impossible à un juif d'atteindre la perfection en dehors de la terre d'Israël.
[Abarbarnel - Yéchayahou 5,1]

-> Vivre en Israël est "un moyen d'atteindre la perfection" car la mitsva d'y résider est une qui englobe toute la Torah.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - sur Dévarim 30,20]

[c'est un cadeau exceptionnel, car à chaque seconde nous accomplissons passivement une mitsva exceptionnelle, qui a un impact positif exceptionnel sur nous!]

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-> C'est une mitsva positive de la Torah d'habiter en Israël ... et cette mitsva est équivalente à toutes les mitsvot de la Torah combinées ...
Chaque juif doit aimer Israël et y venir avec une grande aspiration, [même] des coins éloignés de la terre, comme un enfant qui court dans les bras de sa mère ...
De même que Hachem a choisi le peuple juif, de même il a choisi une terre ... parce qu'ils (les juifs) ne sont pas appelés une nation tant qu'ils ne sont pas avec la terre d'Israël ...

Celui qui réside en Israël s'attache à Hachem, et c'est le contraire pour celui qui habite en dehors d'Israël, qui est [en comparaison] considéré comme n'ayant pas de D.

[Séfer 'Harédim - p.161]

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-> Hachem nous dit : "Tant que vous êtes sur la terre de Canaan (Israël), Je suis votre D.
Si vous n'y êtes pas, Je ne suis pas votre D."
[Tossefta - guémara Avoda Zara 5,2]

-> Hachem dit : "La terre d'Israël M'est plus précieuse que toute autre chose ...
Puisque la terre d'Israël est Ma bien-aimée ... et puisque les juifs sont Mes bien-aimés ... Je dois amener les juifs, qui sont Mes bien-aimés, dans la terre qui est Ma bien-aimée."
[Ohr 'Haïm haKadoch - Yitro 20,2]

Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,6) écrit : "Les juifs et la terre d'Israël sont tous les 2 liés comme un".

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-> "Si tes enfants vont en terre d'Israël, ils acceptent Ma Royauté ; s'ils n'entrent pas en terre d'Israël, ils n'acceptent pas Ma Royauté."
[midrach Béréchit rabba 46,9]

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-> "Par le cadeau de la terre d'Israël, Hachem a donné à Avraham et ses enfants la possibilité d'atteindre le but ultime de la création de l'humanité : la complétude (chlémout) de la connaissance et de la véritable compréhension de toute la Torah, ainsi que la complétude dans l'accomplissement de toutes les mitsvot de la Torah dans leur intégralité, incluant celles dépendantes de la terre."
[Gaon de Vilna]

Le rabbi Shlomo Brevda enseigne que la raison pour laquelle résider en terre d'Israël est équivalente à réaliser toutes les mitsvot de la Torah cumulées, est que c'est uniquement par le fait de vivre en Israël qu'on peut être capable de réaliser toutes les mitsvot avec complétude (mitsvot béchlémout).

La terre d'Israël est l'âme de la Torah, et la Torah est principalement écrite pour la terre d'Israël, où ses nombreuses mitsvot liées à la terre peuvent y être observées.

[rabbi Yérou'ham Levovitz - Daat Torah]

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-> La relation entre la Torah et la terre d'Israël est celle de l'âme (néfech) qu'est la Torah, avec le corps (gouf) qu'est la terre d'Israël.
Ils sont totalement interdépendants, l'un ne pouvant exister sans l'autre.
[être en Israël sans suivre la Torah, c'est comme un corps sans âme!]

L'âme d'Israël est la sainte Torah, et le corps est la terre d'Israël.
Par conséquent, l'âme ne peut exister sans le corps. On ne peut pas réaliser toutes les mitsvot dépendantes de la terre, sans la terre d'Israël ...

Ce n'est que par l'union de la Torah et de la terre d'Israël, qu'un vrai bonheur peut être atteint.
['Hafets 'Haïm]

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-> Selon rabbi Moché Cordovéro (le Ramak) la connexion intime entre la Torah et la terre d'Israël est parallèle à celle entre la vie et le cœur.

Mourir et être enterré en terre d’Israël

+ Mourir et être enterré en terre d'Israël :

Selon le Méam Loez (Vayé'hi 47,31), on peut citer les avantages suivants :

1°/ Quand une personne meurt, l'âme quitte le corps. Si cela survient en Terre sainte, elle monte directement aux cieux.
En effet, le lieu où résident les âmes se trouve sous le trône de gloire de Hachem (kissé hakavod), et ce trône est à proximité [spirituelle] directe de la Terre sainte.
Le Temple céleste est également situé exactement au-dessus du Temple de Jérusalem, et c'est par son intermédiaire que les âmes entrent en ce monde et y vivent.

Lors des 12 mois qui suivent la mort d'un individu, l'âme descend dans sa tombe chaque Shabbath et à Roch 'Hodech, pour rendre visite au corps auquel elle était associée.
Si le corps est enterré en Terre sainte, l'âme peut descendre et monter directement sans aucun délai.

Lorsqu'un homme décède hors de la Terre sainte, l'âme éprouve d'immenses difficultés pour s'élever vers les cieux. Elle doit franchir de nombreux obstacles, tels que les Pouvoirs dénonciateurs (Mékatriguim) associés au mal de "l'Autre côté" (Sitra A'hra).
L'âme se trouve alors dans la situation d'un homme devant affronter soudainement des dizaines de milliers de guerriers. Elle doit subir de nombreuses souffrances jusqu'à ce qu'elle les franchisse tous.
[...]

Lorsqu'un individu meurt en Israël, son âme va immédiatement vers le caveau de Ma'hpéla, et de là elle se dirige vers l'endroit qui lui est destiné. [Zohar - 'Hayé Sarah]

L'enterrement en Terre d'Israël équivaut à être inhumé près du grand autel (mizbéa'h) [du Temple], et également sous le trône de gloire. [Zohar - Térouma]

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2°/ Quand un homme décède en-dehors de la Terre sainte, sa mort est prise en charge par l'ange de la destruction : Samael, connu aussi sous le nom d'ange de la mort.

Par contre, quand une personne meurt en Terre sainte, c'est l'ange de miséricorde : Gavriel, qui l'accueille.
Seules Moché, Aharon et Myriam firent exception. Ils moururent en-dehors de la Terre sainte, mais ne furent pas confiés à Samel. [Zohar - Térouma]

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3°/ Si un individu décède en Israël et est enterré le jour-même, avant le crépuscule, aucune force impure n'a de pouvoir sur lui.

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4°/ Les souffrances de la tombe ('Hibout haKévère) sont pires que la mort elle-même.
En mourant hors d'Israël, il n'existe aucune voie pour échapper à ce sort.
Par contre, en Terre sainte, si un homme est enterré le vendredi après la 4e heure du jour, il évite cette terrible angoisse.
[cela concerne uniquement celui qui meurt à une heure avancée de la journée du vendredi, et non pas celui qui retarde son enterrement spécialement pour l'être à ce moment]

En effet, la sainteté de la terre d'Israël jointe à celle du Shabbath le protège.

Quand un homme vient à mourir dans ces conditions, c'est le signe qu'il ne mérite pas un tel châtiment. La Providence Divine fait en sorte qu'il décède le jour qui précède le Shabbath.
A l'évidence, s'il a été un racha, ces 2 éléments de sainteté ne le protégeront pas des souffrances de la tombe.

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5°/ La chair d'un individu, enterré hors de la Terre sainte, se décompose et s'emplit de vers.

Nos Sages disent : "Un ver dans la chair d'un mort est pareil à une aiguille dans le corps d'un vivant" (guémara Béra'hot 18b ; Shabbath 13b,152a).
[Le Emounot véDéot dit qu'il s'agit d'une angoisse plutôt psychologique que physique, qui réside dans la douleur mentale ressentie à la vue de ses restes décomposés.]

Puisque le sol de la Terre sainte est semblable à de la chaux, la chair du défunt ne devient pas véreuse.

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6°/ En-dehors de la Terre sainte, un individu meurt 2 fois.
En effet, à l'heure de la résurrection (té'hiyat hamétim), l'âme ne peut rejoindre le corps à moins qu'il ne soit en Terre d'Israël.

Au moment de la résurrection, Hachem en personne, ouvrira les sépultures, aucun ange n'en aura la charge.
Cela ne signifie pas que les gens enterrés ailleurs ne ressusciteront pas.

[Voici le processus de la résurrection : ]
Un petit os [situé à la base du cou], connu sous le nom de Louz ne se décompose pas dans la terre.
C'est à partir de cet os que sera reconstitué le corps des défunts.
L'âme, cependant, ne rejoindra directement le corps que s'il est enterré en Israël.

Dès que le corps seront reconstitués, D. créera des passages souterrains menant tous vers la Terre sainte, ils permettront le transfert de tous les corps.
Tant que ces derniers n'auront pas atteint la Terre d'Israël, ils demeureront sans âme.
Mais dès qu'ils se trouveront en Israël, les âmes les rejoindront. Les corps reprendront alors vie.
C'est là ce que sous-entend le verset : "D. donne une âme au peuple [du pays d'Israël]" (Yéchayahou 42,5).

Selon une autre opinion, l'ange Gavriel transportera les os des mort en Terre d'Israël, et là ils ressusciteront. [Zohar 'Hayé Sarah]

De plus, la résurrection des juifs enterrés en Terre sainte interviendra avant celle de ceux inhumés dans des pays étrangers. En effet, ces derniers devront être transportés en Israël, de sorte que leur résurrection surviendra avec retard ...

Une tradition affirme que les morts enterrés en Israël ressusciteront 40 ans avant ceux inhumés dans d'autres pays.
[...]

La raison pour laquelle les juifs enterrés en Terre sainte ressusciteront avant les autres repose sur le fait qu'ils ont enduré plus de souffrances durant leur vie. Ils y ont subi plus d'épreuves, sans jamais renoncer à vivre en Terre sainte.
Leur vie fut si amère, qu'ils étaient considérés comme des morts. Puisqu'ils ont accepté d'être semblables à des morts de leur vivant, ils ont droit à une période de vie supplémentaire avant la résurrection.
Leurs souffrances et leur volonté de rester en Terre sainte sont considérées comme plus importantes que l'observance de toutes les mitsvot ensembles.

=> Ainsi en résumé, quiconque est enterré en Israël bénéficie de 2 avantages concernant la résurrection : d'une part, il ressuscite avant ceux qui sont enterrés ailleurs, d'autre part, il évite l'épreuve du transfert des voies souterraines, qui provoque une terrible angoisse.
[...]

Nos Sages affirment que tous ces avantages ne concernant que ceux qui vivent en Terre sainte pour un temps et sont dignes d'y mourir. Par contre, celui qui vient à mourir ailleurs et est enterré ensuite en Israël, ne peut bénéficier de ces avantages.

Il n'est pas bon de venir enterrer un défunt en Terre d'Israël.
Concernant ceux qui agissent de la sorte, il est écrit : "Vous veniez et souilliez Ma terre" (Yirmiyahou 2,7).
Hachem se plaignait des gens qui ne venaient qu'après leur mort, un cadavre souille tout autant qu'il est impur.

=> On peut objecter que Yaakov mourut en Egypte et fut ensuite inhumé à 'Hevron. Pour quelle raison l'exigea-t-il de ses fils?

Tout dépend des motivations de chacun.
Nombre d'hommes passent leur vie à étudier la Torah et à multiplier les bonnes actions, aidant ceux qui ne peuvent étudier la Torah à trouver le temps pour s'y consacrer.
Ces hommes ne cessent d'observer les mitsvot et prennent garde à ne pas commettre de péchés.
De tels hommes sont pareils à des saints, et même s'ils meurent ailleurs qu'en Terre sainte, ils méritent d'y être enterrés.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" ne les concerne évidemment pas.

Par contre, il existe des juifs qui ne ressentent aucun lien avec le judaïsme et n'ont jamais cru au monde futur.
Leurs pensées sont tournées toutes entières vers les plaisirs de ce monde. Même très riches, ils ne songent nullement aux pauvres. Ils sont avares et sans cœur, alors qu'ils savent qu'après la mort toutes leurs richesses seront partagées par des mains étrangères.
Souvent, de tels hommes attendent jusqu'au dernier instant avant le décès pour annoncer qu'ils lèguent une partie de leurs biens à une oeuvre charitable, uniquement pour le bénéfice de leur âme. Ils agissent ainsi, alors qu'ils n'ont jamais rien donné durant leur vie.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" s'applique à ce type d'individus.
=> Lorsqu'ils sont emmenés en Terre sainte, non seulement ils n'en tirent aucun bénéfice, mais ils risquent un châtiment particulier, puisqu'ils souillent la terre. [Zohar - Vayé'hi]

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-> Ruth a prié de mourir et d'être enterrée en terre d'Israël.
Nos Sages enseignent que quiconque meurt en terre d'Israël est comme un bébé dans les bras de sa mère.
Celui qui meurt ailleurs est comme dans les bras de sa belle-mère.
Toute personne enterrée en terre sainte est considérée comme ensevelie sous l'autel du Temple.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 1,17]